Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 16/04/2025

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Parlons cinéma ce matin, cinéma en langue basque avec Jokin Etcheveria,
00:04c'est le directeur de la société de production La Fidèle Production qui est notre invité.
00:08Il est co-producteur et distributeur du film qui s'appelle L'Île des Faisants
00:12qui sera projeté en avant-première vendredi à la Talente à Bayonne,
00:15c'est dans le cadre du festival Rencontres sur les Docks.
00:17Un film en langue basque réalisé par le donochtier Hachar Urbieta.
00:21C'est une plongée dans la crise migratoire vue, vécue des deux côtés de la frontière et de l'Abidassua
00:26avec un jour le corps d'un migrant retrouvé, noyé, échoué sur l'Île des Faisants.
00:31Jokin Etcheveria est votre invité Iftusso.
00:32Bonjour Jokin Etcheveria, producteur, distributeur de films avec votre société La Fidèle Production
00:38dont le siège est à Sokoa Urugne.
00:41Alors on va parler dans un instant de la production de films en langue basque,
00:45de films tournés réalisés ici.
00:47Un mot quand même sur ce film L'Île des Faisants,
00:49avant-première vendredi soir lors du festival Rencontres sur les Docks.
00:54Sujet de société, la crise migratoire avec au centre un couple qui vit d'un côté de l'Abidassua,
01:02qui travaille de l'autre côté et qui est au contact en permanence avec la réalité de cette crise migratoire.
01:08Exactement, c'est un film très réaliste finalement parce que c'est une situation que beaucoup d'entre nous connaissent.
01:13Je veux dire, beaucoup traversent cette frontière tous les jours.
01:16Et on va suivre donc ce couple qui est d'Eushkadi mais qui vit en Daï,
01:21qui traverse la frontière tous les jours pour aller travailler.
01:25Un jour ils se retrouvent face à une situation dramatique.
01:28Et le point de vue ici, c'est le point de vue des gens qui vivent autour de ce drame.
01:32Comment on réagit ? Qu'est-ce que l'on fait ? Qu'est-ce que l'on ne fait pas ?
01:34Les citoyens, les policiers, tous les acteurs de la société en quelque sorte.
01:39Exactement, c'est un film ce qu'on appelle chorale.
01:41On va suivre différents personnages, une palette très diverse.
01:45On va suivre aussi Shimon Fouche qui interprète le rôle d'un photographe.
01:50Donc lui, il récolte ses témoignages photographiques.
01:55Et les perspectives sont différentes selon les personnages.
01:58Ce qui nous renvoie finalement à nous-mêmes.
02:00C'est ça l'intérêt de ce film je pense.
02:02Ce n'est pas forcément un film politique ?
02:04Je ne pense pas.
02:04Je ne pense pas que ce soit un film politique.
02:06Alors qu'est-ce qui n'est pas politique à la fois ?
02:08C'est une question assez difficile.
02:10Mais je dirais plutôt que je ne vois pas forcément comme un film militant.
02:14Ou en tout cas, c'est un film qui donne à voir, qui donne une réalité.
02:20Qui donne à réfléchir aussi à chacun.
02:22En tout cas, moi en tant que producteur, en tant que distributeur, c'est ce qui m'intéresse.
02:25Quand je fabrique des films, par exemple je me souviens des Sorcières d'Aquelaré.
02:28Ce film qu'on avait fait il y a quelques années.
02:30C'est 2021.
02:312021, qui avait été très catégorisé MeToo.
02:35Mais qui avait aussi donné beaucoup à penser, même chez les féministes.
02:40Et qui avait lancé, entre guillemets, votre histoire dans ce monde de la production cinématographique.
02:46Le film a coûté 2,5 millions d'euros.
02:48Rentrons dans le vif du débat.
02:50Qui finance ce type de film ?
02:52C'est que du financement privé ?
02:54Non.
02:54Ce qu'il faut savoir, c'est que la plupart des films sur lesquels j'ai travaillé,
02:57même presque tous les films,
02:58parce que quand j'ai créé La Fidèle Production, je revenais de 10 ans d'expérience.
03:02Moi, je suis un enfant d'Iparaldé.
03:04J'ai grandi ici, à Saint-Jean-de-Luz.
03:06J'ai eu la chance d'avoir dans ma famille un exemple.
03:08L'exemple de mon père, qui a passé 30 ans à travailler en Euskadi,
03:12avec des industries.
03:13Et j'ai suivi, on va dire, cet exemple, dans quelque chose qui me bottait,
03:18excusez-moi l'expression à moi, qui est l'audiovisuel, qui est le cinéma.
03:22Et donc, après ces 10 années d'expérience où j'ai travaillé comme producteur,
03:26comme réalisateur, comme présentateur, principalement pour AITB,
03:30quand j'ai créé La Fidèle Production, il y a presque 10 ans,
03:33c'était dans cette idée de travailler chez nous,
03:35cette idée de travailler dans le circuit court.
03:37de raconter des histoires d'ici, pour les gens d'ici, entre autres,
03:43avec des gens d'ici.
03:44Totalement. Et aussi dans toutes les langues,
03:46parce que ça aussi, c'est la réalité que nous, on connaît au Pays Basque,
03:50puisqu'on est, pour beaucoup d'entre nous, on est polyglotte.
03:52Donc, c'est des films que l'on a fait.
03:53L'Île des Feudans est en Basque, il est aussi en français,
03:56il est aussi en langue africaine et en arabe.
03:57On a travaillé sur des films en espagnol.
03:59Donc, pour revenir à ce que vous disiez, comment on finance ces films-là ?
04:02Aujourd'hui, on est raccroché à ce wagon d'Euskadi qui est très dynamique.
04:05L'Île des Feudans est financée par le gouvernement espagnol
04:08et financée par la députation forale de Guy Pouscois
04:11à travers des crédits d'impôt qui sont aujourd'hui les plus puissants dans le monde.
04:15Ça, il faut le savoir.
04:16La dynamique, elle est de l'autre côté de la frontière.
04:18La dynamique, je dirais aujourd'hui, dans les financements des films en langue basque,
04:22elle vient à 90% de la frontière.
04:25Excusez-moi l'expression, mais depuis Les Sorcières d'Aquelaré,
04:28je n'ai pas touché un rond d'argent public sur la production et la fabrication des films.
04:33Comment j'ai fait ? Parce qu'on est toujours là.
04:35Vous me demandiez juste avant cette interview, est-ce que c'est rentable ?
04:39Bien sûr que c'est rentable, sinon je ne serais pas ici aujourd'hui à défendre ce film-là.
04:42Et aujourd'hui, on doit jongler, on doit trouver des solutions.
04:46Donc ça passe par des investissements privés, augmentation de capital.
04:50Et on existe, on continue à fabriquer des films aujourd'hui ici au Pays Basque.
04:56Ici Pays Basque, il est 8h22.
04:57Notre invité ce matin, Joaquin Etcheveria,
04:59directeur de la société La Fidèle Production,
05:01qui coproduit l'île de Faisan, ça sort à la Talente vendredi.
05:05Joaquin Etcheveria, si j'ai bien compris,
05:06vous nous dites que de ce côté-ci, côté français,
05:10la production cinématographique en langue basque
05:13n'est pas prise en compte,
05:15n'est pas accompagnée par le département,
05:19l'agglo, la région,
05:20n'est pas accompagnée dans son développement.
05:22C'est ça le message ?
05:24Alors, le message, il faut le nuancer quand même, monsieur Tussaud,
05:27parce que je pense qu'on est quand même accompagnés
05:29en termes de diffusion.
05:31Par exemple, la communauté d'agglomération a mis en place
05:33juste ce mois-ci des subventions
05:36pour aider à la diffusion du cinéma en basque.
05:38L'Institut culturel basque,
05:39les différentes associations,
05:41comme Cinévasion et d'autres associations,
05:45aident à cette diffusion du cinéma.
05:47Mais aujourd'hui, par exemple,
05:48vous parlez du département 64,
05:50il faut savoir qu'il n'y a pas de fonds de soutien
05:52à la production du film
05:54dans le département depuis 2015, monsieur Tussaud.
05:58Et donc, aujourd'hui,
05:59de plus en plus de producteurs
06:00vont dans les Landes, vont en Dordogne.
06:02On n'a aucun intérêt économique, finalement,
06:04à travailler depuis ici.
06:05Si je travaille depuis ici,
06:06c'est que moi, je suis un enfant du pays,
06:07comme je le disais au début de cette interview.
06:10Et ce que je veux, moi,
06:10et ce qui m'intéresse,
06:12pour moi, mais aussi pour les générations futures,
06:14c'est créer ici de l'emploi.
06:15Et c'est ce qu'on fait en faisant du cinéma,
06:17puisqu'on a des emplois directs
06:18et aussi indirects.
06:19Pourtant, il y a des films
06:21qui sont réalisés, tournés ici.
06:24Alors, peut-être des productions parisiennes
06:25qui ont peut-être plus de moyens.
06:27Alors, la question aujourd'hui qui se pose,
06:29est-ce qu'un film en langue basque,
06:32que ce soit au guichet du CNC
06:34ou à la région aquitaine,
06:35qui sont des financiers publics,
06:37la langue basse est considérée
06:39comme une langue de France ?
06:41Donc, quelque part,
06:42on est au même niveau
06:43quand on va chercher une subvention,
06:45puisqu'on est considéré
06:46comme une langue de France.
06:47mais si on regarde un peu plus
06:49avec profondeur,
06:50est-ce que c'est vraiment juste ?
06:51Est-ce qu'on a le même impact
06:53quand on produit des films en langue basse ?
06:55Parce qu'on n'a pas encore
06:56de si grands réalisateurs,
06:58aussi connus, je dirais,
06:59de si grands acteurs,
06:59de si grands castings.
07:01Et juste pour vous dire,
07:02juste pour conclure,
07:03je pense que la langue basse,
07:04oui, peut-être une langue de France,
07:05mais surtout une langue d'Europe
07:06qui permet de créer des ponts.
07:08Et moi, c'est ça qui m'intéresse.
07:09Je ne suis pas pour la division,
07:10au contraire,
07:11je suis pour l'unité.
07:11C'est le mot de la fin,
07:12Yoki Necheveria,
07:14merci et bon vent à ce film
07:16L'Île des Faisants,
07:17avant première,
07:18vendredi,
07:18Atalante Bayonne.
07:19Samedi,
07:20c'est le Tassin,
07:20Jean Delu,
07:21c'est dimanche à Urune,
07:22il a sorti en salle,
07:22c'est mercredi prochain,
07:23le 23 avril.

Recommandations