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00:00Il est bientôt 10h15 sur Europe 1, vous écoutez Culture Média jusqu'à 11h avec Jean-Pierre Foucault.
00:06Sébastien Bordena vient de nous rejoindre. Bonjour Sébastien.
00:08Bonjour Jean-Pierre, bonjour à tous. Je suis ravi d'être là, j'ai 8 ans.
00:11Oui, vous avez 8 ans.
00:13C'est bien, on sait pourquoi. Vous allez nous voir les BD dans un instant, mais je sais pourquoi vous avez 8 ans.
00:17Je suis quand même écouté ce matin, une artiste exceptionnelle, écoutée plutôt plus de 60 ans de carrière,
00:2340 millions de disques vendus, 44 albums, plus de 15 spectacles.
00:28Elle est depuis juillet dernier commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres,
00:31et comme elle ne fait jamais les choses à moitié, c'est le 25 mai prochain au Palais des Congrès de Paris
00:35qu'elle fêtera ses 50 ans de scène lors de deux représentations exceptionnelles,
00:39avant de faire la tournée des Zéniths en France.
00:41Bonjour et bienvenue, Chantal Bordena.
00:43Bonjour Jean-Pierre.
00:44Moi je suis déjà épuisé après avoir...
00:45Mais moi j'imagine pas tout ça, c'est fou.
00:48Mais moi j'ai un souvenir avec vous, c'est qu'un jour ma première radio,
00:51je vais le dire tout de suite parce que c'est Jean-Pierre, tu m'avais invité,
00:54et il y avait tellement de monde qui arrivait, il m'a dit ça va être énorme.
00:58La petite Chantal Diabon, et on avait inauguré la part du ensemble.
01:01Exactement.
01:02Et puis on a fait une autre émission ensuite à Perpignan, je me souviens.
01:06Oui, c'est là.
01:06Le théâtre était noir de monde, et ensuite avec Jean-Jacques vous avez fait tous ces spectacles.
01:11Ah oui, merci.
01:12Et ça ne quitte pas ma mémoire.
01:13Quelle forme, Chantal, ce sont les enfants qui vous donnent cette énergie de continuer à parcourir la France entière ?
01:20Les enfants, maintenant les petits d'hier, ce sont les enfants d'aujourd'hui.
01:23Forcément, oui.
01:23Forcément, alors ils arrivent tous, ils sont habillés en lapin, en pendule, ils allaient comme ça au bureau.
01:27C'est la génération qui est des années 80.
01:33Intergénérationnelle, vous n'imaginez pas ça ?
01:34Non, je ne voulais même pas être chanteuse à l'époque.
01:36Ah bon ?
01:37Non, parce que je me disais, une chanteuse c'est Edith Piaf, c'est Barbara Streisand, ce n'est pas Chantal Goya.
01:41Et pourtant ?
01:42Et puis j'ai rencontré Jean-Jacques, et tout d'un coup tout a changé.
01:45Et à Europe numéro 1, c'était surtout Daniel Philippaqui qui m'a fait venir ici.
01:49Daniel Philippaqui qui était l'animateur, le créateur, le producteur de SLC Salut les Copains.
01:53Exactement. Et moi je voulais être journaliste, je me demandais un petit boulot dans Mademoiselle Achetant, vous saluez les copains.
01:58Il m'a regardé, il a dit à Jean-Jacques, tu peux lui écrire une chanson, des chansons, je la produis tout de suite, regarde comment elle est photogénique.
02:04Je dis, mais c'est quoi cette photogénique ?
02:0550 ans de carrière, je le disais, que vous allez fêter en grande pompe.
02:10Et pourtant, il paraît que vous détestez de célébrer les anniversaires, vous n'aimez pas ça.
02:14Non, j'aime pas trop.
02:15Pourquoi ?
02:15Mais maintenant je vais le faire parce que j'ai vu qu'il y a des très beaux cadeaux qui arrivent.
02:17J'ai fêté l'anniversaire à un copain, j'ai vu tous les cadeaux, j'ai dit, oh là là, j'ai raté tout ça.
02:22Non, je sais pas, le temps passe vite.
02:24En fait, on n'arrive jamais à fêter nos anniversaires de mariage, on les oublie systématiquement.
02:28Et ça, c'est quand même dingue.
02:29Le 25 février 1966, on se marie avec Jean-Jacques à Nogent-sur-Marne.
02:34Et au mois de juin 1966, naissait mon fils, tu vois, on n'a rien fait.
02:38Ah, c'est bien.
02:39Tout est arrivé à mon temps.
02:40Vous n'avez pas perdu de temps.
02:41Non, on n'a pas perdu de temps.
02:42Avant de partir en tournée, vous arrêtez donc au Palais des Congrès pour deux représentations exceptionnelles.
02:48C'est un peu, on peut le dire, votre sale fétiche, le Palais des Congrès.
02:50C'est ma maison.
02:52Les petits croient que j'habite là complètement, que j'habite dans une forêt avec un arbre magique qui parle.
02:59Et aujourd'hui, je viens de faire une tournée de théâtre, de 140 dates, des théâtres seulement.
03:03Et là, je me suis dit, qu'est-ce qui va se passer avec les petits ?
03:06Ils arrivent tous habillés avec le costume de Bécassine, en Bécassine.
03:09Mais je dis, mais dis-moi, vous avez trouvé où ces costumes ? Parce que c'est la folie.
03:12Bah, tu n'es pas au courant, dans le téléphone, il y a une boutique.
03:14Ah bon, je ne savais pas, je fais exprès, parce que bon.
03:16Et les parents sont tous là, évidemment.
03:18Ou c'est la mamie qui a fait la robe, ou la barène.
03:20Il y a un truc de fou, là.
03:21Je n'avais jamais eu ça.
03:23Moi, je me souviens, au Palais des Congrès, avoir accompagné ma fille, on était assis sur des escaliers, parce qu'il n'y avait plus de place.
03:27C'est Roland Hubert, le producteur, qui mettait les marches à disposition.
03:32J'ai pu te garder une marche, c'était très gentil.
03:34Ah bah oui, c'est agréable.
03:36Oui, oui, encore, toi tu l'as bien pris, parce que moi je me souviens que j'ai invité des amis,
03:39je me dis, ah c'est à votre place, comment c'est dans ma place.
03:41Mais je ne peux pas m'assurer.
03:42Mais si, c'est la tradition.
03:43Alors, dans ce lieu, vous allez bien évidemment chanter vos plus grands tubes, dont on ne se lasse pas.
03:48Écoutez !
03:49Pandy, panda, petit enfant de Chine.
03:53Pandy, panda, il est dans l'Himalaya.
03:57Pandy, panda, tu ne sois pas une victime.
04:00Pandy, panda, on te la protège avant.
04:04Voulez-vous danser, grand-mère ?
04:08Voulez-vous passer, grand-père ?
04:11Tout comme au gros vieux temps, quand vous aviez un temps.
04:19Monsieur le chat, le chat beauté, vous n'allez pas me greffer.
04:25J'étais venue faire un petit tour, afin de vous dire bonjour.
04:30Vous êtes le chat le plus beau, de cet étrange chapeau.
04:35Avec vos bottes, votre chapeau, votre épée, votre beau.
04:39Ce matin, un lapin, as tué un chasseur.
04:45C'était un lapin qui, c'était un lapin qui, ce matin, un lapin, as tué un chasseur.
04:56C'était un lapin qui, avec un fusil.
05:01Alors, tout le monde chante.
05:02Mythique, ben oui, on connaît tous.
05:04C'est dingue !
05:05C'est ça qui est bluffant.
05:06Alors, cette chanson, ce matin, un lapin, ce sont vos enfants qui l'ont inspiré à Jean-Jacques Debout.
05:12Voilà, on était à la campagne, on était à Houdan.
05:14J'en avais assez de les promener dans des squares à Paris.
05:16Je lui ferais contenir une maison à la campagne, ça serait plus pratique.
05:18On est partis près de Houdan.
05:20Et là, un jour, un dimanche, comme tous les dimanches,
05:22ils étaient là, les chasseurs, avec des fusils, avec leurs costumes.
05:27Tout ça, ça arrivait.
05:28Puis ils me disaient, ils sont tous arrivés à la maison.
05:30Ils m'ont dit, c'était une dizaine.
05:31Où est la maîtresse de maison ?
05:32Je lui dis, c'est moi.
05:32Non, non, vous êtes la fille.
05:33Alors, ils me disent, écoutez, voilà, on a tous nos pneus dégonflés.
05:38Je lui dis, c'est quoi cette histoire ?
05:39Ils me disent, écoutez, c'est simple, on les a vus.
05:41Des gamins, ils mettent des pailles dans nos pleurs,
05:44et hop, ça se dégonfle.
05:44Ça, c'est des trucs de la campagne qu'il ne faut pas faire.
05:47En attendant, je lui dis, écoutez, venez boire un verre à la maison.
05:49Il y a Jean-Jacques, il est là avec Roger Dumas.
05:51Ils écrivaient des numéros 1 pour les carpentiers.
05:53Et là-dessus, mes enfants sont arrivés et ont dit aux chasseurs,
05:56et si les lapins avaient des mousses, ils vont tirer dessus.
05:58Nous, on n'aime pas que les chasseurs tuent les lapins.
06:00Et là, Jean-Jacques est arrivé au piano,
06:01il a fait carrément devant moi et devant les chasseurs,
06:04ce matin, un lapin.
06:06Et les enfants ont fait le geste que je fais,
06:09et là-dessus, ils ont tous rigolé, évidemment.
06:11On a bu un bon petit coup, et là, Jean-Jacques me dit,
06:13attends, attends, ce que je viens de faire là,
06:14je vais en faire une chanson, grâce à vous les chasseurs.
06:17Et surtout, je veux que Jean-Jacques chante-toi,
06:18que tu fasses le geste que font tous les gosses.
06:20Et bien, je l'ai fait.
06:21Un numéro 1 de Gérald Normand.
06:23Je suis t'habillée en chasseur,
06:24et pof, te m'attends à la peinture en chasseur.
06:26Alors, ça, ce sont les personnages que l'on connaît.
06:28Il y en aura de nouveaux ou pas ?
06:29Il y aura deux nouvelles chansons.
06:31Une très belle chanson que m'a écrite Jean-Jacques,
06:33qui s'appelle Ainsi,
06:34qui raconte toute ma vie,
06:36et un très beau final,
06:3750 ans d'amour.
06:38Il fallait que je la fasse quand même, celle-là.
06:40Une belle chanson de finale,
06:41avec des claquettes,
06:42très bredouées,
06:42très comédie musicale.
06:43Sinon, on va retrouver tous mes décors.
06:46Ah, c'est ça ?
06:47Mais oui, on va retrouver...
06:48Vous les aviez conservés ?
06:49J'ai gardé beaucoup de choses dans un hangar,
06:51près de chez moi, à la campagne.
06:53Et il va y avoir un petit bout de chaque spectacle.
06:55L'arbre, M. Le Chêne,
06:57arrivera dans une forêt qu'on refait faire
06:58par le fils de Pierre Simonini,
07:01qui était mon grand décorateur d'opéra,
07:03l'opéra de Paris, l'opéra de Milan.
07:05Son fils a repris tous les plans.
07:07Il y aura aussi la petite Luciole
07:09et puis le carrosser escargot.
07:10Il y aura la lune qui m'emmènera
07:12dans la planète merveilleuse.
07:13Et ensuite, on partait avec le fameux soulier qui vole.
07:16Oh, j'ai hâte de m'en trouver.
07:16Et on va traverser tous les spectacles.
07:18J'ai hâte de retrouver ma marche.
07:21A tout de suite pour la suite sur Europe 1.
07:23La suite, c'est avec Sébastien Bordenave,
07:25notre indispensable BD.
07:26On va parler de quoi, Sébastien ?
07:27On va rester dans l'univers de Chantal Goya,
07:29vous allez voir.
07:30Eh bien, formidable.
07:31A tout de suite sur Europe 1.
07:32Vous écoutez Culture Média sur Europe 1
07:34de 9h30 à 11h avec Jean-Pierre Foucault
07:36et votre invitée ce matin, Chantal Goya.
07:39Adieu les jolis foulards,
07:41adieu tous les madras.
07:43Si ce n'est qu'un en revoir,
07:44on se retrouvera.
07:46C'est comme ça, on n'y veut rien.
07:49Il y a dans la vie,
07:50toujours un jour où l'école est finie.
07:53Et voilà, cette chanson magique,
07:55c'est le départ de tout en 1975.
07:57Vous l'interprétez pour la première fois
07:58dans numéro 1,
07:59le show de Maritie Gilbert Carpentier.
08:01Et c'est en fait un bobo,
08:02une vilaine grippe de Brigitte Bardot
08:04qui vous a permis d'arriver là.
08:05Raconte-nous.
08:05Exactement.
08:06Brigitte Bardot était malade,
08:07Maritie Carpentier m'appelle,
08:08j'étais à la campagne,
08:09toujours dans ma maison vers Oudan.
08:11Et là-dessus, je lui ai dit,
08:12tu veux parler à Jean-Jacques ?
08:13Non, non, c'est à toi que je veux parler.
08:15Il faut que tu remplaces Brigitte,
08:16elle est malade.
08:16Je lui ai dit,
08:16on ne remplace pas Brigitte Bardot,
08:23il me dit, mais non,
08:24va demander à Jean-Jacques
08:24tout de suite écrire une chanson.
08:26J'ai secoué Jean-Jacques
08:27qui était parti dans un autre univers
08:30et il me dit,
08:31mais qu'est-ce que je dois faire ?
08:31Tu dois m'écrire une chanson d'urgence
08:33parce qu'il manque 5 minutes
08:34dans le numéro 1
08:35et que tu avais écrit pour Carlos.
08:37Brigitte est malade,
08:37Brigitte Bardot est malade.
08:39Et là, il m'a dit,
08:39au fait, ta maman est en Martinique,
08:40ta grand-mère aussi,
08:42j'ai une idée.
08:42Tu vas faire le rôle
08:43d'une maîtresse d'école
08:44qui quitte les îles
08:45et qui dit au revoir aux enfants.
08:47Et c'est vrai qu'à un moment,
08:47on croyait que j'étais maîtresse d'école
08:48mais je n'ai jamais été maîtresse d'école.
08:49En fait, il est exceptionnel, Jean-Jacques.
08:51Ça part tout de suite.
08:53Je ne sais pas comment il fait.
08:55En fin de compte,
08:56on ne se trouve pas
08:56un Jean-Jacques debout
08:57à tous les coins de rue.
08:58Ça, je suis certaine.
08:59Mais en tout cas,
09:00quand il se met à composer
09:01même tout à l'heure,
09:02il m'a montré une chanson.
09:03Je lui dis, c'est dingue,
09:04on dirait qu'on la connaît.
09:05Et alors, à la suite de ce passage,
09:06TF1 est inondé de courrier.
09:08Inondé, le TF1 de l'époque,
09:10pas le TF1 de maintenant.
09:12Et inondé,
09:14Mariti m'appelle.
09:15Il me dit, non seulement
09:15tu es demandé de partout,
09:17mais on a reçu des sacs postaux
09:18qui envahissent tous les studios.
09:20Il y en a plus de 500 000 lettres.
09:22Je dis, quoi ?
09:22Mais moi, je ne peux pas répondre
09:23à tout ça.
09:24Je dis, je crois que le mieux,
09:25c'est qu'on fasse un petit bonjour
09:27à la télé
09:27et qu'on remercie tout le monde.
09:29Et puis là-dessus,
09:29j'ai voulu faire un disque.
09:30Il m'a dit, tu devrais faire un disque
09:31parce que...
09:32Non, je n'ai pas voulu faire un disque.
09:33C'est Mariti qui m'a dit,
09:34tu devrais te consacrer aux enfants,
09:36tu leur ressembles,
09:37t'as la même voix qu'eux,
09:38les mêmes gestes.
09:39Moi, si j'étais toi,
09:39je ferais quelque chose
09:40pour les petits.
09:41Et là-dessus, je dis à Jean-Jacques,
09:42qu'est-ce que tu en penses ?
09:42Il m'a dit, oui,
09:43mais on va faire ça comment ?
09:44Parce qu'on n'a toujours pas d'argent,
09:45comme d'habitude.
09:46C'est une question de pognon.
09:47Pardon.
09:48Et puis, du coup,
09:51mon papa était très mal.
09:52Il m'a dit,
09:53je vais te donner quelque chose pour toi.
09:54Consacre-toi ta vie aux enfants,
09:56Chantal.
09:56Tu verras.
09:57Et puis, je l'ai fait,
09:58je l'ai écouté.
09:59J'ai enregistré mon premier disque,
10:01première fois de ma vie.
10:02Et là, j'ai mis qu'une chanson
10:03sur la face A.
10:04Elle n'avait pas de quoi faire
10:05la face B.
10:06J'étais toute fière
10:06d'avoir fait ça.
10:07Puis, je suis partie.
10:08On allait nous-mêmes
10:09voir les maisons de disque.
10:10Tu te souviens,
10:10on se parlait tous entre nous.
10:12Il n'y avait pas d'agent,
10:14de sous-agent,
10:15de je ne sais pas quoi.
10:16Et puis là,
10:16tout le monde me dit,
10:16ah mais non,
10:17mais vous savez,
10:17il y a déjà Gérard Le Dormand,
10:20il y a Claude François.
10:21Et puis, l'univers des enfants,
10:22ce n'est pas ça du tout.
10:23Je lui dis,
10:23écoutez, c'est dommage
10:24parce qu'il y a quand même
10:25500 milliers qui sont arrivés
10:26à ta F1.
10:27Puis moi, j'ai dit,
10:27laisse tomber.
10:28Tu sais, moi,
10:28je me suis dit,
10:29on va faire autre chose.
10:30Et puis du coup,
10:31on est allé voir OREX,
10:33j'ai José Feliciano
10:34avec Jean-Jacques à minuit.
10:36Et là, il me dit,
10:36il y a un monsieur
10:37qui va venir vers toi,
10:38j'en suis sûre,
10:38je le connais.
10:39Arrive quelqu'un qui me dit,
10:40c'était si joli cette chanson.
10:42Mais qui le sort ?
10:43Ah ben, il n'y a personne.
10:44Il n'a pas en train de la voiture,
10:44personne n'en veut.
10:45Et du coup,
10:46il le sort,
10:47venez me voir.
10:47Moi, à 7h du matin,
10:48j'ai mon sac en plastique,
10:49je vais voir les bureaux.
10:50C'était le président
10:51des disques RCA,
10:52François Dacla.
10:52Et c'est parti de là.
10:531 million de disques
10:54et j'ai fait ma première émission
10:55avec toi,
10:56à Perpignan.
10:57Et oui, c'est vrai.
10:58Et là, tu m'as dit,
10:59ça va être de la folie.
11:00Ils arrivent de partout.
11:02Chris Agbenienou
11:03va tenter de décrocher
11:04un sixième titre européen.
11:06Merci, Émilie.
11:07Merci beaucoup.
11:08Rendez-vous à 11h
11:09pour un nouveau point
11:10sur l'actualité
11:10sur Europe 1.
11:119h30, 11h,
11:14c'est Culture Média
11:14sur Europe 1
11:15avec Jean-Pierre Foucault
11:16et vous recevez ce matin,
11:17Jean-Pierre Chantal Goya.
11:19Chantal,
11:20est-ce qu'il faut être
11:20une grande enfant
11:21pour mener la carrière
11:21que vous faites ?
11:22Non, pas spécialement.
11:24Il faut garder
11:24son âme d'enfant quand même.
11:26Et moi, je remarque
11:27que tout mon public,
11:27tout le public qui vient,
11:29c'est le moment le plus,
11:31comment dit-on,
11:32fort et émotionnel
11:33parce que l'âme d'un enfant,
11:35notre âme d'enfant,
11:36quand elle reste là,
11:37ça donne beaucoup de souvenirs.
11:39On vous l'a parfois reproché.
11:40Oui, je sais,
11:41mais j'ai les pieds sur terre.
11:42La tête dans les étoiles.
11:44À une époque,
11:44ça vous a coûté cher
11:45avec cette célèbre émission
11:47qu'on va évoquer rapidement.
11:48Oui, je remarque qu'aujourd'hui,
11:49ça ne ferait rien du tout
11:50parce qu'il y a pire.
11:53Alors, que ce soit Dorothée ou vous,
11:55vous avez régulièrement subi,
11:57on va parler de choses qui fassent,
11:58de vulnéantes critiques.
11:59Comment expliquez-vous
12:01que l'une comme l'autre,
12:02vous soyez devenue
12:02une des icônes aujourd'hui ?
12:04Moi, déjà,
12:04j'avais beaucoup d'humour
12:06sur moi-même,
12:06j'avais beaucoup de recul.
12:07Donc, tout ce qui pouvait être terrible,
12:09terrible,
12:10un petit peu spécial,
12:11me faisait plutôt rire.
12:13Vous savez,
12:13quand on côtoie tous les jours
12:15Thierry Luleron et Coluche,
12:16qui étaient mes grands amis,
12:18on a forcément un peu d'humour.
12:20Sinon, on n'est pas à côté d'eux
12:21parce qu'on a bien rigolé avec eux.
12:23Et ceux qui disaient
12:24un petit peu plus de méchanceté,
12:25je les connaissais très très bien.
12:27Alors, je leur disais,
12:28mais dites-moi,
12:29vous avez toutes ces idées
12:30qui vous viennent dans la tête,
12:32vous les trouvez où et quand ?
12:33Alors, Guy Bedos,
12:34il me disait,
12:35par exemple, le dimanche,
12:36tu ferais la forêt,
12:37t'aérer le cerveau.
12:38Et Rega, il me disait,
12:38on ne peut rien faire avec ta femme,
12:40parce que c'était un copain de Jean-Jacques.
12:42Et puis, je n'oublie pas
12:42que moi, j'ai quelque chose de très fort
12:43qui va tous vous embêter,
12:44c'est que je mets ma robe
12:45en toile cirée
12:46et tout glisse.
12:47Alors, à partir de là,
12:48ce film n'y peut plus rien dire.
12:49Excellente réponse.
12:50On m'a même demandé,
12:51mais pourquoi tu fais toujours
12:51les bras en l'air comme ça ?
12:52Je dis,
12:52ben, je fais comme de Gaulle.
12:54C'est tout.
12:55À l'époque,
12:56on évoquait régulièrement
12:57une sorte de guéguerre
12:58entre chanteuses pour enfants
12:59comme vous,
12:59Dorothée,
13:00Douchka.
13:00Jamais de la vie.
13:08Je me souviens,
13:09avec sa petite voix
13:10qui était trop mignonne,
13:11elle me disait,
13:11tu vas voir ma petite chanteur,
13:12elle va encore raconter
13:13des conneries sur nous.
13:14Je dis, mais t'inquiète pas,
13:15on va mettre nos droits
13:15en toile cirée,
13:16puis ça glisse.
13:16Alors, Dorothée,
13:17Douchka n'en sentent plus.
13:18Pourquoi vous revenez ?
13:19Qu'est-ce qui vous fait venir ?
13:20Moi, je n'ai jamais arrêté,
13:21c'est surtout ça.
13:22Ben, moi,
13:23qu'est-ce que je vais faire ?
13:24Tourner en rond chez moi,
13:24regarder si la pelouse pousse,
13:26qu'elle pousse très fort en ce moment,
13:28donc ça va être très embêtant.
13:29Mais non,
13:29j'ai plein d'idées.
13:32Par exemple,
13:33on parle de BD,
13:34moi j'en ai fait une BD,
13:35mais elle était ratée,
13:35parce qu'ils m'ont fait
13:36une drôle de tête,
13:36on ne reconnaissait pas
13:37mes parents non plus,
13:38bon, c'est pas grave,
13:39ça va me servir de quelque chose
13:41d'important pour plus tard,
13:42peut-être un film,
13:43depuis le Vietnam à aujourd'hui.
13:45Et puis surtout,
13:47moi j'ai toujours continué,
13:48je viens de faire une tournée
13:49de 140 théâtres,
13:50là quand même.
13:51On va terminer la semaine prochaine
13:52à Soseim et Thaon-les-Vauches,
13:55qui sont des villes
13:56que je connais bien,
13:57parce que je suis de Remirmont
13:57dans les Vosges,
13:59et puis après,
14:00on va se consacrer
14:01aux 50 ans,
14:02mais moi j'ai toujours
14:03plein d'idées.
14:03En 2027,
14:04il va sortir un dessin animé
14:05au cinéma,
14:07alors ça ne veut pas,
14:08je garde le secret
14:09pour Europe,
14:10et bien voilà,
14:11le spectacle,
14:12c'est mon spectacle
14:13du mystérieux voyage
14:14de Marie-Rose,
14:14qui sera au cinéma,
14:16en 3D,
14:17une comédie musicale,
14:19chantante,
14:19je chanterai en français,
14:21en anglais,
14:22et en espagnol.
14:23Ah wow !
14:23Parce qu'il faut que ça
14:24aille partout.
14:25Moi mon rêve,
14:25ce serait de monter
14:26des Marie-Rose
14:26dans le monde entier.
14:28C'est un rêve très grand,
14:29mais j'y arriverai.
14:30Mais vous avez le temps.
14:31Oui j'aurai encore le temps.
14:32Mais bien sûr.
14:33Aujourd'hui,
14:33qui pourrait vous succéder,
14:34pas prendre votre place,
14:35mais vous succéder ?
14:36En France, c'est compliqué.
14:36Dans les jeunes générations,
14:37c'est compliqué, non ?
14:38Moi je ne vois pas
14:39des chanteuses,
14:40je vois plutôt
14:40une petite fille,
14:42un jour,
14:42de 10 ans,
14:4412 ans.
14:45Parce que moi,
14:45je les vois sur scène
14:46avec moi,
14:46il y aura 10 enfants,
14:48et il y en a déjà une
14:49qui me ressemble,
14:51et je me dis à moi-même,
14:52ah ben voilà,
14:52la petite Marie-Rose,
14:53ça serait elle.
14:54Il y a des enfants
14:55dans mon spectacle
14:56qui montent sur scène,
14:56je les vois.
14:57Je les fais monter sur scène
14:58en plein spectacle
14:59pour leur montrer
15:00les jolies robes
15:01que leurs mamans
15:01ont fait la même robe que moi.
15:03Il manque plus que la coiffure
15:04et ça y est,
15:04on en a une.
15:05Comment vous expliquez
15:06cette transmission justement
15:07entre les enfants,
15:08les parents,
15:08les grands-parents,
15:09tout le monde finalement
15:10vous suit depuis des décennies ?
15:12Je pense que Jean-Jacques Debout
15:13a un grand secret,
15:14c'est que c'est un grand mélodiste,
15:16et que nos chansons,
15:16les chansons que j'ai chantées
15:18ne sont pas démodées.
15:19Et quand on écoute encore
15:20les arrangements
15:21qui ont été faits à l'époque
15:22par Jean-Daniel Merci
15:23avec Jean-Jacques
15:23ne sont pas démodées.
15:25Puis je représente quelqu'un
15:26qui est dans une histoire.
15:27Marie-Rose,
15:28c'est une histoire.
15:29Il m'a appelée Marie-Rose,
15:30il y a Chantal Debout,
15:32De Guerre,
15:32Goya dans la vie,
15:34qui court partout
15:34et qui se bat,
15:35et puis il y a celle
15:36qui fait rêver les enfants,
15:37c'est Marie-Rose.
15:37Chantal Debout,
15:38c'est votre nom,
15:38jeune fille,
15:39Chantal Debout.
15:40Ce fut un coup de foudre
15:41pour lui,
15:41mais pas pour vous au départ,
15:42lorsque vous vous êtes rencontrée.
15:44Il y a toujours un truc comme ça,
15:46mais vous savez,
15:46quand on a 17, 18 ans,
15:48on a envie de parcourir
15:50le monde entier
15:51et puis pas de se marier,
15:52parce que moi,
15:53j'étais l'aînée de 5 enfants.
15:54J'étais déjà une petite maman
15:55à 12 ans
15:55quand ma mère était malade.
15:57Je remplaçais maman
15:57et quand je me suis mariée
15:59vraiment avec Jean-Jacques,
15:59que je l'ai rencontrée
16:00la première fois,
16:01il m'a quand même dit
16:01ma petite Chantal,
16:03j'ai l'impression
16:03de toujours vous connaître.
16:05On se mariera,
16:05on aura deux enfants,
16:06vous serez célèbre à 30 ans
16:07et vous chanterez à l'opéra.
16:08Je lui dis,
16:09c'est quoi ce fou ?
16:09C'est beau.
16:10Oui, c'est très beau,
16:11mais moi, je voulais être...
16:12Non, non,
16:14mais ça n'existe pas aujourd'hui.
16:16Et alors, à l'époque,
16:17moi, je voulais partir en avion
16:18au bout du monde,
16:19être grand reporter.
16:20C'est pour ça que j'étais
16:20partie en Angleterre
16:22pour parler bien anglais,
16:23parce que j'avais oublié
16:24de me réveiller pour l'oral.
16:25Papa, il m'a dit,
16:25bon, ça y est, c'est fini,
16:27la déconnade, c'est terminé,
16:28on part en Angleterre direct,
16:29tu vas rester là-bas.
16:30J'étais contente d'y aller.
16:31J'avais enfin ma chambre.
16:33Et puis, j'étais libre.
16:34Tout d'un coup,
16:34il y a la liberté.
16:36C'est pas une belle leçon, tout ça.
16:39Vous restez avec nous, Chantal.
16:40Nous sommes ensemble
16:41jusqu'à 11h.
16:43Conditions et magasins participants
16:44sur gamevert.fr
16:45Europe 1.
16:46Vous écoutez Culture Média
16:48de 9h30 à 11h
16:49avec Jean-Pierre Foucault
16:50sur Europe 1.
16:51Et ce matin, Jean-Pierre,
16:52vous recevez Chantal Goya
16:53qui célèbre ses 50 ans de carrière
16:56quand même avec ce spectacle
16:5750 ans d'amour.
16:58On a beaucoup plus évoqué
16:59votre immense carrière musicale,
17:00mais cette carrière,
17:01en fait, Chantal,
17:02elle a pu se faire dans le cinéma.
17:04Ah oui.
17:04On en parle peu,
17:05mais vous avez tourné
17:06avec Jean-Luc Godard
17:07dans Masculin Féminin.
17:09Comment vous êtes-vous retrouvée
17:09là, comme ça, sur le tournoi ?
17:10Eh bien, quand j'ai rencontré
17:12Daniel Philippe Aki à Europe,
17:13il m'a demandé de chanter.
17:15Alors, tout de suite,
17:16Jean-Jacques n'a pas perdu son temps.
17:17On est allés dans la rue,
17:18on rentrait à la maison,
17:19il fallait rentrer chez lui
17:20et moi, je rentrais chez moi.
17:21Évidemment.
17:22Et dans la rue,
17:22il y avait un petit gosse,
17:23tu t'appelles comment, toi, Bernard ?
17:24Il m'a fait, c'est bien Bernard,
17:25le plus vénard de la bande.
17:26Je dis, moi qui arrivais de Londres,
17:27il y avait eu des Beatles.
17:28Je dis, mais dis donc,
17:28quelle chanson ?
17:29Ça fait un peu bizarre ici.
17:31Est-ce que vous aimez ?
17:31Je dis, non, je ne vais pas le chanter.
17:32Si, si, tu vas le chanter.
17:33Puis je me suis dit,
17:34si je ne le chante pas,
17:35je n'aurai pas ma petite page
17:36à Salut les Copains,
17:38je vais le chanter
17:38pour faire plaisir à Daniel.
17:39Et à ce moment-là,
17:41Daniel Philippe Aki,
17:42je fais une émission
17:43qui s'appelle
17:43Rendez-vous sur le Rhin
17:44avec Albert Esner.
17:46C'est le grand centre
17:47des variétés à l'époque
17:48à la télévision.
17:49Ah bah oui, exactement.
17:50Et moi, je ne savais pas
17:50comment chanter, c'est bien Bernard.
17:52Il y avait tout l'orchestre.
17:52Je me suis dit,
17:53je vais faire comme Sylvie Vartan.
17:55Comme elle était très, très, très,
17:56très connue,
17:56je vais chanter comme elle.
17:57Je faisais,
17:57c'est bien Bernard,
17:58le plus,
17:59le plus,
17:59tout comme Sylvie
18:01pour être sûre que ça marche.
18:02Parce que dans ma tête,
18:02je me disais,
18:02elle est tellement géniaque
18:03qu'il faut faire quand même.
18:05Et puis, par contre,
18:06il y en a un qui m'a repéré,
18:07c'est Jean-Luc Godard à la télé.
18:08Il a appelé Daniel Philippe Aki,
18:09qui était le patron des cahiers du cinéma.
18:11Il m'a dit,
18:12viens me voir,
18:12j'ai un truc à te dire.
18:13Et quand je suis arrivée,
18:14j'ai dit,
18:14ça y est,
18:15plus de contrats,
18:16je vais commencer.
18:17Non, pas du tout,
18:17tu vas continuer,
18:18maintenant tu vas faire du cinéma.
18:19J'ai dit, quoi ?
18:20Mais c'est pas vrai.
18:21Et le lendemain,
18:22on tournait.
18:22Je voyais Godard au théâtre des Champs-Elysées,
18:24au bar du théâtre des Champs-Elysées.
18:26Et on va dire,
18:27huit jours après,
18:27j'étais à la porte de la Villette,
18:29devant Brigitte Bardot,
18:29qui ouvrait une porte.
18:30Ça y est,
18:31on tournait.
18:31On peut écouter un petit extrait ?
18:32Oui.
18:33On peut écouter.
18:44Alors,
18:55vous n'étiez pas prête
18:56à tout accepter au cinéma.
18:57Non.
18:58Parce que vous avez refusé
18:59de jouer nue
19:00et d'embrasser un garçon
19:02pour Godard, quand même.
19:03Ben oui, pour Godard,
19:04parce que moi,
19:05je me suis dit,
19:05je n'ai quand même pas commencé déjà
19:06à me mettre à poil dans un lit.
19:08Et puis,
19:09ce n'est pas du tout mon histoire.
19:11Et puis,
19:11j'avais surtout,
19:13je suis très pudique.
19:14Moi,
19:14j'étais quelqu'un de très pudique
19:15par mon éducation.
19:16Je ne me voyais pas
19:17me déshabiller.
19:18Marlène Jaubert,
19:19elle s'en foutait complètement.
19:20Elle est comédienne.
19:21Elle est actrice.
19:22Et en même temps,
19:24son corps,
19:24c'est son corps.
19:25Et puis,
19:25c'est tout.
19:25On aime, on aime.
19:26Alors moi,
19:26j'étais,
19:27oh là là,
19:27qu'est-ce qu'ils vont voir ?
19:28Et tout.
19:29Alors,
19:29je me cachais,
19:30comme ça,
19:30sous le lavabo.
19:31Elle,
19:31elle passait à poil
19:32dans la salle de bain,
19:32les cheveux baissés.
19:35Et Godard,
19:35pas fou,
19:36dans sa caméra,
19:36il ouvre le...
19:38Et puis,
19:38il me dit,
19:38mais qu'est-ce que vous faites là ?
19:40Je dis,
19:40ben moi,
19:41je ne veux pas être à poil,
19:42ce n'est pas possible.
19:42Vous ne serez jamais une vedette.
19:43Et j'ai répondu,
19:44j'en ai une à la maison,
19:45c'est ma machine à laver.
19:47Déjà,
19:48elle a dit,
19:49ça là,
19:49elle est drôle.
19:50Parce qu'elle ne se laisse pas faire.
19:52Alors,
19:52vous avez également refusé
19:53un rôle que vous proposez,
19:54Hitchcock.
19:55Mais oui.
19:56Ben oui,
19:56mais oui,
19:57je venais de tourner.
19:57T'en ai raconté.
19:58J'avais tourné déjà
19:59La Mourséguée,
20:00La Mourséguée avec Jean-Pierre Marielle
20:01et Bernadette Laffont.
20:03Toujours des grands acteurs.
20:04Déjà,
20:04il fallait que je fasse le rôle
20:05d'une fille dans les rues
20:06qui tient son sac en l'air
20:07un peu déshabillée.
20:08Oh là là,
20:08mais qu'est-ce que c'est que ça ?
20:09Bon,
20:09je l'ai fait,
20:09très bien.
20:10Après,
20:11j'ai fait Les Gaspards
20:11avec Tchernia
20:12et les grands acteurs,
20:13Philippe Noiret,
20:14Gérard Depardieu
20:15qui commençait
20:16et qui était le facteur,
20:16qui passait son temps
20:18à me dire
20:18comment il est Johnny,
20:19comment il est,
20:20on va parler de Johnny.
20:21On parlait de Johnny
20:21toute la journée
20:22et puis ce fameux film,
20:23ce fameux moment
20:24où Hitchcock m'appelle
20:26directement
20:27parce que mon agent
20:28lui dit
20:28appelez-la
20:28parce qu'elle ne veut pas,
20:29peut-être que vous y arriverez.
20:30J'ai dit écoutez,
20:31j'adore vos films,
20:33les oiseaux,
20:34tout ce que vous avez fait
20:34mais malheureusement,
20:36j'attends le plus brôle de ma vie.
20:37Ah bon,
20:37mais avec qui ?
20:38Ben non,
20:38c'est moi-même,
20:39je suis enceinte
20:40et je ne peux pas venir.
20:41Et prenez plutôt Claude Jade,
20:43elle est très bien.
20:44Oui,
20:45mais ce qui est drôle,
20:46c'est que je me suis fait engueuler
20:46par mon agent
20:47qui était la William Morris
20:48à l'époque,
20:48il m'a dit
20:48on ne place pas des copines
20:49comme ça ?
20:50Je ne savais pas moi,
20:52ce n'est pas grave.
20:52Alors finalement,
20:53pourquoi avoir privilégié
20:53la musique
20:54plutôt que le cinéma ?
20:56Eh ben la musique
20:56parce qu'à un moment,
20:58après tous les films,
20:58j'ai arrêté
20:59puisque tout le monde savait
21:00que je ne voulais ni embrasser
21:01un mec dans son lit,
21:02il n'est plus drôle.
21:04Et puis Marity Carpentier,
21:05lors d'un numéro un,
21:06m'a dit
21:06voilà Chantal,
21:07tu devrais faire une carrière
21:07auprès des enfants.
21:09Alors moi,
21:09je peux dire une chose Jean-Pierre,
21:10c'est que quand on passe,
21:11quand on recommence
21:13tout avec les petits,
21:14grâce aux chansons de Jean-Jacques
21:15et à ses histoires
21:16et à toutes ces belles
21:17comédies musicales,
21:18les journalistes intellos
21:20qui m'ont adoré
21:21dans Godard
21:21ne comprenaient rien du tout.
21:23Ils disaient
21:23mais qu'est-ce qu'elle nous fait
21:24maintenant ?
21:24Elle nous fait Bécassi ?
21:25Non mais je ne crois pas.
21:26C'était un gros mot.
21:27C'est tout à fait logique.
21:29Vous avez eu raison en tout cas
21:30de continuer.
21:30Oui j'ai eu raison
21:31parce que moi,
21:31ce n'est pas grave,
21:32je continue,
21:33je ne vais pas le mettre
21:33dans une case pour la vie,
21:34j'ai plusieurs cases.
21:36Pour preuve,
21:37un nouveau mételé
21:37de vos succès.
21:38Chantal Goyard.
21:39Ah oui, merci.
21:39Bouba, bouba,
21:41mon petit ourson,
21:44tu roules et tu glisses
21:45sur la blanche,
21:47l'enche neige.
21:49Bouba, bouba,
21:51fais bien attention
21:53de ne pas éloigner
21:55du chemin de ta maison.
21:58Allons chanter avec Mickey,
22:02allons danser avec Minnie,
22:05avec Donald,
22:08avec Poussy,
22:10avec un bonnet,
22:12c'est pour qu'il s'envole.
22:14C'est Guillaume,
22:14c'est Guillaume,
22:15avec son château noir,
22:17ses drosses sourciles
22:18et son bâton.
22:21C'est Guillaume,
22:22c'est Guillaume,
22:23frappé dans la mémoire
22:24des petites filles
22:25et des petits garçons.
22:29C'est Guillaume,
22:30c'est Guillaume,
22:30qui connaît les gendarmes
22:32avec son compagnon,
22:34il y a fond.
22:35C'est Guillaume,
22:37c'est Guillaume,
22:38qui nous fait rire au larme
22:39avec sa nappe
22:41et son de papillon.
22:43Bécacine,
22:45c'est ma cousine,
22:47Bécacine,
22:49on est voisine.
22:50Quand je m'en vais voir
22:51un grand-mère
22:52qui habite au bord de la mer,
22:54je vais trouver un Bécacine
22:56qui m'emmène au bout de la terre.
22:58Bécacine,
22:59c'est ma cousine,
23:01Bécacine,
23:02c'est une chanson.
23:03C'est vraiment votre cousine ?
23:04C'est la cousine
23:05de tous les Français.
23:06Ah, tout ça.
23:07Il y a quelque chose
23:08avec vos chansons,
23:09Chantal,
23:10c'est qu'on les entend une fois,
23:11on les a toute la journée
23:12dans la tête.
23:13Est-ce que vous,
23:13hors scène,
23:14par exemple,
23:14sous la douche,
23:15est-ce que vous redonnez Bécacine
23:16ou est-ce que vous arrivez
23:17à décrocher ?
23:18Non,
23:18je ne peux pas m'écouter,
23:20figurez-vous.
23:20C'est quand même bizarre.
23:21Je fais un nouvel album
23:22et j'attends
23:23et je n'arrive pas à m'écouter.
23:25J'ai l'impression
23:25que c'est quelqu'un d'autre.
23:26C'est vrai ?
23:26Oui, c'est vrai.
23:27Je n'ai pas d'égo.
23:29Je ne peux pas dire
23:29que je suis la mueuse.
23:31Ça, on l'a compris.
23:32On passe au suivant.
23:34Le retour au cinéma,
23:35ça vous dirait ou pas,
23:36maintenant ?
23:36Oui, pourquoi pas,
23:37mais pas à poil.
23:38Non, mais j'ai bien compris.
23:41On va pas recommencer.
23:42Non, une comédie drôle,
23:43une comédie drôle,
23:44oui, ça me plairait.
23:46Du reste,
23:46j'avais tourné un film
23:47avec Philippe Labreau
23:48et je me souviens
23:49qu'il avait été projeté.
23:50Il y avait Mireille D'Arc
23:50qui était là
23:51qui m'a dit
23:51mais tu te rends compte,
23:52regarde comment tu joues,
23:53t'es tellement spontanée
23:54et naturelle.
23:55Pourquoi t'as arrêté ?
23:55Mais c'est pas possible.
23:57Aujourd'hui,
23:57s'il y a une comédie drôle,
23:58pourquoi pas ?
23:59On va y parler de Chantal
24:00là-dessous, non ?
24:01Chantal là-dessous,
24:01j'aimerais bien tourner avec elle.
24:02Tiens, deux Chantal ensemble,
24:03ça serait drôle.
24:04Chantal et Chantal.
24:05Mais qu'est-ce que tu fais ?
24:06Où est-ce que t'es passée ?
24:07T'es encore dans la mer ?
24:08Ça va pas, ça.
24:10On va parler de Barbara
24:11parce que c'est loin
24:13de votre culture discographique,
24:15Barbara.
24:16Pourtant,
24:17elle nous a fait
24:18quelques confidences
24:18et donner quelques conseils.
24:20Barbara,
24:20elle est venue nous voir
24:21en 1982
24:22au Palais des Congrès.
24:23Elle avait acheté
24:23toutes les places
24:24pour son village
24:25et Charley Marouani
24:26lui disait
24:26mais non,
24:27on va trouver des...
24:28Chantal va vous inviter.
24:29J'ai voulu l'inviter.
24:30Rien à faire.
24:31Elle avait déjà organisé
24:32les places,
24:32le bus,
24:33le car,
24:33tout ça.
24:34Ils sont tous venus
24:35au premier rang
24:35au Palais des Congrès
24:36et ce jour-là,
24:37il y avait Louis de Funès
24:38dans la salle
24:39avec sa fille
24:39et Barbara.
24:41Alors déjà,
24:41Louis de Funès,
24:42j'ai déjà dit aux enfants,
24:43il y a quelqu'un
24:44que vous adorez tellement
24:45qui est là
24:45et il s'est levé
24:47et les enfants ont crié
24:47« Faites-nous les grimaces ! »
24:49Elle a répondu
24:49« Les grimaces sont en placard ! »
24:51C'est génial.
24:52Et Barbara,
24:52après,
24:52quand je partais,
24:53m'envolait dans la lune,
24:54elle mettait les bras au ciel
24:56et après,
24:56elle est venue dans ma loge
24:57et elle m'a dit
24:57« Ma petite Chantal,
24:58tous ces enfants
24:59qui hurlent là,
25:00qui crient,
25:01qui chantent,
25:02tu les retrouveras
25:02tous en 40 ans.
25:03Ils seront papa,
25:04maman,
25:04ils seront des boulots,
25:05ils seront à la radio,
25:06à la police,
25:07aux gendarmes,
25:08président de la République.
25:09Ben,
25:09elle m'a dit
25:12« Tu deviendras une institution ! »
25:14J'ai dit
25:14« Ma pauvre Barbara,
25:15je ne serai plus là,
25:16moi,
25:16dans deux ans ! »
25:17Ben,
25:17c'est là,
25:18je suis toujours là.
25:18Elle a raison
25:19et je parle d'elle tout le temps.
25:20Exactement.
25:21Il y a quelques mois,
25:22une autre de vos amies,
25:23Sylvie,
25:23Sylvie Vartan,
25:24faisait ses adieux à la scène.
25:26Vous comprenez ce choix
25:27de faire ses adieux ?
25:27Je crois que Sylvie,
25:28elle avait envie,
25:29au fond d'elle-même,
25:30elle aurait pu continuer
25:31parce qu'elle aime trop la scène
25:32et elle aime trop chanter
25:33mais je pense que
25:34dans la vie,
25:35si moi,
25:35il m'arrive un problème
25:36avec ma santé
25:37ou que je n'ai plus envie,
25:38je m'arrêterai
25:39parce que je suis tellement franche
25:41et je pense que Sylvie,
25:42elle avait peut-être besoin
25:43de retrouver...
25:44Elle m'a dit
25:45« Tu ne peux pas imaginer,
25:45je suis heureux,
25:46je retrouve tous mes petits-enfants
25:47qui sont petits »
25:48parce qu'elle adore les enfants,
25:49Sylvie.
25:50Son drame,
25:50elle m'a toujours dit
25:51« Oh,
25:51j'aurais tellement voulu monter
25:52un jour Alice
25:52au Pays des Merveilles
25:53mais je ne l'ai jamais fait. »
25:55Voilà,
25:55mais Sylvie,
25:56c'est quelqu'un que j'aime beaucoup
25:57parce qu'elle est très famille
25:58et je me souviens
25:59quand on allait à Loconville,
26:00sa maison avec Johnny
26:02et on les retrouvait,
26:04mes enfants étaient petits,
26:05David jouait avec Jean-Paul
26:06parce qu'on attendait
26:06nos enfants ensemble.
26:08Sylvie,
26:08elle a eu David en août
26:09et moi,
26:09j'ai eu Jean-Paul en juin
26:10de la même année,
26:11de 1966
26:12et on était toujours...
26:13Et après,
26:14il y a eu Clarisse
26:15qui est venue,
26:15ma fille en 68
26:16et là,
26:17du coup,
26:17elle était toujours près de nous
26:18et je me souviens
26:19qu'en mai 68,
26:20on habitait rue des Saint-Pères
26:21en plein manif
26:22et Jean-Jacques
26:23ne trouvait pas mieux
26:23de nous amener
26:24tous les blessés
26:24du boulevard Saint-Germain
26:25et nous,
26:26on mettait des bandages,
26:27on mettait du mercredi
26:28moi j'étais enceinte
26:28comme ça
26:29et on prenait
26:30plein de lacrymogènes
26:33et de la folie.
26:34Nous avons été très heureux
26:35de vous recevoir ce matin.
26:35En tout cas,
26:35merci Jean-Pierre,
26:36c'est tellement de beaux souvenirs
26:37et...
26:38Attention,
26:41quand on dit ce matin,
26:42on dit à la fin.
26:44Chantal,
26:44donc,
26:45c'est au Palais des Congrès
26:46qu'on vous retrouvera
26:46pour deux représentations
26:47exceptionnelles
26:48le 25 mai prochain
26:49puis en tournée
26:50dans toute la France
26:51avec le spectacle
26:5150 ans d'amour
26:52à partir de novembre,
26:54le 2 novembre
26:55à Caen,
26:55le 15 à Toulouse,
26:56le 14 décembre à Lyon.
26:58Merci beaucoup.
26:59Jean-Pierre Belgique.
27:00Merci,
27:00merci à vous tous.
27:01Merci à Europe
27:02et à Europe.
27:03Et bonjour à Jean-Jacques
27:03qui nous écoute.
27:04Je vais dire que,
27:05voilà,
27:05exactement.
27:06Raoul Breton.
27:08Le célèbre Raoul Breton.
27:10Le célèbre Raoul Breton.
27:11Parce qu'il y a une gimmick
27:12quand Jean-Jacques
27:12vient nous voir.
27:13Un jour,
27:14Jean-Jacques commence
27:15ses phrases
27:16à la Tour Eiffel
27:16et les termine
27:17au péage de Dourdon.
27:18C'est ça,
27:18exactement.
27:19Et un jour,
27:20il avait parlé de Raoul Breton
27:21que personne ne connaît plus,
27:23hélas.
27:24Et c'était devenu un gimmick
27:26et il nous avait raconté
27:27toute la vie
27:27ce qui nous passionnait,
27:28évidemment,
27:29parce que c'est dur
27:29à interrompre Jean-Jacques
27:30qu'on adore et qu'on aime
27:32et qu'on aime tant.
27:33Vous allez bien, Chantal ?
27:34Merci, Pascal.
27:34Et vous adorez aussi.
27:36Mais oui, je vais bien.
27:37Tout va bien.
27:38Je continue.
27:40Oui,
27:40mais vous avez raison.
27:42Et vous avez raison.
27:43Bon, cher Pascal,
27:44je vous laisse en scène.
27:45C'est magnifique.
27:56Vous savez que dans les boîtes de nuit,
27:58les jeunes gens dansent cela
27:59depuis des années.
28:05Bon, on vous embrasse
28:06et on parle de l'actualité,
28:07bien sûr.
28:08A demain.
28:08A demain.

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