Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français et maire de Saint-Amand-les-Eaux, était l'invité de France Inter mercredi 23 avril. Il publie jeudi un nouvel ouvrage, "Le parti pris du travail" (éditions du Cherche Midi).
Retrouvez « L'invité de 8h20 » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien
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00:00Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin, dans le grand entretien, le secrétaire général du Parti communiste français,
00:06maire de Saint-Amant-les-Eaux, il publie le Parti-Prix du Travail aux éditions du Cherche-Midi,
00:14livre qui sera en librairie demain. Fabien Roussel, bonjour.
00:17Bonjour Nicolas Demorand, bonjour Léa Salamé.
00:20Bonjour, bienvenue.
00:21Oui, bienvenue sur Inter, on va revenir sur votre livre, qui ressemble à un livre-programme pour la gauche.
00:26Mais d'abord un mot sur le pape François, décédé lundi, que vous citez dans ce livre,
00:32notamment pour son message de paix, répété inlassablement.
00:35Le pape des pauvres, le pape des migrants, le pape de l'écologie, c'est ce François-là que vous retiendrez ?
00:43Oui, je retiens ce pape qui était populaire, proche des gens, qui a dénoncé la pauvreté, dénoncé la guerre,
00:52s'est battu pour le respect de la dignité humaine.
00:55Je me souviens que la première question d'actualité que j'ai posée au gouvernement en 2017, à mon élection,
01:02où on a deux minutes pour poser une question au gouvernement,
01:05j'avais fait référence au pape François et à son combat pour le respect de la dignité humaine.
01:09C'est lui qui a dénoncé l'argent qu'il appelait le fumier du diable
01:14et le capital érigé en idole qui condamne les sociétés.
01:19Et j'ai préféré retenir ça parce que je sais aussi que, par d'autres aspects,
01:25il a défendu une ligne plutôt traditionnaliste et rigoureuse.
01:29Je pense notamment à l'avortement.
01:32Mais gardons en tête ce combat qu'il a mené pour le respect de la dignité humaine.
01:37Et je lui ai rendu d'ailleurs un bel hommage dès sa mort sur les réseaux.
01:41Alexis Corbière, ex-LFC, aujourd'hui député écologiste, déplore au nom du principe de laïcité
01:47que la République mette en berne les drapeaux samedi pour les obsèques du pape.
01:51Vous y voyez, vous aussi, une atteinte à la laïcité, qu'on mette les drapeaux en berne ?
01:56Je comprends qu'il puisse y avoir débat.
01:59Parce qu'on apprend à nos enfants la laïcité.
02:04On affiche dans nos établissements publics, dans nos mairies, dans les écoles,
02:08qu'il faut respecter la laïcité.
02:10La laïcité, ce n'est pas l'effacement des religions, c'est la neutralité de l'État.
02:15Donc les drapeaux en berne ?
02:16Alors, mettre les drapeaux en berne, comment on va expliquer ça à nos enfants ?
02:20C'est une circulaire qu'on devrait avoir.
02:23Je la respecterai.
02:25Les drapeaux seront en berne, assaintement les eaux.
02:28Mais je comprends que ça fasse débat.
02:30Mais franchement, il y a d'autres sujets sur lesquels on doit s'écharper aujourd'hui.
02:34Ce n'est pas le sujet.
02:37Oui. On va venir à votre livre et à votre obsession de la valeur travail,
02:42de la remettre au cœur du logiciel de gauche.
02:44Mais encore un mot sur le pape.
02:46Parce que vous écrivez dans le livre,
02:48vous vous placez dans la filiation du pape François sur la guerre et sur la paix.
02:51Vous semblez dire que la guerre, c'est mal et la paix, c'est bien.
02:54Qu'il faut investir dans la diplomatie plutôt que dans le surarmement.
02:59Et que sur l'Ukraine, vous avez cette phrase où vous dites
03:02« Je regrette qu'on n'ait pas davantage négocié la paix il y a trois ans, en avril 2022,
03:07donc deux mois après l'invasion de l'Ukraine.
03:10Vous dites qu'on aurait dû négocier avec Poutine à ce moment-là, c'est ça ? »
03:15J'avoue que je n'ai pas très bien compris cette phrase.
03:18Mais je vais développer.
03:21Le pape a dit, ce n'est pas la chanson, mais il l'a dit,
03:24« La guerre et folie, c'est la ruine de la société. »
03:28Il s'est profondément engagé pour la paix dans ce conflit,
03:33mais aussi pour la paix à Gaza.
03:36Et c'est pour ça que je retiens ça de lui.
03:39Concernant ce conflit, j'ai dit à plusieurs reprises
03:42que chaque jour qui passait et que cette guerre se prolongeait,
03:47c'était à chaque fois des jours de plus de morts, de massacres, de destructions.
03:53Et qu'il fallait tout faire, tout faire, par des voies diplomatiques, politiques,
03:57pour mettre fin à ce conflit.
03:58Et je regrette que la France n'ait pas pris d'initiative plus tôt,
04:02et dès le début de la guerre, pour avoir ce dialogue franc, sincère,
04:08ferme avec le président russe, pour mettre fin à ce conflit
04:11et pouvoir ouvrir des négociations.
04:14Et vous pensez qu'en avril 2022, après l'invasion de l'Ukraine,
04:18il fallait que la France ouvre des négociations avec Vladimir Poutine
04:21et que Vladimir Poutine l'aurait écouté en disant
04:23« Oui, oui, vous avez raison, on rentre à la maison ? »
04:25Et vous pensez qu'aujourd'hui, après trois ans de conflit,
04:27et le fait que l'armée russe a autant entamé le territoire ukrainien,
04:31parce qu'il a violé le territoire ukrainien,
04:33il y a quand même un agresseur et un agressé,
04:35il n'y a pas la photo là-dessus.
04:37Mais aujourd'hui, où il a fait la démonstration de sa supériorité militaire,
04:41vous croyez qu'on est plus à l'aise pour négocier avec lui ?
04:43C'est justement au moment où il y avait cette offensive
04:46qu'il fallait tout de suite pouvoir trouver des voies de négociation
04:50pour mettre fin à ce conflit qui a provoqué des dégâts monstrueux.
04:54Je pense au peuple ukrainien,
04:58je pense aussi aux civils, mais aussi aux morts russes,
05:02mais aussi aux difficultés économiques pour notre pays et en Europe.
05:05Et donc, oui, je regrette que la France et l'Europe n'aient pas pris ce chemin
05:09plutôt de la diplomatie pour trouver les voies de négociation.
05:13Fabien Roussel, vous êtes critique à l'égard du nouvel effort de défense européen.
05:17Vous écrivez, je fais la différence entre le surarmement
05:20et le nécessaire investissement dans l'armée et les moyens militaires.
05:24Où placez-vous les limites du surarmement ?
05:27Quand Emmanuel Macron dit qu'on doit aller vers 3,5% du PIB
05:32pour les dépenses militaires, on est à 2% aujourd'hui.
05:35Est-ce qu'on franchit la ligne, selon vous ?
05:38Est-ce que vous êtes contre ?
05:39Oui, et il va conduire à la ruine du pays, s'il continue dans cette voie-là.
05:43Où il va trouver l'argent ?
05:45La proposition du président de la République, c'est de passer le budget des armées
05:48de 50 milliards d'euros aujourd'hui par an à 90-100 milliards d'euros.
05:53C'est doublement.
05:54Où il va trouver cet argent ?
05:56Enfin, dans nos poches, dans celles des retraités,
05:59en supprimant 10% l'abattement, en supprimant les allocations chômage,
06:04sans jamais vouloir toucher à 1 euro des plus riches.
06:07Mais c'est folie que de faire ça.
06:09Et nous, Parti communiste français, Parti de la Résistance,
06:12nous avons une conception de l'armée et de la défense de la nation
06:15qui est tout à fait différente.
06:16Nous, nous sommes pour une armée qui défend les intérêts vitaux de la nation,
06:19qui soit en capacité de défendre le pays.
06:22Et quand il faut prendre les armes, on a montré qu'on savait le faire.
06:25On n'est pas des pacifistes béats.
06:26En revanche, construire une armée de projections
06:30pour aller faire la guerre à l'extérieur,
06:33pour aller envahir des pays,
06:34accompagner les Etats-Unis dans leur folie guerrière,
06:37il en est hors de question.
06:38Et quand j'entends des dirigeants européens, justement...
06:41Pardon, on en a déjà ?
06:42Notre armée, elle est capable d'aller faire la guerre ailleurs ?
06:44Mais j'ai jamais défendu cette armée de projections, excusez-moi.
06:47Je ne conçois pas, justement,
06:49que nous mettions autant d'argent et de moyens militaires
06:51pour aller envahir d'autres nations,
06:54pour aller nous projeter dans d'autres pays.
06:57À l'occurrence, on n'envahit pas à la demande de certains pays.
06:58On a pu intervenir dans la guerre contre le terrorisme,
07:01au Malip, notamment.
07:02Quand je vois le bras de fer que mène Trump,
07:05l'administration américaine,
07:06avec les Etats-Unis et la France,
07:07et notamment sur la question militaire,
07:09je vois bien ce qu'il nous demande de faire.
07:12Trump a déguisé d'engager une guerre avec la Chine,
07:15qui dépasse les Etats-Unis.
07:17C'est rien d'autre que ça.
07:18Il nous dit, vous êtes seul, on n'est plus là.
07:21Il demande à l'Union européenne de s'armer
07:25et de l'accompagner dans ce conflit.
07:28Mais il faut arrêter cette folie guerrière
07:30qui met en péril l'humanité.
07:32C'est la paix qui doit commander, au contraire,
07:35toutes les dépenses publiques.
07:36Vous trouvez que le monde est pacifiste en ce moment ?
07:39On ne doit pas se défendre ?
07:40On ne doit pas s'armer si on est attaqué demain
07:42ou si l'Union européenne ou un pays de l'Union européenne est attaqué ?
07:43Justement, c'est bien ce que j'ai dit.
07:45Une armée de défense,
07:46une armée qui protège,
07:47une armée qui protège les frontières,
07:49qui protège la nation.
07:51Oui, mais une armée qui, aujourd'hui,
07:53devrait faire la guerre à Moscou,
07:55comme c'est écrit,
07:56comme certains le disent,
07:57certains en Europe veulent aller faire la guerre à Moscou
07:59ou d'autres qui voudraient faire la guerre à la Chine,
08:02c'est mortifère.
08:03Et oui, tout cela ruinerait l'humanité,
08:05comme le dit le pape.
08:06On en vient à votre livre.
08:10On a une petite expérience des hommes politiques,
08:12Fabien Roussel.
08:13Ah bon ?
08:14Quand il publie un livre,
08:16on les voit un peu venir.
08:17C'est quoi ce livre ?
08:18C'est un programme pour 2027 ?
08:20C'est une déclaration de candidature littéraire ?
08:23Vous défendez le parti pris du travail
08:25contre le parti pris des choses de Francis Ponge ?
08:29C'est tout ça,
08:30Madame Salamé.
08:32Je suis en campagne.
08:34Je suis en campagne.
08:35Vous êtes en campagne.
08:35Vous êtes candidat.
08:36Et c'est d'ailleurs le troisième livre que je commets.
08:39Et pourtant, il n'y a eu qu'une présidentielle.
08:42Donc vous voyez, je suis en campagne pour le travail.
08:44Ce livre, c'est une déclaration d'amour
08:45pour les travailleurs,
08:48pour le travail.
08:49Et pour cette France,
08:50où je considère que nous la reconstruirons,
08:54nous reconstruirons la France,
08:55nous bâtirons une France
08:56par le travail,
08:58par l'emploi,
08:59par la formation des générations
09:01qui vont arriver sur le marché du travail.
09:03Nous devons, oui, produire plus,
09:06investir dans les services publics,
09:08être indépendants en matière énergétique.
09:11Et je salue une partie des propos d'Anne Lauvergeon
09:13juste avant,
09:14parce que la question énergétique,
09:15elle est centrale pour reconstruire notre industrie,
09:18redevenir indépendant,
09:19reconstruire notre base industrielle,
09:21soutenir notre agriculture,
09:22notre pêcherie.
09:23Tout cela est essentiel.
09:25C'est tout l'inverse que nous faisons.
09:27Tout est fait pour diviser les Français,
09:29diviser pour mieux régner.
09:30Eh bien moi, je veux unir,
09:32rassembler.
09:32Et on reconstruira la France
09:34par le travail.
09:36Et la plus belle des richesses
09:37que nous avons dans notre pays,
09:38c'est celle des travailleurs.
09:40C'est leur force de création,
09:41c'est leur créativité,
09:43leur force de travail.
09:44Elle doit être reconnue,
09:46mieux valorisée.
09:47Et c'est un projet de société.
09:50Mais vous porterez ces idées ?
09:52Vous serez candidat, Fabien Roussel ?
09:54Je souhaite que ce programme,
09:56en tout cas,
09:57soit candidat.
09:58Et pour moi,
10:00la seule chose
10:01qui doit déterminer
10:03les candidatures
10:04à l'élection présidentielle,
10:06c'est le programme.
10:07C'est le programme.
10:08Et pour moi,
10:08pour nous,
10:09ce sera un programme,
10:12une France
10:12qui va se battre
10:13pour le progrès social,
10:15pour le respect du monde
10:16du travail
10:16et pour la paix.
10:17La paix
10:17et le progrès social
10:18seront au cœur
10:20de notre combat,
10:21de mon engagement.
10:21et c'est à partir de ça
10:23que se détermineront
10:24demain les alliances,
10:25s'il y en a.
10:26Le socialiste Olivier Faure
10:27souhaite une primaire
10:28de la gauche
10:28non-mélenchoniste.
10:30Est-ce que vous en seriez ?
10:32Encore une fois,
10:34je vais vous dire,
10:34ce qui déterminera
10:35le contour des alliances
10:37que nous ferons,
10:38ce sera le programme.
10:39Et je ne sacrifierai pas
10:41la France
10:42sur un accord
10:44de coin de table
10:45dans lequel
10:46on sacrifierait
10:47par exemple
10:47la politique énergétique
10:48où il faudrait
10:49abandonner le nucléaire.
10:50Je suis quand même,
10:50nous sommes la seule force
10:51de gauche
10:52à défendre
10:52les investissements
10:53dans la production
10:54d'électricité nucléaire
10:55dans notre pays.
10:56C'est quand même grave.
10:57En France.
10:57Le PS le défend aussi.
10:59Il n'y a pas
10:59que des communistes.
11:00Du bout des lèvres,
11:01avec toute petite bouche
11:02et pas fort.
11:03Parce que,
11:03attention,
11:04non, non, mais...
11:05Oui, mais c'est intéressant
11:06ce que vous dites.
11:07Parce que,
11:08sur le nucléaire
11:09ou sur le climat
11:10ou sur le travail...
11:11Et même sur la paix.
11:13Sur la paix,
11:14ça c'est sûr
11:14que vous n'êtes pas d'accord
11:15sur l'Ukraine
11:15et sur l'Europe.
11:16Nous ne nous engagerons pas
11:20aurait une politique
11:23va-t'en guerre,
11:24prête à aller faire
11:25la guerre à Moscou,
11:26demain avec la Chine
11:27et où après ?
11:29Enfin,
11:29nous devons au contraire
11:30retrouver une France
11:31diplomatique
11:32parce que je suis
11:33beaucoup plus proche
11:34de Dominique de Villepin,
11:35excusez-moi,
11:36que de certains à gauche.
11:37Il faudrait ouvrir
11:38la primaire à gauche
11:39à Dominique de Villepin.
11:40Tiens,
11:40je fais une proposition
11:40comme ça.
11:42Allez, hop là.
11:42Ça va de Dominique de Villepin
11:44jusqu'où ?
11:45Je ne sais pas.
11:46Vous seriez candidat
11:48avec Dominique de Villepin
11:48à la primaire de gauche.
11:49Mais en tout cas,
11:49j'ai lu son programme
11:51à lui
11:51et en tout cas
11:52sur la politique internationale,
11:54sur la politique industrielle,
11:55je peux vous dire
11:56que je me retrouve
11:56un petit peu plus
11:57avec lui.
11:58Vous ne l'avez pas entendu
11:59récemment sur l'Ukraine.
12:01Je ne crois pas
12:02qu'il a la même position
12:03que vous.
12:03Mais passons,
12:04ce n'est pas le sujet.
12:05Le sujet,
12:05c'est sur ces sujets-là
12:07du nucléaire,
12:08de la guerre,
12:09la paix,
12:10de l'Ukraine
12:10et du travail.
12:13C'est vrai que
12:14vous détonnez
12:14et on le voit
12:15dans le livre
12:16et que vous n'êtes pas d'accord.
12:17Alors,
12:18ce livre commence
12:19par une prise de conscience,
12:20la vôtre,
12:20après la législative
12:21de juin dernier
12:21où vous perdez votre siège,
12:23battu par un élu RN
12:24et vous prenez conscience
12:25des fractures françaises.
12:27Vous écrivez
12:27« De France se regardent
12:28en chien de faïence,
12:29celles qui bossent
12:30et celles qui glandent.
12:31Partout,
12:32je ressens cette rancœur,
12:33cette animosité
12:33qui grandit
12:34au sein même d'une classe
12:35dont l'unité
12:35est pourtant le meilleur
12:36à tous,
12:36celle des travailleurs. »
12:38et vous dénoncez
12:38ceux qui soufflent
12:39sur les braises
12:40de la fracture.
12:41Vous reprenez
12:42et vous assumez
12:43de défendre
12:43la France du travail
12:44contre la France des allocs.
12:46Cette opposition,
12:47vous avez valu
12:47une immense polémique
12:48il y a deux ans,
12:49notamment avec
12:50Jean-Luc Mélenchon
12:51ou Sandrine Rousseau
12:52qui vous avait répondu
12:53« On est dans la valeur travail,
12:55mais pardon,
12:55la valeur travail,
12:56c'est quand même
12:57une valeur de droite. »
12:59et vous dites
12:59« Non, je maintiens
13:00et je confie un pas. »
13:01Bien sûr,
13:02bien sûr.
13:03Enfin,
13:03la gauche,
13:04c'est la défense
13:04des travailleurs,
13:05c'est la défense
13:06des congés payés,
13:07c'est la défense
13:08des usines
13:09et des services publics,
13:10c'est la défense
13:11du salaire
13:12et des cotisations sociales
13:13qui financent
13:14les retraites,
13:15la santé,
13:16les accidents du travail.
13:18C'est un modèle social.
13:19On va fêter cette année
13:20l'anniversaire
13:22de la création
13:23de la sécurité sociale.
13:24La gauche,
13:25c'est ça.
13:25Et donc derrière
13:25la sécurité sociale,
13:27c'est un modèle social
13:28et c'est la France
13:28du travail,
13:29la France des bâtisseurs,
13:30celle qui a construit
13:31les barrages hydrauliques,
13:32les centrales nucléaires,
13:33les routes,
13:34les ponts,
13:34les voies ferrées,
13:35le TGV.
13:36C'est ça la France.
13:37La France du travail
13:38mais qui travaille
13:39moins que plus.
13:41Parce que vous êtes
13:41pour les 32 heures,
13:43vous êtes pour la retraite
13:44à 60 ans,
13:44donc on promet le travail
13:46mais on travaille moins.
13:47Je suis d'abord,
13:48quand j'entends
13:48M. Béroud dire
13:49« Il faut travailler plus »,
13:51moi je lui réponds
13:51« Il faut travailler tous ».
13:53Dans ma région,
13:54dans le Valenciennois
13:55où je vis à Saint-Amant-les-Eaux,
13:57il y a presque 12%
13:58de taux de chômage.
13:59Il y a encore
13:59des usines qui ferment
14:01et je pense aux salariés
14:02d'outils nord
14:02dans ma commune
14:03que je vais rejoindre
14:04dans une heure
14:05parce que justement
14:06ils commencent
14:08le piquet de grève
14:09pour défendre
14:10leur boulot.
14:11Aujourd'hui,
14:11on continue
14:12de désindustrialiser
14:13la France
14:13et quand on désindustrialise
14:15la France,
14:16on augmente
14:17le taux de chômage,
14:18on augmente
14:18le nombre de bénéficiaires
14:19du RSA.
14:20Les bénéficiaires du RSA,
14:22je dénonce
14:22le RSA.
14:25Et comment vont faire
14:26les gens qui le touchent ?
14:26Parce que quand on met en place
14:27un revenu de solidarité active
14:29pour dépanner les gens,
14:31je suis pour
14:32quand c'est temporaire.
14:33Mais quand ça fait 40 ans
14:34que ça dure,
14:34que ce sont des générations
14:35entières
14:36qui en ont bénéficié,
14:39on a tué des familles,
14:41on a tué des gens,
14:42on a perdu leur dignité.
14:44Je suis moi
14:44pour remplacer
14:45le RSA
14:46par un salaire
14:47et proposer
14:48à chaque Français,
14:49c'est un objectif
14:50que je fixe,
14:51c'est mon ambition
14:51pour la France,
14:52proposer à chaque Français
14:53ou un emploi
14:54ou une formation
14:55et un salaire
14:56à temps plein
14:56en échange.
14:57Quelqu'un qui se lève
14:58le matin
14:58pour aller se former
15:00pendant 6 mois
15:01et qui revient
15:02avec un K16
15:02pour travailler
15:03dans la logistique
15:04ou avec un brevet
15:06d'électricien,
15:08pendant sa formation,
15:09il doit être rémunéré.
15:10Aujourd'hui,
15:11on leur propose 700 euros.
15:12On leur propose
15:13que dalle.
15:14Ils partent en formation,
15:15ils reviennent endettés.
15:16Ce n'est pas possible, ça.
15:17Et donc,
15:18garantir à chacun
15:19un emploi,
15:20une formation
15:21et un salaire,
15:22c'est un projet de société.
15:24Plus personne
15:24ne devrait être au chômage
15:25en France.
15:25On entend votre proposition
15:26et c'est le cœur
15:27de votre livre,
15:28mais ceux qui ont à vos yeux
15:29ceux qui sont au RSA
15:30sont des gens
15:31qui ne veulent pas travailler
15:32et qui veulent bénéficier
15:33des allocs.
15:34C'est ça l'idée ?
15:34C'est pour ça que vous voulez
15:35supprimer le RSA ?
15:36Les personnes qui sont au RSA,
15:37je l'écris dans mon livre
15:39pour les croiser,
15:41ce n'est pas une vie.
15:42Ils souffrent,
15:43ils sont malheureux
15:44et d'ailleurs,
15:45on ne vit pas du RSA.
15:46Ils sont tous obligés
15:48d'aller à la rencontre
15:49des associations caritatives
15:51pour bénéficier
15:52des colis alimentaires
15:53parce qu'on ne vit pas du RSA.
15:55On survit,
15:55on est malheureux.
15:56Et donc,
15:57ce n'est pas un projet de vie.
16:00Je veux que ma France
16:01soit forte
16:02et qu'elle garantisse
16:03le plein emploi
16:04mais dans le sens
16:05le plus cher du terme.
16:05Mais celui qui cherche un emploi
16:06et qui n'en trouve pas,
16:07si vous lui sucrez le RSA,
16:09il vit comment ?
16:09Celui qui cherche un emploi
16:12et qui n'en trouve pas,
16:13il devrait être en capacité
16:14aujourd'hui
16:15de porter plainte
16:16contre Pôle emploi
16:17et contre la société.
16:18Quand j'entends les ministres
16:19qui disent
16:19un droit opposable.
16:20Mais bien sûr,
16:21il faut un droit opposable.
16:22Un droit opposable
16:23que tous les chômeurs
16:24devraient exercer
16:26parce que quand j'en entends
16:27qu'ils disent
16:27il y a plein de travail
16:28mais ils ne veulent pas travailler,
16:29eh bien moi,
16:30je prends d'accord.
16:31Chiche,
16:32je propose
16:32que chaque chômeur
16:33ait un droit opposable
16:34à un travail,
16:36un temps plein,
16:37un salaire
16:37dans son périmètre d'habitation
16:40et dans ses compétences.
16:42Ça,
16:42ce serait un beau défi à relever.
16:43Moi,
16:43je suis prêt à le relever
16:44pour la France.
16:45On passe au standard.
16:46On nous attend Augustin.
16:47Bonjour Augustin,
16:48bienvenue.
16:49Oui,
16:49bonjour,
16:50merci.
16:51Alors,
16:51je voulais juste
16:51aborder dans le sens
16:53d'une question
16:53de la Salamé
16:54et dire à M. Roussel
16:55qu'à mon sens,
16:56je pense que
16:57si quelqu'un
16:57ne vous connaissait pas
16:58et que vous entendait
16:59ce matin du travail,
17:01je pense qu'il pourrait
17:02tout à fait vous trouver,
17:03vous estimer
17:04qu'on entend
17:04un homme de droite
17:05et moi,
17:06je regrette
17:07en tant qu'attaché
17:09à l'idée communiste
17:10et lecteur
17:12de Bernard Friot
17:12qu'un des mots d'ordre
17:14d'un communiste
17:15soit le plein emploi
17:16alors qu'à mon sens,
17:18un vrai communiste
17:18devrait avoir à cœur
17:20de supprimer
17:21le marché de l'emploi
17:22et non pas de détendre
17:23à tous les Français.
17:24Merci.
17:24Merci Augustin
17:26qui entend donc
17:27un homme de droite
17:28parler au micro
17:29de France Inter
17:29ce matin.
17:32Bonjour Augustin,
17:33je vais tout faire
17:34pour vous convaincre
17:34mais pour moi
17:35l'emploi
17:37pour tous,
17:38une formation
17:39pour tous
17:40avec un salaire digne
17:41c'est la dignité.
17:42Voilà,
17:42c'est garantir
17:43à chacun la dignité
17:44mais c'est surtout
17:44être en capacité
17:46de redresser la France
17:47et de répondre
17:48à tous les défis
17:48qui sont en face de nous.
17:49Aujourd'hui,
17:50le travail,
17:51vous avez raison,
17:51je suis d'accord avec vous,
17:52a été complètement dévoyé,
17:54détourné.
17:55On a détérioré
17:57les conditions de travail,
17:58on a des petits salaires,
18:00on a plein de CDD
18:01et des contrats
18:02à temps partiel
18:03subis essentiellement
18:05par les femmes.
18:06Ça,
18:06c'est la petite France.
18:08La France
18:08s'est smicardisée.
18:10On est passé
18:10de 12% de personnes
18:12ayant un smic
18:13à 17%
18:14sous Emmanuel Macron
18:15et ils ont détruit
18:17la France du travail.
18:19Eh bien,
18:19pour moi,
18:20la gauche,
18:21l'enjeu pour la gauche,
18:22c'est de,
18:23au contraire,
18:24montrer que chacun
18:25peut avoir retrouvé
18:25sa dignité
18:26par un emploi garanti,
18:28par un vrai salaire,
18:29par de bonnes conditions
18:30de travail,
18:30redonner du sens
18:31au travail.
18:32On va rassurer Augustin
18:35parce qu'on va quand même citer,
18:36là, pour le coup,
18:36il va entendre un homme de gauche,
18:38face aux tensions
18:39entre l'Union Européenne
18:40et les Etats-Unis
18:41sur les droits de douane.
18:42Vous avez tweeté
18:42il y a quelques jours
18:43Bernard Arnault
18:44réussit l'exploit
18:45de défendre une zone
18:45de libre-échange
18:46entre l'Europe
18:46et les Etats-Unis
18:47en disant que ce serait
18:48une chance pour nos agriculteurs.
18:49Il est vendu aux Américains,
18:51il est dangereux.
18:53Bernard Arnault
18:54est un homme
18:55vendu aux Américains ?
18:57C'est un peu excessif, non ?
19:00Je vais vous parler franchement
19:01et pour moi,
19:01le sujet est grave.
19:03Tout le monde dit,
19:04vos éditorialistes le disent,
19:06nous sommes en guerre,
19:06en guerre économique.
19:08Une guerre économique
19:08lancée notamment
19:10par Donald Trump
19:11avec ses droits de douane.
19:13Les Etats-Unis
19:14vont faire mal
19:15à l'économie mondiale,
19:17vont faire mal
19:17à l'Union Européenne,
19:18ils vont faire mal
19:18à la France
19:19et aux travailleurs français.
19:21Et quand j'entends
19:21que des patrons français
19:23sont prêts à aller parler
19:25à l'ennemi,
19:26ça s'appelle comment ça ?
19:28Quand on est prêt
19:29à aller travailler
19:29à l'ennemi
19:31et négocier avec lui,
19:32ça s'appelle de la trahison.
19:34Et la trahison,
19:34période de guerre,
19:35ça se condamne.
19:36Alors si M. Bernard Arnault
19:38veut partir,
19:39qu'il parte,
19:39mais par contre,
19:40ces outils,
19:41ces machines,
19:42ça reste ici,
19:42ça reste en France.
19:43Et quand on est
19:44dans une telle tension...
19:46Bernard Arnault
19:48est vendu aux Américains,
19:49ensuite vous dites
19:50que les patrons
19:50de Stellantis,
19:51Michelin, Renault,
19:52Auchan, Arcelor,
19:52Mittal,
19:53Sondi,
19:53sans-sus de l'économie française
19:55qui pompe le sang
19:56et nous vide de nos vies,
19:58créent des emplois, non ?
20:01Enfin, je veux dire,
20:01c'est...
20:02Il crée de la richesse en France.
20:02Mais alors ça,
20:03cet argument-là,
20:04Madame Salamé,
20:05cet argument-là,
20:06il crée des emplois,
20:06c'est exactement
20:07ce que j'écris dans le livre.
20:08Alors là,
20:09là vous êtes très très fort.
20:10Alors c'est Bernard Arnault,
20:12M. Pinault,
20:13tous ces grands patrons
20:14du CAC 40
20:15que vous recevez ici
20:17à qui vous déroulez
20:18le tapis rouge.
20:18Non, on ne débrouille pas
20:19le tapis rouge,
20:19c'est pas vrai.
20:20À l'Elysée,
20:21à Matignon,
20:22dans les médias,
20:24ils créent des emplois.
20:26Amen,
20:27comme dirait le pape.
20:27Amen.
20:28Pour autant,
20:29allez parler à ceux
20:30qui travaillent
20:31dans les grandes surfaces,
20:33à Carrefour,
20:34à Auchan,
20:34combien ils sont payés.
20:35Allez parler à ceux
20:36qui sont justement
20:37dans beaucoup de ces industries
20:39de l'automobile
20:40où ils ont des salaires
20:41à peine au-dessus du SMIC
20:42et qui font les postes
20:44et qui se retrouvent
20:45avec des retraites de misère
20:46à la fin,
20:47qui se retrouvent
20:48avec des retraites
20:48à 1 000,
20:491 100 euros.
20:50On ne dit pas,
20:51on n'est pas en train de dire
20:52que tout va très bien
20:52dans le meilleur des mondes,
20:53loin de là.
20:54Mais on reprend vos mots
20:55de sang su
20:56et de vendre aux Américains.
20:56Ce sont des sang su
20:57parce que non seulement
20:58ils pompent le sang
20:59des ouvriers,
21:01mais ils pompent
21:01les finances publiques.
21:02Ils ont bénéficié,
21:04ils ont bénéficié
21:05sous Emmanuel Macron,
21:07de plus de 200 milliards
21:08d'euros
21:09de réduction d'impôt
21:10depuis 2019.
21:11Et là,
21:12vous avez noté
21:12qu'ils ont une surtaxe
21:14depuis un an.
21:15Vous rigolez.
21:16C'est rien du tout.
21:17C'est rien du tout.
21:18Ils ont bénéficié
21:19de 207 milliards d'euros
21:21d'impôts,
21:22de réduction d'impôt
21:23et on va aller prendre
21:2310% aux retraités.
21:25Ils nous pompent,
21:26ils nous pompent
21:27les finances publiques,
21:28ils nous pompent
21:29notre force de travail
21:30et il faut leur dire
21:31merci,
21:32vous créez des emplois.
21:32Je pense qu'il faut avoir
21:34beaucoup plus d'exigences
21:36vis-à-vis d'eux.
21:37Donner des aides publiques
21:39mais en échange
21:40de contreparties,
21:41d'engagement,
21:42de création d'emplois,
21:43de meilleurs salaires,
21:44de formations.
21:44Vous parlez des Etats-Unis,
21:45c'est ma dernière question,
21:46vous parlez des Etats-Unis
21:47comme de l'ennemi
21:48ce matin qui veut nous faire
21:49la guerre commerciale
21:50et ce qui m'étonne
21:50en lisant votre livre
21:51c'est que votre réponse
21:52à l'augmentation
21:54des droits de douane
21:54de Donald Trump
21:55c'est rien.
21:57Il ne faut rien faire,
21:58il ne faut pas tendre
21:59l'autre jour.
22:00Vous êtes pour augmenter
22:01qu'on augmente nos droits de douane ?
22:02Non mais vous n'avez pas tout lu
22:03alors vous avez cité les paragraphes.
22:05Ah non pas du tout.
22:06Vous êtes pour les barrières douanières.
22:08Vous êtes pour les barrières douanières.
22:09Je dis justement
22:10que la guerre
22:11aux droits de douane
22:13augmenter les droits de douane
22:15d'un côté comme de l'autre
22:16ceux qui vont en souffrir
22:18c'est les travailleurs.
22:18Qu'ils soient américains,
22:19ou européens.
22:20Comment on répond ?
22:21Parce que ça va coûter plus cher.
22:22La meilleure réponse
22:23pour la France
22:24c'est d'investir
22:25dans son appareil productif.
22:27C'est de relancer l'industrie.
22:29C'est de baisser le coût
22:30de l'énergie.
22:32C'est sortir,
22:33mais je vais vous le dire.
22:33Ce n'est pas augmenter
22:34les droits de douane
22:35aux américains.
22:36Mais bien sûr
22:37il ne faut pas augmenter
22:37les droits de douane.
22:38Et je ne suis pas
22:39pour un marché de libre-échange
22:40avec zéro droit de douane.
22:42Donc ni l'un ni l'autre.
22:43Mais ni l'un ni l'autre.
22:44Parce que ça fait du mal
22:46aux travailleurs d'abord
22:47puisque tout va coûter plus cher
22:48si les droits de douane augmentent.
22:50Au contraire je suis
22:51et c'est la proposition que je fais.
22:52Ne dites pas que je ne fais pas de proposition.
22:53Je propose de sortir
22:57le bazooka monétaire
22:59et d'investir
23:00150 milliards d'euros
23:01par an
23:02après à taux zéro
23:04sous condition
23:05aux entreprises
23:06pour justement
23:07relocaliser l'industrie ici.
23:09Réduire par quatre
23:10le prix de l'électricité
23:12décarbonée
23:13comme le disait
23:14madame Lauvergeon.
23:15C'est possible
23:15parce que c'est un avantage
23:16économique énorme.
23:18Et vous savez
23:18qui d'autre dit cela
23:19que je cite
23:20dans mon livre
23:21c'est M. Béroux
23:22commissaire au plan
23:23dans le rapport
23:24qu'il a commis
23:25sur la dette Covid
23:26il proposait lui
23:28un bazooka monétaire
23:29à 400 milliards d'euros
23:31en disant
23:31on investit maintenant
23:32on remboursera
23:33les intérêts plus tard
23:34parce que
23:35tout ce que l'on investit maintenant
23:36va produire des richesses.
23:38Et ce sont ces richesses
23:39qui redresseront le pays.
23:40Merci Fabien Roussel.
23:41Le parti prêt du travail
23:43aux éditions du Cherche Midi
23:45sera en librairie demain.
23:47C'était un plaisir
23:48d'en parler avec vous.
23:49C'était un plaisir
23:50de venir chez vous
23:50ça faisait longtemps
23:51mais vous voyez
23:51comme quoi c'est possible.
23:53On reviendrait !
23:54Tout est possible.
23:55Grand plaisir.