Rugby EcoXpert, la chronique de Philippe Spanghero.
Le thème de la chronique ce soir : Demi-finale et finale à guichets fermés : le Top 14 fait carton plein
Au programme :
120 000 fans vont venir de toute la France à Lyon les 20 et 21 juin. Le directeur général de la LNR, Emmanuel Eschalier,
a rappelé l’impact économique et sociétal des demi-finales du TOP 14. Les demi-finales avaient généré 21,2 millions d’euros de retombées économiques locales en 2023 à San Sebastian et 19 millions d’euros de retombées en 2024 à Bordeaux.
- Un tel engouement est-il habituel ?
- À quoi est-il du ?
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##RUGBY_ECOXPERT-2025-04-18##
Le thème de la chronique ce soir : Demi-finale et finale à guichets fermés : le Top 14 fait carton plein
Au programme :
120 000 fans vont venir de toute la France à Lyon les 20 et 21 juin. Le directeur général de la LNR, Emmanuel Eschalier,
a rappelé l’impact économique et sociétal des demi-finales du TOP 14. Les demi-finales avaient généré 21,2 millions d’euros de retombées économiques locales en 2023 à San Sebastian et 19 millions d’euros de retombées en 2024 à Bordeaux.
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00:00C'est un an avant, c'est un simple an avant, ouais.
00:01Sud Radio, la radio du rugby.
00:06C'est un million, c'est charmant, c'est.
00:08Vous voyez ce que ça fait déjà, un million, Armina ?
00:10Où est l'argent ? Où est l'argent ?
00:12C'est bon, c'est bon, c'est bien sûr.
00:14En fait, je viens à retirer de l'argent.
00:16Amis, ouvrez vos cœurs, n'en ayez pas peur, l'argent ne fait pas de bonheur.
00:24Shut up and take my money.
00:25Demi-finale et finale du top 14, guichet fermé, le championnat, fait carton plein.
00:33120 000 fans vont venir de toute la France à Lyon les 20 et 21 juin, nous annonce la Ligue Nationale de Rugby.
00:39Le directeur général Emmanuel Escalier, qui a d'ailleurs rappelé l'impact économique et sociétal des demi-finales du top 14.
00:46En 2023, ça avait été 21,2 millions d'euros.
00:49En 2024, du côté de Bordeaux, ça avait été 19 millions d'euros.
00:53C'est quand même quelque chose d'assez colossal.
00:56Et à Lyon, en plus, la Ligue Nationale de Rugby va mettre en place pour la première fois une salle sensorielle au stade
01:01pour permettre à des personnes en situation de handicap mental ou d'ailleurs atteinte aussi de troubles autistiques d'assister à la rencontre.
01:08Et ça, c'est bravo.
01:11Pour la finale, le spectacle aura également lieu en avant-match avec plus de 250 participants mobilisés
01:16pour une cérémonie d'ouverture assez exceptionnelle, chorégraphiée par le danseur Benjamin Milpied, que vous connaissez forcément.
01:23Donc, à deux mois de l'événement, les événements, les demi-finales et la finale, la biéterie est déjà fermée.
01:30Est-ce habituel, Philippe Spanguero, un tel engouement ?
01:32Alors, c'est plutôt habituel quand même.
01:36Dans des stades aussi grands ?
01:38Parce que Lyon est exceptionnellement grand comme stade.
01:40C'est tout ça qu'il faut mettre en perspective.
01:43Les plus grands stades de France derrière le stade de France, c'est bien sûr le Vélodrome et le stade de Lyon.
01:48Donc, c'est ça aussi qui interpelle.
01:51Donc, c'est quand même assez récurrent ces dernières saisons que les matchs de phase finale se jouent à guichet fermé.
01:57Sitôt, c'est un peu moins le cas.
01:59En tous les cas, dans des stades aussi grands.
02:01Donc, ça montre la bonne santé quand même du rugby français en termes d'affluence.
02:06Les dernières annonces officielles qui ont été faites cette saison à mi-championnat
02:09montraient quand même une hausse de 10% par rapport à la saison dernière qui était elle-même exceptionnelle.
02:15Donc, il y a plein de raisons qui expliquent ça.
02:17Mais en grande partie, l'engouement démultiplié du public pour le rugby français
02:23et surtout l'élargissement de son audience qui est un des enjeux majeurs de la Ligue nationale de rugby.
02:29Avec d'ailleurs cette billetterie en feu, il y a une ferveur croissante, il y a une audience forte notamment.
02:35On a vu que sur le plan de l'engagement, les supporters s'engagent de plus en plus.
02:42Il y a une vraie réussite, c'est croissant.
02:46Et puis, on a la sensation aussi que le Top 14 semble relever le défi du rajeunissement de son audience.
02:51Ça, c'est un point important.
02:52C'est un point très important et c'est un des enjeux majeurs
02:55puisque l'âge moyen des spectateurs dans les stades de Top 14 était quand même assez vieillissant ces dernières saisons.
03:03Et donc, il fallait à tout prix rajeunir l'audience pour aller chercher un public plus large
03:06et puis trouver de nouvelles sources de revenus aussi, puisqu'on le répète souvent.
03:10Et c'est aussi ce qui est le signe de la bonne santé générale de l'économie du rugby français.
03:15Même si on l'a dit ces derniers jours, les chiffres montrent qu'une partie des clubs sont en déficit.
03:22Mais on en a parlé lundi soir avec Laurent Marty et il y a des raisons quand même qui expliquent ça.
03:27Mais globalement, l'économie du rugby français est saine.
03:30Elle est portée en grande partie par sa vie jour de match.
03:33C'est bien une des problématiques majeures du rugby français.
03:37Mais donc, pour ça, il faut que les clubs soient attractifs dans leur stade les jours de match.
03:42Donc, il y a eu beaucoup de travaux qui ont été faits dans les stades ces dernières années
03:46pour renforcer ce qu'on appelle l'expérience client
03:49et pour aller chercher un public plus jeune en ouvrant le stade plus tôt,
03:52en faisant des tribunes festives, en organisant beaucoup de choses en après-match.
03:56Aujourd'hui, nos stades de rugby se sont transformés quasiment en discothèques en après-match.
04:02On a vu des images à Lyon, bien sûr à l'aréna du Racing, à Toulouse aussi de façon assez récurrente.
04:08Et ça, c'est plutôt bon signe parce qu'on a créé,
04:11on a réussi à créer dans le rugby français de vrais lieux de vie.
04:14Donc, ça sert à la fois, bien sûr, l'affluence et les recettes jour de match.
04:19Et puis, cet élargissement de l'audience et notamment le rajeunissement.
04:23Ce rajeunissement aussi qui est propulsé par du travail qui est mené sur les réseaux sociaux
04:29de la part des clubs de top 14, du top 14 en lui-même,
04:33avec beaucoup d'interactions renforcées autour des images aussi qu'on voit un peu plus.
04:38Parce que, par exemple, là, on ne voit jamais des images de Ligue 1 sur les réseaux sociaux.
04:40On y voit des images de top 14 parce que Canal+, c'est, on va dire, un peu plus permissif sur ça.
04:48Oui, le rugby français a toujours permis ça.
04:50Et je pense qu'il faut qu'on garde ça, cette intimité.
04:54Il faut qu'on offre au public une forme d'intimité.
04:57On l'a vu régulièrement, les caméras de Canal+, dans les vestiaires, en avant-match,
05:01même des grands rendez-vous, des demi-finales, des finales.
05:03Donc, c'est assez atypique dans les très grands sports.
05:07Le rugby a su maintenir ça et c'est important de le conserver.
05:10Donc, bien sûr, ça fait de belles images.
05:12Et puis, aujourd'hui, ce qu'il faut souligner aussi, c'est qu'on a parlé récemment du rugby
05:16pour de mauvaises raisons, pour des affaires, pour les sujets de commotion.
05:20Mais de façon quand même générale, on peut dire que le rugby est un des sports majeurs les plus populaires
05:26dans lesquels il y a des images et de la vie dans les stades entre supporters
05:32qui est quand même assez qualitative et sans risque.
05:36Et ça, malgré tout, dans notre société, on a besoin de ça aussi.
05:39Et ce genre d'image serve le rugby.
05:41Oui, alors, quand on regarde un petit peu tout ça,
05:45est-ce que tous ces points positifs-là, on les met sur quels sont les éléments d'explication ?
05:51Est-ce que c'est grâce au titre olympique ?
05:53Est-ce que c'est grâce aux stars tricolores qui prennent de la popularité mois après mois ?
05:58Est-ce que c'est grâce à la Coupe du Monde 2023 ?
06:01Alors, on va essayer de prioriser d'abord pour répondre à ton premier point.
06:06Malheureusement, je crois que le titre olympique a été un épiphénomène.
06:09Bien sûr qu'il a servi le rugby français et la discipline du rugby à 7.
06:13Mais on voit que très rapidement, le soufflet retombe un peu.
06:17Et qu'au niveau mondial, World Rugby a de grandes difficultés à trouver un modèle économique autour du rugby à 7.
06:24et à fédérer, on va dire, à garder dans la durée, à fidéliser un public et une audience autour du rugby à 7.
06:32Donc, ce n'est pas ça le point principal.
06:34Les deux points principaux pour moi, c'est bien sûr la bonne santé de l'équipe de France
06:37parce que trop souvent dans le rugby français, le rugby professionnel a oublié qu'il était aussi servi par son équipe de France.
06:44Il pensait que les résultats de l'équipe de France et l'émergence de ses têtes d'affiche
06:49avaient que peu d'impact sur son économie directe.
06:53Et ce n'est pas le cas.
06:54On se rend compte que clairement, aujourd'hui, la bonne santé de l'équipe de France et ses têtes d'affiche,
06:59bon, bien sûr, Antoine Dupont en tête,
07:01mais il y a quand même beaucoup d'autres joueurs qui ont émergé médiatiquement auprès du grand public.
07:06Ça sert ce rajeunissement de l'audience.
07:07On en a parlé récemment en parlant des audiences télé et de l'affluence dans les stades lors du dernier tournoi.
07:14Donc, clairement, l'équipe de France est un des leviers majeurs qui expliquent la bonne santé aussi de notre rugby professionnel.
07:20Et c'est ça principalement.
07:22Et ensuite, bien sûr, le travail des clubs dont je parlais tout à l'heure, qui ont mis des vrais moyens dans la communication.
07:28Aujourd'hui, vous avez dans tous les clubs des cellules avec des directeurs comme marketing qui sont des gens très compétents,
07:34originaux aussi, qui arrivent à créer de la vie, à créer des communautés fidèles, captives, à élargir l'audience, je le répète,
07:42et à renforcer ce qu'on appelle l'expérience spectateur, notamment avec des enceintes qui sont de plus en plus accueillantes
07:51et de plus en plus perfectionnées en termes d'accueil du grand public et aussi des partenaires pour ce qu'on appelle les relations publiques,
07:59notamment dans les loges, les espaces de réception, etc.
08:02Alors, on voit quand même qu'il y a beaucoup de positifs.
08:05Alors, quels sont les prochains vecteurs de croissance, Félix Ponguero, sur le top 14 ?
08:10Les prochains vecteurs de croissance, c'est un peu compliqué parce qu'en réalité, on se demande vraiment quels sont nos gros leviers.
08:17Parce que bien sûr, à la marge, on peut optimiser un peu partout.
08:20Mais aujourd'hui, on se rend compte de quoi ? On se rend compte que les gros clubs qui font des grosses affluences,
08:28ils ont entrepris ces travaux de rénovation.
08:31Il n'y a que le stade toulousain qui est un peu en retard dans son stade d'Ernest Vallon
08:34parce qu'il y a un projet qui traîne un peu sur l'agrandissement du stade d'Ernest Vallon
08:40mais qui arrive à compenser quelques fois par saison avec le stadium.
08:43Mais on voit encore que pour un match de championnat qu'on me castre la semaine prochaine,
08:48c'est déjà guichet fermé depuis presque 15 jours.
08:51Ensuite, vous avez bien sûr la locomotive qui est l'UBB, La Rochelle, Bayonne.
08:57Donc tout ça, c'est des clubs qui ont entrepris des travaux récemment.
09:01À part pour l'UBB qui joue dans le vieux stade de Chabam
09:03mais La Rochelle a amené des optimisations dans son stade régulièrement ces dernières années.
09:09Bayonne très récemment aussi.
09:10Donc grosso modo, les leviers pour ces clubs-là en termes d'accueil du public,
09:15ils sont faibles puisqu'aujourd'hui, pour entreprendre de nouveaux travaux d'agrandissement,
09:20ça prendra des années.
09:22Donc sur la billetterie, il y a peu de leviers aussi
09:24puisqu'on est quand même dans le rugby français sur un prix moyen de billet
09:28pour les spectateurs qui est assez élevé.
09:30Et dans le contexte économique en ce moment,
09:32c'est un peu compliqué d'aller chercher de nouvelles ressources là-dessus.
09:35Donc pour les clubs qui font déjà régulièrement le plein,
09:39il y a peu de leviers là-dessus.
09:40Donc il y a encore des leviers en termes de sponsoring
09:43parce que le rugby bénéficie quand même d'une très bonne image du grand public
09:46et d'une qualité de relation publique qu'offre très peu de sport.
09:51On a peu de concurrents quand même sur le marché en France, sur ce secteur-là.
09:55Donc il y a encore quelques leviers en sponsoring,
09:57mais qui ne sont pas énormes parce que la plupart des clubs travaillent bien sur leur territoire.
10:01Donc voilà, les leviers sont quand même assez faibles.
10:05C'est pour ça notamment qu'une partie des présidents milite pour la baisse du salarié cap
10:10parce qu'on se dit que les leviers de développement de chiffre d'affaires sont assez faibles.
10:14Il faut plutôt réfléchir à comment baisser les charges.
10:17Et quand vous réfléchissez à comment baisser les charges, il n'y a pas beaucoup de leviers non plus.
10:20Et un des leviers principaux qui apparaît, c'est les salaires des joueurs
10:24puisque c'est une partie très importante du budget des clubs.
10:28Et quand on reparle encore une fois de ce qui se passe au niveau mondial
10:33et quelque part de l'anomalie française en termes de rémunération des joueurs,
10:39voilà plutôt comment les présidents de clubs réfléchissent à faire des économies
10:43plutôt qu'à se demander comment aller chercher de générer de nouvelles recettes.