Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • il y a 5 jours

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Place à la revue de presse d'Europe 1 avec Olivier Delagarde, Olivier, on revient d'abord sur ce drame à Nantes.
00:06Ce n'est pas un fait d'hiver, c'est un fait de société, disait hier Bruno Retailleau.
00:12L'affaire n'est pas tranchée pour vos journaux, pour l'heure c'est juste un constat sobre, clinique.
00:17L'effroi dans un lycée de Nantes, titre Ouest France, à 16 ans, il attaque des élèves au couteau, annonce le Parisien aujourd'hui en France.
00:25Et c'est ce journal qu'il faut lire pour avoir les infos les plus complètes sur cet acte que l'on a donc du mal à qualifier, si ce n'est qu'il n'avait rien d'improvisé.
00:33L'assalliant s'était préparé avec soin, signale le quotidien, s'habillant d'un pantalon noir, de chaussures de sécurité, de lunettes teintées.
00:41L'adolescent portait aussi une cagoule, un casque sombre, deux couteaux, l'un est pliable, l'autre est une arme de chasse.
00:48Avant de passer à l'acte, il envoie un mail à toutes les classes de son établissement.
00:52Un message qui porte pour seul objet le chiffre 21 et pour seul contenu une pièce jointe de 13 pages.
01:00Il ne s'agit pas d'une revendication, écrit le Parisien, qui apparemment l'allume,
01:03mais d'une sorte de rédaction en trois parties dans laquelle transpire un nihilisme nourri de théories éparses sur l'irresponsabilité des hommes face à l'urgence climatique,
01:14la dictature de la technologie et l'argent roi.
01:16Dans un français recherché, sans la moindre faute d'orthographe, note encore le quotidien, il se compare au personnage d'un tableau de Bruegel et se revendique en misanthrope actif.
01:26Justin, c'est son prénom, Justin semble très fier de ce texte, écrit-il, mais le jeune homme que les policiers en garde à vue ont trouvé fébrile, confus et s'exprimant avec difficulté,
01:36est-il bien l'auteur de ces lignes péremptoires ? Autant de questions qui, comme son acte d'aimant, sont pour l'heure sans réponse.
01:43L'autre grand sujet, Olivier, ce sont les préparatifs des obsèques du pape François.
01:47Et au-delà de l'hommage à un pape, c'est peut-être surtout une démonstration de puissance de l'église catholique à laquelle nous allons assister demain.
01:54Parce que la planète catho brille toujours, constate l'opinion en gros titre.
01:59Le pape, combien de divisions ? 90 ans après la célèbre question de Staline.
02:04Eh bien, le catholicisme semble mieux se porter que ce qui subsiste du communisme, répond Jean-Dominique Merchet dans ses colonnes.
02:11Sur la planète, 1 milliard 378 millions de personnes sont baptisées, soit 18% de la population mondiale.
02:19Si la proportion n'a pas beaucoup bougé depuis le début du XXe siècle, la géographie n'est plus la même.
02:24En 1900, 60% des catholiques habitaient en Europe.
02:28Aujourd'hui, ils ne sont plus que 20%.
02:30En revanche, le poids des pays du Sud a considérablement augmenté.
02:34L'Amérique latine rassemble 40% des croyants, l'Afrique 19% et l'Asie 11%.
02:40Demain, signe du rayonnement persistant de la religion catholique.
02:44Des délégations de 130 pays seront présentes aux obsèques de François.
02:48Rome, carrefour du monde, titre fièrement La Croix,
02:51qui souligne que demain, le Vatican va donc devenir le cœur d'une géopolitique mondiale.
02:56Certes, il s'agit d'un enterrement, confie un ancien ambassadeur près le Saint-Siège.
03:01Mais quand on en parle entre nous, il s'agit d'un enterrement de travail.
03:06Et les responsables du protocole n'ont effectivement pas chôme et expliquent les envoyés spéciaux du quotidien.
03:11Dans le carré des chefs d'État, le placement a été réalisé, comme l'air lors des obsèques de Jean-Paul II,
03:17par ordre alphabétique des pays, en français.
03:20La langue de Molière, et en l'occurrence de Bossuet, reste effectivement la langue de la diplomatie vaticane.
03:26C'est ainsi que la délégation de Donald Trump devrait prendre place à côté de celle de l'Éthiopie.
03:31Mais pas très loin se trouveront les Français.
03:33Cinq sièges pour l'Hexagone.
03:35Seront présents Emmanuel Macron, son épouse Bruno Rotaillot, Jean-Noël Barraud,
03:39et un cinquième dont la croix ne connaît pas encore l'identité.
03:42Mais évidemment, plus que les conversations des Français, ce sont celles entre Américains et Ukrainiens qui seront le plus attendus.
03:50Une rencontre en coulisses entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky serait en cours d'organisation.
03:56Précise encore la croix.
03:57Au menu de ces conversations, bien sûr, la guerre contre la Russie.
04:00Et malheureusement, les choses semblent désormais bien mal emmanchées pour les Ukrainiens.
04:05À la une du Figaro, Philippe Géli enrage.
04:08Le renversement d'alliances que l'on voyait se profiler depuis le retour de Donald Trump est en train de s'accomplir, écrit-il, de soutien de l'Ukraine.
04:17Les États-Unis passent irrésistiblement à une alliance avec Moscou.
04:21Le choix offert par Trump à Zelensky se résume à deux formes de rédition, explique-t-il.
04:26La paix à ses conditions qui sont celles de Poutine, où la perte de son pays d'ici trois ans, à tous les coups, l'on perd.
04:33Et pour bien comprendre la victoire que cela représenterait pour Moscou, il faut lire dans Le Point cette semaine, cette interview rarissime de Dimitri Peskov.
04:42Celui qui est le plus proche collaborateur de Poutine, ne s'embarrasse pas de circonlocutions diplomatiques pour dire ce qu'il pense de nous autres Européens.
04:52Le maître pour vous, c'est les États-Unis.
04:54Et l'Europe exécute avec soin tout ce que lui demande le maître.
04:59Question d'Adniva.
05:00Poutine respecte-t-il Macron ?
05:03Réponse de Peskov.
05:05Vous seriez du Royaume-Uni, je vous parlerai de Macron, mais comme vous êtes française, je ne peux rien vous dire.
05:09Il y a effectivement des silences qui sont plus éloquents que de longs discours.
05:13Et dans ce nouvel ordre du monde qui se dessine, qui pourra tenir tête aux États-Unis ?
05:18Eh bien les Chinois.
05:19Jacques Pékin, qui vient de sortir de son jeu un atout maître, les terres rares.
05:24L'info fait la une des échos et c'est une bombe.
05:27La Chine vient de décider de limiter ses exportations de minerais critiques dont le reste de la planète ne peut se passer.
05:34Pékin détient effectivement 69% des capacités d'extraction de ces minerais et plus de 90% des capacités mondiales de leur raffinage.
05:43Alors, un mot d'explication grâce à David Barou, des échos.
05:47En fait, les terres rares ne sont pas rares.
05:49Elles sont partout, mais peu concentrées dans la terre, ce qui rend leur extraction laborieuse.
05:54Ces minerais sont des vitamines pour toutes les industries.
05:57Les voitures électriques en ont notamment un impérieux besoin.
06:00Les Tesla de Musk pourraient d'ailleurs être les premières victimes des restrictions chinoises.
06:05Et la France, me direz-vous, le plus rageant, c'est que nous avons longtemps été le numéro 1 mondial des terres rares, affirme Barou.
06:11La France a disposé autrefois à La Rochelle d'une plateforme de traitement.
06:16Et il suffirait de creuser pour trouver dans notre sous-sol de quoi répondre à nos besoins, affirme-t-il.
06:22Mais nos écologistes ne veulent pas de mines.
06:24Notre industrie est donc pied et poing liée au bon vouloir des Chinois.
06:29La conclusion de tout cela, c'est qu'il nous reste, à nous Européens, l'organisation de funérailles,
06:36celle de main d'un pape sud-américain qui méprisait d'ailleurs gentiment le vieux continent.
06:41Certains y verront peut-être un symbole, car cet enterrement de première classe sera aussi le requiem des dernières illusions d'une Europe
06:50qui, par son impéritie, voit son avenir lui échapper.
06:54La revue de presse d'Olivier Delagarde sur Europe 1.
07:03Merci beaucoup, Olivier.
07:04Olivier.

Recommandations