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00:00Mercredi 16 avril, le Premier ministre François Bayrou a déclaré hier que nous manquons de ressources parce que nous ne produisons pas assez.
00:10Ce sera notre premier thème dans quelques secondes.
00:15Mais certains aimeraient produire plus, travailler plus, comme le patron de Safran, Olivier Andriès.
00:20C'est le directeur général du groupe Aéronautique et de Défense.
00:23Il a poussé un coup de gueule lundi à l'Assemblée Nationale alors qu'il était auditionné devant une commission d'enquête
00:27sur les freins à la réindustrialisation.
00:31Pour moi, il n'est plus question d'investir en France, dans une ville détenue par une majorité écologiste, a-t-il dit.
00:37Alors, il est revenu sur le projet de construire une nouvelle usine à Rennes, créer 500 emplois pour développer une fonderie.
00:45C'est une activité très stratégique dans le domaine militaire et civil et il dit qu'il a été critiqué.
00:51Je vous propose de l'écouter parce que c'était devant une commission d'enquête
00:54et souvent, je le dis, les uns et les autres qui arrivent devant une commission d'enquête
01:00disent parfois des choses qu'ils ne diraient pas devant un journaliste.
01:03On l'avait vu pour les magistrats qui avaient annoncé que la guerre était peut-être perdue.
01:09On l'avait vu dans la commission d'enquête sur le nucléaire où il s'était dit des choses absolument formidables.
01:14Et là, c'est encore le cas avec ce directeur général de Safran.
01:18Nous avons décidé également de développer l'activité de fonderie d'aube de turbine.
01:23Et comme c'est une activité stratégique, on a décidé de le faire en France.
01:28Et on a décidé de s'installer à Rennes.
01:31Et on a fait cette annonce il y a à peu près un an.
01:34De s'installer à Rennes et de créer 500 emplois à Rennes pour développer une fonderie d'aube de turbine.
01:41Encore une fois, activité très stratégique dans le domaine militaire mais également dans le domaine civil.
01:47Nous avons bien travaillé avec la maire de Rennes, avec le conseil régional.
01:53Nous avons été soutenus.
01:55On a fait un beau dossier, 500 personnes.
01:58Et là, on a été surpris.
02:00Et ça, voilà, je le dis quand on parle de réindustrialisation, je me permets de dire ça.
02:04On a été surpris, dès l'annonce, d'être critiqués par les écologistes à Rennes qui ont mis en cause la majorité municipale de Rennes.
02:18Et là, les écologistes nous ont jeté des tomates sur le thème, c'est scandaleux, un groupe vient s'installer, créer de l'emploi.
02:27C'est l'aéronautique, c'est l'avion, ils vont polluer et puis c'est le militaire, c'est pas bien.
02:33Alors, c'est la vérité de l'entreprise en France.
02:35Parfois, ce qui est tout à fait dommageable, c'est que ce sont des minorités actives.
02:40Ces gens-là représentent très peu de monde.
02:42Aux dernières élections européennes, les écologistes ont fait un score de moins de 5%.
02:47Mais c'est vrai que ce sont des minorités actives qui organisent bien souvent des manifestations très puissantes
02:56et qui font peser sur les décisions, parfois politiques, mais aussi judiciaires, administratives,
03:04qui font peser à travers des recours, à travers des mouvements de ce type,
03:08qui font peser une pression qui est parfois, disons-le, efficace.
03:12On pourrait parler de l'autoroute, les 69 kilomètres en France qui sont arrêtés dans la région du sud-ouest.
03:20On ne peut pas construire en France un stade de football, une autoroute, un monument, un aéroport.
03:26On l'avait vu dans la région de Nantes.
03:29C'est ça qui est très difficile aujourd'hui et ça ne correspond pas à la volonté du plus grand nombre.
03:34Olivier Andriès, on va l'écouter une deuxième fois, plus question d'investir, dit-il.
03:38Je vais être très très clair avec vous.
03:40Pour moi, il n'est plus question aujourd'hui d'investir en France dans une ville qui est détenue par une majorité écologiste.
03:51Ce n'est plus possible. Je ne le ferai pas.
03:54Si c'est pour se faire accueillir, quand on crée 500 emplois dans une région,
03:59si c'est pour se faire accueillir par des tomates, ce n'est pas la peine, je ne le ferai pas.
04:04Donc, chaque fois que l'on aura un choix de localisation, je bannirai, je dirais, une offre faite par une ville détenue par une majorité écologiste.
04:18Ce n'est pas politique. Ce n'est pas politique.
04:21Mais je veux dire, à partir du moment où on oublie l'intérêt national, à partir du moment où on ne comprend pas, on a une attitude égoïste,
04:30et on ne comprend pas que créer 500 emplois dans un endroit, c'est quand même très important pour le territoire,
04:37c'est très important pour la vie des personnes qui sont là.
04:40Moi, je trouve qu'à un moment donné, très bien.
04:44On va marquer une pause, mais on a mis l'industrie automobile par terre,
04:49après les normes européennes, la folie électrique,
04:53et après, on s'étonne qu'il n'y ait plus d'industrie automobile en France.
04:56On décourage les gens à acheter une voiture, par des plans ZFE,
05:01par une lutte acharnée contre l'automobile dans les villes,
05:05par une folie, je le dis, toute électrique, qui n'a pas de sens.
05:09Donc, effectivement, cette industrie, elle est par terre aujourd'hui.
05:1311h13, la pause, à tout de suite.
05:14Et que pensez-vous des propos d'Olivier Andriès ?
05:17Êtes-vous d'accord avec lui ?
05:18Appelez-nous, réagissez, on vous attend, comme tous les matins sur Europe 1,
05:21au 01-80-20-39-21.
05:24Vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1.
05:27Pascal Praud, de 11h à 13h sur Europe 1,
05:29et Michel de Toulouse nous a appelé, Pascal.
05:32Michel de Toulouse, chef d'entreprise du bâtiment.
05:34Je voulais écouter, bonjour Michel,
05:36je voulais d'abord écouter François Bayrou, Premier ministre,
05:39hier, lors de la conférence de presse sur l'état des finances publiques.
05:44Écoutons-le.
05:45Nous manquons de ressources,
05:46parce que nous ne produisons pas assez pour les créer.
05:50Nous ne produisons pas assez,
05:51et nous ne travaillons pas assez.
05:54Bon, ça c'est intéressant,
05:55mais à l'aune de ce que dit le directeur de Safran,
05:58on ne produit pas, on ne travaille pas assez,
06:00mais c'est un état d'esprit.
06:01C'est-à-dire que depuis 40 ans,
06:02on a eu le ministre du temps libre,
06:04de M. François Mitterrand,
06:06donc on a envoyé ce type de signal,
06:08après on a eu les 35 heures,
06:09deuxième signal envoyé quand même fort,
06:12la cinquième semaine de congé payée,
06:14c'était avec François Mitterrand,
06:15les RTT, pourquoi pas ?
06:17Donc on ne pousse pas,
06:19on n'encourage pas forcément,
06:21on ne dit pas aux gens,
06:23vous allez travailler,
06:24toujours et tout le temps,
06:25vous allez vous épanouir dans le travail.
06:27Alors, il faut trouver évidemment le juste milieu,
06:29et à la part personnelle,
06:30la vie, ce n'est pas que du travail,
06:33M. Olivier Guénèque.
06:35Quand je parle à Olivier Guénèque,
06:36je le regarde,
06:37je me dis,
06:38mais qui a-t-il ?
06:39Mais le travail conserve.
06:41Le travail conserve.
06:41Ben oui.
06:42Non mais là, vous avez raison,
06:43c'est qu'on connaît tous ces gens
06:45qui ont un certain âge,
06:47qui s'arrêtent de travailler,
06:49et qui, dès qu'ils s'arrêtent de travailler,
06:51déclinent.
06:52Oui, exactement.
06:52Parce qu'effectivement,
06:53c'est une activité,
06:55c'est de l'interaction,
06:56c'est rencontrer des gens,
06:58etc.
06:58Bien sûr qu'il faut travailler jusqu'à la fin de sa vie,
07:02et même au début,
07:03M. Guénèque,
07:03tant qu'à faire.
07:05Bon,
07:06ça va être Michel,
07:07chef d'entreprise.
07:08C'était sûr.
07:09Comment ?
07:09C'était sûr,
07:10je savais que j'allais me prendre cette pile.
07:12Mais non,
07:12mais vous aimez le travail en plus.
07:14Oui, oui, oui.
07:14Donc, vous êtes heureux de travailler.
07:16Après,
07:16on a la chance,
07:17c'est un travail qu'on aime.
07:18C'est pas un travail ce qu'on fait.
07:20Mais évidemment,
07:21d'ailleurs,
07:22vous payez pour faire ça.
07:24Non mais là où vous avez raison,
07:25c'est qu'il faut choisir quelque chose qu'on aime,
07:28bien sûr.
07:28Michel,
07:29chef d'entreprise.
07:29Bonjour,
07:30Michel.
07:30Oui,
07:31oui,
07:31Pascal.
07:32Vous avez 21 salariés,
07:33donc ça c'est intéressant.
07:34Vous êtes chef d'entreprise à Toulouse depuis combien de temps ?
07:37Alors,
07:38je suis à Toulouse depuis 35 ans,
07:40et vous voyez,
07:40ça tombe bien,
07:41parce que j'ai 68 ans,
07:43je suis à la retraite en réalité depuis 4 ans,
07:45mais je continue toujours à travailler dans mon entreprise,
07:47vous voyez ?
07:48Donc,
07:48je travaillerai toujours,
07:50parce que je considère que le travail permet de garder la santé et d'évoluer.
07:54Alors,
07:54concernant le sujet,
07:56je suis tout à fait d'accord avec les opinions du patron de Safran.
08:01Pourquoi ?
08:02Parce qu'on se rend compte que les élus écologistes ont été élus à travers des alliances de momentané vis-à-vis avec les socialistes,
08:11qu'ils ont des villes dans lesquelles il y a sans arrêt des problèmes,
08:14l'hyper-drogue à Grenoble,
08:16les problèmes de mise à l'examen à Lyon,
08:19les problèmes qu'il y a eu à Bordeaux,
08:20et effectivement,
08:22ils sont des freins,
08:22parce qu'ils ne sont pas habitués à de la gestion communale,
08:25au niveau économique et dans le développement.
08:30Toulouse est un exemple très particulier à ce niveau-là,
08:33et ça tombe bien,
08:34parce que c'est Safran.
08:35A l'époque,
08:35quand il a fallu développer l'aéroport et toutes les entreprises pour développer l'Airbus,
08:42eh bien,
08:43il y a eu une entente politique qui s'est faite entre des élus de droite à Toulouse,
08:47des élus de gauche à Bléniakoua-Colomier,
08:49de manière à permettre le développement économique.
08:52Et il s'est réalisé,
08:53parce que ce sont des personnes qui ont réussi à travers cette entente
08:57à aller au-delà de leurs barrières,
08:59s'enrichir de leurs différences,
09:00et faire en sorte que Safran, par exemple, à Toulouse,
09:03puisse exister et se développer.
09:05Et c'est certain qu'aujourd'hui,
09:07dans le monde économique que nous avons,
09:08qui est un monde économique compliqué,
09:10s'il y a des arguments ou des aberrations politiques et des dogmes,
09:20notamment venant des écologistes,
09:23le développement ne pourra pas se faire.
09:25L'autoroute entre Toulouse et Castres est bloquée à cause des écologistes,
09:29alors que les entreprises pharmaceutiques,
09:31Fabre, qui est un fleuron français,
09:33a besoin de cette autoroute,
09:35que les gens qui sont enclavés ont besoin de cette autoroute,
09:38que toutes les autorisations avaient été données par l'État,
09:41eh bien, les écologistes,
09:43par un fonctionnement d'un groupuscule de militants,
09:47ont bloqué, pour six mois ou un an, l'autoroute,
09:50ont mis 250 salariés au chômage,
09:53parce que, encore une fois,
09:54pour des raisons purement dogmatiques,
09:56ils bloquent tout.
09:57C'est insupportable et c'est exaspérant.
10:00Ben écoutez, il n'y a rien à dire,
10:02à redire, parce que vous l'avez brillamment dit,
10:04et c'est exaspérant,
10:06d'autant que si vous faisiez un sondage,
10:09que vous interrogiez par un sondage,
10:11d'ailleurs, un référendum local,
10:13en interrogeant les gens qui vivent dans cette région,
10:17tous, manifestement,
10:18étaient pour cette autoroute de 69 kilomètres.
10:21Parce que, évidemment,
10:23qu'un autoroute va entrer dans le paysage,
10:30va, pourquoi pas, détruire, parfois, une part de la nature.
10:32Tout cela est vrai, bien évidemment.
10:33À partir du moment où l'homme est arrivé sur la terre,
10:36il a détruit des forêts,
10:38il a détruit une part de nature.
10:41Mais, avant la vie des arbres,
10:44qui m'est très importante,
10:45la vie des hommes,
10:46mais plus, je privilégie les hommes...
10:50Oui, c'est trois arbres différents, comme ça.
10:51Ah oui.
10:52Allez-y.
10:52Un poirier, un châtaignier,
10:54un pommier, un cerisier,
10:55mais j'en connais plein des arbres.
10:57D'accord, non, pas mal, pas mal.
10:58Pardon, pardon.
10:59Non, mais attendez,
10:59vous prenez un chêne,
11:01un boulot, un être,
11:03D'accord, ça va.
11:05Je suis spécialiste des arbres.
11:07Romain des arbres.
11:08Vous êtes garde pour rester, vous, maintenant.
11:10Non, mais pourquoi vous dites ça ?
11:11Romain des arbres.
11:13Je suis Romain des arbres.
11:16Ça ne fait pas dans le sens.
11:17Mais donc, en quoi, vous pensez que je ne connais pas d'arbres ?
11:20Non, pardon.
11:20Mais vous prenez pour qui, en fait ?
11:22Vous pensez que je suis complètement à un esprit évaporé ?
11:24Mais quand vous dites que la vie des arbres vous est très importante,
11:27je me suis permis d'intervenir, c'est tout.
11:29Mais je m'en lasse dans les arbres, parfois.
11:32Vous leur parlez, oui.
11:33Je leur parle, mais ils me répondent.
11:34C'est ça qui m'inquiète le plus.
11:36Bon, Michel, est-ce que vous,
11:38qui êtes chef d'entreprise,
11:39dans le bâtiment,
11:4028,
11:4121 salariés,
11:43vous avez passé le relais,
11:44par exemple,
11:45à un directeur général,
11:47vous dites que vous êtes en retraite depuis 4 ans,
11:48mais vous êtes toujours là.
11:49Vous êtes là à plein temps,
11:50ou vous avez pris un peu de distance ?
11:53Ah non, non, moi, je suis là à plein temps.
11:54Alors, j'ai pris un associé,
11:55j'ai gardé 49% d'épargne,
11:57j'ai pris un associé qui a 51% d'épargne,
12:00mais j'ai la même activité qu'avant.
12:02Ah oui, faites attention,
12:03parce que ça se termine toujours mal avec un associé.
12:05Non, non, parce que le travail avait lu depuis des années.
12:09Ah oui, mais juste un brûle,
12:09ça c'est pire, si vous me dites pas que...
12:11Non, non, c'est la transmission.
12:13L'objectif, c'est qu'ils rachètent de la propre.
12:13Oui, la transmission, oui, je sais bien.
12:15Je vais vous dire,
12:16toutes les gens qui travaillent à deux,
12:19il y a toujours un moment...
12:20Mais qu'est-ce que c'est que ce bruit-là ?
12:21Pourquoi j'entends du bruit ?
12:23Il y a un casque qui parle tout seul.
12:25Il y a des bruits.
12:27Je pense que vous entendez des voix, là, Pascal.
12:30Ah non, mais c'est les arbres.
12:31Non, j'ai entendu aussi, c'est...
12:32Là, vous avez entendu, c'est quoi ?
12:33Non, c'est les poiriers qui vous parlent.
12:35Non, comment ?
12:36Non, mais il y a des voix dans ce studio.
12:38Mais non, mais quand on se parle,
12:39on réagit depuis le studio, etc.,
12:40on entend des petites voix dans les casques.
12:42Je me fermerai vérifier à la pub,
12:44parce qu'on ne peut entendre ça.
12:46Alors, remontez.
12:47Attendez, on ne vous entend pas.
12:48Vous ne nous entendez pas
12:49quand on vous donne des instructions
12:50dans vos oreilles ?
12:50Vous entendez dans le casque des autres ?
12:52Non, mais j'ai entendu aussi quelque chose.
12:53Mais bien sûr.
12:54Regardez.
12:55Écoutez, je prends la foule à témoin.
12:56Parlez, pour voir.
12:57Allez, parlez.
12:59Ah oui, c'est Laurent Tessier.
13:01Le casque, c'est trop fort.
13:03Le casque, il y a une voix, le casque.
13:06C'est Rudy Sada.
13:07Sors de ce corps.
13:08C'est Rudy Sada qui écoute trop fort.
13:10Il y a quelqu'un qui est là.
13:13J'entends.
13:14Sors de ce corps.
13:16C'est des armes ou quoi ?
13:17Vous me bluffez.
13:18Pourquoi ?
13:19Vous n'entendez rien des instructions
13:20qu'on vous donne entre 11h et 13h
13:22dans votre oreille.
13:22Mais vous entendez dans le casque des autres.
13:24Non, mais c'est fou.
13:25Mais pourquoi vous êtes que j'entends rien ?
13:27Oh là là, il y a M. Bordet
13:28qui rentre dans le car.
13:29Faites très quoi dans le car de la région.
13:32Faites très attention à M. Bordet.
13:33C'est la cloche.
13:34Faites très attention.
13:35Parce qu'il était aujourd'hui,
13:36M. Bordet, il était...
13:37Bon, donc, Michel, je disais,
13:40les associés, souvent,
13:42j'ai remarqué, pourquoi ?
13:43Parce que les chefs d'entreprise,
13:44et ça se comprend d'ailleurs,
13:45ont une certaine...
13:47Il y a certaines caractéristiques
13:48du chef d'entreprise.
13:50Et c'est vrai que souvent,
13:51c'est dur d'avoir deux pilotes dans l'avion.
13:55Et que c'est pour ça que souvent,
13:57ça ne se termine pas forcément bien.
13:59Mais vous n'aviez pas de fils
14:00pour reprendre l'entreprise ?
14:02Ou d'enfants pour reprendre l'entreprise, Michel ?
14:04Non, j'ai trois enfants
14:06qui ont embrassé
14:07d'autres activités professionnelles
14:09et ils ne sont pas du tout intéressés.
14:11Et puis, en fait, l'entreprise,
14:12moi, c'est une troisième vie professionnelle.
14:15J'en avais eu deux vies professionnelles avant.
14:17Et donc, effectivement, voilà.
14:19Et puis, le monde du bâtiment,
14:20aujourd'hui,
14:21je préfère la transmettre
14:22à quelqu'un qui est passionné,
14:24ce qui est le cas,
14:25plutôt que d'impliquer des enfants
14:27qui ne le feraient pas par passion.
14:28Est-ce que vous trouvez quand même toujours...
14:31Vous faites tout dans le bâtiment ?
14:33C'est-à-dire que tous les corps de métier
14:35sont représentés ?
14:36Oui, c'est une entreprise générale.
14:38Tous les corps de métier sont représentés, oui.
14:39Bon.
14:40Et est-ce que...
14:41Par exemple, on parle parfois
14:42de ceux qui font des études.
14:44Ils font Bac plus 5, Bac plus 6
14:45et puis ils ont des difficultés
14:46pour trouver un job.
14:48Un gosse qui a le bac,
14:50donc qui a un bon niveau de culture générale,
14:53derrière, s'il veut faire électricien,
14:56pourquoi pas carreleur,
14:57tous ces métiers du bâtiment,
14:58vous lui conseilleriez aujourd'hui de faire ça ?
15:01Bien sûr.
15:02Non seulement je lui conseillerais de le faire,
15:04mais de le faire à son compte.
15:05Ou éventuellement d'avoir la possibilité
15:07d'évoluer.
15:08Je vais, Pascal, vous citer un exemple.
15:10J'ai un ami qui avait un fils,
15:12qui avait son fils,
15:12qui était une école d'ingénieurs
15:15dans le bâtiment,
15:16qui avait du mal à trouver un stage.
15:18C'est paradoxal.
15:19Je lui ai pris un stage pendant deux ans.
15:21Je lui ai fait connaître
15:21le monde de l'entreprise du bâtiment.
15:23Il a découvert un fonctionnement.
15:25À travers cette expérience
15:26et cette expertise
15:27de pouvoir travailler
15:28dans différents domaines du bâtiment,
15:30eh bien, il a envie de voir du pays.
15:33Il est parti travailler
15:34en Nouvelle-Calédonie.
15:35Maintenant, il est ingénieur
15:36dans une entreprise de construction
15:38en Nouvelle-Calédonie,
15:39dans un pays où il se régale.
15:42Et il a un salaire
15:42de 5500 euros par mois.
15:45Et au départ,
15:46au départ,
15:47s'il était resté en France,
15:48jamais il n'aurait pu embrasser
15:50cette activité professionnelle
15:52dans laquelle il se régale.
15:54Donc, effectivement,
15:55il faut se lancer.
15:57Et le monde du bâtiment
15:58est un monde extraordinaire
16:00à partir du moment
16:00où on le fait
16:01avec envie
16:02et avec passion.
16:03On ne fait rien dans la vie
16:04sans passion
16:05afin de réussir.
16:07Et quelle est l'offre
16:09ou la demande
16:10plus exactement
16:10qui est la plus importante
16:12aujourd'hui ?
16:14De la part de...
16:15Au niveau du monde du bâtiment ?
16:16Oui, de quelle activité
16:18on manque le plus ?
16:19Alors, ça reste incroyable,
16:23mais c'est toujours
16:24le manque de plombiers,
16:26c'est toujours
16:27le manque d'électriciens.
16:29Ça, c'est incroyable.
16:31Et surtout, surtout,
16:32le manque de main-d'oeuvre
16:33qualifiée française.
16:36Je veux dire,
16:36aujourd'hui,
16:37moi, dans mon entreprise,
16:39j'ai six ou sept nationalités
16:41différentes,
16:42mais tout ce qui est
16:44maçonnerie,
16:45tout ce qui est
16:46charpente couverture,
16:48tout ce qui est
16:48placo-peinture,
16:49je n'arrive pas
16:50à trouver
16:51de personnel
16:52qui ne soit pas
16:52d'origine étrangère.
16:53Et la paie est bonne ?
16:56Le salaire est bon ?
16:57Moi, je n'ai pas
16:58de salaire net,
17:00je dis bien net,
17:01en dessous
17:01de 1 600 euros par mois.
17:03Moi, les salaires,
17:04ils se situent
17:05au niveau des ouvriers,
17:07entre 1006 et 2002 net.
17:10Je parle bien de net.
17:11Écoutez, Michel,
17:13ce n'est pas la première fois
17:14que vous nous appelez.
17:15On a eu plusieurs fois
17:16des échanges.
17:17À chaque fois,
17:17je trouve formidable
17:18parce que vous représentez
17:19tellement le tissu
17:21des PME françaises,
17:23des chefs d'entreprise françaises,
17:25des psychologies également françaises,
17:27que c'est un plaisir
17:28de vous entendre.
17:29Et pour se quitter
17:30en musique,
17:31parce que vous avez fait
17:33une demande pour qu'il y ait
17:34plus de plombiers,
17:35eh bien, notre ami
17:35Julien Blanc
17:36a trouvé peut-être
17:38quelque chose
17:38pour illustrer
17:39ce que vous disiez.
17:40Vous connaissez cette chanson ?
17:47Je suis plombier,
17:47pied-pied,
17:48c'est un joli déjeuner.
17:49Vous voulez donc chez nous ?
17:50Vous voulez donc chez nous ?
17:52On m'appelle d'une chanson au-dessus.
17:54Formidable.
17:55C'est une chanson
17:56des années 70.
17:58Et regardez le refrain
17:59et on va se quitter là-dessus.
18:00Je suis plombier,
18:05pied-pied,
18:05pied-pied,
18:06pied-pied,
18:06je suis à ton métier.
18:08Je vais monter
18:09dans les sages de rame.
18:13Il faut qu'on m'applode.
18:15Merci Michel,
18:16chef d'entreprise dans le bâtiment.
18:1711h28,
18:18la pause
18:19et on parle
18:19de ce qui se passe
18:20dans les prisons,
18:21les prisons françaises
18:22qui sont attaquées,
18:23comme vous le savez,
18:24nos surveillants pénitentiaires
18:25qui sont en danger.
18:26A tout de suite
18:27avec Pascal Frost
18:28sur Europe 1.