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ans ce coté scène(s) en 26 mn, nous réunissons les deux précédentes étapes et ces auteurs qui « reviennent des autres », un titre emprunté à Melissa da Cota, invitée et première vendeuse de livres en France. Nous retrouverons donc Mélissa Da Costa, le Parrain Philippe Besson, Philippe Jeanada, Bruno Gaccio qui se reconvertit des Guignols, l’auteur de polar Olivier Norec, le dessinateur pour XIII Olivier Taduc. Mais aussi les « Klaxonnés », un nouvel ouvrage d’Ella et Pitr sur ces collages sur les murs, les toits, Pierre Gagnaire qui salue les stéphanois avec gourmandise, Isild le Besco qui assiste aux Mots en scène sur le sujet o combien important, les violences sexuelles dans le milieu du cinéma, Yanis, ex Sliimy, qui témoigne sur son changement de genre, et Maylis de Kerangal dont l’écriture est surprenante dans sa manière d’insérer les vocabulaires des métiers en littérature. Autant d’auteurs qui dans leurs échanges avec les lecteurs « reviennent des autres », et c’est passionnant. Réalisation Chantale Joassard

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Transcription
00:00Et bonjour, bonsoir, bienvenue dans Côte et Seine pour la fête du livre 2024 de Saint-Etienne.
00:04Et on sait la place que tiennent les dédicaces dans ces fêtes du livre.
00:09Vous, lecteurs, venez pour ça, un peu, un mot, une signature, un dessin et des vies, des émotions qui se racontent.
00:18Alors pour une fois, on a eu envie de prolonger ça et nous serons autour des auteurs, plutôt avec eux.
00:24Une fête du livre qui a organisé plutôt bien ses connexions naturelles avec le public,
00:28même s'il était très nombreux pour Mélissa D'Acosta, la jeune auteure qui a détrôné Musso et Marc Lévy au poste de plus gros vendeurs de livres.
00:37Il y a de quoi à la fois être fière et impressionnée. Elle témoignait.
00:44Je suis toujours un petit peu incrédule. Ça dépasse tout, en fait. Ça dépasse tous les rêves qu'on peut avoir quand on est enfant.
00:52Et moi, je trouve ça incroyable. En fait, je vis un rêve, donc je profite.
00:57Voilà, nous serons donc avec les auteurs de cette file d'attente, patiente, polie.
01:03Il y a bien quelques selfies, mais peu. Une poignée de mots échangés, un instant d'intimité avec quelqu'un dont vous aimez les mots, la langue,
01:10la manière de dire, de la confidence à l'écriture du livre à des tranches de vraie vie.
01:14On va laisser faire les discussions comme elles viennent.
01:16Et on rencontre le parent, Philippe Besson, adapté au cinéma par Chéreau, présent pour un soir d'été, son dernier livre,
01:23qui raconte la perte d'un ami vécu à 20 ans dans l'insouciance.
01:28Et c'est la trame de ce roman et sur lequel il se confie, échange avec ses lecteurs.
01:33Voilà, c'est parti.
01:34Je suis déjà venu à deux reprises ici. Je suis content d'être de retour parce que le souvenir que j'en avais,
01:43c'était que les gens étaient extrêmement accueillants, généreux, bienveillants, et ça se confirme.
01:48Donc je suis heureux d'être là.
01:50Donc être un parrain, c'est un honneur et un privilège.
01:52J'espère être à la hauteur de l'honneur et du privilège.
01:55Je vois qu'il y a beaucoup de monde.
01:57Donc ça veut dire que c'est un endroit où les gens aiment se retrouver.
01:59C'est un temps et un rendez-vous que les gens attendent.
02:02Les Besson qui a multiplié les rendez-vous, grands entretiens.
02:05Qu'est-ce que vous partagez avec les lecteurs ?
02:08Toujours un moment d'intimité parce qu'au fait, on se rend compte que les livres tendent un miroir.
02:13C'est qu'au fond, on écrit une histoire et les gens reconnaissent un peu de même.
02:16Et donc ils viennent dire ce qui les a émus, touchés dans un livre.
02:19Et ils commencent à livrer un peu d'eux.
02:21C'est ça qui est beau et touchant parce que tout d'un coup, il y a une intimité qui se fabrique entre nous.
02:25Oui, mais parce que je pense que là, en l'occurrence, oui, c'en est un.
02:30La culpabilité, c'est un fardeau.
02:32Le regret, non, parce qu'au fond, encore une fois, il y a le souvenir de ce qui fut et qui était joli et joyeux.
02:38Donc ça, ça va.
02:39Mais la culpabilité, oui, l'idée de se dire peut-être que je n'ai pas fait ce qu'il fallait, peut-être que j'aurais dû faire autrement.
02:46Ça, c'est quelque chose qui vous hante, qui vient vous...
02:48Je voulais rendre hommage à un disparu, à mon premier disparu.
02:52Dieu sait qu'il y en a eu beaucoup dans ma vie.
02:53Et j'avais envie de dire ce que c'était de perdre quelqu'un à un âge où on pense qu'on ne va perdre personne.
02:59Dire comment tout d'un coup l'âge des possibles se referme.
03:02Comment la jeunesse, qui est le temps de l'insouciance, devient tout d'un coup un temps dangereux.
03:06Et c'est ça que raconte un soir d'été.
03:07Mais c'est surtout une façon de rendre présent quelqu'un qui n'est plus là.
03:12Est-ce que ce livre connaît un très grand succès ?
03:14Donc voilà, ça veut dire que les gens s'y sont reconnus et s'y sont plus.
03:18Il faut dire que c'est aussi un hommage aux années 80, donc il y a des gens qui ont reconnu des références culturelles de cette époque-là.
03:24Et voilà, après le livre vit sa vie et moi je vais continuer d'en écrire d'autres.
03:29Encore rongé par cette insouciance des 20 ans, dont il rappelle que c'était un moment charmant, léger, insouciant et épouvantable.
03:38Alors cela nous amène finalement vers Philippe Janeda, qui était encore présent en octobre sur la liste des Goncourts, avec un huitième ouvrage, qui a pour titre La désinvolture est une bien belle chose.
03:50Janeda qui écrit l'oreille collée au bistrot, petit florilège de ses parenthèses de vie, il adore les parenthèses, dès qu'il nous aura rendu le micro.
03:58Pour vous caractériser pendant ces sept premiers livres, quel est le personnage ? Il a l'air un peu fragile quand même.
04:04Alors il a l'air à la fois fragile et solide, je suis costaud, c'est quelqu'un qui est plein de bonne volonté, alors c'est une version de moi, une version simplifiée de moi,
04:14mais quelqu'un qui est plein de bonne volonté, plein d'empathie, gentil je crois, et à qui il arrive tout un tas de problèmes, sans aller jusqu'à catastrophe, mais de mésaventures,
04:26qui n'a pas beaucoup de chance et qui est surtout un peu naïf.
04:28Simon disait pour faire un bon maigret, un bon roman policier, il ne faut pas plus de 4 ou 5 personnages, et il faut que la fiction soit plus simple que la réalité.
04:37Moi dans tous mes livres que j'écris, il y a des dizaines de personnages qui s'entremêlent, et c'est loin d'être simple, on me reproche parfois trop de détails, de digressions, d'à côté, etc.
04:47Vous aimez les parenthèses ?
04:49J'aime bien les parenthèses, oui.
04:50Donc moi pour écrire, la fiction ne m'intéresse pas.
04:53En tant que lecteur, beaucoup, j'en lis plein, je lis plein de romans policiers, c'est toujours de la fiction.
04:57Puis j'en ai une question simplement, comment écrivez-vous dans votre livre, vous parlez de la désinvolture ?
05:03Alors la désinvolture, rien n'est plus utile pour moi.
05:07Alors ça dépend l'étymologique, enfin le sens qu'on lui donne.
05:11Certaines personnes le donnent en sens négatif, c'est-à-dire un peu le j'manfoutisme, ça vient du latin, de l'italien je veux dire.
05:16Involto en italien, ça signifie enveloppé, ficelé, enroulé, comme les involtini qui sont les petits, du fromage avec du jambon autour.
05:26Et donc désinvolto c'est ce qui n'est pas ligoté, ce qui n'est pas ficelé, ce qui n'est pas attaché.
05:31Et moi c'est une de mes quêtes dans la vie, j'essaye de me défaire le plus possible de liens, d'attaches, de responsabilités, de contraintes.
05:40On ne peut y arriver que très brièvement, mais les jeunes moineaux dont je parle dans mon livre ont vécu deux ans de désinvolture et après ça s'est retourné contre eux.
05:52Moi pendant que j'écris le livre, je fais un tour de France tout seul en voiture, donc le narrateur raconte ça, sans téléphone portable, sans rien, sans aucune attache et sans rien à faire dans les villes que je parcours.
06:05Je l'ai fait en 24 jours, en 24 étapes autour de la France par les bords. J'ai vécu 24 jours de désinvolture absolue.
06:11Un autre gars un peu désinvolte, on pense au Ligérien d'origine, Bruno Gassio, maître des guignols, qui signe à côté d'une pointure du Polar.
06:21Et ça lui fait bizarre, parce qu'il en écrit aussi. Alors Gassio se confie sur sa nouvelle vie.
06:26Chez Norek, il est fort, il est balèze, il écrit bien, il connaît le sujet, alors que moi non.
06:31Mais je connais mieux le sujet des guignols que lui, donc j'écris aussi sur mes guignols.
06:34Bonsoir et tout.
06:35Mais ma nouvelle vie, j'ai une nouvelle vie depuis quelques temps, qui est d'écrire des romans et des polars.
06:44Parce que j'ai fait un Master 2 de littérature, et que quand j'ai fait ce Master 2, à 60 ans,
06:50une des docteurs en littérature qui s'occupait de ce mémoire et tout ça, m'a dit
06:55« J'ai jamais écrit un livre parce que j'ai pas d'idées. »
06:57Et je lui avais dit « On écrit pas avec des idées, on écrit avec des envies. »
07:00Elle m'a dit « Je te crois pas, c'est pas vrai. »
07:01Alors je lui ai répondu « Je t'envoie deux pages dans deux heures. »
07:08Elle m'a dit « Sur quel thème ? »
07:09Je lui ai dit « J'en sais rien. Écrire, c'est écrire. »
07:11Donc je vais écrire et je sais pas ce que ce sera.
07:13Et bien les deux pages que je lui ai envoyées sont les deux premières pages de ce livre-là.
07:19Et depuis, il y en a eu trois autres.
07:22Il y a eu des tomes derrière qui se sont succédés.
07:24Donc du coup, j'ai changé mon fusil d'épaule et j'adore écrire des polars qui sont plus des romans noirs.
07:34Et aujourd'hui, je dédicace des bouquins à côté de Norek, qui est quand même un maître en la matière.
07:39Et je suis très intimidé.
07:41Et si je trouve ça vachement bien, j'espère qu'on pourra parler un petit peu.
07:44Mais il y a une file d'attente de ouf pour lui.
07:47Et avant de quitter Bruno Gassiot, ce petit rappel.
07:51Il a écrit la préface de l'un des numéros de Gaga de Saint-Etienne.
07:55Je dis ça, mais oui, je sais que vous l'avez lu, puisque vous avez fait une super préface qui a été...
07:59Merci beaucoup, en tout cas.
08:02Et quelque part, nous, on a un travail qui a été un peu parallèle avec les livres Gaga de Saint-Etienne,
08:07dans un sens où nous, on a voulu vulgariser l'histoire en le faisant par l'humour.
08:13Gassiot a fait un travail parallèle avec la politique.
08:15Grande fierté d'avoir Bruno Gassiot, ça, vraiment, c'est chouette.
08:20D'ailleurs, ce n'est pas un peu ironique pour un Stéphanois de s'être fait connaître grâce à une spécialité lyonnaise, le guignol.
08:28Saint-Etienne, c'est un petit raison.
08:30Parce que par A plus B, on connaît tous quelqu'un qui connaît quelqu'un.
08:34J'ai croisé Amélie Nothomb.
08:37Rien en foutre.
08:38Eh bien, rien en foutre.
08:41C'est aussi une femme, hein ?
08:43Non, non, mais j'ai...
08:44J'ai toujours une réticence sur l'écriture industrielle.
08:50J'ai fait les guignols pendant 17 ans, personnellement.
08:55C'est une émission qui a duré 30 ans et c'était de l'écriture industrielle.
08:59Et maintenant, rencontre avec Norek, le maître du polar.
09:03Pourquoi ? Il nous explique.
09:04Alors, moi, j'écris du polar parce que ça vient des relations sociales, ça vient de mon travail de policier.
09:17Et dans le roman policier, le malheur, il tombe sur tout le monde, quelle que soit la classe, quelle que soit la couleur, quelle que soit la religion, quel que soit l'âge, quel que soit le genre.
09:24Et donc, ça parle de nous, ça parle d'absolument tout le monde.
09:28S'il y a bien vraiment quelque chose qui ne fait aucune différence avec tous les humains, c'est la violence et c'est la mort.
09:37Donc moi, dans mon travail de policier, ça m'a permis d'aller voir toutes les classes sociales et d'aller discuter avec tout le monde et de rencontrer tout le monde.
09:43Et dans le roman policier, ça parle à tout le monde parce que justement, ça touche tout le monde.
09:46Donc le roman policier, c'est vraiment le roman le plus ancré dans l'actualité.
09:51J'ai tendance à dire que les romans policiers sont des livres d'histoire en avance, en fin de compte.
09:55Alors le dernier, c'est l'histoire de la Russie qui va attaquer l'Infaland en 1939.
10:00C'est l'histoire d'une guerre de 105 jours qui a été complètement oubliée des manuels scolaires et de l'histoire.
10:06Mais le sujet qui est derrière, c'est si jamais un jour on retombe dans l'engrenage d'une guerre, comment elle va se dérouler ?
10:13Ça commence comment la guerre ? Ça commence comment le chaos ?
10:16Et sur une planète où il y a une cinquantaine de pays qui sont en guerre, une cinquantaine d'étincelles qui attendent qu'un embrasement,
10:24ce livre-là, c'est un appel au pacifisme et c'est aussi un rappel pour dire que l'Europe doit être force de diplomatie
10:31et certainement pas force de vat en guerre ou de force martiale.
10:37Évitez à tout prix de mettre le doigt dans l'engrenage des guerres parce qu'on sait jamais comment ça commence,
10:41on sait jamais à quelle rapidité ça se propage et les militaires disent toujours la guerre, il faut toujours un premier mort pour y croire
10:48parce que justement on a toujours l'impression que ce sera demain, que ce sera demain, qu'on peut la repousser, qu'on peut la repousser
10:53mais le jour où ça nous tombe dessus, on sait jamais à quelle vitesse ça va partir.
10:55L'histoire elle est dans les livres, mais ce qu'elle raconte après, on peut échanger dessus, il reste beaucoup à dire.
11:03Moi j'utilise vraiment les polars comme un alibi, j'ai toujours un sujet méta qui va sortir justement du polar
11:08et tout le polar est dans le livre, mais le sujet du livre, le combat du livre,
11:13c'est à partir de là, une fois que le livre est terminé, qu'on peut commencer à en parler avec les lecteurs et les lectrices.
11:20Je ne peux pas parler du livre, ou en tout cas du sujet méta, tant que le livre n'a pas été lu.
11:24Donc c'est pour ça que ce moment d'échange, ce moment de rencontre, il est utile, il est agréable
11:27parce qu'on peut déborder de l'histoire du livre et parler de ce qu'il y a derrière, de ce qu'il y a entre les lignes.
11:34Norek qui a été pris, Renaudo Prigiono, qui synthétise vite, qui explique avec clarté
11:39et dans ce dernier roman, on ne peut pas ne pas entendre la guerre en Ukraine, le sous-texte sans doute.
11:45On fait une petite pause, on quittons le grand chapiteau pour le Magic Mirror
11:48et cette rencontre entre une graffeuse et le dessinateur de Jones.
11:59Nouveaux albums de 13, qui pour toute une génération sont très attendus.
12:04Les éditeurs de la baie des cultes ont confié à Olivier Taduc le personnage du capitaine Jones,
12:10un personnage culte, ici très politique, il est loin de l'Egérie de la Saoule, Whitney Houston.
12:16Il nous explique comment et pourquoi.
12:19Et voilà.
12:22Jones a été dessiné sous les traits de Whitney Houston.
12:25Est-ce que vous pensez que c'était une image juste pour cette lieutenant américaine ?
12:30Je pense qu'il faut partir de quelque chose et se l'approprier.
12:33Moi j'ai du mal avec ces personnages qui ressemblent trop à leur influence,
12:38c'est-à-dire à une actrice.
12:41Parce qu'à chaque fois que je vais feuilleter, je vais me dire
12:43« Ah, le dessinateur l'a réussi » ou alors « Le dessinateur l'a raté ».
12:47Je préfère que le dessinateur l'approprie.
12:51En tout cas, c'était mon désir à moi, de me l'approprier de Jones.
12:56Ne pas forcément me référer à Whitney Houston.
13:02Parce qu'on aurait pu croire que je la ratais par moments.
13:07Au moins là, on ne peut pas me le reprocher.
13:09Quel plaisir vous avez à dessiner de Jones.
13:13Quel plaisir !
13:15Déjà le plaisir de dessiner une jolie fille.
13:17Ça c'est énorme.
13:19Et puis surtout, de se frotter à l'univers de très grands auteurs
13:23comme Jean Van Amme et William Vence.
13:27Ça c'est un grand plaisir aussi.
13:29Le tome 11.
13:30Et comme ça s'était bien passé, ils se sont dit
13:36« C'est quelqu'un de confiance, on peut lui confier d'autres choses. »
13:41Donc là, ça permet de raconter une histoire un petit peu plus étonnée.
13:45Et dans ce Jones, on découvre tout un contexte politique
13:47pas forcément présent jusqu'ici dans 13.
13:50Qu'est-ce que ça induit dans votre manière d'aborder le dessinateur ?
13:55Ce qui est bien, c'est que le scénariste a écrit une histoire
13:59qui se rapproche d'événements historiques
14:02qui se sont passés réellement dans les années,
14:05fin des années 60, début des années 70
14:07avec la prise de l'île d'Alcatraz par les Amérindiens.
14:14Et ça, ils l'ont gardé d'ailleurs sur une période de deux ans, je crois.
14:20Donc ça, c'est assez étonnant.
14:23Et je trouve qu'il a été assez malin, le scénariste là-dessus,
14:26d'utiliser cet événement pour en faire, on va dire, une aventure politique.
14:33Parce que c'est le début de la réclamation des droits des Indiens
14:39et puis des Noirs, des Afro-Américains aussi.
14:44Donc c'est ancré dans un contexte politique très fort.
14:47En tout cas, plus politique dans cette série-là que dans 13 au départ.
14:53Non, là, c'est plus lié, on va dire, à l'attentat qui a eu lieu contre Kennedy.
15:00Alors que là, c'est plutôt les droits sociaux, la revendication des droits sociaux.
15:04Et après, les dessins de Théduc très accessibles au public,
15:07nous ferons de nouveau une pause ici au Magic Mirror.
15:10Avant, les échanges que vous attendez tous avec Mélissa D'Acosta.
15:16Mais ce sera dans un prochain épisode.
15:17Nous voici donc de retour pour la fête du livre.
15:38Près de 200 auteurs étaient présents, évidemment des auteurs pour la jeunesse,
15:41qui donnent toute la place à des histoires imaginées, des mondes illustrés.
15:46On plonge quelques instants dans ce bonheur absolu de découvrir et d'ouvrir grand les yeux.
16:05Et qui donne mieux qu'est la épître pour poursuivre cette envie d'imagination.
16:11Et la épître qui sont sortis de leur enfance pour peindre partout dans le monde,
16:14c'est géant de papier inspiré par l'auteur pour enfants, François Place.
16:19Leur dernier ouvrage, c'est Klaxonné.
16:21Une peut-être définition se trouve page 210.
16:24Et ce dimanche matin-là, Klaxonné a fait du bruit.
16:28Un livre qu'il signe à tour de bras, en duo, jusqu'à ne plus avoir un seul livre, ce dimanche matin.
16:34Échange avec le public, il est suivi de mur en mur depuis des années.
16:39Le premier collage, c'était soit la gare, soit la place Albert Thomas.
16:43Je ne me demande pas si ce n'était pas Albert Thomas le premier.
16:46Et le deuxième a été filmé par cette dame, ici même.
16:49Oui.
16:50En genre, dans l'ouest, ça peut être à 2000.
16:52Oui, il y en a l'autre.
16:53Et Pitre nous fera aussi le commentaire de quelques-unes des pages de Klaxonné qui démontrent leur qualité de dessin.
17:02Tu as des anamorphoses de bidons, par exemple, de bidons d'huile.
17:07Puis après, tu as un bidon qui flotte ici avec un petit sac de vestibule.
17:10Oui, ça va bien.
17:12Puis du coup, ça passe sur un...
17:13Ça y est, on a fini les livres.
17:15Là, tu es dans une grande série de cailloux.
17:17Donc, on va s'arrêter là.
17:20De pierres sans dédié de peinture.
17:23Encore des pierres.
17:26Et en fait, tu as des blagues où on jette de l'ombre sur nos galeristes.
17:29Merci, bonne journée.
17:29Ciao.
17:30La pub du savon Tachonveille.
17:34Bien sûr, les gâteaux d'anniversaire.
17:38Je dirais que c'est un nouveau livre rétrospectif de nos sept dernières années de travail.
17:45et qu'il y a des connexions avec ce qui a été fait dans le passé et ce qui sera fait dans le futur.
17:51Il y a même des choses qu'on n'a pas encore faites qui sont dans ce livre.
17:54Il a épitre toujours en légèreté, en joyeuseté.
17:58Peut-être des mots qu'on peut retenir autour de Pierre Gagnère, soucieux d'être bien compris.
18:03Extrait d'une rencontre avec le chef étoilé, invité d'honneur de la fête du livre, aussi furtif qu'une étoile.
18:09Juste en un, d'abord un, d'abord un, quel bonheur d'être à Saint-Étienne, d'abord un.
18:15Applaudissements
18:17Tu vas essayer d'en faire autre chose, de se fédier,
18:23et tu vas essayer d'en faire quelque chose qui t'amène vers les autres, qui te relie aux autres.
18:31Et donc, c'est, j'ai compris qu'on pouvait aimer les gens à travers la nourriture.
18:40Voilà, c'était le, c'est un, c'est toujours le créneau de mon travail, ça peut changer.
18:45Moi, la technique et je préfère toujours l'homme à la carotte.
18:50Voilà.
18:51Donc, l'émotion, c'est ce qu'on produit dans le quotidien avec les équipes,
18:56et puis bien sûr, qui se traduit dans l'assiette.
19:00Être honnête, être, pas se la raconter.
19:03Et puis, savoir ce que, moi, il y a des choses que je ne peux pas faire, que je ne sais pas faire.
19:07Donc, je connais mes limites.
19:08Donc, c'est un peu plus structuré.
19:12Mon énergie est ailleurs, elle est construite différemment.
19:18Mais j'aime bien ces moments de très joli, s'il faut.
19:23Il y a un truc qui m'est... ça m'échappe, en fait.
19:26Ça m'échappe.
19:27Et je pense que tous les gens qui créent quelque chose, peuvent à peu près dire même.
19:31Peu à peu près dire même chose.
19:32Pierre Gagnère, qui aime raconter sa vie, cet espace en cuisine.
19:37Aujourd'hui, très médiatisé, après des années de silence qui étaient lourds.
19:41Alors, on profite de ses confidences.
19:43Et on continue cette fête du livre, qui est aussi traversée par ce que vit notre société aujourd'hui.
19:48Petite fille, imputabilité, adolescente, permutation, jeune fille, chloroformisation mère, iridescence, fat, se rambiner.
19:59Le débat MeToo, il était présent.
20:01Un débat sur les violences commises par les réalisateurs sur de jeunes actrices.
20:05Isilde Lebesco, la sœur de Maïwen, qui est comédienne et réalisatrice, dénonce Benoît Jaco d'en dire vrai.
20:12Paru en 2024, c'est un livre porté sur la scène du Magic Mirror par la danseuse stéphanoise Pauline Bayard,
20:18qui ne dansera pas et ne s'est pas sans provoquer une émotion.
20:21C'est la comédienne, réalisatrice et romancière parisienne.
20:23J'avais 16 ans lorsque je me suis retrouvée face à Benoît Jaco pour la première fois dans un café.
20:31Je ne me souviens pas comment notre relation a évolué, mais sa promesse de ne jamais me toucher est tombée aux oubliettes.
20:40C'était très, assez monstrueux ou inconsidéré pour la vie des femmes et des enfants aussi, pour tout ce qui est les gens plus faibles,
20:50à quel point la domination et le pouvoir écrasent les autres.
20:57Donc ça, c'était important pour moi de simplifier le parcours, le processus,
21:05pour qu'on comprenne qu'il n'est pas si terrible que ça, dans le sens où c'est très normalisé, en fait, ses comportements et l'abus de pouvoir.
21:15Ça s'est vraiment opposé à moi après que j'ai été agressée dans un train.
21:22J'ai été tellement choquée que je me suis mise à écrire et par contre...
21:27Je trouve qu'elle a très bien répondu, Pauline, en disant qu'elle s'est laissée traversée par les mots
21:31et c'est une forme de danse.
21:34Finalement, son corps était très... il dégageait beaucoup de choses.
21:40On sentait que les mots n'étaient pas là, il était dans tout le corps.
21:45J'ai été touchée, en fait. J'ai réentendu et redécouvert certaines phrases du texte.
21:49Je crois que la puissance de ce texte-là, le fait qu'Isile Lebesco soit présente,
21:55le fait que ce texte me bouleverse à ce point-là,
22:00aussi dans ma vie de jeune femme, dans toutes les résonances qu'elles peuvent avoir
22:05dans ce que j'ai pu traverser, dans ce que des amis ont traversé,
22:08dans ce que j'ai entendu, dans ce que j'ai lu, dans ce qui existe tellement de façon énorme
22:14à l'échelle du système, ça impliquait ça, ce texte-là.
22:22Le mouvement de la parole existe.
22:24J'avais besoin d'être connectée qu'à cette parole-là.
22:29Et donc d'enlever les gestes visibles pour vraiment ressentir encore plus à l'intérieur de moi
22:37le mouvement réel des mots qui sortent de moi
22:43et du texte qui rentre à l'intérieur de moi et qui ressort.
22:46Je pense que c'est le seul contexte où le mouvement devait s'abstenir.
22:56On rencontre aussi Yanis à l'occasion de cette fête du livre, il est stéphanois.
23:00Il s'est appelé Slimy pendant quelques temps avec une voix qu'il a portée à Bourges, à Paris,
23:06avant qu'il ne choisisse une transition de genre pour être en adéquation avec son identité.
23:12On l'avait rencontré, il n'avait pas 20 ans, et surprise, ici,
23:16voici son témoignage.
23:18J'en parle dans le livre aussi, mon parcours en personne trans.
23:23C'est ça aussi, ce n'est pas le fait de devenir quelque chose.
23:27C'est pour ça que je parle de le titre s'appelle Révéler mes visages.
23:33En soi, moi, je l'ai aussi beaucoup meublé autour de ma transidentité en me cachant
23:37parce que j'avais peur aussi du regard des autres
23:40et aussi peur de devoir affronter ça dans la société.
23:44Donc j'ai dû me protéger.
23:47Mais je l'ai toujours été, en fait.
23:49Et ça, je le raconte dans le livre, dans mon enfance, dans la relation avec ma mère,
23:53de manière un peu plus approfondie.
23:56Et je pense que la musique, elle m'a aussi beaucoup protégée.
23:59Elle m'a permis de me retrouver et de raconter des histoires autrement.
24:05Oui, parce que la musique, on avait l'impression que c'était...
24:07Ah, mais c'est ma vie, la musique !
24:09Et j'en fais, j'en ai toujours fait.
24:11J'en fais dans d'autres milieux aussi, plus alternatives, dans des clubs à Paris.
24:16Et je prends énormément de plaisir aussi à découvrir des espaces,
24:20à reconstruire une famille artistique parce que j'ai tout de suite été chez Warner,
24:27dans des grosses boîtes, en fait.
24:30Mais je viens d'un milieu où j'ai fait les choses très à la maison,
24:35enfin, tu l'as vu, quand c'était dans le studio de FID à Saint-Étienne.
24:39Il y a eu aussi les petits concerts dans les bars,
24:42quand on était sur la péniche à Lyon, que tu m'avais suivi.
24:46Ça, c'était incroyable.
24:48Mais voilà, j'ai fait...
24:50Là, je reviens à des choses aussi où je me permets
24:53d'aller dans des espaces plus alternatifs,
24:56de travailler dans la performance.
24:58J'étais à la Biennale de Venise, là, il y a quelques semaines.
25:02Alors, Yanis, qui a eu envie de sortir ce livre,
25:05« Révéler mes visages », en co-écriture avec Tal Madesta,
25:09qui a écrit aussi sur le sujet.
25:11Pourquoi un livre, alors que tu es une artiste de scène
25:16et que tes chansons t'ont porté auprès du public ?
25:20Je pense qu'un livre, c'est un format intéressant qui se transmet.
25:24Et je trouve que nos histoires manquent aussi dans la littérature.
25:27Donc, pour moi, c'était important de le faire d'une manière un peu plus vaste,
25:32où je puisse prendre le temps de raconter plus profondément
25:35et de manière plus brute.
25:36Dans la musique, c'est beaucoup plus imagé
25:39et je n'ai pas forcément envie de parler tout le temps de ça.
25:42Donc, là, je prépare un nouvel EP
25:45que je vais enregistrer à Marseille à partir de lundi.
25:50Et ça parle d'autres choses.
25:51C'est important pour moi d'avoir d'autres espaces aussi.
25:54Yannis Lémy qui a multiplié les allers-retours sur ce qu'il était avant ce livre.
25:59Un autre tourbillon de la vie.
26:02C'est le dernier livre de Mélissa D'Acosta mis en mots et en musique
26:05ici au Magic Mirror.
26:07C'est d'abord la fête, brillante, sonore, les années 80.
26:19Avant l'accident, la colonne brisée et le fauteuil.
26:23Et une vie qui se raconte ici, sous le Magic Mirror.
26:27Dans cet hôpital, personne ne sait que François a loué un camion de déménagement
26:31pour le mèqueur prochain.
26:33Il a déjà fait ses cartons.
26:34Que dans six jours, très exactement, nous sommes censés emménager dans un deux-pièces parisien.
26:39Mélissa D'Acosta, c'est une incroyable auteure.
26:41Elle est au top des ventes.
26:44Et avec elle, nous avons passé des heures
26:46au bord de la foule qui l'entoure et qui attend son tour.
26:48À l'occasion de chaque rencontre, elle donne un mot, un échange.
26:53Et à chaque fois, Mélissa revient des autres,
26:55comme elle le titre dans un de ses romans.
26:57Elle revient et semble retenir tout.
27:00Je retiens leurs merci qui pleuvent,
27:06toutes les émotions dont ils me parlent.
27:09J'ai eu des mots très très forts aussi de gens qui m'ont dit
27:11« J'étais un moment terrible de ma vie.
27:14Ce roman-là de vous m'a guéri, m'a fait remonter la bande. »
27:18Voilà, des choses très fortes.
27:19Pourquoi écrivez-vous ?
27:21D'abord, j'écris pour moi,
27:24pour le plaisir que ça me procure
27:26d'enfiler un costume et de vivre mille autres vies.
27:30Et puis maintenant, évidemment,
27:31maintenant que je vais à la rencontre de mes lecteurs
27:33et que je vois tout ce que ça peut produire, la littérature,
27:35j'écris aussi pour parler des gens,
27:39pour parler de leur vie,
27:40pour parler de toutes les épreuves qui surmontent au quotidien.
27:44Mélissa D'Acosta qui se documente beaucoup dans ses livres.
27:46Alors, comment écrit-on à partir de ces temps de documentation ?
27:51Vous qui n'aimez pas les choses, polissez.
27:53Complètement.
27:54J'ai gardé une écriture qui est assez instinctive,
27:59assez à l'intuition.
28:01Je n'ai pas de plan très précis.
28:03J'ai une vague idée d'une trajectoire à emprunter.
28:07Et en général, mon travail de documentation,
28:09il est entremêlé à mon travail d'écriture.
28:12C'est-à-dire que je ne me dis pas,
28:14je vais me documenter pendant deux mois,
28:16puis je vais écrire.
28:17Je commence à écrire et au fil des pages,
28:19je m'aperçois de tout ce dont j'ai besoin en documentation.
28:22Et je mêle ces deux aspects.
28:23La documentation, c'est vraiment une façon d'être absolument juste,
28:28précise sur les sujets que je traite,
28:31d'en tenir debout.
28:32Je m'attèle à la paraplégie et à son quotidien.
28:34Et donc, la documentation était absolument indispensable
28:38pour être vraiment dans la précision la plus pure.
28:44Mélissa Dacosta, qui a fait un marathon de signature.
28:48On a évidemment une question.
28:49Comment est-ce que vous vous ressourcez après une journée comme ça ?
28:52C'est énorme.
28:53Oui, c'est énorme, des journées comme ça.
28:56Là, déjà, j'ai très envie d'écrire.
28:58Alors qu'à mon avis, je vais m'asseoir dans le train
29:00et je vais tomber de fatigue.
29:01Mais je crois que l'écriture me ressource vraiment.
29:05Pour moi, ce n'est pas quelque chose qui épuise,
29:06mais c'est quelque chose qui me nourrit,
29:08qui me redonne un grand souffle et beaucoup d'énergie.
29:12Donc, l'écriture, retrouver mes deux garçons, mon conjoint,
29:16prendre du temps auprès des siens.
29:18Et puis, mine de rien, c'est épuisant les dédicaces,
29:21mais je trouve que ça nourrit énormément et ça donne la pêche.
29:25Je ne m'épuiserai pas par l'écriture,
29:27pas par les rencontres, la promotion.
29:29Tout cet univers autour, c'est un risque de m'épuiser.
29:34Donc, il faudra que j'apprenne à lever le pied et à dire stop.
29:38Mais l'écriture en tant que telle, je ne pense pas qu'elle m'épuisera.
29:41Au contraire, comme je l'utilisais tout à l'heure,
29:44ça me donne de l'énergie.
29:45En fait, c'est vraiment une façon de retourner dans ma bulle,
29:48dans mon petit monde secret à moi.
29:50Personne d'autre le partage avec toi ?
29:53Si, parce que là, j'ai mon conjoint qui lit au fur et à mesure,
29:57ma meilleure amie et mon éditrice.
29:58Donc, on est trois, on est quatre dans cette bulle.
30:01Voilà, une auteure très surprenante.
30:03La bulle à D'Acosta, qu'elle a bien voulu partager avec nous,
30:06avec vous surtout.
30:08Une autre femme délicieuse, c'est Maïlis de Keranguel,
30:11qui aussi est allée réparer les vivants.
30:14Et avec son dernier roman, Le jour de ressac,
30:16elle répare le passé ou le souvenir.
30:18Elle fait entendre la voix du Havre,
30:20cette ville dont elle fait presque un personnage.
30:22Elle la connaît bien, elle y a vécu.
30:24Et on va parler de cette voix double,
30:26qu'elle fait entendre, elle qui adore écrire sur la voix,
30:29sur les voix.
30:30Elle nous explique pourquoi et surtout comment elle écrit.
30:35Écrire, en tout cas, ce jour de ressac,
30:37relève d'un défi littéraire,
30:39mais qui colle au défi que cette femme se donne,
30:43qui est peut-être de retrouver son passé.
30:48Vous parlez beaucoup d'endurance.
30:50La voix de cette femme,
30:51enfin, moi, celle que j'entends dans ma tête,
30:53dans ce livre,
30:54elle est rapide.
30:57C'est comme si elle jetait des coups d'œil de partout.
31:00Et c'est des morceaux de phrases,
31:01c'est des respirations coupées.
31:03C'est vrai ?
31:05Oui, alors, ça, c'est...
31:07C'était, par exemple, un défi
31:09d'être dans la tête de cette femme.
31:14Et sur le plan, justement, de la phrase,
31:16c'est-à-dire sur le plan d'un rapport au langage,
31:19d'un rapport à la voix,
31:21d'un rapport à la cadence,
31:22au rythme de la phrase,
31:24qu'est-ce que c'est que de se mettre
31:26dans le cadre optique,
31:28dans la psyché
31:29et dans la voix physique,
31:31dans la respiration presque d'une femme ?
31:34Ça, ça peut aussi être une forme de défi,
31:38comme vous dites.
31:40Vous êtes intéressée à la santé,
31:43à l'architecture,
31:44à la peinture.
31:45Qu'est-ce que vous n'avez pas encore fait ?
31:47En fait, les personnes disent
31:50« Bon, mais alors,
31:51quand est-ce qu'elle va faire
31:52les cordonniers, etc. ? »
31:54En fait...
31:55Les cordonniers de Caïdac ?
31:57Pourquoi pas ?
32:00Pourquoi pas, ce serait pas mal.
32:01Ce serait pas mal.
32:01Non, mais j'ai un tropisme
32:05pour une littérature
32:09qui est une littérature
32:11quand même de l'action.
32:13Même si ce dernier livre,
32:14Jour de Ressac,
32:15est un livre un peu plus basse tension.
32:18Dans mes livres,
32:19il y a beaucoup d'actions.
32:20On fait des choses.
32:21On fait des choses.
32:22On accomplit des choses.
32:24Il y a la question du faire,
32:25un peu, qui est au cœur du texte.
32:29Et pour moi,
32:30ça interroge immédiatement
32:33la question du métier,
32:34mais envisagé par la pratique,
32:38par les gestes,
32:39par les matériaux,
32:42par les savoirs.
32:44Ce qui me permet aussi
32:45d'aller,
32:46de m'avancer vers des zones,
32:49des continents lexicaux
32:51que je connaîtrais pas sinon,
32:54vous voyez,
32:54dans la mesure où
32:55chaque métier,
32:58chaque pratique
33:00apporte son lot
33:02de vocabulaire spécialisé.
33:09Ça, je trouve que c'est intéressant.
33:12Après, dans ce livre,
33:14l'intérêt,
33:15il est disséminé
33:16pour tout,
33:18que ce soit l'escrime,
33:23la médecine légale,
33:25l'imprimerie,
33:26enfin, plutôt la façon
33:27de faire
33:28de la petite imprimerie,
33:30du bilboquet
33:31ou le travail
33:34d'une levée de corps
33:35pour la police.
33:36Vous voyez,
33:37c'est une façon
33:37de me pencher vraiment
33:39sur tous ces métiers
33:41avec une égale
33:42attention
33:44et j'espère
33:44une égale loyauté.
33:46C'est-à-dire,
33:46je regarde bien,
33:48j'aime que ce soit précis
33:50et j'aime en parler
33:53avec un vocabulaire
33:54qui fait résonner ce monde,
33:59en fait,
34:00dans la mesure où
34:01le langage fera résonner ça.
34:04C'est assez étrange.
34:06Merci beaucoup.
34:07Merci.
34:08Merci à vous.
34:08Voilà un grand merci
34:10à Maïlis de Caranguel
34:11qui, en parlant du langage
34:13qui fait résonner des mondes,
34:14des métiers,
34:15des humains,
34:15nous donne peut-être
34:16une définition
34:17de ce qu'est la fête du livre,
34:19de ce qu'est un livre en général.
34:21Son objectif,
34:22faire résonner
34:22et entendre
34:23des mondes.
34:25Et il en avait encore beaucoup
34:26dans cette fête du livre 2024,
34:28des mondes
34:28d'auteurs
34:29pour enfants,
34:29pour adultes,
34:30les 20 ans de Jargy,
34:32la maison d'édition stéphanoise
34:33et sa flopée
34:34d'auteurs bénétistes,
34:35pas tous stéphanois,
34:37mais beaucoup.
34:37Il s'est exposé à Jaurès
34:39et sous un chapiteau de Dorian
34:40un peu sous-fréquenté quand même.
34:43Voilà une fête du livre 2024
34:44qui a réuni
34:45un peu moins de 200 auteurs.
34:46Rendez-vous en deux côtés saines.
34:48Mais la parole des uns
34:49et des autres
34:50méritait cet espace.
34:52Et donc,
34:52on se retrouve bientôt ici
34:53sur TL7
34:54dans Côté Saines.
34:55Avance-la,
34:56lisez,
34:56discutez,
34:57partagez.
34:58On se quitte.
34:59A très vite.
34:59Portez-vous bien.
35:00Bye.

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