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Tout est parti de la fermeture de la MC93 pour travaux et d’une invitation de sa nouvelle directrice à penser – ou à peupler - cette fermeture provisoire. À quoi l’écrivain Daniel Conrod a répondu avec une proposition concrète : et si la construction de liens solides et authentiques entre un théâtre et les habitants d’un territoire passait par le renforcement des liens entre ce théâtre et celles et ceux qui comptent parmi les plus proches des habitants, les acteurs du champ social. Ainsi est née la dramaturgie des mutations, un composite de rencontres, d’immersions plus ou moins longues, d’ateliers d’écriture, de lectures publiques, de performances et de banquets poétiques dans les différents quartiers de Bobigny. Tout au long de cette résidence, l’auteur a invité le photographe et vidéaste Vincent Muteau à œuvrer à ses côtés à l’élaboration d’un poème social et littéraire en acte, entrelaçant le texte tant écrit que performé (les discours en tout premier lieu), l’image fixe et la vidéo.

Avec les portraits sautés, le photographe donne à voir, sur fond d’individualisation du rapport au travail et dans leur environnement professionnel ou social, des individus puissamment vivants, passés de l’ombre à la lumière, débarrassés des conventions iconographiques, soulevés par l’énergie du rebond et l’état de joie qu’il provoque, à la fois confiants et sans illusions quant à l’état des choses. Les voilà donc entrés dans le théâtre par la grande porte. Ils en sont les alliés substantiels, comme le sont les artistes, mais d’une autre façon. Avec eux, à leurs côtés ou dans leur sillage, les gens, des gens de toutes appartenances, filmés au ralenti dans Le Grand saut et figurant des petits peuples éphémères ou peuples-lucioles, comme autant de possibilités d’autre chose.

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