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Télématin reçoit Michel Drucker à l'occasion de la sortie de son livre "Avec le temps...".

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Transcription
00:00Son livre, il a toujours été obsédé par l'idée de durer, on va le rassurer, ça va, 60 ans, vous êtes le parrain de la télé depuis 60 ans, cher Michel, bonjour Michel Drucker.
00:10Bonjour Damien.
00:12Vous publiez Avec le temps, chez Albain Michel, vous confirmez que c'était une obsession, dès le début vous aviez peur de ne pas durer, ou l'inverse, comment faire pour durer ?
00:22J'ai essayé, j'ai essayé de m'expliquer à moi, on m'a tellement dit, surtout après mes problèmes de santé,
00:28comment vous faites pour être encore là ? Comment vous faites pour être encore là ?
00:31Vous avez l'air encore d'être un vieillard, alors je me suis dit, et si je m'interrogeais moi ?
00:37Et cette interrogation, je l'ai eue pendant des nuits, des nuits où j'étais à l'hôpital.
00:40Et alors, comment se forge une telle longévité ? Quelle discipline ? Comment garder les pieds sur terre ?
00:44Vous répondez à toutes ces questions, Michel, dans ce livre.
00:46On va tout de même remonter à l'origine.
00:48Vos débuts dans la petite lucarne, Michel.
00:49Nous sommes en 1965, il y a pile 60 ans, vous remplacez au pied élevé un commentateur sportif.
00:54Donc, vous ne vous épargnez pas dans le bouquin, vous dites, oh, j'étais mauvais, je tremblais.
00:59Franchement, Michel, je ne vous passe pas de la pommade.
01:01Mais moi, mes débuts, ils ne ressemblaient pas aux vôtres.
01:03Franchement, vous cachez bien votre stress.
01:05Avec coudère et zitrone ?
01:06Oui.
01:07Je tremble comme une feuille ?
01:08Ça ne se voit pas.
01:09Regardez, les débuts de Michel Drucker, c'était hier matin.
01:12Élève Michel Drucker, vous avez passé votre examen de passage.
01:15Alors, vous allez nous dire tout ce que vous savez sur l'athlétisme et sans trembler.
01:18Oui, monsieur.
01:19Bien, monsieur.
01:21Commençons par les principaux résultats enregistrés à l'étranger.
01:23À Kassel, en Allemagne de l'Ouest, la première coupe d'Europe d'athlétisme a connu aujourd'hui son épilogue avec l'édition féminine.
01:29Six pays étaient aux prises, à noter que quatre nations, déjà représentées à Stuttgart, dans l'édition masculine,
01:35se trouvaient à nouveau en présence, les deux Allemagne, la Pologne, l'Union soviétique.
01:38On voit, Michel, mais il n'est pas très souriant, on sent le stress, mais quand même, vous ne butez pas sur les mots, ce n'est pas si mauvais pour un premier.
01:44Le stress, ce que j'ai, c'est si mes parents sont devant l'écran, qu'est-ce qu'ils vont dire ?
01:49Et alors, c'est vrai, Michel, que vous êtes allé demander très vite à Léon Zitrone, auprès duquel vous travaillez.
01:54Oui.
01:55Comment on fait pour durer ? Comment il faut faire pour…
01:58Dans la préface de Nathan Devers, il en parle.
02:01C'est vrai, parce que Zitrone, c'était le monument de l'époque, j'étais un peu son assistant, son homme à tout faire, on était voisins à Paris.
02:09Place Clichy.
02:10Place Clichy exactement, et le jour où je suis arrivé à la télévision, c'était son anniversaire, il devait avoir 45 ou 50 ans, je lui ai dit,
02:16M. Zitrone, est-ce que je serai encore à la télé à votre âge ?
02:19Il déciderait, quand j'avais 22 ans, je lui pose cette question.
02:23Et à partir de là, je me suis dit, il faut que je sois à son âge encore à la télévision.
02:27Et maintenant, j'ai dépassé.
02:29Exactement.
02:29Alors, je savais évidemment que vous aviez remplacé au pied élevé quelqu'un, mais j'ignorais que pour la suite de votre carrière, vous aviez suivi les conseils de Jacques Vendroux.
02:38Dites-nous le conseil que Jacques Vendroux, c'est votre vieux pote, vous avez donné.
02:43Jacques Vendroux, le petit-neveu du général de Gaulle.
02:44Jacques Vendroux est arrivé à la télé à l'époque de Colaro, tout ça en même temps.
02:48Et Jacques, c'était quelqu'un de très indiscipliné, qui n'arrête pas de faire des conneries tout le temps.
02:54Et il m'a embarqué avec lui, et on s'était dit, comment on va se faire repérer ?
02:59C'est ça.
02:59Il m'a dit, c'est ça.
02:59Dans la grande maison de Cognac-Gest, c'est Cognac-Gest.
03:01C'est ce qu'on va faire.
03:02On va voir des images d'ailleurs de Cognac-Gest.
03:03Au 6e, 7e étage, il y a une réunion, quand il y a le conseil d'administration, tous les patrons ont fait mis de se tromper de porte.
03:10Et on arrive avec des cafés ou des yaoots, on te verra bien.
03:12Et à ce moment-là, on compte 1, 2, 3, 4, 5.
03:14On arrivait, tac, tac, tous les grands patrons.
03:17Et nous regardaient, excusez-nous, excusez-nous, excusez-nous, mais on comptait jusqu'à 4, 5 secondes pour qu'ils identifient nos visages.
03:24Et on faisait ça régulièrement.
03:25Pour se faire remarquer, Michel.
03:26Il fallait bien se faire remarquer.
03:27C'est stratégique, mais c'est une bonne méthode en fait.
03:29Et celle de Bouvard, elle est pas extraordinaire ?
03:31Ah oui.
03:32Bouvard qui va soulager sa vessie à 11h tous les matins.
03:34Alors il a 16 ans au Figaro, alors que Brisson, le grand patron, vient tous les jours après la France de presse faire la même chose.
03:40Il voit ça, il dit, je vais aller aux toilettes à la même heure que lui.
03:44Et un jour dans la position verticale qu'on imagine, le patron lui dit, je vous connais vous mon petit.
03:49J'ai été un petit, il dit, ben voilà, et il lui dit, j'ai remarqué que vous étiez là tous les jours à 11h, alors je viens.
03:55Il est tellement sidéré, il appelle la DRH, il dit, il a 16 ans, il s'appelle Bouvard, c'est un journaliste.
04:00C'est comme ça qu'il a été repéré.
04:01Mais alors, ce que j'ai découvert dans ce livre, que j'ignorais, Michel, vous voyez, il y a un petit appartement en place Clichy.
04:07Oui.
04:07Et alors, vous le prêtiez à vos supérieurs pour leur 5 à 7.
04:10Ben d'abord, ils sont plus là tous, mais de 5 à 7, place Clichy, les mecs m'éditaient tout ça.
04:18Alors, c'était en général, oui, c'est ça, de 5 à 7, tous les copains venaient, puis un jour en conférence de rédaction, le grand patron dit, Druquet, après la conférence, je veux voir.
04:29Oui, monsieur le directeur, alors tous se disent, mais qu'est-ce qu'il va lui dire, le stagiaire ?
04:33J'étais inconnu ou presque.
04:34Il dit, dites-moi, jeune homme, il paraît que vous avez un pied-à-terre, parce qu'ici, pour moi, ce sera le vendredi.
04:40Oui, monsieur le directeur, ça crée des liens.
04:42En plus, Michel, vous deviez avoir des dossiers sur tout le monde, là, franchement.
04:45Oh, c'était pas des dossiers très importants.
04:47Non, mais quand même, c'est énorme comme histoire.
04:49Et quand j'ouvre la porte à minuit dans un bureau, et je trouve le grand patron dans une position d'un équivoque, avec assise sur ses genoux, une grande journaliste, les jupes relevées, et comme le siège était pivotant, il tourne et on se voit face à face.
05:04Ça aussi, ça crée des liens.
05:05Ah, ça, j'imagine.
05:06Surtout pour la vie.
05:07Pour la vie.
05:08Malheureusement, tout ça, ils sont paix à leur âme, mais je garde mon souhait de tout ce genre.
05:11Malheureusement, je suis le dernier rescapé.
05:13Ils sont plus là.
05:14Alors, Michel, vous nous faites des confidences aussi sur celle qui partage votre vie depuis quelques décennies, c'est Dany Saval.
05:21Alors, vous nous rappelez que vous l'avez rencontrée lors d'une émission, en 72, imaginée par Claude François.
05:26Avec le cœur.
05:27Avec le cœur.
05:28Tite prémonitoire.
05:29Alors, on comprend et on sait que Claude François avait des vues sur Dany Saval.
05:32Oui, mais bien en temps avant.
05:34Bien, voilà.
05:34Donc, est-ce qu'il l'a fait venir, peut-être, pour la séduire ? Probablement.
05:38Sauf que là, quand vous avez...
05:39Il pensait avoir une ouverture, comme dirait Michel Blanc, il y a très longtemps.
05:42Donc, il a eu fermeture avec Dany, mais vous, coup de foot.
05:45Regardez le moment où vous avez flashé sur Dany, qui deviendrait, quelques mois plus tard, votre épouse.
05:51C'est formidable d'être beau.
05:53Ah oui.
05:53C'est formidable d'être riche aussi.
05:55Oui, oui.
05:56C'est formidable d'avoir du talent, ça, alors.
05:58Ça, oui, c'est du fou.
05:59Oh, et d'avoir du goût aussi, tu parles.
06:03Ah, ben pourquoi vous n'essayez pas ?
06:07Et oui.
06:09Et puis voilà, j'ai rencontré Dany, c'était un coup de foot immédiat.
06:12Et nous sommes ensemble depuis 52 ans.
06:15Et vous écrivez, il est très sincère ce livre, Michel.
06:18Vous dites, bien sûr, il m'est arrivé de déraper.
06:21Je ne suis pas un saint.
06:22Chaque fois, c'est aussi ça, la force d'un couple.
06:24C'est ma femme qui m'a sorti de là.
06:26Et oui, vous savez, quand on est marié depuis 52 ans, de temps en temps, le ciel se couvre.
06:31C'est joli comme métaphore.
06:33Mais Dany a été marié avant moi.
06:34Elle a été mariée avec Maurice Jarre, le papa de Stéphanie Jarre, le papa de Jean-Michel Jarre, etc.
06:40Donc, elle avait l'habitude de la vie à deux.
06:42Et puis, elle m'a tout de suite considéré comme un gamin que je suis.
06:45Elle m'a dit, bon, écoute, moi, elle avait arrêté son métier.
06:48J'étais très triste.
06:49Promédienne.
06:50J'aurais voulu la voir parce qu'elle a tourné beaucoup.
06:53Elle était sur scène à l'âge de 6 ans, Dany.
06:55Elle a tourné beaucoup, beaucoup de films.
06:56Et puis, à 29 ans, c'était de mon âge à l'époque, elle a dit, non, je vais arrêter.
07:01Moi, ce n'est pas fait pour moi.
07:03Elle voulait être danseuse.
07:04Et puis, elle a arrêté sans regret.
07:05J'ai dit, attends, je ne t'ai pas vu sur scène, je ne t'ai pas vu au cinéma.
07:08Écoute, ramène des mondes d'autre, je m'occupe du reste.
07:11C'est beau.
07:11La suite, c'est dans ce livre.
07:12Vous découvrez toute la vie avec des choses que Michel n'avait jamais dites jusqu'à présent.
07:16C'est chez Albin Michel.
07:16Petite pause, Michel.
07:17On va revenir avec Philippe Collignon.
07:18Des plantes qui résistent à la sécheresse.
07:20Pour votre maison du Sud, c'est bien.
07:23Je me suis souvent planté.
07:25Jeux de mots, bien, Michel.
07:26Il s'est souvent planté.
07:27On part en pause avec une chanteuse que vous avez découverte, c'est Céline Dion.
07:31Et je trouvais que cette chanson-là, elle colle bien, évidemment, à l'histoire de Céline,
07:33mais elle colle aussi à la vôtre, Michel.
07:35Et à tout de suite.
07:35Je voudrais décrocher la lune.
07:38Je voudrais même sauver la terre.
07:41Mais avant tout, je voudrais parler à moi.

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