• avant-hier
Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 27 janvier 2025.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole.
00:05Eric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
00:08Marie est avec nous, bonjour Marie.
00:11Bonjour Eric, bonjour Céline.
00:13Que faites-vous dans la vie ?
00:15Alors, j'étais enseignante.
00:18Dans quel domaine ?
00:19Dans l'histoire-journalistie.
00:21Vous allez rester avec nous, je suis sûr que vous avez une opinion sur la question.
00:26Est-ce qu'on en fait assez sur la Shoah, sur le génocide des juifs ou pas ?
00:31Vous nous direz quelle est votre opinion d'enseignante.
00:33Tout de suite à 13h01 avec Céline Landreau.
00:36C'est le rappel des titres dans les auditeurs ont la parole sur RTL.
00:39Et on en parlait à l'instant.
00:40Le monde commémore aujourd'hui la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau,
00:4380 ans après l'arrivée de l'armée rouge.
00:46Emmanuel Macron promet ce matin, je cite,
00:48que nous ne céderons rien face à l'antisémitisme sous toutes ses formes.
00:52Le chef de l'État qui participera cet après-midi en Pologne
00:55à la cérémonie organisée pour ses commémorations.
00:58Aux spectaculaires du nombre de chômeurs,
01:01le nombre de demandeurs d'emplois inscrits à France Travail en catégorie A,
01:05c'est-à-dire sans aucun emploi,
01:07a augmenté de 3,9% au quatrième trimestre 2024.
01:12C'est du jamais vu depuis la crise du Covid dans le pays.
01:15Et puis l'eau, l'eau qui continue de monter en Ille-et-Vilaine.
01:18Département en vigilance rouge au cru après le passage d'Herminia.
01:21La dépression a provoqué d'importantes précipitations
01:24faisant sortir de leur lit la vilaine médiane et la sèche.
01:27Le pic de la crue n'est pas encore atteint.
01:29Il est attendu demain matin.
01:31Et le temps, justement, avec vous, Louis Baudin,
01:34pour cet après-midi est toujours de l'instabilité.
01:36De l'instabilité, mais un petit répit quand même dans les régions du Nord-Ouest,
01:39notamment sur l'Ille-et-Vilaine.
01:40Quand je dis répit, ça veut dire pas d'averse.
01:42Il y en aura un petit peu, mais ça sera beaucoup plus espacé,
01:44quelques éclaircies, donc moins d'intensité que durant les toutes dernières heures.
01:48Des éclaircies également sur l'Île-de-France, au Nord de la Loire plus généralement.
01:51Donc on aura un peu plus de soleil, un peu moins d'averse.
01:54C'est dans la nuance.
01:55Dans les autres régions, en revanche, ça restera très nuageux avec des averses fréquentes.
01:58Sous forme de pluie, de neige en montagne sur les Alpes à partir de 2000 mètres
02:02où il y aura un très fort risque d'avalanche.
02:04Attention en montagne.
02:05Et puis tout près de la Méditerranée,
02:06quelques éclaircies vont revenir autour du Golfe du Lion.
02:09Tout ça poussé par un vent fort qui atteindra les 70 à 80 km heure,
02:13quelle que soit la région.
02:14On atteindra encore les 100 km heure sur les côtes bretonnes.
02:17Tout cela avec des températures relativement douces pour la période.
02:2010 à 12 degrés dans la moitié Nord.
02:2212 à 17 dans le Sud.
02:24Et 18 degrés même à Bastia.
02:26Merci beaucoup Louis Baudin.
02:28Les auditeurs ont la parole.
02:29Éric Brunet, Céline Landreau sur RTL.
02:32Il faut le raconter à nos enfants, à nos petits-enfants.
02:35C'est horrible.
02:36Est-ce qu'on peut imaginer une seconde aujourd'hui qu'on mettrait notre père,
02:40notre mère, notre frère, notre soeur, notre enfant dans un four ?
02:45J'emploie volontairement des termes terribles,
02:48mais c'est parce que c'est la réalité.
02:51C'est la vraie vie.
02:52C'est ce qui s'est passé.
02:53C'est l'horreur qui s'est manifestée.
02:57Marie, bonjour.
02:59Vous êtes une ancienne prof d'histoire géo.
03:01Vous avez fait le 30-20.
03:03Marie, est-ce qu'on en fait assez aujourd'hui
03:07pour transmettre la connaissance de cette tragédie de l'humanité
03:14aux jeunes générations ?
03:15Je trouve qu'aujourd'hui, on a quand même tous les moyens
03:18pour ne pas connaître cette horrible histoire.
03:22On l'enseigne.
03:23Enfin, je l'enseignais en troisième.
03:25Vous venez de dire, avez-vous fait un lapsus ?
03:26Vous dites, on a tous les moyens pour ne pas connaître l'histoire.
03:29Pour l'ignorer.
03:30Pour l'ignorer, d'accord.
03:33Oui, qu'est-ce que je voulais dire ?
03:36En fait, on a tous les moyens pour la connaître.
03:38Voilà, je reformule.
03:40Parce qu'en fait, si vous regardez, en troisième,
03:44on en parle beaucoup au lycée.
03:48On a des films, des films d'histoire, des documentaires.
03:55Les parents en parlent aujourd'hui relativement rapidement, simplement.
04:00Et malgré ça, il y a des gens qui ne connaissent pas.
04:03Moi, je suis sensible.
04:04Vous dites les jeunes, j'ai quitté le métier il n'y a pas longtemps
04:07et je l'enseignais.
04:08Et ça me ferait mal de savoir qu'un de mes élèves ne s'en souvienne pas.
04:14On leur parle de l'étoile jaune, des lois anti-juives,
04:18des déportations dans les camps, dans des conditions horribles,
04:21des conditions de vie là-bas.
04:24J'ai été avec mon mari, franchement, on était sans voix.
04:28Vous êtes allé à Auschwitz vous-même ?
04:30Oui, il y a une quinzaine d'années avec mon mari.
04:33Et pour y rentrer, déjà, il faut avoir envie de passer le pas.
04:37Ensuite, on chemine gentiment, on essaie d'imaginer
04:42comment les gens vivaient, comment ils ont pu survivre à cette horreur.
04:47Et donc, quand je suis rentrée après, j'en ai parlé aussi à mes élèves,
04:51ils étaient très attentifs, ça les intéresse.
04:54Marie, je vais mettre les pieds dans le plat, Marie.
04:57Je reçois, il y a une minute, un message d'un confrère journaliste
05:02qui est un camarade, copain, qui a grandi en Seine-Saint-Denis.
05:06Voilà ce qu'il m'écrit en écoutant RTL à l'instant.
05:09Je découvre presque le message avec vous.
05:12En troisième au collège Jean Jaurès de Saint-Ouen, me dit-il,
05:16il y a plus de 35 ans, la professeure d'histoire géo avait diffusé
05:20« Nuit et brouillard ». Pas sûr que ce soit encore possible aujourd'hui
05:24en Seine-Saint-Denis.
05:26Moi, je n'enseignais pas en Seine-Saint-Denis.
05:29Non, mais qu'en pensez-vous ?
05:31Je comprends.
05:33En tout cas, c'est au programme partout, dans tout le pays.
05:36Ça, c'est une certitude.
05:37Oui, et puis on y passe relativement du temps quand même,
05:40parce qu'on sait que ça les intéresse, ça les accroche bien.
05:43Ils ont du mal à imaginer parce qu'ils sont jeunes,
05:46mais après, ils peuvent toujours faire leur chemin tout seuls,
05:49en famille, avec des amis, peu importe.
05:52C'est pour ça que je vous ai envoyé un message,
05:54parce que j'ai halluciné.
05:56Moi, je reviens à la charge.
05:58Je me demande si ces 14% de jeunes qui n'ont jamais entendu parler
06:01du mot Shoah, ce n'est pas des jeunes qui se trouvent
06:04face à des profs qui ont démissionné pour plein de raisons.
06:07On ne peut pas démissionner.
06:09C'est au programme. On ne peut pas.
06:11L'Histoire-Géo reste au programme du brevet,
06:14qui est une épreuve terminale, donc on ne peut pas y échapper.
06:17Au lycée, c'est pareil. On ne peut pas y échapper.
06:20Très bien. Très bien, Marie.
06:22Très, très bien. Merci de votre appel.
06:24Je peux faire un petit message météo ?
06:26Oui.
06:27J'habite Brut, dont vous avez parlé tout à l'heure.
06:30Mon mari a fait de la pluriométrie depuis des années.
06:34230 millimètres en janvier.
06:36On n'a jamais eu ça.
06:38Brut, pas très loin de Rennes, bien sûr.
06:40C'est la clinique de Sissé, dont vous avez parlé tout à l'heure.
06:44Merci pour ce petit point sur la situation météorologique dramatique
06:49que traverse aujourd'hui le département d'Île-et-Vilaine, en Bretagne.
06:52Merci, Marie, pour ce témoignage ancienne prof.
06:55Régine est avec nous. Bonjour, Régine.
06:57Bonjour. Bonjour, Eric. Bonjour, Céline. Bonjour à toute l'équipe.
07:02Vous nous appelez au 3210. Avez-vous déjà vu visiter Auschwitz ?
07:07Écoutez, moi, ça remonte à loin.
07:09Je suis allée en 1968 avec mon père, qui est donc polonais.
07:13Je suis polonaise. Je suis née en France, mais je suis polonaise.
07:17Mon père avait 62 ans et moi, j'en avais 24.
07:20J'avais mon petit garçon de 3 ans et demi.
07:23On est arrivés à Auschwitz pour voir.
07:26On est arrivés dans un grand champ de l'herbe,
07:30beaucoup d'herbe, d'une herbe haute.
07:32On est arrivés devant le bâtiment. Un gardien nous a regardés.
07:36Il n'y avait personne. On a donc voulu voir.
07:39On nous a laissés aller voir.
07:41Mon père était un peu réticent,
07:45mais mon petit garçon de 3 ans et demi a été interdit d'aller voir.
07:49Donc, on est rentrés avec mon mari et on a vu.
07:52Ce qu'on a vu, c'est un peu émouvant quand même.
07:56C'est même très émouvant.
07:57Une allée et de chaque côté, des tas.
08:01Des tas de quoi ?
08:03Des tas de valises, palumelles,
08:06mais des lunettes, des tas de lunettes, des tas de chaussures,
08:10mais pas derrière des vitrines, à même le sol.
08:14Mais des tas, quand je vous dis des tas, c'est d'une sacrée hauteur.
08:17Je ne sais pas, 3, 4 mètres peut-être.
08:20Car vous y êtes allée, Régine, pardon de vous interrompre,
08:23en 68, c'est-à-dire 23 ans après la libération,
08:2924 ans,
08:31et vous avez vu un lieu qui n'était pas encore muséifié, j'ai envie de dire,
08:36qui n'était pas encore pris en charge.
08:38Ah non, pas du tout.
08:40Imaginez que cet endroit, les gens sont partis.
08:44Ils ont laissé tout comme c'était.
08:46Il y avait leur couchage, on a vu leur couchage,
08:48enfin si on peut appeler ça des couchages,
08:50des lits en bois, si on peut dire,
08:53mais avec de la paille, du linge sale, des tas de cochonneries.
08:57Et dans cet endroit où ils dormaient,
08:59il y avait une odeur qui encore me revient légèrement aujourd'hui,
09:03mais une odeur indéfinissable.
09:05Une odeur de quoi ?
09:07De sale, peut-être de mort ?
09:09Je ne sais pas, on ne sait pas.
09:11C'était vraiment...
09:13Écoutez, j'en ai encore la chair de poule.
09:15Il y avait dans tous les tas que je vous ai décrits,
09:17les valises, les lunettes,
09:19et une chose qui m'a vraiment marquée,
09:21qui me reste dans la tête,
09:23des prothèses, des prothèses de jambes,
09:25des prothèses de bras.
09:27Vous imaginez ça ?
09:28Des tas de prothèses,
09:30et des chaussons de bébé,
09:32des chaussons de petit enfant.
09:34C'était incroyable, c'était...
09:36Je vous assure que j'ai froid dans le dos.
09:39Je revois ça, j'ai l'impression de revivre.
09:42Les traces qui sont toujours visibles,
09:43même si c'est vrai qu'on les a protégées,
09:45évidemment depuis, pour pas que ça se dégrade,
09:48et que ces traces ne disparaissent pas.
09:52Régine, vous nous disiez,
09:53j'y suis allée avec mon père, polonais.
09:56Votre père, il a vécu cette période-là en Pologne,
09:59ou il était déjà arrivé en France ?
10:01Non, il est arrivé en France en 1930,
10:03avec un contrat de travail.
10:07Donc il n'a pas vécu la guerre dans son pays,
10:09mais en France,
10:11il a mis du temps à connaître
10:14l'horreur qui avait pu avoir lieu dans son pays ?
10:17Quand est-ce qu'il en a pris conscience ?
10:19Non, il devait la connaître,
10:20parce qu'il était abonné à un journal polonais
10:22qui était édité à Lens,
10:24qui s'appelait Narodowiec.
10:27Il savait tout ce qui se passe en Pologne,
10:29et je vous assure qu'il devait pleurer
10:31de temps en temps en France.
10:33Il devait avoir de la peine pour les siens, là-bas.
10:35Oui.
10:36En tout cas, vous, Régine,
10:37vous faites partie d'une des rares personnes
10:40que nous aurons aujourd'hui à l'antenne sur RTL,
10:42qui a connu le Auschwitz d'après-guerre,
10:45mais qui n'était pas encore devenu
10:47un lieu de visite véritablement.
10:49Vous vous dites, je suis arrivé,
10:50il y avait un gardien,
10:51des herbes hautes,
10:52il n'y avait personne, des bâtiments,
10:53c'était à moitié désert.
10:54Le type nous a laissé rentrer,
10:56mais il aurait pu ne pas le faire.
10:58Vous êtes arrivée à une époque
11:00où ce site était presque conservé
11:02tel qu'il avait été pendant la Seconde Guerre mondiale.
11:04Tout à fait.
11:05Vous avez tout bien décrit, tout bien dit.
11:07Par contre, je suis retournée en 2005.
11:10Avec mes enfants qui avaient grandi.
11:13Et en 2005, ce n'était pas comparable.
11:16C'est moins parlant.
11:18On ressent moins cette douleur.
11:20Peut-être parce que j'ai vu avant,
11:22c'est bien possible aussi, ça.
11:23Peut-être que votre perception était différente.
11:25Oui, tout à fait.
11:27Merci beaucoup, en tout cas, Régine,
11:29de votre témoignage, de votre appel aujourd'hui au 3210.
11:33On salue Alain qui a fait le 3210, mon cher Alain.
11:35Bonjour.
11:36Bonjour.
11:37Bonjour.
11:38Je vous annonce que vous serez avec nous dans une poignée de secondes.
11:41D'accord.
11:42A tout de suite.
11:56Et nous passons la parole à Alain qui a fait le 3210,
11:5980 ans après la libération du camp d'Auschwitz.
12:02Nous consacrons quelques minutes à ce devoir de mémoire.
12:05Ce n'est pas un lieu commun.
12:07La question, c'est est-ce qu'on en fait assez
12:10pour évoquer cette tragédie de l'humanité qui est le génocide
12:13ou est-ce qu'il faut en parler davantage aux jeunes générations ?
12:17Alain, vous avez la parole.
12:20Alain, Alain.
12:21Oui, bonjour.
12:22Oui, bonjour.
12:23On vous écoute, Alain.
12:24Voilà.
12:25En fait, j'ai réagi ce matin par rapport à ça
12:30parce qu'il y a des choses, je crois, qu'on oublie beaucoup de dire.
12:35Moi, j'ai été élevé dans un petit village
12:37où j'habitais à côté de mon grand-père
12:41et à côté de mon arrière-grand-père.
12:43Oui.
12:44Depuis tout petit, j'ai connu mon grand-père et mon arrière-grand-père
12:49qui me parlaient tout le temps de la haine qu'ils avaient
12:54par rapport aux forces de l'ordre,
12:56que ce soit police ou gendarmerie.
13:01Votre grand-père et votre arrière-grand-père avaient été déportés ?
13:04Ils ont été déportés tous les deux.
13:06D'accord.
13:07Laissez-moi deviner, c'est parce que ce sont des gendarmes
13:11qui sont allés les chercher, des gendarmes français, c'est ça ?
13:13La source de cette haine ?
13:15Oui, et qui paraît, d'après ce que j'ai appris,
13:19que c'était les plus grands des délateurs pour donner les juifs aux Allemands.
13:25Alors, il y a eu évidemment aussi des justes et des résistants
13:29parmi les forces de l'ordre,
13:30mais c'est vrai qu'avec les ordres que certains ont acceptés d'exécuter,
13:36la police française, on le sait, a participé à la déportation des juifs.
13:41C'était le cas dans votre famille ?
13:43C'était le cas pour les deux.
13:47Et mon arrière-grand-père, lui, s'est évadé.
13:51Après, il a été dans la résistance jusqu'à la fin de la guerre.
13:56Et il a participé à un acte de bravoure.
14:00Ils ont fait sauter une bombe dans la maison communale,
14:04où les SS avaient leur bureau.
14:07Mais ça m'a marqué, parce que tout le monde en France,
14:11j'ai entendu de leur part de la haine des forces de l'ordre.
14:16Dites-moi, vous étiez dans quel département de France ?
14:18Non, c'était en Belgique.
14:21Mais ils se sont fait arrêter en France, parce qu'ils avaient bougé,
14:24ils avaient fait l'exode.
14:26Sur le sujet du jour, est-ce que vous pensez que,
14:28sur la question du devoir de mémoire, on en fait assez ?
14:33On n'en ferait jamais assez.
14:38Moi, j'ai mon grand-père qui a quasiment, après, par peur je crois,
14:45renié son statut.
14:49De juif ?
14:50Oui.
14:52En fait, pour lui, ça a été important, je m'en rappellerai toute ma vie.
14:55Quand on est allé m'inscrire à l'école,
14:59en Belgique, il y avait deux choix.
15:01Soit on prenait la morale ou le catéchisme.
15:06Et lui a bien précisé à la maîtresse que c'était le catéchisme.
15:10J'ai des copains d'enfance, qui sont nés après-guerre,
15:16et qui ont été dans cette génération où les parents juifs
15:20voulaient absolument les mettre dans des écoles catholiques,
15:23parce qu'ils avaient peur que ça recommence.
15:26J'ai des copains, donc, juifs, qui ont une culture chrétienne et catholique
15:30bien supérieure à la mienne, puisque chez moi, c'était plutôt des bouffeurs de curés.
15:34Donc, c'est intéressant.
15:37Oui, c'est intéressant.
15:38Franchement, qu'une telle chose ait amené...
15:41C'est votre cas, vous ?
15:42On a évité de vous donner une culture religieuse juive, vous, Alain ?
15:46Ah oui, tout à fait.
15:48Ça venait de mon grand-père.
15:52Je m'en rappellerai toute ma vie.
15:53Le jour où on est allé mâchir à l'école, il a voulu venir avec ma mère,
15:58pour être bien sûr qu'il a dit, le gamin, il va faire sa communion.
16:02On est catholiques, vous voyez ce que je veux dire ?
16:06C'est triste, c'est triste.
16:07C'est un peu triste.
16:08Vous avez renoué avec la culture juive, le judaïsme ?
16:11Ou pas trop, au fil des ans ?
16:13Dans ma tête, dans mon fort intérieur.
16:17Merci Alain pour votre témoignage.
16:19On va faire tourner la parole, parce qu'on a quand même quelques appels sur ce sujet.
16:22Bonjour Agnès.
16:24Oui, bonjour.
16:25Vous vouliez réagir, vous aussi, sur ces commémorations,
16:29et puis ce chiffre, le sondage qu'évoquait Eric tout à l'heure,
16:33sur ce pourcentage, ces 14% de jeunes qui ignorent l'existence de la Shoah encore aujourd'hui.
16:38En fait, moi, ce que je voulais surtout dire,
16:40c'est que je fais partie d'une association patriatique qui s'appelle le Sommet Français,
16:44et qu'on entretient le souvenir de ces gens-là par des commémorations
16:49à laquelle on intervient, et que les jeunes peuvent venir.
16:53Mais c'est vrai qu'on a un petit soucis, c'est avec les écoles,
16:56parce qu'on a du mal à faire venir les profs des écoles,
16:59ou les profs d'histoire, à ce genre de commémorations,
17:03où lorsqu'on met des drapeaux dans les collèges,
17:05et ce n'est pas toujours bien vu dans les collèges,
17:08de mettre le drapeau d'un FFI, d'expliquer ce qui s'est passé.
17:11On a des profs réfractaires quand même à tout ça.
17:13Alors, attendez, vous faites, comment s'appelle votre association ?
17:17C'est le Souvenir Français.
17:19Ah oui, le Souvenir Français, moi je suis allé à Verdun avec le Souvenir Français.
17:22Voilà, nous on emmène les enfants au Stroutoff.
17:24Oui, alors, le Stroutoff, seul, je ne pense pas dire de bêtises en disant cela,
17:29seul camp de concentration allemand en France,
17:32il est en Alsace, le Natzwider Stroutoff,
17:35et moi je l'ai visité avec mes parents lorsque j'étais enfant.
17:38C'est marrant, d'ailleurs, en en parlant avec vous,
17:42je me rends compte que j'avais des parents qui étaient très sur le devoir de mémoire.
17:46Je n'étais pas juif du tout, mais mes parents étaient extrêmement soucieux
17:50de transmettre aux enfants la réalité de la Seconde Guerre Mondiale.
17:54Voilà.
17:55Je me souviens qu'ils avaient brûlé ce camp de concentration à une époque aussi.
17:59D'accord, et en fait, nous on emmène les enfants aux commémorations
18:02quand ils ont 5 jusqu'à 10 ans, mettre des flammes des souvenirs,
18:06ça peut être nos voisins, ça peut être des enfants qu'on connaît,
18:11qui participent avec grand plaisir,
18:13et on entretient les tombes des morts pour la France,
18:16les enfants viennent aussi nous aider à repeindre.
18:19Quand il n'y a plus personne pour s'occuper des tombes,
18:21pour que les tombes ne partent pas à la fosse commune,
18:23on s'en occupe pour qu'elles restent dignes de ces gens-là
18:26qui se sont battus pour notre liberté.
18:28On leur explique leur histoire, l'histoire de ces personnes qui sont mortes, etc.
18:31Et ça se passe super bien jusqu'à leur entrée peut-être au collège
18:35où c'est plus compliqué pour eux.
18:37Il y a les copains, il y a les sorties, il y a les loisirs,
18:40mais on tente de leur expliquer,
18:42certains quand même restent avec nous, nous suivent,
18:45elles deviennent portes-drapeaux.
18:46J'ai ma propre fille qui a 12 ans était porte-drapeau,
18:49et qui a 25 ans, elle est toujours.
18:51C'est-à-dire qu'elle porte le drapeau dans les occasions commémoratives, c'est ça ?
18:55Dans toutes les commémorations, tout à fait, oui.
18:57C'est le drapeau tricolore ou vous disiez tout à l'heure le drapeau...
18:59C'est le drapeau du souvenir français.
19:02Très grand... Bravo pour votre boulot, le souvenir français, je le dis,
19:05parce que je vous ai vu une fois en allant faire une visite de Verdun,
19:09vous faites un magnifique travail commémoratif pour entretenir la mémoire.
19:14C'est pour ça que nous on a besoin de la jeune génération pour se souvenir,
19:18parce que nos anciens vont partir.
19:21Dans les portes-drapeaux, il y en a beaucoup qui sont très âgés,
19:24qui ont du mal à marcher, et maintenant il y a des jeunes
19:27qui font partie du souvenir français, qui portent les drapeaux,
19:30puisqu'on les met maintenant dans les collèges,
19:32dans les lycées du coin, donc les FFI, les anciens combattants,
19:36où il n'y a plus personne pour porter le drapeau.
19:38Ce sont des jeunes qui les sortent, et ceux-là par contre sont à fond quelque part.
19:44Mais on a un souci après avec les profs d'histoire
19:47qui ne peuvent pas non plus s'investir comme ils le voudraient
19:50ou qui ne prennent pas le temps pour...
19:52C'est-à-dire que c'est quoi le sujet ?
19:54Les profs d'histoire trouvent ça ringard de venir évoquer l'histoire ?
19:59Oui, oui, c'est ça. Il y en a qui se disent
20:01« Ouais, c'est bon, ça, 80 ans, on en parle et puis basta ! »
20:05Mais ils ne veulent pas approfondir la chose.
20:09Ça ne va pas forcément aller au-delà du cours en salle de classe.
20:12Ça pourrait me faire pleurer ce que vous venez de dire.
20:14C'est dommage, c'est très dommage.
20:16Parce que nous, je vous dis, les enfants, quand ils sont petits,
20:19ils sont avides d'histoire et puis ils ont envie de savoir.
20:22Même à 10-12 ans, ils sont là et ils en réclament.
20:25Et c'est quelque chose qu'on peut cultiver avec eux.
20:28Merci Agnès, pardon, je vous coupe un petit peu,
20:31mais il y a Pierre qui attend aussi et à qui je voudrais qu'on donne la parole.
20:34Bonjour Pierre.
20:35Bonjour à tous, bonjour Éric, bonjour Céline.
20:38Oui, d'abord, juste une petite chose Céline,
20:42je voulais juste vous remercier du reportage que vous avez fait,
20:46du témoignage, parce qu'il y a besoin de témoignages comme ça à l'heure d'aujourd'hui.
20:51C'est précieux et en plus c'était fourni en information
20:54donc bravo à vous, c'est super.
20:57Cet entretien avec Ginette.
20:58Bravo à Ginette Colinca surtout qui prend le temps de témoigner encore aujourd'hui.
21:01Oui, c'est génial, il y a besoin.
21:03Moi, j'ai 37 ans aujourd'hui, j'ai visité deux camps de concentration,
21:09comme vous Éric, le Stroutoff, et puis j'ai visité Birkenau.
21:15Je trouve scandaleux aujourd'hui que les moins de 25 ans,
21:20il y en a qui ne connaissent pas l'histoire.
21:23Et alors après, il y a des tensions dans l'éducation,
21:27on ne peut pas parler de tout,
21:29puisqu'il y a des tragiques événements avec des preuves d'histoire.
21:35Oui, j'en ai parlé tout à l'heure, c'était peut-être pas le moment,
21:38mais je l'ai dit quand même parce qu'il y a des sondages au sein de l'éducation nationale
21:42qui dit combien, à quel point, des professeurs d'histoire géo s'autocensurent.
21:48Voilà pourquoi j'ai parlé de cela.
21:49Mais ce n'est pas normal.
21:50Aujourd'hui, tous les réseaux sociaux, Internet,
21:55il y a une fourniture d'informations sur ces événements,
22:00et c'est impensable que la jeunesse,
22:03pourtant je ne suis pas vieux,
22:04mais c'est impensable que la jeunesse ne soit pas au courant de ça.
22:07Moi, j'ai visité ça il y a 17 ans, ça fait 20 ans,
22:10je suis marqué, c'est ce que je disais avec Victor au Standard,
22:14c'est, en parlant poliment, une claque dans la gueule.
22:17Ça veut dire qu'à 17 ans, on est fort, tout ça.
22:19Moi, je suis ressorti avec une envie de vomir, pleurer et presque traumatiser.
22:25Aujourd'hui, on a la chance de vivre dans un monde, on va dire,
22:31entre guillemets confortable et calme.
22:33Ces gens qui ont vécu là-bas,
22:35ce que j'ai vu dans les concentrations,
22:37les fours crématoires, les dortoirs,
22:39mais on n'a même pas idée d'une demi-seconde.
22:42Et c'est vraiment en allant au contexte du terrain,
22:46en allant là-bas,
22:48juste l'atmosphère qui règne encore,
22:50même 80 ans après,
22:52cette atmosphère, c'est...
22:54Enfin, voilà.
22:56Moi, c'est impensable.
22:57Aujourd'hui, il faut trouver des solutions
22:59pour que les jeunes soient sensibilisés
23:02et surtout se rendre compte que d'une simple haine,
23:04d'un simple bonhomme qui peut avoir de la haine envers quelqu'un d'autre,
23:09on peut partir dans les...
23:10Je suis d'accord avec vous, Pierre.
23:11Il faut peut-être profiter du moment où les jeunes ne sont pas encore tout à fait ados
23:15et les amener visiter des sites historiques,
23:17que ce soit les camps de concentration
23:20ou bien même les sites dans l'Est et Nord de la France
23:23consacrés à la guerre de 14-18,
23:25qui sont subjugants.
23:27Il faut peut-être profiter de ces instants
23:29où ils sont capables de suivre les parents
23:32parce qu'après, peut-être que ça devient un peu plus compliqué.
23:34Lorsqu'ils sont adolescents, il faut faire preuve de stratégie,
23:37de communication, parfois, pour intéresser les jeunes.
23:40Il est 13h27 et juste devant nous vient d'arriver Jean-Alphonse Richard,
23:44qui va nous parler, Jean-Alphonse, du programme aujourd'hui de L'Hore du Crime à 14h sur RTL.
23:48Absolument. Bonjour Eric et bonjour Céline, bonjour à tous les deux.
23:52Aujourd'hui, dans L'Hore du Crime, on va revenir sur le dossier Dominique Pellicot.
23:55Alors, pas sur les viols de Mazan, mais sur une autre affaire,
23:58le meurtre de Sophie Narme, une jeune agente immobilière violée et étranglée en Paris.
24:03À Paris, en 1991, la justice a mis un examen pour ce meurtre Dominique Pellicot,
24:10ce qui n'est déjà pas rien,
24:11tout simplement parce que le viol de cette femme ressemble à un autre viol que là, il l'a reconnu.
24:16Est-ce que cet homme a du sang sur les mains ?
24:20Dominique Pellicot, il nie absolument ce meurtre,
24:22mais est-ce qu'il a violé également d'autres femmes en ces années 90,
24:25et notamment des agentes immobilières ?
24:28L'enquête bat son plein, on vous révèle aujourd'hui les dessous de cette enquête,
24:32et puis les procès verbaux.
24:33On vous révèle ce qu'a dit Dominique Pellicot sur ces affaires à la juge qu'il a interrogé.
24:39C'est vraiment un moment important dans cette enquête.
24:42Et c'est cette nouvelle affaire Dominique Pellicot, l'autre affaire Pellicot,
24:47que je vais vous raconter dans l'heure du crime à 14h.
24:50Merci Jean-Alphonse. Dans un instant, Céline, nous allons parler de ce coup de gueule extrêmement fort
24:55de l'ancien journaliste sportif Charles Biétry, condamné malade, maladie de Charcot bien sûr,
25:01et qui, grâce à un système de voix reconstitué, a pu témoigner ce week-end sur TF1.
25:06A tout de suite.
25:09Envoyez-nous vos messages sur l'application RTL ou appelez-nous au 3210.
25:17Vous écoutez RTL midi, les auditeurs ont la parole.
25:19Charles Biétry, figure du sport et des médias, atteint de la maladie de Charcot,
25:24demande au gouvernement de légiférer et vite sur la fin de vie.
25:28Vous avez attendu son appel, vous avez les mêmes attentes.
25:31Appelez-nous, 3210, on revient dans 50 secondes.
25:35Céline Landreau et Éric Brunet, les auditeurs ont la parole sur RTL.
25:40Évidemment, aller se suicider en Suisse n'est pas le rêve de ma fin de vie.
25:44Le voyage en voiture avec ma femme et mes deux enfants, avaler moi-même l'ultime cachée
25:50et savoir qu'ils vont rentrer en France tous les trois avec l'urne funéraire dans le coffre,
25:56plus j'y pense, moins j'ai envie.
25:58Les soins palliatifs, s'il y a une loi, feront peut-être l'affaire.
26:02C'est déjà dur de mourir, mais alors, mal mourir, c'est double peine.
26:06J'attends un sursaut de nos gouvernants, qu'ils votent cette loi à l'unanimité
26:10et que je puisse attendre la mort tranquillement sans être un boulet pour les miens.
26:15Alors ça, Céline Landreau, l'homme qui s'exprime, c'est le grand, célèbre journaliste sportif Charles Biétry,
26:23qui vit des heures et des moments très difficiles puisqu'il est atteint d'une maladie incurable,
26:28la maladie de Charcot, qu'il ne peut plus s'exprimer normalement
26:32et que grâce à une reconstitution, le groupe TF1 réussit, c'est ça, à le faire parler.
26:37Oui, en fait, c'est l'intelligence artificielle qui recrée une voix qui ressemble à celle qu'il avait.
26:43C'est pour ça que vous avez peut-être reconnu en partie son célèbre ton.
26:48Charles Biétry qui réclame donc, qui demande au gouvernement de légiférer,
26:53et vite, sur la fin de vie, c'est un sujet qui, évidemment, vous fait beaucoup réagir.
26:57Bonjour Antonia.
26:58Bonjour, bonjour Eric, bonjour Céline et bonjour aux auditeurs.
27:03Oui, j'étais devant mon poste de télévision et je l'ai écouté bien parler.
27:10Et je ne peux que dire la même chose que la dernière fois.
27:13Quand est-ce que notre gouvernement va écouter et va faire ?
27:17Voilà, parce que je sais que ma maladie, à la fin, ça sera certainement un peu comme lui.
27:26Vous souffrez de la même maladie que Charles Biétry, Antonia ?
27:29Alors, moi, j'ai la sclérose en plaques.
27:31Lui, il a la maladie Charcot qui s'appelle la sclérose latérale,
27:37qui est beaucoup plus dure puisqu'elle est au 5K grand maximum.
27:43Mais moi, j'ai une sclérose en plaques.
27:46Mais mon état se dégrade.
27:48Alors, bien sûr, j'ai des médicaments.
27:50Bien sûr, je me bats tous les jours avec ça pour rester le plus autonome possible.
27:57Mais malgré tout, à ce jour, je ne peux plus marcher normalement.
28:01J'ai une canne pour me déplacer à l'extérieur.
28:03Eh bien, j'ai un petit scooter électrique, qu'on appelle handicapé,
28:06pour pouvoir faire mes courses, pour être le plus autonome possible,
28:10pour essayer de ne pas impacter mes enfants.
28:14Voilà.
28:15En gros, on va appeler un chat un chat.
28:19Ce que demande Charles Biétry, ce n'est pas un accompagnement vers la fin de vie,
28:25c'est le suicide assisté.
28:27Exactement, et c'est ce que je demande moi aussi.
28:30Avant d'être dégradé, complètement dégradé,
28:34et être dans un hôpital, et ne plus pouvoir parler ni marcher,
28:39et laisser vos enfants tous les jours venir pour ne pas pouvoir leur parler,
28:44vous savez comment c'est dur.
28:45Moi, j'ai pleuré, il y a 15 jours.
28:48J'ai pleuré parce que je me dis, mais la difficulté que ça doit être,
28:52parce qu'il a raison, moi j'ai fait comme lui, ça sera la Suisse.
28:56Mais le problème, c'est sûr, c'est être le plus difficile pour nos enfants,
29:00parce qu'ils nous mènent, et ils reviennent avec nous, mais sans nous.
29:05Vous dites, moi ce sera comme lui, ce sera la Suisse,
29:08si la loi ne change pas en France.
29:10Absolument, moi je demande à nos politiques de se mettre un petit peu au travail maintenant,
29:15et de comprendre que nous sommes malades, fatigués,
29:19et qu'on ne veut pas davantage, on veut rester chez soi, nous faire aider.
29:25Si il faut, je ne sais comment l'exprimer, mais pas à l'hôpital,
29:31pas partir en Suisse, pas aller non plus en Belgique,
29:34puisqu'on peut le faire de la même façon.
29:36J'ai fait mes directions, j'ai écrit, j'ai écrit des choses.
29:41Des directives anticipées ?
29:43Oui, je l'ai fait, mais j'étais plus que ça moi.
29:45Donc ça sera ouvert le jour que moi je ne pourrai plus parler.
29:50Sur le plan politique, pardonnez-moi de revenir à cela,
29:53mais puisque Charles Biettri demande que ce soit vite fait, le plus vite possible,
29:59c'est vrai que François Bayrou, et peut-être pas le Premier ministre idéal,
30:04parce que Bayrou, c'est quelqu'un qui revendique beaucoup son appartenance au catholicisme,
30:10et on sait très bien, Antonia, que les religions, en particulier la religion catholique,
30:15mais beaucoup de religions monothéistes, n'aiment pas du tout la notion de suicide.
30:19On essaie de tourner autour, mais...
30:22Je suis d'accord avec vous M. Bayrou, ce n'est pas certainement le ministre le mieux placé,
30:28mais moi je suis catholique, et moi j'estime qu'à un moment c'est ma propre décision qui va compter.
30:34C'est moi qui décide de ma vie, si je veux rester ou partir.
30:38Là est toute la question.
30:41Moi je pense que M. Biettri, en l'écoutant hier, il a tout dit.
30:45Il a tout dit.
30:46Parce qu'il va aller à se dégrader, et moi la mienne ça sera la même,
30:49il va aller se dégrader, se dégrader, jusqu'à ce que je ne puisse plus mettre un pas devant l'autre,
30:53peut-être pas mourir aussi vite, ça c'est vrai,
30:57parce que mêle aux handicaps.
30:59Donc à un moment, il faut savoir dire stop.
31:03Stop.
31:05Comme je vous l'ai dit la dernière fois, je vous le redis cette fois-ci,
31:08nos enfants, on les a faits, oui,
31:11mais pas pour leur prendre du temps,
31:16parce que du temps il n'y en a pas.
31:17Il n'y en a pas, ni pour eux, ni pour nous.
31:19Alors voilà, je demande à nos politiques de se remettre au travail, et vite.
31:24Et d'autoriser, en France.
31:26En France, le suicide assisté sont des mots qui écorchent les oreilles,
31:31que les valides qui ont 40 ans ne veulent pas forcément entendre,
31:35parce qu'on essaie toujours de repousser, oh là là,
31:37c'est pour les autres, c'est pour plus tard.
31:39Mais voilà, Charles Biettri, vous, Antonia,
31:43démontrez que ce n'est pas une question que se posent les autres,
31:47c'est une question qui peut nous assaillir tous à un moment de notre vie.
31:51Merci Antonia, merci beaucoup de ce témoignage,
31:54on va faire tourner la parole, et on va prendre Céline.
31:57Denis, bonjour Denis.
31:58Bonjour.
32:00Non, on vous écoute Denis.
32:02On vous entend, vous avez fait le 3210.
32:04Qui est Denis ?
32:06Mon cher Denis, nous vous écoutons.
32:09Denis Abel ?
32:10Oui.
32:11C'est au témoignage.
32:12Vous êtes à l'antenne ?
32:13Non, on vous écoute Denis.
32:14Ah bon, d'accord.
32:15Vous êtes à l'antenne.
32:16Qui êtes-vous ?
32:17Écoutez, moi j'entends, je suis médecin, donc j'entends ces témoignages.
32:21Ça fait 20 ans que toutes les enquêtes d'opinion confirment que 80% de la population souhaite un changement,
32:30que la Convention citoyenne a confirmé ce désir à 75%,
32:35que les parlementaires se sont déjà exprimés une première fois en avril 2021,
32:39avec une très large majorité, pour faire évoluer la loi,
32:42et on voit qu'aujourd'hui ça n'arrête pas, ça traîne.
32:46On est le dernier pays de tous les pays d'Europe de l'Ouest à n'avoir pas avancé.
32:51Tout autour de nous, les pays ont modifié la loi, soit sous forme d'une aide médicale pour la fin de vie,
32:59soit sous la forme d'un suicide assisté.
33:01Donc c'est assez aérissant de voir que de gouvernement au gouvernement,
33:07on se repasse la balle sans répondre à la demande des malades.
33:12Je suis convaincu que les églises ont quelque chose à voir là-dedans,
33:18je ne veux pas faire encore l'anticlérical de service,
33:21mais est-ce que ce n'est pas justement la France qui est née de l'église ?
33:24C'est compliqué quand les églises sont là, de parler de suicide assisté,
33:30on sait très bien qu'il y a quelques années encore,
33:33une personne qui se suicidait n'était pas enterrée religieusement en France.
33:37C'est vrai, mais je veux dire, la pression religieuse est extrême, il faut le dire,
33:42mais j'estime que nous sommes dans une république laïque,
33:46et dans une république laïque, il y a une république de tolérance,
33:49où on tolère les croyants, mais on tolère aussi les incroyants.
33:52Et donc il faut que chacun puisse s'exprimer en fonction de ses preuves,
33:56mais n'impose pas aux autres son point de vue.
33:58Et puis il y a aussi l'hôpital qui dit, bon mais attendez, les choses sont bien faites aujourd'hui,
34:03il y a des soins palliatifs, il y a tout ça, laissez-nous la main,
34:08ce serait mettre le doigt dans quelque chose de très vertigineux que d'autoriser le suicide.
34:14Disons que les soignants ne sont pas tous d'accord entre eux.
34:17Les soignants ne sont pas d'accord entre eux.
34:18Pas tous, il y a différents points de vue là aussi.
34:20Denis, vous restez avec nous s'il vous plaît, on est contraints de marquer une pause,
34:23mais on vous retrouve tout de suite.
34:33Les auditeurs ont la parole.
34:34Éric Brunet, Céline Landreau sur RTL.
34:37Il a dit un mot dont moi je me fais aussi propriétaire.
34:42J'ai peur d'avoir peur, parce qu'il veut mourir,
34:45mais il a peur de ce moment où on décide de partir alors qu'on est encore conscient.
34:50Avoir peur d'avoir peur, moi on décompte ce que ça veut dire.
34:53Beaucoup d'auditeurs et d'auditrices d'RTL touchés par cette interview sur TF1 de Charles Biétry
35:00atteint par la maladie de Charcot, ce grand journaliste sportif que nous connaissons tous
35:04et qui, grâce à un système de reconstitution avec l'intelligence artificielle,
35:08a pu parler, donner une interview avec une voix qui ressemblait à la sienne.
35:12Sonia Affel, 3210, bonjour Sonia.
35:15Bonjour.
35:16Bonjour, vous avez souhaité réagir à ce que demande Charles Biétry.
35:20Mesdames, Messieurs du gouvernement, faites vite, on veut une loi très vite sur le suicide assisté.
35:27Alors, tout à fait. Après l'idée de la loi, pas forcément.
35:31Moi, ce qui m'interpelle, en fait, c'est qu'aujourd'hui, en France, nous ne sommes pas libres
35:37de choisir la manière dont on veut quitter ce monde,
35:42surtout lorsque nous sommes malades et que nous avons conscience que l'issue, c'est celle de parvenir
35:52et que finalement, on ne nous laisse pas le choix et ça, moi, c'est quelque chose qui me révolte.
35:58Récemment, j'ai perdu mon petit frère dans des conditions atroces
36:03et nous, on a été spectateurs de la dégradation de sa santé, de son état de santé,
36:11et totalement impuissant par rapport à ça, et l'accès aussi aux soins palliatifs
36:17qui n'est pas forcément spontané.
36:21Je vous interromps, Sonia, je réfléchis en vous écoutant, c'est fou,
36:25parce que souvent, entre nous, on se dit, tiens, dans les années 60,
36:30les femmes n'avaient pas le droit d'avoir un chéquier, par exemple, ou un compte bancaire personnel
36:35et peut-être qu'un jour, on dira, t'imagines, dans les années 2020-2025,
36:39on n'avait pas le droit, dans un pays de liberté, la France, de choisir la façon dont on voulait mourir.
36:44Peut-être qu'on se dira ça un jour, mais aujourd'hui, vous avez raison, on n'a pas le droit de choisir.
36:49Exactement, et c'est vraiment quelque chose, moi, qui vraiment me choque,
36:55parce que, pour moi, ça devrait être un droit, et c'est notre choix, à nous,
37:01et je vous dis, pour avoir vu mon petit frère partir dans des conditions terribles,
37:09et de souffrance, de percevoir cette souffrance, et d'être complètement impuissant face à ça,
37:16je ne peux pas vous décrire, parce que ça remonte trop de choses douloureuses,
37:22mais avec ma famille, ça a été des moments terribles, des jours terribles,
37:28et de savoir qu'il est parti en ayant soif, parce qu'on ne lui donnait plus d'eau depuis des semaines,
37:36et depuis quand, moi j'ai même posé la question au médecin, depuis quand l'eau tue ?
37:44Et encore aujourd'hui, je passe à l'antenne, je n'ai pas compris sa réponse au médecin,
37:50et ça c'est pour moi quelque chose de terrible, je sais que mon petit frère est parti,
37:56sans que nous ayons pu l'aider, le soulager, et nous avons même franchi le cap
38:04de lui demander de lâcher l'affaire, de partir en fait, parce qu'il se battait pour nous,
38:09aussi pour ne pas qu'on souffre, parce qu'il devait sentir qu'on était terriblement tristes,
38:16et nous avons pris la décision de lui demander de lâcher prise,
38:21et vous voyez, la veille on lui a demandé, et le lendemain il n'était plus là,
38:27et tout ça, ça a été des moments terribles, et encore aujourd'hui,
38:32et je ne peux pas comprendre que ce soit des politiques qui vont décider
38:38Alors Sonia, vous avez raison, je n'ai pas porté de jugement,
38:43quoique de temps en temps je ne me prive pas, mais je suis 100 fois d'accord avec vous,
38:47et ce que disait tout à l'heure Denis, ce médecin qui était avec nous est dingue,
38:50il a dit que ça fait des années que tous les sondages, les enquêtes d'opinion,
38:53le parlement, les députés, les majorités, etc. disent qu'il faut faire quelque chose pour la fin de vie,
38:59le suicide assisté, on est la dernière démocratie occidentale à ne rien avoir fait sur ce sujet,
39:05et bien c'est vrai, on a une classe politique qui est très très réticente à légiférer,
39:10il y a beaucoup de médecins aussi qui sont très réticents, pas tous,
39:14mais à légiférer sur ce qu'il y a, en tout cas une loi sur le sujet.
39:17Merci de votre appel Sonia, nous saluons bien évidemment notre ancien collègue Charles Biettry,
39:23qui aujourd'hui a poussé ce coup de gueule, à mon avis salutaire,
39:27sur la question de la fin de vie et du suicide assisté en France,
39:30il dit aux législateurs et à nos politiques, vite vite une loi.
39:34Pour un instant mesdames messieurs, un sujet plus souriant,
39:37c'est le dernier concert ce week-end, c'était le dernier concert de Sylvie Vartan,
39:42que représente-t-elle pour vous ?
39:44Vous avez souhaité appeler le 3210, les auditeurs ont la parole, on vous écoutera.
39:48Contactez-nous gratuitement via l'appli RTL ou au 3210.
39:53Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole sur RTL.
39:58Éric Brunet, Céline Landreau.
39:59Quand on a vécu cette époque des années 60, c'était quand même une année, c'était quand même une époque,
40:06c'était vraiment extraordinaire, toutes ces années-là étaient vraiment superbes.
40:12En ce qui concerne Sylvie Vartan, elle représente une époque, une époque bénie.
40:19Comme un garçon, j'ai les cheveux longs, comme un garçon je porte un blouson, un médaillon, un chapeau long.
40:25Et oui, ce week-end, c'était le dernier concert de Sylvie Vartan,
40:30comme un garçon, Céline, c'est quoi votre chanson préférée ?
40:34J'ai un problème, je pense.
40:36J'ai un problème, je crois que je t'aime.
40:38J'en ai bien peur aussi.
40:39Oui, j'en ai bien peur aussi.
40:41Ça lui ressemble.
40:43Oui.
40:44Quand je m'éloigne de toi, tu te rapproches de moi.
40:47C'est Joe avec Johnny, évidemment.
40:48Oui.
40:49Si ce n'est pas vraiment l'amour, je t'aime ensemble.
40:53Ça lui ressemble tant que c'est peut-être nul.
40:58Pierre était au concert, je crois, Pierre, il a fait le 3210.
41:01Mon cher Pierre, bonjour.
41:02Vous étiez vraiment au concert ce week-end ?
41:04Bonjour à tous.
41:05Oui, aux trois concerts du dernier week-end.
41:08Attendez, vous avez fait les trois concerts ?
41:10Évidemment.
41:11Ce n'est pas une passion, c'est intéressant comme ça.
41:16J'ai un copain aussi qui est fou de Serge Lama.
41:19Quand il fait une tournée, il fait tous les concerts.
41:21C'est à chaque fois la même chose.
41:23Non, justement, avec Sylvie, ce n'est jamais pareil.
41:26Là, en plus, il y avait chaque fois un duo différent,
41:29des discours différents, l'émotion différente.
41:33C'est vrai qu'hier, c'était un peu particulier,
41:35vu que c'était le dernier.
41:37Vous dites avec Sylvie, on sent que vous avez noué un lien fort avec l'artiste.
41:43Ça fait plus de 30 ans que je la suis, que je l'écoute passionnément.
41:48Oui, on oublie un peu le nom et on garde Sylvie.
41:51Qu'est-ce que vous aimez particulièrement chez Sylvie Vartan ?
41:55Sylvie Vartan, pour moi, c'est quand même une page importante de l'histoire de la musique.
42:00Elle a quand même plus de 60 ans de carrière, il n'interrompt plus, ce n'est pas rien.
42:05Il y a vraiment quelque chose que j'aime chez elle,
42:07c'est son envie d'aller au bout de ses envies,
42:09et à chaque fois de faire ce qu'elle veut,
42:11et à chaque fois de toucher au but.
42:13C'est quand même la première qui a mis en scène tous ses spectacles,
42:16d'abord à l'Olympia, et quand c'était trop petit.
42:18Elle s'est lancé le défi du Palais des congrès,
42:21et personne n'avait fait ça en France.
42:23C'est la première qui fait tout.
42:25Quelle est votre chanson préférée ?
42:27Vous qui êtes à l'heure bleue, super méga fan de Sylvie Vartan.
42:32Une qui n'est pas forcément très connue, c'est « Parle-moi de ta vie »
42:35dans son album « Sympathie » en 1972.
42:37C'est une chanson épistolaire, où elle écrit à son ancien amour,
42:40après leur séparation.
42:42« Parle-moi de ta vie »
42:44Et « La plus belle pour aller danser »
42:46C'est magnifique.
42:47J'ai un copain qui est très sérieux, qui est austère,
42:49qui n'écoute que de la musique classique.
42:51Il s'appelle Alexandre, mais dès qu'on lui met cette chanson,
42:54« La plus belle pour aller danser », il pleure comme un enfant.
42:57Il a 50 piges.
42:59Il me dit que c'est la plus belle chanson du monde.
43:01Il est fou de cette chanson, comme vous.
43:03Elle est magnifique.
43:04En plus, elle a été écrite en une nuit par Aznavour.
43:06C'est vrai ? C'est Aznavour qui a écrit ça ?
43:08Aznavour et Gardarens.
43:18Bonjour Laurent.
43:19Bonjour Céline.
43:20Bonjour Éric.
43:21Vous êtes accueillis par le chant d'Éric, c'est quand même une chance.
43:24Oui, c'est super.
43:26Il peut continuer, j'aime bien.
43:28Vous êtes un Vartan Phil, vous aussi ?
43:31Absolument pas.
43:32C'est quelqu'un que je respecte beaucoup.
43:34Je suis plus son fils que je suis depuis très longtemps.
43:37Par contre, elle, je l'ai vue plusieurs fois.
43:40C'est quelqu'un de magnifique.
43:44Quelle est votre chanson préférée, Laurent ?
43:46Moi, c'est « Irrésistiblement ».
43:48« Irrésistiblement » ?
43:50Je ne la connais pas.
43:52Je trouve que c'est une grande dame qui s'en va.
43:56Parce qu'elle s'en va, elle arrête sa carrière.
43:58Oui.
43:59On rappelle juste que, mesdames, messieurs,
44:01elle s'en va parce qu'elle a décidé d'arrêter sa carrière,
44:03mais elle va traînir.
44:04Voilà, c'est ça.
44:05Tout à fait.
44:06Qu'elle a fait rêver les gens avec ses robes à paillettes,
44:10qu'elle a fait danser les Français,
44:12qu'elle a enchanté la France.
44:14C'est vraiment une grande dame qui arrête sa carrière.
44:16Alors moi, ce que je regrette vraiment,
44:18c'est qu'au jour d'aujourd'hui,
44:20quand ces gens comme ça s'en vont,
44:22les autres du showbiz ne viennent pas les voir.
44:24Et moi, je ne comprends pas.
44:25Puisque cette dame-là, elle aurait dû être saluée à son rang.
44:28Moi, j'étais content de voir Patrick Bruel,
44:32son fils évidemment, qui est toujours là pour l'entourer d'un amour fort
44:35et très professionnel, David,
44:37et qui est formidable.
44:39Mais ce que je trouve vraiment dommage, c'est ça,
44:41c'est qu'il n'y a plus cette...
44:43Vous voyez, dans les années 80, on va dire,
44:45maintenant, les gens sont malheureusement partis,
44:47comme Charles Azambourg, Gilbert Bécaud et tout,
44:49mais il y avait une certaine solidarité
44:51où tout le monde venait se voir,
44:53et maintenant, il n'y a plus rien.
44:54Attendez, je voudrais... Merci, Laurent.
44:55Je voudrais saluer Célestine.
44:56Il y a tellement d'appels au 3210.
44:58Il faudra faire une émission spéciale.
44:59Célestine, bonjour.
45:01Oui, bonjour, Eric.
45:03Bonjour. Sylvie Vartan, vous avez fait le 3210.
45:06Oui, oui.
45:07Moi, elle me rappelle un peu ma jeunesse, bien entendu.
45:11Le temps des yéyés.
45:12Salut les copains.
45:14Et puis, bien sûr, son histoire avec Johnny Hallyday, bien entendu.
45:19C'est une personne que je n'ai jamais vue en spectacle
45:23parce qu'on n'avait pas les moyens d'aller voir les spectacles.
45:28Mais je la suis beaucoup sur les réseaux sociaux.
45:32Je regarde beaucoup le concert qu'elle a fait avec Johnny en 93,
45:39qu'elle chantait « Les tendres années ».
45:42Chaque fois que je l'écoute, j'en ai des frissons.
45:46Je ne sais pas pourquoi.
45:47La façon dont il se regarde.
45:49Merci beaucoup, Célestine.
45:50Je vous laisse juste vous passer l'espace d'un instant le micro
45:52car Jean-Alphonse vient d'entrer dans le studio.

Recommandations