Le président américain Donald Trump a demandé à Vladimir Poutine d'arrêter les bombardements sur l'Ukraine, alors que les deux pays tentent péniblement de conclure un accord de paix. Ce jeudi 24 avril, des frappes russes ont touché l'Ukraine, signant l'un des pires bilans depuis plusieurs mois.
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00:00Vos choix du 20h BFM, vous allez les écouter et réagir, Christine Aucrinte, Olivier Ravanello.
00:04Justement, vous revenez sur cette rencontre entre Steve Witkoff et Vladimir Poutine.
00:08Et ce sujet au cœur des discussions lacrimées.
00:12Oui, Witkoff est allé au Kremlin pour essayer de convaincre Poutine de rentrer dans un cessez-le-feu long
00:17qui permettrait de se mettre autour de la table et d'arriver à négocier une paix.
00:22Les Américains ont quasiment cédé sur à peu près toutes les exigences de Poutine.
00:27Dans ce qu'ils proposent, il y a en effet le fait que l'Ukraine renonce à rentrer dans l'OTAN.
00:32Il y a la reconnaissance de facto d'une ligne de front qui donne une grande partie de quatre régions ukrainiennes sous un contrôle russe.
00:40Et puis la reconnaissance déjurée, c'est-à-dire en droit, de lacrimée qui devient russe, ce dont on vient de parler.
00:48Alors, en effet, c'est du point de vue américain un changement presque historique
00:54puisque ça veut dire que la première puissance mondiale considère que le droit international, le respect de la souveraineté,
01:00eh bien, on peut passer dessus.
01:02Et ça, c'est quand même une concession qui est absolument importante.
01:06Zelensky ne veut pas en entendre parler.
01:08Ça peut aussi être interprété comme une posture de négociation.
01:11C'est-à-dire qu'il faudra bien qu'il obtienne des choses.
01:13Et pour obtenir des choses, de lâcher là-dessus parce que la Crimée, comme vous le disiez, ça fait quand même dix ans qu'elle est déjà du côté des Russes.
01:20Et puis, Vytkoff est arrivé avec autre chose.
01:22Et ce sont les images qui nous permettent de vraiment l'attester.
01:26Il arrive avec la promesse de Pondor.
01:29Il y avait dans cette réunion un homme qui est central dans les négociations.
01:33Il s'appelle Kérif Dimitriev.
01:35On l'a cerclé.
01:36Il avait une cravate rouge.
01:37Il est à la tête du fonds souverain russe.
01:40C'est ce fonds qui va faire la tournée des différents États pour convaincre d'investir en Russie.
01:46En ce moment, avec les sanctions, évidemment, c'est extrêmement compliqué.
01:49Ce que promettent les Américains, c'est la levée des sanctions économiques.
01:52Et surtout, l'apport d'énormément d'investissements américains.
01:56On a bien compris que les Européens n'ont plus trop envie d'investir en Russie.
02:00La Russie veut continuer à se développer et à grandir.
02:02Elle a besoin d'investissements.
02:03Et c'est ça aussi que les Américains mettent sur la table.
02:06Christine Ockrand.
02:07Le même conseiller économique de Poutine a été le premier russe sous sanction
02:12à être autorisé à aller à Washington, il me semble, il y a une dizaine de jours
02:17pour commencer précisément à rencontrer des investisseurs américains.
02:22Et voilà, ce n'est même plus de la diplomatie.
02:26C'est du marchandage.
02:28Enfin, de la même manière qu'on sait que...
02:31C'est un deal.
02:31C'est un grand deal.
02:32Oui, enfin, un grand deal.
02:34Peut-être que celui-là aboutira.
02:35Parce que tous les autres, pour le moment, il n'y en a pas.
02:37Vous qui connaissez si bien les États-Unis, c'est la fin du rêve américain ?
02:42Pour un certain nombre d'entre nous, sans doute.
02:47Et sans doute aussi à ton trop embelli et méconnu, en fait, ce pays.
02:52En tout cas, cette Amérique du milieu que J.D. Vance, en particulier, a très bien décrit dans son livre.
02:58Néanmoins, ça ne fait jamais que 100 jours.
03:04On peut se dire...
03:06Voilà.
03:07On peut avoir un soupir d'accablement.
03:09On peut aussi se dire qu'une évolution peut aussi s'inverser.
03:14Le fait que le FBI, aujourd'hui, procède à l'arrestation d'un juge, d'une femme juge, dans le Wisconsin, je crois, c'est un détonateur de plus.
03:26Pour tous ceux aux États-Unis, même, qui s'intéressent à l'État de droit, tout problème est de savoir.
03:32Vous pensez, Christine, qu'on peut basculer dans un univers, un régime illibéral aux États-Unis ?
03:40Ah ben, on en est quand même plus proche que jamais.
03:44Oui, mais...
03:45139 arrêtés présidentielles et exécutés vordeuses.
03:52Des décrets présidentiels en 100 jours, dont certains contreviennent à l'équilibre des pouvoirs.
04:01Et sans que le Congrès ne dise un mot, je crois qu'il y a eu une seule, un seul exécuté vordeux qui a été contredit par une majorité au Sénat,
04:11parce que quatre sénateurs républicains, quatre, oui, ont eu le courage de dire qu'ils n'étaient pas d'accord.
04:19Et les démocrates ? Est-ce que vous êtes surprise par le silence des démocrates ?
04:26Alors, il paraît que, quand je dis ça à quelques amis américains qui osent encore s'exprimer au téléphone,
04:32ils disent, mais non, c'est pas vrai, vous ne vous rendez pas compte, il se passe plein de choses, etc.
04:37Moi, je crois qu'ils essayent de se remonter le moral.
04:40Ce qui est sûr que le Parti démocrate, on s'en était déjà rendu compte en 2016,
04:45lors de la première victoire de Donald Trump, et plus encore la dernière fois,
04:49le Parti démocrate a complètement perdu le contact avec une grande masse d'Américains
04:57qui considèrent que c'est devenu un parti d'experts, un parti d'avocats,
05:03un parti de gens qui ne comprennent plus rien à leur priorité à eux.
05:08Et donc, voilà, on voit qu'il y a le vieux sénateur Sanders et la jeune Alexandra Cortez qui se démènent,
05:18mais ça, c'est vraiment l'extrême gauche du Parti démocrate.
05:22Pour le reste...
05:23Rares sont ceux à s'exprimer et à prendre position quand même sur ce début de mandat de Donald Trump.