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On veut tous un travail qui a du sens et nous permette de grandir humainement. Et pour le philosophe Pierre D’Elbée, il ne faut pas tant chercher le job idéal que le construire. Il livre ses idées dans “Le Travail inspiré” une réflexion sur les thèmes communs de tous les milieux professionnels comme l’autorité, le changement ou encore la confiance.

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Transcription
00:00Générique
00:00Le livre de Smart Job pour terminer notre émission avec Pierre Delbet qui est philosophe.
00:16Bonjour Pierre.
00:17Bonjour Ardou.
00:17Alors philosophe et vous êtes très souvent venu sur notre plateau nous éclairer sur cette relation entre le travail, la philosophie, l'engagement.
00:25Et vous sortez et vous avez sorti ce livre Le Travail inspiré, courte méditation sous forme d'un abécédaire sorti chez l'Armatan dans la collection Vivre l'entreprise, série Management RH.
00:38Le début du livre je l'ai trouvé formidable parce que je crois que la philosophie, parce que vous en portez une, une éthique, vous dites dans ce monde un peu sombre où le travail est mis de côté, vous dites non.
00:49Le travail peut être réenchanté, le travail peut être heureux et on peut trouver son épanouissement dans le travail. C'est ça votre philosophie ?
00:57Alors oui, pas toujours. Je tiens quand même à le dire. Il y a des travaux qui sont extrêmement ennuyants et que l'on fait simplement pour gagner de l'argent.
01:08Mais à travers le travail, il faut bien voir, on peut trouver effectivement quelque chose qui a du sens. Voilà, c'est pour ça que j'ai appelé ça Le Travail inspiré.
01:18Ce livre c'est Le Travail inspiré parce que précisément il permet de trouver du sens.
01:25De s'élever donc.
01:26Vous savez, dans le sens, il y a trois choses. Il y a d'abord le fait de je le sens ou je ne le sens pas ce que je suis en train de faire. Et la deuxième chose, c'est la signification.
01:36Est-ce que ce que je fais, ça a du sens pour moi ? C'est-à-dire que est-ce que ça veut dire quelque chose qui est important pour moi ?
01:42Et puis la troisième grande dimension du sens, c'est la direction que je donne au travail. C'est l'utilité sociale que je peux avoir à travers mon travail.
01:53Et c'est en ce sens-là, si vous voulez, que j'essaie de répondre à la question de la souffrance managériale dont on parle beaucoup, mais qu'il ne faut pas, je dirais, cacher, n'est-ce pas ?
02:04Il ne faut pas cacher la dimension qui peut être une dimension tout à fait positive à travers le travail.
02:09Il y a une chose intéressante. Vous vous appuyez en page 11 sur le discours de Steve Jobs, que moi, je trouve, est un discours à lire, à écouter,
02:16puisque vous pouvez le voir à Stanford. Steve Jobs est malade. Il est à la fin de sa vie et il est face à la crème de la crème des étudiants américains.
02:26Et il raconte sa vie. Et vous dites « Votre temps est limité. Ne le gâchez pas en menant une existence qui n'est pas la vôtre », dit Steve Jobs.
02:34Je trouve que c'est absolument incroyable. L'authenticité devient une exigence. Soisir ce qui a vraiment du sens pour soi, ça veut dire qu'il faille nécessairement changer de métier.
02:44Dites-vous, on peut éliminer son activité en lui donnant tout son sens. Je trouve ça génial parce que vous n'êtes pas en train de nous dire « Jetez le travail à la poubelle » quand vous vous sentez mal.
02:53C'est réinventer l'espace dans lequel vous êtes dans votre travail. C'est ça que vous dites.
02:58Oui. Il y a une autre phrase que dit Steve Jobs, que j'aime beaucoup. Il dit « Il y a quelque chose de génial dans le bouddhisme. » Il dit « C'est le fait qu'on fait les choses pour la première fois et que nous sommes tous quelque part des débutants. »
03:12Et j'aime bien cette idée, si vous voulez, de revisiter le travail, même le travail que l'on fait depuis des années et des années, en se disant « Mais finalement, est-ce que je ne pourrais pas, en réalité, changer quelque chose, changer mon regard sur un travail que je fais depuis longtemps ? »
03:26Ne serait-ce que le fait de faire ça, cela permet de donner une nouvelle dimension.
03:32Mais qu'est-ce qu'il manque finalement ? Il manque des philosophes comme vous dans des séminaires, dans des comex de management, dans des réunions de managers.
03:40Comment on fait pour réactiver cette espèce d'énergie inspirante ? Comment on fait ?
03:46Eh bien, je vais vous dire, à mon avis, le problème, c'est qu'on croit souvent que le management, c'est une boîte à outils. C'est complètement faux.
03:55Le management, c'est une relation vivante qui est établie entre une personne et une autre personne, entre une personne et un groupe.
04:01Et que ça, si vous voulez, ce n'est pas dans des boîtes à outils ou dans des livres, c'est dans une pratique, c'est dans un état d'esprit.
04:07Et cet état d'esprit-là, il faut pouvoir le définir, comprendre ce que cela veut dire que « manager », par exemple, vous savez.
04:14Voilà. C'est intéressant, vous savez, cette question du management. Vous savez que le management, c'est la même étymologie que la main.
04:21Voilà, que la main. Tenir un cheval par la main, « manageare » au XVIIe siècle en italien.
04:25Et donc, ça veut dire simplement, le cheval, il faut le tenir ni trop fort, ni d'une façon trop lâche. Un entre deux.
04:32Et ça, si vous voulez, c'est effectivement le travail du manager. Voilà.
04:35Avant de nous quitter, vous évoquez quand même un sujet, en revenant sur la fameuse pyramide des besoins de Maslow,
04:40vous évoquez les enjeux de la motivation. C'est une question cruciale dans le monde du travail.
04:45Oui.
04:45Là aussi, vous l'examinez, vous l'explorez. Comment on redonne de la motivation à un collaborateur dont on dit aujourd'hui, dans toutes les études,
04:53qu'il est désengagé et qu'il manque de sens ?
04:55Oui. C'est le grand problème de l'engagement. Vous savez, moi, je dis souvent, quand il y a un projet et que l'on veut engager quelqu'un dans un projet,
05:05il faut lui poser une question. Alors, c'est, voilà. Et la question, c'est, qu'est-ce que tu en penses ?
05:11C'est-à-dire, on l'implique.
05:13Qu'est-ce que tu en penses ? Eh bien, moi, j'en pense, eh bien, la personne va commencer à réfléchir, va commencer à faire des propositions,
05:20va commencer à s'impliquer, va commencer à... Vous voyez, c'est ce commencement-là qui est extrêmement important.
05:26C'est donner la place aussi.
05:27Oui, vous savez, c'est donner la place à la créativité, en fait. Parce que la motivation, c'est à partir du moment où je ne fais pas quelque chose d'une façon reproductible ou de reproductive,
05:37je le fais d'une façon nouvelle et qui me parle et que j'ai envie d'essayer, etc., etc.
05:43Ça, c'est de l'ordre de la créativité, effectivement.
05:47Passionnant, passionnant. Vous êtes passionnant, Pierre Delbet. Merci d'être venu sur notre plateau.
05:50Le travail inspiré, courte méditation. Et on voit, comme ça, ce rapport philosophique, presque pas mystique, mais spirituel, j'allais dire, au travail.
05:57Et vous l'évoquez, d'ailleurs, à la fin de votre livre, courte méditation sous forme d'un abécédère chez l'Armatan.
06:03Ça, c'est le livre de Pierre Delbet, notre philosophe, le philosophe de Smart Job, l'un des philosophes, sinon vous allez faire des jaloux.
06:10Merci, Pierre Delbet, merci à vous. Merci à Angel, à la réalisation. Merci à Saïd, au son.
06:15Merci à Nicolas Juchat. Et merci à vous pour votre fidélité, évidemment, qui nous suivez très fidèlement.
06:21Je vous dis à très bientôt. Bye bye.

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