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Avec Philippe Chauvin, père de Nicolas Chauvin, joueur espoir du Stade Français Paris qui est mort en décembre 2018 lors d'un match de rugby contre l'UBB et auteur de "Rugby : Mourir fait partie du jeu" (éditions du Rocher)

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Transcription
00:00C'était il y a 6 ans la disparition du jeune Nicolas Chauvin, disparu à 18 ans au terme de deux plaquages dangereux au cours d'un match.
00:10On en parle avec Jules Boscherini qui m'a rejoint, pardonnez-moi, en studio et on en parle avec notre invité qu'on accueille avec plaisir.
00:18Bonjour et bienvenue sur Sud Radio, merci vraiment de nous accorder toujours de votre temps, Philippe Chauvin, vous êtes le père de Nicolas Chauvin.
00:28Je le disais, c'était il y a 6 ans. On sait seulement depuis jeudi dernier, vous l'avez appris par la Fédération Française du Rugby,
00:37ce qui s'était réellement passé au cours de ce match et quels étaient les gestes qui ont entraîné par la suite la mort de votre fils.
00:44Pourquoi il a fallu attendre 6 ans ?
00:48Écoutez, moi je sais depuis 6 ans ce qui s'est passé puisque j'avais déjà remis une analyse à la FFR.
00:56C'est curieux que le père doit faire ça, mais j'avais besoin de comprendre.
01:01Et bizarrement, ça n'avait eu aucun écho et personne ne semblait...
01:07Enfin tout le monde me disait oui, Bernard Laporte, Didier Réthière, Joël Dumais,
01:11mais on dit l'inverse effectivement à la presse sans aucune justification.
01:16Et depuis, je demande effectivement l'analyse, l'expertise qui justifie ces propos.
01:21et comme vous le dites, a réussi enfin à obtenir cela avec le concours de Florian Grille qui s'est prêté à ce travail.
01:30Le président de la Fédération Française du Rugby, ça a pris 6 ans.
01:34Concrètement, ce qui s'est passé, c'est que votre fils a été victime de deux plaquages simultanés effectués par deux joueurs,
01:41des plaquages qui étaient particulièrement dangereux.
01:43Exactement. En fait, la vidéo, quand vous la voyez, elle est assez effrayante.
01:50Vous voyez deux individus qui font sur mon fils, qui vient de se saisir de la balle
01:55et qui prend consécutivement ou simultanément deux joueurs lancés à 20 km heure
02:01qui l'impactent à la tête, les deux, épaules-têtes, épaules-têtes,
02:05le deuxième ne faisant pas l'effort de se baisser et les plongeant par-dessus mon fils.
02:10Donc en fait, ça ne pouvait pas être autrement qu'illicite.
02:12Évidemment. Alors, ça paraît bien dérisoire aujourd'hui de se dire, quand on voit les images,
02:18ces deux gestes auraient dû être sanctionnés à minima d'un carton rouge pour l'un et d'un carton jaune pour l'autre.
02:23Bon, ça, le fait de le savoir ne change rien pour vous, j'imagine.
02:28Non, mais c'est là où il faut commencer à comprendre l'intérêt de cette démarche.
02:34Si vous arrivez à vraiment reconnaître à un moment donné qu'il y a des fautes,
02:39vous devez commencer à informer les pratiquants que ces gestes-là sont extrêmement dangereux
02:44et les arbitres qu'il faut être vraiment intransigeants.
02:47Si vous ne reconnaissez rien et que vous tournez la tête, ça continuera.
02:52Voilà. Donc du coup, nous, notre démarche, c'est aussi, pour nous, c'est extrêmement important.
02:57Parce que dites-vous, pendant six ans, je me suis demandé si je n'étais pas devenu un peu fou,
03:02parce que j'étais le seul à dire la même chose, le seul à voir la même chose.
03:05Et ça, effectivement, pour nous, c'est déjà une reconnaissance que notre fils, sa mort n'est pas vaine,
03:11parce que je pense que maintenant, on ne pourra plus ignorer ce genre de choses.
03:14On sait que les chocs à la tête sont dangereux, n'en déplaise à certains arbitres.
03:20Les chocs à la tête sont dangereux.
03:22Donc, il ne faut pas attendre qu'ils se produisent.
03:24Il faut faire tout ce qu'on peut pour les éviter.
03:26Et lorsque cela se produit, il faut sentionner durement les auteurs.
03:31Jules Boscherini.
03:32Bonjour Philippe.
03:32Mais ces gestes dont vous nous parlez, c'est aussi une question d'encadrement.
03:36Quels sont ceux que vous souhaiteriez voir interdire chez les jeunes ?
03:40Chez les jeunes, on a déjà quelques mesures qui sont en place,
03:47puisqu'on a le programme bien joué, qui exige l'omplaque aux jambes
03:54et même favorise la culture de l'évitement plutôt que de la confrontation.
04:00Après, vous savez, le rugby, vous le connaissez bien, Jules, c'est un apprentissage.
04:07On apprend l'appréhension du sol, par exemple, ça s'apprend au plus jeune âge.
04:12Plaquer, c'est quelque chose de naturel.
04:14On ne se jette pas au sol dans les jambes de quelqu'un naturellement.
04:16Donc, si vous le faites à l'âge de 7, 8, 9 ans, vous apprenez à le faire
04:21et vous n'avez plus d'appréhension pour vous baisser.
04:24Si vous venez tard au plaquage, à 15 ou 16 ans,
04:27vous allez faire comme les grands à la télé et plaquer au niveau du ballon
04:31ou au-dessus de la ligne des épaules.
04:32Et c'est là que ça devient dangereux.
04:33Donc, effectivement, l'abaissement de la ligne de plaquage au niveau de la taille me paraît essentiel
04:39et surtout, les techniques doivent être particulièrement bien utilisées.
04:43Dans le cas de Nicolas, on fait un double plaquage
04:45où on voulait faire un plaquage à deux
04:46qui s'est traduit par un double plaquage très mal exécuté
04:51et qui a mis en danger, enfin, qui a tué mon fils.
04:54Voilà.
04:55Tout simplement.
04:56C'est terrible à dire, mais c'est vrai.
04:57Ma dernière question pour vous, Philippe Chauvin.
04:59Maintenant que l'expertise de la Fédération française de rugby a été remise,
05:02rendue publique, en tout cas vous avez été remise,
05:05quelle est l'étape suivante pour vous ?
05:07Alors, nous, on poursuit sur deux axes.
05:11Le premier, c'est aller au bout du dossier de Nicolas
05:13parce que moi, mon engagement en tant que parent,
05:15et j'invite tous les parents qui sont, hélas, victimes de ce genre de choses,
05:22à le faire la même chose.
05:24On a déposé plainte.
05:26On a déposé plainte, comme il n'y a eu aucune...
05:28Parce que lors de cette réunion avec la FFR,
05:31on a appris qu'ils avaient volontairement détruit la vidéo.
05:36Ils avaient volontairement...
05:38Ou alors, on ne leur avait pas donné l'instruction,
05:40la double instruction de leur hiérarchie pour faire l'analyse.
05:43C'est juste scandaleux.
05:44Parce que la justice demandait à un expert à la FFR.
05:49Elle a toujours refusé de le faire.
05:51Et en parallèle, elle détruit les éléments.
05:53Donc c'est juste inacceptable.
05:54Ça, c'est une accusation grave que vous formulez,
05:57malgré tout sur la Fédération française de rugby de l'époque.
05:59C'est-à-dire que vous l'accusez concrètement de destruction de preuve ?
06:01Ben, ce n'est pas une accusation.
06:02C'est ce qu'ils nous ont dit.
06:04Attendez.
06:05Ils nous ont dit dans la réunion,
06:07et d'ailleurs, c'est pour ça que cette analyse a été faite
06:09parce que j'ai refourni la vidéo.
06:11Ils nous ont dit...
06:13Au début, on a dit,
06:14« On a perdu la vidéo. »
06:16Et dans la réunion,
06:17puisque je savais qu'ils avaient eu la vidéo,
06:19qu'ils avaient la manière, le moyen de le retrouver,
06:22ils nous ont dit,
06:22« On nous a demandé de détruire la vidéo. »
06:26C'est ce qu'ont dit, c'est ce qu'a dit Olivier Léves-Romont dans cette réunion.
06:31Et c'est également lui qui m'a dit,
06:33« En 2022, quand on s'est vus,
06:36vous m'avez demandé de faire une expertise.
06:38Je ne l'ai pas faite parce que je n'avais pas l'instruction de la faire. »
06:43Et c'est la raison pour laquelle on continuera
06:44à suivre malheureusement cette triste histoire.
06:48Merci beaucoup d'avoir pris de votre temps,
06:50toujours aussi fidèlement d'ailleurs,
06:52sur Sud Radio.
06:54En tout cas, merci beaucoup Philippe Chauvin.
06:55Je rappelle que vous êtes le père de Nicolas Chauvin.
06:57Il a disparu il y a 6 ans.
07:00Il avait 18 ans.
07:00Il était joueur de rugby.
07:01C'était un joueur du stade français.
07:03C'était un joueur du stade français.

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