• il y a 3 mois
- Laure-Marie Sokeng-Minière, présidente de la Croix Rouge dans le Loiret

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00:00C'est l'heure d'accueillir notre invitée maintenant, en direct en studio à nos côtés,
00:04c'est Laure-Marie Sockeng-Minière, la présidente de la Croix-Rouge du Loiret.
00:08Bonjour à vous.
00:09Bonjour.
00:10Vous lancez un appel à la générosité, Laure-Marie Sockeng-Minière, en ce début
00:13d'automne.
00:14Vous dites à ceux et celles qui nous écoutent là ce matin, amenez-nous des couvertures,
00:17des vêtements chauds.
00:18Nous n'en avons que réellement besoin.
00:20Exactement.
00:21Pour bien préparer l'hiver, on a besoin de refaire nos stocks, donc les stocks en couverture,
00:28les choses qui peuvent couvrir pour les personnes qui sont sans abri, et puis des vêtements
00:32chauds.
00:33On va préparer aussi le froid qui va arriver avec des bonnets, des écharpes, des manteaux,
00:37des doudounes.
00:38Enfin voilà, tout ce qui permet d'apporter un peu de chaleur aux personnes qui sont dehors.
00:43Est-ce que ça signifie que le nombre de personnes que vous aidez, justement, a considérablement
00:47augmenté ces derniers temps ?
00:48Alors, je pense que c'est l'ensemble des associations qui constatent une augmentation
00:51de la précarité sur le territoire.
00:53Maintenant, effectivement, on a de plus en plus de demandes, mais ça peut être aussi
00:58bien des travailleurs pauvres, des retraités qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts.
01:02Et en ce qui concerne les maraudes, on a une augmentation des personnes qui viennent au
01:07camion le soir.
01:08Et les demandes, de toute façon, sont toujours les mêmes, c'est-à-dire un peu de chaleur
01:14à manger, à boire, des produits d'hygiène, des vêtements, des couvertures, etc.
01:18Ça, c'est la situation dans le Loiret, que ce soit en ville comme dans les campagnes,
01:22il y a une hausse de la précarité très nette.
01:24Oui, elle est différente, la précarité en milieu rural, parce que généralement, les
01:27gens ont leur maison, etc.
01:28C'est plutôt une précarité financière où les gens ont du mal à finir le mois avec
01:33les ressources, surtout quand ils sont bénéficiaires des minimas sociaux.
01:36Mais c'est vrai qu'en ville, elle est plus visible, mais elle existe aussi beaucoup en
01:40zone rurale.
01:41Et il y a plus de personnes qui vivent à la rue, aujourd'hui, à Orléans.
01:44C'est l'impression qu'on a quand on s'y promène.
01:47C'est aussi ce que vous observez très nettement ?
01:49Alors, il y a eu des déplacements, effectivement, de personnes.
01:52Ça veut dire quoi, des déplacements de personnes ?
01:54Ça veut dire qu'effectivement, il y a des gens qui sont arrivés et qui sont descendus
01:58de Paris, on suppose, pendant les Jeux Olympiques.
02:02Mais on a surtout des jeunes qui, aujourd'hui, bougent, qui vont venir sur Orléans, parce
02:07qu'on est une gare d'arrêt après Paris, qui vont rester quelques semaines, qui vont
02:10repartir, qui vont aller dans une autre ville pendant quelques semaines, et qui vont là
02:14aussi, encore une fois, repartir.
02:15Après, les grands précaires que l'on connaît depuis des années, ils sont là, ils sont
02:20bien là, et eux, ils ne bougent pas.
02:22On ne peut pas empêcher, on n'a pas pu empêcher les personnes de venir de Paris pendant les
02:28JO.
02:29Après, les bus de SDF qui ont été cités…
02:32Dont certains parlaient en nombre.
02:34Ce n'est pas des bus de SDF, comme ça a été précisé, c'était un programme régional
02:41qui avait été mis en place, mais ce ne sont pas les SDF qui ont été pris dans Paris
02:45pour amener à Orléans.
02:46Les précaires dont vous parlez, dont vous avez l'habitude, là aussi, le profil, c'est
02:51quoi ? C'est des femmes seules ? Il y a de plus en plus d'enfants également ?
02:55Alors, nous pouvons avoir des femmes, des familles avec enfants qui sollicitent le 115
03:01pour un hébergement et que nous accueillons effectivement au camion ou lors des maraudes.
03:07Et là, on travaille en interassociation et aussi avec les services de l'État pour essayer
03:12de trouver des solutions pour ces personnes.
03:15Mais après, nous avons aussi le public que nous connaissons depuis des années et que
03:19les bénévoles et les salariés des maraudes rencontrent depuis des mois et des années
03:24et que nous allons voir très régulièrement.
03:26Les places en hébergement, elles sont toujours, elles restent insuffisantes ?
03:29Alors oui, si on va sur ce volet-là, il y aurait toujours besoin de plus.
03:34Mais le souci, et on l'a constaté, c'est que plus on ouvre et plus on a de demandes
03:38aussi.
03:39Donc là, c'est un travail avec les services de l'État, avec les moyens financiers aussi
03:42que l'État a et qu'il relègue aux associations.
03:44Mais là, c'est une mobilisation aussi, encore une fois, interassociative pour bien faire
03:49remonter les besoins plus haut.
03:51Il y a un nouveau ministre des Solidarités, Paul Christophe, vous allez le contacter ?
03:55La Croix-Rouge au niveau national, j'imagine, ces dossiers-là, vous les avez mis sur son bureau ?
03:59Pas moi, bien évidemment.
04:01Mais oui, il va y avoir très rapidement, je pense, des échanges avec les têtes de
04:04réseau au niveau national pour échanger.
04:07Parce que l'État doit vous aider, il n'y a pas que les dons, c'est insuffisant pour
04:10vous aider à fonctionner justement ?
04:11Alors, les dons sont très importants parce que ça va être les vêtements, les couvertures,
04:15ça peut être aussi des produits d'hygiène, des dons de denrées alimentaires, les entreprises
04:18peuvent aussi faire des dons, bien évidemment, de denrées, etc. à l'association.
04:23Mais effectivement, pour assurer le quotidien, on a besoin de subventions, comme la plupart
04:27des associations.
04:28Et vous avez besoin aussi de bénévoles, Laure-Marie Socking-Minière, vous le dites, pour
04:32assurer les maraudes, mais pas seulement.
04:33Oui, globalement, sur l'ensemble de nos activités, qu'on soit sur les activités actions sociales
04:38ou qu'on soit sur les activités aussi urgences secourisme et formation, etc., la Croix-Rouge
04:42a besoin de bénévoles.
04:44On renouvelle aussi régulièrement nos équipes bénévoles, il y a des départs, il y a des
04:48arrivées, donc c'est un besoin annuel.
04:50Avec une tendance, ceux qui arrivent peut-être, qui s'engagent sur des plus courtes périodes,
04:54vous l'observez ?
04:55Alors, les jeunes retraités, qui aujourd'hui ont des petits-enfants, et c'est normal, qui
05:00après X années de travail, ont envie de voyager, s'investissent, mais s'investissent de façon
05:06un peu moins poussée qu'il y a 10 ans ou 15 ans, où là, il se vouait une deuxième
05:11activité professionnelle, quasiment, en bénévolat.
05:13Et puis, après, depuis la Covid, c'est vrai qu'on observe un engagement, oui, mais un
05:19engagement moins…
05:20Plus ponctuel.
05:21Plus ponctuel, exactement.
05:22Des bénévoles de la Croix-Rouge ont participé à Paris 2024, ça a été le rayon de soleil
05:27de l'été, ces Jeux Olympiques.
05:29Combien est-ce qu'ils étaient du Loiret ? Ils sont rentrés avec des étoiles dans les
05:33yeux ?
05:34352 bénévoles du Loiret ont pu partir en renfort sur les JO et les JOP, sur à la fois
05:41du volet secourisme, sur les postes de secours, mais aussi sur le volet logistique, et ils
05:47sont rentrés avec des paillettes, parce que certains ont fait quelques jours, d'autres
05:51ont fait presque la totalité des Jeux Olympiques.
05:54Alexandre, le DTUS, m'a dit que c'est 350 jours au total d'engagement de la part des
06:00bénévoles du Loiret.
06:01Ils ont vu autre chose, ils ont vu de la grande envergure, et c'est à refaire, mais c'est
06:07usant !
06:08Voilà, ça leur a donné de l'énergie pour toute l'année, pour cet hiver.
06:10De la motivation pour bien repartir.
06:12Merci beaucoup, très bonne journée à vous.
06:14Merci à vous.

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