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00:00Ici Occitanie, jusqu'à 9h, ici Matin.
00:05Nous sommes le mardi 29 avril 2025, 7h16, c'est l'écho d'ici, l'écho de le rendez-vous de l'entreprise de la région.
00:13Donc toute l'industrie ne va pas mal en France, la fonderie Gilet d'Albi cartonne.
00:17Et on en parle avec votre invité dans l'écho d'ici, Clément Suleyda.
00:19Avec Nicolas Pomarade, président de la SCOP, la société coopérative.
00:22Vous nous avez raconté dans le journal de 7h que vous avez sauvé cette fonderie avec vos collègues en devenant vos propres patrons.
00:28La SCOP vient de fêter ses 10 ans, mais la fonderie, on l'a dit, a été créée au XVIIe siècle.
00:33Pourquoi ça marche, selon vous ?
00:35Alors ça marche aujourd'hui parce que c'est un groupe d'amis aussi qui a cru au projet et qui s'est battu pour sauver son emploi.
00:44Moi, je vous dispute avec mes amis, moi, des fois.
00:46Oui, ça arrive aussi, c'est comme dans toutes les familles.
00:48Pour moi, c'est une famille aujourd'hui, on est 35 personnes, c'est une famille, ça arrive de se disputer.
00:53Mais ça reste sain, à 10h, c'est chocolatine et café à la pause.
00:58En 2014, au lancement de la SCOP, vous n'avez pas, je crois, perdu vos clients.
01:04Aujourd'hui, qui sont-ils ? Pour qui travaillez-vous ?
01:07Oui, alors on a eu la chance de garder nos clients, malgré les difficultés de l'entreprise.
01:12Parce qu'il se trouve qu'il n'y a plus beaucoup de fonderie en France, on est moins de 300.
01:16Donc, on a gardé nos clients et le principal, notamment, c'est le ferroviaire, c'est SNCF en rang 1.
01:21Voilà, notamment, après, on travaille pour l'hydraulique, un petit peu pour le nucléaire, un petit peu pour la défense,
01:27pour des chantiers, après, un peu hors normes.
01:29On a fait, il n'y a pas longtemps, le pont Vieux de Montauban, toutes les remarques du pont Vieux de Montauban.
01:33Chose qu'on est assez fière.
01:34Vous dites, on travaille pour la défense, mais vous refusez, je crois, de toucher à l'armement en tant que tel.
01:40Pourquoi ?
01:40Oui, c'est une question d'éthique, on une scope, et on fait de la pièce pour la défense, pièce mécanique,
01:45voilà, pour des ponts, pour des choses comme ça, mais on ne veut pas toucher à des choses liées directement à l'armement.
01:50Pas d'armes directement.
01:52Nicolas Pomarade, avec, vous le disiez, les 34, vous êtes 35 au total salariés,
01:56vous êtes donc vos propres patrons, on gagne correctement sa vie, quand on est dans une scope ?
02:00Ça va mieux.
02:00Après, on n'a pas des salaires mirobolants, on n'a pas fait ça pour devenir riche,
02:04on savait très bien qu'en prenant cette société, on allait sauver nos emplois sans devenir riche,
02:09mais on a pu, avec le temps, se récompenser, et aujourd'hui, ça va mieux.
02:13Oui, bien sûr, on s'est toujours payé.
02:16Les salaires vont d'un salaire standard, on va dire de 1 600 euros net, jusqu'à 2 500 euros à peu près net.
02:25Vous avez dit, on est moins de 300 fonderies aujourd'hui en France,
02:28ça, j'ai senti une grande pointe de regret dans votre voie.
02:31Oui, parce qu'on ne pourra pas se passer des fonderies.
02:34Aujourd'hui, il y a des choses qui sont faites en fonderie, et ça ne se fera pas autrement.
02:38Et donc, tout ce qui ne se fera pas en France aujourd'hui, va aller se faire à l'étranger.
02:44Donc, c'est dommage, aujourd'hui, qu'on parle de réindustrialisation.
02:47C'est un axe important.
02:49Mais qu'est-ce que vous répondez, alors, à ceux qui disent que c'est trop cher de produire en France,
02:53notamment du fait des salaires, des cotisations sociales ?
02:56Oui, alors c'est vrai que c'est...
02:58On ne peut pas comparer du prix français avec du prix chinois, du prix d'import,
03:03mais sur la pièce, il faut rester sur la pièce haut de gamme,
03:05la pièce à forte valeur ajoutée.
03:07Aujourd'hui, on a toute notre place en France, et tous ceux qui font ce genre de produit.
03:11C'est sûr qu'ici, vous produisez de la pièce à standard, 2 ou 3 euros.
03:16Aujourd'hui, ce n'est plus possible en France.
03:17Et vous avez pour projet de déménager.
03:18Vous êtes aujourd'hui en centre-ville d'Albi.
03:21Où en êtes-vous de ce projet de déménagement, et où est-ce que ça serait ?
03:24Alors, on va rester albigeois, déjà, pour faire plaisir, déjà à nous,
03:28puis à la présidente de l'agglo d'Albi, qui nous aide énormément.
03:32Donc, on va rester sur Albi.
03:33Et c'est un projet qui avance, mais tout doucement,
03:35parce que c'est un projet qui, financièrement, est assez important.
03:38On ne déménage pas une fonderie de cette taille, comme ça, du jour au lendemain.
03:4210 millions d'euros ?
03:43À peu près, oui.
03:44C'est un budget à peu près de 10 millions d'euros,
03:45que nous, on n'est pas capables de supporter,
03:47parce que les marges en fonderie sont quand même assez faibles.
03:50Donc, on est en train de monter le projet.
03:53Voilà, on essaie de mettre la région aussi dedans.
03:55Pas de date ?
03:56Pas de date pour ce projet ?
03:57Non, voilà, 2-3 ans, j'aimerais bien que ce soit fait.
04:00Et justement, vous avez rencontré des membres de la région Occitanie hier.
04:04Vous ont-ils promis un soutien financier clair ?
04:07On a eu de belles paroles d'amour.
04:11Maintenant, on va voir les actes d'amour.
04:14Mais oui, en tout cas, ils nous ont bien assuré qu'ils étaient derrière nous.
04:17Donc maintenant, on attend, on monte, mais bon, je n'ai pas de...
04:20On sent en tout cas que vous, vous l'aimez, la nouvelle fonderie, Gilles,
04:24dont vous êtes le gérant Nicolas Pomarade.
04:26Merci beaucoup d'avoir été l'invité de l'écho d'ici ce matin.
04:29Bonne journée à vous, Faux.
04:30Merci.
04:30Belle journée, l'écho d'ici, c'est à 7h15 en direct chaque matin à la radio, à la télé.
04:34C'est aussi à réécouter à tout moment sur votre appli, ici.

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