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Ce mardi, Bruno Retailleau était l'invité de l'émission Face à l'info. Le ministre de l'Intérieur s'est notamment exprimé sur les tensions avec Alger, la loi relative à la fin de vie ou encore sur la présidence LR. Voici tout ce qu'il faut retenir.

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Transcription
00:00Retour sur le plateau de Face à l'Info avec notre invité exceptionnel ce soir, Bruno Rotaillou.
00:05Nous sommes en plein cœur de la crise à Alger puisqu'on a appris il y a quelques instants que la France va expulser à son tour 12 agents consulaires algériens
00:13en réponse à l'expulsion par l'Algérie de 12 fonctionnaires français et qu'Emmanuel Macron rappelle l'ambassadeur à Alger pour consultation.
00:24Question, Monsieur le Ministre, merci infiniment d'être sur notre plateau.
00:27C'est moi qui vous remercie, bonsoir.
00:29Bonsoir, est-ce que enfin, je me permets le enfin, la France est à la hauteur pour réagir face à l'Algérie ?
00:37Écoutez, je prône la fermeté depuis des mois. Je l'ai d'abord prôné seul un peu dans le désert, ensuite le gouvernement en a fait sa ligne.
00:47Nous sommes un État et nous sommes une nation. Un État doit être fort et une nation doit être fière et respectée.
00:55J'ai toujours pensé qu'avec l'Algérie, nous devions poser un rapport de force parce que trop souvent, le régime a profité de nos faiblesses
01:05ou en tout cas la France a été pour lui une sorte de bouc émissaire, voilà, pour expliquer ce qu'il ne réussissait pas sur le plan interne.
01:15Donc, il est inacceptable, vraiment inadmissible que la France soit un terrain de jeu pour les services algériens.
01:24Ce qui s'est passé il y a quelques jours, cette arrestation, bien entendu, il y a la présomption d'innocence, mais il y a un certain nombre d'indices, ça n'est pas tolérable.
01:31L'affaire des influenceurs, il y a quelques heures, le tribunal correctionnel de Lyon vient de condamner une influenceur à une peine de prison avec sursis.
01:42L'influenceur de Brest, c'était 18 mois et il n'est pas tolérable qu'il y ait Boilem Sansal, un grand écrivain franco-algérien que vous connaissez bien ici,
01:51qui soit encore sous les barreaux, il est âgé, il est malade.
01:54Et enfin, moi j'entends que l'Algérie respecte ses obligations, le droit, et réadmette ses nationaux, lorsqu'il y a une pièce d'identité,
02:02ils doivent réadmettre ses ressortissants qui ne sont pas français, qui sont algériens, sur le sol.
02:07Sur la réponse de la France à l'Algérie ce soir, avez-vous échangé avec le président de la République sur cette décision ?
02:13J'ai échangé il y a très peu de temps avec l'Elysée, je ne dirais pas quel était celui avec lequel j'ai échangé.
02:21Mais en tout cas, cette réponse me paraît totalement appropriée.
02:26C'est en règle générale, d'ailleurs, dans les relations internationales, le calibrage des ripostes.
02:32Il y avait 12 personnes françaises qui d'ailleurs dépendent de mon ministère, policiers, gendarmes qui avaient été déclarés persona non grata.
02:42Les derniers vont arriver d'ailleurs ce soir, les 12, les derniers des 12 en tout cas.
02:46Et donc, c'est un pour un, ce sera 12, notamment algériens, qui devront partir très rapidement en Algérie.
02:56Mathieu, votre côté.
02:57Alors, est-ce qu'il n'y a pas un décalage, dit, dans l'interprétation de la crise ?
03:00D'un côté, depuis plusieurs mois, le régime algérien cherche à humilier la France, vous a ciblé personnellement,
03:06ne cesse de répéter que la France est presque à l'origine de tous ces mots.
03:09Et de l'autre côté, les autorités françaises, globalement, cherchent à expliquer que la crise n'en est pas vraiment une,
03:13que c'est un détail, que le réchauffement des relations diplomatiques peut survenir à tout moment.
03:17Comment expliquer ce désaccord d'interprétation sur la nature de la crise ?
03:21Parce que la France a l'habitude d'être bonne élève et de tendre la main.
03:26Cette crise, elle ne vient pas d'aujourd'hui, elle ne vient même pas de la reconnaissance de la souveraineté marocaine du Sahara occidental.
03:32Je vous rappelle que, lorsqu'Emmanuel Macron avait parlé de rente mémorielle, il y a eu le rappel de l'Ambassadeur,
03:38nos aéronefs, les avions militaires français qui, à l'époque, devaient survoler l'espace aérien algérien
03:43pour aller se battre contre les terroristes islamistes dans le Sahel, avait été interdit d'espace, justement, aérien.
03:49Ensuite, l'affaire avec une opposante algérienne, Amira Bouhraoui, en 2023, ensuite 2024, c'est une suite de crise.
03:56Et si j'avais prôné, moi, la fermeté, c'est parce que j'observe, depuis plusieurs années,
04:00que la main tendue donne, en réalité, peu de choses en retour.
04:04Et j'appelle, moi, je connais les leçons de l'histoire.
04:07Je sais que nous avons, les deux peuples, entre les deux pays, une histoire orageuse, tumultueuse, douloureuse, bien sûr.
04:15Mais je ne reconnais à aucun pays, fusse avec des douleurs historiques profondes, des cicatrices profondes,
04:22le droit de mépriser ou d'humilier la France. À aucun pays. Voilà.
04:25C'est un premier pas vers la fermeté que vous appelez de vos voeux.
04:29Vous expliquez à quel point cette crise remonte depuis bien longtemps.
04:33Mais comme, lorsqu'on regarde, justement, d'où vient cette crise, ça ne semble pas encore très minime.
04:38Est-ce qu'on peut, réellement, s'en sortir avec cette crise, avec l'Algérie ?
04:42Depuis le départ, c'est ce que j'essaie d'expliquer, la nature de la relation construite entre nos deux pays,
04:49je pense qu'elle appelle une réponse de fermeté.
04:52Je pense qu'on ne s'en retirera pas, maintenant, l'Algérie, en réalité, est au pied du mur.
04:56Elle a deux choix.
04:58Soit le choix de l'escalade, c'est possible, parce qu'il y a une telle violence dans les communiqués
05:04qui m'a d'ailleurs ciblé à titre personnel il y a quelques jours.
05:08Soit c'est le choix de l'escalade, soit c'est le choix du dialogue.
05:11Mais encore une fois, il est clair que pour nous, les objectifs, c'est la libération, bien entendu, de Boilem-Sensal,
05:18et c'est le respect des accords de 1994, au terme desquels l'Algérie doit rapatrier sur son sol, bien sûr, les Algériens.
05:26Qui est un avenant des accords de 68.
05:28Oui, parce qu'il y a Mulhouse, moi j'ai été traumatisé, enfin je suis ministre de l'Intérieur.
05:32Ma mission, c'est de protéger les Français.
05:35Je vous rappelle que si l'Algérie avait respecté le droit, si l'Algérie avait respecté ses obligations,
05:40il n'y aurait pas eu ce portugais, ce ressortissant portugais,
05:43qui était poignardé par un terroriste islamiste ressortissant algérien,
05:47qui avait été, je le rappelle, présenté à 14 reprises aux autorités algériennes
05:51qui n'avaient pas voulu le réadmettre sur leur sol.
05:53Je reviens dans un instant sur le communiqué hier soir à d'Alger, d'abord Charlotte Dornela.
05:58Mais dans la foulée de la question de Mathieu, qui dit qu'il y a parfois une différence d'appréhension, on va dire, de cette crise,
06:03il y a aussi, on a l'impression parfois, une confusion dans les sujets qui sont abordés.
06:07Vous avez évoqué le Sahara occidental, vous avez évoqué le cas de Boilem Sansal,
06:11qui est particulier et qui regarde en effet la manière dont l'Algérie rend la justice aujourd'hui à un ressortissant français.
06:18Il y a le cas des OQTF, donc des ressortissants algériens que la France ne veut plus admettre sur son sol
06:22et que l'Algérie ne reprend pas, qui regardent nos deux pays.
06:25Et il y a les accords de 68 qui sont évoqués régulièrement et qui, là, facilitent l'immigration régulière des Algériens en France,
06:32dans un pays, la France, dans lequel une majorité de Français veut réduire drastiquement cette immigration.
06:37Est-ce que ces accords de 68 doivent être liés aux autres sujets
06:40ou est-ce que la France peut se permettre d'étudier l'immigration de manière simple
06:46et simplement par rapport à ce qu'elle est capable encore d'accueillir aujourd'hui ?
06:51Je pense que le problème, il est là, c'est que les capacités d'accueil de la France sont dépassées.
06:57On accueille environ un demi-million d'étrangers en situation régulière ou irrégulière par an.
07:04On ne peut plus les accueillir dans de bonnes conditions.
07:06C'est la raison pour laquelle j'avais créé cette polémique en indiquant que,
07:10quand une immigration notamment n'est pas maîtrisée et dans ces conditions,
07:13l'immigration n'est pas une chance. Je signe et je persiste.
07:16En revanche, sur les accords de 68, c'est des accords qui favorisent incroyablement
07:22l'immigration familiale algérienne par rapport aux autres pays du Maghreb.
07:27Et aujourd'hui, l'Algérie bénéficie de cette immigration qui est très favorisée sur le plan familial.
07:33Elle bénéficie par exemple d'un régime de santé.
07:36Il faut savoir que le régime de santé d'accès aux soins qu'ont les ressortissants algériens,
07:41c'est exactement celui dont bénéficient les ressortissants de l'Union européenne.
07:45Et les diplomates aussi sont favorisés par rapport aux diplomates des autres pays du Maghreb.
07:50C'est la raison pour laquelle il faut que l'Algérie respecte les accords de 94.
07:55Sinon, dans cette riposte graduée, nous l'avions évoqué,
07:59et le Premier ministre dans sa conférence de presse l'avait évoqué,
08:02c'est la remise en cause de 68.
08:04En tout cas, il est clair que si demain, c'est ce que j'espère,
08:07la droite revient au pouvoir, il faudra évidemment remettre en question ces accords
08:14qui, encore une fois, ont déformé l'immigration algérienne
08:17au profit d'une immigration de peuplement, au profit d'une immigration familiale.
08:23Alors, j'ai l'impression, vous me corrigerez, on vous a souvent reproché,
08:26en tant que ministre de l'Intérieur, de vous être prononcé sur la question algérienne,
08:29comme si ce n'était pas de votre sort.
08:31Et j'ai l'impression, encore une fois, vous me corrigerez,
08:32qu'en imposant ce sujet, vous empêchez, d'une certaine manière,
08:37d'autres figures politiques qui sont peut-être au gouvernement, de s'endormir.
08:40Donc, certes, vous n'avez pas les moyens pour décider sur tout,
08:43mais vous obligez vos collègues à finalement se prononcer sur cette question
08:46qu'ils ont tendance à fuir ou à relativiser.
08:49Est-ce que je me trompe ?
08:50Moi, ma devise, c'est de parler vrai.
08:53J'appartiens à un gouvernement dans des conditions politiques qui sont compliquées.
08:56Il n'y a pas de majorité à la Chambre.
08:59Il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
09:00Et les Français le sentent bien.
09:03Simplement, ce que je vois, je le dis.
09:04Ce que je crois, je le dis.
09:06Et quand je vois qu'à Mulhouse, on a eu un attentat terroriste,
09:10il y a une cause.
09:11Eh bien, je la dénonce.
09:12Et parce que je suis ministre de l'Intérieur,
09:14précisément, la question des accords,
09:17la question du respect des accords en matière migratoire,
09:20m'importe au premier chef.
09:21Je veux protéger et je veux donner le meilleur,
09:23en tout cas de moi-même et du ministère,
09:25pour protéger les Français
09:26dans des situations qui sont compliquées,
09:28ici et ailleurs d'ailleurs.
09:30Mais ça, c'est fondamental.
09:31Et en tout cas, j'ai assumé cette responsabilité-là.
09:34Et d'ailleurs, on voit bien que, petit à petit,
09:36les choses se sont déplacées.
09:37Encore une fois, je prêche un peu dans le désert
09:39pendant des semaines et des semaines.
09:41Mais non, je pense que là, cette riposte est la bonne.
09:44Désormais, on va voir
09:45quelle sera la réponse de l'Algérie.
09:48Alors, vous dites parler vrai.
09:49Vous reprenez souvent d'ailleurs cette citation d'Anna Arendt
09:52qui dit que les mots justes trouvés au bon moment sont de l'action.
09:56Et lorsque vous parlez vrai,
09:58vous avez aussi la réponse très vive.
10:01On voit de la part de l'Algérie,
10:03on a vu ce communiqué hier soir qui vous cite,
10:06qui vous vise derrière cette crise à Alger.
10:09Je vais citer quelques extraits.
10:11La moitié du communiqué est sur vous.
10:13Ce ministre qui excelle, je cite,
10:15dans les barbouseries,
10:17à des fins purement personnelles,
10:18est en manque flagrant de discernement politique.
10:21Ou encore, il porte la responsabilité entière
10:24de la tournure que prennent les relations
10:26entre l'Algérie et la France.
10:28Alors, est-ce que, comme disait Mathieu Bocoté,
10:30c'est une victoire d'avoir mis ce dossier sur la table
10:33ou est-ce un échec ?
10:35Puisque, finalement, vous êtes au cœur du problème.
10:37Je suis ciblé et je crois que c'est assez inédit
10:41qu'un régime étranger cible un ministre.
10:46Je pense que c'est inédit.
10:47En tout cas, je n'ai pas, dans ma mémoire,
10:50la trace de précédent.
10:52Simplement, je veux rappeler aux téléspectateurs
10:54ce qui s'est passé.
10:56Bien entendu, encore une fois,
10:57il y a la présomption d'innocence.
10:58Mais quand même, ce qui s'est passé,
11:00c'est qu'un ressortissant algérien
11:02qui travaille, qui a un passeport de service,
11:05qui travaille au consulat général à Créteil,
11:09a été, si j'ose dire, pris la main dans le sac
11:12pour une affaire de barbouzerie
11:14qui concerne un opposant algérien
11:18de séquestration pendant 27 heures.
11:21Et la justice s'est saisie,
11:23c'est le PNAT,
11:24c'est le parquet national antiterroriste.
11:26et je veux redire au régime algérien
11:30qu'en France, ce n'est pas le ministre de l'Intérieur
11:32qui décide de l'arrestation de tel ou tel.
11:34C'est la justice.
11:36Je ne commande pas la justice.
11:37Pas plus que d'ailleurs le président de la République.
11:39Voilà, les choses doivent être dites.
11:41Simplement, la France est souveraine.
11:43C'est une nation qui est fière
11:44et sur notre sol, il n'est pas question
11:47de tolérer ce type de menée
11:49de la part de services étrangers.
11:52Qu'est-ce que vous répondez donc à ce communiqué ?
11:54Je viens de répondre
11:55et je pense que la meilleure des réponses
11:58c'est ces 12 personnes,
12:00ces 12 personnalités algériennes
12:01qui ont été désignées comme
12:03persona non grata.
12:05Ce n'est pas pour faire du latin,
12:06c'est comme ça que ça fonctionne
12:07en termes diplomatiques.
12:09Persona non grata, PNG.
12:11On dit d'ailleurs dans un acronyme
12:13qu'on aime bien dans le mystère de l'intérieur
12:15et à l'État.
12:16Et donc c'est ça la réponse.
12:18C'est de dire, voilà, désormais,
12:19on impose un rapport de force.
12:22Donc vous n'avez pas personnel en tout cas.
12:23Voilà.
12:24On a évoqué Boilem Sansal,
12:26c'est quand même le 150e jour
12:27aujourd'hui de sa détention.
12:29Pour vous, c'est un otage ?
12:32Pour moi, Boilem a été arrêté injustement
12:35et détenu injustement.
12:37C'est un grand écrivain franco-français.
12:40Boilem Sansal n'est pas né chez nous.
12:41Il n'est pas né en France.
12:43Il est français pour autant.
12:44Il est tombé amoureux de la langue.
12:46Il magnifie cette langue.
12:48Il la porte très haut.
12:50Et c'est important pour nous.
12:51Son dernier livre, c'est
12:51« Le français, parlons-en ».
12:53Et il s'est retrouvé dans la France
12:55comme dans une patrie littéraire.
12:57Parce que notre identité est aussi
13:00cette patrie littéraire.
13:02Cette littérature, je le dis souvent,
13:04qui nous tient au cœur et au corps.
13:05On est le pays d'Europe, le seul pays d'Europe
13:07à avoir reçu, dans les dernières années,
13:10pas moins de 16 prix Nobel d'économie.
13:13Y compris chez les politiques.
13:15Quelqu'un qui aspire à devenir chef de l'État en France,
13:18il écrit des livres.
13:19Hier, les rois à Saint-Denis
13:20avaient recevé une onction avec le Saint-Crème.
13:23Et bien désormais, en réalité,
13:25le Saint-Crème a été, si j'ose dire,
13:26remplacé par l'encre noire.
13:28Autant dire que cette littérature,
13:30quand on dit « nous sommes une patrie littéraire »,
13:33je pense qu'on doit beaucoup à Sonsal.
13:35Puisque c'est notre identité.
13:37Et que Boilem Sonsal, précisément,
13:39a servi, à travers notre langue,
13:41cette identité, cette langue
13:42qui était longtemps la langue de la diplomatie,
13:44la langue de l'olympisme aussi.
13:46Ça n'est pas rien.
13:47Et moi, je pense que,
13:48quand on a un grand serviteur de notre langue,
13:50de la littérature aussi,
13:51on lui doit quelque chose,
13:52on ne doit pas l'abandonner.
13:53Depuis le début aussi, j'essaie de...
13:55Qu'est-ce qu'on peut faire concrètement ?
13:56Qu'est-ce qui peut être fait ?
13:57Qu'est-ce qui va être fait ?
13:58Je sais que vous n'êtes pas...
13:59Parce que...
13:59Non, mais j'ai dit depuis le départ
14:01qu'on devait avoir deux objectifs.
14:04Il y a l'aspect protection des Français,
14:06réadmission des individus dangereux algériens
14:09sur le sol algérien.
14:10Mais l'autre objectif,
14:11c'est la libération de Boilem Sonsal.
14:14Il est âgé et il est malade.
14:16Permettez-moi une comparaison historique.
14:18Diriez-vous que dans les temps présents,
14:19Boilem Sonsal est un peu l'héritier,
14:21bien malgré lui, de Solzhenitsyn ?
14:22Oui, alors la comparaison n'est pas raison.
14:25Parce que c'est deux personnalités
14:27qui sont très différentes.
14:29Mais en tout cas, il est injustement traité.
14:31Il est injustement détenu.
14:34J'espère que le régime algérien
14:36va le libérer.
14:37Il a été condamné pour 5 ans.
14:39Alors 5 ans, c'est beaucoup trop
14:41quand on est innocent.
14:42Je vous ai dit,
14:42je sens la France, à travers vos mots,
14:46démunie à genoux face à ce dossier.
14:48Ça fait mal quand même.
14:50Moi, ce qui m'a fait mal...
14:51Parce qu'on entend tout le temps
14:52oui, on espère,
14:53mais on espère,
14:53on en a marre d'espérer.
14:55Vous comprenez ?
14:55Qu'est-ce qu'on répond ?
14:57Je vous comprends.
14:58Non seulement je vous comprends,
14:59mais depuis le départ,
15:00je parle le langage de la fermeté.
15:02Cette fermeté,
15:02elle est en train d'arriver.
15:04Et si jamais l'Algérie choisit l'escalade,
15:07eh bien, il faudra que nous accompagnions
15:09cette escalade,
15:10sans avoir peur.
15:12Parce que cette question,
15:13ce n'est pas seulement la question,
15:15aujourd'hui,
15:16du rapport diplomatique entre deux pays.
15:18Je ne suis pas du tout obsédé.
15:20Par cette relation diplomatique.
15:22Ce qui m'obsède,
15:23c'est la question de la sécurité des Français.
15:26Mais cette question,
15:27aujourd'hui,
15:28c'est aussi la fierté française.
15:30Je crois que beaucoup de Françaises,
15:31beaucoup de Français,
15:32vivent très très mal
15:33qu'un pays,
15:35voilà,
15:35qu'on n'a pas agressé.
15:37Ce n'est pas nous.
15:38Encore une fois,
15:39il y a quelques jours,
15:40ce n'est pas la France
15:41qui est allée piéger
15:43un ressortissant algérien
15:45qui travaille dans un consulat général
15:46en Algérie
15:47et qui aurait tenté,
15:49enfin,
15:50qui aurait même,
15:50d'ailleurs,
15:51vis-à-vis,
15:52qui aurait même,
15:53séquestré
15:54et enlevé
15:55un ressortissant,
15:57un opposant algérien.
15:58Vous parliez tout à l'heure,
16:01pour faire le lien
16:01avec l'immigration,
16:02les OQTF,
16:03on va en parler
16:03avec Charlotte et Mathieu,
16:05pour faire le lien,
16:06c'est le lien direct
16:07avec l'Algérie.
16:08Vous multipliez,
16:09depuis que vous êtes à Beauvau,
16:11les accords bilatéraux
16:13pour lutter contre l'immigration.
16:15Vous dites que la France,
16:16à elle seule,
16:16c'est 25% des visas
16:18d'entrée dans l'Union européenne.
16:2225%, c'est 2,4 millions.
16:24L'Allemagne,
16:24juste après le deuxième pays,
16:251,5 millions.
16:26On vous entend,
16:28on vous voit avancer,
16:30on voit des circulaires.
16:32Pour autant,
16:33on a l'impression
16:34que c'est la mer
16:35qu'on vide à la petite pierre.
16:37Pas complètement.
16:38Vous voyez,
16:39depuis que je suis arrivé
16:40au ministère de l'Intérieur,
16:42les expulsions
16:42par arrêté ministériel
16:44ou par arrêté préfectoral
16:46ont augmenté
16:48de plus de 150%.
16:50Depuis que j'ai fait
16:51la fameuse circulaire
16:52qui a aboli
16:53la circulaire Valls,
16:54la régularisation,
16:55les régularisations
16:56de clandestins
16:57ont baissé de 20%.
16:59Donc, bien sûr,
17:00on ne peut pas
17:02tout faire tout de suite
17:03et notamment,
17:04on ne peut pas annuler
17:05des décennies
17:06de laxisme migratoire
17:07en quelques mois.
17:09Je pense par ailleurs
17:10que si on veut demain
17:11reprendre vraiment
17:12le contrôle de l'immigration,
17:13il faudra
17:14donner la parole
17:15au peuple français
17:16par le référendum.
17:17c'est à mon avis fondamental.
17:20Là aussi,
17:21c'est un vœu
17:21puis on l'entend,
17:22mais bon, voilà.
17:23Ah non, mais aujourd'hui,
17:23on ne le peut pas.
17:24On ne le peut pas
17:25parce qu'il faudrait
17:26simplement...
17:26Il n'y a même pas de majorité.
17:28En plus,
17:29il faudrait une majorité
17:29de 3-5ème
17:30puisqu'il faudrait
17:31réviser la Constitution,
17:33élargir le champ
17:34du référendum
17:35qui est dans l'article 11
17:36de notre Constitution.
17:37Donc, il faut
17:37une très forte majorité,
17:39mais il le faudra
17:40le moment venu.
17:41Mais pour autant,
17:42j'essaie d'être utile
17:42là où je suis
17:43avec toutes les contraintes
17:44que j'ai.
17:45Voilà.
17:46Et ça, c'est l'objectif
17:47que je me suis assigné.
17:49Ma devise,
17:49c'est de ne pas subir.
17:51C'est la devise
17:52de Delattre,
17:53voilà.
17:53Le 8 mai prochain,
17:54qui est vendéen.
17:55Oui, qui était vendéen.
17:56Et comme on fêtera
17:57les 80e anniversaire,
17:59notamment,
17:59de l'acte de capitulation,
18:01vous savez que c'est
18:01Jean-Delattre de Tassigny
18:02qui a reçu,
18:03pour la France,
18:04l'acte de capitulation
18:05d'Allemagne nazie
18:06à Berlin,
18:07le 8 mai 1945.
18:09Et on parlera
18:09d'une autre date
18:10dans un instant,
18:10le 17 mai,
18:11c'est la présidence
18:12d'y aller en parlant
18:12dans un instant.
18:13Jean-Luc Dornelas.
18:14Ce n'est pas
18:15le même niveau
18:15à l'échelle
18:16de notre histoire.
18:17En effet.
18:18Vous disiez tout à l'heure
18:19que votre autre devise,
18:21on va dire,
18:21c'était de parler vrai.
18:23Et vous avez à deux reprises.
18:24Quand on a évoqué l'Algérie,
18:26vous avez expliqué
18:26si demain,
18:27la droite revient au pouvoir,
18:28il faudra négocier
18:29ces accords-là.
18:29Et en parlant
18:30de l'immigration,
18:31vous dites également
18:32demain,
18:32si nous voulons reprendre
18:33le contrôle,
18:34il faudra passer
18:35par le référendum.
18:36Comment est-ce que
18:37exactement,
18:38vous concevez votre rôle
18:39au ministère de l'Intérieur
18:40aujourd'hui ?
18:41Puisque vous parlez vrai
18:43et c'est en l'occurrence
18:43ce qui a permis
18:44un plébiscite assez remarqué
18:46ces derniers mois.
18:47Et quand on aborde
18:48la question des actes,
18:49vous imaginez le retour
18:50de la droite au pouvoir.
18:51Comment vous concevez
18:52votre rôle aujourd'hui ?
18:53J'essaie de faire le maximum.
18:54Je pense que les Français
18:55sont plein de bon sens.
18:57Et les Français
18:57ont parfaitement intégré
18:58les limites
18:59que nous pouvons avoir
19:00puisqu'il n'y a pas
19:01de majorité,
19:01il y a une arithmétique
19:02désespérante,
19:03pas de majorité
19:04à l'Assemblée nationale.
19:05Si nous sommes rentrés
19:06au gouvernement,
19:08c'était une prise de risque.
19:09Je me souviens très bien,
19:10j'avais moi-même des doutes.
19:11Mais c'est simplement
19:12pour faire barrage à la gauche.
19:14Parce que si la droite française,
19:15il faut se reporter
19:16il y a six mois,
19:17avait claqué la porte
19:18au président de la République,
19:20celui-ci n'aurait eu
19:21d'autre choix
19:21que de se tourner
19:22vers la gauche,
19:23mélanchonisé,
19:24la gauche quand même
19:25la plus archaïque d'Europe.
19:27Et quand on est de droite,
19:28on veut faire barrage à la gauche.
19:30Donc nous sommes,
19:31je suis ministre de l'Intérieur,
19:33j'essaie de me rendre utile
19:34à un pays que j'aime,
19:35c'est ma patrie.
19:36Et j'essaie de donner
19:38le meilleur de moi-même.
19:39J'ai des résultats.
19:40On pourrait en avoir plus
19:41dans d'autres circonstances politiques.
19:44Celles-ci, j'espère, viendront.
19:45Et pour l'instant,
19:46compte tenu des contraintes,
19:48j'essaie de pousser
19:48le plus loin possible
19:50ce qu'il est possible de faire.
19:52D'autres circonstances politiques,
19:53celles-ci, j'espère, viendront.
19:55Je retiens cette petite phrase
19:56en suspens
19:56pour rebondir dans un instant.
19:58Mathieu Bocoté.
19:58Mais est-ce qu'il n'y a pas
19:59un grand écart
20:00dont vous faites l'expérience
20:01entre le possible
20:02et le nécessaire ?
20:03J'entends le nécessaire.
20:04Vous nous dites
20:04qu'il faudrait un référendum
20:05sur l'immigration
20:06qui permettrait
20:07de reprendre la chose.
20:08Et là, vous avez
20:08d'un autre côté
20:09des juristes quasi-théologiens
20:11qui vous expliquent
20:12que sur leur interprétation
20:13du droit,
20:13le référendum n'est pas possible
20:14en ce moment.
20:15Est-ce qu'on n'est pas rendu
20:16au moment où,
20:16quelquefois,
20:17entre deux interprétations
20:18concurrentes du droit,
20:19il y aurait la nécessité
20:20tout simplement
20:20d'en appeler au peuple ?
20:22Bien sûr,
20:22parce que c'est la question
20:23de la tension
20:24qui peut y avoir
20:25entre ce qu'on appelle
20:25l'État de droit
20:26et la démocratie,
20:27la souveraineté populaire.
20:30Pour beaucoup,
20:31certains brandissent
20:31l'État de droit
20:32tout bout de champ
20:33pour éviter
20:33qu'on change le droit.
20:35Mais l'État de droit
20:36doit nous permettre
20:37précisément
20:38de faire évoluer
20:38l'État du droit.
20:40Et bien souvent,
20:41pour cela,
20:42et notamment par rapport
20:43à la gauche,
20:44il nous présente
20:44un État de droit
20:45comme un cadre juridique
20:46et souvent,
20:47en réalité,
20:48derrière ce cadre juridique
20:49se cache
20:49un cadre idéologique.
20:52Donc, moi,
20:52ma position,
20:53elle est très simple.
20:54On doit pouvoir changer
20:55les règles quand elle
20:56ne protège pas
20:56les Français
20:57et il faut revenir
20:58à la source.
20:59La légitimité aussi
21:01de l'État de droit,
21:02c'est la démocratie.
21:03Alors certes,
21:04la démocratie doit respecter
21:05l'État de droit
21:06mais l'État de droit
21:07doit respecter aussi
21:08la démocratie.
21:09C'est un équilibre
21:10et l'équilibre aujourd'hui,
21:11je le vois moi
21:12comme ministre de l'Intérieur,
21:14la question,
21:15c'est une question
21:15très concrète.
21:16Où est-ce qu'on place
21:17l'équilibre,
21:18le curseur ?
21:19Est-ce qu'on protège
21:20les droits individuels
21:21ou est-ce qu'on protège
21:22l'intérêt général ?
21:23Concrètement,
21:24est-ce qu'aujourd'hui
21:25on m'interdit
21:25qu'au ministre de l'Intérieur
21:26d'expulser un Tchétchène
21:28par exemple,
21:29y compris s'il a commis
21:31un crime en France
21:32parce que si je l'expulsais
21:34en Tchétchénie,
21:35il pourrait ne pas bénéficier
21:37d'un procès équitable.
21:38Voilà.
21:39Concrètement,
21:40est-ce qu'on protège
21:40un individu dangereux
21:41au nom des droits
21:42de l'individu
21:43ou est-ce qu'on protège
21:44la société
21:45au nom de l'intérêt général ?
21:47C'est la raison
21:47pour laquelle
21:48je pense que le curseur
21:49aujourd'hui,
21:49il faut le ramener
21:50un peu du côté
21:51de l'État régalien.
21:52Ce qu'on a fait d'ailleurs
21:53pour le terrorisme,
21:55ce que l'on va faire
21:55contre le narcotrafic,
21:57c'est ça
21:58l'avis concrète.
21:59Alors vous répondez
21:59très concrètement
22:00mais permettez de répondre
22:01sur le plan des institutions.
22:02D'un côté,
22:03on a l'impression
22:03qu'il y a une forme de colère
22:04qui s'exprime dans le pays,
22:05qui s'exprime soit
22:06par des votes populistes,
22:07soit par des appuis
22:08massifs dans les sondages
22:09pour une réforme
22:10assez en profondeur du pays.
22:11De l'autre côté,
22:12une élite un peu apeurée
22:13qui veut à tout prix
22:14verrouiller le champ référendaire
22:16pour empêcher
22:16cette colère de s'exprimer.
22:18Est-ce qu'il n'y a pas
22:18de ce point de vue
22:18un déni conscient de démocratie ?
22:21J'adore l'expression
22:21de Jacques Julliard.
22:23Il est décédé
22:24mais c'était un intellectuel
22:25de grande valeur
22:26et très honnête.
22:27Il parlait
22:27d'une démocratie
22:29sans le peuple.
22:30Il ne faut pas non plus
22:31d'État de droit
22:32sans le peuple.
22:33Tout est une question
22:33d'équilibre.
22:34Et je pense qu'aujourd'hui
22:35le grand malaise
22:36des démocraties,
22:37notamment des démocraties
22:38occidentales,
22:39c'est que trop souvent
22:40les peuples pensent
22:41qu'il y a une forme
22:42d'impossibilisme.
22:42C'est-à-dire que
22:44leurs gouvernements
22:45sont ligotés.
22:46C'est-à-dire que
22:47leurs gouvernements
22:48sont réduits à l'impuissance.
22:49Je pense qu'on peut lever
22:50l'impossibilisme.
22:51Ce que j'appelle
22:52l'impossibilisme,
22:53c'est que quand vous voulez
22:54faire bouger les choses,
22:54on vous dit non,
22:55il y a telle ou telle règle,
22:56etc.
22:56Bien sûr que je suis
22:57pour la séparation des pouvoirs.
22:59Bien sûr qu'il faut des normes,
23:00une hiérarchie de normes,
23:01un contrôle juridictionnel.
23:02Mais là,
23:03quand il s'agira
23:04de trancher des questions,
23:06par exemple sur l'immigration,
23:07le référendum,
23:08c'est fondamental
23:12s'interdit de contrôler
23:15la conformité à la Constitution
23:17d'un résultat de référendum.
23:19C'est-à-dire que
23:20le Conseil constitutionnel,
23:20à juste titre,
23:22a dit depuis 1962,
23:23là c'est l'expression
23:24la plus directe
23:25du suffrage universel,
23:27de la volonté générale,
23:28eh bien,
23:29vox populi, vox ei.
23:30Je m'abstiens
23:31de contrôler quoi que ce soit.
23:33Ça, c'est une jurisprudence
23:34qui est positive, je trouve,
23:35et qui relie bien
23:37où là,
23:38le Conseil constitutionnel
23:39à l'époque
23:39a trouvé ce juste point d'équilibre
23:41entre la souveraine
23:42et l'humanité populaire
23:43et l'État de droit.
23:45Sur la question
23:45de cet équilibre,
23:46vous disiez tout à l'heure
23:47avoir fait barrage
23:49à la gauche mélanchonisée,
23:50selon votre expression.
23:52Est-ce que cette gauche mélanchonisée,
23:54soft, on va dire,
23:55mais dans la conception
23:56du droit individuel
23:57contre le bien commun
23:58ou l'intérêt général,
23:59ne se retrouve pas
24:00au sein du gouvernement
24:01et en tout cas
24:01chez le président de la République
24:02qui est aujourd'hui
24:04le nôtre en France ?
24:05Est-ce que ce n'est pas
24:06une opposition que vous avez
24:07avec les gens
24:07avec qui vous travaillez
24:08quotidiennement ?
24:09Non, mais il est clair,
24:10Charlotte Dernéas,
24:11parce que j'appartiens
24:13à un gouvernement de mission
24:14et quand je suis
24:16au conseil des ministres,
24:17mon regard fait le tour
24:18de la table
24:18et je vois bien
24:19qu'on n'est pas les mêmes,
24:20on n'a pas les mêmes parcours.
24:22Ce qui nous a rassemblés,
24:23c'est qu'on essaie
24:24de faire en sorte
24:24d'éviter le chaos
24:25à la France.
24:26Très bien.
24:26Moi, je suis ministre de l'Intérieur
24:28et dans mon rail,
24:30si j'ose dire,
24:30j'essaie de pousser
24:32le plus loin possible
24:33ce que je peux faire
24:34pour avoir le plus
24:35de résultats possibles,
24:36mais avec les contraintes
24:37qui sont les miennes.
24:38Mais est-ce que les Français
24:39auraient préféré
24:40qu'à ma place
24:41y ait Mme Panot
24:42ou quelques autres ?
24:43Je ne le crois pas.
24:44Donc, bien sûr
24:45qu'il y a ces contraintes,
24:46bien sûr qu'il y a ces limites
24:46et je pense vraiment
24:48que les Français
24:49en sont conscients.
24:50La preuve,
24:50c'est que dans un certain nombre,
24:53non pas seulement de sondages,
24:54mais de suffrage,
24:55c'est-à-dire sur les élections
24:57partielles,
24:58législatives ou municipales,
25:00nous sommes le parti
25:01qui avons le plus progressé.
25:03Marie-Christine Dalloz,
25:04qui a été élue députée
25:05dans le Jura
25:06il y a quelques jours,
25:07elle a progressé
25:08de 10 points
25:08par rapport à la dissolution
25:10et aux élections législatives
25:12de juillet
25:12et le RN
25:13a baissé de 10 points.
25:15Donc, ça veut dire
25:16que les Français,
25:17en tout cas ceux
25:17qui nous soutiennent,
25:18ont ratifié ce choix
25:20très risqué, c'est vrai,
25:21sans garantie
25:22d'entrer dans un gouvernement
25:23où on n'est pas les mêmes.
25:25Mais il y a la France,
25:26il y a la France
25:26qui nous rassemble
25:27et qui exige justement
25:28qu'on donne le meilleur
25:29de soi-même.
25:30C'est ce que vraiment
25:30j'essaie de faire
25:31à ma place,
25:32encore une fois,
25:33avec les limites
25:34qui me sont données.
25:35Alors, parlons de la droite.
25:36Je parlais de cette élection
25:37à la présidence des LR
25:38le 17 mai.
25:39Alors, on a vu
25:40le doublement
25:41du nombre d'adhérents LR.
25:43Vous en parliez un peu
25:43depuis le lancement
25:44de la campagne.
25:46Vous avez gagné
25:47en confiance.
25:48On vous voit aussi
25:48dans différents rassemblements.
25:50on voit même
25:51que le Bruno Roteio
25:53a un peu changé
25:54lorsqu'il est en meeting.
25:55Je vois ici ou là
25:56quelques images.
25:58D'abord,
25:59pour aller un peu plus loin
26:00dans un instant
26:01sur la droite,
26:02est-ce que la droite
26:03a perdu une partie
26:04peut-être de son ADN
26:05en intégrant
26:06le socle commun
26:07de la Macronie ?
26:09C'est ce que je viens
26:10de vous dire.
26:10Je pense que non,
26:11justement.
26:12Et ce qui est rassurant,
26:14ce qui fait que nos électeurs
26:15sont restés fidèles
26:16et que certains même
26:18nous ont rejoints,
26:19alors qu'ils nous avaient quittés
26:20parce qu'on les avait déçus
26:21dans l'exercice du pouvoir.
26:23Ce qui a changé les choses
26:24fondamentalement
26:25et consciemment
26:26je l'ai intégré,
26:27c'est que les Français
26:29veulent une droite
26:29qui se retrousse les manches,
26:31qui ne se planque pas,
26:31qui ne se mette pas
26:32sous la table
26:32quand il y a un risque,
26:33qui agisse.
26:34Une droite qui,
26:35dans l'action,
26:36n'abzique pas ses convictions.
26:38C'est ce que veulent les gens.
26:39Ils veulent nous voir agir.
26:40Ils reconnaissent.
26:41Ils nous reconnaissent
26:42dans l'action
26:42à la condition
26:43qu'on reste nous-mêmes.
26:45Ils sont conscients,
26:45encore une fois,
26:46des problèmes
26:47qu'on peut avoir,
26:48des contraintes
26:49et des limites.
26:50Mais je pense que
26:51ce qui est fondamental,
26:53c'est de rester soi-même,
26:54de parler vrai,
26:54d'essayer d'agir au maximum
26:56des moyens
26:56qui nous sont donnés.
26:57C'est ça qui change.
26:59Et vous voyez,
26:59ces choix-là,
27:00je pense que
27:01les dernières élections,
27:02les législatives
27:03ou municipales partielles,
27:05l'ont ratifié en tout cas.
27:07On a quand même l'impression
27:07que vous faites plus
27:08de concessions à la Macronie
27:09que l'inverse.
27:11Mais pourquoi ?
27:12Non, c'est une impression.
27:13Mais dites-moi,
27:14dites-moi,
27:14est-ce que lorsque j'ai pris
27:15des positions sur le voile
27:17dans les compétitions sportives,
27:19lorsque j'ai indiqué
27:19que l'État de droit
27:20devait supporter
27:22qu'on change le droit,
27:23lorsque j'ai indiqué
27:25que l'immigration
27:25n'était pas une chance,
27:26vous pensez vraiment
27:27que j'en ai rabaissé
27:29dans mes convictions ?
27:29Vous en avez
27:30toute marge de manœuvre
27:31au sein de ce gouvernement.
27:32Non, mais la question
27:33de la marge de manœuvre
27:34en démocratie,
27:35c'est la question du nombre.
27:36C'est la question
27:37de la majorité ou pas.
27:39Il n'y a pas de majorité
27:39à l'Assemblée nationale.
27:40Moi, j'aurais adoré
27:42être ministre de l'Intérieur
27:43dans un gouvernement
27:44qui disposerait
27:45d'une majorité absolue
27:47à l'Assemblée nationale.
27:48Ça n'est pas le cas.
27:49J'ai dû monter au feu
27:50dans un moment difficile
27:52que je n'ai pas choisi.
27:54Mais je l'ai fait
27:55dans les conditions
27:55que je vous l'ai dit
27:56parce que la France
27:57était menacée de chaos
27:58et parce qu'il fallait
27:59faire barrage à la gauche.
28:00Et elle a l'air
28:01ça se rend bien.
28:01de porter des idées
28:02de droite au gouvernement
28:03que de laisser les autres
28:04porter des idées de gauche.
28:05C'est assez simple.
28:06C'est de l'ordre du réflexe.
28:08Vous venez d'utiliser
28:09le concept de majorité.
28:10Vous en utilisez un autre
28:11souvent,
28:12le concept de majorité nationale.
28:14Vous dites la droite
28:14telle qu'elle doit renaître
28:15doit s'appuyer
28:16sur une majorité nationale.
28:18Alors, qu'entendez-vous
28:19par là
28:20et quelles en sont
28:21les frontières ?
28:23C'est très précis.
28:24Je me souviens très bien
28:25quand je suis rentré
28:26dans la cour de Beauvau,
28:27le jour même,
28:28c'était le 23 septembre,
28:29il y avait la passation
28:30de pouvoir.
28:31Et je me suis dit
28:31mais quelle galère,
28:32il n'y a pas de majorité,
28:33comment je vais faire ?
28:34Et je me suis dit
28:34il faut que je prenne
28:36à témoin les Français,
28:37l'opinion publique.
28:38Il faut que je fasse
28:39ce que le général de Gaulle,
28:40rendant à César ce qui est à César,
28:42avait dit un jour
28:43il faut faire la politique
28:44de la majorité nationale.
28:46Beaucoup d'hommes
28:46et de femmes politiques
28:48ont ces dernières années
28:49en France et ailleurs
28:50et en Europe
28:51et aux Etats-Unis
28:52fait ce que j'appelle
28:53des politiques
28:54pour les minorités.
28:56C'était la gauche
28:57terranovienne.
28:58Il faut additionner
28:59des électorats.
28:59On segmente le peuple.
29:01Moi je m'adresse
29:01à un seul peuple
29:02qui est le peuple de France.
29:04Et je considère
29:05que finalement
29:05les gens du bon sens
29:07ils se retrouvent
29:08sur quelques évidences.
29:09Un,
29:10que le travail
29:10paye plus que l'assistanat.
29:12Deux,
29:12qu'on ait une école
29:13qui soit une école
29:14méritocratique.
29:15Qu'on la débarrasse
29:16des vieilles idées,
29:18des pédagogismes
29:1968ards
29:20ou des délits rockistes.
29:21Voilà.
29:22Qu'on lutte
29:23contre l'impossibilisme.
29:25Qu'on donne
29:25la parole au peuple.
29:26Qu'on puisse
29:28faire une révolution pénale
29:30notamment pour
29:30les mineurs violents.
29:32Aujourd'hui
29:32on a tout faux
29:33puisqu'on les enferme
29:35dans des parcours
29:35de délinquance.
29:37On évite
29:37finalement
29:38de faire tomber
29:39des courtes peines
29:39de prison
29:40et en réalité
29:41on attend
29:4110,
29:4220,
29:4330 délits
29:43ça arrive jusqu'au crime
29:45pour que la prison tombe.
29:46C'est l'inverse
29:47qu'il faut faire
29:47comme aux Pays-Bas.
29:48Des courtes peines
29:49d'une semaine,
29:50deux semaines
29:50dès les premiers délits graves.
29:52Ça vous savez
29:53ce que je suis en train
29:54de vous dire
29:54je suis convaincu
29:55qu'il y a une majorité
29:57de français
29:57qui voudrait
29:58que ces solutions-là
30:00on les applique
30:01pour la France.
30:01On parle de la majorité
30:02des français
30:03qui voudrait
30:04des solutions
30:05vous êtes allié
30:07donc avec la Macronie
30:08alors que vous ne partagez pas tout
30:09est-ce que vous êtes capable
30:10de vous allier
30:11avec d'autres à droite
30:12avec qui vous partagez
30:13beaucoup de constats
30:14voire même des solutions ?
30:16Moi je n'ai jamais cru
30:17jamais
30:18dans les magouilles
30:20d'appareils
30:21dans les rapprochements
30:22d'appareils
30:22ça ne marche pas.
30:24Ce que je souhaite
30:25c'est que demain
30:26on puisse faire
30:26ce que Nicolas Sarkozy
30:27avait fait d'ailleurs en 2007
30:28c'est que ce que l'on a déçu
30:31c'est notre faute
30:32c'est parce qu'on était
30:34une droite honteuse
30:35on a rasé les murs
30:36on a baissé le regard
30:38etc.
30:38on a courbé les chines
30:39et ils sont partis
30:40ils sont partis
30:41pour voter Éric Zemmour
30:42pour voter Marine Le Pen
30:43pour voter aussi Emmanuel Macron
30:44et plus généralement d'ailleurs
30:46pour se réfugier
30:47dans l'abstention
30:47et bien moi demain
30:48je veux qu'on puisse
30:49bâtir à droite
30:50un grand parti moderne
30:52parce que la France
30:53aujourd'hui
30:53ça n'est pas la France d'hier
30:54un parti populaire
30:56qui s'adresse à tous
30:57à la majorité
30:58et un parti patriote
31:00parce que la finalité
31:02c'est la France
31:02c'est notre pays
31:03c'est notre patrie
31:04voilà
31:04et je pense qu'avec cette ligne
31:07il faudra travailler
31:08d'arrache-pied
31:09pour proposer
31:10enfin un projet de société
31:11des idées nouvelles
31:12aux français
31:13aujourd'hui
31:14aujourd'hui vous appartenez
31:15il y a un parti
31:15qui a progressé
31:16qui a progressé
31:17aussi bien dans les adhésions
31:18que dans certaines élections
31:19mais qui n'est pas majoritaire
31:21encore vous le disiez
31:22et pour préciser
31:23ou pour poursuivre
31:24la question de Christine
31:25vous n'avez pas hésité
31:26vous avez dit
31:27c'est quasiment de l'ordre
31:27du réflexe chez moi
31:28à participer à un gouvernement
31:29avec des gens de la droite
31:31du centre
31:32et du centre gauche
31:34la fameuse aile gauche
31:35de la Macronie
31:36est-ce que demain
31:37soyons clairs
31:37vous seriez capables
31:38de faire un gouvernement
31:39justement pour dépasser
31:40les logiques d'appareil
31:41avec des gens
31:42du rassemblement national
31:43ou de reconquête ?
31:44Non moi je pense
31:45que c'est logique d'appareil
31:46que ce soit centre droit
31:48que ce soit
31:49ou à droite
31:50ça ne fonctionne pas
31:51je disais que
31:54je voulais un état fort
31:55une France fière
31:56je pense que
31:58le rassemblement national
31:59est très à gauche
31:59je pense que
32:01on ne peut pas
32:02sur le sujet économique
32:04lorsque par exemple
32:05j'avais fait voter au Sénat
32:07les 15 ou 17 heures
32:09de contrepartie du RSA
32:10parce que je pense
32:11que les allocations sociales
32:12ne sont pas dédues
32:13et que quand on veut
32:14remettre les pieds
32:15à l'étrier
32:16des gens qui sont
32:17très loin de l'emploi
32:18il faut plutôt
32:19au contraire
32:19les accompagner
32:20dans l'activité
32:21Marine Le Pen
32:22avait voté contre
32:23pareil sur
32:24les retraites
32:25je pense que
32:26si on ne met pas
32:26plus de travail
32:27dans la mécanique économique
32:29mais on s'appauvrira
32:30comme on s'est appauvri
32:31il y a en deux ans
32:33personne ne le dit
32:34en deux ans
32:35il y a un million
32:36de français
32:37qui ont été rejoints
32:38par le SMIC
32:38le 16 du mois
32:40chaque 16 du mois
32:41il y a un quart de français
32:42qui se retrouvent
32:43dans les comptes bancaires
32:45dans le rouge
32:45c'est parce qu'on a dit
32:47un jour aux français
32:48travaillez moins
32:49et vous y arriverez mieux
32:50et en plus
32:51on pourra protéger
32:52le modèle social généreux
32:53et les français ne s'en sortent pas
32:55c'est de la foutaise
32:56ils ne s'en sortent pas
32:58les français
32:58mais pourquoi ?
32:59parce qu'il y a un travail
33:01qu'il faut produire
33:01on a développé
33:02l'assistana
33:03et ça désormais
33:05proposition que j'ai souvent fait
33:07depuis on l'avait fait
33:07d'ailleurs avec François Fillon
33:08en 2017
33:10une allocation sociale unique
33:12vous avez une quinzaine
33:13par exemple
33:13de mesures d'aide sociale
33:15vous les fusionnez
33:15et vous les capez
33:17à 70% du SMIC
33:18pour que
33:19à chaque instant
33:19vous soyez bien sûr
33:20que les revenus du travail
33:22soient plus élevés
33:23d'au moins 30%
33:24par rapport aux revenus
33:25de l'assistance
33:26c'est quelque chose
33:27de concret
33:27et ça vous voyez
33:28on n'est pas du tout
33:29sur la même logique
33:30et je pense moi
33:31que si demain
33:31on veut retrouver
33:32une France puissante
33:33souveraine
33:34et bien la souveraineté
33:36c'est aussi
33:37le relèvement économique
33:38vous n'aurez pas
33:39de souveraineté
33:40sans puissance économique
33:41vous dites en effet
33:42que c'est infranchissable
33:44on va dire comme différence
33:45et on connait cette différence
33:46sur le terrain économique
33:47entre les LR et le RN
33:49mais qu'est-ce que vous répondez
33:50un peu à postériori
33:51du coup à Marine Le Pen
33:52qui est à front renversé
33:53accusé LR
33:54de voter pour un budget
33:55socialiste
33:56qui augmentait les impôts
33:57et ne diminuait pas
33:58la baisse de l'état
33:59donc on a l'impression
34:00que c'est un jeu
34:00on s'accuse les uns les autres
34:01d'être socialiste
34:02pour ne surtout pas travailler ensemble
34:03bien sûr mais c'est pour ça
34:05que je pense que
34:06en tout cas c'est ma vision
34:08de la politique
34:08je pense qu'on fait
34:09de la politique
34:10avec des convictions
34:11sur une ligne politique
34:13qui doit être cohérente
34:14et je pense que ce sont
34:16les électeurs qui tranchent
34:17moi je veux m'adresser
34:18à toutes celles
34:19et à tous ceux
34:20qu'on a déçus
34:21par le passé
34:21pour qu'on puisse
34:23faire revenir à nous
34:24des gens qui finalement
34:25pensent vraiment comme nous
34:26si ce n'est que
34:27c'est nous
34:27qui nous étions décalés
34:29notamment trop à gauche
34:30donc c'est mon projet
34:32c'est le projet
34:33que nous devrons demain porter
34:34je suis absolument sûr
34:35qu'on peut y arriver
34:36Marine Le Pen a jamais voulu
34:37d'ailleurs l'union des droites
34:38elle a toujours dit
34:40dans le Figaro
34:40il y a quelques semaines
34:42quelques mois
34:42que ce n'était pas du tout
34:44elle n'était pas de droite
34:45lorsque elle était interviewée
34:47dans une chaîne
34:47sur une chaîne concurrente
34:48et qu'on lui posait la question
34:50de savoir s'il fallait
34:51que l'état tranche
34:52dans son train de vie
34:53dans la masse salariale
34:54mais ça c'est des trucs de droite
34:56ce qui veut bien dire
34:57qu'elle n'est pas de droite
34:58mais je pense justement
34:59qu'il faut clarifier les choses
35:00clarifier les choses
35:01c'est une ligne assumée
35:03sur l'école
35:04je vous l'ai dit
35:04sur le travail etc
35:05sur l'immigration
35:06sur l'autorité
35:07mais c'est à partir
35:09de cette ligne
35:09qu'on fera revenir
35:10les électeurs
35:11les françaises et les français
35:12il nous reste 4 minutes
35:13et 3 questions
35:13non non au contraire
35:15on veut vous entendre
35:16au contraire
35:16alors convenons
35:17le désaccord sérieux
35:18entre vous et par exemple
35:19et le RN
35:20sur des questions économiques
35:21le désaccord profond
35:22vous l'avez documenté
35:22vous avez tout à fait
35:23raison de le faire
35:24certains vous diraient
35:25qu'une économie
35:25ça peut se reconstruire
35:26ça peut se moderniser
35:27ça peut se libéraliser
35:28ça peut se réformer
35:29mais qu'un pays
35:30qui subit une submersion
35:31migratoire
35:31ça peut pas se renverser
35:32dans la mesure
35:33où vous partagez
35:34probablement
35:34certains diagnostics
35:36un constat
35:37avec Marine Le Pen
35:39Marion Maréchal
35:40Eric Zemmour
35:40vous Laurent Vauquiez
35:42tant d'autres
35:42plusieurs figures
35:43est-ce qu'autour
35:44de ce constat
35:44qui est peut-être
35:45existentiel
35:46davantage que l'économie
35:47l'économie est absolument
35:48importante
35:48mais existentiel
35:49est-ce que de ce point de vue
35:50il n'y a pas une forme
35:51de programme commun
35:51comme on dirait à gauche
35:52je pense qu'on perd
35:54notre temps
35:55je vous ai parlé
35:56de référendum tout à l'heure
35:57je vous ai dit
35:58aussi que je voulais
36:00la politique
36:00de la majorité nationale
36:01je pense que la politique
36:03elle a été en France
36:04souvent confisquée
36:05par des appareils
36:06ce que je veux
36:06c'est m'adresser
36:07aux français directement
36:08mettre sur la table
36:10des propositions
36:11très fortes
36:12en disant
36:12voilà
36:12le pays tombait
36:15on va le relever
36:16on va le relever ensemble
36:16on va le relever
36:17sur telle et telle conviction
36:18sur telle ou telle
36:19urgence
36:20sur telle ou telle
36:21évidence aussi
36:22et bien c'est comme cela
36:24que je conçois la politique
36:25je pense que
36:26toute autre chose
36:27tout ce qui est
36:28petite cuisine électorale
36:29tout ce qui est
36:30magouille
36:30avec les appareils
36:31ça ne marchera pas
36:33j'entends ce discours
36:35depuis des années
36:36et des années
36:36et les uns et les autres
36:37d'ailleurs n'en veulent pas
36:38il faut s'adresser
36:39aux électeurs
36:40aux françaises
36:41aux françaises
36:42venir avec un projet
36:44novateur
36:44moderne encore une fois
36:45et qui permettra
36:47de relever la France
36:47je suis d'accord avec vous
36:49Mathieu Beaucouté
36:50je pense que d'ailleurs
36:51la droite
36:51doit porter
36:52le fait que
36:54non seulement
36:54un peuple
36:55n'est pas
36:56uniquement lié
36:57par des liens
36:57d'ordre matériel
36:58consommer plus
37:00ou gagner plus
37:00mais qu'un peuple
37:01une nation
37:02est lié d'abord
37:03par des principes
37:04immatériels
37:05existentiels
37:06et ça
37:06la droite
37:07doit le porter
37:08nous ne sommes pas
37:09des matérialistes
37:10nous savons que
37:11les peuples sont
37:12taraudés par des
37:13grandes questions
37:13existentielles
37:14et nous devons
37:15aussi y répondre
37:16en matière d'identité
37:17en matière d'aspiration
37:19de culture
37:20de civilisation
37:21Monsieur le ministre
37:22deux minutes
37:22et trois questions
37:24rapidement
37:24je ne peux pas
37:25vous laisser repartir
37:26sans avoir votre regard
37:28très rapide
37:29sur ce qui s'est passé
37:29aujourd'hui en France
37:30ces attaques
37:31inédites
37:33de prison
37:33en France
37:34pourquoi
37:35le ministère
37:36de l'intérieur
37:36le service
37:37de renseignement
37:38n'a rien vu
37:39venir ?
37:40parce que c'est très compliqué
37:41on voit venir
37:43un certain nombre de choses
37:44vous savez
37:44on a des résultats
37:45on a d'ailleurs
37:47augmenté
37:48depuis que je suis
37:49au ministère
37:49la saisie
37:50de cocaïne
37:51de 202%
37:53202%
37:54donc on porte
37:55des coups
37:56mais on est en guerre
37:57vous savez
37:57on vient de voter
37:58un texte
37:59sur le narcotrafic
38:00qui va bouleverser
38:01totalement l'organisation
38:02de l'état
38:03avec un parquet spécialisé
38:04avec un état-major
38:05qui dépendra
38:06du ministère
38:06vote définitif
38:07le 28 avril
38:07mais qui
38:08au départ
38:10était à l'initiative
38:10j'avais lancé
38:12quand j'étais au Sénat
38:13une commission d'enquête
38:15c'est avec ces conclusions
38:16qu'on en a fait une loi
38:17et cette loi
38:18encore une fois
38:19qui s'appuie un petit peu
38:20sur l'organisation
38:21sur ce que l'on a fait
38:22contre le terrorisme
38:23et bien demain
38:24on va enfin pouvoir
38:25lutter à armes égales
38:27enfin
38:27et on les fera reculer
38:29croyez-moi
38:30deuxième question
38:31sur la fin de vie
38:32on vous a entendu
38:34sur la fin de vie
38:34très rapidement
38:35mais c'est une voix
38:36qu'on n'entend pas
38:37ailleurs
38:38c'est une voix
38:39peut-être qui crie
38:39dans le désert
38:40ça aussi
38:41c'est un texte
38:41à l'Assemblée nationale
38:43pourquoi ce texte
38:44vous choque ?
38:46ce qui me choque
38:46ce qui est aujourd'hui
38:48scandaleux en France
38:48c'est que
38:49chaque jour
38:50vous avez
38:50400 personnes
38:52qui meurent
38:53sans pouvoir être soulagées
38:54parce qu'elles n'ont pas
38:55accès aux soins palliatifs
38:56donc la priorité
38:58elle est là
38:58pourquoi est-ce que
38:59je suis par ailleurs
39:00choqué par ce texte
39:01parce que
39:02ce texte
39:02un
39:02n'est certainement pas
39:04un texte d'équilibre
39:05ce texte porte
39:06un projet radical
39:07et d'ailleurs
39:08c'est à la fois
39:09le suicide assisté
39:10plus
39:11l'euthanasie
39:13voilà
39:13avec des conditions
39:14très permissives
39:16il n'y a pas de garde-fous
39:17les garde-fous sont
39:18minimum
39:19minimum
39:19donc première chose
39:21et deuxième chose
39:21c'est un texte aussi
39:24on le voit bien
39:24qui n'est pas un texte
39:25de fraternité
39:26mais qui est un texte
39:27d'abandon
39:27il sera demain
39:28et c'est ma crainte
39:29c'est qu'il serait plus facile
39:31de demander la mort
39:32que de demander des soins
39:34on sait que c'est compliqué
39:35les soins
39:35on sait qu'on a un hôpital
39:36qui est fragilisé
39:37on sait que
39:38ça coûte cher
39:39la dernière année
39:40d'espérance de vie
39:41et je crains là encore
39:42que des considérations
39:44matérielles
39:45demain
39:45ne poussent les uns
39:46ou les autres
39:47à demander la mort
39:48parce qu'ils voudront
39:49soulager leurs proches
39:50parce qu'ils voudront
39:51débarrasser le plancher
39:52et ça c'est quelque chose
39:53de terrible
39:54donc c'est une ligne
39:55de pensée
39:56qui a toujours été la mienne
39:57je suis ministre
39:57mais j'affirme des convictions
39:59qui sont à mon avis
40:00importantes
40:00parce qu'on a un texte
40:01qui présente
40:02une rupture
40:03vraiment
40:04humaine
40:04de civilisation
40:06anthropologique
40:06absolument
40:07on en parle régulièrement
40:09dans notre émission
40:10dernière question
40:10monsieur le ministre
40:11vous qui êtes
40:12le premier flic de France
40:14si vous permettez l'expression
40:15vous qui êtes
40:15en première ligne
40:16de cette décadence
40:18de la France
40:18vous qui êtes
40:19en première ligne
40:20du narcotrafic
40:21de la délinquance
40:22au quotidien
40:23de tout ce que l'on voit
40:24de tout ce dont on parle
40:25avec Mathieu et Charlotte
40:26tous les jours
40:27peut-on encore espérer ?
40:30Je vous vois sourire
40:31ma question
40:31elle est profonde
40:32elle est grave
40:33elle est intense
40:35peut-on encore espérer ?
40:37Est-ce qu'on a encore des chances
40:38de s'en sortir face à ce déclin
40:40à tout niveau
40:41politique
40:42économique
40:43sociétal
40:44culturel
40:44monsieur le ministre ?
40:46Je souris parce que
40:47je dis souvent
40:48que dans mon ministère
40:49il y a la part
40:49ténébreuse
40:51la part du pire
40:52et la part lumineuse
40:53du meilleur
40:54vous dites
40:55vous m'avez affublé
40:56du titre
40:57premier flic de France
40:58en réalité
40:58sur mon portable
41:00nuit et jour
41:00je reçois
41:01ce que j'appelle
41:02la chronique banale
41:03de tous ces événements
41:04abominables
41:05donc je suis le premier informé
41:06de tout ce qui ne va pas
41:07de tout ce qui va mal
41:08ça c'est la part ténébreuse
41:10vous voyez
41:10et c'est anxiogène
41:11il faut apprendre
41:12y compris quand on est ministre
41:14de l'intérieur
41:14à avoir une forme de distance
41:16la part lumineuse
41:17c'est les hommes et les femmes
41:19que j'ai sous mes ordres
41:22j'étais l'autre jour
41:23je l'ai dit récemment
41:24à un hommage national
41:26pour un CRS
41:27sauveteur
41:28qui a perdu la vie
41:28en voulant
41:29sauver d'autres vies humaines
41:31voilà
41:32c'est le don de soi
41:33plutôt que chacun pour soi
41:35moi je me bats
41:35pour ces hommes et ces femmes
41:36qui ont un idéal français
41:38et cet idéal français
41:39moi qui parcours la France
41:41beaucoup de françaises
41:42et de français l'ont
41:43ça ne demande
41:44si j'ose dire
41:45qu'un encouragement
41:46et vous verrez
41:47quand les françaises
41:48et les français
41:49auront cette foi
41:51dans la France d'abord
41:52je pense qu'ils l'ont
41:52mais c'est à l'état de Brèze
41:54ils seront capables
41:55de déplacer des montagnes
41:56j'en suis absolument
41:57persuadé
41:58vous verrez
41:59il faut très peu d'années
42:01pour qu'un pays
42:02qui va mal
42:02on puisse le transformer
42:04il y a plein d'exemples
42:05regardez le Portugal d'ailleurs
42:06qui est en crise
42:07il y a une dizaine d'années
42:08regardez la Grèce
42:08qui va beaucoup mieux
42:09donc il faut être confiant
42:11merci monsieur
42:11et je le suis
42:12parce que voilà
42:13la France en vaut le coup
42:14merci
42:15merci
42:16merci

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