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ÉducationTranscription
00:00Je suis très heureux d'être ici en compagnie des quatre étudiants qui sont là dans l'école d'art,
00:12puisqu'on est dans l'école supérieure d'art et de design de Toulon, Provence-Méditerranée. Il y a
00:17un cadre pédagogique pour les premières années, un travail d'écriture et un travail de mise en
00:22voie d'oralité. On est là, on fait des tas de petits exercices, on travaille aussi en se
00:30déplaçant dans l'espace, on crie, on murmure, on fait des silences, on cacaîte, on fait des bruits,
00:38des sons. Il leur est demandé d'écrire un texte en piochant dans cette boîte à outils et d'écrire
00:44un texte qui les concerne, qui leur appartiennent, qui sont d'eux-mêmes, qui sont leur propre création.
00:52C'est la manière dont ça se passe. J'ai ce plaisir immense et cette chance d'ailleurs de les écouter
00:58les uns après les autres. Il y a tout un côté cérémonial où il y a les trente copains qui sont
01:03là et puis chacun se lève et va dire son texte devant les autres. On discute ensemble tous les
01:11cinq. Certains d'entre eux m'ont dit que ça leur a donné le goût d'écrire. C'est une chose qui
01:18pour moi est assez fondamentale aussi, le goût d'écrire et qui a pu aussi désinhiber peut-être un
01:23rapport à la prise de parole puisque dans notre travail d'étudiant, enfin leur travail d'étudiant,
01:30notre travail d'artiste, on est souvent sollicité aussi par une parole qu'on doit poser sur des
01:37images, sur des volumes, sur des installations. On est là, on ne sait pas trop comment on doit
01:42parler puisque si on a fait le choix à un moment d'être plasticien dans une école d'art, c'est
01:46peut-être que le lieu de notre expression ne se passait pas forcément avec ce même langage qui
01:52est de l'oralité, qui est des mots et qui est peut-être un autre langage. Peut-être une parole
01:56d'artiste, ça se situe un peu à un autre endroit et c'est la raison pour laquelle je me suis dit
02:01on va enlever l'aspect peut-être analytique et on va aller plutôt du côté de la création et de
02:08l'expression du langage.
02:38Ça nous ramène aux souvenirs de cette histoire bien trop lointaine, à cette époque où la politique n'était que le plus grand des mystères,
02:46faire un choix, nous qui sommes situés entre deux hémisphères. On a perdu nos idées et le sens du
02:52mot débat absorbé par la vision de nos médias et c'est peut-être parce qu'on l'appelle politique
02:58que la politique n'est-elle politiquement pas éthique, cachée derrière le parlement qui croit en ce moment.
03:04À cette époque où on était trop jeunes pour être heureux, où on était réunis en famille et que personne
03:12n'était encore parti, où le monde semblait sain et la vie était plus simple, à se demander où est-ce
03:18que le monde va-t-il nous mener, à se demander où est-ce que la vie va-t-elle nous laisser. Car oui,
03:25un jour, un jour le temps d'avant s'en est allé, comme une bouffée d'air frais à à peine respirer,
03:32car c'est dans cet avant que l'on retrouve la beauté du moment, car c'est dans cet avant que
03:40l'on reste bloqué trop souvent, car ce n'est pas avec un c'était mieux avant que l'on refait notre temps.
03:45Un mot, un mal, un mot, du mal, des mots, un mot, mot auquel les souffrances partagées
04:06peut être dissimulée, enfouie dans une existence omniprésente, persistante, oppressante, mot
04:14malicieux menant des mépris, mot morbide relevant des multiples marques, mot minuscule manifestant
04:22mille mètres montagneux, montagne paresseusement abrupte en portant une possibilité inconnue,
04:28un facteur insurmontable, action de méfait incommensurable, multipliant les pentes escarpées
04:36des efforts exacerbés où le possible semble hors de portée, ulcération miséreuse de la peau,
04:42soufflant l'entrain qui lentement se meurt, submergé par une avalanche d'attentes descendant
04:50de la pression accablante, des crêtes étroites et hautes rendant l'ascension asphyxiante,
04:55asphyxiante, asphyxiante, asphyxiante, balayant l'espoir, l'élan, l'énergie, l'exaltation,
05:08l'espérance, cédant l'envie et la motivation à la paresse, pouvant rendre chaque mouvement
05:15insupportable ou un refuge devient inaccessible comme une part de nous subissant une fracture,
05:20une rupture, une fissure, une cassure, une cassure, une cassure, la vie, une vie, la vie, une vie,
05:39sentant le feu, savant petit à petit les notes, les accords dissonants,
05:43le solide de la persévérance ainsi que le silence réfléchi.
05:48Éclectique, si, si, si, si, si, indécise éclectique, éclectique indécis,
06:04regrettant constamment en pensée torturée et si, indécise sicilienne,
06:09j'avais pu simplement parler des six syllabes de cette six simples phrases concise qui suivra.
06:14Si seulement, simplement, j'avais pu parler, j'aurais pu parler de, j'aurais pu parler,
06:20j'aurais pu, j'aurais pu parler de jauge, j'aurais pu parler de jauger, j'aurais pu
06:24parler d'oser juger la jauge, j'aurais pu parler d'oser juger la jauge engendrant les
06:29les juges, appliquant bénéficielle sévice,
06:33jugeant joie de juger le joli job d'un joyeux joyé,
06:36j'ose mais j'en contre mais j'en cours,
06:38la peine de ne pas avoir su,
06:40la peine de ne pas avoir vu,
06:42alors que j'aurais pu,
06:44j'aurais pu parler de, j'aurais pu parler,
06:46j'aurais pu, j'aurais,
06:47j'aurais pu parler de rétrospective,
06:49j'aurais pu parler de réseau,
06:51j'aurais pu parler d'une réunion récolte
06:53de rats goûtants reptiles répugnants,
06:55réindurgitants des restes et résidus de reins
06:57de résistants rats,
06:58j'aurais pu parler de réveil réflexif
07:00à la réussite réprimandée
07:02par des répliques d'irrespectueux restaurateurs
07:04aux réactions répressives,
07:06réjouis de réduire,
07:07désillusionnant,
07:08Eureka.
07:09J'aurais pu parler de, j'aurais pu parler,
07:11j'aurais pu, j'aurais,
07:13j'aurais pu parler de, de, de, de,
07:15de devin,
07:16j'aurais pu parler de devancer,
07:17j'aurais pu parler de deviner,
07:19j'aurais pu parler de devoir,
07:21j'aurais dû parler,
07:22j'aurais su parler,
07:24j'aurais pu parler.
07:28Une ligne.
07:43Une ligne...
07:47Une ligne se dessine.
07:53Une ligne qui dessine
07:55d'ahurissants souvenirs
07:58Sirons ces vertigineuses vagues violentes, sirons ces violentes vagues vertigineuses et verrons, et verrons au-delà,
08:10verrons au-delà de ces si petites perceptions, ces si petites perceptions plombantes,
08:18verrons au-delà de ces si petites perceptions plombantes de cons,
08:25nos si petites perceptions de cons.
08:45Alors la soleil camoufle ses peines dans les nuages,
08:50et fait de ses larmes des orages.
08:53Et la réalité gronde, gourgandit, une réalité qui gronde.
08:58Finalement la soleil m'a chassée.
09:01Moi aussi, j'ai cette si petite perception de con.
09:20Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org