« Les PMU reviennent à la mode, ils représentent une forme de simplicité, d'authenticité, de convivialité. » Alexandre Coing est co-directeur du média Le Fooding. Pour neo, il rend hommage aux bars PMU ! 🍷✨
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00:00Les bars PMU, c'est un refuge de convivialité dans les centres-villes, dans les centres-bourgs.
00:04Bonjour Néo, c'est Alexandre Coing, je suis le co-directeur du média Le Fooding
00:07et aujourd'hui on va rendre hommage à un patrimoine français, les bars PMU.
00:11On sent que les PMU reviennent à la mode parce qu'ils représentent une forme de recherche d'authenticité,
00:17de simplicité, de convivialité, qui sont des valeurs qui sont très porteuses dans une époque
00:21où finalement, notamment chez les jeunes et les dernières études l'éprouvent,
00:24il y a un sentiment de solitude et une solitude réelle
00:26et un besoin et une envie de retourner vers des activités qui sont peut-être plus simples,
00:31plus ancrées, avec des repères intemporels que permettent ces bars PMU qui sont dans l'imaginaire collectif.
00:36Finalement, c'est comme si on faisait un petit peu groupe ou société en allant ensemble dans ces bars
00:40et je crois que c'est ça qu'on recherche, c'est dans une époque un petit peu heurtée à se retrouver
00:44et les bars PMU notamment permettent ça.
00:47Ce livre, PMU, les 100 bars qui font la France, c'est un petit objet éditorial
00:50qu'on avait envie de faire pour rendre hommage à ces bars.
00:52Partout en France, toute la diversité des expériences qu'on peut vivre dans les bars PMU,
00:56très incarnée par des tauliers et des taulières qui enrichissent l'expérience que vous vivez.
01:01Ce qui est important et ce qui est intéressant de noter, c'est qu'en fait,
01:04les bars PMU peuvent souffrir de deux mouvements sociologiques, économiques, presque politiques.
01:10Le premier, c'est la désertification des centres-villes avec une forme de péri-urbanisation des villes,
01:14des grandes zones commerciales qui attirent plutôt les habitants en dehors des centres.
01:17Et finalement, mettre en avant les bars PMU qui se situent dans les centres-bourgs,
01:21dans les centres-villes, dans les centres-villages,
01:23c'est essayer de mettre en valeur ces refuges de convivialité,
01:26ces lieux qui créent encore du lien et de l'activité dans les cœurs des villes.
01:29Le déclin relatif des bars, même s'il y a de plus en plus de bars PMU en France,
01:33il peut s'expliquer, outre la péri-urbanisation, par de la concurrence plus forte,
01:36notamment en ville, avec l'essor des coffee shops pour boire son café,
01:40mais aussi des boulangeries ou d'autres formes d'établissements
01:43qui permettent de déjeuner sur le pouce, de boire un café, de s'asseoir en terrasse.
01:47Le journaliste Jean-Laurent Castelli le montre assez bien.
01:49C'est finalement d'autres formes de rapport au café
01:52et d'autres établissements permettant de boire des cafés
01:54qui viennent concurrencer en partie les bars PMU.
01:56Les boulangeries, effectivement, en proposant des formules
01:59souvent moins chères que dans tout restaurant,
02:01sont en train de concurrencer les restaurants traditionnels
02:03sur la pause déjeuner, avec des formules beaucoup moins chères,
02:06avec un sandwich, un café pour quelques euros, moins de 10 euros souvent.
02:10Et c'est finalement une autre des menaces ou des concurrences
02:13sur les bars PMU dans leurs fonctions de bistro, de brasserie,
02:18en tout cas d'endroits du déjeuner pour les actifs.
02:21Le futur du PMU, c'est peut-être paradoxalement,
02:23non absent ce que je viens de dire sur les boulangeries,
02:25c'est finalement d'investir toute la journée avec des offres adaptées
02:29à la fois à ces différents publics et à la fois aux différents moments de la journée.
02:32Ce que les études montrent, c'est que ceux qui résistent très bien,
02:35c'est ceux qui proposent une offre, par exemple, de café,
02:38de petit déjeuner relativement moderne,
02:40et qui sont capables de proposer aussi une restauration
02:43qui peut être très diverse.
02:44Il peut y avoir de la restauration traditionnelle
02:45comme de la restauration différente.
02:47On a par exemple dans le guide un PMU à la société
02:49où vous pouvez manger des ramen,
02:51un PMU dans le nord où vous pouvez manger des moules frites,
02:53des PMU à Paris où vous mangez des saucisses purées
02:55ou des petits salés aux lentilles.
02:57Donc c'est par la restauration qu'il y a un point de passion français évident
03:00qu'une partie des bars PMU trouveront peut-être un nouveau souffle, un renouveau,
03:06même si la dynamique est clairement là.
03:07Ce sont des lieux qui attirent
03:08et qui pourront attirer encore plus de mains, notamment les plus jeunes,
03:11avec une offre de restauration bien dans son époque.
03:13Aujourd'hui, il y a plus de 9000 bars PMU en France,
03:17ce qui fait qu'on ne peut pas parler d'une gentrification homogène.
03:19Ils sont tous extrêmement différents.
03:21Ils ont différentes réalités géographiques, économiques, sociologiques.
03:25Et en plus, le retour d'une forme de tendance autour de ces bars populaires
03:29fait des petits finalement et crée et incite des entrepreneurs
03:32et des restaurateurs à créer d'autres bars
03:35qui ne sont pas forcément des PMU stricto sensu parce qu'ils ne permettent pas de parier sur les courses hippiques,
03:39mais qui sont des bars traditionnels, des rates de quartier comme on pourrait les appeler,
03:43et qui, certains, pourraient s'adresser à un public un peu plus urbain,
03:47un petit peu plus branché,
03:48et leur permettre de vivre l'expérience d'un PMU convivial.
03:51Mais finalement, là, il n'y a pas d'opposition entre les vrais PMU authentiques
03:56et ceux qui se revendiquent presque néo-PMU.
03:59Il y a finalement une grande appréciation de différents publics,
04:02de bars populaires, traditionnels, conviviaux,
04:06qui permettent selon moi de se rencontrer parfois dans un brassage,
04:10parfois un petit peu moins.
04:11Mais finalement, l'immense diversité et leur nombre très important
04:14permettent de ne pas avoir une vision homogène d'une forme de gentrification terrible.