🔴Intervention Pascal Maestracci CGT Construction 13 lors du rassemblement CGT devant la préfecture Marseille.
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00:00Musique
00:00Comme chaque année, nous nous emparons de la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail
00:22pour honorer la mémoire de celles et ceux qui ont perdu leur vie en allant la gagner
00:26et dénoncer les politiques gouvernementales qui permettent au patronat d'exploiter toujours plus les salariés
00:34pour un résultat toujours plus de corps brisé dans nos professions et dans les autres.
00:44Ce carnage humain engendré par la rapacité du patronat, qui n'a pour seul but de profiter coûte que coûte,
00:51doit faire l'objet de notre part du rappel de nos exigences revendicatives.
00:58En effet, tous les jours en France, ce sont 4 salariés qui ne rentrent pas auprès de leur famille
01:04parce qu'ils sont morts au travail.
01:06En 2023, dans le BTP, en rattachant les intérimaires qui travaillent dans nos secteurs d'activité,
01:13les chiffres officiels extraits des comités techniques nationaux, le B et le I pour les intérimaires,
01:20font froid dans le dos et représentent 244 morts au travail, plus d'un mort par jour travaillé.
01:29Un record dramatique qui place notre secteur d'activité comme étant le plus meurtrier au travail.
01:35Tout secteur confondu en rapport au nombre de salariés actifs.
01:39Nos métiers ne sont plus seulement pénibles, mais sont carrément devenus les plus dangereux.
01:46Toujours dans la branche ATMP en 2023, et pour le BTP, ce sont 9000 nouvelles incapacités permanentes,
01:558 accidents de travail toutes les heures, 1 million de journées d'incapacité temporaire,
02:027000 maladies professionnelles.
02:04Ces chiffres sont ceux du régime général et n'intègrent pas les travailleurs indépendants,
02:10les auto-entrepreneurs, les travailleurs détachés, et encore moins tous ceux qui n'ont pas de contrat de travail.
02:18Notre fédération, qui a pris à bras le corps ce sujet depuis des années,
02:23se porte partie civile depuis 2017 aux côtés des familles victimes de la mort au travail.
02:29C'est plus d'une centaine de dossiers en cours qui prennent des années à aboutir.
02:35Au bout de plusieurs années de procédures, deux récements jugements démontrent toutefois
02:39que le poids de notre organisation, qui lutte avec les familles de victimes, a son rôle à jouer.
02:46Mais combien devront encore tomber avant qu'ils cessent de jouer avec nos vies ?
02:51Ils nous doivent des comptes, les camarades.
02:52Comment ne pas remettre en cause la réforme des retraites, et notamment le départ repoussé à 64 ans,
03:01quand on sait que dans nos métiers, l'âge moyen de demande d'invalidité est à 53 ans ?
03:08C'est clairement criminel.
03:09Comment accepter la modification du code du travail, qui a modifié l'obligation de résultats en une obligation de moyens en matière de santé et de sécurité au travail pour les employeurs ?
03:23Comment accepter la disparition des CHSCT, qui était un réel outil pour imposer aux employeurs de respecter leurs obligations et garantir la santé des travailleurs ?
03:36Comment accepter la réforme du RSA, qui risque d'envoyer sur les chantiers du BTP des allocataires du RSA, sans formation, sans salaire,
03:45quand on connaît la dangerosité de cette profession qui cumule les accidents et les morts au travail ?
03:52Qui prendra les responsabilités ? L'État ? Le patronat qui organise la sous-traitance en cascade ?
03:58Ou les entreprises donneurs d'ordre ?
04:01Comment accepter l'alliance gouvernement et patronat, qui ont supprimé les 4 critères de pénibilité, qui touchent directement les salariés de notre champ professionnel, du code professionnel de prévention ?
04:16L'avis n'est pas une variable d'ajustement comptable, pour le profit de quelques-uns.
04:22La mort, le handicap, l'incapacité, les maladies professionnelles ne sont pas des fatalités.
04:28Nous devons peser pour le départ anticipé pour les métiers pénibles, invalidité, incapacité, le handicap et les carrières longues.
04:38Pour une remise en place des CHSCT, pour le doublement des effectifs de l'inspection du travail, pour augmenter les contrôles et arrêter les dérives du patronat,
04:50pour l'intégration de la médecine du travail dans la sécurité sociale, pour éviter entre autres certains conflits d'intérêts, on va le dire comme ça,
05:00pour des sanctions pénales et financières exemplaires pour les employeurs qui mettent en danger la vie des salariés,
05:06pour limiter la sous-traitance à un seul niveau et uniquement liée à des compétences spécifiques,
05:11pour la mise en place d'un observatoire des morts au travail, tous régimes confondus.
05:17Aujourd'hui, les camarades, les chiffres que je vous ai donnés, c'est des chiffres qui remontent à 2023.
05:24On aimerait avoir la réalité pratiquement en temps réel, au moins de l'année d'avant, et sur tous les régimes.
05:32Pour la mise en place d'un statut particulier pour les aides, pour aider les familles victimes d'une mort au travail,
05:40et un statut de pupille de travail pour les enfants qui ont perdu un parent mort au travail.
05:46Aujourd'hui, ces familles-là, qui galèrent, qui souffrent, qui ont perdu un manque de leur famille,
05:52il n'y a aucun soutien pour eux, aucun article dans le journal, l'employeur qui les a tués, on ne connaît pas son nom,
05:59voilà, c'est une drame, et dans l'impunité la plus totale, et dans le silence le plus complet.
06:07Pour exemple, quand il y a une mort, un militaire dans le monde, tout le monde le sait, c'est normal,
06:15aujourd'hui, ça devrait être la même chose pour les salariés mort au travail, et ce n'est pas du tout le cas.