MEDI1TV Afrique : Maroc : Zoom sur les exportations agricoles avec Badr Zaher Al Azrak - 23/04/2025
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00:00Ladies and gentlemen, hello and welcome to Median TV.
00:12Exportation agricole, it's the subject of this focus eco.
00:15The filial of the tomato, the agrumes and the fruits rouges
00:18enregistre des performances records to export,
00:21a dynamic which propulse today the Maroc
00:24among the three exportateurs
00:26to the growth the most rapidly in the world.
00:29Tous produits agricoles confondus,
00:32selon une analyse publiée par la plateforme East Fruit.
00:36Malgré une raréfaction chronique de l'eau
00:39et des épisodes de sécheresse prolongée,
00:41le Maroc réussit le pari d'une production continue
00:44qui s'exporte et cette résilience s'appuie
00:48sur un socle technologique solide.
00:50On en parle aujourd'hui avec Badr Zahir.
00:53Vous êtes expert en droit des affaires.
00:56Merci d'être avec nous.
00:58Merci à vous.
00:58Dans ce focus eco.
01:00Alors, des exportations agricoles qui semblent bien marcher aujourd'hui,
01:06une tendance à la hausse.
01:07Quels sont les principaux moteurs qui expliquent cette dynamique,
01:11notamment en ce qui concerne cette filière,
01:14celle des fruits rouges, des agrumes en tout cas,
01:16des tomates et des agrumes ?
01:19Je pense qu'à ce niveau, on récolte juste les fruits d'un long travail
01:22qui était mis en œuvre à travers le plan baroque vert et Génération Green aujourd'hui.
01:27Surtout, on a donné beaucoup d'attention à tout ce qui est en relation avec la technologie d'irrigation,
01:32les périmètres d'irrigation, que ce soit le Koussaïs, Amelouïa ou Sous-Massadra,
01:37un travail énorme qui nous a vraiment aidé à surmonter les impacts et les effets de la sécheresse.
01:45Notamment, ces ans d'irrigation ont tout d'abord satisfait le besoin national
01:50au niveau des agrumes, au niveau des tomates, au niveau de certains produits agricoles.
01:55Et aussi, ils ont donné au Maroc l'opportunité de renforcer sa stratégie exportatrice à l'étranger aujourd'hui.
02:02Entre part, au niveau du marché de l'Europe occidentale, on est parmi les premiers.
02:06En même temps, on est classé parmi les trois meilleurs exportateurs au niveau de l'Afrique.
02:10Donc, il y a l'Égypte et aussi l'Afrique du Sud et le Maroc.
02:12Et aujourd'hui, on parle d'une dynamique sans précédent, vraiment une dynamique de croissance
02:18qui, dans un peu de temps, on peut même dépasser les deux premiers exportateurs
02:25des fruits et légumes au niveau du continent africain.
02:29Donc, aujourd'hui, je pense, cet investissement en matière de la technologie,
02:32cet investissement en matière de la subvention orientée dédiée aux grands agriculteurs,
02:36surtout les grandes exploitations dédiées à l'export.
02:38Et aussi, je pense, les facilités d'export, la subvention à travers plusieurs programmes
02:43au niveau du ministère de l'Agriculture.
02:46Ils ont donné leurs fruits.
02:46Aujourd'hui, on récolte un renforcement de notre présence au niveau du marché international,
02:52notamment du marché européen.
02:55Mais aussi, on a pu réussir, aussi en matière de la diversification des clients.
02:59C'est-à-dire, maintenant, on est présent en Asie, on est présent en Afrique,
03:02un peu au niveau de l'Amérique du Nord.
03:05Donc, ce sont les déterminants qui ont vraiment aidé à renforcer
03:13et aussi à accélérer la cadence de la croissance de ce secteur.
03:18Une diversification des partenariats.
03:22C'est-à-dire le Maroc, aussi, qui doit concilier ses ambitions d'exporter, justement,
03:28avec la pénurie d'eau qu'on est en train de vivre, la sécheresse structurelle,
03:34ce qui ne facilite pas les choses.
03:36Mais le secteur agricole reste l'un des secteurs qui a la part la plus importante de notre pays.
03:42Ici, pour en prendre en considération, on est en train de parler de l'agriculture irriguée,
03:46dont les zones d'irrigation, c'est-à-dire les grands bassins hydriques,
03:50j'ai déjà cité le Koseïs, Ossimilouia et Sous-Massadra.
03:55Donc, ce sont des zones d'irrigation qui n'ont pas subi vraiment le poids de ces impacts climatiques
04:01qui ont secoué l'ensemble de l'agriculture marocaine, notamment le céréal, les huiles et autres.
04:06Mais, je pense, après six ans de ce stress, on a commencé aussi à poser la question,
04:10est-ce que ces exportations agricoles, ces exploitations, n'exercent pas une pression
04:14sur la nappe phréatique, sur l'eau retenue au niveau des barrages et des grands bassins ?
04:21Certes, c'était une réalité, mais je pense qu'on a commencé à utiliser
04:26une certaine technologie d'irrigation, notamment goutte à goutte et autres.
04:29On a allégé cette pression, on a permis à les exportations d'élargir
04:34leur zone d'exploitation agricole.
04:36Et aussi, on a revu aussi la cartographie des agricultures au Maroc,
04:46c'est-à-dire des fruits et des légumes, c'est-à-dire pour s'orienter vers certains fruits,
04:52certains légumes qui ne sont pas hydri et drivores.
04:56Et maintenant, on a aussi développé en matière de la recherche scientifique
04:59quelques branches qui ne consomment pas vraiment beaucoup d'eau,
05:03qui ne nécessitent pas vraiment une irrigation constante et permanente.
05:06Et je pense qu'on a aussi essayé de concilier les intérêts écologiques,
05:10les intérêts environnementaux et aussi à travers le renforcement de la recherche scientifique,
05:16notamment à travers l'Institut national d'agronomie.
05:19Mais aujourd'hui, la pression, malgré ces efforts, malgré qu'on a réussi à redoubler,
05:25à tripler, à quadrupler les exportations, toujours on est censé de revoir à nouveau
05:30cette cartographie, voire aussi à nouveau les outils utilisés par le Maroc.
05:35Sinon, pourquoi pas choisir une autre cartographie qui n'exerce pas même cette pression
05:40qu'on a déjà ressentie au niveau de l'agriculture aujourd'hui.
05:43C'est-à-dire, est-ce qu'on peut vraiment améliorer la productivité,
05:46tout en baissant la consommation de l'eau, parce que même cette année,
05:50on a enregistré un taux de pluviométrie plus ou moins satisfaisant que l'année dernière,
05:56mais toujours, on est devant un problème structurel aujourd'hui, celui de la sécheresse.
06:00Donc, c'est-à-dire, la cartographie doit être revue à nouveau.
06:02Mais, comment revoir la cartographie ?
06:04Ils sont touchés aux intérêts des grands exportateurs marocains
06:08et sont touchés aussi à la présence des produits agricoles marocains
06:13au niveau du marché international.
06:14Justement, le marché local, dans ce contexte,
06:19quand il y a cette tendance à la hausse des exportations,
06:23comment ce marché local, en approvisionnement, est-il impacté ?
06:28Et est-ce que les prix également sont impactés ?
06:31Je pense tout d'abord que la priorité est donnée toujours au marché local.
06:34C'est-à-dire, la sécurité alimentaire, c'est une question souveraine pour le Maroc.
06:39Et que la plupart des produits cultivés ici au Maroc sont commercialisés au niveau du marché local.
06:45Donc, on exporte juste une petite marge vers les marchés européens,
06:48vers les marchés africains et vers les marchés asiatiques.
06:51Donc, la priorité, que ce soit au niveau de la qualité,
06:53que ce soit au niveau de volume, que ce soit au niveau du prix,
06:56c'est d'en aller au marché local.
06:57Et on a déjà vu que, par exemple, le kilo de tomates qui se vend,
07:00qui se commercialise au niveau du marché local à Didyran,
07:02donc, ce sont les mêmes tomates qui sont vendus à l'Angleterre, en Hollande,
07:06à 4 euros, à 5 euros.
07:07Donc, voilà.
07:08Et on essaie de compenser pour les grands fermiers et les grands exportateurs.
07:13C'est-à-dire, on essaie de le récompenser par rapport au prix des produits commercialisés
07:21au niveau du marché local.
07:23Donc, l'exportation est vitale pour les secteurs.
07:26Tout d'abord, les irrigués et les secteurs d'exportation.
07:29Et elle est aussi très importante pour le Maroc en matière de devise.
07:32Est-ce qu'on peut espérer, justement, une baisse des prix pour rester sur le marché local ?
07:36Avec cette hausse des exportations, peut-être une baisse des prix
07:40et une jugulation de l'inflation qui a déjà été stabilisée ?
07:44Déjà, je pense que l'inflation, pour le mois dernier, c'était 2,2%.
07:47Donc, on est déjà dans les moyens acceptables au niveau de l'inflation.
07:52La question de baisser les prix, je pense que ça dépend des quotas.
07:56C'est-à-dire, par exemple, toujours la question d'exportation.
07:58C'est une question de négociation entre les grands exportateurs
08:00et le représentant de l'État en la matière.
08:03Donc, ce sont des quotas négociés entre l'État.
08:05C'est-à-dire, comment alimenter le marché national ?
08:10Comment plafonner les prix à un certain niveau acceptable
08:14et qui est acceptable par le pouvoir d'achat des ménages ?
08:18Et en même temps, comment aussi garder la part du Maroc au niveau du marché international ?
08:22Donc, c'est un équilibre qui est difficile à maintenir.
08:25Mais en même temps, on essaie quand même de le faire.
08:28Vous l'avez dit, les réserves de change entrent aussi en jeu.
08:30Les réserves de change, parce que le marché national à lui seul,
08:35il ne pourra jamais vraiment aider le secteur, par exemple,
08:41l'agriculture marocaine à se développer.
08:43Parce que le pouvoir d'achat des ménages est un pouvoir faible.
08:46Donc, pour récompenser cette faiblesse, on se dirige vers le marché international.
08:50Comme ça, on crée une sorte d'équilibre entre la demande intérieure et la demande extérieure.
08:55On réalise des bénéfices, que ce soit pour les grands exportateurs fermiers,
08:59que ce soit pour l'étang en matière de devise, que ce soit pour les citoyens,
09:01parce que la plupart des fermiers d'exportateurs, s'ils ne vont pas réaliser des bénéfices,
09:06ils vont fermer leurs exploitations.
09:07Et comme ça, on va perdre une partie de la production nationale.
09:11On va se diriger à l'impôt.
09:12Donc, au moins aujourd'hui, on satisfait le besoin.
09:15Les légumes, les pommes de terre, les oignons, les tomates, dans les olives.
09:19Donc, on a déjà satisfait le besoin national.
09:22La question des prix se pose d'une manière très inquiétante.
09:26Donc, la question des prix est toujours liée à la question de négociation entre l'État
09:31et le représentant du secteur.
09:33Et la question des compas aussi.
09:34La chaîne des intermédiaires.
09:35C'est ça.
09:35Combien on va exporter et combien on va laisser pour faire circuler
09:39la commercialisation au niveau du marché local.
09:40Donc, ici, je pense que la question des prix, c'est entre les mains.
09:43Des représentants de l'État et aussi entre les représentants des dits exportateurs.
09:47Aujourd'hui, en tout cas, le Maroc se positionne assez bien
09:49dans les chaînes de valeurs agricoles au niveau mondial.
09:52Oui, bien sûr.
09:54Mais le problème qui se pose maintenant,
09:57on a un fort attachement avec le marché de l'Europe occidentale, surtout.
10:01Plus de 70% à 80% de nos produits sont orientés vers ce marché.
10:06Alors, en même temps qu'on parle de la diversification des partenaires économiques.
10:09Je pense que le problème est posé pour le Maroc.
10:11Tout d'abord, ce n'est pas question de proximité seulement géographique
10:16du marché européen, mais aussi question de logistique.
10:19Malheureusement, aujourd'hui, malgré qu'on a les ports les plus performants
10:23au niveau international, on ne possède pas une flotte nationale
10:25pour transporter nos marchandises.
10:27Elle est en cours, en tout cas.
10:29Elle est en cours.
10:30Alors, espérons qu'après 5 ans, 6 ans, une décennie,
10:32on aura la possibilité d'exporter avec les moindres frais nos produits.
10:36Donc, il faut avoir les outils de transport et de logistique
10:39avant de penser à la diversification des partenaires.
10:42Ça n'a aucun sens qu'on va dire,
10:43alors on va s'attaquer au marché de l'Amérique du Nord.
10:46Alors, on n'a pas une flotte.
10:47On va s'attaquer au marché, par exemple, de l'Asie.
10:49Donc, on n'a pas les moyens pour exporter.
10:52Et sachant qu'il y a la particularité des produits agricoles,
10:55c'est-à-dire parfois des produits, ils les exportent frais ou congelés.
10:58Donc, il faut toujours une certaine logistique,
11:02une certaine préparation, une certaine flotte adaptée
11:04à la nature des produits exportés.
11:06Donc, il faut toujours penser à la question du transport et de la logistique.
11:10Merci à vous, M. Badr Zahir, pour cette analyse et ce décryptage.
11:14Je rappelle que vous êtes professeur en droit des affaires.
11:16C'était un plaisir de vous avoir avec nous dans Focus Éco.
11:18Merci à vous.
11:19C'est la fin du Focus Éco.
11:20Pour aujourd'hui, on se retrouve demain.
11:22Merci pour votre fidélité.