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Relations entre la France et l'Algérie toujours sous tension, menace Russe, présidence des Républicains : écoutez l'interview de Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur.
Regardez L'invité de RTL avec Thomas Sotto du 12 mars 2025.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:04L'invité de RTL Matin est Thomas, vous recevez donc ce matin le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
00:08Bonjour et bienvenue sur RTL Bruno Retailleau.
00:10Bonjour Thomas Soto.
00:11Inquiétude et incertitude ce sont les deux qualificatifs du moment quant au cas de la situation internationale.
00:16Les Russes mènent une guerre hybride qui nous touche aussi, dit et répète Emmanuel Macron.
00:20Est-ce qu'il existe aujourd'hui un risque russe sur le territoire national ?
00:25Il y a un risque russe, il s'est exprimé d'ailleurs avec une guerre hybride en Afrique avec Wagner.
00:33Les Russes ont fait une forme de guerre à la France pour nous chasser de l'Afrique, il faut le reconnaître.
00:39Et comme ministre de l'Intérieur je peux dire qu'il y a des menées, qu'elles soient cyber ou même très physiques.
00:45Bien sûr je vous en donne un exemple, c'était en 2023.
00:49Souvenez-vous ce ressortissant ukraino-russe qui s'est fait sauter en maniant un certain nombre d'explosifs dans son hôtel.
00:57Ces explosifs étaient destinés à un attentat dans un supermarché.
01:01Manipulés par la Russie ?
01:02Manipulés, et bien nos services l'ont établi.
01:06Donc quand on est patriote, je pense qu'on ne peut se permettre aucune indulgence, ni aucune complicité.
01:12Moi je suis français et je protège commissaire de l'Intérieur,
01:15notamment avec des services qui sont extrêmement pointus comme la DGSI, notre territoire, nos compatriotes.
01:21Dimanche dans la tribune Sébastien Lecornu, le ministre des armées, évoquait la possibilité d'assassinats ciblés contre des personnages clés du monde économique.
01:28C'est une réalité ou c'est une crainte ? Elles existent déjà ces menaces aujourd'hui ?
01:32Il y a des menaces qui existent, y compris et surtout notamment vis-à-vis d'opposants russes qui résident sur le sol français, mais je ne peux pas en dire plus.
01:39Et visant des personnalités françaises, des patrons ?
01:42A ma connaissance non.
01:44Autre sujet Bruno Retailleau, l'Algérie.
01:46Et là de plus en plus de voix s'élèvent pour dire que Retailleau sur l'Algérie c'est beaucoup de blabla et pas beaucoup de résultats.
01:51Concrètement, il va se passer quoi pour éviter par exemple qu'un homme sous OQTF, comme le terroriste de Mulhouse il y a quelques jours,
01:57se retrouve dans la nature après que l'Algérie a refusé 14 fois de le reprendre ?
02:02Écoutez, pendant des mois j'étais seul à plaider pour un rapport de force avec l'Algérie.
02:07Je considérais qu'il y a un ensemble d'accords qui lie la France et l'Algérie.
02:11Et l'Algérie ne respecte pas un accord qui est important, l'accord de 1994.
02:16Au terme de cet accord, l'Algérie, lorsqu'elle a un ressortissant algérien, qui a des papiers, qui est documenté, doit l'accepter sur son territoire.
02:25Sauf qu'ils disent non.
02:26Il y a deux nouveaux ressortissants algériens expulsés par la France qui ont été refusés vendredi dernier.
02:30Sauf que qu'est-ce qui a changé ?
02:31Il y a eu un comité interministériel de contrôle de l'immigration, présidé par le Premier ministre.
02:36J'ai vu moi la semaine dernière le Président de la République.
02:38Et nous avons décidé d'une riposte graduée.
02:40Il se passe quoi alors ?
02:41Il se passe que déjà, des facilités ont été enlevées à la nomenclature.
02:45Il ne vous a pas échappé que la femme d'un ambassadeur avait été renvoyée.
02:48L'ancien directeur de cabinet de monsieur et son épouse idem.
02:51Et on va, dans quelques jours, je vais présenter, nous allons présenter à l'Algérie une liste d'algériens dont on sait parfaitement qu'ils sont algériens.
03:00C'est documenté.
03:01Combien ?
03:02Nous avons les preuves, je ne vous le dirai pas.
03:03Pourquoi ?
03:04Sur 700 algériens qui sont dans les cras et qui ont les profils les plus...
03:10Centre de rétention administrative.
03:11Centre de rétention administrative.
03:12Il y en a, donc c'est 43% de la population et les cras accueillent à 95% les profils les plus dangereux.
03:20Eh bien, nous allons commencer par une première liste d'individus qui sont...
03:23De combien ? Pourquoi vous ne le dites pas ?
03:24Parce que vous avez peur que l'Algérie vous discose toujours et qu'après vous retrouvez avec votre chiffre et le résultat en face ?
03:28Non, parce que ce sont des chiffres qui sont des chiffres que je n'ai pas à mettre sur la place publique.
03:32Ça se compte par dizaines.
03:33C'est une première liste.
03:34Voilà.
03:35Et ensuite, on aura un certain nombre de ripostes.
03:38Nous déclencherons la riposte.
03:39Cette riposte, elle sera bien sûr dirigée d'abord contre la nomenclatura.
03:44Par exemple, si...
03:46C'est symbolique et on l'entend, mais ce n'est pas la nomenclatura qui va prendre une arme et qui va...
03:51Thomas Sotho.
03:52Je pense que ces régimes-là sont insensibles à la souffrance de leur peuple.
03:58Et je pense que quand on cible de façon chirurgicale celles et ceux qui viennent passer des vacances en France,
04:04qui mettent leurs enfants dans les bonnes écoles françaises, qui viennent se faire soigner en France,
04:09on est beaucoup plus efficace.
04:11Ce que je voudrais dire quand même, c'est qu'on me reproche les résultats,
04:14mais regardez les résultats en termes de délivrance de visas pour janvier 2025.
04:20C'est quasiment un quart vis-à-vis des Algériens en moins.
04:24Donc cette riposte, nous allons la mettre, comme nous l'avons décidé, sans précipitation, mais sérieusement en place.
04:30Ça pourrait aller jusqu'à la rupture des relations diplomatiques avec l'Algérie, si tout se passait mal.
04:34Ça peut aller même jusqu'à la remise en cause des accords de 68, au bout du bout.
04:39C'est ce qu'a dit M. Bayrou. Il a dit qu'on se donne 4 à 6 semaines pour voir, là on est à mi-chemin.
04:44Il a raison. Il a indiqué qu'il y avait une riposte graduée,
04:49et qu'on fournirait des listes, et la première liste va être fournie au régime algérien dans quelques jours.
04:55Autre cas, à Aïange, une femme de 27 ans, mère de 3 enfants, est morte, poignardée par son ancien compagnon.
05:01Un Roumain, visé par une OQTF, condamné à 8 reprises ces 10 dernières années.
05:06La Roumanie, c'est l'Union Européenne, M. le ministre de l'Intérieur.
05:09On n'est pas capable non plus de faire exécuter les OQTF avec les pays de l'Union Européenne ?
05:13On a des taux de succès bien supérieurs.
05:16Mais ce que je veux, moi, c'est changer le droit.
05:19Regardez Mulhouse, en réalité.
05:21Les Français ne peuvent pas comprendre qu'une personne qui avait été condamnée pour apologie de terrorisme soit en liberté,
05:27qui avait été frappée d'une OQTF soit en liberté, et qui avait un profil psychiatrique soit en liberté.
05:33Ce que je mets sur la table, c'est une durée de rétention.
05:36Pour nous permettre, à la sortie de prison, aujourd'hui, la durée de rétention au maximal.
05:40En France, elle est de 3 mois.
05:42En Allemagne, elle est pratiquement d'un an et demi.
05:45Elle va passer à combien ?
05:46Eh bien, au maximum.
05:47Il va y avoir, au Sénat, un texte qui va être discuté, qui va prévoir, nous avions prévu au départ,
05:52comme les terroristes, d'aligner le régime, pour les individus les plus dangereux,
05:57sur le régime terroriste qui prévoit 210 jours.
05:59Je pense qu'il faut aller, moi, au-delà.
06:01À combien ?
06:02Au maximum.
06:03C'est quoi le maximum ?
06:04Le maximum, c'est ce que la Directive Européenne nous donne, c'est-à-dire 18 mois, 6 mois plus un an.
06:10C'est ce que pratique, par exemple, l'Allemagne.
06:12Je pense qu'il faut se donner ces outils-là pour des individus.
06:15Vous avez le gouvernement, le socle commun, la majorité, je ne sais pas comment il faut l'appeler, est alignée là-dessus ?
06:18Ça sera voté ?
06:19Elle le sera.
06:20Ça sera voté.
06:21Mais elle le sera.
06:22Mais vous savez, dans le bras de fer avec l'Algérie, il y a ça qui compte aussi.
06:25Si demain, il y a un nouveau Mulhouse, et qu'on constate qu'il y a un Algérien avec un profil très très dangereux,
06:31qui commet un acte terroriste, qu'est-ce que diront les Français ?
06:35On est comptable de cela.
06:38Le risque zéro, Thomas Soto, n'existe pas, dans aucun pays du monde.
06:42Dans aucun pays.
06:43Mais à chaque fois qu'on constate qu'on a des trous dans la raquette, on doit changer la règle.
06:47C'est ce qui m'a été reproché.
06:48Vous vous souvenez de la polémique ?
06:49J'avais dit, l'état de droit, ça ne peut pas être le prétexte pour ne pas changer le droit.
06:53Quand le droit ne protège pas les Français, on change le droit.
06:56On entend votre bonne volonté, Bruno Retaillou.
06:58Le problème, c'est qu'on ne vous donne pas les moyens d'avoir des résultats.
07:00Que votre parole n'est ni libre, ni indépendante, parce que vous êtes prisonnier de la solidarité gouvernementale.
07:05Je vous vois sourire, parce que vous savez très bien qui a dit ça, c'est Laurent Wauquiez.
07:08Il a tort.
07:10Écoutez, plus on m'agressera, plus on tentera de me déstabiliser, plus je serai zen et bon camarade.
07:21Simplement, ce que je veux vous dire, c'est que les résultats, j'en ai déjà.
07:24Regardez 2024.
07:26Moi, je suis comptable, je suis arrivé à la fin du mois de septembre.
07:29Les neuf premiers mois, en termes de visa, primo délivrance, à peu près 32 000 par mois.
07:34J'arrive, c'est moitié moins, c'est moitié moins.
07:37Les rodéos qui pourrissent la vie des élus, des maires, des compatriotes, des policiers, des gendarmes.
07:42On a confisqué 44% de plus d'engin.
07:45Donc il dit n'importe quoi, Laurent Wauquiez ?
07:47Mais pas du tout, il est dans une campagne, il dit ce qu'il veut.
07:50Peu me chaud.
07:52Les chiens à bois, la caravane, tranquille, passe.
07:56Les chiens, ça va lui faire plaisir.
07:58Laurent Wauquiez qui estime qu'on lui a planté des poignards dans le dos.
08:00Est-ce que vous êtes à Laurent Wauquiez ce que Balladur a été à Chirac ?
08:02Un traître, celui qui a trahi ses promesses.
08:04Thomas Soto, je ne répondrai pas. Vous vous rendez compte.
08:06On est à l'Ukraine, on est à la Russie.
08:08On a une situation où jamais il n'y a eu autant de menaces terroristes sur notre territoire.
08:12Si vous ne voulez pas répondre à ça, il ne faut pas être candidat à la présidence de LR.
08:14Mais je suis candidat à la présidence de LR parce que je veux élargir.
08:19Je sens que j'ai fait naître une fierté dans le pays.
08:21Et qu'il y a à nouveau un intérêt pour nos propositions.
08:24On n'a jamais autant d'adhésions.
08:26Et moi je veux élargir, rassembler.
08:28Je veux aujourd'hui être un des seuls capables de séduire des électeurs qui jadis votaient pour nous,
08:32qui votent aujourd'hui au Rassemblement National et qui viennent vers nous.
08:36J'attire aussi des gens qui ont voté pour Emmanuel Macron.
08:39Moi je veux que demain la droite puisse à nouveau retrouver le chemin de la victoire.
08:43Une question rapide Monsieur le Ministre.
08:45Dans tout le pays aujourd'hui, des syndicats et associations de médecins, d'infirmiers et de pharmaciens
08:48appellent les professionnels à fermer leur cabinet ou à manifester
08:50parce qu'ils n'en peuvent plus de la violence dont ils sont victimes.
08:52Ils demandent quelque chose de très concret,
08:54l'élargissement du délit d'outrage à ces professions.
08:57Est-ce qu'il faut que s'en prendre un soignant aujourd'hui
08:59soit considéré comme s'en prendre un flic ou un pompier ?
09:01Est-ce que vous y êtes favorable ?
09:02Moi j'y suis favorable, très franchement.
09:04Tout ce qui permet de reprendre la main sur l'autorité, j'y suis favorable.
09:10Et les personnalités, bien sûr, qui sont dépositaires,
09:13comme on dit, de l'autorité publique, les gendarmes, les policiers, sapeurs-pompiers aussi,
09:18et les médecins ou les soignants,
09:20devraient aussi bénéficier de cette protection.
09:24Tout ce qui est bon pour l'autorité, je pense, est bon pour le pays.
09:27Dernière question, l'enquête avance sur la mort de Naël en juin 2023.
09:30Bruno Retailleau, une partie de vos troupes, à l'appel du syndicat Alliance,
09:33a manifesté il y a quelques jours contre les réquisitions du parquet,
09:36parquet qui a demandé que le policier qui a tiré mortellement sur le jeune homme
09:39soit jugé pour meurtre.
09:40Le préfet de police des Hauts-de-Seine, autrement dit votre représentant,
09:43Alexandre Brugère, s'est rendu au commissariat de Nanterre
09:46pour remettre un message de soutien aux policiers.
09:48Est-ce que c'est son rôle ? Est-ce que c'est votre rôle ?
09:52Ce qui est notre rôle, c'est de faire respecter la présomption d'innocence.
09:56Et désolé, il y a eu certes une décision du juge,
09:59mais ce n'est pas la dernière décision.
10:01Il y aura demain un jury populaire,
10:04qui devra, en tout état de cause et en toute connaissance de cause,
10:08décider si le policier était en état de légitime défense ou non.
10:12Donc le policier, ce n'est pas au préfet ou au ministre de l'Intérieur ?
10:14Non, mais ça sera à la justice.
10:16Pourquoi ne pas la laisser faire son travail en toute indépendance ?
10:20Ça peut s'apparenter à une pression politique, non ?
10:22Mais pas du tout.
10:23Si vous imaginez qu'aujourd'hui le déplacement d'un préfet de la République
10:29peut constituer une pression sur les magistrats,
10:32je ne crois pas.
10:33Ils sont indépendants, ils sont parfaitement libres de ce qu'ils pensent,
10:36ce qu'ils veulent penser,
10:37surtout de travailler à la manifestation de la vérité.
10:40Non, ce que je veux simplement dire,
10:42c'est que jamais les policiers, jamais les gendarmes
10:45n'ont travaillé dans des conditions aussi difficiles.
10:47Vous vous rendez compte que l'an dernier,
10:49on a eu 24 policiers, 24 gendarmes,
10:52qui ont été blessés chaque semaine.
10:54C'est insupportable, et vous avez raison,
10:56mais ça ne veut pas dire qu'il n'y en a pas parfois de temps en temps
10:58qui font peut-être des erreurs.
10:59Bien sûr, et je suis le premier à demander une intransigeance,
11:03parce que si on veut précisément que l'autorité soit respectée,
11:06cette autorité doit évidemment être exemplaire.
11:09Simplement, je le dis, et heureusement, vous savez,
11:11tous les sondages le démontrent,
11:12les Français aiment leurs policiers et leurs gendarmes.
11:14Ils respectent leurs gendarmes, leurs forces de l'ordre
11:17et leurs polices nationales.
11:19Merci beaucoup Bruno Retailleau.

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