Déportée au camp de Ravensbruck, morte à 34 ans des conséquences de sa déportation, le 11 avril 1947...
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00:00Mesdames, Messieurs les représentants de la famille de Marthe Raymond,
00:09Messieurs et Mesdames les conseillers municipaux,
00:14Mesdames et Messieurs les représentants de l'ANACRE, Association Nationale des Anciens
00:21Combattants de la Résistance, Mesdames, Messieurs, si notre rencontre aujourd'hui a lieu, c'est une
00:28conjonction de le travail de l'ANACRE. Je n'oublierai pas de citer l'aide de M. Patric Rovaguimian qui
00:35nous a fait connaître et rencontrer les descendants de Marthe Raymond et le travail de mémoire de notre
00:40camarade Christian Bocconi et Nicolas, secrétaire et historien de la section de l'ANACRE de la Ciota.
00:49Merci beaucoup. Nous n'y n'ouvrons pas une place. Nous redonnons à cet espace sa véritable identité.
00:57Nous le replaçons dans l'histoire. En effet, pour les nouvelles générations, pour les nouveaux
01:05habitants, le nom de Marthe Raymond n'a aucune résonance. Il se perd dans l'anonymat. Les deux
01:11plaques d'origine mentionnées avec langue gauche aux couleurs nationales, ces mots essentiels. Résistance,
01:19déportée Ravensbruck, morte de suite de sa déportation, 1913-1947. L'une d'elles avait disparu,
01:29victime de travaux sur façade, celle que vous avez derrière. L'autre restante a été arrachée et brisée
01:38volontairement par une main ignara ou scélérate. Cet ensemble nouvellement rénové, là où nous
01:50pouvons, et arboré, va renouer avec l'histoire. Marthe, née Cordéra, vit le jour le 18 mai 1913 à la Ciota. Après une jeunesse et une adolescence passées dans cette ville,
02:06elle épousa Elie Raymond, un patron coiffeur de la rue des Poignons. Comme beaucoup de
02:14cittadins, l'occupation remande dès 1942, la révolte, pauvre-feu, littoral interdit, sorties
02:23compromises, restrictions et que pour l'alimentation, suffisance et arrogance de certains militaires.
02:30Marthe écoute sous le couvert Radio Londres, lit les papillons collés à la va-vite.
02:38Voit les affiches de propagande lacérées ou sous-chargées du V de la victoire. Elle sait que
02:48certains jeunes sont déjà partis dans les collines, parce que le terme maquis n'est pas encore employé dans le
02:54langage courant, il faut que vous le sachiez. C'est venu peu après. Peu à peu, son engagement se dessine.
03:00C'est en août 1943 qu'elle franchit le pas et s'enrôle dans la résistance organisée. Au début, comme beaucoup de jeunes femmes,
03:10elle sera courrier. C'est un rôle essentiel à cette époque. Le manque de communication, les communications sont très limitées.
03:18Le téléphone est dangereux, le courrier postal très surveillé. Dans chaque tri postal, il y avait des équipes de la Gestapo et des équipes de Vichy qui surveillaient le courrier.
03:34Le cheminement d'une boîte aux lettres à l'autre sera plus efficace. C'est ainsi que ce que le rôle des tracts, les sensibles pour les renéocales signes, les journaux, les mots d'ordre, etc.
03:46Sans que le porteur en connaisse le contenu, ni le dessinateur, le réseau est ainsi couvert.
03:52Marthe remplit cette fonction avec beaucoup d'efficacité et on lui confie des tâches beaucoup plus importantes.
03:59C'est au cours d'une de ces opérations qu'elle sera arrêtée dans la région lyonnaise.
04:04Lyon est l'épicentre de la résistance. On le connaîtra les indrogatoires violents, pour pas dire les tortures.
04:12Des vires de Barbier et de Touvier qui la marqueront pour la vie.
04:17Cette arrestation a eu lieu le 3 juin 1944.
04:20A ce propos, et c'est important de le rappeler,
04:25Marius Sioni, président à l'époque de la Nacre, prononçant devant sa tombe ces mots.
04:32Marthe Raymond, résistante de la première heure, arrêtée et torturée, a su rester digne devant ses bourreaux.
04:40Elle sera ensuite incarcérée jusqu'en juillet 1944, puis transférée à Paris pour rejoindre un convoi de 62 résistantes,
04:50en portance pour le camp de concentration de femmes de Ravensbrück.
04:54A la libération de 62, il n'en restait plus que 47.
04:59Le départ eut lieu le 4 août 1944, et les dates à la suite diffèrent de quelques jours suivant les sources.
05:07Dans un lagon à Pestio, plombé, sans hygiène, surchargé, sans ondes nourritures, avec peu d'air,
05:15et par une chaleur accablante, nous sommes en mois d'août, elles eurent en avant-gout de ce qu'ils attendaient.
05:21À l'arrivée, après des heures et des heures de transport, c'est un univers dantesque qui s'ouvre devant ses femmes pantolantes.
05:28Avouement des chiens.
05:31Ordres guturaux lancés par des femmes et des hommes SS.
05:37Matraques agitées et menaçantes.
05:40Capots aux ordres tentant de mettre de l'ordre dans ce groupe.
05:45Les capots sont des droits communs.
05:48C'est un camp de travail.
05:51Pas de tensures ni de tatouages.
05:55Mais chaque femme recevait, avait droit à une visite gynécologique où il n'y avait aucun soin à apporter.
06:07C'était vraiment un danger.
06:10Et une discipline de fer pour l'ensemble du camp.
06:13Douze heures de travail par jour.
06:16Ce groupe sera essentiellement du terrassement.
06:19Une nourriture de mauvaise qualité et peu abondante.
06:23Des appels nombreux et interminables.
06:25Été comme hiver.
06:27La tenue rayée obligatoire avec pour les résistants, les politiques et les syndicalistes.
06:33Un triangle rouge avec au centre la première lettre de sa nationalité sur le manche de la Veste.
06:39Ce camp fut créé début 1939 près du lac de Wistemberg dans le Megambourg.
06:46Cette région est appelée la Petite Sibérie.
06:50C'est vous dire la fraîcheur qui doit arriver en plein hiver.
06:55De 1939 à 1945, 150 000 femmes de 23 nationalités différentes furent enregistrées.
07:0392 000, c'est bien le chiffre.
07:0692 000, ils furent assassinés.
07:09Le crématoire situé à bord du Rulac fume très souvent et c'est dans ses eaux que seront déversées les cendres.
07:17Aujourd'hui, une immense statue de bronze, une femme à l'enfant, émerge du lac pour honorer ses victimes.
07:27Marthe, malade et réfugiée au Revier.
07:31Qu'appelle-t-on le Revier ?
07:33Le Revier, c'est un pseudo-hôpital où il n'y a pas de médicaments et pas de personnel médical.
07:38En fait, c'est un mouroir.
07:42Le 30 avril, l'avant-garde soviétique arrive au camp.
07:47C'est effroyable.
07:49Des corps gisent partout.
07:51Des femmes à garde errent dans les barraquements et aux abords.
07:54Il reste 2 000 femmes dans le camp.
07:59Les soldats portent leur ration, mais il faudra attendre plus de 24 heures
08:04pour voir arriver le gros de la troupe, c'est-à-dire l'intendance et les secours médicaux.
08:09Le secours médicaux, c'est 3 médecins et 7 infirmières.
08:13Une fosse commune sera rapidement croisée pour en souvenir des cadavres et éviter les épidémies.
08:19Cette fosse est actuellement recouverte de rosiers des 23 pays.
08:23C'est par train que s'effectuera l'évacuation par nationalité.
08:28La première étape sera Paris et après un séjour à l'hôpital pour des compléments de soins,
08:32ce sera Marseille et la Sota où elle recevra un accueil enthousiaste de la population.
08:37Propondre une vie normale après un tel enfer ne sera pas pour Marthe une chose aisée.
08:46Donner la vie sera pour elle une revanche sur le cauchemar qu'elle a vécu,
08:51sur la mort qu'il a trôlé, sur les tortures et les humiliations.
08:56Son fils, ici présent, naîtra le 20 décembre 1946.
09:01Le destin n'a pas voulu qu'elle le voie grandir.
09:05Elle s'éteindra le 11 avril 1947.
09:08Elle a 34 ans, c'est une jeune femme, il n'a pas 4 mois.
09:13Marthe Raymond a été cité à l'ordre de l'armée.
09:17Elle a la médaille de la résistance, bien entendu.
09:22Mais elle a aussi une médaille très importante, c'est la croix de guerre avec Palme.
09:29À la Sota, il y a eu des quantités de résistants.
09:32Il n'y en a qu'un qui a cette distinction.
09:36C'est Jean Ayoulas, le premier maire de la Sota après la libération.
09:44Aujourd'hui, devant tourbillonnant, secoue l'Europe et le monde, vous le savez.
09:50Nous n'avons plus de repères.
09:52La péresse, notre seul phare.
09:56Et je dis, soyons vigilants, très vigilants.
10:00Ne laissons pas la porte ouverte au recommencement.
10:03Je veux partager une pensée de Jean Rostand qui m'interroge beaucoup.
10:09Et nous nous interrogerons ensemble.
10:11Il est à feu, il est à feu de voir revenir avec des couleurs d'avenir tout ce qu'on détestait dans le passé.
10:20Voilà. Je vous remercie de votre écoute.
10:22Merci.
10:31Maintenant, les plaques sont masquées.
10:33On va demander à la dernière génération de la famille d'aller dévoiler les plaques.
10:41Celle-ci et celle de l'autre côté.
10:44Merci.
10:45Merci.
10:46Merci.
10:47Merci.
10:48Merci.
10:49Merci.
10:50Merci.