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  • il y a 5 jours

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00:00Europe 1 Matin, 7h, 9h, Dimitri Pavlenko.
00:03Tout de suite sur Europe 1, Gérald Darmanin est l'invité de Sonia Mabrouk.
00:12Bonjour Gérald Darmanin.
00:13Bonjour.
00:13Et bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1.
00:15Vous êtes le garde des Sceaux, ministre de la Justice, dans un moment particulier, même inédit,
00:20avec des assauts concordants, ciblés, peut-être, semble-t-il, coordonnés sur plusieurs prisons françaises,
00:25avec, monsieur le ministre, des voitures incendiées taguées à un établissement à Toulon visé par des rafales à l'arme de guerre.
00:32Tout d'abord, est-ce que vous confirmez ce matin que d'autres actions ont été menées cette nuit à Tarascon
00:37avec des voitures de nouveau incendiées près du centre de détention,
00:41mais aussi le hall d'un immeuble d'un agent pénitentiaire dégradé à Villenois, en Seine-et-Marne ?
00:47Ce que je sais du ministère de l'Intérieur, c'est qu'en effet, il y a un site à Tarascon
00:51où des voitures auraient été brûlées ce matin très tôt,
00:54mais je n'ai pas d'informations complémentaires, il n'y aurait pas eu de nouvelles nuits bleues
00:58comme on l'a vu hier, qui était évidemment absolument inacceptable.
01:03On va attendre ce matin tranquillement les retours du ministère de l'Intérieur sur l'effet de la nuit.
01:08Tranquillement, mais vous confirmez que Tarascon, déjà d'autres actions ont été entreprises ?
01:12En fait, il y a manifestement, on voit bien, des gens qui essaient de déstabiliser l'État en l'intimidant.
01:18Pourquoi le font-ils ? C'est très intéressant.
01:20Ils le font parce que nous prenons des mesures contre le laxisme
01:24qui existait peut-être jusqu'à présent dans les prisons,
01:28qui a mené notre pays à des difficultés extrêmement graves,
01:31des réseaux de drogue qui continuent à partir des cellules carcérales,
01:34on commande des assassinats, on blanchit de l'argent,
01:38on menace des policiers, des magistrats, des agents pénitentiaires,
01:41et on s'évade, comme c'est le cas de M. Amra,
01:44il y a maintenant quasiment un an, au pays à Ginkerville,
01:47en assassinant, en faisant assassiner deux agents pénitentiaires à la Kalachnikov.
01:50Intimidation, dites-vous, ou déclaration de guerre ?
01:52Non.
01:53Quand des agents sont menacés, des bâtiments publics visés, l'État ?
01:56Oui, à travers ces agents, c'est bien sûr l'État.
01:59C'est une intimidation grave, et on essaye de voir si l'État va reculer.
02:03C'est ça qui se passe.
02:04Je pense qu'il faut prendre les choses avec beaucoup de fermeté,
02:07beaucoup de calme et beaucoup de détermination.
02:08Nous mettons en place, dans la loi narcotrafic que j'ai portée,
02:11un régime carcéral inédit,
02:14semblable à la loi antimafieuse italienne,
02:16qui a montré son efficacité en Italie.
02:19Nous créons des prisons de haute sécurité qui n'ont jamais existé en France.
02:22Et pourquoi êtes-vous sûr que c'est la main des narco-bandits ?
02:24Pourquoi est-ce sûr que c'est une action des narco-trafiquants ?
02:27Le parquet national intériorien ?
02:28Vous excluez la piste de la mouvance d'ultra-gauche, à cet instant ?
02:31En nature, ayant été mise à terre, je n'exclus rien,
02:34mais quand on tire à la Kalachnikov contre des centres pénitentiaires comme il ira Toulon,
02:39c'est plutôt un mode opératoire de délinquants, de jeunes délinquants
02:44qui sont peut-être payés quelques milliers d'euros pour faire ce genre de choses.
02:47Des contrats, donc ?
02:48Sans doute, en fait, on essaye.
02:49Avec un commandant, un noyau dur, monsieur le ministre,
02:51pour une telle coordination ou concordance ?
02:53Non, les réseaux sociaux, désormais, créent ce genre de moments mimétiques
02:58qui visent, en effet, à essayer sur tous les points du territoire,
03:02à faire reculer l'État, à ce que les agents pénitentiaires prennent peur,
03:05à ce qu'ils demandent peut-être la grève, à ce qu'il y ait des débats politiques
03:08pour dire que le ministre de la Justice va trop loin dans sa fermeté.
03:11Mais on ne va pas reculer.
03:12Malgré les menaces, encore cette nuit.
03:14On ne va pas reculer parce que, d'abord, on ne menace pas l'État.
03:17Parce que si l'État recule, il n'y a plus rien, il n'y a plus de protection des Français.
03:20L'État, c'est bien le plus pauvre.
03:23Le bien pour les plus pauvres, la protection.
03:25Et deuxièmement, parce que vous comprenez bien que,
03:26quand j'étais ministre de l'Intérieur, je le voyais,
03:28les gens qui trafiquent de la drogue.
03:29La criminalité organisée, ils sont dans deux endroits.
03:32Soit ils sont à l'étranger.
03:34Parce qu'ils fuient la police française,
03:36la justice française.
03:37Ils sont aux Émirats Arabes Unis, ils sont au Maghreb, ils sont en Thaïlande.
03:40Ils essayent d'aller dans des endroits où ils peuvent blanchir de l'argent,
03:43bien vivre et éviter des conventions d'extradition.
03:45Et notre travail, c'est évidemment de les ramener chez nous.
03:48Soit ils sont dans nos prisons.
03:49Et il y a 17 000 aujourd'hui trafiquants de stupéfiants
03:51dans les prisons françaises. 17 000.
03:53Ils sont rarement dans les rues de Saint-Tropez de Paris,
03:55les trafiquants de drogue.
03:56Ils sont poursuivis, pourchassés par la police et par la justice.
03:59Mais dans nos prisons,
04:01ils ne sont plus à l'écart de la société.
04:04Ils continuent à téléphoner, à menacer.
04:06Il y a un gamin de 14 ans aujourd'hui
04:08qui est le plus jeune turagage de l'histoire de France.
04:10Il a arrêté il y a quelques semaines à Marseille
04:12par des contrats commandés par des gens
04:14qui sont dans un milieu carcéral.
04:15Et vous pensez que ce sont ces mêmes individus qui aujourd'hui
04:17arrivent à menacer l'État, à mener des actions
04:20quasiment coordonnées.
04:21Et hier, quand même, sur le Telegram,
04:24sur le canal crypté Telegram,
04:26il y a eu ceci, je vous lis,
04:27avec toujours ce groupe,
04:29DDPF, Défense des droits des prisonniers français,
04:31nous ne sommes pas des terroristes,
04:33en réponse à ce que vous avez dit hier, Gérald Darmanin.
04:35Nous sommes là pour défendre les droits de l'homme
04:37à l'intérieur des prisons,
04:38suivi de menaces directes,
04:39surveillant, démissionné tant que vous le pouvez,
04:42si vous tenez à vos familles et à vos proches.
04:44Les démonstrations de force de ces derniers jours
04:45ne sont rien.
04:46Ou encore, sachez que notre mouvement
04:48s'étend dans toute la France.
04:49Gérald Darmanin ne va pas vous protéger.
04:52Non mais on voit bien que d'abord
04:53ce sont des actes...
04:53Ils sont sacrément organisés.
04:55Non, ce sont des actes de terreur.
04:57Un acte de terreur,
04:58c'est l'essence même du terrorisme.
05:00On peut frapper n'importe où,
05:01n'importe quel moment,
05:02y compris les plus faibles.
05:03Voilà.
05:03Le parquet national antiterroriste s'est saisi,
05:05c'est extrêmement rare dans notre pays.
05:07Et il a confié à la DGSI,
05:08à la police judiciaire spécialisée,
05:09à la SEDAT,
05:10les enquêtes.
05:11Ces enquêtes vont donner très rapidement,
05:13j'en suis certain,
05:14pour bien connaître...
05:14Donc vous avez déjà des éléments ?
05:16Je connais...
05:17Probablement des emprunts.
05:17Je connais le professionnalisme
05:19des agents du ministère de l'Intérieur.
05:20Ils trouveront ces personnes.
05:23Et...
05:23Vous avez l'air d'en être sûr,
05:25donc il y a une célérité de l'enquête
05:26qui est confirmée ce matin...
05:26Mais parce que j'ai été
05:28quatre ans et demi,
05:28ministre de l'Intérieur,
05:29je sais que la police gagne toujours.
05:31Je sais que la République gagne toujours,
05:32il ne faut pas être un peu patient.
05:33À la fin, M. Hamra,
05:34il est arrêté,
05:35avec tous ses complices.
05:36Pardonnez-moi, à quel prix ?
05:37Oui, bien sûr.
05:38C'est pour ça que nous nous battons.
05:40Il y a aussi, ce matin,
05:41entre colère et émoi.
05:42Je pense que les agents pénitentiaires,
05:44et ils sont très fiers de leur métier.
05:47Je les ai rencontrés encore hier à Toulon.
05:48Très solidaires de ce qui se passe.
05:50Et ils ont conscience
05:51qu'une partie de la République
05:51se joue dans leurs mains.
05:52Ils sont sous-payés ?
05:53Ils sont en sous-effectif ?
05:55Où est la fierté par rapport à ça ?
05:56Ah, mais moi, hier,
05:57depuis trois mois,
05:58ça fait trois mois
05:58que je suis ministre de la Justice,
06:00des gens viennent me voir
06:00pour me dire, enfin,
06:01enfin, on arrête une partie
06:03du laxisme en prison.
06:04Vous avez arrêté les tablettes,
06:05vous avez arrêté les massages.
06:07Enfin, on a un régime carcéral
06:08qui est à la hauteur
06:10des gens qui sont dangereux.
06:11Enfin, on a des prisons
06:12de haute sécurité.
06:13Enfin, on a un discours
06:13qui consiste à dire,
06:15en prison, bien sûr,
06:16une partie d'entre eux,
06:17des détenus,
06:17doivent être réinsérés
06:18parce qu'on n'est pas là
06:19pour juger une deuxième fois
06:20les détenus, évidemment.
06:21Il y a des choses indignes
06:22qui se passent en détention.
06:23Il faut construire des places,
06:25il faut recruter des personnels
06:26et il faut être plus attentif,
06:28sans doute,
06:28au sort humain
06:29d'un certain nombre de détenus.
06:30Mais il y a aussi des gens
06:31qui sont extrêmement dangereux
06:32et qu'il faut pouvoir mettre
06:34dans des lieux
06:34extrêmement protégés.
06:36Et vous pensez que ces gens-là
06:37ripostent aujourd'hui
06:38à votre régime de détention ?
06:42Pourquoi alors cet acronyme
06:44finalement assez politique
06:45sur la défense des droits
06:46des prisonniers ?
06:47Ce serait une forme de diversion ?
06:49Aujourd'hui,
06:49il y a eu quand même
06:49dans notre pays,
06:50on le sait,
06:52Action Directe et d'autres,
06:53des mouvances d'ultra-gauche
06:54qui ont attaqué des juges,
06:55des prisonniers,
06:56enfin, plutôt,
06:57des agents pénitentiaires
06:58et des prisons françaises.
06:59Non, mais qu'il y ait
06:59des mouvements d'ultra-gauche
07:00extrêmement dangereux,
07:01personne n'en dit ce qu'on vient.
07:03La guerre que nous menons,
07:04c'est une guerre
07:05contre le narco-banditisme.
07:07Des pays n'ont pas fait ça.
07:08La Belgique, les Pays-Bas.
07:10Mais regardez les Etats-Unis d'Amérique,
07:11première cause de mortalité
07:12des Etats-Unis d'Amérique,
07:14le fentanyl,
07:15c'est une drogue de synthèse.
07:16Des pays ont sombré
07:18dans une puissance donnée
07:21au narco-banditisme
07:22qui peut désormais
07:23menacer les agents de l'État,
07:24menacer les hommes politiques,
07:25menacer les avocats,
07:26tuer des journalistes.
07:27Vous en sommes là aussi ?
07:28Non, on n'en est pas là
07:28parce que nous prenons
07:29des mesures extrêmement fermes.
07:31Mais on n'en est pas loin d'être là.
07:32C'est-à-dire que la prochaine étape demain,
07:34évidemment,
07:34vous faites tout pour l'éviter,
07:35ce pourrait être
07:36des tentatives d'assassinats
07:38ciblés par des agents pénitentiaires.
07:41Mais regardez,
07:41moi, quand j'étais à l'intérieur,
07:43M. Masson était policier
07:44et tué à Avignon,
07:45assassiné sur un point de deal.
07:47Bien sûr,
07:48il y a 150 magistrats aujourd'hui
07:49qui sont protégés par la police
07:51parce qu'ils font leur travail
07:52pour mettre des narco-banditis en prison.
07:54Il y a la directrice
07:55et le directeur des Bomets
07:56qui ne peuvent plus être en fonction
07:58parce qu'ils sont menacés personnellement.
08:00Il y a déjà des menaces.
08:01Mais ce que je veux vous dire,
08:02c'est que nous sommes
08:03à nu moins le quart.
08:04Et nous réagissons extrêmement fermement.
08:06Et je pense que ce qui devrait rassurer
08:07les Français aussi,
08:08et ce qui rassure une partie
08:09des agents pénitentiaires,
08:10c'est de voir que nous prenons
08:11des mesures extrêmement fermes
08:12et qu'il faut réagir
08:13les narco-trafiquants.
08:15Ce qui se passe aujourd'hui
08:16est très intéressant.
08:16C'est la première fois
08:17que l'État français
08:18prend des mesures
08:18à ce point ferme,
08:20à ce point dangereux
08:21pour leur trafic,
08:22qu'ils en sont à prendre
08:24ce genre d'initiative
08:25qui est extrêmement dangereuse.
08:26On peut le voir ainsi.
08:27Vous dites qu'il est
08:27minuit moins un quart.
08:28Certains ont plutôt l'impression
08:29qu'il est minuit moins une.
08:30Comment se fait-il
08:31que nos renseignements
08:32n'ont pas pu quand même,
08:34ou alors peut-être
08:34qu'il y avait des signes
08:36ou des signaux
08:37n'ont pas pu anticiper
08:38une telle attaque
08:39qui semble quand même
08:40coordonnée ?
08:41Ça, c'est le travail
08:41du ministère de l'Intérieur.
08:43Que vous connaissez parfaitement
08:44pour l'avoir occupé.
08:45D'abord, je compte beaucoup
08:46sur lui,
08:47sur le ministère de l'Intérieur,
08:48sur les agents
08:48pour protéger
08:49les agents pénitentiaires.
08:50Combien de temps
08:50cette protection ?
08:51Elle ne peut être que de contraire ?
08:53Mais non,
08:54autant que ça durera.
08:55Il y a 300 000 policiers
08:56et gendarmes.
08:56Les prisons,
08:57c'est un lieu extrêmement symbolique.
08:58Donc aujourd'hui,
08:58on va protéger
08:59les agents pénitentiaires.
09:00Et demain,
09:01on protégera peut-être
09:02les policiers
09:02qui protègent
09:03les agents pénitentiaires.
09:03C'est normal que les policiers
09:05et les gendarmes
09:06fassent des rondes
09:06autour des centres pénitentiaires
09:07ou interpellent
09:08des personnes
09:08qui vont aller menacer
09:09des agents pénitentiaires.
09:10C'est logique.
09:11C'est un métier très difficile
09:12d'être agent pénitentiaire.
09:13Et une partie de la République
09:14se joue là.
09:15Vous comprenez bien
09:16qu'une grande partie
09:17des gens qui font
09:17du trafic de drogue
09:18sont déjà en prison.
09:20Et ce qui est inacceptable
09:21pour les Français
09:22et que moi,
09:22je n'accepte pas,
09:23c'est que de la prison,
09:24ils continuent
09:25à gérer leur trafic.
09:26C'est ça qui est insupportable.
09:28Et nous mettons fin à ça.
09:30Nous mettons fin
09:31pour une grande partie
09:32des trafiquants de drogue
09:33au fait qu'ils vont pouvoir
09:34continuer à blanchir
09:35de l'argent,
09:36à téléphoner,
09:37à se faire livrer
09:38par drone
09:39des informations,
09:40à pouvoir donner,
09:41commander
09:41un certain nombre
09:42d'assassinats,
09:43des points de deal
09:44à Marseille,
09:45du blanchiment d'argent
09:45à Dubaï.
09:46Nous mettons fin à ça.
09:47C'est pour ça
09:47qu'il y a cette réaction.
09:48M'attendant,
09:49il y a cette réaction.
09:49Une menace également
09:50sur la prison de Vandin-le-vieille.
09:52Est-ce qu'on peut confirmer
09:53des menaces
09:53et un survol de drones
09:56hier sur l'établissement ?
09:57Exactement.
09:58Je crée deux prisons
09:59de haute sécurité.
10:00Une à Vandin-le-vieille
10:01dans le Pas-de-Calais
10:01le 31 juillet
10:02qui aujourd'hui
10:03est en travaux.
10:04On a vidé de son contenu
10:06cette prison.
10:07On y fait des travaux
10:08et le 31 juillet,
10:09il y aura
10:10les 100 premiers
10:10narcotrafiquants
10:11dans cette prison.
10:12Puis le 15 octobre,
10:13à Condé-sur-Sarte
10:13dans l'Ordre,
10:14oui,
10:14il y a des menaces
10:15sur ces prisons.
10:16Et on a,
10:17depuis plusieurs semaines,
10:17on ne l'a pas dit
10:18médiatiquement,
10:19on a pu intervenir
10:20pour empêcher
10:21ce genre de passage
10:21à l'acte.
10:22Parce qu'effectivement,
10:23je pense que ça dérange
10:24énormément les narcotrafiquants.
10:25Ce que fait la France
10:26aujourd'hui ?
10:26Il y a eu des actes
10:27qui ont été déjoués
10:28depuis plusieurs semaines ?
10:29Oui.
10:30Contre des prisons
10:31et des agents pénitentiaires ?
10:32En tout cas,
10:33contre des lieux.
10:34Je pense que ce qui est visé là,
10:36évidemment,
10:36même si les agents
10:37sont très touchés
10:38et c'est tout à fait normal,
10:39c'est d'abord,
10:40effectivement,
10:40une atteinte
10:41contre les symboles
10:42de l'État.
10:42Mais à Toulon,
10:43si un agent pénitentiaire
10:43était devant l'établissement,
10:45il aurait pu être touché
10:45parce qu'il n'y avait pas
10:46l'arme de guerre.
10:47C'est extrêmement grave.
10:48Le parquet national antiterroriste
10:49qui s'est saisi
10:50et qui a ouvert
10:51sur trois qualifications
10:51dont l'association de la Felter
10:53en vue de commun
10:53un crime terroriste,
10:54c'est extrêmement grave.
10:55Bien sûr,
10:55c'est extrêmement grave.
10:56Et vous maintenez
10:56que ce sont des terroristes
10:57pour vous,
10:58Gérald Darman ?
10:58Non,
10:58mais c'est le parquet national
10:59qui s'est saisi.
11:00Quand le parquet national
11:00se saisit antiterroriste,
11:02c'est une qualification terroriste.
11:03Quand on propage la terreur,
11:05qu'est-ce qu'on est ?
11:06Évidemment,
11:07mais ce sont des actes
11:08qui relèvent de la terreur,
11:09donc du terrorisme.
11:09Je l'ai dit,
11:10je me suis rendu moi-même
11:11à Toulon.
11:11Je pense que
11:12je suis un garde des Sceaux
11:13très proche de ses agents.
11:15Je veux aussi dire
11:15que la République se joue là
11:16avec beaucoup de détermination.
11:18Est-ce que ces mots
11:18portent encore ?
11:19Oui, bien sûr.
11:21Vous savez,
11:22depuis trois mois...
11:22La République ne reculera pas.
11:23On ne cèdera rien en attendant.
11:25On est visé,
11:25on est menacé,
11:26on est ciblé.
11:27Est-ce que ce n'est pas
11:27la mexicanisation de la France
11:29qui est en cours ?
11:30Nous l'évitons.
11:31Nous faisons
11:32ce que d'autres pays
11:33n'ont pas fait.
11:33Vous savez,
11:34depuis que nous avons adopté
11:35ce régime carcéral très dur,
11:36depuis que nous faisons
11:37ces présents de sécurité,
11:39je vois beaucoup
11:39de ministres de la Justice
11:40venir en France,
11:41encore le cas hier,
11:43me demander
11:43comment nous allons faire,
11:44comment nous faisons,
11:45comment ils peuvent faire pareil.
11:47Comme nous,
11:47nous avons copié,
11:48comme nous copions les Italiens
11:49qui ont été extrêmement courageux.
11:50Donc vous savez,
11:51c'est un moment très difficile
11:52pour les agents pénitentiaires,
11:54pour la République,
11:55mais les Français le voient bien
11:56qu'il y a un point de deal
11:56près de chez eux.
11:57Qu'est-ce que vous leur dites ce matin ?
11:57Ils voient bien
12:01et nous sommes extrêmement fermes
12:03et je pense qu'ils ont compris
12:03que nous étions fermes.
12:04M. ministre, parfois,
12:05les classes de maternelle
12:06doivent bouger, délocaliser
12:08parce qu'il y a un point de deal.
12:10Est-ce que ce n'est pas une défaite ?
12:10Je ne l'aurais jamais fait.
12:11Vous ne l'auriez jamais fait.
12:12Pour vous,
12:13c'est une défaite de l'État ?
12:14Oui, c'est une défaite
12:16de l'autorité publique.
12:17Évidemment,
12:17j'étais maire d'une commune,
12:18Tourcoing,
12:19très difficile.
12:20Jamais j'ai déménagé
12:21un service public
12:22encore moins une classe,
12:23ça c'est sûr.
12:24C'est vrai que c'est difficile.
12:25Il faut parfois être
12:26tous les jours,
12:26à la police,
12:27la nuit, le matin.
12:28Pour les maires de France,
12:29ça sardoce d'être maire aujourd'hui.
12:31Mais je pense que je n'aurais jamais fait.
12:32Je n'aurais jamais accepté
12:33qu'on déménage une école.
12:34C'est le recul de la République.
12:36C'est difficile.
12:37Je sais que c'est difficile.
12:38Le message,
12:38quel est-il ce matin ?
12:39La République,
12:39elle ne doit jamais reculer.
12:40D'accord.
12:41Ça, c'est pour les principes,
12:42c'est important.
12:42Vous le déclinez sur le terrain.
12:43Mais les agents pénitentiaires,
12:45très concrètement ce matin,
12:46ils sont inquiets
12:46pour leur vie,
12:47leur intégrité,
12:48leurs enfants,
12:49leurs familles.
12:50Vous l'avez dit tout à l'heure,
12:51ça m'a interpellé.
12:51Il peut y avoir une volonté
12:53de les pousser à la grève
12:54ou voir davantage.
12:56Qu'est-ce que vous faites
12:56pour empêcher cela ?
12:57D'abord, je constate
12:58que ce sont des grands serviteurs
13:00de l'État.
13:01Les syndicats,
13:02tous unis,
13:04tous les syndicats
13:04de la pénitentiaire,
13:06soutiennent le travail
13:07que nous faisons.
13:08Ils savent que c'est dur.
13:09Bien sûr, c'est dur pour les agents.
13:10Oui, ils ne sont pas très bien payés.
13:11Oui, quand on est agent pénitentiaire,
13:12on demande des choses
13:13depuis très longtemps
13:13que la République
13:14ne leur a pas donné.
13:15Éric Dupond-Moretti
13:15leur a donné beaucoup.
13:17Nous devons continuer
13:18à le faire énormément.
13:19Par exemple,
13:20je vous donne un exemple.
13:21Ils ont des armes,
13:22ils ne peuvent pas rentrer
13:22chez eux avec ces armes
13:23comme les policiers et les gendarmes.
13:24Il faut qu'on change ça.
13:25Évidemment que ceux
13:26qui veulent rentrer
13:26avec leurs armes chez eux
13:27pour protéger leur famille
13:28peuvent le faire
13:28comme les policiers peuvent le faire.
13:30Par exemple,
13:31ils n'avaient pas d'anonymisation.
13:33Donc je suis un agent pénitentiaire,
13:34je fouille une cellule d'un détenu,
13:36je trouve un téléphone portable,
13:37je dois faire un petit procès verbal
13:38pour le dire.
13:39On mettait les noms
13:39et les prénoms jusqu'à présent
13:40des agents pénitentiaires.
13:42On va changer ça.
13:43Dans la loi,
13:43j'ai fait voter l'anonymisation
13:44pour qu'on ne reconnaisse pas
13:45cet agent pénitentiaire.
13:47Par exemple,
13:47il n'y a pas d'habilitation
13:49faite par les services
13:50du ministère,
13:51par exemple de l'Intérieur,
13:52pour voir les faiblesses
13:52et difficultés
13:53parce qu'il y a aussi
13:54des agents,
13:55petite partie,
13:55très petite,
13:56mais qui sont corrompus,
13:57qui peuvent donner
13:58des informations sur les autres.
13:59Évidemment,
14:00on ne peut pas accepter
14:00des brebis galeuses
14:01dans l'administration.
14:02Donc il y a un changement
14:03très important à faire
14:08des agents pénitentiaires.
14:10C'est pourtant un métier
14:10extrêmement difficile
14:11et essentiel pour la République.
14:13Vous avez tellement raison
14:13de le souligner.
14:14On entend ce que vous dites
14:15par rapport à ces agents
14:16et plus largement,
14:17Gérald Darmanin,
14:17par rapport aux magistrats,
14:19notamment les magistrats marseillais
14:20qui, il y a quelques mois,
14:21avaient tiré la sonnette d'alarme.
14:22Vous venez d'évoquer
14:23Éric Dupond-Moretti vous-même.
14:24Il avait dit
14:25pas de défaitisme
14:26alors que ses magistrats,
14:27ils ont même été en partie
14:28sanctionnés, entre guillemets,
14:30avaient dit
14:31attention,
14:31on va vers un narco-État.
14:34Et la guerre est en passe
14:35d'être perdue,
14:35avait-il ajouté ?
14:36Ils ont tort ?
14:37Ils avaient tort de dire cela ?
14:38Je pense que personne n'a tort
14:40lorsqu'on fait son devoir d'alerte
14:42vis-à-vis des pouvoirs publics
14:43quand on est magistrat, policier
14:45et qu'on voit bien
14:46ce qui se passe sur le terrain
14:47comme les maires,
14:48comme je suis, le voient.
14:49Voilà.
14:50Il n'y a rien de pire dans le monde
14:51que de ne pas nommer
14:52les choses celles qu'elles sont.
14:53Et au ministère de la Justice,
14:54de temps en temps,
14:55les mots ne correspondent pas
14:56à la réalité.
14:57Les gens sont à l'isolement en prison,
14:58en fait, ils ne sont pas isolés.
14:59Les gens sont condamnés
15:00à la peine de prison
15:01et ils ne vont pas en prison.
15:01Ça, les Français ne le comprennent pas.
15:03Si j'ai un but au ministère de la Justice,
15:05c'est que les mots correspondent
15:06aux choses.
15:07Je traduis,
15:07ça veut dire arrêter le laxisme
15:09depuis plusieurs années.
15:10Je ne dirais pas.
15:11C'est un mot un peu facile,
15:12c'est votre interprétation.
15:13Vous avez démarré l'entretien
15:15en disant que c'est le mot laxisme.
15:17Parce qu'il y avait
15:17dans les prisons françaises
15:18des habitudes
15:19comme les massages
15:20ou les tablettes numériques
15:21qui n'étaient pas dignes
15:22et que j'ai arrêté.
15:23Mais je pense que ce qui nous manque
15:25parfois, c'est le bon sens.
15:26Moi, j'ai un de province,
15:28j'ai du bon sens
15:29et ça manque parfois
15:30de manière générale aux politiques.
15:32J'applique le bon sens
15:33au ministère de la Justice.
15:35Le bon sens au ministère de la Justice,
15:37c'est de faire
15:37que lorsqu'il y a des gens en prison,
15:40ils ne puissent plus
15:40continuer leur trafic.
15:41Ça paraît simple,
15:42mais c'est essentiel
15:43pour la République.
15:44Et les magistrats marseillais
15:45ont eu raison
15:46de nous interpeller.
15:47Je suis arrivé le 23 décembre
15:48à la chancellerie.
15:50Et dès le 24 décembre,
15:51au moment où j'ai pris mes fonctions,
15:52j'ai dit que les prisons françaises
15:54étaient ma priorité.
15:55C'est très important
15:56parce que ce qui se passe
15:57dans les prisons françaises,
15:58c'est une partie
15:58de notre sécurité de demain.
16:01Et c'est la miroir
16:01de notre société.
16:02C'est vrai pour le terrorisme.
16:03Nous avons des gens
16:04qui sortent de prison
16:05et qui ont été condamnés
16:06pour terrorisme.
16:07C'est vrai pour la délinquance
16:08et c'est vrai aussi
16:09pour la réinsertion.
16:10Aujourd'hui,
16:1070% des détenus
16:11récidivent.
16:13Donc une partie de la délinquance
16:14se passe dans la prison.
16:15On germane la prison.
16:16Donc il faut revoir
16:17tout de A à Z
16:18et c'est ce que je fais.
16:19Vous avez un plan.
16:20Gérald Darmanin,
16:21vous dites que vous êtes aussi
16:21le ministre du bon sens.
16:23Je vais vous poser une question
16:23et vous me direz
16:24si cette décision
16:25est une décision de bon sens
16:27parce qu'on pourrait se poser
16:28à la question
16:28qu'est-ce qui s'est passé
16:29depuis l'attaque terrible
16:30du fourgon d'Incarville
16:31et la mort
16:31de deux agents pénitentiaires
16:33alors qu'on a appris
16:34qu'une détenue radicalisée
16:35a été transportée
16:36de la maison d'arrêt
16:36de Strasbourg
16:37jusqu'à Paris
16:38pour se rendre
16:38dans un centre
16:39d'imagerie médicale.
16:41Une détenue radicalisée
16:42donc je suppose
16:42dangereuse.
16:44Une décision pour le moins
16:44qui interroge quand même
16:45sur la sécurité
16:46des agents pénitentiaires.
16:48Sont-ils contraints
16:49d'accompagner
16:51une telle détenue
16:52pour des soins ?
16:55Alors oui.
16:56Oui, quand on est détenu
16:57on doit être soigné
16:58quel que soit
16:58c'est la dignité
16:59d'une personne humaine
17:00on ne peut pas laisser
17:00des gens qui ne soient pas soignés
17:01c'est les médecins
17:02qui demandent ce genre
17:03de prescriptions.
17:04La sécurité était-elle
17:04au rendez-vous ?
17:05Mais la difficulté
17:06ce n'est pas celle-là
17:07la difficulté c'est
17:07il faut faire dans les prisons
17:09des lieux de soins
17:10par exemple.
17:11Aujourd'hui
17:12une grande partie
17:13des extractions judiciaires
17:14des extractions faites
17:16par les agents
17:17c'est-à-dire les agents
17:17qui accompagnent
17:18des personnes détenues
17:19le font parce que
17:21il faut aller voir
17:21le médecin à l'hôpital du coin
17:22il faut faire venir
17:23le médecin dans la prison
17:25ça évite de faire la sortie
17:26par exemple
17:27il y a aujourd'hui
17:28des dialyses
17:30qui sont demandées
17:31par les détenus
17:31on a fait comme
17:32on le fait aujourd'hui
17:33dans certains centres pénitentiaires
17:34des dialyses
17:35à l'intérieur
17:36des centres de détention
17:36donc on peut soigner les gens
17:38parce qu'on est quand même
17:39une démocratie
17:40on n'est pas
17:41chez les barbares
17:42mais en même temps
17:43on n'est pas obligé
17:44on n'est pas obligé
17:45de mal organiser
17:46l'administration
17:46ceux qui ont organisé
17:47l'évasion de Mohamed Amrall
17:49l'ont fait avec barbarie
17:50et justement
17:50est-ce que vous pouvez
17:51affirmer ce matin
17:52que ça ne se reproduira pas ?
17:53mais on n'est pas
17:54justement je fais tout
17:54pour que ça ne se reproduise pas
17:55c'est pour ça qu'on fait
17:56les régimes carcérales
17:57et les présents de sécurité
17:58mais on n'est pas de camp
17:59la république
18:00c'est pas un camp
18:01et les méchants
18:02un autre camp
18:03c'est pas comme ça
18:03que ça se passe
18:04il n'y a qu'un seul camp
18:04c'est celui de la république
18:05et donc on gagne
18:07il y a une contre-société
18:08il y a des contre-lois
18:09il y a une contre-autorité
18:10mais cette contre-société
18:11n'est pas l'équivalent
18:11de la nôtre
18:12je disais toujours aux policiers
18:14il n'y a pas d'un côté
18:15les bleus
18:15et de l'autre
18:16les délinquants
18:16pourtant ils imposent
18:17leur loi
18:18ils grignotent
18:19avec une conquête
18:20du territoire
18:20organisée, réfléchie
18:22et consciente
18:22regardez ce qui se passe
18:24en ce moment
18:24c'est très intéressant
18:25l'état reprend la main
18:26c'est très difficile
18:27vous l'affirmez ce matin ?
18:28bien évidemment
18:29que l'état reprend la main
18:30il y a quelques semaines encore
18:31le ministre de l'Intérieur
18:32évoquait que la possibilité
18:33le risque
18:34qu'on aille vers un narco-état
18:35mais c'est son travail
18:36de l'éviter
18:37on n'est pas commentateur
18:39Bruno Retailleau
18:40tous les jours
18:40il se motive
18:41pour l'éviter
18:42comme je le fais
18:43c'est pour ça que je fais de la politique
18:44sinon je ferais autre chose
18:45je ferais du commentaire
18:46j'irais travailler dans le privé
18:47et j'arrêterais en disant
18:49c'est foutu
18:49c'est pas ce qu'on fait
18:50si tous les matins
18:51on se lève
18:51si on se met en danger soi-même
18:52si on prend ce genre de décision
18:54c'est parce qu'on lutte
18:55évidemment que c'est difficile
18:56c'est ça
18:57je pense que Bruno Retailleau
18:58depuis qu'il est au gouvernement
18:58il voit que c'est difficile
19:00il le fait bien
19:00mais il voit que c'est difficile
19:02donc aujourd'hui
19:03notre travail
19:03les français doivent savoir
19:04que ce que nous disons
19:06nous le faisons
19:06avec bon sens
19:07le pire pour les français
19:08ce seraient des gens
19:08qui disent
19:09c'est un sentiment d'insécurité
19:10c'est pas très grave
19:11tiens, qui l'avait dit ?
19:12qui l'avait dit ?
19:14il y a beaucoup de gens
19:15qui le disent
19:16c'était un ancien ministre
19:17quand même de la justice
19:18le sentiment
19:19j'ai jamais été pour ce mot
19:21vous avez été en binôme avec lui
19:22c'est pour ça
19:22on avait des désaccords
19:23mais je ne suis pas
19:25je vous pose simplement une question
19:27vous l'aurez constaté
19:28vous êtes solidaire
19:28de différents gouvernements
19:29c'est-à-dire qu'aujourd'hui
19:30tout change
19:31alors que vous étiez
19:32participé à une équipe
19:34j'ai toujours été très clair
19:35comme ministre
19:35et comme bien même
19:36ce serait un sentiment
19:36c'est très important
19:37les sentiments
19:38l'amour, la haine, la jalousie
19:40vous pensez que l'insécurité
19:41est un sentiment ?
19:42non, je dis que
19:42comme bien même ce serait un
19:43c'est très important
19:44de le prendre au sérieux
19:45il ne faut pas mépriser
19:46les sentiments
19:46si les gens ont le sentiment
19:48d'avoir peur
19:48il faut les protéger
19:50il ne faut pas de notre bureau parisien
19:52leur dire
19:52mais non, mais ce n'est pas grave
19:53donc ce qui est très important
19:55c'est que les gens voient
19:56que la fermeté est au rendez-vous
19:58et le bon sens est au rendez-vous
19:59et vous savez
20:00pendant 4 ans et demi
20:00au ministère de l'Intérieur
20:01j'ai soutenu des policiers
20:02et des gendarmes
20:02qui quand je suis arrivé
20:03jetaient leur menotte
20:05faisaient grève
20:064 ans et demi après
20:07je pense qu'on a pu constater
20:08qu'au ministère de l'Intérieur
20:09on a réussi à faire
20:09les Jeux Olympiques
20:10dont on nous promettait
20:11la fin du monde en France
20:13avec une sécurité
20:14quasi parfaite
20:15pourquoi ?
20:15parce qu'on les a soutenus
20:16on a recrutés
20:17on a soutenu
20:18les agents publics
20:19au moment où c'était
20:20très difficile pour eux
20:21et bien aujourd'hui
20:22le ministère de la Justice
20:23ils sont dans le même moment
20:24difficile
20:26qui est le doute
20:27est-ce que la République
20:28va gagner ou ne va pas gagner
20:29est-ce qu'on va laisser faire
20:30ou est-ce qu'on va arrêter
20:31le laisser faire ?
20:32on va arrêter le laisser faire
20:33c'est pour ça
20:34que c'est un moment de tension
20:35il y a toujours un moment de tension
20:36quand vous remettez
20:36de l'autorité quelque part
20:37chacun le sait
20:38les profs le savent
20:39les flics le savent
20:40et bien nous c'est ce que nous faisons
20:42on remet de l'autorité
20:43dans les prisons
20:43on va poursuivre notre entretien
20:45sur CNews et Europe
20:46encore une question
20:47sur les prisons
20:47Gérald Darmanin
20:48puisque là encore
20:48vous mettez en avant
20:49le bon sens
20:50vous souhaitez la construction
20:51de 3000 places de prison
20:52préfabriquées
20:52des prisons modulaires
20:54quand on voit le niveau
20:55de violence de ces criminels
20:56on se demande
20:56si véritablement
20:57ces prisons seront
20:58à la hauteur
20:59de ce que vous décrivez
21:00mais est-ce que vous dites
21:01ce matin
21:02peut-être qu'avant
21:03de construire ces places
21:04de prison
21:04il faudrait d'abord
21:04expulser les détenus étrangers
21:06pour libérer ces places
21:07bien sûr
21:08et c'est ce qu'on commence à faire
21:09quand je suis arrivé
21:10au ministère de la Justice
21:10c'est un début timide
21:11ça n'existait pas
21:12je suis arrivé au ministère de la Justice
21:13on ne savait même pas
21:14quel était le nombre
21:15de nationalités étrangères
21:16dans les prisons
21:17j'ai mis un mois et demi
21:18à avoir les chiffres
21:19et puis assez rapidement
21:20quand je les ai eus
21:21vous pouvez nous les rappeler
21:22d'ailleurs
21:2225%
21:23il y a 82 000 détenus
21:24il y a un quart de ces détenus
21:26qui sont étrangers
21:26ça ferait donc quand même
21:27des places libérées conséquentes
21:29oui
21:29alors ce n'est pas aussi automatique
21:30que ça d'abord
21:31parce qu'il y a des gens
21:31qui sont en détention provisoire
21:32et qui attendent d'être condamnés
21:34et ceux-là
21:34on ne va pas les expulser
21:35avant de les condamner
21:36et puis il y a des gens
21:37qui veulent que leur
21:38la personne qui leur a fait
21:42quelque chose de très mal
21:43quelqu'un qui aura été violé
21:44ne veut pas qu'on envoie
21:46très rapidement la personne
21:46dans son pays d'origine
21:47elle veut que le violeur
21:49reste dans la prison française
21:50pour être certain
21:50qu'elle passe sa condamnation
21:52donc ce n'est pas aussi simple
21:53que ça
21:53mais il y a plein de gens
21:54qui méritent en effet
21:55de faire leur peine de prison
21:56ailleurs
21:57tous ceux qui s'en prennent au bien
21:58tous ceux qui s'en prennent à l'état
21:59tous ceux qui font des escroqueries
22:01des points de deal
22:01évidemment
22:01ils n'ont rien à faire en France
22:02donc ça commence
22:03et vous y arrivez
22:03il y a un quart des détenus
22:05qui sont étrangers
22:05et dans ce quart de détenus
22:07il y en a un tiers
22:07qui sont européens
22:13de tiers qui ne sont pas européens
22:15beaucoup j'imagine
22:16ou certains du Maghreb
22:17Algérie
22:17oui Maghreb
22:19très important en effet
22:21mais c'est aussi le cas
22:22d'Asie du Sud-Est
22:22c'est aussi le cas d'Amérique du Sud
22:23mais essentiellement Maghreb
22:25et par exemple
22:26il y a deux jours
22:27j'ai reçu mon collègue roumain
22:29parce qu'on a par exemple
22:30un millier de détenus roumains
22:32dans nos prisons
22:33voilà le but
22:34c'est que les roumains
22:35ils purgent leur peine en Roumanie
22:37et la question se concerne davantage
22:38en ce moment
22:39avec ce qui se passe
22:39évidemment de l'autre côté
22:40de la Méditerranée
22:41sur l'Algérie
22:42est-ce que vous arrivez
22:42justement à expulser
22:44des détenus
22:44ou en tous les cas
22:45à transférer des détenus algériens
22:46et je voudrais vous interroger
22:47Gérald Darmanin
22:48sur ces news européens
22:49sur ce qui s'est passé hier
22:50la France a donc réagi
22:51après l'expulsion
22:52de 12 agents français d'Algérie
22:53notre pays a répliqué
22:54la réciprocité en réalité
22:56et l'Elysée a rappelé
22:57l'ambassade de France
22:58l'ambassadeur de France
22:59pour des consultations
23:00Paris accuse
23:01Alger de prendre
23:03la responsabilité
23:03de cette dégradation
23:04est-ce que vous dites
23:05ce matin
23:06il était temps ?
23:09Pourquoi vous réfléchissez
23:11avant de répondre ?
23:12C'est une précaution ?
23:13Parce qu'il y a 4 ans
23:14lorsque j'avais proposé
23:16de diminuer
23:16les visas de 50%
23:18beaucoup de gens
23:18disaient que
23:19c'était excessif
23:21Pardonnez-moi
23:23c'était excessif
23:25parce que vous visiez
23:25tout le monde
23:26donc ce n'était pas ciblé
23:26c'est pour ça que...
23:27c'était une mesure excessive
23:29on ne parlait pas encore
23:30à l'époque
23:30de repos se graduer
23:31pourtant nous avions obtenu
23:32des résultats
23:33puisque je rappelle
23:33qu'on était passé
23:34de 10% à l'époque
23:35de QTF appliqués
23:36à 40%
23:37nous expulsions
23:3840% des Algériens
23:39ce n'était pas 100%
23:40c'est vrai
23:41mais nous avions obtenu
23:42un peu plus
23:42est-ce que le ministre
23:43de l'Intérieur
23:44Bruno Rotoil
23:44a eu raison
23:45de faire ce rapport de force ?
23:46Oui
23:46je l'ai toujours soutenu
23:47et je le soutiendrai toujours
23:48donc sa méthode
23:49a été la bonne
23:49depuis le départ ?
23:51mais la méthode
23:52c'est que 100%
23:52des EQTF
23:53soient appliqués
23:53en Algérie
23:54mais ce qui est sûr
23:57c'est que c'est compliqué
23:57et quand c'est compliqué
23:59il faut être opiniate
24:01ma question c'est
24:01est-ce que la méthode
24:02du bras de fer
24:03a été ou aurait été
24:04la bonne depuis le début ?
24:05Je vous ai dit
24:06que le ministre de l'Intérieur
24:06avait raison
24:07je partage
24:09la conviction
24:10les motivations
24:11la détermination
24:12de Bruno Rotaillot
24:13il faut savoir juste
24:14que ce bras de fer
24:15va durer longtemps
24:16parce que
24:17les états
24:18ils n'ont pas d'âme
24:19ils n'ont que des intérêts
24:19et qu'on voit bien
24:21que le régime algérien
24:22avec lequel il faut discuter
24:23l'Algérie
24:24c'est un immense pays
24:25c'est le plus grand
24:25pays d'Afrique
24:26c'est un pays
24:27qui combat aussi
24:27l'islamisme
24:28et c'est un pays
24:29qui a des frontières
24:30qui sont très importantes
24:31pour nous
24:32notamment des frontières
24:33sahélo-sahéliennes
24:34ou libyennes
24:34mais c'est un pays
24:35qui comprend en effet
24:36une forme très importante
24:38de rapport de force
24:38On peut encore discuter
24:39dans une telle situation ?
24:41Je pense que le président
24:41de la République
24:42a eu raison de rappeler
24:43l'ambassadeur
24:43je pense que nous aurions
24:44raison de dénoncer
24:45les accords
24:46qui permettent
24:47du passeport diplomatique
24:48de venir parmiers
24:49sur le sol national
24:50et je pense qu'il faut accepter
24:51mais ça je pense
24:52que les gens doivent
24:53le comprendre aussi
24:53que ce rapport de force
24:54il doit se faire
24:55sur le long terme
24:55ce ne sera pas
24:56en quelques jours
24:57en quelques semaines
24:57qu'on va régler la question
24:58du rapport de force algérien
25:00Ce que les auditeurs
25:00ne comprennent pas
25:01c'est que la liste
25:02des 60 OQTF
25:03les plus dangereux
25:03ne soit pas reprise
25:04c'est qu'un écrivain
25:05franco-algérien
25:06soit encore détenu
25:07c'est que la France
25:07s'est mis des mois
25:08avant de réagir
25:09Je ne suis ministre
25:10d'affaires étrangères
25:11ministre de l'Intérieur
25:12Oui mais ce que je peux vous dire
25:14c'est que lorsque j'étais
25:15en responsabilité
25:16le rapport de force
25:17qu'on a mis en place
25:18a obtenu au bout de deux ans
25:2040% d'expulsion
25:22Alors pourquoi
25:22nous ne l'avons pas fait
25:23est-ce qu'il y a une crainte
25:23je vous pose action directement
25:24est-ce qu'il y a une crainte
25:25d'une réaction
25:26de la diaspora algérienne
25:27Non je ne le crois pas
25:28mais je pense qu'il y a
25:29d'autres
25:29Le président n'a pas cette crainte
25:30Non je ne le crois pas
25:31pour bien connaître le président
25:32mais il y a d'autres raisons
25:33d'État
25:33Par exemple
25:34vous savez très bien
25:35que l'Algérie
25:36nous donne des informations
25:37à la DGSI
25:38et des GSE
25:38pour lutter contre des attentats
25:40Par exemple
25:40il y a des intérêts économiques
25:42ce sont entreprises françaises
25:43qui font le port d'Alger
25:44Par exemple
25:45parce que nous avons besoin aussi
25:46du grand pays
25:46qu'est l'Algérie
25:47pour lutter contre
25:48d'autres mouvements migratoires
25:49qui viennent du Sahel
25:50Quelle situation paradoxale
25:51quand même là
25:52évidemment avec l'Algérie
25:53qui est un grand pays
25:53on partage des informations
25:54sur le terrorisme
25:55mais en même temps
25:56c'est un individu sous OQTF
25:57ressortissant algérien
25:59qui a frappé à Mulhouse
26:00et que nous n'arrivons pas
26:00à expulser
26:01Mais on ne peut pas
26:02ne pas voir non plus
26:02que l'Algérie a connu
26:03plus de 200 000 morts
26:04du fait de l'islamisme radical
26:06Evidemment
26:07c'était la période noire
26:08C'est ce que dénonçait
26:10Boralem Sansal
26:10en disant que ça pourrait arriver
26:12dit-il
26:12avec précaution
26:13Et que l'Algérie
26:14a aussi travaillé beaucoup
26:15avec nous
26:16contre l'islamisme radical
26:17et quand j'étais mise à l'intérieur
26:18l'Algérie nous a aussi
26:19donné des informations
26:19pour déjouer des attentats
26:21Vous permettez une question
26:22plus personnelle
26:23sur ce sujet
26:23sur votre parcours
26:24ça n'a pas échappé
26:26au grand public
26:26vous êtes aussi petit-fils
26:27un tirailleur algérien
26:29engagé dans l'armée française
26:30Evidemment
26:31Je me suis toujours demandé
26:32comment quelqu'un comme vous
26:33avec quand même
26:33des origines
26:34partagées
26:36et qui cohabitent
26:37très bien
26:37me semble-t-il
26:38voit cette relation
26:40qui se dégrade
26:41entre Paris et Alger
26:43Moi j'ai des origines
26:44partagées
26:44mais j'ai une seule identité
26:45je suis profondément français
26:46culturellement
26:48totalement assimilé
26:49Mais est-ce que le français
26:49que vous êtes dit
26:50qu'il faut tourner la page
26:51de la rente mémorielle
26:52Bruno Retailleau
26:52parle d'obsession mémorielle
26:54Oui mais je pense
26:54que de manière générale
26:55le passé est le passé
26:57la France n'a pas
26:58à s'en excuser
26:59on peut comprendre
27:00que des pays
27:01soient touchés
27:01par ce passé
27:02mais ce qui est important
27:03quand on fait de la politique
27:04moi j'ai 40 ans
27:05c'est l'avenir
27:05et de manière générale
27:07notamment en Algérie
27:08l'idée qu'on reparle
27:10sans cesse
27:11de ce qui s'est passé
27:11auparavant
27:12empêche
27:14l'avenir
27:14de voir
27:16les horizons nouveaux
27:18et la jeunesse algérienne
27:19elle ne pense pas comme ça
27:20donc il faut aussi
27:22que les dirigeants français
27:22ne pensent pas comme ça
27:23mais ce qui est certain
27:25c'est que nous avons
27:25avec le régime algérien
27:26des différences profondes
27:28et nous sommes
27:28un problème de politique intérieure
27:29parfois pour l'Algérie
27:30et c'est ce qui ne va pas
27:32c'est pour ça que vous posez
27:33la question de la diaspora algérienne
27:34oui
27:34mais
27:35il y a donc un lien
27:36entre politique et
27:37politique interne
27:38moi je distingue
27:39soit les gens sont algériens
27:39soit les gens sont français
27:40s'ils sont français
27:41je les considère comme des français
27:43ils ont des origines
27:44ils ont des habitudes
27:45mais ce sont des français
27:46et donc je ne leur demande pas
27:47d'avoir un lien
27:49avec leur état
27:49mais est-ce que le régime algérien
27:50les considère ainsi ?
27:51mais en tout cas
27:52ils doivent les considérer ainsi
27:53c'est ça la souveraineté d'un pays
27:54c'est de ne pas considérer
27:55qu'il y a des gens
27:55qui sont éternellement
27:57vos subordonnés
27:59pourquoi cette situation
28:01est très grave
28:02aujourd'hui en Algérie ?
28:02parce que l'Algérie
28:03aurait organisé
28:04sur le sol national
28:05une tentative d'enlèvement
28:06pour un opposant politique
28:08ça c'est
28:09c'est
28:10c'est une
28:10c'est pas une façon de faire
28:12ils pensent que la justice
28:12est télécommandée
28:13et que la mise en examen
28:14de cette personne
28:16a été
28:17une réponse
28:18finalement
28:18à l'emprisonnement
28:19de Bonalem Sansal
28:20que répond le ministre
28:21c'est peut-être le moment aussi
28:22évidemment
28:23les dirigeants ingériens
28:25connaissent extrêmement bien
28:26la France
28:27ils savent très bien
28:28que nous ne commandons
28:29ni la presse
28:30ni la justice
28:31et c'est nerveux
28:31parce que nous sommes
28:31une démocratie
28:32ils le savent très bien
28:33après il y a des jeux politiques
28:35qui sont désastreux
28:36pour nos deux pays
28:37et pour le monde
28:38mais la France a raison
28:40de mettre un point d'arrêt
28:42de rappeler son ambassadeur
28:43j'espère demain
28:44qu'elle dénoncera les accords
28:45ce qui n'empêchera pas
28:46les accords de
28:46d'abord l'accord de 94
28:49et puis ensuite
28:50effectivement l'accord de 68
28:51et puis le jour
28:53où on regardera l'avenir
28:54on arrêtera regarder le passé
28:55on sera respecté comme état
28:56comme l'état français
28:57doit être respecté
28:57il faudra évidemment reparler
28:59au grand pays
29:00qui est l'Algérie
29:00et au grand peuple
29:01que sont les Algériens
29:02mais aujourd'hui
29:03manifestement
29:04ils ne sont pas capables
29:05d'avoir une relation
29:06d'égal à égal
29:07regardons l'avenir
29:08merci Gérald Darmanin
29:09c'était votre grande interview
29:10je vous remercie
29:11je vous dis à bientôt
29:11merci à vous
29:12merci Gérald Darmanin
29:13merci Sonia Mabrouk
29:14dans un instant
29:15sur Europe 1
29:16votre revue de presse
29:17et Eugénie Bastier
29:18à tout de suite
29:187h 9h
29:21Europe 1 Matin

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