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Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Bonjour Bruno Rotaillot. Bonjour Sonia Mambrouk. Bienvenue à vous à la grande interview sur CNews Europe 1.
00:05Vous êtes le ministre de l'Intérieur et des Cultes. Vous êtes aussi, monsieur Rotaillot, depuis votre poste à Beauvau, le garant de la cohésion nationale.
00:12On a vu hier une ambiance très tendue à l'Assemblée Nationale au sujet du meurtre d'Abou Bakar sissé dans une mosquée du Gard.
00:18Des rassemblements également un peu partout en France se multiplient sous la bannière de la lutte contre ce qui est dénoncé par certains comme étant de l'islamophobie.
00:26Je mets ce mot entre guillemets. Un ancien ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, avait prophétisé que nous risquions de vivre face à face et non plus côte à côte.
00:34Est-ce que nous sommes en train, malheureusement, de vivre ce basculement aujourd'hui ?
00:38C'est le risque. C'est tout le risque. Moi, je me bats contre cette menace-là. Je me bats politiquement.
00:44Je me bats politiquement parce que je vois bien qu'aujourd'hui, en France, un parti qui dispose d'un groupe important à l'Assemblée Nationale, ce sont les Insoumis, ont un autre objectif.
00:53Ils ne veulent pas l'unité française, l'unité nationale. Ils veulent fracturer la société française. Ils veulent hystériser, violenter le débat public.
01:01Ils veulent faire du communautarisme pour essayer de draguer le vote musulman. C'est terrible.
01:07Et justement, ces menées-là sont extrêmement graves dans une société qui, déjà, est archipélisée. Déjà, elle est divisée.
01:14Et on a besoin plus que jamais d'unité. Et cette unité, elle s'adresse à tous ceux qui sont français.
01:20Et vous le savez, on n'est pas français à raison de sa couleur, de sa peau, de sa religion, de ses origines sociales.
01:25On est français parce qu'on aime la France. Il y a une place pour chacun.
01:28Et moi, je me bats, justement, pour qu'il y ait cette laïcité qui permette à chacun, croyant ou pas, soit de professer sa foi ou soit de ne pas croire du tout.
01:37Mais ça, c'est fondamental parce que c'est notre identité nationale et française.
01:42Sinon, il y a ce risque de basculement et que la prophétie de l'ancien ministre de l'Intérieur, malheureusement, se réalise.
01:47Mais bien sûr, parce que, bien sûr, cette société archipélisée, cette société alvéolaire, cette société communautarisée,
01:54c'est-à-dire une société en pièces détachées où on adjoindrait des communautés en fonction de leur profession, en fonction de leur couleur de peau.
02:02Ça, c'est le grand risque. Ça, c'est le grand risque anglo-saxon.
02:04Moi, je suis profondément français et je suis républicain.
02:08Le modèle républicain, c'est un modèle où il n'y a qu'une seule communauté.
02:12C'est la communauté nationale. Chacun a sa singularité.
02:16Mais par-delà la singularité, dans l'espace public, dans l'ordre public républicain, on est tous égaux.
02:22Mais on laisse de côté, précisément, ces particularités.
02:25Nous en parlons. Vous prenez l'exemple, plutôt le contre-modèle anglo-saxon avec une société multiculturelle.
02:31D'ailleurs, à ce sujet, M. Rotaillot, une société multiculturelle, c'est forcément une société multiconflictuelle pour vous ?
02:37Je le pense. Je pense qu'une société multiculturelle est une société où les tensions s'attisent parce qu'il n'y a rien de commun.
02:46Le commun est un commun qui se réfugie, justement, dans des alvéoles.
02:50Et le modèle républicain, c'est un commun qui dépasse, justement, les clivages qui peuvent être, encore une fois, des clivages sociaux, des clivages religieux, des clivages politiques.
03:01C'est ce qui est beau dans le modèle républicain français.
03:04Bien entendu, à la base, il y a la laïcité.
03:07Et c'est ce que vous avez défendu hier à l'Assemblée nationale.
03:09Et toute la question est de savoir, et elle me semble, et elle semble certainement aux yeux de nos téléspectateurs et auditeurs, très importante.
03:15Est-ce que vous êtes un rassembleur ou un diviseur ?
03:18Aux yeux de la France insoumise, vous portez, Bruno Rotaillot, une responsabilité morale.
03:22Ils l'ont sous-entendu ainsi dans le crime terrible de la mosquée du Gard.
03:28Que cherche, selon vous, précisément, Jean-Luc Mélenchon en vous désignant nommément ?
03:32Jean-Luc Mélenchon, d'abord, qu'il me désigne nommément que les insoumis m'attaquent, j'en fais plutôt un titre de gloire.
03:40Vous voyez, pour moi, ce sont des boussoles inversées.
03:42C'est-à-dire que quand il montre le Nord, en réalité, c'est l'inverse.
03:45Ce qu'il cherche, lui, c'est à ramasser, à picorer quelques voix dans l'électorat musulman.
03:53En réalité, ils desservent la cause qu'ils sont censés servir, puisqu'ils mettent à part, ils souhaitent mettre à part, justement, cette communauté-là.
04:01On l'a bien vu, d'ailleurs, puisque depuis le 7 octobre 2023, depuis les événements terroristes en Israël,
04:08l'extrême-gauche française n'a cessé que d'essayer de provoquer dans les banlieues, dans les quartiers, un certain nombre de manifestations,
04:15pensant qu'on pouvait importer sur le territoire français ces violences-là.
04:19Ils n'y sont pas parvenus. Donc, ça ne fonctionne pas.
04:21Mais ce que je dis, moi, c'est que ces gens-là veulent fracturer la société française.
04:26Ils abîment la France par ce communautarisme-là.
04:28C'est un contresens. Je viens de l'expliquer.
04:30La République, la France, ça n'est pas le communautarisme.
04:33Quand, par exemple, un de leurs membres, qui, dimanche soir, à la manifestation,
04:39voulait en appeler à des milices privées, insulte la justice, insulte la...
04:42Collaborateur parlementaire de l'FI. Vous avez saisi la justice.
04:45J'ai saisi la justice.
04:47Cet individu qui est donc attaché parlementaire d'une députée LFI,
04:52aujourd'hui, il est convoqué par la police,
04:54puisque, il y a quelques jours, le préfet de police a fait un signalement à l'autorité judiciaire,
04:59puisque, pour ne pas le nommer, il s'appelle M. Rich Thibault,
05:01avait indiqué, avec des propos publics,
05:04qu'il fallait contourner, déborder le dispositif policier du 1er mai.
05:10Et il sera peut-être demain, d'ailleurs, au rassemblement du 1er mai,
05:13parce que la célérité de la justice ne correspond pas au tempo politique.
05:17Bien sûr, mais regardez les Insoumis.
05:19Donc, ils communautarissent.
05:20Ils tiennent des propos qui sont des propos sédicieux.
05:23Ils chassent un député, Jérôme Gage,
05:25à raison de son appartenance à un parti qu'il désigne le PS,
05:30le Parti Socialiste, qu'il désigne comme sioniste,
05:32avec des relents, évidemment, d'antisémitisme.
05:33J'entends. Et certains estiment, malgré tout,
05:35que peut-être que vous prêtez le flanc à de telles attaques extrêmement virulentes,
05:41Bruno Rotailleux, par exemple, au sujet de la famille Sissé,
05:43qui s'est exprimée hier à l'Assemblée, à l'invitation de la gauche,
05:46et il vous est notamment reproché d'avoir refusé de les recevoir.
05:49Mensonge.
05:50Cette conférence de presse était une récupération, une instrumentalisation.
05:55C'est un mensonge éhonté.
05:57Vous n'avez jamais refusé de les recevoir ?
05:59Jamais. D'abord, un, ils ne m'ont pas demandé la demande qui m'a été faite.
06:03Et je les recevrai prochainement.
06:05C'est le Haut Conseil malien,
06:07un organe de représentation de la communauté malienne sur le sol français.
06:12J'avais demandé, moi, dès dimanche, au préfet de s'enquérir
06:15pour savoir si Aboubakar Sissé est disposé d'une famille.
06:19Il a rencontré d'ailleurs son oncle hier soir à 18h.
06:22Ils savent que je suis disposé à les rencontrer.
06:24Mais que des hommes et des femmes politiques produisent de tels mensonges.
06:27Mais que disent les médias ?
06:29Pourquoi est-ce que les médias ne font pas des enquêtes ?
06:31Vous imaginez un homme, une femme de droite qui ferait ce genre de choses ?
06:35Alors tout le monde lui tomberait sur la tête.
06:37Et parce qu'on a des gens qui sont de l'extrême-gauche,
06:40ou de l'écologie, c'était le cas de Mme Tondelier,
06:43on les laisse mentir impunément.
06:44Vous avez démenti.
06:46Bien sûr que j'ai démenti.
06:46Vous n'avez donc jamais refusé, évidemment, de les recevoir.
06:49Pourquoi vous ne les avez pas reçus, j'allais dire, avant cette polémique ?
06:52Pourquoi, quelques jours après, tout simplement recevoir une famille endeuillée,
06:56comme d'autres ?
06:56Parce que Aboubakar Sissé était en situation irrégulière.
06:59Donc c'est difficile de retrouver la famille.
07:02Nous l'avons retrouvée, sa famille est pour partie, en Afrique d'ailleurs.
07:06Ses deux parents d'ailleurs sont dans deux pays africains, d'Afrique noire.
07:10C'était difficile.
07:12Certains se disaient, les cousins, d'autres frères, d'autres oncles.
07:16Là, je pense qu'on est sur la bonne piste.
07:18Mais quand on est ministre de l'Intérieur, on doit recevoir la famille,
07:21vraiment la famille, la famille autorisée, la famille juridiquement avérée, voyez.
07:27D'ailleurs, hier, à cette conférence de presse,
07:30de quoi la présence d'Assad Traoré était-elle le symbole, selon vous ?
07:34Elle est venue accompagner plus largement.
07:36Il y avait des élus de gauche, il y avait des élus socialistes,
07:38écologistes et insoumis.
07:40La famille et l'oncle, en l'occurrence, d'Aboubakar Sissé.
07:42La présence de Mme Traoré est, pour moi, le signe de cette récupération,
07:48de cette instrumentalisation à des fins politiciennes.
07:51Vous vous rendez compte ?
07:52On a un mort.
07:53Aboubakar Sissé, il priait son Dieu,
07:56dans une mosquée, le jour de la grande prière.
07:59Il se fait assassiner de la façon la plus barbare,
08:01avec des dizaines de coups de couteau.
08:03Vous vous rendez compte de cette douleur ?
08:04Et ces gens-là qui instrumentalisent ?
08:07Et c'est moi qu'on accuse ?
08:08Franchement, je suis absolument indigné.
08:11Indigné.
08:12Honte à ces gens-là.
08:14Honte à ces gens-là.
08:14Je l'ai dit en face, à l'Assemblée nationale,
08:17ce que j'en pensais.
08:18Et croyez-moi, jamais ils ne me feront taire.
08:20Ils cherchent à m'intimider.
08:21Cette conférence de presse,
08:22à quelques heures des questions d'actualité
08:24à l'Assemblée nationale,
08:25n'avait d'autres objets aussi
08:27de m'attaquer à nouveau,
08:28de m'agresser.
08:29Et je tiendrai debout.
08:30Parce que derrière moi, il y a des Français.
08:32Ils sont nombreux.
08:33Voilà.
08:34On entend votre colère
08:35et aussi votre détermination.
08:37On va continuer à l'interroger, Bruno Rotaillot.
08:39Il y a eu aussi une minute de silence hier,
08:41à la mémoire de la victime.
08:42La présidente de l'Assemblée nationale
08:43en a décidé ainsi,
08:44après une polémique et des pressions,
08:46là encore.
08:47Et pour toutes les autres victimes,
08:49est-ce qu'il va y avoir une minute de silence ?
08:50Et d'ailleurs,
08:51cette minute risque de durer des heures
08:53eu égard au nombre de victimes dans notre pays.
08:56Trois homicides par jour.
08:57Trois homicides par jour.
08:59Les conditions de cet homicide-là
09:00étaient particulières,
09:01je viens de le dire.
09:02Dans une mosquée,
09:03dans un lieu de recueillement,
09:04dans un lieu de prière,
09:05dans un lieu où les fidèles cherchent la paix.
09:07Donc, il y a des conditions particulières.
09:10Je suis membre du gouvernement.
09:11Il ne m'appartient pas, moi,
09:12de commenter une décision
09:13qui a été prise par la présidente
09:15de l'Assemblée nationale.
09:16Je remarque juste que dans le discours
09:17qu'elle a tenu,
09:18elle a beaucoup parlé d'unité nationale.
09:20Et je pense que c'était des mots
09:22qui étaient des mots justes.
09:23L'unité nationale est au cœur de ce débat.
09:25On poursuit notre entretien
09:26sur CNews et Europe 1.
09:27Bruno Retailleau.
09:28Jean-Luc Mélenchon
09:29a été vu place de la République
09:30les yeux rougis,
09:32embués de larmes
09:34face à une citoyenne française
09:36de confession musulmane
09:37qui lui a dit
09:38sa peur d'être musulmane en France.
09:40D'abord,
09:41un,
09:41a-t-elle raison ?
09:42Et deux,
09:44que lui aurait-vous dit
09:45à la place de M. Mélenchon ?
09:47Je crains
09:48qu'il y ait des arrières-pensées
09:51électoralistes
09:52derrière les larmes
09:54de M. Mélenchon.
09:56Simplement qu'il y ait
09:57une crainte aujourd'hui
09:58d'un certain nombre
09:59de nos compatriotes musulmans.
10:02Je peux l'entendre.
10:03Je peux l'entendre
10:03parce que les actes
10:05anti-religieux sont bien présents.
10:06173 actes anti-musulmans
10:10en 2024,
10:111500 et quelques actes antisémites,
10:15700 actes anti-chrétiens.
10:18Donc, on est dans une société
10:19qui est totalement ensauvagée.
10:22Et on ne peut pas relier
10:24de crimes épouvantables
10:26parce qu'ils sont très,
10:27très différents.
10:28Mais ce qui s'est passé à Nantes
10:29où une jeune fille,
10:31une adolescente,
10:32trouve la mort,
10:32là encore,
10:33avec des dizaines
10:34de coups de couteau,
10:35par un individu
10:37qui avait un profil psychiatrique
10:38effectivement particulier,
10:39mais dans un lieu
10:40qui est un lieu de vie,
10:42qui est un lieu,
10:43là encore, d'éducation,
10:44qui devient un lieu
10:45d'ensauvagement.
10:46Qui était autrefois
10:46un sanctuaire.
10:47Qui était autrefois
10:48un sanctuaire.
10:48Et vous utilisez
10:50le mot de sanctuaire,
10:51vous qui avez fait
10:51un livre sur le sacré.
10:53L'école, un sanctuaire.
10:54La mosquée, un sanctuaire.
10:56Vous vous rendez compte
10:56de cet ensauvagement.
10:58Donc, j'y vois aussi.
10:59J'entendais un éditorialiste
11:01ce matin sur votre antenne
11:02parler du narcotrafic
11:03en décrivant une société
11:05qui était déboussolée.
11:06Une société qui était
11:07totalement détraquée
11:08où il y a cette hyper-violence.
11:10Donc, bien sûr,
11:11il faut ne rien laisser passer.
11:13Mais je ne peux pas,
11:14en tant qu'homme politique,
11:15si on veut traiter les choses,
11:16bien sûr, il y a la police,
11:17bien sûr, la gendarmerie.
11:19Croyez-moi,
11:19ils font un travail extraordinaire.
11:21Si, en quelques heures,
11:22on a pu pister jusqu'en Italie,
11:24croyez-moi,
11:24c'est qu'on y avait mis
11:25des moyens,
11:26l'assassin de M. Aboubakar.
11:29Et pareil, l'autre jour,
11:30vous vous rendez compte
11:30en 15 jours,
11:31avec ce qui s'est passé,
11:32les agressions
11:33contre les agents
11:34de la pénitentiaire.
11:35En 15 jours,
11:36on a fait un énorme coup de filet.
11:38Donc, on a des forces
11:38de l'ordre qui sont extraordinaires.
11:40Monsieur le ministre de l'Intérieur,
11:40où il faut protéger
11:41des lieux de culte,
11:43il faut protéger
11:43des agents pénitentiaires
11:44et il faut surveiller
11:45les écoles.
11:46C'est terrible.
11:48C'est une hyper-violence
11:48et une hyper-violence
11:49qui touche
11:50de plus en plus
11:51des très jeunes.
11:53en 2024,
11:54j'étais effrayé
11:54quand j'ai reçu
11:55ces chiffres,
11:56cette statistique.
11:57On a plus de 135%
12:00d'augmentation
12:00des tentatives d'hémicide
12:02pour les 16-17 ans.
12:03Il y en avait 126
12:05il y a quelques années
12:06et il y en a aujourd'hui
12:08quasiment 300 en 2024.
12:10Qu'est-ce que ça signifie
12:11d'une société
12:12qui a déconstruit ses cadres ?
12:15Bien sûr qu'il y a
12:15des problèmes psychologiques,
12:17il peut y en avoir,
12:17mais on sait bien aussi
12:18que quand les cadres
12:19sont déconstruits,
12:20quand il n'y a plus
12:21de tabous, d'interdits,
12:23quand on a voulu
12:24déconstruire l'autorité,
12:25les hiérarchies,
12:26des jeunes grandissent,
12:27ils peuvent avoir
12:28une fragilité
12:29et ces fragilités psychologiques,
12:30l'absence de ces cadres
12:31les augmente en réalité
12:33et je pense qu'il faudra
12:34traiter les causes,
12:35reconstruire cette autorité,
12:37ces hiérarchies.
12:38Mais le travail
12:38de la reconstruction
12:39va être très long.
12:40Là, nous sommes
12:40dans un contexte bouillant,
12:42chaud, chaud,
12:43chaud, bouillant
12:43et avec quand même
12:45une menace demain
12:46des rassemblements
12:47également le premier.
12:48Vous parlez
12:48de cette hyper-violence
12:49qui parfois se retrouve
12:50également
12:51dans les cortèges
12:52face à nos forces
12:53de l'ordre.
12:55Selon les informations
12:56d'Europe 1,
12:56150 rassemblants
12:57vont être organisés
12:58partout en France.
12:59Entre 100 000
12:59et 150 000 manifestants,
13:01M. Rotaillot,
13:02sont attendus
13:02sur l'ensemble
13:03du territoire.
13:0415 000 à Paris,
13:06la capitale
13:06où les autorités
13:07redouent des débordements
13:07avec la présence.
13:08Malheureusement,
13:09encore et toujours
13:09de black bloc
13:10venus de toute l'Europe.
13:12Vous confirmez
13:12cette crainte ?
13:13Je confirme,
13:14j'ai fait le point
13:14tôt ce matin
13:15avec Laurent Nunez
13:16qui est le préfet
13:17de police de Paris
13:19que je veux saluer
13:19d'ailleurs
13:20parce qu'il a une très
13:21grande expertise
13:22en matière de maintien
13:23de l'ordre.
13:24On ne tolérera rien.
13:25Nous ferons des contrôles
13:26aléatoires,
13:27en profondeur,
13:28pas seulement sur Paris
13:29mais sur la couronne
13:31parisienne.
13:32On fouillera,
13:33etc.
13:34Dès ce soir,
13:35nous allons nous mobiliser
13:37parce qu'on sait très bien
13:38que les black blocs
13:38essaient d'installer
13:40un certain nombre
13:40d'objets
13:41qui sont des armes
13:42par destination,
13:43ils les camouflent,
13:44etc.
13:44Et demain,
13:45on ne tolérera rien.
13:46À la moindre violence,
13:48à la moindre dégradation,
13:50nous interviendrons
13:50de façon la plus ferme.
13:52Le 1er mai,
13:52c'est un point important,
13:54chacun a le droit
13:54de manifester
13:55et on doit manifester
13:56tranquillement.
13:57J'avais porté à l'époque
13:58il y a quelques années
13:59un texte de loi
14:00qui est désormais une loi
14:01contre les black blocs,
14:02contre la dissimulation
14:03justement du visage.
14:05Donc oui,
14:06c'est une société violente.
14:08On monte au créneau
14:09avec des forces de l'ordre
14:10qui montrent un courage
14:12au quotidien.
14:13Mais je dis en tant que...
14:14Dont les ordres,
14:15demain, pardon,
14:15les consignes,
14:16c'est de ne rien laisser passer
14:17aussi pour reprendre
14:18votre expression
14:19quitte à ce qu'il y ait
14:20des moments très tendus.
14:24Mais le moment,
14:25la tension,
14:26ce n'est pas nous
14:26qui l'installons.
14:28Quand des manifestants
14:29veulent détourner
14:31une manifestation,
14:32la tranquillité,
14:33il y a des manifestants
14:34qui sont pacifiques.
14:35Nous, on est là
14:35pour faire en sorte
14:36que ces cortèges-là
14:38se déroulent tranquillement.
14:40Simplement,
14:40quand il y a des écarts,
14:41quand on s'en prend
14:42à des policiers,
14:43à des gendarmes,
14:43quand on s'en prend
14:44à des magasins,
14:45quand on s'en prend
14:45à d'autres manifestants,
14:47alors oui,
14:47on ne doit pas laisser passer.
14:48C'est le rôle de l'État.
14:50Simplement,
14:50je dis, moi,
14:51en tant qu'homme politique,
14:53qu'on est attaché
14:54beaucoup trop court
14:55au piqué de l'instant
14:56et que si demain,
14:57on veut traiter
14:58correctement les choses,
14:59il va falloir
15:00toucher les causes,
15:02remédier les causes.
15:03Nous parlerons de l'avenir.
15:04Comment, justement,
15:05engager ce travail
15:06de reconstruction ?
15:07Dans l'actualité,
15:08Bruno Roteuil,
15:08vous avez annoncé
15:09et confirmé hier
15:10la procédure
15:10qui doit mener
15:11à la dissolution,
15:12puisqu'on parlait
15:13d'éventuels troubles
15:14demain,
15:15de la jeune garde,
15:16la jeune garde
15:16dite antifasciste.
15:18C'est une procédure
15:18contradictoire
15:19qui est engagée.
15:20Ces militants d'ultra-gaux,
15:21je cite,
15:22patrouillent dans les rues
15:23à la recherche
15:23d'opposants idéologiques,
15:24constatent une source
15:25du renseignement.
15:27J'imagine que
15:27si vous engagez
15:28une telle procédure,
15:29c'est que vous avez
15:29des éléments solides,
15:30tangibles,
15:31pour réclamer
15:31une telle dissolution
15:32qui n'est jamais facile ?
15:33Bien sûr,
15:34il a fallu
15:35plusieurs mois
15:36d'ailleurs
15:37pour constituer
15:37un dossier.
15:39Hier,
15:40nous avons donc engagé
15:41dans la procédure
15:42le contradictoire,
15:43puisqu'il y a
15:44des règles de droit,
15:45donc il y a
15:45une procédure contradictoire
15:46qui va durer
15:47sans doute
15:4810 jours
15:49ou 15 jours
15:50et qui,
15:51j'espère,
15:51mènera
15:51à la dissolution
15:53de cette association.
15:54Je vous rappelle
15:54que dans cette association,
15:55plusieurs de ses membres
15:56sont mis en cause
15:58par la justice,
15:59notamment pour des violences,
16:00y compris vis-à-vis
16:01d'un jeune adolescent
16:02juif,
16:03parce qu'il appartenait
16:04à la Ligue de défense
16:05juive.
16:05C'est intolérable.
16:06Je veux dire,
16:07là encore,
16:07que l'un des porte-parole
16:08des fondateurs,
16:10des cofondateurs,
16:11c'est quand même
16:11un député insoumis,
16:12c'est M. Arnaud,
16:14c'est quand même grave.
16:15Et je procéderai aussi,
16:17par ailleurs,
16:17à la dissolution,
16:18en tout cas,
16:19à la mise en cause
16:19et à la procédure
16:21contradictoire
16:21pour deux autres groupes,
16:23Urgence Palestine
16:23et puis un autre groupe
16:26moins connu,
16:27Lyon Populaire,
16:27plutôt de l'ultra-droite,
16:29celui-ci.
16:29Urgence Palestine,
16:30dont les dirigeants
16:31ont déjà réagi hier
16:32puisqu'ils ont,
16:34sur Facebook,
16:34montré ce courrier
16:35dans lequel,
16:35effectivement,
16:37vous prononciez,
16:38en tous les cas,
16:38vous actez,
16:39vous confirmez
16:40de cette dissolution.
16:41Comment faire en sorte,
16:42Bruno Rotaillot,
16:43que dans notre pays,
16:44dissoudre un collectif
16:45intitulé Urgence Palestine
16:46ne passe pas pour certains
16:48comme une volonté
16:48d'étouffer la voix
16:49de ceux qui soutiennent
16:50les Palestiniens ?
16:51Ce qui est quand même
16:51légitime dans notre pays.
16:53Comment faire,
16:53Bruno Rotaillot,
16:54pour que dans notre pays,
16:55lutter contre l'islamisme
16:56ne passe pas comme étant,
16:58aux yeux de certains,
16:59là encore,
16:59une attaque permanente
17:00à l'égard de Français musulmans
17:01qui vivent de manière
17:03tout à fait républicaine
17:04leur foi dans ce pays ?
17:05Comment ?
17:06C'est votre chemin de crête ?
17:07C'est mon chemin de crête.
17:08Comment ?
17:09Le chemin est difficile,
17:11sans doute.
17:11Mais d'abord,
17:12ne pas défigurer
17:13la cause des Palestiniens,
17:15la cause juste des Palestiniens.
17:17Comment ne pas défigurer,
17:18là encore,
17:19la foi,
17:20qui est une foi
17:21parfaitement compatible
17:22avec les principes
17:23de la République
17:23que professent
17:25beaucoup de nos compatriotes
17:26qui sont musulmans.
17:27L'islam compatible
17:27avec la République ?
17:29Je dis que la foi,
17:30d'un certain nombre,
17:31bien entendu,
17:31que nos compatriotes musulmans
17:33professent une foi,
17:35exercent une foi
17:35qui sont parfaitement compatibles
17:37avec les principes
17:39et les valeurs
17:39de la République.
17:40C'est justement
17:41en tapant les islamistes.
17:43L'islamisme,
17:44c'est une idéologie
17:45qui essaie
17:46d'instrumentaliser
17:47une religion.
17:48Donc,
17:48il y a une défiguration
17:49de la foi.
17:50C'est ce que je dis.
17:51L'islamisme,
17:51c'est une idéologie,
17:52en réalité.
17:53Il faut taper l'islamisme
17:54pour pouvoir protéger
17:55nos compatriotes musulmans.
17:57Et moi,
17:57je leur dis que
17:58je me bats
17:58parce que le principe
18:00de la laïcité,
18:00je suis ministre des cultes
18:01pour qu'ils puissent
18:02évidemment croire.
18:05Ça,
18:05c'est la liberté de conscience
18:06mais en même temps,
18:07avoir la liberté
18:08de pratiquer leur foi
18:09comme ils l'entendent.
18:11Pour peu qu'elles,
18:12bien entendu,
18:13ne contredisent pas
18:14les principes républicains.
18:15discours équilibré
18:15tenu ce matin
18:16et vous n'avez aucun regret
18:17sur une prise de parole.
18:18Vraiment,
18:19citez in extenso
18:20comme on dit la phrase
18:21puisque vous étiez
18:22en réunion publique
18:23quand vous avez dit
18:23cette phrase
18:24qui démarre par
18:25vive le sport
18:26et donc abat le voile.
18:28On oublie cette première partie
18:29malgré tout.
18:30Non, non, faut pas, faut pas.
18:31Est-ce malheureux ?
18:32C'était, non.
18:33Moi, j'ai, au Sénat,
18:35j'étais co-auteur d'ailleurs
18:36d'un texte qui a été voté au Sénat
18:37pour proscrire
18:39les signes ostentatoires,
18:40notamment religieux
18:41et le voile dans le sport,
18:42dans les compétitions sportives fédérales.
18:44Et ça, je signe
18:46et je l'assume.
18:48Voilà.
18:48Et j'entendais d'ailleurs
18:49un grand responsable politique
18:51il y a quelques jours,
18:51pardon,
18:52un grand responsable
18:53du culte musulman
18:54pour dire que le voile
18:56n'avait pas sa place en France.
18:57C'est pas moi qui le dis.
18:58Il y a un débat.
18:59C'est le recteur
18:59de la grande mosquée de Paris.
19:01Il y a un débat.
19:03Pour moi, le voile,
19:04pardon,
19:04ça n'est pas le marqueur
19:05de la liberté.
19:06Le voile, c'est pour moi
19:07le marqueur
19:08plutôt de la soumission
19:09que j'entends d'ailleurs.
19:10Le dire ainsi est une chose.
19:11Non, mais c'était
19:12un propos,
19:14si j'ose dire,
19:15dans un meeting politique.
19:16Et ça n'était pas
19:17abat le voile partout,
19:18c'était dans le sport,
19:19dans les compétitions sportives.
19:21Écoutez,
19:21on a tous oublié
19:22les grandes leçons
19:23de l'olympisme.
19:24On a tous communié
19:25dans un même élan.
19:26Vous voyez,
19:28diable réussite planétaire.
19:30Or, la charte de l'olympisme,
19:32article 50,
19:33proscrit les signes ostentatoires
19:34parce que le sport,
19:36c'est plus que le sport.
19:37Parce que le sport,
19:37c'est un cadre commun.
19:38Là encore,
19:39une sorte de petite république
19:40qu'il faut préserver
19:41et où les signes ostentatoires,
19:44notamment politiques et religieux,
19:46n'ont pas leur place.
19:48Il y a aujourd'hui
19:49des frères musulmans.
19:50Il y a une volonté subversive
19:52de ces islamistes
19:54précisément d'utiliser la religion
19:56et d'utiliser le voile
19:58comme un étendard
19:59de valeurs antirépublicaines.
20:01que vous dites dans ce manifeste,
20:02je le montre à nos téléspectateurs
20:04et je le dis à nos auditeurs
20:05d'Europe 1,
20:06intitulé
20:06« Ne rien céder,
20:07manifeste contre l'islamisme »
20:08publié aujourd'hui,
20:09même aux éditions
20:10de l'Observatoire.
20:11Et ce livre,
20:12Bruno Roteau va rejoindre...
20:13Ce n'est pas un livre,
20:14c'est plutôt un manifeste
20:15qui est tiré
20:17d'une conférence
20:18que j'ai donnée
20:18à la Chambre des Lords.
20:19J'avais été invité
20:20par un grand think-tank
20:21conservateur britannique.
20:23Léger,
20:24rapide à lire,
20:25mais fort
20:25en,
20:26si je puis dire,
20:27comment dire,
20:28dans la manière
20:28de présenter
20:30la menace
20:30qui est la nôtre.
20:31Ce livre qui va rejoindre
20:32ce qui sera révélé
20:33dans le fameux rapport
20:33qui va être bientôt déclassifié
20:35avec des noms,
20:35dit-on.
20:37Il ne sera pas déclassifié
20:38avec les noms,
20:38c'est justement
20:38pour le déclassifier,
20:40il faut qu'on l'expurge
20:41d'un certain nombre
20:42de noms,
20:43de renseignements
20:43qui ne peuvent pas
20:44être mis.
20:45J'imagine,
20:45avec des données
20:46et des domaines,
20:48est-ce qu'aujourd'hui
20:48il y a encore un domaine
20:49qui est épargné
20:50par l'entrisme
20:51ou par le frérisme
20:52ou par le grignotage
20:53des frères musulmans ?
20:55En tout cas,
20:55il y a une volonté
20:56d'entrisme
20:58donc à bas bruit.
21:00Partout ?
21:01Un peu partout,
21:02un peu partout,
21:03dans des lieux de culte,
21:04faire en sorte
21:05de prendre position,
21:06de prendre la main
21:07sur des mosquées,
21:09sur le sport,
21:10les associations,
21:11le politique,
21:12entrisme,
21:12il faudra y faire
21:13très attention
21:14notamment dans les listes
21:15aux élections
21:16municipales
21:17et le rapport
21:18parle de menées
21:19subversives,
21:20anti-républicaines
21:21avec une grande difficulté
21:23par rapport
21:24à d'autres groupuscules
21:25islamistes,
21:26c'est que les frères musulmans
21:27ont conçu d'ailleurs
21:28la matrice politique
21:29de cet islamisme
21:31précisément politique.
21:32Ils ont un discours
21:33à bas bruit
21:33et ils ont un discours
21:34en réalité
21:35où ils dissimulent beaucoup,
21:36un discours très très lisse
21:37où ils vont vous dire
21:38voilà,
21:39c'est la liberté
21:40de porter le voile
21:41à l'école,
21:42de porter le voile
21:43voilà,
21:44très bien,
21:44dans l'espace public,
21:45c'est ce que vous dites,
21:46mais qu'est-ce qu'on va apprendre
21:47qu'on ne sait déjà ?
21:49La dangerosité,
21:50la dangerosité
21:51Qui ne la réalise pas ?
21:53Qui ne la réalise pas ?
21:55Il y a une énorme naïveté.
21:56Pas chez les Français ?
21:58Je pense que beaucoup de Français
21:59ont du bon sens
22:00mais je pense que
22:02dans la classe politique,
22:03je le vois bien,
22:04dans la classe médiatique,
22:06dans un certain nombre de couches
22:08de la société française,
22:10on néglige par principe
22:12de liberté
22:12et c'est ce qui est terrible
22:14avec les frères musulmans,
22:16c'est qu'ils utilisent
22:17notre principe démocratique
22:19de la liberté
22:19pour le retourner
22:20contre le principe républicain.
22:22Comme on retourne un gant
22:24et il parle la langue
22:26de la liberté
22:26contre la liberté,
22:28il parle la langue
22:28de la tolérance
22:29contre la tolérance.
22:31Voilà,
22:31je pense que
22:32les choses sont claires,
22:33j'ai voulu le dénoncer,
22:34n'oublions pas,
22:35n'oublions pas quand même
22:36que l'islamisme politique
22:38a fait des morts en France.
22:40274.
22:40Un écrivain,
22:41il y a quelques années,
22:41il y a deux ans,
22:42a écrit un texte
22:42sur la guerre civile
22:43qui selon lui
22:44viendrait en France,
22:45il parle d'un contexte
22:46de guerre larvée
22:46et il disait ceci,
22:48la lutte contre l'islamisme
22:49sera nécessairement violente,
22:50il y aura des affrontements.
22:52Cet écrivain,
22:52c'est Boalem Sansal.
22:54Bien sûr,
22:55bien sûr,
22:55quelqu'un écrit aussi,
22:57c'est Salman Rojdi,
22:58il y connaît bien,
22:59il y a laissé sa peau.
23:01Le Parlement
23:01qui a définitivement adopté hier
23:03Bruno Roteau
23:04la loi narcotrafic,
23:05régime de détention stricte,
23:06parquet national
23:06anticriminalité organisée,
23:08anonymisation très importante
23:09des agents pénitentiaires,
23:11il y a tout un dispositif
23:13très large
23:14et la question,
23:15est-ce qu'enfin
23:15avec cette loi,
23:16vous aurez les moyens
23:17de vos ambitions ?
23:19En tout cas,
23:19c'est une loi
23:20qui va tout changer.
23:21J'en suis assez fier
23:22parce que c'est moi
23:23qui avais lancé,
23:24quand j'étais président
23:25du groupe au Sénat,
23:26la commission d'enquête,
23:27à partir de cette commission
23:28d'enquête,
23:28de ses conclusions,
23:29les sénateurs
23:30de droite et de gauche
23:31ont finalement
23:32fait une proposition
23:33de loi
23:34qui aboutit au vote
23:35d'hier.
23:36Il n'y a qu'un groupe
23:36d'ailleurs qui ne l'a pas voté,
23:38comme vous le savez,
23:38qui a voté contre même,
23:40ce sont les insoumis.
23:41C'est l'économie de la...
23:42Pourquoi ?
23:42Vous diriez quand même
23:43que c'est par volonté
23:44de défendre le droit
23:45des narcotrafiquants ?
23:46En tout cas,
23:47ils se sont fait complices.
23:49Ils ont tenté...
23:50La France insoumise
23:50complice des narcotrafiques.
23:52Ils ont fait complice
23:53de ces économies de la mort.
23:54Ils ont tenté,
23:55article après article,
23:57de déconstruire le texte.
23:59C'est un texte fondamental
24:00parce que l'État,
24:02on va tout transformer.
24:03Aujourd'hui,
24:03on ne lutte pas
24:03à armes égales.
24:05Dieu sait si les saisies
24:06n'ont jamais été aussi importantes.
24:08Mais il y a un déferlement
24:09de poudre blanche
24:10partout d'ailleurs
24:11dans le monde,
24:12mais aussi en France.
24:14On aura une nouvelle
24:14organisation de l'État,
24:15bientôt,
24:16on a non seulement
24:17un parquet national dédié,
24:18comme pour le terrorisme,
24:20mais on aura un État-major
24:21qui va rassembler
24:22tout près d'ici
24:23sur un même plateau
24:24tous les services de renseignement,
24:25tous les services d'enquête
24:27parce que l'État est cloisonné.
24:29Or,
24:29on a des réseaux,
24:30des mafias
24:30qui sont non pas cloisonnés,
24:31structurés,
24:32coordonnés.
24:33Qui attaquent nos prisons,
24:34nos agents pénitentiaires.
24:35Alors,
24:35vaste coup de filet
24:36qui se poursuit
24:36avec encore une interpellation hier.
24:38Est-ce qu'il est possible
24:40de faire un lien maintenant
24:41très concrètement,
24:42d'abord avec les narcotrafiques,
24:43mais en particulier
24:44avec la désaide mafia,
24:45Bruno Rotaio ?
24:46Bien sûr,
24:47bien sûr,
24:47je l'ai fait dès le départ
24:48avec ce que j'appelais
24:49les narco-racailles
24:50parce que je ne savais pas
24:51exactement quel était
24:52le niveau d'influence
24:54dans ces réseaux-là.
24:56Mais vous voyez,
24:57cette riposte
24:58des narco-racailles,
24:59des narcotrafiquants,
25:00ça veut bien dire
25:01qu'on les dérange.
25:02Très bien,
25:02mais enfin,
25:02ils sont arrivés...
25:03Ça veut bien dire que la loi,
25:04ça veut bien dire...
25:04Les ministres,
25:05oui ?
25:05Ils sont quand même arrivés
25:06à attaquer des prisons,
25:08à cibler des agents pénitentiaires,
25:09donc ils sont capables
25:10de riposter
25:10à un niveau quand même
25:11très élevé.
25:11Je ne sais pas si c'est rassurant
25:13de se dire
25:13que c'est parce que vous en priez.
25:1515 jours,
25:15moins de 15 jours après,
25:17il y avait le coup de filet.
25:18Je l'ai dit
25:19comme je l'avais dit à Amra,
25:20ça prendra le temps
25:21qu'il faudra,
25:21ça a pris beaucoup plus de temps
25:22pour Amra,
25:23là ça a pris
25:24moins de deux semaines
25:25et on les a eus,
25:27ils sont interpellés
25:27et ils vont en répondre
25:29devant la justice.
25:30Et parmi ceux-là,
25:31comme par hasard,
25:32puisqu'il n'y avait pas
25:33que des petites mains,
25:33il y avait aussi
25:34des commanditaires,
25:35des donneurs droits d'ordre,
25:36il y en avait quelques-uns
25:38qui étaient en prison.
25:39Donc Gérald Darmanin
25:41a raison
25:41de vouloir les isoler.
25:41Et qui ont dû passer l'ordre
25:42avec des téléphones portables.
25:44Mais bien sûr,
25:45ce qui est un scandale
25:46et à juste titre,
25:48le garde des Sceaux,
25:48Gérald Darmanin,
25:49a raison bien entendu
25:50de vouloir avoir
25:51dans deux prisons,
25:52l'une dans le Pas-de-Calais
25:53et l'autre dans l'ordre
25:54qui seront des régimes
25:55très durs d'isolation,
25:57il le faut.
25:58D'ailleurs une parenthèse
25:58sur le fait
25:59que les détenus payent
26:01leurs frais d'incarcération,
26:03en quoi ce n'est pas
26:04de la communication,
26:05même si évidemment
26:06présenter ainsi,
26:08c'est du bon sens
26:09pour beaucoup de Français.
26:09J'applaudis à deux mains,
26:10voilà.
26:10J'applaudis à deux mains
26:11et je dis
26:12Gérald ne te décourage pas.
26:14Il doit vous dire
26:15la même chose.
26:16Le mystère de l'intérieur
26:16et le mystère de la justice
26:17sont main dans la main.
26:19Malgré cela,
26:19malgré ses avancées.
26:20C'est important
26:20parce que ça n'a pas
26:21toujours été le cas.
26:22N'est-ce pas ?
26:23Malgré cela
26:23et malgré ses avancées,
26:25hier à votre place,
26:26Jordan Bardella
26:27ne trouvait aucune grâce
26:29à ce que vous faites.
26:30Il a même parlé
26:30des heures sombres
26:31avec vous de l'UMP.
26:33L'un narcotrafic,
26:34ça ne va pas assez loin.
26:35L'immigration,
26:36aucune maîtrise de votre part
26:37et la lutte contre l'islamisme,
26:39là encore,
26:39il ne voit pas votre autorité.
26:41Le narcotrafic,
26:42son groupe,
26:45heureusement,
26:46l'a voté
26:46parce que,
26:48j'ai dit
26:48la nouvelle organisation de l'État,
26:50mais on va avoir
26:50des nouveaux pouvoirs
26:51pour les techniques de renseignement,
26:52pour protéger
26:53justement ceux
26:54qui font du renseignement.
26:55On va donner au préfet,
26:56vous vous rendez compte,
26:57le pouvoir de se substituer
26:58dans les logements sociaux
26:59aux bailleurs
27:00pour expulser,
27:01pour pouvoir expulser
27:02plus facilement
27:02les narco-racains
27:03des logements sociaux.
27:04Ça, c'est important
27:05parce que là,
27:06je pense qu'il y a
27:07beaucoup de maires
27:07qui vous écoutent.
27:09On sait très honnêtement
27:10la complexité
27:11pour l'expulsion
27:12des délinquants
27:13et souvent de trafiquants
27:14des logements sociaux.
27:16Ça va être...
27:17Parce que c'est généralement
27:17la justice
27:18qui est évidemment indépendante.
27:20Les bailleurs...
27:21Il y a une telle...
27:22C'est l'économie de la mort
27:23mais c'est aussi
27:24l'économie de la peur.
27:25Le narcotrafic
27:26et la criminalité organisée
27:28et un certain nombre
27:29de bailleurs sociaux,
27:30publics ou privés
27:31ont peur.
27:32Donc, ce sera le préfet
27:33qui se substituera à eux
27:34sur les procédures
27:35d'expulsion.
27:36Qu'est-ce que ça va changer ?
27:37Et ce sera le préfet
27:38qui va pouvoir fermer
27:39plus facilement
27:39des commerces
27:40qui sont des blanchisseuses.
27:41Donc, vous donnez
27:41consignes au préfet
27:43d'être extrêmement ferme
27:44ce matin ?
27:45Parce que le logement social...
27:47J'avais un préfet
27:48des Hauts-de-Seine,
27:49c'était hier,
27:50qui n'a pas d'ailleurs
27:51attendu la loi.
27:52Alors là, c'était
27:52sur autre chose.
27:53Se bas sur une convention,
27:55c'est autre chose.
27:55Oui, mais c'est des étrangers
27:56en situation irrégulière
27:57qui n'ont pas à occuper
27:58des logements sociaux.
28:00Les Français n'arrivent pas
28:01à se loger.
28:02Voilà.
28:02Donc, il faut y mettre
28:02aussi bon ordre.
28:04Donc, M. Bardella,
28:05il parle.
28:06Mais moi, j'agis.
28:07Voilà.
28:07Et on a déjà...
28:08Alors que lui,
28:08vous reproche de parler.
28:09Écoutez, on a un certain
28:10nombre de résultats.
28:15ont augmenté,
28:16depuis que je suis là,
28:17de 152 %.
28:18Les saisies de drogue
28:20de plus de 200 %.
28:21On a diminué
28:22les régularisations
28:23de 20 %, etc.
28:26Alors, je sais.
28:27Ce n'est pas facile.
28:28Vous savez,
28:28quand je suis entré
28:28dans ce gouvernement,
28:29j'ai hésité.
28:30Si on m'avait dit un jour
28:31que je serais dans un gouvernement...
28:32Vous avez hésité ?
28:33Bien sûr,
28:34puisque on n'avait pas la majorité.
28:37On n'a pas gagné
28:37les élections législatives.
28:38Ça ne nous a pas échappé.
28:39Mais simplement,
28:40je suis rentré au gouvernement.
28:42Je savais que le problème
28:43est que nous n'avons pas
28:44la majorité.
28:45Il n'y a pas de majorité
28:46même d'ailleurs
28:47à l'Assemblée nationale.
28:48Donc, les conditions
28:49sont très difficiles
28:50politiquement.
28:51Mais si on a accepté
28:52cette tâche-là,
28:53c'est qu'on aime la France.
28:54Moi, j'aime mon pays
28:55et je ne voulais pas
28:55qu'Emmanuel Macron
28:56donne les clés de la France
28:58à la gauche mélenchonisée.
29:00Parce que si la droite française
29:01avait dit non,
29:02quel était le choix
29:03du président de la République ?
29:05C'était de se tourner
29:05vers M. Mélenchon,
29:06vers les Insoumis,
29:07qui dominent,
29:08qui dominait à l'époque
29:09encore plus.
29:10Et heureusement,
29:10je vois d'ailleurs
29:11avec une certaine
29:13forme de considération
29:15que le Parti Socialiste
29:16essaie de s'extirper,
29:18de griffes de ces insoumis.
29:18Peut-être grâce
29:19à la proportionnelle,
29:20mais vous êtes contre.
29:22Oui, je suis contre.
29:23Alors, quelle est la cohérence ?
29:24Est-ce qu'on les aide ?
29:25La cohérence,
29:25je vais vous l'expliquer.
29:26La cohérence,
29:27je viens de vous dire
29:27que l'action politique
29:28est entravée
29:29quand il n'y a pas
29:30de majorité.
29:31Eh bien,
29:31avec la proportionnelle,
29:32c'est le plus sûr moyen
29:33de ne pas donner
29:34à la France,
29:35à la République française,
29:37une majorité.
29:38Ce qui est aujourd'hui
29:39temporaire,
29:40conjoncturel,
29:41deviendrait structurel.
29:43Voilà.
29:43Et j'ajoute d'ailleurs
29:44que les quelques éléments
29:46qui m'ont déjà été transmis
29:47en matière de simulation,
29:49le grand gagnant d'ailleurs
29:50de cette réforme électorale,
29:52ce sera le bloc
29:53du Rassemblement national.
29:54Je pense que c'est peut-être
29:57la volonté,
29:57en tous les cas,
29:58la manière avec laquelle
29:59pense M. Bayreau
30:00pour ménager le RN.
30:03Je pense que non.
30:05J'en ai souvent parlé
30:05avec lui.
30:06Je pense que c'est
30:07chez lui
30:07une conviction sincère
30:09et très franchement
30:10dans la durée.
30:12Deux questions pour terminer.
30:13Très politique,
30:14M. Rotailleau.
30:15La compétition entre vous
30:16et Laurent Wauquiez,
30:17c'est un peu comme
30:17un match de boxe en ce moment
30:18où l'un des boxeurs
30:19tente de donner des coups
30:20et l'autre le regarde
30:20sans réagir.
30:21Vous estimez que vous n'avez
30:22même pas besoin de combattre
30:23pour la présidence à l'ère ?
30:24Si.
30:25Moi, je me suis engagé
30:26dans une compétition
30:27mais j'ai promis
30:28à nos militants,
30:30à nos adhérents
30:30et même à nos sympathisants
30:31de ne jamais répondre.
30:34Donc, j'entends ces attaques-là.
30:36Elles sont quotidiennes.
30:36Matin, midi et soir.
30:37Mais je me suis promis
30:39de ne lâcher de mes lèvres
30:40aucune petite phrase
30:41parce que ces déchirures
30:42ont beaucoup papimé
30:43notre famille politique.
30:44Dans 15 jours,
30:45la compétition,
30:46elle sera terminée.
30:47Donc, ne commettons pas
30:48l'irréparable.
30:49Ça nous abîme.
30:50Ça nous abîme.
30:50Nous-mêmes,
30:51ça nous rapetisse, je pense.
30:52Et ce n'est pas
30:53ce que veulent les Français.
30:54Ce n'est pas ce que veulent
30:55non plus nos militants.
30:56À bon entendeur.
30:56Il faut essayer
30:57de prendre un peu de hauteur.
30:59Lui aussi, pardonnez-moi,
31:00est adepte de boxe.
31:01Il est déjà candidat
31:02en vue de 2027.
31:03Vous voyez de qui je veux parler.
31:04Édouard Philippe,
31:05ses proches rêvent
31:06d'un ticket avec vous.
31:06La droite aurait alors
31:07trouvé son ticket gagnant.
31:09Édouard Philippe à l'Élysée,
31:10Bruno Retailleau à Matignon.
31:13Ça vous fait rêver ?
31:14Non.
31:17Je rêve, moi,
31:18dans la reconstitution
31:19d'un clivage droite-gauche
31:20où on ait un clivage
31:21qui soit très clair,
31:22beaucoup plus apaisant
31:23du point de vue démocratique
31:24parce que je pense
31:25que la tripartition actuelle
31:26n'est pas bonne.
31:27C'est le fait minoritaire
31:28dans la cinquième
31:29qui est fait pour,
31:30au contraire,
31:30le fait majoritaire.
31:31Et ce n'est pas bon
31:32pour la démocratie
31:33parce que quand vous avez
31:34ces trois blocs,
31:35l'alternance,
31:36parce que la démocratie,
31:37c'est la possibilité
31:37de l'alternance,
31:38ça n'est qu'une alternance
31:39radicale,
31:39à droite ou à gauche.
31:41Donc, moi,
31:41je souhaite vraiment
31:42qu'il y ait
31:43quelque chose de clair.
31:44On le voit bien.
31:45Si on veut mélanger
31:46des sociodémocrats,
31:47des conservateurs,
31:48des libéraux,
31:49on n'aboutit à rien.
31:50C'est une soupe
31:51qui ne prend pas...
31:51Donc, c'est non au ticket.
31:52On n'aboutit à rien.
31:53C'est parce qu'on est
31:54dans l'un en même temps,
31:55finalement.
31:55Et si on veut demain
31:56réformer la France,
31:57ce sera avec des idées claires.
31:59Justement, demain.
32:00Comment l'homme du moment,
32:01pour finir vraiment en un mot,
32:02peut devenir l'homme
32:03de l'avenir de demain
32:04que vous êtes ?
32:05Vous parlez de qui ?
32:06De vous-même.
32:07Moi, je suis colline
32:08après colline
32:09et je me bats
32:09dans une compétition interne.
32:11Je n'ai aucune obsession
32:12pour la présidentielle
32:13qui a par ailleurs
32:14beaucoup abîmé
32:14ma famille politique.
32:16On pensait,
32:16on a toujours pensé
32:17qu'il suffisait de se trouver
32:18un homme providentiel,
32:20un chef,
32:20et on arrêtait de penser.
32:21Moi, ce que je propose,
32:23c'est de faire l'inverse.
32:24C'est qu'on rebâtisse
32:25un grand parti moderne,
32:26patriote,
32:27militant de la France
32:28et populaire
32:29et qu'on propose aux Français
32:30des idées nouvelles.
32:31Il faut qu'on imagine,
32:32il faut qu'on arrête
32:33de radoter des vieilles idées
32:34et qu'on propose enfin
32:36un projet de société.
32:37Et alors là,
32:37vous verrez,
32:38on est capable de convaincre
32:39bien au-delà de nous-mêmes
32:40parce que je suis certain
32:42que nous représentons
32:43ce que je pourrais appeler
32:44l'axe vraiment
32:45que veulent les Français,
32:46l'axe politique,
32:46le barrysant de politique
32:47des Français.
32:48Les Français attendent
32:49nos solutions,
32:50attendent nos propositions.
32:52Merci Bruno Roteuillot.
32:53Merci d'avoir été l'invité
32:54de la grande interview.
32:55Bonne journée et à bientôt.
32:56Merci.

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