Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • il y a 5 jours

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Il est 7h41 et on reçoit ce matin la directrice de l'hôpital de Périgueux
00:03qui vient d'inaugurer un service spécial pour les femmes victimes de violences, Thibaut Delmarle.
00:08Bonjour Corinne Mott.
00:09Bonjour.
00:10Voilà 15 jours que ce service est ouvert, la maison des femmes.
00:13Vous avez déjà reçu les premières femmes victimes ?
00:16Oui, oui, tout à fait. On a reçu une douzaine d'appels de femmes victimes de violences.
00:23Et parmi ces femmes, 4 ont déjà pu être accueillies, prises en soin et accompagnées dans le cadre de la maison des femmes.
00:32Alors justement, qu'est-ce qu'il y a de nouveau dans cette maison des femmes ?
00:34Qu'est-ce qu'on trouve comme accueil, comme service qu'il n'y avait peut-être pas avant à l'hôpital ?
00:38Alors à l'hôpital, on accueille déjà dans nos missions de services publics hospitaliers
00:44que ce soit au niveau du service des urgences, en pédiatrie, en psychiatrie, l'unité médico-judiciaire.
00:50On accueillait déjà des femmes victimes de violences.
00:54La maison des femmes de Dordogne, c'est une maison départementale
00:58qui a vocation à accueillir toutes les femmes victimes de violences du département
01:02et qui fonctionne un petit peu comme un guichet unique, voilà,
01:06pour pouvoir mieux accompagner et réorienter,
01:09parce qu'il y a beaucoup de dispositifs qui existent en Dordogne,
01:12France Victime, la SAFED, le SIDEF, etc.
01:15Mais pour coordonner les parcours patients.
01:19Donc l'idée, c'est d'avoir cette maison des femmes qui soit comme un phare
01:23pour les femmes victimes de violences,
01:25où elles vont pouvoir trouver à la fois tout l'accompagnement,
01:29toute l'information et les soins qui vont leur permettre
01:32de sortir de la spirale de la violence.
01:35Parce que justement, c'est à l'hôpital, on peut se dire,
01:37peut-être que celles qui nous écoutent se disent qu'il faut être victime,
01:39il faut avoir reçu des coups, être blessée pour se rendre à l'hôpital,
01:42c'est pas forcément le cas.
01:42Pas du tout, ça peut être ça,
01:45mais c'est pas forcément dans les suites immédiates d'une violence.
01:49Si l'on est blessée et que l'on a besoin de soins,
01:51on va s'orienter vers les urgences de l'hôpital, par exemple,
01:55ou vers un autre service de l'hôpital.
01:57Là, ce sont des femmes qui commencent à avoir une prise de conscience,
02:01effectivement, d'interroger les violences auxquelles elles sont soumises,
02:05et qui vont pouvoir franchir la porte de cette maison des femmes,
02:08où elles seront bienvenues, où il faut rappeler quand même que l'accueil se fait
02:13de manière complètement anonyme, que la prise en charge est complètement gratuite,
02:18et bien évidemment qu'il y a un accompagnement confidentiel,
02:22et absolument, je dirais, bien traitant.
02:26Et l'objectif aussi, c'est de permettre à ces femmes de s'émanciper,
02:30de pouvoir éventuellement de les accompagner vers un dépôt de plainte.
02:34Ça, c'est possible de déposer plainte directement à la raison des femmes ?
02:36C'est possible de déposer plainte, parce que nous avons une convention
02:38avec la police qui a été signée en 2021,
02:44qui permet effectivement à un officier de police judiciaire
02:47de venir à la maison des femmes, recueillir,
02:50ou dans un autre service de l'hôpital d'ailleurs,
02:52recueillir la plainte d'une femme.
02:54Vous, à l'hôpital, vous êtes déjà un service public
02:59qui permet d'estimer aussi le nombre de violences conjugales
03:04qui a lieu dans notre département, avec l'UMJ,
03:06donc l'unité médico-judiciaire.
03:08C'est là qu'un médecin va établir, pour la justice,
03:12qu'une femme a été victime d'agression sexuelle, de viol.
03:16Qu'en est-il ?
03:17Peut-être sur une année entière,
03:18on reçoit combien de femmes victimes de violences
03:20à l'hôpital de Périgueux ?
03:21Effectivement, l'unité médico-judiciaire du centre hospitalier,
03:24elle est mobilisée sur réquisition,
03:27donc c'est-à-dire qu'il y a eu un dépôt de plainte.
03:29Sur l'année 2024, il y a eu 306 femmes
03:32qui ont bénéficié d'un examen médico-légal
03:36parce qu'elles ont été victimes de violences conjugales
03:39ou intrafamiliales.
03:41Et parmi ces 306 femmes,
03:43159 ont été victimes de violences sexuelles
03:47et parmi ces 159, 109 de viols.
03:50Donc 109 victimes de viols ont été recensées
03:54par l'hôpital de Périgueux.
03:56J'imagine qu'avec ce...
03:57Et c'est parce que ce sont celles
03:58qui ont déjà déposé plainte,
03:59qui ont déjà fait un pas vers la justice.
04:02J'imagine que l'enjeu de la maison des femmes,
04:03votre enjeu maintenant,
04:04c'est de pouvoir faire venir davantage de femmes,
04:07celles qui ne parlent pas jusqu'à présent.
04:09Tout à fait.
04:09En fait, je vous remercie de votre invitation
04:12parce que c'est aussi une occasion supplémentaire
04:16d'informer ces femmes
04:18qu'il existe un lieu où elles peuvent se rendre
04:20pour être accompagnées sur ce long parcours,
04:25être prises en charge à la fois sur le plan médical,
04:28sur le plan psychologique,
04:30parce qu'il y a du psychotrauma,
04:31il y a une psychologue,
04:33et puis sur le plan social,
04:34parce qu'il peut y avoir également
04:35des mesures sociales à mettre en place.
04:38Donc en fait, c'est effectivement
04:40d'informer au maximum les femmes
04:42pour pouvoir les protéger
04:44et pour les accompagner,
04:46pour sortir effectivement
04:47de ce schéma de violence
04:49dans lequel elles sont inscrites.
04:51Voilà donc le rôle de cette maison des femmes
04:53qui ouvre à l'hôpital de Périgueux.
04:55Merci d'avoir été avec nous, Corinne Motte,
04:57ce matin.
04:58Vous nous disiez donc 109 viols
05:00qui ont été recensés à l'UMJ,
05:02à l'unité médico-judiciaire
05:03de l'hôpital de Périgueux.
05:04L'année dernière, vous souhaitez
05:05pouvoir accueillir davantage de femmes
05:09avec ce nouveau service qui ouvre.
05:11Merci encore d'avoir été avec nous ce matin.
05:12Merci de m'avoir invitée,
05:13en tout cas pour faire connaître aux femmes
05:15ce dispositif.
05:16On préférerait ne pas avoir, je dirais,
05:19à créer de maisons des femmes
05:20au sein de notre département.
05:21Malheureusement, c'est un fléau
05:23qui touche tous les territoires,
05:25y compris notre beau Périgueux.
05:26Et les soignants, d'ailleurs,
05:27sont invités aussi à directement
05:28contacter cette maison des femmes
05:29lorsqu'ils sont concernés par...
05:30Tout à fait.
05:31On a beaucoup d'appels
05:32de professionnels de santé
05:33pour orienter effectivement
05:35des victimes qu'ils identifient.
05:36Et on vous remet les infos essentielles
05:38sur notre site internet,
05:39ici.fr, et sur notre application.

Recommandations