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Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 30 avril 2025.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:02A 7h19, l'édito d'RTL Matin avec vous et Kian Jernel.
00:06Entre Donald et Jeff, rien ne va plus.
00:09Donald, c'est Trump bien sûr.
00:10Jeff, c'est Bezos, le patron d'Amazon,
00:13qui a décidé d'afficher sur ses produits
00:14le coût des taxes décidées par le président des Etats-Unis.
00:18Enfin, il avait décidé ça et puis finalement, hop, il a reculé, il a fait marche arrière.
00:21Et oui, Jeff et Donald sont dans un bateau
00:23et c'est Jeff qui tombe à l'eau, reprenons l'histoire.
00:26Comme beaucoup de grands patrons américains,
00:28Jeff Bezos est horrifié par les droits de douane de Donald Trump
00:32qui sont une calamité économique objective.
00:35Et alors, Jeff Bezos s'apprêtait à lui administrer une petite piqûre
00:38en inscrivant sur ses paquets de livraison Amazon
00:40le coût de ses droits de douane, histoire de signifier au consommateur
00:44à qui il doit cette douloureuse inflation.
00:47Bien joué, sauf que Donald Trump l'a immédiatement appelé
00:49et puis la porte-parole de la Maison Blanche s'en est prise publiquement à lui
00:52en pointant les compromissions d'Amazon avec la censure en Chine.
00:57Une belle ambiance. Résultat, en quelques heures,
00:59Amazon a renoncé.
01:00Le puissant Jeff Bezos, vous savez, deuxième fortune du monde
01:04avec 203 milliards de dollars,
01:07s'est couché, il s'est aplati de tout son long.
01:10Bon, mais est-ce que ça vous surprend vraiment ?
01:12Même pareil, il est frappante quand c'était la vitesse
01:15à laquelle les géants de la tech,
01:16que l'on considérait avant comme des quasi-chefs d'Etat,
01:19qui se considéraient peut-être eux-mêmes
01:20comme des quasi-chefs d'Etat,
01:21se sont soumis servilement à Donald Trump.
01:24C'est une vraie leçon.
01:25À la fin, c'est toujours le pouvoir politique qui prime.
01:28Et pourquoi c'est toujours le politique qui gagne d'ailleurs ?
01:30Le monopole de la violence physique légitime,
01:33selon la célèbre formule de Max Weber.
01:36Ça, on impose, dans le cas des géants de la tech,
01:38c'est souvent la peur des procédures antitrust.
01:40Vous vous souvenez alors de l'investiture de Donald Trump ?
01:43Ils étaient tous là, alignés, en rangs d'oignons.
01:46Mark Zuckerberg, patron de Meta,
01:48qui était pourtant si progressiste,
01:51avant Sundar Pichai, Alphabet, c'est-à-dire Google,
01:54et presque tous les autres.
01:55Mais Jeff Bezos est probablement le symbole de cette soumission.
01:58Pourquoi ? Il serait encore moins courageux que les autres ?
02:01Ou alors ça se voit plus.
02:02Jeff Bezos, vous savez, il est aussi propriétaire du Washington Post,
02:05qu'il avait justement et courageusement défendu
02:08contre les attaques de Donald Trump lors de son premier mandat.
02:10Mais le Trump 2, manifestement, lui a fait peur.
02:14Alors Jeff Bezos a empêché son journal
02:15de prendre position en faveur de Kamala Harris,
02:18comme il avait prévu de le faire.
02:20Ça s'est vu, c'est pas terrible.
02:21Alors il en reste quelques-uns pour tenir tête à la Maison Blanche.
02:24Reid Hoffman, le confondateur de LinkedIn,
02:26formidable personnage.
02:27Et puis deux financiers,
02:29Jamie Dimon, le patron de JP Morgan,
02:31légendaire patron de JP Morgan,
02:33ainsi qu'un fonds de fonds d'investissement, Bill Ackman.
02:36Mais ces deux-là, vous savez,
02:37ils représentent la finance.
02:39Or, les marchés financés,
02:41qui ne portent d'ailleurs pas que l'argent des riches aux Etats-Unis,
02:45sont le dernier contre-pouvoir à intimider encore Donald Trump,
02:48ou alors que Donald Trump ne parvient pas encore à intimider.
02:51Merci beaucoup, Étienne Gernel.

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