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00:01Ici Périgord, votre avis nous intéresse.
00:05Il est 8h12 et c'est l'heure d'évoquer ce sujet auquel vous êtes nombreuses,
00:12surtout d'ailleurs je vais préciser, vous êtes beaucoup à témoigner ce matin
00:15sur la page Facebook d'ici Périgord, sur Whatsapp également.
00:19Connaissez-vous ou avez-vous connu des difficultés pour avoir un enfant ?
00:23On va écouter le témoignage de Léa Thibault.
00:25Oui, elle nous a envoyé un message sur Whatsapp ce matin.
00:27Bonjour, je m'appelle Léa, je suis concernée par la difficulté d'avoir un enfant
00:31et je voulais prendre la parole.
00:33C'est un parcours long, difficile et souvent compris.
00:35Les examens sont intrusifs, lourds physiquement et mentalement.
00:38Et pour le groupe, c'est un autre déchet.
00:39Parfois ça rapproche, parfois ça fragilise, mais dans tous les cas,
00:42on avance porté par l'espoir.
00:44Ce qui est dur aussi, c'est le silence autour de tout ça,
00:47alors que beaucoup de couples vivent la même chose.
00:49En Norden, notamment à Périgord et Bergerac,
00:50on est souvent suivi dans les mêmes services que les femmes enceintes.
00:53Et quand on m'attend encore, quand chaque mois est un nouveau coup dur,
00:56c'est vraiment très déchiré à vivre.
00:57On a besoin d'un espace à part, de l'accompagnement plus à l'écoute.
01:02Parce que le corps, elle m'y a eu des preuves, mais la tête aussi.
01:04Et ce n'est pas juste une affaire de médecine, c'est une question d'humanité.
01:07Merci de nous donner la parole.
01:09Voilà le témoignage de Léa ce matin,
01:12qui a donc connu ce parcours de PMA,
01:14la procréation médicalement assistée.
01:18Et vous êtes nombreuses à nous passer un coup de fil ce matin.
01:20Aurélie est avec nous. Bonjour Aurélie.
01:22Bonjour.
01:23Est-ce que vous vous êtes reconnue dans le témoignage de Léa qu'on vient d'entendre ?
01:26Oh là là, mais totalement.
01:28C'est fou, en fait.
01:29Ça m'a fait ressortir tout mon suivi en France,
01:33parce que j'ai eu un suivi différent en France,
01:35c'est là dernièrement en Belgique.
01:38Et tout le suivi en France,
01:40c'est très compliqué,
01:42parce que c'est très médical.
01:44Il n'y a pas du tout la prise en charge psychologique.
01:47On est en effet suivi avec les femmes enceintes.
01:51Donc on les voit, elles, évoluer.
01:53Et nous, régresser à chaque fois,
01:55parce que les prises de sang sont négatives.
01:57Et puis, elles, on voit leur ventre grossir aux échographies.
02:00Et nous, on repart dans un nouveau protocole,
02:03et on repart dans les échographies et les piqûres.
02:06Et en fait, oui, je me suis totalement en vue.
02:08Et pourtant, je suis suivie en Ile-de-France,
02:10parce que je vis en Ile-de-France,
02:11mais j'ai toute ma famille en Dordogne.
02:14Et en Ile-de-France, c'est pareil.
02:17Vous avez des enfants aujourd'hui, Aurélie ?
02:19Alors oui, j'ai une fille de 5 ans et demi,
02:20qui va avoir 6 ans,
02:22qui est née en 2019 d'une 6e FIV.
02:26Et là, j'ai un petit garçon qui est né au mois de novembre,
02:30et qui est né d'une dernière FIV en Belgique.
02:32Une FIV, une fécondation, une vitreau.
02:34Une vitreau, oui, c'est ça.
02:36Et donc, on en parlait avec Louis,
02:38qui était notre invité tout à l'heure,
02:40quand c'est un aboutissement,
02:41vous nous dites que le parcours est très médical,
02:44c'est très difficile,
02:44ça met le couple à rude épreuve.
02:46Quand ça arrive à la fin,
02:48quand on vous dit, bon, c'est bon,
02:49cette fois, ça va aller jusqu'au bout,
02:51comment est-ce que vous avez réagi ?
02:53En fait, on s'imagine,
02:56quand on est jeune fille,
02:58quand on est jeune femme,
03:01on s'imagine la belle annonce au papa
03:04avec le test de grossesse,
03:07la surprise,
03:08plein de mises en scène.
03:10En fait, chez nous, ça n'existe pas,
03:12parce qu'on est tous les deux
03:13à attendre une prise de sang,
03:14donc on sait exactement à quelle date
03:16on va savoir si on est enceinte
03:17ou si on n'est pas enceinte.
03:19Donc, il n'y a jamais eu cette surprise-là.
03:22Et en fait, au début,
03:23c'est un peu comme le témoignage de tout à l'heure,
03:25le monsieur qui a fait les photos.
03:28On n'y croit pas, en fait.
03:30Moi, la seule fois où j'ai voulu y croire,
03:32c'est la fois où j'ai fait une fausse couche.
03:33Donc, je peux vous dire que la chute,
03:35elle est violente.
03:36J'ai fait une fausse couche à trois mois.
03:39Donc, on n'a pas envie d'y croire.
03:42Ça fait partie de la vie.
03:43Et puis, au fur et à mesure,
03:45on voit les échographies.
03:47Mais même quand le cœur bat,
03:48j'ai plein de mamans qui m'ont dit,
03:49mais tu t'es mise à pleurer.
03:50En fait, non, pas du tout.
03:52Pas du tout,
03:52parce que c'est entre l'irréalité
03:55et on a tellement eu d'ascenseurs émotionnels
04:00dans ces parcours
04:00qu'on ne se donne pas le droit d'y croire, en fait.
04:05Et aujourd'hui, vous avez deux enfants, Aurélie.
04:07On vous remercie très sincèrement
04:10d'avoir accepté de témoigner ce matin
04:11sur l'antenne d'ici Périgord
04:13et de nous avoir livré ce témoignage poignant.
04:15Bonne journée.
04:16Merci beaucoup à vous
04:17et merci de parler de ce sujet.
04:19Ce serait bien que les centres de PMA
04:21puissent vous écouter aussi
04:23et se rendre compte de la prise en charge psychologique
04:27qu'il faut changer.
04:28Et on espère qu'ils nous entendent ce matin, Aurélie.
04:31Merci beaucoup d'avoir pris le temps
04:32de témoigner ce matin.
04:34Dans un instant, c'est Maëva
04:36qui va être avec nous.
04:36D'abord, un commentaire de Jocelyne
04:38sur notre page Facebook
04:39qui nous raconte
04:39« Mon fils Sébastien est né en 2002 à Périgueux
04:42après dix ans de traitement.
04:43Mais grâce aux équipes techniques de Périgueux,
04:45j'ai pu bénéficier d'une des dernières avancées
04:47de l'époque en in vitro à Périgueux.
04:49Un parcours long et difficile
04:50où il a fallu s'accrocher.
04:52Mais merci au docteur à Périgueux.
04:54C'est le bonheur de ma vie.
04:55Par la suite, une petite sœur est arrivée. »
04:58Voilà un message rempli d'optimisme de Jocelyne.
05:01Bonjour Maëva.
05:02Bonjour Maëva.
05:02Bonjour.
05:03Vous, ça fait sept ans que vous êtes en parcours PMA.
05:06Où est-ce que vous en êtes aujourd'hui ?
05:07Alors aujourd'hui, on est en Nord et Loire
05:09avec mon mari, originaire de Dordogne.
05:12Et on a commencé une prise en charge à Limoges, au départ.
05:16Merci d'abord de nous donner la parole
05:18parce qu'effectivement, malheureusement,
05:19il y a encore beaucoup de tabous et beaucoup de honte
05:21entre guillemets qui entourent tout ce sujet-là
05:25et qui n'est pas forcément facile à porter,
05:28même si nous, de notre côté, on n'en a jamais eu honte,
05:30on ne s'en est jamais caché et on en parle très facilement.
05:33Du coup, sept ans, sept ans très difficiles.
05:39Et je remercie Aurélie parce que je me reconnais tellement encore aujourd'hui
05:42puisqu'on a frôlé l'arrêt, on avait envoyé les courriers
05:45comme quoi on demandait la destruction de nos embryons
05:48parce qu'épuisés.
05:50C'est un épuisement psychologique parce que le corps,
05:53au bout d'un moment, le maltraité, on s'y habitue.
05:57Donc on sait qu'on peut le faire, on se remobilise, on y va,
06:00mais il y a un moment, la tête et le couple souffrent beaucoup
06:05malgré nos discussions, malgré nos entourages et nos proches
06:08qui ont été quand même d'un soutien sans faille
06:12et très présents à nous aider et puis à nous comprendre surtout,
06:17comprendre la violence du quotidien
06:18quand on voit effectivement les ventres des copains et copines s'arrondir
06:21et que nous, ça ne marche pas.
06:25Et du coup, malgré un premier courrier envoyé comme quoi on allait arrêter,
06:31qu'on décidait d'arrêter il y a un délai de trois mois,
06:34je pense que d'être au pied du mur, ça nous a forcé à nous reposer
06:38les vraies questions, les bonnes questions peut-être,
06:40de se réinterroger sur ce désir.
06:45Est-ce qu'il était toujours là ou est-ce que c'était l'habitude aussi
06:49qu'il faisait qu'on continuait ou au contraire,
06:52ben non, en fait, on veut encore tenter et on veut essayer.
06:57Et puis, c'est ce qu'on a fait et là, ça fonctionne.
06:59Enfin, ça a l'air de fonctionner.
07:01Ce que je mettais dans le message, c'est que je suis enceinte du coup
07:03de trois mois et demi.
07:06J'ai entamé mon deuxième trimestre.
07:08Génial.
07:09Rien que de le dire, je n'y crois pas.
07:10Je n'y crois toujours pas.
07:12C'est pour ça que aussi bien Aurélie ou Loïc, dans leurs témoignages,
07:16quand enfin ça arrive, parce qu'il y a eu tellement d'échecs,
07:19il y a eu tellement de violence médicale,
07:21il y a eu tellement de naïveté naturelle
07:25sur une prise de sang positive, sur un bâtonnet.
07:27Je ne compte plus le nombre de bâtonnets sur lesquels j'ai fait pipi.
07:31C'est un mur qu'on se prend dans la tronche quand ça s'arrête.
07:36Et moi, pour le coup, pareil, j'ai fait une fausse couche
07:38à deux mois et demi quand, justement, j'étais dans les projections,
07:42qu'on se voyait déjà en train de l'annoncer à nos proches,
07:44qu'on se voyait déjà arriver, enfin, au bout d'un tunnel
07:49qui nous a paru interminable.
07:53Moi qui suclose trop, ce n'est pas évident.
07:54On ne s'autorise pas à avoir cette explosion de joie qu'on peut imaginer.
07:57Non, et encore aujourd'hui, comme disait Aurélie,
07:59même l'échographie, alors pourtant, moi, j'ai pleuré quand même,
08:01c'est magique, mais je crois que c'est l'instinct qui reprend le dessus.
08:04Encore là, l'écho du premier trimestre,
08:07de réentendre son cœur, de le voir bouger,
08:09de réaliser que, ouais, c'est là,
08:11parce qu'en plus, on ne le sent pas, on ne le sent pas encore.
08:14Enfin, on cherche des symptômes, on en cherche tellement,
08:16mais les traitements nous donnent tellement de fausses pistes.
08:20La prolétérone, ça vous donne tous les effets de la grossesse
08:23et des débuts de grossesse.
08:26Donc, forcément, on cherche des nausées, là où, en fait,
08:29non, il n'y en a pas.
08:31Enfin, c'est dur de réaliser.
08:33Et encore aujourd'hui, j'ai du mal, on commence à le dire.
08:36J'ai fait ma déclaration employeur.
08:37Enfin, et même là, je n'arrive pas encore à m'autoriser
08:40cette naïveté, justement, dans ce bonheur
08:43qui, normalement, doit être naturel
08:45et qui ne l'est pas et que le parcours abîme beaucoup.
08:48Et que les médecins, malgré aujourd'hui,
08:50en auraient le droit encore, je m'estime heureuse,
08:51parce qu'il y a un centre, on est dans un espace particulier,
08:54on n'a plus, justement, cette violence
08:55que nous, on a connue au début,
08:57où on se retrouve en salle d'attente avec les femmes enceintes,
09:00avec...
09:00Quand vous étiez à l'image.
09:02Parce que, je vous dis, moi, quand on a fait la fausse couche,
09:04la côte d'attention,
09:05ou qu'on vous annonce que, finalement, le cœur ne va pas,
09:08que c'est fini, ça s'arrête là,
09:11vous pouvez repartir avec un pauvre petit courrier
09:13pour partir être pris en charge dans les urgences gynéco.
09:16Et vous vous retrouvez, du coup, en urgence gynéco
09:18avec celles qui viennent pour accoucher,
09:21celles qui viennent pour leur contrôle,
09:23celles qui...
09:24Et puis, vous repartez avec vos petits cachetons
09:26et puis, vous faites votre fausse couche chez vous tranquillement, quoi.
09:29Il y a encore beaucoup de choses à améliorer en France à ce niveau-là.
09:34Et encore, nous, je vous dis, il y a du soutien psychologique,
09:37il y a une prise en charge.
09:39Ils essayent, effectivement, de prendre en compte la globalité du parcours,
09:43mais pas que le côté purement physique et biologique, en fait,
09:48de...
09:49Il faut faire des examens ou pour...
09:51Parce que, bon, la violence des examens et du corps médical,
09:54et des actes médicaux,
09:56c'est ce que c'est, quoi.
09:58Bien sûr.
09:59Ils ne peuvent pas faire autrement, malheureusement.
10:01Mais des épreuves physiques et psychologiques,
10:03et c'est dur de réaliser après autant de temps.
10:05C'est ce que vous nous dites ce matin, Maëva.
10:08Ce petit bébé qui est prévu pour fin octobre,
10:10si vous le voulez bien, on prendra de vos nouvelles, Maëva ?
10:13Comment ?
10:13On prendra de vos nouvelles, si vous le voulez bien.
10:15Oui, c'est gentil.
10:15Merci, en tout cas.
10:16Et encore merci de donner la parole.
10:18Et oui, j'espère que les centres de PMA de France et de Navarre
10:21écouteront et continueront les efforts qui sont faits.
10:25Parce que, oui, on pourrait prendre un exemple sur nos voisins,
10:27pas si loin que ça.
10:28Donc, il faut que ça avance, quoi.
10:29Merci beaucoup, Maëva.
10:30Et on vous souhaite beaucoup de bonheur pour la suite.
10:33On prendra de vos nouvelles avec grand plaisir.
10:35Il y a Savannah qui est au standard d'ici Périgord.
10:37Bonjour, Savannah.
10:38Bonjour, Savannah.
10:39Bonjour.
10:40Savannah, on a entendu un message avec beaucoup d'épreuves physiques et psychologiques
10:45que nous racontait Maëva,
10:48mais aussi beaucoup d'optimisme.
10:50Vous êtes dans quelle situation, vous, aujourd'hui, Savannah ?
10:53Nous, ça fait cinq ans.
10:55Oui, cinq ans que nous sommes en PMA.
10:57D'accord.
11:00On a un parcours un peu...
11:04Ah, Savannah.
11:05Savannah.
11:06La liaison semble un peu compliquée avec Savannah.
11:09On va essayer de retrouver...
11:10On va essayer de retrouver Savannah dans un instant.
11:13En attendant, on va écouter Delphine,
11:14qui nous a envoyé un message sur le WhatsApp d'ici Périgord.
11:17Bonjour, alors moi, je suis Delphine.
11:19J'ai 36 ans et j'ai fait quatre ans de filles après avoir gardé mon fils en 2021
11:26que j'ai eu par vaccination artificielle.
11:32Donc, il est décédé à une semaine de vie.
11:34Et donc, après, j'ai eu un autre compagnon avec qui je suis toujours.
11:40Et pendant quatre ans, on a galéré.
11:45J'ai fait une première fibre qui n'a pas fonctionné.
11:49Je suis passée en fibre ici.
11:51Et du coup, là, ça a fonctionné.
11:54Et je suis maintenant enceinte de neuf semaines.
11:57Donc, ne perdez pas espoir.
12:00Même après quelques années, vous allez y arriver.
12:02Ne vous inquiétez pas.
12:03Et gardez toujours espoir.
12:05Gardez toujours espoir.
12:07C'est le message de Delphine.
12:08On a retrouvé Savannah.
12:09Savannah, vous êtes avec nous ?
12:12Oui, désolée.
12:13Il n'y a pas de souci.
12:14Pour la coupure.
12:15Vous nous disiez que ça fait cinq ans, vous, que votre parcours a commencé.
12:19Oui, cinq ans en février.
12:22On a fait quatre inséminations sur cinq qui n'ont pas fonctionné.
12:26Le centre de PME au CHU, moi, je suis au suivi à Francheville.
12:29Ils m'ont repassée en staff le dossier, etc.
12:33Et en fait, je suis tombée enceinte naturellement.
12:36Malheureusement, ça n'a pas abouti.
12:38Parce que j'ai un problème de coagulation.
12:39J'ai une trompe en moi.
12:41J'ai fait une recette extra-utérine à l'âge de 23 ans.
12:43J'ai failli mourir d'une hémorragie interne.
12:46Et du coup, d'où le parcours de PME aujourd'hui.
12:50Et en fait, on pense aussi...
12:51Alors, c'est très dur pour nous, les femmes, physiquement, psychologiquement, etc.
12:54Mais pour nos hommes aussi, c'est compliqué pour eux.
12:59Moi, je vois mon conjoint, c'est ce qu'il m'expliquait quand ils sont obligés de se masturber dans le petit pot pour le recueil au labo.
13:07Ce n'est pas très agréable pour eux parce qu'ils entendent les bruits de pas, les gens parler.
13:16Donc, en fait, c'est très compliqué, même pour eux.
13:18Et c'est vrai que c'est une certaine solidité qu'il faut avoir dans le couple parce que c'est un ascenseur émotionnel extrême.
13:24C'est une très grande épouse.
13:25En plein mois de janvier, je peux dormir avec le ventilateur en plein visage parce que je meurs de chaud.
13:31Et on est en hiver.
13:33C'est très très dur physiquement et psychologiquement, même au travail.
13:37Pour le travail, c'est très compliqué.
13:38Et c'est vrai que, comme disaient les auditrices précédentes, il faut qu'on ait un peu plus de soutien psychologique aussi.
13:45Parce que, outre quand on fait des fausses couches, qu'on a, je ne sais pas moi, c'est très très dur.
13:54La PMA, c'est très très très dur à vivre.
13:57Surtout quand on a des gens autour de vous qui vous disent, par exemple,
14:00« Ah, mais c'est dans la tête. »
14:02Mais non, ce n'est pas que dans la tête.
14:03Et de toute façon, dans la PMA, la vie est programmée à la PMA, en fait.
14:07Notre vie est rythmée à cette PMA.
14:10C'est ce que j'allais vous demander, Savannah.
14:11C'est très très dur la PMA.
14:12Il y a aussi l'entourage.
14:13C'est un bonheur.
14:14Moi, je suis contente pour les gens qui, d'avant, qui ont eu des enfants et tout.
14:17C'est extraordinaire.
14:21On le disait, justement, il y a aussi cet entourage.
14:25Nos collègues, nos amis qui aussi en parlent.
14:28Peut-être parfois avec maladresse.
14:30Parfois, ça aussi rend l'épreuve difficile.
14:37Je crois qu'on a un petit souci de liaison avec Savannah.
14:41On va garder les cornois de Savannah pour pouvoir la rappeler un petit peu plus tard
14:45et entendre son témoignage, puisque c'est un sujet dont on va essayer de parler régulièrement,
14:50puisque vous avez été nombreux et nombreux à vouloir réagir ce matin.
14:54Un dernier commentaire pour terminer, celui d'Agnès,
14:56qui nous raconte un parcours extrêmement douloureux au quotidien.
14:58On parle beaucoup de chiffres et de sigles,
15:00mais ce que personne n'a encore évoqué, c'est le poids de la douleur.
15:03On a failli se séparer, vendre notre magnifique maison de village avec jardin à deux pas d'une école.
15:07J'ai préféré quitter mon travail insensible à mes besoins médicaux.
15:11Chaque jour, je vois, j'entends de jeunes mamans épanouies,
15:14évoquées avec joie la maternité ou leur grossesse,
15:16et je me tais, le cœur brisé, m'interdisant d'être jalouse.
15:19Il faut répondre aux questions.
15:21Et toi, t'as des enfants ? Mais t'as quel âge ?
15:23Oh là là, faut y penser, ça fait tard.
15:24Tu vas tellement galérer dans les couches après et sourire,
15:28car je ne suis personne pour détruire les belles images de maternité des autres.
15:32Merci beaucoup Agnès pour ce message.
15:33Merci à toutes d'avoir accepté de témoigner sur ce sujet très personnel ce matin, très intime.
15:38On vous remercie.
15:39Vous pouvez continuer d'en parler ensemble,
15:40puisque ça a créé des échanges sur la page Facebook d'Issi Périgord.
15:43Sous-titrage Société Radio-Canada