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Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Agnès Bonfillon du 14 avril 2025.

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Transcription
00:00Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole.
00:04Éric Brunet et Agnès Bonfian sur RTL.
00:08Cette plainte qui est dirigée contre trois ministres,
00:12qui révèle une nouvelle fois les failles de notre système de santé,
00:16est-ce que ça vous fait réagir ?
00:18Je vais prendre Christian là.
00:20Tiens, bonjour mon cher Christian. Où êtes-vous Christian ?
00:23Bonjour, je suis dans l'ouest de la France.
00:25Et vous êtes un soignant ?
00:27Je suis infirmier.
00:28Infirmier. Tous ces burn-out, pour vous, révèlent des manquements chénopolitiques ?
00:36Tous ces burn-out qu'il y a dans l'hôpital ?
00:39Oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui et oui.
00:41Vous en avez été vous-même victime ?
00:43Non, mais ça me fait peur en tous les cas.
00:47Vous avez vu autour de vous des soignants qui partaient en vrille ?
00:51Qui partaient en vrille, qui partaient en longue maladie et qui partaient définitivement de l'hôpital.
00:56À cause d'une forme de harcèlement dans le management, de la pression au sein de l'hôpital ?
01:02Oui, tout à fait, c'est exactement ça.
01:04Vous allez nous raconter tout ça Christian.
01:06Merci de rester avec nous.
01:08Il est 13h01, Agnès Bonfillon, le rappel des titres.
01:10Et à l'instant, on apprend le parquet de Pontoise qui fait appel de la relaxe de l'enseignante dans l'affaire d'Evaël.
01:18Souvenez-vous, cette petite fille de 11 ans qui s'était suicidée, victime de harcèlement scolaire.
01:24Et pour laquelle donc l'enseignante, l'ex-enseignante d'Evaël avait été poursuivie.
01:29Ils ont 48h pour quitter le pays.
01:3212 agents de l'ambassade de France à Alger priés de quitter le territoire.
01:37Une injonction qui intervient alors que les relations entre les deux pays se tentent à nouveau depuis vendredi,
01:44depuis le placement en détention d'un agent consulaire algérien.
01:48Emmanuel Macron rend hommage au prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa qui est décédé hier dimanche à l'âge de 89 ans.
02:01Selon le président de la République, il était un génie des lettres qui avait ici, en France, une patrie.
02:08La météo, c'est avec vous Céline Dacosta.
02:10La France est coupée en deux et pour une fois, on inverse les rôles.
02:13Oui, c'est vrai, c'est le calme avec des éclaircies et des nuages.
02:17Il y aurait quand même pas mal de nuages sur la moitié nord, mais en tout cas du calme.
02:21Et la perturbation qui concerne tout le quart sud-est, qui continue à être bien active,
02:27avec des orages qui sont en train de se mettre en place entre le Languedoc-Roussillon, la région Paca, la Corse.
02:32On aura des averses soutenues sur le relief.
02:34Ces averses, on les retrouvera également demain dans une moindre mesure.
02:37On en parlera ce soir.
02:38Et puis, ça se couvre également sur l'arc atlantique, les premières averses pour la Bretagne.
02:42Elles vont arriver également, ces averses, sur l'Aquitaine en fin d'après-midi, avec de bonnes rafales de vent.
02:47Et là aussi, des orages.
02:49Pour les températures, toujours très doux, à part sur le Nord-Ouest, 12 à 17 degrés.
02:52Ça reste doux quand même pour la saison, mais c'est un petit peu plus bas que les autres,
02:55puisque pour les autres, la moyenne va de 19 à 23 degrés.
02:5819 à Marseille, 21 à Paris et Toulouse.
03:0122 à Nancy et à Bordeaux, jusqu'à 23 degrés pour la maximale à Biarritz.
03:04Merci beaucoup Céline.
03:05On met des médecins chefs de service et on pense que, parce qu'ils sont médecins ou professeurs,
03:20ils savent gérer un service.
03:21Gérer des gens, gérer 50 personnes d'un service, c'est un métier.
03:26Être chef de service, c'est aussi se former à gérer des gens, sinon on a des catastrophes.
03:30Il y a des choses qui vont pas.
03:31Message que nous laisse Stéphane, qui est médecin à l'hôpital de Caen.
03:37Christian est avec nous.
03:39Alors les faits, c'est simple.
03:40Suite à des burn-out, des suicides de soignants à l'hôpital,
03:45Elisabeth Borne, Catherine Vautrin sont notamment visées par une plainte pour harcèlement moral et homicide volontaire.
03:53Cette plainte dénonce en gros, c'est une plainte d'une vingtaine maintenant,
03:59elle dénonce des conditions de travail totalement illégales et mortifères au sein de l'hôpital,
04:05des rythmes insoutenables dans différents corps médicaux,
04:09spécialisés dans les spécialités, dans les régions de France, en Ile-de-France, dans toutes nos régions.
04:16Et on parle d'impunité organisée à l'encontre des auteurs des faits.
04:20C'est autour, c'est la question du management des hôpitaux, tout simplement.
04:24Du manque de moyens également.
04:24Du manque de moyens.
04:25Christian, vous vous retrouvez là-dedans, vous êtes dans un hôpital public, je ne vais pas vous demander...
04:31Oui, tout à fait, je suis dans un hôpital public, oui.
04:33D'accord.
04:34Cette pression hiérarchique, comment vous la décrivez ?
04:37Vous pouvez nous la décrire pour nous qui ne travaillons pas dans l'hôpital ?
04:40Elle est très sournourase.
04:42Et en fait, c'est basé sur la culpabilisation.
04:46C'est-à-dire, je m'explique.
04:47Par exemple, je suis en mon jour de congé.
04:51Je reçois un appel téléphonique en disant comme ça, il faudrait que tu viennes travailler
04:54puisque tu as un collègue qui est en arrêt de travail.
04:56Et je dis, mais moi, ce n'est pas possible.
04:57On me dit, mais tu te rends compte, tu laisses tes collègues dans la... entre guillemets.
05:01Et je lui dis, et alors, ce n'est pas mon problème ?
05:03Mais ça, on vous le renvoie lors de votre évaluation annuelle, vous voyez ?
05:06Ah oui.
05:07On vous dit, vous étiez en congé, vous avez refusé de revenir.
05:11Voilà.
05:12Ta disponibilité, elle n'est pas maximale.
05:15Moi, j'appelle ça du chantage.
05:19Et ça, c'est effectivement automatique, à chaque fois, à chaque évaluation, on vous le remet sur la table ?
05:25Mais bien sûr, puisqu'en plus, les évaluations, maintenant, elles sont faites, entre guillemets, au mérite.
05:30Parce que votre prime annuelle, elle est en fonction de cette évaluation.
05:35D'accord.
05:36Donc, c'est un aspect financier derrière, mais très psychologique.
05:39C'est-à-dire qu'il faut accepter les choses pour gagner notre argent que l'on gagne tous les jours, vous voyez ?
05:47C'est très psychologique, cette histoire.
05:49Est-ce que ça ne vous semble pas exagéré qu'aujourd'hui, on porte plainte contre des anciens ministres ?
05:56Trois ministres actuels.
05:57Trois ministres actuels, oui.
05:58Trois ministres actuels, oui.
05:58Catherine Vautrin, Elisabeth Borne, entre autres, et Yannick Noder, c'est une plainte qui, d'une certaine façon, les rend responsables des burn-out qu'il y a aujourd'hui dans l'hôpital, et même de certains suicides.
06:14Oui. Moi, je trouve que c'est exagéré, certes. On est bien d'accord.
06:18Mais ce problème, il a pris naissance il y a 20 ans, quand on a commencé, quand il fallait la cotation à l'acte.
06:27C'est là où il y a le problème.
06:28C'est-à-dire que moi, en tant qu'infirmier, tous les jours, j'ai une pression parce qu'il faut que je valide tout ce que je fais.
06:34C'est-à-dire que c'est très chronophage.
06:36Moi, j'allais plus vite avec mon crayon et mon classeur devant chaque patient qu'avec mon ordinateur.
06:43Vous voyez ?
06:43Et c'est très chronophage, ce qui fait que je culpabilise de ne plus être avec les patients.
06:47Ou alors, les patients, je les vois en coup de vent.
06:49C'est un peu comme le médecin généraliste qui passe son temps à faire de l'administratif et qui voit moins ses patients.
06:54Et souvent, les soignants que vous êtes le disent,
06:57que vous avez l'impression d'être, entre guillemets, maltraitant envers les patients
07:01parce que vous n'avez plus le temps de correctement vous occuper d'eux.
07:05En plus, ils se font engueuler par les patients.
07:06Mais Mme Monfillon, je pourrais même dire plus, c'est que nous, nous sommes devenus maltraitants parce qu'on nous maltraite.
07:10Oui, c'est ça.
07:11Oui, oui, bien sûr.
07:12Oui, oui.
07:13Et du coup, il y a des gens qui sont...
07:18Moi, j'ai des collègues qui sont partis, mais qui partent en pleurs quasiment tous les jours
07:21parce qu'elles font une heure supplémentaire et parce qu'elles n'arrivent pas à faire leur travail correctement,
07:26parce que l'ordinateur, il bug, parce qu'on n'arrive pas à faire ceci, parce qu'on n'arrive pas à faire cela.
07:30On ne surajoute une charge de travail administrative alors que nous, notre métier de base,
07:39nous sommes soignants, nous sommes devant les patients, nous sommes avec le patient.
07:44Moi, je passe plus de temps avec mon ordinateur qu'avec un patient.
07:48Ne bougez pas, restez avec nous, Christian, qui est dans l'ouest de la France.
07:51Vous m'avez dit que vous étiez où ? Dans quel département, Christian ?
07:54En Vendée.
07:54En Vendée.
07:55On va prendre Paul, mon cher Paul.
07:57Bonjour.
07:59Bonjour.
07:59Bonjour, Paul.
08:00Dans quel coin de France êtes-vous, Paul ?
08:02Dans le centre.
08:04Dans le centre.
08:05Paul, que faites-vous dans la vie ?
08:08Dans la vie, je travaille à l'hôpital depuis plus de 35 ans.
08:12Oui.
08:13Donc, je suis plutôt jeune.
08:15Quel métier faites-vous ? Vous êtes infirmier également ?
08:18Non, je suis chirurgien.
08:19Chirurgien, d'accord.
08:22Donc, en fait, j'ai vu cette dégradation au cours des années.
08:25Il y a la première chose, c'est les 35 heures qui ont comprimé, en fait, les emplois du temps des paramédicaux.
08:37Les médicaux n'étaient pas trop touchés, mais les paramédicaux se sont retrouvés dans des cadres très rigides.
08:44Et cette rigidité fait que la souplesse qu'on avait et la convivialité qu'on avait, et quand il fallait qu'un infirmier ou une infirmière remplace son collègue, il n'y avait pas de problème parce que tout le monde s'arrangeait et il y avait du temps.
08:58Là, on est dans la rigidité complète, c'est-à-dire que si vous avez votre petit et que vous voulez faire le baptême pour avoir votre week-end, vous n'êtes pas sûr de l'avoir parce qu'on vous impose de venir.
09:13Et donc, comme chacun est contraint comme ça, il n'est pas prompt à rendre service parce que lui, il a été contraint et que voilà, quand il est en congé, il est en congé.
09:26C'est ce que nous disait Christian à l'instant, vous l'avez entendu, l'auditeur précédent, effectivement, qu'on vous appelle comme ça du jour au lendemain ou même le jour même en disant il faut que tu viennes parce que tu as un collègue qui est malade.
09:36Ce n'est pas possible, vous n'avez pas de vie à côté.
09:39Exactement, donc ça c'est la première chose.
09:41La deuxième chose, c'est la gouvernance de l'hôpital.
09:43À partir du moment où la responsabilité des soins est donnée à l'administration, on se retrouve dans la catistocratie, c'est-à-dire que les gens incompétents veulent pouvoir avoir la mainmise sur des choses.
10:00Donc, ils veulent des dossiers, ils veulent des tableaux Excel, ils veulent qu'on remplisse des tas de choses pour essayer de comprendre ce que nous on a mis 15 ans ou 16 ans à comprendre.
10:10Donc, cette gestion-là du tableau Excel pour tout n'est pas adaptée à notre pathologie qui est humaine.
10:21Mais alors, Paul, là on parle de choses extrêmement graves puisque je le rappelle, si nous évoquons ce sujet aujourd'hui dans les auditeurs, c'est parce qu'il y a plus d'une vingtaine de plaintes en direction de trois ministres,
10:33où on parle de conditions de travail illégales et mortifères, de rythmes insoutenables et d'impunité organisée à l'encontre des auteurs des faits.
10:44Et on parle de nombreux burn-out, on parle de suicides sur son lieu de travail, on a retrouvé des soignants qui se sont pendus, bref, on met tout cela.
10:53Est-ce que la situation est aussi grave dans l'hôpital qu'elle l'était jadis ?
10:58Par exemple, à France Télécom, on s'en souvient avec des suicides en série qui avaient beaucoup ému la société française.
11:04Est-ce que la situation est grave à ce point, cher docteur ?
11:10Alors oui, je ne dirais pas du harcèlement, c'est de la maltraitance.
11:16Donc les gens ne sont pas considérés.
11:19Pour ma part, à un moment donné, j'étais seul dans le service et j'ai eu quatre mois d'astrantes non-stop.
11:29Donc là, on est totalement dans l'idéalité.
11:31Vous avez eu quatre mois, sept jours sur sept d'astrantes ?
11:36Oui.
11:37Ah oui, non mais là...
11:39Avec les conséquences possibles d'une telle fatigue.
11:43Exactement, donc je l'avais déjà fait étant plus jeune et ça s'était bien passé.
11:49Là, je suis sorti des quatre mois, j'étais en burn-out.
11:55J'ai continué à travailler mais j'étais épuisé.
11:59Oui, y compris le sujet que ça peut...
12:03Enfin, ça peut sur le diagnostic, sur le geste médical, ça peut interroger.
12:07Je ne parle pas de vous mais c'est quand même la surchauffe comme ça, ça peut avoir des conséquences, Paul.
12:14Ce n'est pas sur le diagnostic ni sur le geste.
12:16C'est sur la motivation.
12:19C'est-à-dire que quand tu es à trois heures du matin, il faut se battre pour un bébé et que ça ne se passe pas bien et qu'il faut une énergie folle,
12:27eh bien on n'est pas sûr de pouvoir développer cette énergie folle et de baisser les bras.
12:32Restez avec nous, Paul.
12:33C'est très grave, ça.
12:34Restez avec nous, Paul.
12:35Restez avec nous.
12:36Personne ne mineure la situation.
12:38C'est intéressant, telle qu'elle est décrite par ses plaignants.
12:41A tout de suite.
12:42Oui, ça remue un peu dans l'hôpital public car une plainte dénonce les conditions de travail totalement illégales et mortifères dans l'hôpital,
13:02des rythmes insoutenables dans l'hôpital.
13:04Voilà, et cette plainte vise trois ministres dont Elisabeth Borne, Catherine Vautrin.
13:11Elle fait suite à des suicides qu'il y a eu dans l'hôpital, sur le lieu de travail souvent, à de nombreux burn-out.
13:18Et vous nous appelez assez nombreux au 3210.
13:20Je salue Brigitte.
13:21Bonjour Brigitte.
13:23Allô ?
13:24Oui, bonjour Brigitte.
13:25Oui, bonjour M. Brunet.
13:27Bonjour Agnès.
13:29On vous écoute.
13:30Vous êtes soignante, vous ?
13:31Moi, je suis aide-soignante.
13:33J'ai commencé dans le milieu hospitalier en 1973, pas d'aujourd'hui.
13:40C'était parfait.
13:43C'était parfait ?
13:44Ah, c'était génial.
13:45On travaillait, il y avait une ambiance, main dans la main, pas d'ordinateur.
13:51Vous étiez heureuse d'aller au travail ?
13:54Oui.
13:54De toute façon, malgré tout, j'ai toujours été heureuse d'aller au travail, même à la fin de carrière où ça a été beaucoup plus compliqué.
14:01C'est quoi qui a été plus compliqué ?
14:04Alors moi, je vais vous dire, entre autres, c'est ce que j'ai eu, votre monsieur là, tout à l'heure au téléphone.
14:09Victor du Standard, oui.
14:11Voilà.
14:12Alors moi, ce qui m'a beaucoup choquée, c'est qu'en fin de carrière, juste l'année avant le Covid, j'ai été arrêtée suite à un problème de main, ou je ne sais pas ce que j'avais eu.
14:24Et après, donc, je demande, je reviens, et là, je dis, mais ça serait bien parce qu'il y avait eu des services de fermier, et on rouvrait des services, et entre autres, il y avait un service plus allégé, dans le sens où il y avait moins de coudoirs à faire.
14:42Il faut vous expliquer que j'avais une prothèse de hanche et un certain nombre de points.
14:47J'ai voulu jouer là-dessus, auprès d'une cadre que j'ai eu au téléphone, et je lui explique, vous savez, j'ai une prothèse de hanche, je boite légèrement, et en plus, mon médecin me dit que je suis obèse, je suis en obésité morbide, j'étais en obésité morbide.
15:03Et là, je m'entends dire, mais qu'est-ce que vous vous êtes laissé grossir comme ça ?
15:10Oui, mais ça, c'est presque plus du management toxique, comme on peut le retrouver dans plein d'autres professions.
15:17Oui, oui, oui, oui, mais enfin, vous pensez que cette personne-là était internière.
15:23Alors, vous vous dites, qu'elle maltraite le personnel, bon, à la limite, elle a eu de la chance, parce que j'avais quand même une tête, et que j'aurais pu sortir de là, faire une bêtise, si j'étais pas bien dans ma peau, comme je dis, mais voilà.
15:36Vous avez, Brigitte, j'entends ce que vous dites, qui montre vraiment un comportement de la part de ce management, sur lequel il faudrait revenir,
15:49mais aujourd'hui, on parle d'un management dans l'hôpital, qui exerce une pression tout à fait anormale sur les soignants.
15:59Oui, mais j'ai entendu les personnes avant moi, moi, je suis tout à fait d'accord, les 35 heures nous ont tués dans l'hôpital, l'ordinateur nous a tués, vous passez, moi, je suis aide-soignante.
16:12Écoutez, je n'ai même jamais eu de formation dans l'hôpital, on n'avait jamais eu le temps de nous former, il fallait se débrouiller nous-mêmes, enfin, c'était des trucs aberrants.
16:21Moi, c'est quand même des trucs...
16:51Il faut penser que c'était dans le privé, c'est des grosses cliniques des Yvelines où j'ai travaillé, elles étaient toujours en réunion, toujours sous pression, elles-mêmes.
17:02Elles arrivaient le soir, parce que moi, je travaillais de nuit, elles étaient remontées de la journée, ben, ce n'était pas la joie.
17:08Attendez, attendez, Brigitte, ça c'est intéressant comme notion, Paul, médecin qui était avec nous, un chirurgien, qui nous a expliqué que, voilà, l'organisation de l'hôpital était assez mortifère.
17:20C'est intéressant comme notion, c'est-à-dire, ceux-là-mêmes qui donnent les ordres, ceux-là-mêmes qui organisent ce dispositif au sein de l'hôpital qui fait mal, qui blesse, qui conduit parfois à des suicides et à des burn-outs,
17:35ceux-là-mêmes sont eux-mêmes sous pression, Paul.
17:38Oui. En fait, le système est mal pensé. Il fonctionnait avec des chefs de service. Alors, il y avait parfois des mauvais chefs de service, mais c'était une équipe.
17:54C'est-à-dire qu'il y avait un médecin qui donnait le là, ses collaborateurs le suivaient, et l'équipe infirmière travaillait en équipe avec eux.
18:02Là, on est en parallèle. C'est-à-dire que les équipes d'infirmières, les équipes d'aides-soignants sont en parallèle des équipes de médecins.
18:10Donc, moi, parfois, dans mon service, j'arrive, des fois, j'arrive en civil, et il y a une infirmière qui me dit « Qu'est-ce que vous faites ici ? »
18:18Elle ne sait pas qui je suis, alors que ça fait 35 ans que je suis dans mon service. Et voilà à quel point d'organisation on est arrivé.
18:28C'est-à-dire qu'une jeune infirmière qui arrive, elle ne sait même pas qui soigne les patients, et c'est en parallèle.
18:36Et ça manque d'humain, tout ça ? Le point commun de tout ça, c'est effectivement le manque d'humain, le manque d'humanité, presque ?
18:44Ah ben, c'est complet. C'est affolant quand on voit les jeunes médecins.
18:51Maintenant, quand je passe, les jeunes médecins, ils sont devant un ordinateur pendant, on va dire, les trois quarts du temps.
18:59Ils ne sont pas au pied du malade en train d'apprendre leur métier.
19:02Ils sont devant un ordinateur en train de remplir des tableaux Excel. Comment voulez-vous que ça fonctionne ?
19:07Pour les infirmières, c'est pareil. Elles sont en train de remplir des procédures, des procédures,
19:12parce qu'ils veulent remplacer la vigilance et l'intérêt du métier par des procédures.
19:17Oui, c'est vrai, Paul. Moi, je ne connais pas votre métier, je n'ai pas d'opinion à donner de l'extérieur.
19:23Sauf que quand j'entends effectivement qu'un médecin passe trois quarts de son temps devant un ordinateur
19:27et pas au lit d'un malade, là, je me dis que ça dysfonctionne quelque part.
19:32Il y a un truc qui ne marche pas au royaume de France.
19:35Paul, on va appeler Stéphane, qui est avec nous. Mon cher Stéphane, bonjour.
19:40Bonjour Stéphane.
19:40Oui, bonjour.
19:41Qui est Stéphane ?
19:43Je suis médecin au CHU de Caen et je suis enseignant surfeur.
19:46Sur hospitalo-universitaire.
19:48Que dire de ce malaise, aujourd'hui, de ces soignants qui se retournent vers les ministres
19:55et qui disent s'il y a des burn-out, s'il y a des suicides au sein de l'hôpital public,
20:01vous avez une responsabilité ?
20:03Alors, c'est la soupape, là. On va dire que la cuve est pleine.
20:08Moi, j'ai quatre petits points d'analyse qui ne font pas la vérité absolue,
20:12mais qui font 30 ans d'expérience, on va dire, dans le milieu hospitalier.
20:17Le premier, c'est qu'on a une médecine, comme mes collègues disaient, très technique.
20:20C'est-à-dire qu'on est maintenant dans la prescription d'examens qui coûte très cher.
20:24On passe, et nos jeunes passent un temps fou à faire des examens, à envoyer des examens,
20:30mais plus de temps à examiner le patient.
20:33Donc, on est une médecine qui coûte très cher.
20:35Donc, c'est très cher.
20:36Donc, évidemment, il y aura moins de recrutement RH, puisque ça coûte cher.
20:39La deuxième chose, c'est qu'on a aujourd'hui, on connaît une démographie médicale
20:44qui est extrêmement faible, d'autant plus dans le public.
20:47Donc, tous les médecins que l'on est, on a trois fois plus de jeunes.
20:50Les 20 se sont ouverts pour recruter plus de médecins,
20:52mais il faut qu'on en forme trois fois plus,
20:54alors qu'on a déjà peu de temps de soins ou d'exploration.
20:58Donc, ça aussi, c'est compliqué, mais c'est comme ça.
21:01Et le troisième point, il est qu'on nomme...
21:04Alors, ce n'est pas une critique, encore une fois.
21:06Chacun fait comme il veut, mais chacun fait comme il peut.
21:08Mais aujourd'hui, en fait, on nomme...
21:10Les médecins savent, apprennent à soigner, à guérir dans la mesure du possible
21:14et connaissent bien le parcours de soins.
21:17Mais on passe, certains hôpitaux universitaires,
21:19à être chef de service et gérer 50 personnes.
21:22Et gérer 50 personnes, c'est gérer une entreprise.
21:25Et ça, le médecin, voilà, il a plein de qualités,
21:28il fait ce qu'il peut, mais gérer un service, c'est un métier.
21:32Et en fait, on a, je pense, beaucoup d'erreurs de managing
21:35que, en plus, le chef de service ne voit pas forcément.
21:39Il y a beaucoup d'erreurs de managing que je peux voir à droite, à gauche.
21:43Il y a un biais cognitif.
21:44On pense savoir faire, mais on ne sait pas bien faire.
21:46Et ce n'est pas avec quelques jours d'apprentissage.
21:49Oui, mais alors, Stéphane, on dit toujours, on dit, bon,
21:52il y en a marre de donner la responsabilité de la gestion des services et de l'hôpital
21:56à des bureaucrates qui ont des tableaux XL, d'accord ?
21:59Il faut redonner la gestion aux médecins, d'accord ?
22:01Mais vous nous dites, non, mais les médecins, ils ne savent pas gérer un service et faire
22:04de la relation humaine et du management.
22:07Alors, c'est insoluble.
22:09Alors, pas tous, pas tous.
22:11On a quelques personnes pour qui c'est inné.
22:13Mais pour moi, la solution, on a l'administratif qui a une logique très financière, et ça se comprend.
22:19Et le médecin qui a une logique médicale.
22:21Et pour moi, en fait, il faut accompagner les deux.
22:23On a une commission médicale d'établissement, on a médecin et administratif, mais en haut lieu.
22:29Mais derrière, pour moi, il faut travailler beaucoup plus ensemble.
22:32Donc, il faut que les administratifs comprennent mieux le problème du médecin, et le médecin
22:36comprennent mieux le problème de l'administration.
22:38Stéphane, juste une question, parce que Jean-Alphonse vient d'entrer dans le studio, je vais le saluer
22:42dans un instant, mais est-ce que vous avez vécu à l'hôpital de Caen ou ailleurs, dans
22:45votre trajectoire de médecin hospitalier, des burn-out, des suicides, des appels de détresse
22:53extrême de personnel qui vivaient sous une pression insoutenable ?
22:58Alors, suicide, quand j'étais interne, oui.
23:00J'en ai vu un, j'étais dans le service où j'étais.
23:04Aujourd'hui, non, on est préservé, je trouve, quand même, à l'hôpital de Caen, et ce
23:07n'est pas une critique que je fais, je ne critique pas l'hôpital de Caen et mes collègues.
23:11Burn-out, oui, et surtout un désengagement.
23:14On a quand même des gens fantastiques qui donnent de leur temps pour soigner, on a une obligation
23:19de soins, et il y a la vie derrière, donc il y a un don vraiment de soi au maximum,
23:25et il y a un épuisement aujourd'hui, parce que ça dysfonctionne, et il y a un désengagement,
23:30et un écurement.
23:32Merci pour ce témoignage, Stéphane.
23:34Merci beaucoup.
23:35Restez avec nous.
23:35Il est 13h26, Jean-Alphonse est là, et Jean-Alphonse va nous donner le programme, aujourd'hui
23:40à 14h sur RTL, de l'heure du crime.
23:42Bonjour Jean-Alphonse.
23:42Bonjour à tous les deux, on va aller en Alsace aujourd'hui avec un curé assassiné
23:47dans son presbytère, le père Hul, c'est son nom, était le curé des pauvres, il avait
23:53le cœur sur la main, il laissait toujours sa porte ouverte, il a reçu ce soir-là 33 coups
23:59de couteau.
24:00Alors 33, vous avez noté tout de suite, c'est aussi l'âge du Christ quand il est mort.
24:05Alors est-ce qu'il faut y voir un signe ? Ils vont se demander les enquêteurs, et bien
24:08ils ont plutôt raison, et ils ne croient pas si bien dire, parce qu'ils vont trouver
24:12des indices, des marques, des scarifications qui font penser à un crime sataniste.
24:18Inspiré donc par le diable, la piste va conduire à un petit groupe, à une espèce de sombre
24:23confrérie.
24:24C'est aujourd'hui donc à 14h dans l'heure du crime, la mort du curé de Kingershame,
24:28le diable au presbytère.
24:31A 14h.
24:32Merci Jean-Alphonse, merci après ce petit tour d'horizon de la situation de l'hôpital
24:37public en France, on va parler du pain.
24:40Touche pas à ma paguette le 1er mai, à tout de suite.
24:44Envoyez-nous vos messages sur l'application RTL, ou appelez-nous au 3210.
24:4850 centimes la minute.
24:49Et voilà !
24:50A 14h, les auditeurs ont la parole.
24:53Eric Brunet et Agnès Bonfian sur RTL.
24:56Bon les amis, nous allons aller voir Victor d'Arcasque, quand il est sous son petit casque,
25:02devant son ordinateur, qu'il agite les bras comme ça, ça veut dire qu'il a des choses
25:05à nous dire au standard, mon cher Victor, vous avez la parole.
25:08Bonjour Eric, bonjour Agnès et bonjour à tous.
25:10Oui, un petit cadeau pour les auditeurs à l'occasion des fêtes de Pâques, RTL offre
25:14aux auditeurs qui interviennent à l'antenne cette semaine un assortiment de chocolat Jeff
25:18de Bruges, pour vous un assortiment de pralines de Pâques, aussi mignons que gourmands, sans
25:23oublier les adorables lapins en guimauve enrobés de chocolat.
25:26Ah ben ça, c'est formidable.
25:27On intervient à l'antenne, ça marche ?
25:29Non, non, mais Victor, vous ne croyez pas si bien dire, parce qu'on va parler tout
25:33à l'heure du fait que le chocolat a augmenté.
25:36Alors bien sûr, ces balotins Jeff de Bruges, on les offre, mais il y a beaucoup de Français
25:43peut-être qui se disent, la chasse aux oeufs de Pâques cette année, vu que le chocolat
25:47a pris 14%, va être rapide.
25:49Va être rapide, voilà.
25:50On en parlera dans un instant.
25:51Tout de suite, on va parler des boulangers.
25:53Pourquoi est-ce qu'on parle des boulangers aujourd'hui Agnès ?
25:55Parce qu'ils veulent pouvoir ouvrir le 1er mai.
25:58Alors jusqu'ici, on se dit, ce n'est déjà pas le cas.
26:00En fait, l'année dernière, de nombreux artisans ont été verbalisés pour avoir fait
26:04travailler leurs salariés, même s'ils leur versaient une prime.
26:08En fait, le patron a le droit d'ouvrir, mais sans personne à la caisse, sans personne
26:13au fournil.
26:14Forcément, ça pose problème.
26:15Le président de la Confédération de la Boulangerie est reçu tout à l'heure par
26:19la ministre du Travail pour très précisément savoir ce qu'il est possible de faire ou pas.
26:24Est-ce qu'il y a eu changement sans qu'ils le sachent ?
26:26En tout cas, ils veulent savoir si, ce 1er mai, ils vont pouvoir ouvrir.
26:30Qu'est-ce que c'est que ce pays dans lequel on interdit aux gens d'aller travailler ?
26:34Ah, mais certains disent, oui, mais le 1er mai, c'est sacré.
26:37Bon.
26:38Olivier a fait le 3210, mon cher Olivier.
26:40On vous salue.
26:41Olivier.
26:41Bonjour Agnès, bonjour Éric.
26:43Qui est Olivier ?
26:45Olivier Boulanger, dans le 37, à côté de Tours.
26:49Et voilà, une petite équipe de 18 à 20 salariés et apprentis.
26:54Et donc, oui, on ne comprend pas pourquoi, cette année, on nous dit, n'ouvrez pas le
26:591er mai.
27:00Vous allez vous faire verbaliser si vous ouvrez le 1er mai.
27:03Voilà.
27:04Qui vous a dit ça, Olivier ? C'est la Confédération ?
27:07Comment l'avez-vous appris ?
27:09En fait, moi, je suis secrétaire de la Fédération des Boulangers dans le 37.
27:14Et donc, du coup, on avait été alerté par la Confédération nationale en disant,
27:19cette année, attention, on essaye de voir ce qu'on peut faire avec le ministère du
27:25Travail.
27:26Mais attention, pour l'instant, on n'a pas l'autorisation d'ouvrir.
27:29Alors, on est un peu tombé des nus.
27:31On savait que l'année dernière, on avait des collègues de Vendée qui avaient été
27:34verbalisés parce que sur les réseaux sociaux,
27:37on a des groupes de boulangers.
27:40Et donc, nous, on s'était interrogés.
27:42On a dit, mais c'est quoi la loi ?
27:44Puisque pour nous, on était dans notre bon droit d'ouvrir.
27:49Ça fait des décennies que je suis installé.
27:51On ne s'est pas posé la question.
27:52On a toujours ouvert.
27:54Et on n'a pas eu de problème aussi avec nos salariés pour ouvrir.
27:57En plus, on a plus de volontaires qu'autre chose.
28:00Comme c'est payé double, imaginez bien que c'est toujours intéressant.
28:04Bien sûr.
28:04C'est un jour important le 1er mai en termes de chiffre d'affaires pour un boulanger en France ?
28:09Oui, c'est une belle journée, beaucoup plus que le 8 mai par exemple,
28:12parce que le 1er mai, on est vraiment les seuls ouverts.
28:14Tous les vendeurs de pain, ce que j'appelle les vendeurs de pain,
28:17c'est les petites supérettes qui sont ouvertes les dimanches et les autres jours fériés,
28:22les Carrefour Market ou autres.
28:23Là, ils sont fermés.
28:25Donc forcément, on a plus de clients.
28:28Et puis aussi, ça reste quand même là avec le pont du 1er mai.
28:33On a pas mal de fêtes de famille.
28:36Voilà.
28:37Donc du coup, on ne comprend pas.
28:39Après, on est des gens responsables.
28:43Si on nous dit qu'on n'a pas le droit, on n'a pas le droit.
28:45Bien sûr.
28:45C'est comme, on ne roule pas à 150 sur l'autoroute,
28:48alors on sait qu'on n'a pas le droit en se disant qu'on ne va pas se faire gauler.
28:51Sachant que vous, Olivier, vous pouvez ouvrir,
28:52puisque vous êtes le patron.
28:53Mais on vous dit, ah, mais vous ouvrez tout seul.
28:55Alors, mais c'est impossible d'ouvrir.
28:57C'est-à-dire que moi, j'ai fait le calcul,
28:59je ne peux pas être moins de 8 ou 9 à travailler.
29:02Parce que sinon, c'est impossible.
29:04On fait une belle journée.
29:06Le minimum pour moi, pour ouvrir ma boulangerie,
29:08il faut que j'ai 8 ou 9 personnes à travailler.
29:12C'est une grosse boulangerie quand même, à Château-Renaud.
29:15Oui, on a un petit peu de monde.
29:19Mais c'est vrai qu'on ne comprend pas.
29:21On était commerciers essentiels pendant le Covid.
29:23On était contents de nous trouver.
29:25Et maintenant, on nous dit, non, c'est fini.
29:27En plus, le truc qui fait un peu énerver,
29:32c'est qu'on nous rajoute une taxe d'emballage il n'y a pas longtemps.
29:35Donc, il faut la payer.
29:36Mais en même temps, on va nous dire, non, non, vous fermez.
29:38Vous n'avez pas le droit de gagner de l'argent pour payer cette taxe-là.
29:42Donc, c'est pas...
29:44Et moi, je me pose la question aussi, zone touristique,
29:47on a les châteaux de la Loire et tout ça.
29:50Une personne qui vient dans notre secteur et qui trouve tout fermé
29:53et qui ne peut même pas se restaurer,
29:55parce que si je comprends bien, même normalement,
29:57les restaurants n'ont pas le droit.
29:58Même chose.
29:59Donc, du coup, comment on fait quand on est à 2h de chez soi ou 3h de chez soi ?
30:04Comment on fait ?
30:05On ne peut pas manger pendant 24 heures ?
30:08Voilà.
30:09Peut-être que la situation va trouver une issue favorable cet après-midi,
30:14puisque vous avez le représentant de la Confédération qui rencontre la ministre du Travail.
30:18C'est notre président, mais c'est le deuxième rendez-vous,
30:20parce que le premier rendez-vous qu'il y avait eu le 13 mai dernier,
30:24le ministère n'avait pas pris position,
30:27avait refus de prise de position.
30:29Mais vous avez raison, Olivier,
30:31quand vous évoquez les châteaux de la Loire.
30:34Enfin, la France, c'est la première destination touristique du monde.
30:37Ce tourisme, on doit le chérir absolument,
30:38puisque c'est le pétrole français.
30:41On en a besoin.
30:41Ça fait travailler l'hôtellerie,
30:43des tas de commerce, la restauration.
30:45C'est ça.
30:4585, 90 millions de visiteurs étrangers, c'est important.
30:49Et c'est vrai que les Américains qui viennent voir les châteaux de la Loire en quart,
30:53là, ils arrivent, ils voient...
30:54On a Amboise juste à côté de chez nous.
30:56Moi, j'ai un collègue d'Amboise, il est fou.
30:58Il nous dit que c'est impossible que sur Amboise, on soit fermé.
31:01Ce n'est pas possible.
31:03Donc, voilà, on n'est pas...
31:06Et en fait, on voudrait une position claire,
31:09puisque j'avais même discuté avec un inspecteur de l'installation du travail
31:13qui, lui, me dit,
31:15on n'a pas une liste officielle des établissements concernés
31:17puisque c'est assez ambigu en disant
31:19il suffit que le commerce, il soit essentiel.
31:23Alors, oui, moi aussi, je livre des EHPAD et des IME.
31:29Donc, du coup, je pourrais dire, moi, je peux,
31:32mais je vais allumer mon four juste pour livrer les EHPAD, les IME.
31:36Et moi, tout seul, je n'ai pas le droit de faire travailler pour personne.
31:39Donc, ce n'est pas gérable.
31:41C'est une usine à gaz.
31:41Où commence l'essentialité ?
31:43Qui décrète que tel commerce est essentiel ou pas ?
31:46La liste est encore un peu floue.
31:48Merci, Olivier, qui nous appelle de Dindre-et-Loire.
31:52Et on salue Stéphanie.
31:54Oui, bonjour.
31:55Bonjour, Stéphanie.
31:55Bonjour tout le monde.
31:56Bonjour.
31:57Qui est Stéphanie ?
31:58Alors, Stéphanie, elle a 52 ans.
32:00Ça fait 30 ans qu'elle travaille dans une boulangerie.
32:02Elle est salariée.
32:03Et assez égoïstement, je vais dire, moi, je travaille le 1er mai, le 8 mai, le dimanche de Pâques.
32:11Et j'ai des primes.
32:12Oui.
32:13Ben oui.
32:13Et de quel droit on empêche les gens de travailler ?
32:17Pour vous, c'est vraiment, vous le ressentez comme ça, en disant je travaille un dimanche ?
32:21Voilà.
32:22Alors, mon patron, demain, décide de lui-même de fermer le 1er mai.
32:26Je n'y vois aucun inconvénient.
32:28C'est une décision patronale.
32:30C'est pour lui.
32:31C'est...
32:31Voilà.
32:32Mais de quel droit on fait des lois pour empêcher les gens de travailler ?
32:37Moi, je pense qu'on ferait mieux de faire des lois pour s'occuper des gens qui ne travaillent pas,
32:42qui ne veulent pas travailler.
32:44Non ?
32:44C'est d'accord avec ça.
32:46On marche sur la tête, c'est ce que vous êtes en train de dire.
32:49Oui, parce que moi, je ne demande rien.
32:51Moi, j'ai un planning, je travaille tel jour, tel jour, et puis, ben, j'y vais.
32:56Alors, je suis tout à fait d'accord avec la fête du travail.
33:01Mais pour qu'il y ait la fête du travail, ben, oui, comme disait le monsieur d'avant,
33:06il y a des fêtes de famille, il y a des réunions, il y a des manifestations sportives, il y a des...
33:10Et ce jour-là, ben, oui, on fait des bonnes recettes.
33:15Donc, euh...
33:17Oui.
33:17Ça vous sidère de voir que cette année, on dit aux boulangers, surtout n'ouvrez pas, parce que vous risquez, comme l'année dernière, de prendre une amende.
33:25Ah, mais c'est incompréhensible.
33:29Vous êtes dans quel endroit en France, Stéphanie ?
33:32Alors, moi, je suis dans le Puy-de-Dôme, à 30 kilomètres de Clermont-Ferrand.
33:36Alors, mon patron a deux boulangeries, une en campagne et une autre dans une petite bourgade un peu plus importante.
33:43Donc, euh...
33:44Déjà, le pauvre, il travaille tout seul, parce qu'il trouve personne pour travailler, parce que, ben, personne ne veut travailler.
33:50Et en plus, on va lui empêcher de...
33:53Alors, lui, il pourra ouvrir dans sa boulangerie de campagne, parce qu'il travaille avec sa femme.
33:58Donc, euh...
33:59Je pense que lui pourra ouvrir.
34:02Mais nous, les deux vendeuses dans la boulangerie de la bourgade, à 7 kilomètres plus loin, on va être punis.
34:07Moi, je trouve ça, c'est une punition.
34:10Oui, vous le prenez comme tel, en tout cas.
34:11Ah oui, moi, je le prends comme ça.
34:14Parce qu'en plus, 1er mai, grosse journée.
34:17Grosse journée ?
34:17Ouais.
34:19Et je me demande même si on n'avait pas...
34:20Enfin, c'est pas je me demande même, c'est je suis sûre.
34:22On a déjà des commandes inscrites dans l'agenda.
34:25Donc, on appelle les gens en leur disant, ben non, on travaille pas.
34:28Ouais.
34:29Merci, Stéphanie.
34:30Coup de colère de Stéphanie.
34:31Attention, Stéphanie, elle n'est pas ma patronne.
34:33Elle est salariée d'une boulangerie dans le Puy-de-Dôme.
34:36Merci pour cet appel 3210.
34:38Bertrand a fait le 3210 également.
34:40Bonjour, Bertrand.
34:41Bonjour.
34:42Bonjour, Bertrand.
34:43Qui est Bertrand ?
34:45Ça va ?
34:46Qui est Bertrand ?
34:47Oui.
34:48Un boulanger ?
34:49Oui, un ancien boulanger, je suis à la retraite.
34:51Ah ben, très bien.
34:52L'ancien boulanger à la retraite aura la parole dans une minute.
34:55A tout de suite.
34:55Jusqu'à 14h.
34:59Agnès Bonfillon et Éric Brunet vous donnent la parole sur RTL.
35:05Agnès Bonfillon et Éric Brunet.
35:06Les auditeurs ont la parole sur RTL.
35:10Si les boulangers n'ont pas le droit d'ouvrir le 1er mai, il est impératif que ça s'applique
35:15à tout le monde.
35:16Même la grande distribution sans exception.
35:19Interdit de vendre du pain dans les cafés et dans les supermarchés.
35:22Sinon, c'est de la concurrence déloyale.
35:24Si c'est ça, je demande à tous les boulangers qui descendent dans la rue de faire du nettoyage.
35:28Ça serait intolérable et ça serait une injustice totale.
35:31Bon, ça réagit beaucoup sur la...
35:34En fait, Agnès Bonfillon, le pain en France, c'est culturel.
35:39On dit gagner son pain.
35:41On dit casser une croûte.
35:43C'est le pain, c'est quelque chose...
35:46C'est notre chair.
35:47Indispensable.
35:48Indispensable, c'est la chair.
35:49Le plus seul.
35:49C'est la chair des Français.
35:51Bertrand, ancien boulanger, boulanger à la retraite.
35:53Bonjour Bertrand.
35:54Bonjour.
35:55Justement, ce que vous venez de dire, c'est la boulangerie qui a fait la révolution française
36:01parce qu'il n'y a plus de pain.
36:03Oui, vous avez raison.
36:05En 1793, c'est les boulangers qui ont fait la révolution.
36:08Louis XVI, qu'on leur donne du pain.
36:10Qu'on leur donne du pain.
36:12Non, mais c'est important.
36:13Effectivement, aujourd'hui, une boulangerie dans une commune,
36:16c'est fondamental.
36:18Vous voyez, on a des festivités, tout ça.
36:21Il y a des matchs de football, il y a tout ça.
36:23Il y a des brocantes.
36:25Mais comment on va faire ?
36:26Comment les boulangers du secteur ?
36:29Moi, j'ai mes petits apprentis que j'ai dans ma commune.
36:32C'est moi qui les ai formés.
36:34Et comment ils vont faire ?
36:35Vous êtes dans quelle commune ? Dans quel endroit ?
36:38Le Neuvent-en-Resse.
36:40J'ai pas entendu. Où est-ce que c'est ?
36:41Le Neuvent-en-Resse, à côté de Pornic, en Balayère, et tout ça, auprès de la côte.
36:45En Loire-Atlantique.
36:46En Loire-Atlantique, pas loin de Pornic.
36:48Là, tous les campings sont pleins.
36:51C'est les festivités, c'est tout.
36:53Je trouve ça, on marche dans la tête.
36:57Que vont manger les gens, du coup, le 1er mai, pour les fêtes de famille, etc. ?
37:01Ils vont manger quoi ? Du pain congelé ?
37:04Soit du pain congelé.
37:06On a les maisons de retraite, là.
37:07On a deux maisons de retraite.
37:09On a interdiction de leur mettre du pain congelé.
37:11On fait comment ?
37:12Il faut bien les fournir.
37:13Oui, il faut savoir, il faut savoir, effectivement.
37:16Soit vous devez livrer des maisons de retraite avec du pain frais.
37:19Dans ces cas-là, on vous autorise à ouvrir.
37:22Soit, il faut changer quelque chose.
37:26À ce moment-là, on fait le Shabbat en France.
37:28Je rigole, mais...
37:31Non, mais c'est pour dire.
37:34Non, moi, je trouve ça lamentable et qu'on empêche les gens de travailler,
37:39parce que j'étais salarié et j'étais artisan,
37:41qu'on nous empêche de travailler, je trouve ça inadmissible en France.
37:46Restez, Bertrand, avec nous.
37:47Jean-Luc est là également, au 3210, mon cher Jean-Luc.
37:50Je vous salue, Jean-Luc.
37:52Bonjour, Hervé.
37:53Et moi aussi, bonjour, Jean-Luc.
37:55Je vais vous appeler Jean-Raymond, si vous m'appelez Hervé.
37:57Je m'appelle Eric, enfin...
37:59Eric !
38:00Bonjour, Jean-Luc, vous êtes boulanger, vous ?
38:03Non, moi, je suis fleuriste.
38:04Ah, vous êtes fleuriste ?
38:05Oui.
38:06Et alors, vous, vous travaillez le 1er mai ?
38:08Pour Muguet ?
38:08Bien sûr, je travaille le 1er mai.
38:09Bien sûr.
38:10Mais vous savez quoi ?
38:11Il faut juste une petite parenthèse.
38:14Si les boulangeries vont fermer, qu'est-ce que vont faire le Parti communiste ?
38:19Qu'est-ce que vont faire la Croix-Rouge ?
38:21Ces pauvres gens qui ne veulent pas travailler le 1er mai,
38:25mais par contre, ils sont dans la rue à partir de minuit,
38:27et qu'ils vendent du Muguet.
38:29Alors, si on interdit aux boulangers de travailler,
38:33il faut leur interdire qu'ils vendent du Muguet dans la rue.
38:37Eh oui ! Eh oui !
38:38Alors, attendez Jean-Luc, je voudrais vous faire écouter une dame
38:41qui nous a laissé un message sur le répondeur tout à l'heure.
38:44Je voudrais vous faire écouter, parce que l'opinion de cette dame,
38:47c'est une opinion qui est assez répandue quand même en France.
38:50Écoutez cette auditrice qui a fait le 32-10.
38:53J'estime que le 1er mai, c'est symbolique.
38:55On ne doit pas travailler.
38:56Pas trop ou pas, pas trop.
38:57Les gens, ils ont qu'à prévoir, mettre au congélateur le pain.
39:01Mais si on commence à travailler le 1er mai, on n'arrête pas.
39:04C'est symbolique.
39:05On doit respecter le 1er mai.
39:07C'est la fête du travail.
39:08Mais on ne travaille pas.
39:10Alors, Jean-Luc...
39:11Non mais, sincèrement, Éric, c'est quoi ce pays où on nous empêche de travailler ?
39:18C'est quoi ce pays ?
39:21Oui, quand c'est volontaire, quand c'est sur la base du volontariat,
39:24on devrait avoir le temps de travailler.
39:26La plupart des gens qui travaillent le 1er mai, ils ont une prime.
39:29Ils sont payés double.
39:31Ils sont payés double.
39:33Oui, c'est ce que nous disait cette dame du Puy-de-Dôme, tout à l'heure Stéphanie.
39:37Ils nous disaient, j'en suis malade.
39:38Bien sûr, bien sûr.
39:39Et en plus, ça fait du bien au pouvoir d'achat.
39:41Mais non, en fait, vous disiez tout à l'heure, c'est essentiel que les boulangers soient ouverts.
39:46Non, d'abord, ce qui est essentiel, c'est que les gens travaillent et qu'on les remette au boulot.
39:50Ça suffit maintenant.
39:52Ça suffit.
39:52On dépense de l'argent et tout ça, ce sont des gens qui sont le cul assis sur une chaise.
39:57Tous ces technocrates-là qui n'en ont rien à faire et ils balancent des trucs comme ça.
40:02Mais je ne comprends pas.
40:04Sincèrement, je ne comprends pas.
40:05Jean-Luc, pourquoi vous, vous avez le droit d'être ouvert le 1er mai, vous qu'êtes fleuriste ?
40:11Parce que c'est le produit des fleuristes.
40:14C'est comme si on nous disait de fermer la fête des mers.
40:17Ça va peut-être arriver, vous savez.
40:19Ou de fermer Noël aussi.
40:21Mais vous avez le droit de travailler dans votre boutique de fleurs et vos salariés aussi ?
40:26Oui.
40:26Mais bon, moi, ce jour-là, ça tombe un jeudi et moi, je fais des marchés.
40:31Donc, je n'ouvrirai pas.
40:32Donc, les employés resteront à la maison.
40:35D'accord.
40:36Voilà, c'est tout.
40:36Et comme ça, je n'aurai pas à les payer double.
40:38De toute façon, il ne veut plus personne de travailler.
40:41Il y avait la personne qui était avant vous, là.
40:43Plus personne ne veut travailler.
40:45C'est impressionnant.
40:47On va où ?
40:49Si, on a eu tout à l'heure Stéphanie, qui est salariée d'une boulangerie dans le Puy-de-Dôme,
40:54qui dit, j'en ai marre.
40:55Pourquoi est-ce qu'on m'empêche de travailler le 1er mai ?
40:58J'aurais touché une prime, ça aurait été formidable.
41:02Il y a des gens qui veulent travailler, Jean-Luc.
41:04Ah, mais bien sûr.
41:05Mais il n'y en a plus beaucoup, je vous le dis, moi.
41:06Il n'y en a plus beaucoup.
41:07Mettez une annonce.
41:08Mettez toutes les annonces qu'il y a dans les journaux ou à Pôle emploi
41:12et plus personne ne veut travailler.
41:14C'est fini.
41:15C'est fini le boulot.
41:16On va peut-être vous interdire aussi d'ouvrir l'antenne jamais avant 10h, maintenant.
41:23Ben oui, non mais.
41:25Et puis le jour du 1er mai, vous n'avez pas le droit d'ouvrir l'antenne.
41:27Merci Jean-Luc, son coup de gueule, il est fleuriste et il est énervé qu'on empêche les boulangers de faire travailler leurs salariés le 1er mai, mesdames, messieurs.
41:43Il est 13h49, dans un instant il faut qu'on parle du chocolat.
41:47Pourquoi ?
41:47Parce que quand c'est fait le pack qui se profile, figurez-vous que le chocolat augmente.
41:52Il augmente beaucoup d'ailleurs, à tel point que certains se grattent la tête et se disent
41:56« Est-ce que je vais faire une chasse aux oeufs ce matin avec les enfants ? »
41:59Ce matin, pardon, cette...
42:00Dimanche ?
42:01Dimanche, avec les enfants, avec les petits-enfants.
42:04A tout de suite.
42:06Contactez-nous gratuitement via l'appli RTL ou au 30 de 10.
42:1050 centimes la minute.
42:12Midi, 14h.
42:14Les auditeurs ont la parole avec Agnès Bonfillon et Éric Brunet.
42:17Gros sujet, Agnès Bonfillon, parce qu'à l'approche de Pâques, une étude de que choisir nous apprend que le prix du chocolat a augmenté.
42:26Vous savez de combien ça a augmenté ?
42:27Dites-moi.
42:2814% ?
42:29C'est pas rien.
42:2914% ?
42:30Une poule, on a lapin.
42:32Daniel a fait le 30 de 10.
42:33Mon cher Daniel, bonjour.
42:35Bonjour Agnès.
42:36Bonjour Daniel.
42:37Bon, alors c'est de plus en plus cher.
42:39Vous n'allez pas vous priver de chocolat pour les fêtes de Pâques quand même ?
42:44Si, c'est ce que je disais aux personnes du standard, c'est que tous les ans, on en donne un petit peu dans une clinique pour les enfants malades.
42:52Oui.
42:53Et on distribue, mais ce qui fait du mal, c'est que cette année, on va l'acheter beaucoup moins parce que financièrement, on n'y arrive plus.
42:59Vous avez regardé un petit peu les prix déjà, Daniel ?
43:02Oui, là, comme on est à la retraite, on a beaucoup moins de sous, quoi.
43:06Alors, ce qu'on faisait, c'est que, au lieu d'aller au restaurant, on mettait l'argent du restaurant, on mettait ça dans une boîte.
43:13Et que le moment de Pâques ou Noël, eh ben, on prenait l'argent et puis on achetait pour les enfants.
43:19Des jetés du chocolat pour les enfants.
43:21Oui, qui sont malades, malheureusement.
43:23Et puis, bon, nous, c'est ce que je dis, les adultes, on peut s'en passer, hein.
43:26C'est sûr qu'on peut s'en passer, mais quand on voit les prix, c'est catastrophique, quoi.
43:29Attendez, Daniel, parce que Victor me dit qu'on est avec Thierry.
43:35Thierry, bonjour.
43:36Bonjour, Thierry.
43:37Bonjour.
43:38Bonjour, Thierry.
43:40Victor me dit que vous avez appelé au 3210 et que vous êtes le président de la Confédération des Chocolatiers et Confiseurs de France.
43:48C'est super que vous nous ayez appelé.
43:50Merci beaucoup, Thierry.
43:51Vous vous appelez Thierry de Lallais, c'est ça, hein ?
43:53Oui, tout à fait.
43:55Bon, c'est triste, l'histoire que nous raconte Daniel, là.
43:58Oui, tout à fait.
44:00C'est vrai que le chocolat a subi une forte augmentation.
44:03En fait, le cacao a subi une forte augmentation les 18 derniers mois, puisque la fève a pris plus de 200%.
44:09Alors, le problème, c'est qu'elle a été payée souvent très peu cher chez les cacao-culteurs,
44:17et donc surtout au niveau industriel, qu'il y a eu des problèmes climatiques qui ont fait que les récoltants étaient mauvaises.
44:22Donc voilà, il y a eu une flambée du prix du cacao.
44:24C'est quel pays, ça, le cacao, en majorité ?
44:29Alors, en fait, vous avez deux pays qui produisent à eux seuls 70% de la production mondiale, c'est la Côte d'Ivoire et le Ghana.
44:35Côte d'Ivoire et Ghana, en Afrique, les deux, 70% du cacao mondial.
44:40Oui, mondial.
44:40Donc forcément, les récoltes ont été mauvaises il y a plus d'un an, donc ça fait que les stocks ont diminué,
44:47et forcément, la consommation de chocolat mondial n'a pas, elle, diminué, donc le système de l'offre et de la demande.
44:56Peu d'offres, beaucoup de demandes, et le prix a flambé ces derniers mois.
45:00Alors, après, il n'est pas plus cher qu'à Noël.
45:05Cette augmentation, elle a été répercutée au moment du mois de septembre-octobre,
45:11à la fois au niveau industriel et à la fois artisanal.
45:15Et ça veut dire qu'à Noël, est-ce que vous avez eu une baisse des ventes ou pas ?
45:20Alors, on ne peut pas dire qu'on a eu une baisse des ventes, on a eu une diminution du panier,
45:24c'est-à-dire que les gens ont acheté un peu moins.
45:27Mais par contre, on voit bien qu'il y a un attachement d'artisanat au niveau du chocolat,
45:33et que les clients ont été fidèles à leur artisan chocolatier confideur.
45:38Vous pouvez nous donner un exemple, Thierry ?
45:41Ça représente quoi lorsqu'on achète un sujet de taille moyenne, qui fait vraiment pack ?
45:48L'augmentation, combien c'était avant ? Combien c'est aujourd'hui, à peu près ?
45:53Alors, on considère que les prix ont augmenté sur une année à peu près de 10% au kilo.
46:00Donc, ça veut dire qu'en gros, si on prend 100 euros, le kilo, ça fait 110 euros aujourd'hui le kilo.
46:10Mais si on le rapporte au grammage, à 100 grammes, ça fait 1 euro d'augmentation.
46:14Où il faut faire attention, en effet, dans la grande distribution, c'est le prix au kilo,
46:21parce que souvent, vous avez plus d'emballages que de produits chocolatés.
46:25Et vous vous apercevez qu'en fait, vous achetez un produit de pack,
46:29emballé dans un pack qui est spécial pack en forme de ce que vous voulez,
46:34cloche, lapin, etc.
46:35Et vous apercevez que le prix au kilo de ce chocolat est devenu très, très cher,
46:40mais qu'en fait, vous avez très peu de chocolat à l'intérieur.
46:42Ah oui, on détourne le truc.
46:44On détourne le truc.
46:45Nous, l'artisan chocolatier confiseur, lui, son emballage, ça reste toujours le même.
46:50D'un pack sur l'autre, il va remettre l'oeuf dans la même...
46:53Enfin, il va utiliser les mêmes boîtes.
46:54On ne peut pas nous changer d'emballage, forcément, tous les ans, pour packs.
46:59Donc, il y a un équilibrage.
47:00Thierry, la bonne nouvelle, ce serait que les productions de cacao dans le monde soient reparties,
47:06que les récoltes soient bonnes, ce qui permettrait, dans les prochains mois,
47:09au chocolat, de baisser le prix du chocolat.
47:12Absolument.
47:13C'est reparti, là ?
47:14Alors, non, parce que la récolte, elle va...
47:17Alors, là, ce qui va se passer, là, d'ici quelques semaines,
47:20il va y avoir ce qu'ils appellent des projections,
47:22c'est-à-dire qu'ils vont regarder la quantité de fleurs qu'il y a sur les cacaoyers,
47:28sur un hectare,
47:30et ce qui va permettre d'estimer à peu près le volume qu'il devrait y avoir de cacao.
47:35D'accord.
47:36Mais on sait, hélas, déjà, qu'une partie en Côte d'Ivoire et Ghana
47:42sera un peu moins importante que les autres années, encore.
47:48Donc, ça veut dire qu'il y aura encore un peu de tension.
47:49Par contre, on voit des nouveaux pays émergents,
47:52ou des pays qui, avant de produire du cacao,
47:55qui, le fait qu'ils soient plus chers,
47:57se sont mis à reproduire du cacao.
47:58Lesquels, par exemple ?
47:59Lesquels pays ?
48:01Par exemple, le Togo, vous avez le Cameroun,
48:04mais vous avez l'Amérique du Sud,
48:05où on a de plus en plus de volume,
48:08que ce soit le Brésil, la Colombie,
48:10donc, en fait, qui étaient à l'origine des pays producteurs,
48:14mais ils avaient un peu délaissé ces productions
48:16au profit d'autres cultures.
48:18Et là, ils reviennent dessus depuis quelques années.
48:20Donc, en fait, on va avoir...
48:22Alors, ce n'est pas des nouveaux cacaos,
48:24mais c'est un marché qui va reprendre un peu plus
48:27de part de marché au niveau mondial.
48:30On ne savait pas, nous.
48:31Moi, j'ai appris un truc aujourd'hui.
48:32Quand on mange un petit carré de chocolat,
48:35il y a de grandes chances que ça vienne de la Côte d'Ivoire
48:37ou du Ghana.
48:39Il y a des chances.
48:40Alors, après, quand vous allez chez un artisan,
48:41vous pouvez regarder,
48:43il a différentes origines.
48:46Et là, vous pouvez, entre guillemets,
48:48voyager à travers le cacao,
48:49puisqu'il va pouvoir avoir du Pérou,
48:51du Madagascar.
48:53Il y a énormément de pays producteurs.
48:56Mais dès que vous avez un chocolat
48:58qui est ce qu'on appelle d'assemblage,
49:00majoritairement, c'est souvent Côte d'Ivoire et Cameroun.
49:03Merci Thierry Lallais.
49:05Ce monsieur qui est le président de la Confédération
49:07des chocolatiers et confiseurs de France
49:08ça fait le Pérou.

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