Avec Pascal Grillon, Président fondateur du groupe Cryopôle, kinésithérapeute, ostéopathe et cryothérapeute
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00:00Un drame qui a stupéfait beaucoup de français, puisque ça s'est passé dans le cadre d'une cryothérapie qui a fait plusieurs victimes.
00:09On y revient avec notre invité qu'on accueille avec plaisir, Pascal Grillon. Bonjour.
00:14Bonjour.
00:15Soyez le bienvenu sur Sud Radio.
00:18Vous êtes le président fondateur du groupe Cryopole.
00:21Vous êtes par ailleurs kinésithérapeute, c'est important, ostéopathe et cryothérapeute.
00:25Avant de revenir sur les faits, j'aimerais qu'on explique à tout le monde ce que c'est que la cryothérapie,
00:30pour l'expliquer en des termes très simples et qu'on comprenne très bien de quoi on parle.
00:34De façon très simple, c'est une exposition à un froid extrême qui permet d'obtenir un choc thermique pour des réponses physiologiques
00:44avec un intérêt sur le bien-être, la santé, etc.
00:49C'est ni plus ni moins que ça.
00:53Quelle est l'action du froid, d'ailleurs ?
00:55L'action du froid, c'est physiologiquement d'avoir un choc thermique, une réponse physiologique
01:03et d'obtenir un effet antalgique, anti-inflammatoire, de bien-être, une production de cortisol, d'endorphine,
01:09plein d'éléments physiologiques positifs qui font qu'on amène du bien-être,
01:15mais aussi une réponse à une désensibilisation de la douleur, une action anti-inflammatoire.
01:20On a de très bons effets sur le sommeil.
01:24Tout ça, ça doit être protocolé, mais je pense qu'on va en parler un peu après.
01:27Justement, on va en parler de ce protocole et on va revenir à ce qui s'est passé cette semaine à Paris.
01:32Une femme grièvement blessée en état de mort cérébrale, elle était à la suite d'une séance de cryothérapie.
01:38Un syndrome asphyxique dans un milieu appauvri en oxygène.
01:42C'est ce qu'on a appris.
01:43En gros, une intoxication à l'azote, si j'ai bien compris ce qui s'est passé.
01:46Oui, en fait, on parle de la technique cryothérapie,
01:50mais c'est ni plus ni moins qu'une problématique technique et une asphyxie, comme vous l'avez rappelé.
01:56Donc, on évoque la cryothérapie, mais c'est malheureusement un accident lié à une mauvaise utilisation d'une machine.
02:04La technique cryothérapie fait parler, mais ça aurait été une autre machine utilisant de l'azote ou du CO2.
02:11C'est une panne ou une fuite, exactement. Un protocole qui n'a pas été respecté, d'après vous.
02:18C'est pour ça, d'ailleurs, que vous en avez parlé tout de suite.
02:21Concrètement, quels sont les protocoles et les mesures de sécurité qui doivent être respectées ?
02:26Avant toute chose, j'aimerais spécifier qu'il existe deux techniques.
02:29Il existe une technique où on va utiliser de l'azote, comme c'est le cas sur cet accident,
02:33et une technique où on utilise des machines électriques qui sont 100% safe.
02:38C'est ce que nous, on a fait le choix depuis 2013, d'utiliser ce genre de technique.
02:43Donc, il est bien spécifié que vous avez la majorité des centres en France qui utilisent des chambres électriques
02:49où il n'y a aucune dangerosité.
02:52C'est vraiment très important de le comprendre.
02:55Alors, est-ce que ça veut dire que les techniques à l'azote sont plus dangereuses ?
03:01C'est une problématique d'utilisation d'un appareil et d'une défaillance technique.
03:06Et peut-être, alors je ne veux pas me mêler à l'enquête, je n'en ai aucune idée,
03:09et surtout pas être diffamatoire.
03:10On est d'accord, mais si vous, vous avez fait le choix de passer à l'électrique,
03:13et que vous dites que beaucoup de cryothérapeutes font le choix de passer à l'électrique.
03:16Moi, on est 100% safe.
03:19Chez Cryopol, dans l'utilisation de nos techniques et des machines,
03:23on a fait le choix dès le début.
03:25Moi, j'ai travaillé trois mois en 2012 avec des machines utilisant l'azote,
03:29et j'ai basculé directement sur l'électrique parce qu'on n'a aucune dangerosité.
03:35On a l'équivalent en gaz de la climatisation dans votre maison.
03:39Donc, même si ça venait à tomber en panne,
03:41l'opérateur et le patient-client ne risquent strictement rien.
03:45Alors, une fois que je fais de la cryothérapie,
03:47et qu'on m'a garanti que c'était sûr et que je suis en toute confiance,
03:50quelles sont les précautions ?
03:52Qu'est-ce que je dois faire pour y avoir recours ?
03:55Vous avez le besoin d'être pris en charge par un personnel qui est formé.
03:59On a, nous, dans le groupe Cryopol, des infirmières qui vous accueillent,
04:03qui vous font un bilan.
04:04On utilise une application qui s'appelle la CryoApp Pro,
04:07qui est un outil qui va, de façon digitale, faire un test,
04:11un peu comme le Vidal du médecin,
04:12pour vous amener à vous donner précisément votre temps d'exposition,
04:17le nombre de séances, la fréquence à laquelle il vous faut l'utiliser,
04:21pour votre motivation.
04:22Après, la cryothérapie corps entier, elle a de vastes indications.
04:27On l'a dit en préambule, on peut aller sur le secteur du bien-être
04:29comme on peut aller sur le secteur de la santé.
04:32Néanmoins, ça reste une thérapie.
04:33Donc, il faut prendre des précautions, l'usage,
04:36et puis apporter les bons protocoles pour les patients.
04:41Oui, apporter les bons protocoles et les mettre en sécurité, en tout cas.
04:45Et les mettre en sécurité, tout à fait.
04:46Donc, on a le besoin d'avoir un check-up avec une prise de tension,
04:51puisque la contre-indication majeure, c'est l'hypertension non contrôlée.
04:54Et si on a le moindre doute, on renvoie sur le médecin traitant,
04:58ou même le médecin, nous, on a un médecin du groupe,
05:00donc on peut faire des téléconsultations.
05:03Donc, on a une prise en charge aussi, aujourd'hui,
05:05qui se fait par le biais de kiné-partenaires,
05:07parce que ce sur quoi j'aimerais revenir,
05:09c'est qu'aujourd'hui, on a un arrêt de la Cour de cassation
05:11qui nous dit, depuis 2022,
05:13que l'utilisation en santé de la cryothérapie corps entier
05:16doit être faite par des médecins ou des masseurs kinésithérapeutes
05:19sur prescription, d'accord ?
05:21Donc, on se doit, dans ce cadre-là,
05:24de respecter la loi et d'avoir un encadrement,
05:27ce qui permet d'ailleurs, une fois qu'elle est prescrite,
05:30cette cryo, d'avoir, dans le plan de rééducation du kiné,
05:34une prise en charge.
05:35Et il faut le savoir que tous les jours, dans nos centres,
05:37nous avons des patients atteints de sclérose en plaques,
05:40de spondylarthrite, de polyarthrite rhumatoïde,
05:42qui sont adressés par leur médecin
05:45et sont pris en charge par les kinés partenaires du centre.
05:47Et ça peut faire des miracles, effectivement, sur leur condition.
05:51Et ça marche très, très bien.
05:52Effectivement, on n'a plus d'amis.
05:54Vous avez, pardon, je vous ai coupé.
05:57Non, non, non, on a beaucoup de retours.
05:59On a 1,2 million de passages à notre actif.
06:01Ça fait maintenant très longtemps que le travail, vous imaginez.
06:03Et c'était le dernier point et la dernière question
06:05que je voulais vous poser, Pascal Grillon.
06:07Est-ce que c'est une pratique qui se démocratise ?
06:10Est-ce qu'on a de plus en plus recours à la cryothérapie ?
06:12Vous avez un centre qui s'ouvre tous les trois jours dans le monde aujourd'hui
06:16avec une convention qui s'est faite à Dallas il y a 15 jours,
06:19une convention mondiale où vous avez un consensus qui est en train de se faire
06:22sur la bonne pratique, la bonne utilisation avec des protocoles, etc.
06:26C'est une thérapie qui n'est plus un phénomène de mode
06:29mais qui est une thérapie à part entière
06:31avec soit un aspect d'adjuvant pour la douleur dans un plan de rééducation
06:38ou même comme une solution thérapeutique à part entière
06:41pour des troubles comme le sommeil.
06:43En tout cas, voilà.
06:44N'hésitez pas à en reparler à votre médecin traitant.
06:46Pourquoi pas ?
06:46Exactement.
06:47Voilà.
06:48Merci beaucoup, Pascal Grillon,
06:50d'être intervenu sur Sud Radio,
06:52président fondateur du groupe Cryopo.