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  • il y a 3 jours
L'écrivain Nathan Devers intervient sur la fusillade à Rennes : «Quand on rentre dans un trafic de drogue, il y a deux manières d'en sortir, par la prison ou par la mort.»

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Transcription
00:00Je crois que c'est un des seuls aspects de la politique du général de Gaulle qui était totalement fautive.
00:05Alors, ce n'est pas le général de Gaulle à lui seul qui a construit tous ses quartiers,
00:09mais c'est sous lui que les premières villes ou les premiers quartiers, selon ce genre de modèle, sont apparus.
00:16Les architectes ou les urbanistes qui travaillaient dessus étaient des gens qui souvent étaient nourris d'utopies complètement morbides.
00:24C'était la bétonisation à tout va, c'était le refus de la nature, c'était des univers impersonnels, anonymes.
00:30Alors, au début, c'est vrai, il n'y avait pas du tout d'insécurité.
00:32Et comme vous l'avez très justement décrit, Thierry, il y avait une forme de mixité sociale.
00:35Aussi, parce que c'était le confort, la salle de bain, ça répondait à une crise grave du logement.
00:40On se souvient des moments de l'apparition de l'abbé Pierre à ce moment-là et les bidonvilles, etc.
00:45Mais cet univers impersonnel ne pouvait pas engendrer quelque chose d'extrêmement épanouissant à long terme.
00:52Maintenant, je ne dis pas que c'est la seule cause.
00:54Évidemment que là, on a surtout des mafias de drogue qui se répandent sur tout le territoire.
01:00Et face à cela, en fait, il est absolument insupportable de voir ces images.
01:04Parce que ces images, elles veulent dire quoi ?
01:06Elles veulent dire non seulement, nous sommes des mafias qui gérons tout par des règlements de comptes.
01:11En fait, quand on rentre dans un trafic de drogue, il y a deux manières d'en sortir.
01:15Par la prison ou par la mort.
01:17Et on ne peut pas, si vous voulez, s'arrêter en disant, ou très très difficilement,
01:21en disant je vais ouvrir un restaurant italien et je plie boutique.
01:25Premièrement.
01:26Et deuxièmement, cette manière de faire des fusillades en plus en plein jour.
01:29En plein centre-ville.
01:30À l'époque, ce n'était pas comme ça.
01:31C'est une manière de dire, nous n'avons pas peur de l'État.
01:34Monsieur Retailleau peut faire n'importe quoi.
01:36Monsieur Valls, jadis, quand il était au poste de monsieur Retailleau
01:40et qu'il commençait à faire des opérations, CRS8, etc.
01:42Ça ne changera rien, on va s'adapter.
01:44Vous fermez un point de deal, on l'ouvrira juste à côté.
01:46Vous mettez quelqu'un en prison, on le remplacera le lendemain matin.
01:49Vous voulez fermer la vente physique, on va utiliser les plateformes numériques
01:52cryptées, sécurisées, anonymes, impersonnelles, pour pouvoir ubériser la vente de drogue.
01:57Et c'est ça qui est terrible, c'est le sentiment que ces mafias-là
02:00ont toujours une longueur d'avance sur l'action de l'État.

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