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00:0018h-19h, Laurence Ferrari.
00:0818h22 de retour dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:10Je vous le disais, on est foutus, on dépense trop, la dette est énorme,
00:14on ne travaille pas assez, c'est ce que nous a dit hier François Bayrou,
00:16vous avez dit c'est vrai, je crois que le jeune vous avait raison.
00:19Ah c'est goûté, pardon, je suis un peu sourde.
00:21Mais le constat il est évident, les Français ne travaillent pas assez
00:25par rapport à leurs voisins européens, donc il y a 150 heures de différence
00:28avec d'autres pays, mon cher Gauthier.
00:30Vous ne travaillez pas assez, voilà, je vous l'ai dit.
00:32Si vous trouvez que c'est moi et que ce n'est pas suffisant,
00:34je peux augmenter le taux horaire, on peut en parler à la publicité.
00:36Non, non, ce n'est pas le taux horaire, c'est le volume.
00:39Non, mais est-ce qu'on est vraiment au bord du gouffre ?
00:41Puis je passerai la parole ensuite à Edouard Tétrault.
00:43Au bord du gouffre, je ne sais pas, en tout cas ce qui est sûr,
00:45c'est que notre dette est abyssale.
00:47Ce qui est sûr, c'est que sur cette dette de 3200 milliards,
00:50il y a 1000 milliards qui sont dus à Emmanuel Macron.
00:52La moitié de ces 1000 milliards, c'est la crise Covid,
00:55mais la volonté du quoi qu'il en coûte, il l'a multipliée au-delà du Covid.
00:59Il y a eu des quoi qu'il en coûte énergétiques.
01:02Inflation, sur l'inflation.
01:05Récemment, on n'a pas prononcé le terme,
01:06mais bon, on a bien compris qu'il pouvait y avoir un quoi qu'il en coûte militaire
01:09pour se réarmer.
01:12Donc, tant mieux si François Béroud dit qu'il faut arrêter
01:15avec cette folie dépensière et qu'il faut faire des économies,
01:1940 milliards d'économies.
01:20Il faudrait juste qu'il rappelle au président de la République
01:23qu'il y a 1000 milliards qui sont de son fait
01:25avant de dire que les Français ne travaillent pas assez.
01:27Avant de dire cela, moi, je veux bien qu'on regarde le modèle social.
01:30C'était évoqué à l'instant par Édouard Tétrault.
01:32Je veux bien qu'on regarde le millefeuille territorial,
01:35pourquoi il y a autant de strates de la commune à l'Élysée.
01:40C'est-à-dire qu'on passe par les régions,
01:41on passe par les départements, les communes, les intercommunalités.
01:44Tout ça coûte beaucoup trop d'argent.
01:46Donc, des économies, il y en a.
01:48Vous pouvez échanger avec Agnès Verdier-Molinier de l'IFRAP.
01:50Elle vous trouve 40 milliards du jour au lendemain.
01:53Mais ça coûte aussi une réforme des retraites, potentiellement.
01:56Peut-être pas de revalorisation tout de suite pour les retraites.
01:59Et les arrêts maladies aussi.
02:00Et les arrêts maladies, bien sûr.
02:01C'est Catherine Vautrin qui l'a expliqué.
02:03Il y a 17 milliards d'euros qui sont dépensés en arrêts maladies.
02:08Et évidemment, un pays qui est en arrêt maladie tout le temps,
02:11ce n'est pas un pays qui va bien.
02:11Écoutons la ministre.
02:12L'année dernière, les arrêts maladies représentent 17 milliards d'euros.
02:18C'est 8% d'augmentation par rapport à l'année 24.
02:21Après, chacun d'entre vous, vous comme moi, nous sommes dotés d'un capital de santé.
02:26Ce capital, on a une responsabilité, c'est de l'entretenir.
02:29Je prends un exemple très simple.
02:31Évidemment, il y a l'hygiène de vie.
02:32Évidemment, il y a le sport.
02:33Et après, il y a des choses qui fonctionnent très bien.
02:35Ça s'appelle, par exemple, la vaccination.
02:37Si vous voulez éviter, par exemple, d'être malade,
02:40vous faites vacciner contre la grippe.
02:42C'est très simple.
02:43Et pour autant, c'est autant d'arrêts de travail en moins.
02:45Arrêt de maladies, André Valény, une maladie française ?
02:4817 milliards d'euros ?
02:49S'il y a autant d'arrêts maladies, c'est qu'il y a un problème.
02:51Effectivement, les salariés se sentent moins heureux au travail.
02:55Les salaires ne sont pas assez élevés.
02:56Je le pense vraiment.
02:58Le travail attire moins qu'avant.
03:00Et puis, il y a un problème de baisse de productivité.
03:02Parce qu'on pourrait travailler un peu moins que les autres pays
03:05si la productivité était plus forte.
03:07Or, la productivité française,
03:08qui a longtemps été supérieure à celle des autres pays européens,
03:11aujourd'hui, la productivité française est en baisse.
03:13Donc, on cumule les handicaps avec ça.
03:15Très bien.
03:16Qui est-ce qui veut prendre la parole, Edouard Tétrault ?
03:17Peut-être là-dessus, sur les arrêts maladies ?
03:20Et après, on fera votre proposition.
03:22Oui, enfin, plus globalement,
03:24on sent bien que le gouvernement est rentré dans une séquence,
03:28comme on dit aujourd'hui en communication,
03:31une séquence pédagogique.
03:33Et la pédagogie, pourquoi pas ?
03:35Ce qui me gêne un peu,
03:38tout est vrai dans les chiffres qui sont donnés,
03:40c'est que c'est une pédagogie qui est presque un peu punitive,
03:45ou alors une pédagogie pour faire peur,
03:48pour dire, regardez, on ne s'en sort pas,
03:49on ne va pas s'en sortir.
03:51Il faut prendre les choses autrement.
03:54Je crois que c'est...
03:55On sait que ce qui nous a plantés,
03:58en tant que pays, en tant qu'économie,
04:00c'est le passage aux 35 heures.
04:02On sait qu'on n'arrive pas à revenir dessus.
04:04On sait que ce qui nous coule par rapport à nos voisins,
04:08c'est la retraite à 62, 63, 64,
04:11alors que la majorité des grands pays européens
04:14est à 65, 66, 67 ans.
04:17Mais si on rentre dans un mode punitif,
04:19on ne va entraîner personne.
04:22Il faut au contraire montrer
04:23qu'est-ce qui fait que si nous allons retrouver
04:26les 40 heures,
04:28ou si nous pouvons faire des schémas
04:30un petit peu plus à la carte,
04:32un peu plus granulaires.
04:34Si ça se trouve, Geoffroy a une santé
04:36qui est telle qu'il s'arrêtera de travailler
04:38à 85 ans.
04:39Moi, en revanche, il faut que je m'arrête
04:41travailler à 67, 68, je ne sais pas.
04:45Qu'est-ce que vous nous dites, là ?
04:46Bravo, Catherine.
04:51Et outlier.
04:54Et en fait, un peu plus de granularité,
04:57montrer davantage.
04:58Qu'est-ce que ça veut dire ?
04:59Si nous passons aux 40 heures,
05:02à une retraite flexible,
05:03voilà ce que vous allez gagner,
05:05vous, Français, d'abord,
05:06et voilà ce que nous allons gagner
05:07comme pays.
05:08Bien sûr.
05:08C'est un sujet de méthode.
05:10Non, mais c'est sûr que les 35 heures
05:12que Lionel Jospin a voulu,
05:15parce que c'est lui,
05:17c'est lui qui voulait faire mieux que Blum,
05:19faire mieux que Mitterrand,
05:20qui les avait inscrits dans ses 110 propositions
05:23et qui n'avait fait que les 39 heures payées 40,
05:25là, il l'a imposé,
05:27et c'est lui qui les a voulu
05:29et qui était si fier de son bilan.
05:33Et donc, on s'est aperçu très vite
05:34qu'à partir du moment où cette loi a été appliquée,
05:38ça a signé le début de la désindustrialisation
05:41des entreprises,
05:42dont le coût a augmenté de 11 à 12%,
05:46et que les délocalisations ont commencé
05:48et que seul Jacques Chirac aurait pu,
05:51en succédant à Lionel Jospin,
05:53arrêter tout de suite.
05:53Il ne l'a pas voulu.
05:54Le MEDEF le lui demandait,
05:56Hervé Novelli avait fait un débat,
06:00un très long travail sur les 35 heures,
06:03et Jacques Chirac,
06:04il ne voulait pas avoir d'ennui,
06:05il disait que c'était un rapport imbécile,
06:06il ne faut pas oublier ça.
06:08Donc, ça a été...
06:08Alors, à partir,
06:09comme il y avait l'obligation de passer aux 35 heures,
06:11toutes les entreprises y ont travaillé,
06:13ça leur a donné d'ailleurs un travail de chien,
06:16puis après,
06:16quand les conventions étaient passées,
06:18c'était quand même très difficile.
06:19Alors, Nicolas Sarkozy a voulu dire,
06:21a inventé le travailler plus pour gagner plus,
06:23il n'a pas touché aux 35 heures,
06:24mais les 35 heures,
06:25c'est une perte à gagner de 19 milliards d'euros,
06:27à l'époque de Sarkozy.
06:29Donc, il a inventé
06:30les heures supplémentaires défiscalisées.
06:33Donc, en France,
06:34ça coûtait 19 milliards pour ne pas travailler,
06:36et les heures supplémentaires défiscalisées,
06:38ça allait coûter 4 milliards à l'État pour travailler.
06:41Mais il n'empêche,
06:41il y avait des gens qui étaient contents.
06:43Et là, moi,
06:43j'avais dans des serveurs,
06:45dans les cafés,
06:46il y avait un moment d'optimisme,
06:48parce que les gens travaillaient plus,
06:50jusqu'à 500 euros par jour.
06:51Et récoltaient le fruit de leur travail.
06:53Et puis,
06:54comme quand François Hollande est arrivé,
06:55et que tout ce qu'avait fait Sarkozy
06:57était mauvais,
06:58donc il a supprimé ça,
07:00et puis après,
07:00après, on a...
07:02Je vais prendre ma retraite,
07:03parce que Catherine,
07:04elle est exactement...
07:05Elle a été parfaite,
07:08comme toujours.
07:09Amine, peut-être un petit mot là-dessus,
07:10sur le temps de travail ?
07:12Non ?
07:12Plus ?
07:13Moins ?
07:14Non, mais c'est toujours...
07:15Je travaille déjà beaucoup,
07:18cher ami.
07:18Il y a toujours dans ces débats...
07:23Je trouve qu'on généralise
07:25et on met dans le même sac
07:26des situations qui sont très différentes.
07:27Il y a des millions de Français
07:28qui travaillent beaucoup
07:30et qui n'arrivent pas à vivre dignement
07:31d'être leur travail.
07:32Et ça, c'est aussi un aspect
07:34qu'on aborde assez peu.
07:35On se dit, il faut travailler.
07:36Non, il y a des gens qui travaillent beaucoup.
07:38Il y a des femmes de ménage
07:39qui cumulent trois boulots dans la journée,
07:41qui font des barres d'immeubles le matin,
07:43des centres commerciaux l'après-midi,
07:44qui finissent chez des particuliers le soir,
07:46qui s'éreintent la santé
07:48parce qu'à 50 ans, 55 ans,
07:51vous avez de l'arthrose,
07:52le dos cassé et j'en passe.
07:54Et c'est des gens
07:55qui n'arrivent pas à vivre
07:55des fruits de leur travail,
07:57qui n'arrivent pas à offrir
07:58à leurs enfants une vie digne.
08:00Et ça a été un des moteurs
08:01des Gilets jaunes,
08:02on s'en souvient,
08:03parmi leurs revendications,
08:05c'était de dire,
08:06mais nous, on travaille déjà beaucoup
08:07et on n'est pas bien.
08:08Et Amine, cette France
08:09que vous décrivez très bien,
08:10elle n'a pas envie de travailler
08:11pour payer l'assistanat de certains.
08:13On est d'accord.
08:14Et il faudrait peut-être aussi
08:15se pencher là-dessus.
08:16Et c'est une France
08:17pourquoi travailler parfois
08:18rapporte moins
08:19que de rester chez soi.
08:20Bien sûr.
08:20Et c'est une France
08:21qui, au moment du Covid,
08:23lorsque des millions de gens
08:24étaient confinés,
08:26a montré à quel point
08:27son travail était important.
08:28Parce que si...
08:29Les premiers de cordée.
08:30...de la voirie
08:31qui ramassent les poubelles,
08:33si toutes les caissières
08:36des supermarchés, etc.,
08:38s'étaient confinées
08:39en même temps que nous,
08:40j'imagine assez mal
08:41à quoi aurait ressemblé.
08:41Ça n'aurait pas duré aussi longtemps.