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Le philosophe Michel Onfray s'exprime au sujet des visites du pape en France : «Je trouve ça assez peu catholique de la part d'un pape de mépriser autant un pays qui s'effondre.»

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Transcription
00:00Oui, ça c'est sûr. Mais il a dit des choses, lui, en jésuite, sur son propre rapport à la France.
00:06Donc là, pour le coup, on a le droit de le juger.
00:09Il aurait très bien pu dire, je viens à Notre-Dame de Paris, mais à mes conditions.
00:14Plutôt que de dire, c'était du showbiz absolu, il aurait dit, écoutez, je suis le pape, je serai là.
00:18Mais alors, il y a un endroit sur lequel je serai, je serai un peu en hauteur, les autres seront là,
00:22et je montrerai la suprématie du christianisme dans cette église.
00:25Mais comme on avait un chef d'État qui avait fait savoir que c'était peut-être interdit de prendre la parole dans l'église,
00:29mais que lui, il le ferait deux fois parce qu'il allait transgresser,
00:31il a peut-être voulu dire, je méprise ces gens-là.
00:34J'ai vu les images, on a vu Musk, on a vu Trump.
00:37C'était une façon de dire, je vais faire de l'apostolique véritablement,
00:41je vais vous montrer qu'ici, c'est Dieu qui fait la loi, ce n'est pas vous.
00:44Et moi, je suis là, vous êtes là, etc.
00:45Il y avait tout un travail à faire qui était un travail de jésuite, pour le coup.
00:48Plutôt que de dire, je vous méprise, je ne viens pas, je préfère aller dans des endroits
00:52au mépris de tout bon sens qui ne sont pas la France.
00:55Sous-entendu, Marseille n'est pas la France et la Corse n'est pas la France.
00:57– Et Strasbourg non plus, il l'a dit, parce qu'il était au Parlement européen.
01:00– Alors Strasbourg, il venait pour le Parlement européen, mais il n'a pas tort non plus.
01:02Enfin, dans la logique, on comprend un peu ce qu'il veut dire.
01:05Mais je trouve ça assez peu catholique de la part d'un pape de mépriser autant
01:09un pays qui s'effondre et qui est peut-être le moins catholique des pays européens.
01:13C'est pour ça que moi, je crois plus à la déchristianisation qu'au retour de…
01:16parce qu'il y aurait quatre ou cinq baptêmes un peu médiatiques d'une foi populaire et massive.
01:21Je crois que tout s'effondre et qu'il y a un nombre de lois, d'ailleurs,
01:24qui sont aujourd'hui des lois antichrétiennes.
01:25La déchristianisation, elle est évidente à partir du moment où des lois sont votées
01:29qui sont des lois franchement opposées à ce que le christianisme repose.
01:32Par exemple, Simone Veil et l'avortement.
01:34Moi, je défends la loi sur l'avortement, mais ça, c'est la première loi antichrétienne, véritablement.
01:40Donc, il y a une vraie déchristianisation.
01:42Mais quand il y a de déchristianisation, pourquoi mépriser ?
01:44C'était un peuple très humain, trop humain, qui était très, très, je disais tout à l'heure,
01:48dans la vanité, dans l'orgueil, ou alors dans l'espèce de méchanceté.
01:53Vous ne m'aimez plus, je ne vous aime pas.
01:54Ce n'est pas le rôle d'un pape.
01:56Moi, je pense que quand Benoît XVI vit en Bernardin, c'est d'une haute tenue.
02:00Sous-titrage Société Radio-Canada

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