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Transcription
00:00Nous sommes le mercredi 30 avril 2025, la veille du 1er mai, il est 8h moins le quart, venez participer à votre quart d'heure toulousain.
00:0705 34 43 31 31, Christine recueille vos appels, est-ce que vous comprenez que les boulangeries n'aient pas le droit d'ouvrir demain, le 1er mai ?
00:15Votre invité a sûrement un avis comme le pain, bien tranché Jeanne-Marie Marcon.
00:18Excellent, le président de l'Union des artisans boulangers et pâtissiers en Haute-Garotte, bonjour Jean-Pierre Feuillé.
00:24Bonjour.
00:25Votre boulangerie est à Bouloc, au nord de Toulouse, dans le Frontonnet.
00:28Elle restera fermée demain pour le 1er mai ?
00:31Oui, elle restera fermée.
00:33A contre-cœur ?
00:34A contre-cœur, comme l'ensemble de mes collègues.
00:37Mais on va s'atteler à respecter la loi, qui est à ce jour la fermeture, si on doit avoir besoin de nos salariés, de nos apprentis.
00:46C'est le seul jour chômé obligatoirement en France, donc vous n'avez pas le droit de faire travailler vos salariés, mais vous, vous pourriez ouvrir tout seul votre boulangerie ?
00:57Tout à fait, mais aujourd'hui, dans la situation actuelle des artisans, où on a eu à cœur de développer nos affaires, il est assez utopique de penser qu'on puisse travailler seul.
01:08Même en réduisant votre production, ce n'est pas possible ça, de faire à la fois la production entre 4h et 6h du matin, je ne sais pas quels sont vos horaires, et puis ensuite passer à la vente ?
01:15Oui, ce serait possible, bien sûr, mais pourquoi tant d'efforts ?
01:20J'ai entendu des cas de figure où on allumerait notre four pour aller livrer sans baguette à un hôpital ou un EHPAD.
01:29Il y a des cas particuliers, en effet, c'est ce qu'un avocat toulousain nous a expliqué ce matin sur Ici Occitanie.
01:33Si la boulangerie concernée fournit l'hôpital ou fournit la prison à proximité, elle a le droit d'ouvrir.
01:41Donc pour vous, ce n'est pas très clair ? Ce n'est pas très logique ?
01:45Non, ce n'est pas très clair, d'autant plus qu'en fait, sont autorisées à travailler demain les personnes qui sont essentielles, en fait, aux services publics,
01:54ou qui vont aider d'une manière ou d'une autre les services publics.
01:57Mais on le rappelle assez régulièrement avec notre Confédération, il y a 5 ans, lors du Covid, nous étions un commerce essentiel.
02:06Et aujourd'hui, apparemment, ce n'est plus le cas.
02:07Et sur cette loi, qui est issue du Code du Travail, enfin nous, nous avons une convention collective, sur laquelle nous sommes toujours appuyés.
02:16Et cette convention collective nous a toujours permis de travailler le 1er mai, en payant double, double, voilà, nos salariés.
02:24Nos salariés sont peut-être contents de se reposer demain, jeudi, en pleine semaine, ça va faire du bien ?
02:29Oui, alors après, moi j'ai pris la température dans mon entreprise, certains aimeraient bien travailler pour gagner double, tout simplement,
02:35parce qu'on est dans un contexte de pouvoir d'achat assez compliqué, on l'entend assez souvent,
02:39et ils aimeraient, dans la plupart des cas, travailler, avoir la liberté au moins de le faire.
02:46Et pendant ce temps-là, des supérettes peuvent ouvrir en vendant du pain, pour certaines, ça c'est de la concurrence déloyale, vous considérez ça ?
02:54Je ne peux pas considérer que ça soit de la concurrence déloyale, disons qu'on ne fait pas le même métier,
03:01nous on essaye de vendre des produits de qualité, frais, tous les jours,
03:04fabriqués avec des professionnels qui ont des compétences reconnues,
03:09et puis on oublie aussi nos apprentis, parce que nous sommes le premier, sinon l'un des premiers métiers qui formons les jeunes,
03:18donc ce n'est pas forcément un message à leur envoyer.
03:23Vous qui nous écoutez, qui nous regardez, est-ce que vous comprenez que les boulangeries n'aient pas le droit d'ouvrir demain,
03:281er mai ? Vous appelez Christine, 05 34 43 31 31, c'est votre quart d'heure.
03:33Et on est toujours avec Jean-Pierre Feuillet, président de l'Union des artisans boulangers et pâtissiers de Haute-Garonne,
03:38est-ce que vous pensez que des boulangers aux Garonnais vont frauder, si je puis dire ainsi,
03:43et vont ouvrir avec des salariés demain pour le 1er mai ?
03:47Alors, répondre à cette question est assez ambiguë.
03:52Embêtant ?
03:53Disons que je ne vais dénoncer personne, oui, je pense que certains boulangers ouvriront,
03:58parce qu'ils ne comprennent pas du tout cela,
04:00puisqu'on a toujours, depuis toujours, on a toujours ouvert le 1er mai sans avoir de problème.
04:06Tout est parti il y a un an de nos collègues vendéens.
04:10Cinq boulangers contrôlés l'an dernier en Vendée, qui viennent d'ailleurs d'être relaxés par la justice.
04:15Je suis ravi qu'ils aient été relaxés, on a enfin un peu de bon sens.
04:19Et disons que demain, il va y avoir des boulangers qui vont peut-être aller dans le sens contraire de cette loi.
04:27Et puis d'autres de mes collègues, tout ça je le sais,
04:30vont ouvrir avec un service minimum, un service réduit,
04:33et puis avec la possibilité de faire travailler leur famille, l'entraide familiale.
04:38Ça on a le droit, si notre conjoint, par exemple, nous aide,
04:43mais qu'il n'est pas salarié, il peut travailler ?
04:45Tout à fait, ou on peut faire travailler mamie, ce qui est assez paradoxal.
04:49Et on a un appel qui nous arrive de Beaumont.
04:52Au 05 34 43 31 31, bonjour Philippe !
04:56Oui, bonjour !
04:57Vous en pensez quoi, vous, que les boulangeries n'aient pas le droit de travailler le 1er mai ?
05:00Moi, ce que j'en pense, c'est que chacun devrait être libre de travailler ou pas.
05:06Parce qu'on nous avait plein de libertés depuis pas mal de temps,
05:13donc à chacun d'avoir son libre arbitre, travailler ou pas, voilà.
05:17Tout simplement.
05:19Et d'ailleurs, merci beaucoup Philippe pour votre appel, après le cas de la Vendée que vous citiez,
05:23M. Feuillet, une proposition de loi visant à autoriser l'ouverture des boulangeries le 1er mai
05:28a été déposée au Sénat vendredi dernier, examen possible cet été.
05:32Pendant ce temps, la CGT s'oppose à toute remise en cause du caractère férié et chômé de cette fête du travail.
05:38Vous répondez quoi à ce secrétaire général, Sophie Binet ?
05:43Je réponds que, en fait, oui, le code du travail existe.
05:47Après, cela fait des décennies que les gouvernements successifs demandent à tous les corps de métier,
05:54toutes les corporations, d'avoir des accords de branche.
05:57C'est aujourd'hui une parole d'évangile, les accords de branche, les conventions collectives.
06:01Nous en avons une.
06:03Bon, elle n'est pas applicable dans ce cas-là, malheureusement.
06:06Mais disons que lorsque l'on s'oppose au fait de vouloir faire travailler des salariés
06:11sous prétexte qu'ils vont être obligés de le faire,
06:14nous, on partirait plutôt sur la base d'un volontariat.
06:16D'accord.
06:17Alors, on nous rétorque souvent que le volontariat, c'est assez utopique.
06:21C'est souvent du travail où on a obligé les salariés à travailler,
06:25comme dans certains groupes.
06:27Mais nous, on a aujourd'hui la difficulté de recruter du personnel.
06:31dans nos métiers qui sont compliqués, comme dans beaucoup de métiers,
06:34dans la restauration, la gastronomie.
06:37Et on ne va pas aller taper sur la tête d'un salarié ou d'un apprenti qui ne veut pas travailler
06:44si on veut avoir un esprit de management dans l'entreprise,
06:47qui sont souvent des entreprises assez familiales,
06:50sur lesquelles, en fait, reposent des valeurs d'échange plutôt que d'obligation.
06:55Et quelle est la principale cause de cette difficulté à recruter dans les boulangeries ?
07:00C'est le rythme ? C'est le travail de nuit ?
07:03C'est le rythme, le travail de nuit.
07:05Et puis, le monde du travail a changé, comme la société a changé.
07:09Donc, c'est à nous de nous adapter aussi.
07:11Adapter vos...
07:12Mais qu'on nous laisse libre, au moins, de pouvoir décider de ce que l'on veut faire.
07:17Et on vous dit merci, Jean-Pierre Feuillet, pour les chocolatines que vous avez tout le sentiment apportées à la radio ce matin,
07:24qu'on va partager avec les collègues qui seront heureux.
07:26Vous êtes président de l'Union des artisans boulangers et pâtissiers en Haute-Garonne
07:30et boulangers à Bouloc, avec votre boulangerie qui sera donc fermée demain, jeudi 1er mai.
07:35Et bonne journée.
07:35Merci.

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