Podgorica, c’est chaud, même si l’équipe de France, qui bouillonne depuis deux jours, a pris en fin de journée un grand seau d’eau froide. Dura lex diront certains, en finissant par Sed lex comme il se doit. La loi est dure, mais c’est la loi. Tout ceci se discute, et c’est ce que nous allons faire car la France a perdu aujourd’hui une médaille et un titre très importants, sans que les raisons coulent de source, sinon que c’est marqué quelque part dans un classeur des règlements, le nouveau, pas celui de l’année dernière.
Mais gardons ce qui fâche pour la fin. Ne nous laissons pas doucher l’enthousiasme et débutons par ce qui fait plaisir : la belle dynamique maintenue du judo français sur ce championnat d’Europe 2025. Avec quatre médailles le premier jour, pour deux titres, la France avait fait une première levée parfaite. Il fallait enchaîner. Et ce fut le cas, comme vous pouvez le découvrir dans ce nouvel épisode de notre podcast Hajime.
Mais gardons ce qui fâche pour la fin. Ne nous laissons pas doucher l’enthousiasme et débutons par ce qui fait plaisir : la belle dynamique maintenue du judo français sur ce championnat d’Europe 2025. Avec quatre médailles le premier jour, pour deux titres, la France avait fait une première levée parfaite. Il fallait enchaîner. Et ce fut le cas, comme vous pouvez le découvrir dans ce nouvel épisode de notre podcast Hajime.
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00:00Professeur, entraîneur, expert, champion d'hier et d'aujourd'hui, mais aussi judokas anonymes,
00:10le podcast de l'esprit du judo, c'est maintenant.
00:13Ajime.
00:30Podgorica, c'est chaud, même si l'équipe de France, qui bouillonne depuis deux jours, a pris en fin de journée un grand saut d'eau froide.
00:42Duralex, diront certains, en finissant par cède l'ex, comme il se doit, la loi est dure mais c'est la loi,
00:48tout ceci se discute et c'est ce que nous allons faire car la France a perdu aujourd'hui une médaille et un titre très important,
00:55sans que les raisons coulent de source, sinon que c'est marqué quelque part dans un classeur de règlement,
01:01le nouveau, pas celui de l'année dernière.
01:04Mais gardons ce qui fâche pour la fin, ne nous laissons pas doucher l'enthousiasme et débutons par ce qui fait plaisir,
01:10la belle dynamique maintenue du judo français sur ce championnat d'Europe 2025.
01:14Avec quatre médailles le premier jour pour deux titres, la France avait fait une première levée parfaite, il fallait enchaîner.
01:21D'entrée, le destin semblait pourtant montrer des signes de morosité avec l'échec au second tour
01:26et surtout la blessure au genou de Maxime Gobert en moins de 73 kg, unique catégorie masculine du jour,
01:34contre le féroce Kosova Djakova.
01:36Restait Johan Benjamin Gaba dans la lice.
01:39Révélation de l'année dernière avec une médaille de bronze qui avait scellé son destin de futur finaliste olympique,
01:45il revenait au niveau continental après la grande aventure des Jeux dans le registre toujours périlleux de la confirmation.
01:51Dès le début de journée, il fut clair aussi qu'il n'était pas, comme il le dit lui-même, dans une forme olympique
01:57et qu'il allait falloir piocher pour sauver quelque chose.
02:01Après deux combats sur deux jolis coups de judo, un enchaînement opportuniste au sol sur une erreur de soutémie adverse
02:06et un contre en haut s'autoguerie tout à fait sennosène, la bataille s'engageait réellement en quart de finale
02:12avec un adversaire qui ne perd plus guère depuis le début de l'année, l'Azerbaïdjanais Rachid Mamadalaïef.
02:19Courageux, mais en difficulté pour se mettre vraiment en position de lancer,
02:23Johan Benjamin Gaba poussait les feux jusqu'à 5 minutes au-delà du golden score,
02:27exprimant par son body language après une ultime attaque en ukiwaza de son opposant,
02:32aussi déterminé et un peu plus tactique que lui, que la messe était dite.
02:36L'arbitre entendait le message et lui mettait la troisième.
02:39Il fallait trouver rapidement du jus pour effacer les effets de 10 minutes de combat et d'une grosse exception,
02:44le repêchage s'enchaînant rapidement.
02:47On ne voyait guère ce qui pouvait sauver le héros de l'été du marais lactique dans lequel il semblait devoir s'enliser,
02:53d'autant que l'italien Esposito est tout à fait le genre de combattant qu'on ne souhaite pas rencontrer dans ces circonstances.
02:59Physique et tactique à la fois, il promet toujours un combat compliqué.
03:02Offrant une pénalité d'entrée, tout laissait à penser que le français allait craquer,
03:07laisser derrière lui une compétition mal embarquée pour passer à autre chose.
03:11Mais il faut croire que Johan Benjamin Gaba dans la tête, c'est différent.
03:15Il tenait jusqu'au golden score, s'offrant finalement une première joie inattendue sur un makikomi annoncé uazahari,
03:21avant que la table ne le juge trop lent pour être valide.
03:25L'odeur de la victoire était là, elle le ranimait, le ressourçait.
03:28Il ne lâchait pas l'italien, le plantait sur le dos dans la foulée sur son haut uchigari à gauche, enfin efficace.
03:35Le point levé, la détermination intacte, il était de retour, prêt pour la médaille.
03:40Face à lui, un monument, le géorgien Shavdata-Ajvili, trois médailles olympiques au compteur.
03:46Mais ce dernier, un peu essoufflé en ce début d'Olympiade,
03:49était lui aussi tombé dans le piège du golden score à rallonge,
03:52et pire encore, avec pas moins de 16 minutes pour venir à bout du Kosovar Djakova.
03:57C'était impressionnant à voir, et le courage qu'il faut pour en sortir méritait le chapeau bas,
04:02mais aussi très pénalisant pour la suite d'une compétition.
04:05Ses passes d'armes, trop exigeantes, en énergie,
04:08confirmaient d'ailleurs l'impression laissée la veille par les modalités de l'arbitrage.
04:12Les fausses attaques ne suffisent pas, il faut faire tomber,
04:16et malheur à celui qui n'y parvient pas.
04:17Rincé par ce combat, Shavdata-Ajvili avait été écarté facilement de la finale par l'italien Lombardo,
04:25et malgré la pause, semblait encore entamé en abordant cette médaille de bronze contre le français.
04:32Il n'en fallait pas plus à l'accrocheur Gabba,
04:34à peine mieux physiquement pourtant pour trouver encore des ressources nouvelles.
04:37Le géorgien tenait 3 minutes 30 avant de tomber en panne sèche,
04:40mais lui aussi résistait dans une sorte de mode veille pendant plus de 6 minutes.
04:45Tenir debout et lutter comme une seconde nature.
04:48Gabba continuait à pousser, sûr de tenir la bête,
04:51et croyait marquer une première fois sur Ouchigari.
04:54Là encore, la table revenait sur la marque et le privait de sa joie.
04:58Mais il ne lâchait pas la proie qu'il sentait dans ses mains,
05:00et c'est encore lui qui lançait, une minute plus tard,
05:03sur un Kosotogari de la cuisse, jetant le géorgien sur le dos.
05:07Franchement, il m'a battu à Tbilisi il y a quelques semaines,
05:12et j'y ai pensé, j'y ai pensé tout le combat,
05:15parce que c'était un combat dur, pareil, le Golden a duré longtemps,
05:18mais l'autre fois c'est moi qui ai craqué, donc il m'a battu.
05:21Et je me suis dit cette fois-ci, c'est lui qui va craquer,
05:24c'est lui qui va craquer tout le match, je me suis dit cette fois-ci, je ne perds pas.
05:27Et voilà, je me suis affroché mentalement,
05:29j'ai vu que physiquement il baissait plus vite que moi,
05:32donc voilà, j'ai été patient et j'ai réussi à l'avoir au bout.
05:37J'étais persuadé qu'il y avait Yuko, quand ils l'ont enlevé, j'étais dégoûté,
05:41mais après je me suis remis vite dans le match, parce qu'il fallait aller le gagner quand même,
05:45et j'ai vu qu'il était quand même fatigué, malgré qu'ils aient enlevé Yuko,
05:49ça aurait pu lui donner un second souffle,
05:51et je dirais, j'étais sur le point de perdre, finalement j'ai des chances de gagner,
05:55donc il aurait pu, mais j'ai vu qu'il n'avait plus trop de jus,
05:57donc j'ai enfoncé le clou on va dire.
05:58S'il était un personnage de catch,
06:01le russe Danil Lavrantev serait représenté en tueur froid avec un masque sinistre.
06:07Il ne sourit pas beaucoup, une tendance de ce groupe,
06:10et il est très intimidant avec ses gardes tentaculaires,
06:12de longs bras qui l'ont sans forcer par-dessus les épaules adverses.
06:16Très puissant malgré un physique longiligne,
06:18il est létal dans ses enchaînements au sol,
06:20où il privilégie une attaque sur le bras qu'il déplie pour un Oudé Garami
06:24qui marche presque à chaque tentative.
06:26Finaliste l'année dernière, il apporte à 22 ans le premier titre à la Russie
06:31dans cette catégorie des moins de 73 kilos,
06:34et c'est la troisième finale masculine successive des Russes en trois catégories.
06:38En étouffant tous ses adversaires, sont presque forcés,
06:41y compris le double finaliste des championnats du monde,
06:44le formidable italien Manuel Lombardo.
06:46Il fait aussi au passage la démonstration du chemin à emprunter pour l'emporter demain,
06:50une formidable capacité à aller chercher des séquences efficaces,
06:55notamment au sol, sur lequel il est presque impossible à arrêter.
06:59La première médaille de bronze française du jour était belle,
07:02la seconde lui ressemblait par la détermination,
07:05mais avec beaucoup moins de temps passé sur le tapis.
07:07C'est d'être à Martha Fawaz de jouer, en moins de 57 kilos,
07:10pour sa première grande sélection senior, acquise de haute lutte
07:13par trois médailles successives en grand chelème,
07:16dont le titre à Paris, dans une catégorie pourtant difficile d'accès,
07:19avec une leader double médaillée olympique, Sarah Léonie Cizik,
07:24et devant elle, habituellement, celle qui était leader de la catégorie dans leurs années junior,
07:28Feiza Mogdar, sélectionnée au championnat d'Europe comme au championnat du monde en 2024.
07:33La porte de la réussite était étroite,
07:36il ne fallait pas hésiter pour s'engouffrer.
07:38Après deux combats expéditifs,
07:40on pouvait déjà estimer qu'elle n'était pas venue pour douter.
07:44Le quart de finale pouvait faire peur contre la très rugueuse israélienne Timna Nelson-Levy,
07:48qu'elle avait justement magnifiquement projetée en finale à Paris.
07:52La trentenaire, membre du top 10 depuis bientôt 9 ans sans interruption,
07:57avait compris le message et revenait pour la sanction.
08:00Elle s'appliquait à descendre la main droite et à détruire la position adverse sans construire en chose.
08:04La française se montrait plus mobile et ne cédait rien à son aîné de 8 ans.
08:08Tout basculait abruptement, pour une pénalité d'abord,
08:11voulue par la table pour protection de son revers,
08:14et juste après, sur une séquence, Omar Tafawaz lançait une des plus fortes attaques du combat.
08:18L'arbitre demandait soudain la loupe fige pour vérifier si par hasard,
08:22en se regroupant au sol face à l'israélienne qui s'était relevée rapidement pour faire illusion,
08:27ses mains n'avaient pas touché le bas du jlogui adverse.
08:30Bingo ! La loupe était formelle,
08:32même si ce n'était pas bien visible et qu'aucune attaque n'avait été empêchée.
08:36Mais Duralex cède l'ex, n'est-ce pas ?
08:38C'était la première mauvaise onde du côté de l'arbitrage ce jour-là pour les Français,
08:42on aurait dû se méfier.
08:43Alors que Timna Nelson-Lévy allait s'enferrer ensuite en se faisant curieusement sanctionner
08:48pour le bronze contre la jeune italienne championne du monde junior Veronica Tognolo,
08:53pour le même travail de fixation et de kumikata sans attaque véritable,
08:56la novice Fawaz et ses 22 ans ne restaient pas les deux pieds dans la frustration,
09:02dispersant tous les regrets sur deux coups d'éclat qui créent un profil.
09:06Une victoire en deux saisies sur la jeune et brillante Suissesse Bintan Diaye
09:11et un dernier combat contre la numéro 6 mondiale,
09:14une serbe devant un public tout acquis à sa cause,
09:17Marika Perisic, septième des Jeux, finaliste deux ans plus tôt
09:22et médaillée sur ses deux derniers grands chelèmes.
09:24Pas de gamberge, pas de question,
09:27la Française réussissait à attraper un yuko sur un contre-efficace
09:30et à le garder sans frémir jusqu'au bout.
09:33La voici médaillée européenne pour sa première participation,
09:37passée en un an d'un classement mondial bien au-delà de la cinquantième place
09:41à une officieuse entrée dans le top 10
09:44et transformée aussi dans l'attitude
09:46et sans aucun doute dans le regard de ses concurrentes.
09:49Une ascension irrésistible dont on ne sait pas où est la limite.
09:52Pas mal pour une combattante qui n'avait pas réussi ses sélections jeunes.
09:55Franchement, je suis super contente.
09:58C'est ma première médaille en championnat.
10:00En plus, c'est avec l'équipe de France Senior.
10:03Je me suis trouée sur mes années KD et mes années junior.
10:07Donc là, d'avoir cette première récompense en étant senior,
10:10c'est fou en fait.
10:12Mais en vrai, je suis contente
10:14et ça résulte du travail que je fournis au quotidien.
10:18Un petit pincement au cœur quand je perds mon quart de finale.
10:22Bien évidemment, en m'alignant sur ce championnat, je voulais l'or.
10:26Ça m'échappe à peu, mais c'est que partie remise.
10:30Et nous voici au pied de la montagne.
10:31La belle catégorie des moins de 63 kg
10:33qui pour la France proposait deux magnifiques espoirs de médailles,
10:37dont un titre.
10:38En regardant le tirage, tout le monde avait anticipé
10:41une belle bataille pour l'affirmation d'un éternel talent
10:43ou peut-être une possible et spectaculaire passation de pouvoir.
10:49Nous parlons bien sûr de Clarisse Agbeignenou,
10:51venue ici pour faire son premier championnat
10:53après les Jeux de Paris et une troisième place
10:55lors d'un grand chlème de préparation à Tbilisi.
10:58Son dernier titre européen remontait à 2020.
11:01Elle n'était venue qu'une fois par la suite en 2023
11:03pour une compétition malheureuse
11:05et un classement en dessous de son standing.
11:07Elle était là pour l'or bien sûr
11:08et pour un remarquable record français
11:10qu'elle pouvait aller chercher,
11:12celui des six titres européens
11:13qui l'auraient laissé seul tout en haut.
11:15On parle aussi de Manon Deketer,
11:17sa plus sérieuse rivale, médaillée mondiale 2022,
11:20victorieuse au championnat de France
11:22et deuxième du grand chlème de Paris.
11:24Les deux rivales étaient au rendez-vous,
11:26Clarisse Agbeignenou en ouvrant progressivement les vannes,
11:29opportuniste au sol contre le jeune talent italien Savita Rousseau,
11:33efficace sur son grand Kubinaguet,
11:35mais à 20 secondes de la fin,
11:37contre la néerlandaise Vandenberghe
11:38et sur un fort Makikomi,
11:41mais sur le gong,
11:42contre la petite israélienne Shemesh.
11:44De son côté,
11:45Manon Deketer ne donnait pas non plus
11:46sa pleine mesure d'emblée,
11:48concentrée déjà peut-être
11:49sur la rencontre qui s'annonçait,
11:51mais assez dominante désormais
11:52pour tenir des combats
11:53contre toutes ses adversaires,
11:55dont la dernière était tout de même
11:56l'Autrichienne Pio Vezana,
11:58sixième mondiale
11:58et cinquième des derniers Jeux olympiques,
12:01à laquelle elle marquait
12:02un magnifique wasahari
12:03avant de la fixer sur le dos.
12:05Une reine,
12:05une rivale,
12:06toutes les deux françaises,
12:08pour une demi-finale de championnat d'Europe,
12:09c'était tout ce qu'on pouvait espérer.
12:12C'est Manon Deketer
12:13qui se plantait résolument
12:14face à la grande Clarisse,
12:15provoquant ses attaques
12:16pour mieux la contrer.
12:18Le niveau était monté d'un coup
12:19comme une marée haute.
12:21Clarisse,
12:22rajeunie par son impérieuse fierté,
12:24lançait son grand Osotogari,
12:26s'enroulait dans le bras
12:27et faisait céder Deketer.
12:29Le trône n'avait pas vacillé.
12:31Lucie Décosse,
12:31la responsable de l'entraînement des filles,
12:33qui s'y connaît en caractère de championne,
12:35était la mieux placée
12:36pour nous en parler.
12:37Je pense que Clarisse,
12:38elle s'est mis un peu au-dessus
12:40de ce qu'elle avait fait
12:41déjà les deux combats d'avant.
12:43Je pense que c'est une championne.
12:45C'est une championne.
12:46Et donc,
12:47OK,
12:47peut-être que sur les étrangères,
12:49elle se laisse un petit peu
12:49la possibilité
12:50d'avoir des petits doutes.
12:53Et là,
12:53quand tu prends une autre française,
12:54tu as besoin de marquer ton territoire
12:56et de dire que non,
12:56non,
12:57c'est toujours pour moi.
12:58C'est pour ça
12:59qu'elle s'est mis un taux dessus.
13:01Manon,
13:01c'est pas son judo aussi
13:02d'être hyper agressive
13:03et de rentrer dedans.
13:06Parce que c'est ce qu'on voit
13:06sur le combat.
13:07On pourrait se dire,
13:08elle l'agresse pas.
13:09Mais c'est pas son judo,
13:10Manon,
13:10donc elle a voulu,
13:12elle a attendu
13:12pour trouver l'opportunité
13:13pour l'arracher et tout.
13:14Ce qui pouvait être
13:15une bonne stratégie.
13:16Mais là,
13:17Manon,
13:17elle n'a pas trouvé
13:19cette opportunité.
13:19Manon,
13:20dès qu'Ecater devait affronter
13:21la championne du monde
13:22néerlandaise,
13:23Johan von Lichut,
13:24et le combat était serré.
13:26La française,
13:26menant d'une petite pénalité
13:28et montrant une volonté
13:29plus nette
13:30d'avancer sur l'adversaire.
13:31Depuis le début
13:32de ce combat pour le bronze,
13:33elle utilisait une attaque
13:34à une main en haut
13:35sautogari latéral
13:36pour bousculer la néerlandaise
13:38quand elle cherchait
13:39à maintenir la distance
13:40avec son bras gauche,
13:41enchaînant ensuite
13:42sur une technique d'épaule.
13:44A quelques secondes de la fin,
13:45alors qu'elle traverse
13:46à nouveau la position
13:47de Van Lichut,
13:48laquelle ne manifeste
13:49aucune douleur particulière,
13:51l'arbitre et la table
13:52identifient pourtant
13:53une attaque dangereuse,
13:55celle qui consiste
13:55à attaquer
13:56avec les deux mains
13:58sur le même bras,
13:58pouvant,
13:59selon la règle,
14:00occasionner
14:00une éventuelle blessure.
14:01La sanction tombe
14:03et c'est un chilo.
14:04Sans doute émue
14:05par la sanction
14:06et alors que la même
14:07situation se représente,
14:08Manon Deketer lance
14:09une nouvelle fois
14:09son attaque
14:10juste derrière,
14:12semblant à nouveau
14:12retenir le poignet
14:13de son adversaire
14:14de la main.
14:15Cette fois,
14:16c'est la disqualification.
14:17On notera au passage
14:18qu'elle avait emporté
14:19son premier combat
14:20par Wazahari
14:20sur la même action,
14:22sans que personne
14:23n'y trouve à redire.
14:24Mais comme on dit,
14:25du ralex,
14:25etc.
14:26Plus triste encore
14:27la finale de Clarisse.
14:28totalement retrouvée
14:30et dans une humeur
14:31inventilée tout adversaire
14:32et notamment
14:33cette grande tchèque
14:34Renata Zakova
14:35qui se présentait
14:36devant elle,
14:37la française
14:38est à l'attaque.
14:39Belle à voir,
14:40jetant l'adversaire
14:41un coup à droite,
14:42un coup à gauche.
14:43Sur une séquence au sol,
14:44elle se précipite sur elle
14:45pour la fixer
14:46dans un bras-tête
14:47qu'elle pratique
14:48de plus en plus régulièrement.
14:49Zakova tente
14:50de se relever,
14:51Clarisse l'accompagne
14:52et la repousse au sol
14:53où elle arrive à plat ventre.
14:54C'est le maté
14:55et le branle-bas de combat
14:56inquiétant,
14:57habituel,
14:57les doigts de l'arbitre
14:59qui dessinent le rectangle
15:00de l'écran scrutateur
15:01pour la faute potentielle.
15:04Oui,
15:04c'est interdit
15:05et c'est grave
15:06puisque la quintuple
15:07championne d'Europe
15:08et sexuple
15:08le championne du monde
15:09cinq fois médaillé au jeu
15:11est sortie de cette finale
15:12par disqualification.
15:14Mérité ?
15:15Clarisse Agbenienou
15:16trouvait cela plutôt
15:17dur à avaler.
15:18C'est elle qui se relève.
15:19Dans ce cas-là,
15:20vous dites maté,
15:20vous ne pouvez pas
15:21mettre en dessous
15:21kumaké.
15:22Dès qu'elle se lève,
15:23vous mettez maqué.
15:24Même si j'en crange
15:24une action,
15:25ça, ça ne devrait pas
15:26se passer.
15:27Il ne devrait pas
15:27mettre en dessous
15:28kumaké sur ça.
15:29On est des combattants,
15:30on fait une action,
15:30on la fait jusqu'au bout.
15:32Les règles sont les règles
15:33mais je n'accepte pas.
15:34Je n'accepte pas
15:34quand je suis dans
15:35une forme comme ça.
15:35Je n'accepte pas
15:36quand il y a un travail
15:37qui est fait derrière
15:37et que j'arrive
15:39à le mettre en application.
15:40je n'accepte pas
15:40et que je n'accepterai pas.
15:41Après, maintenant,
15:42c'est comme ça.
15:43Je n'ai pas le choix.
15:44Je ne suis que
15:44vice-championne d'Europe.
15:45Je ne suis que
15:46cinq fois championne d'Europe
15:47et ce sera à moi
15:48de retravailler derrière
15:49mais je n'accepte pas.
15:50C'est tout.
15:50Il y a des règles
15:51qui sont parfois
15:52compliquées.
15:56Celui-là,
15:56elle n'a même pas
15:57fait une attaque.
15:58Après, ce n'est pas
15:58de sa faute.
15:59Mais c'est dur.
16:01C'est dur à accepter.
16:02La déception,
16:02elle est grande
16:03parce que j'ai tout donné
16:04pour cette compétition.
16:05Je me suis sentie bien.
16:10Et franchement,
16:11quand j'étais dans une forme
16:12comme ça,
16:12de ne pas gagner,
16:13ça fait chier.
16:14Je suis déçue
16:15parce que j'ai mis
16:16en place des choses
16:17et pour moi,
16:18je méritais l'or.
16:19Maintenant,
16:19c'est moi qui ai fait l'erreur
16:20et je suis déçue.
16:23Je suis très déçue.
16:24Elle ne pouvait rien faire.
16:26Je la sentais en stress.
16:28Son coach,
16:29il lui dit des trucs
16:30et elle se disait
16:30« Mais en fait,
16:31tu ne comprends pas
16:31que toi-même,
16:32tu n'as qu'à venir
16:32combattre contre elle. »
16:33Limite, c'était ça
16:34que je comprenais.
16:36Et elle sait,
16:37elle sait.
16:37Elle a dit
16:38« Mais elle était désolée.
16:39Je ne sais même pas
16:39si elle a célébré,
16:40la pauvre. »
16:40Mais c'est le judo,
16:43c'est comme ça.
16:44Les règles sont claires
16:45et il est mettant en application.
16:47Concluons cette triste fin
16:48par quelques remarques.
16:49À l'évidence,
16:50le règlement n'a pas été respecté
16:52et de ce point de vue,
16:53il n'y a hélas
16:53pas grand-chose à dire,
16:55attitude à laquelle
16:56se cantonnait d'ailleurs
16:57sans doute sagement
16:57le camp français.
16:59Pour notre part,
17:00on ne peut pas s'y résoudre
17:01car la situation
17:02appelle plusieurs remarques
17:03qui nécessitent
17:04pour les entendre
17:05de lever un peu le nez
17:06des lignes du règlement
17:07et de retrouver
17:08une vision générale.
17:10C'est justement
17:10ce que le milieu
17:11avait demandé
17:11à la commission d'arbitrage
17:13de la Fédération Internationale
17:14en appelant
17:15à un arbitrage
17:16moins punitif
17:17quels que soient
17:17les prétextes
17:18et il avait été
17:19largement entendu.
17:21Sanctionné
17:21d'un Anso Kumake
17:22ces trois dernières années,
17:23le contact
17:24de la tête au sol
17:25est aujourd'hui
17:26autorisé par exemple
17:27et tant pis
17:28pour ceux
17:28au passage
17:29qui ont été privés
17:30de grandes médailles
17:31dans la période.
17:32Les deux sanctions
17:33de ces phases finales
17:34sont le reliquat
17:35de l'inflation
17:35réglementaire
17:36de ces dernières années
17:37sur lesquelles
17:38on est déjà
17:38presque totalement revenus.
17:40Faisons une simple remarque.
17:42Avant cette inflation,
17:43les amener au sol
17:44par pression sur le coude
17:45était autorisée
17:45quand elles étaient contrôlées.
17:47Quant au geste
17:48de Clarisse Agbenenou,
17:49sanctionné
17:50depuis 2022,
17:51il aurait été arrêté
17:52comme elle le souligne
17:53elle-même
17:54d'un simple maté.
17:55Quand une heure
17:55après un combat de finale,
17:57les journalistes
17:57cherchent toujours
17:58à savoir
17:58ce qui s'est passé
17:59pour pouvoir l'expliquer
18:00à leur rédaction,
18:01c'est mauvais signe.
18:03Quand une commission
18:03d'arbitrage
18:04empêche l'une
18:05des plus prestigieuses
18:06championnes de l'histoire
18:07d'écrire la légende
18:08du judo
18:09juste parce que
18:10c'est écrit dans le règlement
18:11c'est elle qui a tort.
18:13Ce n'est pas comme cela
18:14qu'on doit perdre une finale
18:15ou la gagner
18:15comme toute l'attitude
18:17de la jeune tchèque,
18:18malheureuse pour la française,
18:19semblait d'ailleurs
18:20le montrer.
18:21Mais Duralex
18:22cède l'ex
18:22jusqu'au prochain changement.
18:24Malgré tout,
18:25restons positifs,
18:26la France
18:27est en tête du classement
18:28plaçant un combattant
18:30ou une combattante
18:30sur le podium
18:31dans toutes les catégories
18:32où nos représentants
18:33étaient engagés.
18:34La Russie
18:35reste à l'affût
18:36avec une troisième finale
18:37cette fois en or
18:38et la Géorgie
18:39s'est rapprochée
18:40avec l'argent
18:40pour sa meilleure féminine
18:42à moins de 57 kg
18:43et Terri Lippartigani
18:44battue par une Allemande.
18:46Pas de premier titre
18:47pour une Géorgienne
18:48encore cette fois.
18:49Russes et Géorgiens
18:50vont finir fort
18:51dans les catégories supérieures.
18:53La bataille
18:53est pleinement engagée.
18:54Ce vendredi,
18:55la France sera bien représentée
18:57avec Arnaud Aregba
18:58en moins de 80 kg
18:59et ses deux moins de 90 kg
19:01très attendus,
19:02le médaille olympique
19:03Maxime Gaël Ngaïa Pambou
19:05et le finaliste
19:06du tournoi de Tbilisi
19:07Alexis Mathieu.
19:09La titulaire olympique
19:10Marie-Ève Gaillet
19:11troisième à Paris
19:12en moins de 70 kg
19:13vient pour l'or
19:14elle aussi.
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19:17L'Esprit du Judo
19:17à Podgorica
19:19c'est chaud.
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