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  • il y a 5 jours

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00:00Bonjour Camille Upenoir. Bonjour Marc-Yvan, bonjour à tous.
00:02Les temps sont durs pour les buralistes. Face à l'augmentation du prix des cigarettes et au développement des marchés parallèles,
00:08leurs ventes se sont écroulées l'an passé. Dans la région, les douaniers ont effectué des saisies impressionnantes en 2024.
00:15Les buralistes réclament plus de sanctions contre les trafiquants. On fait le point et on évoque tout cela avec votre invitée maintenant Camille.
00:21Bonjour Sandra Diniz. Bonjour Camille.
00:23Présidente de la Fédération des Buralistes du Loiret, cette baisse importante des ventes signalées par votre confédération
00:29Est-ce que vous la constatez vous-même dans votre bureau de tabac à Fleury-les-Aubrées ?
00:34Alors je la constate oui, mais sur tout le territoire, sur tout le département, y compris le territoire national.
00:41Mais c'est une baisse brusque l'année dernière ou est-ce que c'est finalement la conséquence d'une baisse continue au fil du temps ?
00:46Non, non, c'est une baisse brusque liée notamment bien sûr au marché parallèle et à la contrefaçon.
00:53Bien évidemment, elle est davantage marquante en 2024.
00:57On l'a bien vu avec les saisies des douanes que je salue d'ailleurs et je félicite le travail de nos douaniers.
01:05Mais bien évidemment, tout ça est lié à l'augmentation des tarifs bien sûr et notamment à la contrefaçon et à la contrebande.
01:14Vous avez réussi à chiffrer peut-être la perte pour vous, bureau de tabac, par rapport à ces trafics ?
01:19Alors les pertes en chiffres, elles tournent autour de 15%, entre 10 et 15% en fonction des secteurs et des territoires.
01:27Ça c'est une moyenne nationale et on la retrouve effectivement un peu partout.
01:30Est-ce que parmi les 250, quelques 250 à peu près, bureau de tabac du Loiret, certains se retrouvent en danger économique, en danger de fermer finalement ?
01:38Mais bien sûr, alors de toute façon on arrive à maintenir dans certains secteurs l'activité due à notre plan de transformation, le projet de transformation.
01:47Donc les burealistes ont compris qu'il fallait aller sur d'autres produits et pas se cantonner aux produits tabac.
01:54Donc on essaye de pallier le manque en proposant d'autres activités, d'autres services.
01:59Par exemple ?
02:00Les colis.
02:02Les snacks aussi certains.
02:03Voilà, tout à fait, le slacking, on continue malgré tout les services comme la poste, le paiement de proximité, on développe tous ces produits.
02:13Et bien sûr la vape, puisque les produits de vapotage sont des produits importants.
02:18Et donc on demande aussi à avoir l'exclusivité d'autres produits, notamment comme les produits à base de nicotine, comme les pouches, les sachets de nicotine.
02:26Et tous les produits dissensibles, les produits nicotinés.
02:29Ça fait plusieurs années que vous demandez l'exclusivité sur ces produits ?
02:31Alors ça fait quelques années qu'on demande l'exclusivité sur ces produits, parce qu'on a bien vu ce qui s'est passé avec la PEUF, qui a été interdit d'ailleurs.
02:38Donc ce sont des produits qu'on retrouvait un peu partout, dans des sols de riz, ou dans des endroits qui n'étaient pas du tout adaptés.
02:45Puisque bien évidemment, à la portée de n'importe quel consommateur.
02:52Donc du coup, nous on préfère que ce soit quand même des produits encadrés.
02:56Et dans nos établissements, on a un traité de gérance avec les douanes.
03:00Ce qui fait qu'on a quand même cette responsabilité d'encadrer, en tous les cas de vendre des produits encadrés.
03:06Justement, les douanes, parlons-en, cette saisie importante, impressionnante même, on peut dire.
03:1012 tonnes de tabac l'an dernier, rien que sur notre région.
03:13Au niveau national, c'est un petit peu pareil.
03:15489 tonnes au niveau national, quasiment.
03:18Comment lutter contre ces trafics qui finalement ont une incidence directe sur vos activités ?
03:23Alors oui, ça a une incidence sur nos activités, mais pas que, je veux dire, il y a quand même une crainte, celle de l'insécurité.
03:32Puisqu'on subit pas mal de cambriolages, des agressions, régulièrement, tous les jours sur tout le territoire.
03:39On n'a pas un collègue qui est à l'abri, donc on part travailler la part au ventre.
03:42On a effectivement des craintes sur nos activités, mais également sur l'emploi de nos salariés.
03:48Et n'oublions pas que nous sommes avant tout des citoyens et que tous ces réseaux mafieux prennent du pouvoir, prennent le dessus.
03:58Et c'est aussi une inquiétude, on va dire, nationale.
04:01Ça ne concerne pas que les buralistes.
04:02Il y a des braquages en augmentation aussi, compris dans le Loiret ?
04:05Écoutez, il y a encore deux jours, j'ai deux collègues sur les secteurs de Nibel, Boine et Chambou-la-Foret, qui ont été cambriolés.
04:14Pour des produits liés au tabac ?
04:16Tout à fait, oui.
04:17Ce n'est pas pour la caisse ?
04:18C'est des produits qu'on retrouve après sur le marché en vente dans les coins des rues.
04:24Il faut aussi évoquer un autre critère pour la baisse des ventes, c'est le prix des cigarettes, qui augmente quasiment constamment.
04:31Ça aussi, ça joue forcément sur la baisse d'achat des consommateurs.
04:33Évidemment, le consommateur, s'il va ailleurs, c'est parce que le prix est plus intéressant.
04:39Sans ça, il viendrait s'alimenter chez nous.
04:42Oui, donc cette augmentation de tarifs, il faut surtout que c'est...
04:46On voit que ça ne fonctionne pas, l'augmentation du prix ne fonctionne pas.
04:49Pour vous, ça ne dissuade pas le consommateur ?
04:51En France, on a quand même 31% de fumeurs, avec un produit à paquet de cigarettes qui est à 12,50.
04:57Et on a, par exemple, l'exemple de la Suède, où il y a 7% de fumeurs, et le prix du paquet de cigarettes est à 6,50.
05:04Donc non, ce n'est pas dissuasif.
05:05Et puis on voit bien, même sur notre territoire, en France, ça ne fonctionne pas.
05:08Ça ne fonctionne pas, puisqu'on voit bien que les gens vont marcher parallèles.
05:11Donc c'est que les gens vont continuer à fumer.
05:13De toute façon, ils trouveront d'autres alternatives.
05:15Donc moi, je pense, et ça c'est un engagement, c'est un constat personnel,
05:21le paquet de cigarettes n'aurait jamais dû passer la barre des 10 euros.
05:24Et donc là, comment ?
05:26Qu'il a passé la barre des 10 euros, ça fait...
05:27Ah bah bien sûr, puisqu'on est à 12,50.
05:29Donc voilà, on a vu ce phénomène s'amplifier, notamment après le confinement, après la période Covid.
05:36Il y a la loi sur le narcotrafic qui est passée très récemment.
05:39Bien évidemment, on parle de narcotrafic, mais le tabac y est associé.
05:42C'est peut-être un espoir aussi, pour vous ?
05:45Alors, concrètement, je pense que tout le monde a pris conscience, nos pouvoirs publics ont pris conscience, effectivement,
05:51qu'il y a une grosse problématique concernant le trafic de tabac.
05:56Donc tout le monde travaille, on voit bien avec toutes ces saisies douanières.
06:00Et le travail des agents, que ce soit la police, la gendarmerie, tout le monde est associé au trafic de tabac.
06:06Le problème, c'est qu'aujourd'hui, tout le monde est dépassé par les événements.
06:11Les journées de nos douaniers et de nos agents ne sont que de 24 heures.
06:15Donc chacun essaie de porter sa contribution.
06:18Aujourd'hui, on voit qu'on est un peu dépassé.
06:20Alors ce qu'on demande, aujourd'hui, et c'est ce qui nous manque, en tous les cas le réseau,
06:24c'est que maintenant, pour ceux qui sont prêts, voilà, qu'il y ait une vraie sanction dissuasive.
06:30Nous avons été associés, le président Philippe Coyne-National a envoyé un courrier à tous les procureurs.
06:41Et donc du coup, nous sommes associés pour nous porter partie civile.
06:44Parce que maintenant, on demande à la justice de faire son travail aussi,
06:48et en tout cas de nous accompagner sur ces sujets.
06:50Merci beaucoup Sandra Denise d'être venue parler ce matin de ce trafic, notamment sur le tabac.
06:55Belle journée à vous.
06:56Merci.

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