Dans ce numéro d'A vos marques, Salim Ejnaïni s'intéresse à la danse inclusive. Présentation de la compagnie TATOO avec Florence Meregalli, accompagnée de Jenny GINAT (danseuse) et Claire CHANE CHING (DTN à la FF Danse).
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SportTranscription
00:00Générique
00:00Bonsoir à toutes, bonsoir à tous, soyez les bienvenus dans votre rendez-vous dédié au Parasport.
00:24A tous les Parasports, c'est bien sûr à vos marques sur Sport en France.
00:27Je suis très heureux de vous retrouver aujourd'hui pour une édition spécialement dédiée à la danse.
00:33Ce n'est pas n'importe laquelle, la danse inclusive avec trois invités triés sur le volet, n'est-ce pas,
00:38pour m'apprendre à moi la catastrophe ambulante en danse.
00:41J'avais dit que je le dirais et je ne m'en cacherais pas, je l'assumerai jusqu'au bout.
00:44Tout d'abord, Florence Merigali. Bonjour Florence, bonsoir.
00:48Bienvenue sur le plateau, vous êtes directrice de la compagnie Tatou.
00:53On en parlera un peu plus tard dans l'émission.
00:56J'ai bien sûr Jenny Gina, bienvenue.
00:59Bonsoir.
01:00Bonsoir, bienvenue à vous. Vous êtes danseuse, vous faites partie de cette même compagnie, Danseuse Fauteuil.
01:05Et j'ai Claire Chan-Ching, bienvenue.
01:08Bonsoir.
01:09N'hésitez pas pour la prononciation à me reprendre si nécessaire.
01:11Allez, j'avais un peu peur.
01:13Vous êtes directrice technique nationale adjointe à la Fédération Française de Danse.
01:18Et vous allez toutes les trois me donner un bel éclairage sur ce qu'est la danse inclusive.
01:22On va commencer tout de suite. Vous savez, tout comprendre, tout savoir sur la danse inclusive.
01:27C'est la rubrique Mon Défi.
01:33Florence, je vais commencer avec vous.
01:35Qu'en est-il de la danse inclusive ? De quoi il s'agit ?
01:38Quelles en sont les origines ? Est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu ?
01:42Alors, d'après mes recherches, il faut que j'en ai un peu.
01:45Alors, on est parti parce que j'ai l'imagine.
01:47Attention, on va confronter les...
01:48On va confronter les écrits.
01:49Allez, c'est parti.
01:50D'accord.
01:51Voilà, la danse inclusive est plutôt partie dans le milieu 80, années 80, avec une compagnie et deux danseurs américains.
02:00C'est aux Etats-Unis, a priori, que tout ça a démarré.
02:04Ça a migré lentement, très lentement du côté de l'Europe, étant donné que c'est plutôt sur l'Angleterre, en début années 90.
02:15Il y a plusieurs compagnies anglaises qui travaillent sur la danse inclusive depuis les débuts 90.
02:21Après, ça arrive très lentement en France en 1999.
02:25D'accord, donc fin 90, effectivement, la période que j'avais et vous y êtes quand même pour beaucoup.
02:32Si je ne dis pas de bêtises, on y reviendra un peu plus tard.
02:39La danse inclusive, ça s'adresse à qui et quels en sont les objectifs ?
02:45Qu'est-ce qu'on recherche en danse inclusive ?
02:48Eh bien, la possibilité de donner une pratique artistique à tous ceux qui veulent danser,
02:52y compris des personnes qui ont un handicap, quel qu'il soit.
02:57Alors après, évidemment, il y a des degrés, bien sûr, mais c'est la possibilité.
03:02Alors, c'est une mixité.
03:03La danse inclusive, pour nous, il y a des ateliers ou alors c'est une compagnie qui travaille dans ce sens-là.
03:10Et c'est des danseurs avec ou sans handicap qui dansent ensemble.
03:14D'accord, l'objectif, on est d'accord, est artistique.
03:18C'est une démarche artistique et non pas thérapeutique.
03:20Non thérapeutique.
03:22Malgré le fait qu'effectivement, ça ait des incidences sur une personne.
03:27D'accord.
03:28De toute façon, même sur les voyants, entendants, valides, très, très, très jolis.
03:36Voilà, on a toujours un truc à travailler.
03:39Ok.
03:39Est-ce que tous les handicaps sont représentés en danse inclusive ?
03:45C'est-à-dire, oui, il y a des compagnies qui travaillent plus avec du handicap mental
03:51et des compagnies qui travaillent plus avec du handicap physique ou moteur.
03:55Voilà, c'est un choix.
03:58La compagnie, il y a une très, très grande compagnie anglaise, Kandoko,
04:02qui, elles, travaillent avec toute forme de handicap, mais plutôt physique.
04:09Oui.
04:10Mais là, on a des gens qui ont des prothèses, des fauteuils roulants,
04:13des gens qui n'ont pas de jambes, des personnes sourdes,
04:16mais on a un haut niveau technique.
04:17Par contre, là, c'est des professionnels.
04:19D'accord.
04:19Ils ont également une école qui forme les jeunes à la danse.
04:24Donc, oui, on peut en trouver, mais après, ça dépend.
04:27Tous les handicaps représentés, on a tous les niveaux aussi, bien sûr.
04:30Dans Avomar, on aime beaucoup s'adresser aux jeunes qui veulent débuter,
04:35aux enfants qui font la base de la pyramide et qui font aussi leur solidité,
04:39puisque c'est par eux que tout commence.
04:42Une question pour Jenny, maintenant.
04:44Comment est-ce qu'on commence ?
04:46Comment est-ce qu'on débute en danse inclusive ?
04:48À quel âge est-ce que ça peut se faire ?
04:50Eh bien, je ne vais pas vous cacher que le parcours n'a pas été très facile, très simple.
04:56Malheureusement, en France, contrairement en Angleterre ou aux États-Unis,
05:03où il y a, comme Florence le mentionnait, des formations,
05:08même des possibilités ensuite de se professionnaliser,
05:13en France, c'est beaucoup plus compliqué.
05:15J'ai eu, pour ma part, beaucoup de mal à trouver Florence.
05:20J'ai eu la chance de la trouver, mais ça n'a pas été si simple.
05:27Pour compléter, c'est qu'effectivement, actuellement,
05:30il y a une ouverture de la pratique artistique, dite large,
05:35pour les publics, des fois, qui sont dénominés empêchés.
05:38Il y a des mots comme ça qui sortent aussi dans le texte.
05:41Le public empêché.
05:42Alors, quelque part, oui, il est empêché,
05:45parce qu'on ne leur propose pas forcément
05:46la possibilité de danser en ce qui nous concerne,
05:50puisqu'on est dans le domaine de la danse.
05:52Mais encore moins la formation professionnelle
05:55pour éventuellement une personne ayant un handicap
05:57qui se prédestine à pouvoir devenir un danseur professionnel.
06:02Un danseur métier, oui.
06:03Pour l'instant, je n'ai pas entendu parler
06:06de formation professionnelle pour danseurs
06:09en situation de handicap.
06:11Il y a une école qui, par Magali Sabi,
06:14qui a essayé de s'ouvrir,
06:16et je ne sais pas si elle a fonctionné,
06:18mais je pense que c'est quelque chose
06:19qui serait à étudier pour qu'effectivement,
06:22on ait de plus en plus de danseurs professionnels.
06:25Et qui, pour moi, voilà, à force de...
06:28Moi, ça fait 25 ans que je travaille dans ma compagnie
06:31de façon inclusive, pour moi, c'est danseur.
06:35Ce n'est plus danseur avec un handicap.
06:39Voilà, tout ça ne...
06:40Avec ou sans...
06:41Voilà, pour moi, c'est Jenny est danseuse.
06:44On a une autre danseuse, Gladys Fogia,
06:47qui est dans la compagnie aussi depuis le début.
06:49Et voilà, c'est une danseuse de la compagnie.
06:52Mais évidemment, on est un petit peu,
06:54des fois, obligés d'expliquer sa particularité.
06:57Mais...
06:58D'autant que la danse inclusive
06:59n'a pas commencé avec ce terme-là.
07:00On en parlait un peu hors antenne tout à l'heure en coulisses.
07:03Mais c'est vrai que les termes ont été assez variés.
07:06Intégration, intégrated en anglais.
07:08Enfin, il y a eu pas mal...
07:09Dansability, ça l'origine...
07:11Voilà, dansability, c'est le nom de l'association
07:15et du collectif qui a démarré aux Etats-Unis.
07:18Au-delà de se professionnaliser,
07:20même ne serait-ce qu'en termes de danse,
07:24en loisirs, il n'y a pas de cours dits inclusifs.
07:31Par exemple, moi, j'aimerais progresser, apprendre...
07:35Un danseur continue tout au long de sa vie de prendre des cours.
07:39En tant que danseuse photo,
07:41je n'ai pas malheureusement l'occasion d'avoir des cours.
07:44Eh bien, ça tombe bien, justement,
07:45parce que ce sujet pourrait être traité par Claire, justement.
07:50Quelles initiatives, justement, fédérales ?
07:52Là, on voit un témoignage assez présent de ce besoin,
07:57en tout cas par les pratiquants, d'initiatives fédérales.
08:00Quelles sont-elles aujourd'hui par la Fédération française de danse ?
08:02Oui, donc on partage effectivement le constat
08:04qu'aujourd'hui, on manque de cours de danse inclusifs.
08:08Donc, sur la pratique loisirs,
08:09déjà, c'est un axe prioritaire qu'on essaie de développer,
08:12de montrer que tout le monde peut danser,
08:15qu'on soit en situation de handicap ou non.
08:18Donc, on essaie d'abord de mettre en lumière
08:20des danseurs et danseuses qui se sont déjà lancés.
08:23Donc, on a par exemple le Festival de la danse inclusive,
08:26qui est un gros événement qu'on organise tous les ans,
08:29qui change, qui tourne dans les régions.
08:31Le but, c'est vraiment d'amener au plus près des territoires
08:34la pratique de la danse inclusive.
08:36Ça, c'est par exemple une des initiatives.
08:38Et ensuite, on essaie de proposer des formations
08:41à nos professeurs de danse,
08:44pour justement qu'ils se lancent aussi dans l'aventure
08:46et essayer d'ouvrir leurs cours
08:48à des personnes en situation de handicap.
08:50Oui, donc il était cette année,
08:52les 12 et 13 avril à Aix-les-Vinci,
08:55je ne me trompe pas.
08:56Vous avez des approches qui se font,
08:59des belles découvertes,
09:00des personnes qui vous disent,
09:02je ne connaissais pas, effectivement,
09:03c'est une révélation au moment de ces éditions-là ?
09:05Tout à fait, c'est pour ça aussi qu'on fait ce festival,
09:09c'est pour aussi se repérer des personnes
09:12et donner envie.
09:13Et donc, par exemple, l'année dernière,
09:16à Châtellerault, on a fait le festival
09:17et on a vu des compagnies,
09:20des associations qui se sont révélées sur scène
09:23et qui nous ont dit,
09:23merci d'organiser ce type d'événement.
09:25Ça nous permet à nous d'être mis en lumière.
09:29C'est des occasions assez rares
09:30et nous, ça nous permet aussi de connaître mieux
09:34les personnes qui sont engagées sur ce terrain-là.
09:38Ce festival existe depuis 2022 ?
09:412022, oui.
09:43Quelles évolutions est-ce qu'il a connues depuis ?
09:45Alors, 2022, la première édition,
09:48on était à Périgueux,
09:49on était plus sur un format, on va dire,
09:51un peu compétitif.
09:52Et 2024, 2025, on a un peu évolué,
09:57on est plutôt sur un format, on va dire,
09:59juste de représentation loisir
10:00puisque finalement, ce qu'attendent en premier les personnes,
10:03c'est d'avoir une occasion de monter sur scène,
10:06d'être valorisées,
10:08de montrer qu'elles peuvent danser.
10:10Et le festival aussi amène de plus en plus de participants.
10:15Cette année, on a des danseurs allemands.
10:18Voilà, on s'ouvre aussi un peu à l'international.
10:20Il y a un témoignage qui est remonté assez fort
10:22d'un participant qui, je le cite,
10:24qui disait, je n'ai pas vu de handicap,
10:26juste du talent.
10:27Récemment, là-dessus, ça résume pas mal,
10:29en tout cas, l'impact que ça peut avoir.
10:31Je n'ai pas parlé non plus de la masterclass
10:33du dimanche 13 autour, justement,
10:37des sujets du handicap.
10:38Donc, belles occasions de sensibiliser le public
10:41et puis d'expliquer tous ces sujets du handicap.
10:46Il faut que ça retombe ensuite sur les régions,
10:47il faut que ça se voit en pratique.
10:49Combien y a-t-il de studios ?
10:52Combien y a-t-il de lieux
10:53où les pratiquants peuvent taper à la porte
10:55et se dire, aujourd'hui, je vais être accueilli correctement ?
10:58Je pense que là, on n'aura pas la réponse exacte.
11:01parce qu'il y a...
11:03C'est-à-dire recenser ça, ce genre-là,
11:08ce genre de pratiques et ce genre de cours.
11:10Il faudrait vraiment téléphoner
11:11à toutes les écoles privées
11:14et privées, associatives.
11:19Sur Paris, moi, pour 2025, j'ai trouvé uniquement deux masterclass
11:23en danse inclusive.
11:25À la Fédération, on aide aussi financièrement
11:29les écoles de danse à proposer des cours de danse
11:31pour les personnes aussi sur le handicap.
11:33Donc, ça nous permet aussi d'avoir un peu une vision.
11:35On a à peu près 20% de nos structures
11:38qui proposent des projets liés au handicap.
11:40Après, dans la réalité, c'est vrai qu'il faut affiner plus.
11:45Ça fait partie des enjeux de mieux connaître
11:47ce qui se passe pour mieux valoriser.
11:50Oui.
11:50Mais surtout, je rebondis sur ce que disait Claire
11:52par rapport à la formation.
11:54C'est-à-dire que si on veut qu'il y ait des professeurs,
11:56parce que c'est souvent les professeurs
11:57qui vont ouvrir un cours inclusif
12:00et qui vont ouvrir la porte
12:02pour qu'après, ça puisse aller éventuellement plus haut,
12:05mais la formation professionnelle de ces professeurs-là
12:07est nécessaire.
12:08C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de professeurs de danse
12:09qui aimeraient bien pouvoir ouvrir les portes de leurs cours
12:13à des personnes ayant un handicap,
12:15mais il va falloir qu'eux aussi se forment
12:17parce qu'ils ne savent pas forcément
12:19comment donner un cours inclusif
12:21ou un atelier inclusif.
12:23Donc, il faut aussi des formations.
12:24Il y en a quelques-unes qui existent en France,
12:27mais je pense qu'il en faudrait un tout petit peu plus aussi.
12:30Et il faut que les profs puissent aussi y aller
12:33parce que plus on aura de professeurs concernés
12:36et formés pour pouvoir ouvrir des cours inclusifs,
12:39plus on aura des cours proposés.
12:41Et après, c'est comment la population ayant un handicap
12:44est mise au courant de ces ouvertures de cours.
12:48Voilà, c'est un autre sujet.
12:49Mais s'il faut faire un constat de terrain,
12:51quelle est l'origine de tout ça ?
12:53Le manque de moyens ? La méconnaissance ?
12:54Je ne pense pas que ce soit le désintérêt.
12:55Qu'est-ce qui fait qu'on a ce besoin criant
12:59justement de formation, de professionnels autour de tout ça ?
13:04Je pense que c'est la méconnaissance principalement
13:06et puis des craintes qui ne sont pas forcément fondées
13:09sur est-ce que je serai en capacité d'accueillir
13:10des personnes en situation de handicap ?
13:12Est-ce qu'il y a une réglementation ?
13:13Je ne suis pas assez formée.
13:15Finalement, c'est des peurs que nous,
13:18on essaie de lever à travers ces formations.
13:20Ce n'est pas forcément un désintérêt.
13:22Mais là, c'est des obstacles, on va dire,
13:24un peu psychologiques sur
13:25je ne suis pas sûre d'être en capacité d'eux,
13:28du coup, je ne le fais pas.
13:30Il y a d'autres choses.
13:31Par exemple, nous, on a aussi une formation
13:33et on a travaillé avec des professeurs de conservatoire.
13:36Par exemple, dans le sujet du conservatoire,
13:39le conservatoire, pour l'instant,
13:40ne propose pas spécifiquement.
13:43Je vais mettre « les » au sens large,
13:45mais il y en a quand même quelques-uns
13:46qui ont déjà démarré beaucoup de projets inclusifs
13:48au sein de leur conservatoire.
13:50Mais le problème, c'est qu'on envoie les professeurs
13:54pour faire une formation sur la danse inclusive
13:55et pour pouvoir ouvrir leurs cours.
13:57Mais on ne leur donne pas les moyens
13:59d'ouvrir un vrai cours inclusif.
14:01Parce que ça réfléchit.
14:03Ils partent du principe qu'une fois que le professeur est formé,
14:06il va pouvoir accueillir un élève dans les cours existants.
14:08Eh oui.
14:09Or, c'est possible pour une certaine majorité.
14:13Une personne ayant un problème de surdité,
14:15oui, on peut l'intégrer.
14:16Le problème va être la communication.
14:19On va commencer à être une personne ayant un handicap léger mental.
14:22Ça peut, suivant le comportement,
14:24intégrer un cours existant, j'entends pas.
14:26Mais une personne qui a un problème de cécité ou de malvoyance,
14:29ça va être déjà beaucoup plus compliqué.
14:31Et une personne, c'est ce que j'adore présenter,
14:33c'est que vous avez le cours de classique
14:34où tel monde est à la barre.
14:35Et on a une personne en fauteuil qui arrive dans le cours.
14:39Et on fait comment pour l'intégrer dans le cours de classique ?
14:41Il faut réfléchir à un vrai cours inclusif.
14:43Il faut penser à tout, bien sûr.
14:44Donc, on ne peut pas dire aux professeurs,
14:47formez-vous, c'est bon, vous êtes formé.
14:50Maintenant, vous pouvez accueillir n'importe qui dans votre cours.
14:52Non, il faut réfléchir à un vrai cours inclusif.
14:55Et ça, des professeurs en collectivité, en association, en privé,
15:00ont déjà fait cette démarche-là.
15:02Ils sont allés faire des formations.
15:04Ils sont revenus.
15:04Ils ont ouvert, ils ont réfléchi à l'ouverture de leurs cours.
15:07Maintenant, il y a encore toutes les autres institutions
15:10sur lesquelles le chemin reste à parcourir.
15:14Le chemin reste long.
15:15Il y a des initiatives au niveau national.
15:17Il y en a aussi au niveau international, en Europe.
15:19Le projet mobile, notamment.
15:22De quoi s'agit-il ?
15:24Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire, justement ?
15:26Alors, le projet mobile est un projet qui a été initié
15:28par le Goethe-Institut,
15:29qui est l'équivalent de l'Institut français-allemand.
15:31Sur le festival No Limits ?
15:36Alors, le festival No Limits, c'est un festival artistique qui se passe sur Berlin.
15:42C'est totalement à part.
15:43D'accord, c'est à part.
15:43Le festival existe depuis longtemps et le Goethe-Institut a généré des rencontres
15:48entre quatre compagnies françaises et quatre compagnies allemandes.
15:51Ça s'est fait en binôme, un français, un allemand.
15:54Nous, on était la compagnie de danse qui était en binôme avec le Tanzbar de Brême.
15:58D'accord.
15:58En danse, ils étaient également compagnies de danse inclusives.
16:04Voilà, et chaque binôme travaillait sur un échange.
16:06C'est les Allemands qui sont venus en France sur une période.
16:09Travailler avec la compagnie française,
16:11restituer sous quelque forme que ce soit en France.
16:15Et après, on a été intégré comme activité également dans le festival No Limits.
16:19Tout ça, c'est le Goethe-Institut qui a géré avec l'Institut français à Berlin.
16:23D'accord.
16:24Et on a intégré la programmation du Festival No Limits avec d'autres formes
16:28où là, les huit compagnies se sont retrouvées à Berlin.
16:31D'accord.
16:31Donc, c'était un projet qui a été sur un an.
16:34Un an et un an et demi si on part de la conception.
16:37D'accord.
16:38Et Claire, est-ce qu'on a aussi des formats de compétition sur ces...
16:43Tout à fait.
16:44Sur le volet de la danse sportive, donc danse de couple,
16:47on a des compétitions au niveau international, européen,
16:52qui sont organisées depuis les années 80, 90.
16:55D'accord.
16:56Et en France, on n'a pas beaucoup de compétiteurs,
17:00mais en tout cas, il y a un circuit qui existe
17:02pour ce qu'on appelle le wheelchair dans son fauteuil.
17:06Avec une belle deuxième place de la France, je crois, récemment,
17:09en novembre 2024 à Malte.
17:12Ce sont des danseuses de l'association One to One
17:14qui intervient à Bordeaux, qui...
17:16Mérignac.
17:16Tout à fait.
17:17La maison.
17:17Qui sont allées là-bas et qui ont un très bon niveau.
17:24Formidable.
17:24On va revenir sur vos parcours d'hiver maintenant.
17:28On condensait un petit peu plus sur la danse inclusive
17:31et sur tout le background de cette belle discipline.
17:36Et c'est la partie parcours perf.
17:42Florence et Jenny, vous participez toutes les deux,
17:46vous faites toutes les deux parties et pour l'une d'entre vous,
17:49vous l'avez fondée, justement, cette compagnie Tattoo.
17:53Comment est-ce que cette idée de faire de la danse inclusive vous est venue à toutes les deux ?
18:00Je n'étais pas du tout danseuse avant d'être en fauteuil.
18:04Donc, vraiment, j'ai eu une impulsion, une envie de danse grâce au fauteuil.
18:10Oui.
18:10Voilà.
18:11Pour le côté artistique, pour une reconnexion avec le corps qu'on a perdu,
18:20avec le handicap qui a un peu chamboulé tout ça.
18:24Oui.
18:25Voilà.
18:27Mission réussie ?
18:28Complètement.
18:29Je suis plus épanouie et heureuse que jamais, depuis trois ans, que je danse.
18:34Ça fait trois ans ?
18:35Oui.
18:35Ok, formidable.
18:36Florence, cette idée d'en venir à la danse inclusive,
18:40comment est-ce que ça vient dans une vie, une décision comme ça ?
18:43Par hasard.
18:44Totalement par hasard.
18:46Donc, moi, j'ai toujours été danseuse et professeure en même temps.
18:51J'ai toujours eu envie de monter une compagnie.
18:52Je l'ai montée très, très vite.
18:5492 ?
18:55Exactement, c'est bien renseigné.
18:57Ah.
18:58Et puis, c'est une rencontre, une personne dans mon entourage
19:05qui a commencé à travailler sur la possibilité, justement,
19:10d'ouvrir la pratique culturelle et artistique aux personnes en situation de handicap.
19:15Donc, de créer des cours inclusifs.
19:19Et en discutant avec elle, c'est elle qui m'a dit
19:21« Et toi, ça ne te brancherait pas d'intégrer des danseurs dans ta compagnie ? »
19:27Et voilà, point de départ.
19:28C'est génial.
19:29Point de départ, j'ai réfléchi.
19:30C'était en 97.
19:32Oui.
19:33J'en ai parlé aux danseuses de ma compagnie.
19:35Est-ce que vous êtes prête à ?
19:36Je ne connaissais absolument rien.
19:39On ne sait pas où on va, mais on y va.
19:40Rien du tout.
19:41Et là, tout le monde m'a dit « Oh oui, oh oui ».
19:43Génial.
19:43Donc, en 98, on a mis la machine en route.
19:46Ce fut long.
19:48Parce que, bien évidemment, pour trouver des danseurs en situation de handicap en 98,
19:55où il n'y avait déjà rien, il n'y avait pas grand-chose.
19:58Donc, ça a été très, très long.
20:00Qu'est-ce qui fait que tu as tenu, justement, dans cette recherche ?
20:03Parce qu'effectivement, on peut se sentir vite seul dans le désert.
20:07Tout simplement parce que je ne lâche pas la chose.
20:10Je vais au bout du rouleau, moi, généralement.
20:13Oui.
20:13C'est une fois que j'arrive dans le mur que je me dis « Ok, là, je ne peux plus. »
20:17Je ne peux plus avancer.
20:18Mais je ne lâche pas l'affaire comme ça.
20:20Et puis, j'étais extrêmement motivée.
20:22C'est très, très enrichissant.
20:25C'est très motivant.
20:26Ça me donnait des portes d'ouverture chorégraphiques.
20:29Ça me donnait des envies.
20:31Moi, j'ai quand même imposé.
20:33Tout le monde y est allé avec plaisir.
20:38Une bonne volonté, oui.
20:38Tous les danseurs passaient au moins une fois dans le fauteuil.
20:42Tous les danseurs étaient une fois en aveugle.
20:45Tous les danseurs maniaient la langue des signes.
20:47Dans le premier spectacle, qui est sûrement très, très moche maintenant.
20:52Mais parce qu'il est vieux et que j'étais jeune.
20:54J'étais de 99, c'est sûr.
20:5599, donc voilà.
20:57Au 18-20.
20:58Voilà.
20:59Ah, mais très, très bon signe.
21:00Ah, on a cherché.
21:01On a bien fait ça.
21:02On a cherché.
21:02Claire, est-ce que ce n'est pas un peu inspirant tout ça ?
21:04De voir des initiatives de terrain, de voir des personnes passionnées qui creusent.
21:09Je crois que la Fédération française de danse a obtenu en 2022 la délégation Andy Danse.
21:15Andy Danse.
21:16Quel projet, justement, suite à ça ?
21:18Quelle est la dynamique depuis cette délégation ?
21:20Justement, alors, effectivement, on a besoin de personnes inspirantes qui peuvent pousser des personnes à passer du loisir à la compétition.
21:28Et depuis qu'on a obtenu la délégation, donc, par à danse, par le ministère des Sports,
21:33notre enjeu, c'est justement d'amener des personnes à passer du loisir à la compétition et de les amener vers un niveau où elles ont envie d'aller plus loin.
21:43Donc, je le disais, on a les compétitions en fauteuil wheelchair.
21:46On a aussi, dans d'autres disciplines de danse, par exemple, je pense à la pole dance.
21:51Oui.
21:51On a une championne du monde de parapole dance.
21:54C'est génial.
21:54Voilà, on essaie de développer, on le sait pas, on essaie de développer vraiment le côté compétition pour amener les gens et les danseurs qui le souhaitent vers l'excellence.
22:05Je vais revenir avec toi, Florence, sur les spectacles, sur les différentes représentations.
22:12Parce qu'en 2022, oui, il y a eu la délégation, mais il paraît-il aussi qu'on a retrouvé les licornes en 2022.
22:17C'est formidable, j'adore les licornes.
22:19Le nom de votre dernier spectacle, le premier en 1999, dernier en date en 2022.
22:25Il y a pas mal d'années qui se passent entre chaque représentation.
22:28Avant ça, c'est en 2017.
22:30Comment est-ce qu'on met en place un numéro, une représentation ?
22:36Comment est-ce que ça se passe, tout ça ?
22:38Comment faire naître l'art ?
22:40Ah ben alors, ça c'est dans ma tête.
22:43Déjà dans ma tête.
22:44Et puis après, de toute façon, les danseurs du XXIe siècle sont des danseurs qui participent également à la chorégraphie.
22:52C'est une nourriture aussi pour le chorégraphe.
22:55C'est un échange entre chorégraphe qui a des idées et des parties imposées par le chorégraphe.
23:00Et des parties qui sont travaillées avec les danseurs sous forme d'exploration ou d'improvisation.
23:04Et de là, des fois, ça naît.
23:07Mais après, oui, j'ai un plan dans la tête.
23:11Et des fois, ça peut évoluer parce qu'il va se passer quelque chose en répétition.
23:14Et qu'il va dire, ah, ça c'est intéressant, je garde et je crée une nouvelle.
23:17Bon voilà, tout est mouvant.
23:22Et alors, dans tout ça, pardon, mais je suis trop curieux de savoir ça.
23:26Comment est-ce qu'on fait pour mélanger à la fois des gestes techniques, rapides, extrêmement puissants,
23:32et la langue des signes, par exemple, quand il y a besoin de faire cohabiter tout ça ?
23:36Comment ça peut se passer ?
23:37La langue des signes, pour moi, est relativement facile à intégrer à un mouvement dansé
23:43parce qu'on est sur un travail de main et que ça fait partie de notre corps.
23:47Donc, c'est quelque chose qui peut être intégré très, très, très facilement.
23:50Mais ça, je le laissais à la danseuse Delphine Soyer, qui ne danse plus maintenant,
23:59qui a choisi une autre direction de carrière et qui a été dans la compagnie
24:02et qui était une formidable danseuse en situation de surdité, appareillée.
24:11Mais quand elle dansait, elle enlevait l'appareil, donc elle repassait complètement dans la surdité.
24:15Elle signe superment bien, c'est elle qui faisait les adaptations de la langue des signes dans la danse.
24:21Voilà, c'est une, d'ailleurs, je dois le citer, c'est une, je crois, la seule diplômée en tant que professeure de danseuse jazz.
24:29Parce qu'évidemment, quand on va prendre des cours au niveau du diplôme d'État,
24:33il y a des cours théoriques qui sont donnés avec un professeur qui parle de dos.
24:37Et qu'au fond, que vous soyez sourds ou pas, on ne s'est pas posé la question de savoir si vous alliez comprendre.
24:43Donc elle a beaucoup galéré pour pouvoir passer son, au bout d'un moment, elle a lâché l'affaire,
24:47elle a demandé aux autres de passer les comptes rendus de ce qu'ils avaient noté
24:51parce que les professeurs ne faisaient pas l'effort d'eux, mais elle a eu son diplôme d'État.
24:55Ça rejoint des vraies problématiques qu'on connaît, effectivement.
24:57Voilà, donc intégrer la gestuelle de la langue des signes, pour moi, est quelque chose de plutôt facile à intégrer dans la danse.
25:02Pour revenir sur Tatou, avant de conclure, quels sont les membres de Tatou ?
25:08Est-ce qu'on peut citer peut-être les danseurs ?
25:10Actuellement, j'ai Jenny Gina, qui est à côté de moi, qui est fraîchement arrivée chez Tatou en septembre 23.
25:20Oui.
25:20Dernière arrivée.
25:22Voilà, parce qu'on s'est rencontrée.
25:22Je tiens à souligner, voilà, parce que Florence, quand même, fait quelque chose de formidable aussi.
25:28C'est comme ça qu'on s'est rencontrées, d'ailleurs.
25:29Elle souhaite inclure, donc, pendant ses cours qu'elle donne en conservatoire, elle fait un échange élève de conservatoire et danseur amateur, bénévole.
25:46Enfin, voilà, amateur.
25:48C'est comme ça qu'on s'est rencontrées.
25:51Ça a été, pour moi, une révélation.
25:53C'est comme ça que la danse s'est révélée à moi.
25:55Et c'est quelque chose que tu refais chaque année.
25:59Et l'accueil des élèves, à chaque fois, c'est incroyable.
26:03L'ouverture, la patience, l'écoute, l'échange, c'est une des choses que j'aime faire.
26:10C'est formidable.
26:10C'est l'émotion qu'il y a à la fin.
26:11L'émotion à la fin.
26:12Enfin, il y a vraiment un vrai truc qui se crée.
26:14Et les élèves redemandent, les élèves qui ont participé pendant deux années de suite...
26:18Redemandent, et cette année, il y a un projet inclusif.
26:22Voilà.
26:23Formidable.
26:24Sur le jeune public, aussi bien sur les adultes aussi.
26:27Mais ça...
26:28Voilà, j'essaye de faire rentrer dans les conservatoires.
26:31J'aimerais bien qu'après, ça fasse des petits.
26:35Voilà.
26:35On croise fort les doigts.
26:36J'ai une dernière question pour l'une de vous.
26:38Si vous pouviez changer une chose, apporter, retirer...
26:43Vous avez la baguette magique en main, elle est à vous.
26:45Vous avez toutes les possibilités.
26:47Pour le monde de la danse inclusive, qu'est-ce que vous y changeriez ?
26:50Il y a beaucoup de choses.
26:52Il y a beaucoup de choses à changer.
26:55Alors, je vous offre le petit joker.
26:56Souvent, on parle de médiatisation.
26:58J'étais là, parce que c'est ça.
27:01J'étais sur la connaissance.
27:03Je pense que ça fait partie de nos enjeux.
27:06C'est de...
27:07On utilise souvent le mot « mettre en lumière ».
27:10Oui.
27:10Donc, la baguette magique, elle pourrait apporter énormément de lumière.
27:13Ajouter un peu de lumière.
27:14Sur ce qui se fait au niveau national, mais ce qui se fait aussi partout dans l'été.
27:18Je veux dire, oui.
27:18À tous les niveaux, aussi bien amateur que professionnel, mais mettre en lumière pour que les connexions se fassent.
27:24On parle de baguette magique, de lumière, de grâce, de danse.
27:27Bref, tout est là, je crois qu'on a...
27:28J'ai délivré.
27:29On a tout fait pour boucler, effectivement, cette émission.
27:35C'est formidable.
27:35Merci beaucoup.
27:35On vous souhaite, en tout cas, le meilleur pour Tatoo, pour la danse inclusive.
27:40Et, effectivement, pour tous ces participants et toutes ces participantes qui cherchent à découvrir ce qu'est la danse inclusive.
27:48On les envoie, bien sûr, vers vous, vers ce que vous faites.
27:51Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation à toutes les trois.
27:54Ce fut un vrai plaisir.
27:55Merci.
27:55Une très belle découverte.
27:56Merci aux équipes en régie, à la réalisation, pardon, aux ingénieurs du son, à nos formidables maquilleuses, bien sûr.
28:06Merci à vous toutes et tous de nous avoir regardés une fois de plus.
28:10Et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau numéro de Avomarq sur Sport en France.
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28:15Salut !
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