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Avec Vincent Monnier, journaliste, chef du service "Enquêtes" du Nouvel Observateur et spécialiste du crime organisé

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##LA_VERITE_EN_FACE-2025-04-14##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, la vérité en face, Patrick Roger.
00:04Aujourd'hui, les narcotrafiquants sont partout.
00:06L'an dernier, au moins 315 meurtres et tentatives de meurtre liées au narcotrafic ont été recensées.
00:11Mon combat, moi, c'est contre la pieuvre du narcotrafic.
00:14Le nombre de trafiquants n'a jamais cessé de prospérer.
00:17Je pense qu'il faut taper très fort.
00:18Je veux frapper les narcotrafiquants et surtout les narco-raccailles au porte-monnaie.
00:23Je suis Pablo Emilio Escobar Gaviria.
00:25Je suis le feu qui arde ton pied.
00:30Escobar.
00:34Vincent Meunier, vous évoquez un escobar dans votre livre.
00:37On va y revenir. Bonjour.
00:39Bonjour Patrick Roger.
00:40Merci d'être avec nous pour ce livre.
00:42Narcocratie, qui remplace la démocratie.
00:45Aujourd'hui, ce sont les narcotrafiquants, dites-vous, qui ont pris le pouvoir.
00:50Comment ils ont pris le pouvoir ?
00:51Une enquête qui fait peur.
00:52C'est au niveau international, votre enquête.
00:55L'enquête, oui.
00:58Mon enquête s'intéresse beaucoup à l'Europe.
01:00Parce que c'est en Europe qu'il s'est passé beaucoup de choses ces dernières années.
01:02C'est devenu le premier marché mondial de la cocaïne, notamment.
01:05Ça devance désormais les Etats-Unis.
01:08Et toutes ces cocaïnes qui arrivent par tonnes chaque semaine,
01:13elles provoquent des mutations dans le paysage criminel européen.
01:17Ça, vous le datez à peu près à quoi ? Une quinzaine d'années, non ?
01:22Oui, une dizaine d'années.
01:23Une dizaine d'années, oui.
01:24Une dizaine d'années, oui.
01:25Depuis une dizaine d'années. Pourquoi alors ?
01:27Ce qui se passe en Europe aujourd'hui s'explique par ce qui s'est passé il y a une dizaine d'années
01:31ou ce qui se passe depuis une dizaine d'années en Amérique du Sud.
01:34Je pense que la cocaïne a tout changé dans le narcotrafic.
01:37Parce que la rentabilité est folle pour les trafiquants.
01:42Ce qui s'est passé, c'est que depuis dix ans,
01:45dans les trois pays qui produisent la cocaïne,
01:47c'est-à-dire la Colombie, la Bolivie, le Pérou,
01:50la cocaïne est en surproduction.
01:54On en produit beaucoup plus qu'avant.
01:57On a amélioré les techniques de production.
02:00Grâce à des ingénieurs agronomes qui sont venus tester de nouvelles techniques.
02:07Donc on a une surproduction en Amérique du Sud.
02:10Et à la fois aux Etats-Unis, il y a un ralentissement,
02:12une sorte de saturation du marché.
02:14La cocaïne notamment est concurrencée par ces nouveaux...
02:17Oui, le fentonil, etc.
02:18Tout ça, exactement.
02:19Tout ces dérives chimiques terribles.
02:22Exactement.
02:22Donc les trafiquants sud-américains se sont mis à chercher de nouveaux débouchés
02:26et ils ont trouvé l'Europe.
02:27Pourquoi il rentre facilement en Europe ?
02:32Quand on regarde votre livre, que ce soit dans les différents ports,
02:36on y reviendra.
02:37En France, coq sur les docks, il y a un chapitre sur le Havre.
02:42Sur le Havre, oui, effectivement.
02:43Le Havre est devenu la première porte d'entrée en France de la cocaïne.
02:47C'est vrai que, peut-être qu'on ne le sait pas,
02:50mais effectivement, le Havre, depuis quelques années,
02:53est la cible de pas mal de trafiquants.
02:57Des réseaux, oui.
02:59Ce qui est assez incroyable, ce que vous décrivez,
03:02parce que vous l'expliquez bien, comment évidemment ça arrive,
03:05c'est qu'on n'arrive pas à stopper ça, par exemple,
03:08puisqu'on sait, on l'a identifié.
03:10C'est très compliqué.
03:11En fait, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a 80 à 90% de la cocaïne
03:15qui arrivent en Europe, arrivent par la voie maritime,
03:18donc par les transports de marchandises.
03:20En fait, ces transports de marchandises par voie maritime,
03:22ils ont explosé ces dernières années à la faveur du développement du commerce mondial.
03:28Et effectivement, ce sont des milliers de containers qui arrivent chaque jour
03:31dans les ports du Havre, bien sûr,
03:33mais aussi et surtout d'Anvers, de Rotterdam.
03:36Et c'est très compliqué, très très compliqué de surveiller tous les containers qui rentrent.
03:42Vous savez qu'il y a 1 à 2% des containers seulement qui sont scabliqués.
03:45des containers qui sont surveillés, ce qui est très peu.
03:48Et en plus de ça, il y a de la corruption.
03:50Et en plus de ça, il y a de la corruption,
03:52et notamment les dockers, comme je raconte dans votre livre.
03:56Oui, dans votre livre, vous en parlez, effectivement.
03:59Il y a eu des enquêtes qui ont été menées,
04:00mais il y a eu des intimidations de ces dockers, etc.
04:03Voilà, des pressions, des intimidations, des menaces physiques.
04:08Un docker a été tué au Havre, il y a quelques années.
04:11Voilà, ils sont la cible de beaucoup de pressions.
04:15Oui, de beaucoup de pressions.
04:16Et ça remonte même, alors ça, vous l'évoquez un peu moins dans votre livre,
04:19mais j'ai vu que ces derniers mois,
04:21on disait qu'il y avait de la corruption qui remontait
04:24chez les policiers, chez les magistrats,
04:28en raison du pouvoir de ces narcotrafiquants.
04:31Tout à fait. La grande inquiétude, aujourd'hui, c'est la corruption, en fait.
04:35Ces narcotrafiquants ont acquis une puissance financière telle
04:38qu'ils peuvent acheter et proposer des sommes folles
04:40pour corrompre beaucoup de gens.
04:43La semaine dernière, il y a dix jours,
04:45il y a deux policiers de l'OFAST,
04:48de l'Office en stupéfiant de Marseille,
04:50qui ont été placés en détention.
04:52Une greffière de Marseille, également.
04:55Il y a dix jours, également,
04:57qui a été placée en détention.
04:58Voilà, le spectre de la cause.
04:59Une greffière, ça veut dire,
05:01sans rentrer dans les détails, évidemment, de l'enquête,
05:03parce que c'est en cours,
05:04mais on leur demande,
05:07on fait pression sur ces personnels
05:09pour qu'ils mettent de côté des dossiers,
05:12qu'ils retardent.
05:14C'est ça, c'est exactement ça.
05:15Il y a des menaces, des intimidations
05:17de ces narcotrafiquants
05:18qui ne reculent devant rien.
05:20Ça ne commence pas toujours par des pressions,
05:22mais ça peut commencer par des propositions.
05:27Ce que je raconte dans mon livre,
05:29c'est que sur le Havre,
05:30ces narcotrafiquants,
05:31ils connaissent bien le monde de Docker.
05:32C'est souvent des gens qui sont basés au Havre,
05:35qui ont grandi dans les mêmes quartiers,
05:37qui sont allés dans les mêmes écoles que les Docker.
05:39Ils savent qui a des faiblesses,
05:42qui est addict au jeu,
05:44qui vient de divorcer,
05:45et qui a des problèmes d'endettement.
05:47Ils ciblent certaines personnes,
05:48ils leur font des propositions très alléchantes.
05:50Je donne des chiffres qui sont là.
05:51Oui, bien sûr.
05:52Vous pouvez d'ailleurs les détailler.
05:54150 000 euros pour prendre,
05:57avec une grue,
05:58ce qu'on appelle un cavalier,
06:00un conteneur sur un bateau
06:01et le mettre sur un camion.
06:04C'est 15 minutes, je crois, de travail.
06:08Effectivement, certains cèdent.
06:10Ils sont dans la difficulté.
06:13On vient vous voir.
06:14On dit, bon, allez, tu le fais, c'est rien,
06:16c'est un quart d'heure, etc.
06:17Il n'y a pas de contrôle.
06:19Et tu auras 100 000 euros.
06:20C'est exactement ça.
06:21Oui, oui.
06:22Et face à cela,
06:24on est démuni aujourd'hui ou pas, en fait ?
06:28Non, non, non.
06:28Parce que vous dites,
06:29ils ont pris le pouvoir.
06:30Donc, dans ces conditions,
06:31on se dit, comment faire,
06:32s'ils ont déjà pris le pouvoir ?
06:35Effectivement, dans certains pays,
06:37on peut se demander
06:37s'ils n'ont pas pris le pouvoir.
06:38En France, on a une menace
06:41qui a pris de l'ampleur.
06:43Je pense que tous les débats
06:43qu'il y a eu à l'Assemblée
06:44ont permis au monde politique
06:46de prendre conscience de ce qui se passe
06:48et de l'ampleur du défi
06:50pour lutter contre ce narcotrafic
06:53qui est un risque
06:54de déstabilisation assez fort
06:56de nos pays,
06:58de nos démocraties.
06:59Oui, complètement.
07:00D'où la narcocratie,
07:01comme vous le dites.
07:03Et puis après,
07:05ça s'étend en fait un peu partout.
07:06Avant d'y revenir,
07:07notamment des fermes de cannabis.
07:09Ce matin, on avait un témoignage
07:10sur des fermes de cannabis
07:11qui sont implantées sur le territoire
07:13et qui se déplacent.
07:14Ça, vous avez enquêté aussi
07:15sur ces fermes de cannabis ?
07:16Alors, j'en parle pas dans le livre.
07:17Non, c'est pour ça.
07:19Mais effectivement,
07:20dans le livre,
07:20je parle d'autre chose.
07:21C'est des laboratoires
07:22de transformation de cocaïne
07:23qui sont sur le territoire européen,
07:25notamment en Belgique
07:25et aux Pays-Bas.
07:26Oui, un peu moins en France.
07:28Pour l'instant,
07:29un peu moins en France.
07:30Ça arrive, quoi.
07:31Parce qu'ils sont très bien organisés,
07:33ces réseaux.
07:35C'est ce qui frappe.
07:36C'est le niveau d'organisation
07:38de ces groupes criminels.
07:40Le niveau de, j'allais dire,
07:41même de sophistication
07:42avec des réseaux dans tous les pays.
07:46L'utilisation de moyens techniques
07:47assez performants.
07:48Je parle des téléphones cryptés
07:49qu'ils ont utilisés.
07:50Les messageries,
07:51c'est ce que vous dites, quoi.
07:52Et puis, l'utilisation également
07:54du bitcoin
07:55pour blanchir l'argent.
07:56Donc, ils sont vraiment
07:57à la pointe de la technique,
07:58ce qui rend d'autant plus difficile
08:00leur trac.
08:01Oui.
08:02C'est la raison pour laquelle
08:03Bruno Retailleau,
08:05le ministre de l'Intérieur,
08:07voulait accéder
08:08aux messageries cryptées
08:10pour essayer d'intercepter
08:11et ça a été considéré
08:13comme liberticide.
08:15Il voulait avoir
08:15une sorte de porte d'entrée
08:17dans les messageries
08:17utilisées par...
08:19Ce qui se comprend.
08:19beaucoup de monde voit ça.
08:21Après, c'est vrai
08:22que ça pose une question
08:22de liberté.
08:24Oui, mais de liberté.
08:25Mais quand on voit,
08:26évidemment,
08:27l'État aujourd'hui
08:28et l'ampleur,
08:29évidemment,
08:29de ce trafic.
08:31Vous parlez de Marseille,
08:32justement.
08:32J'y revenais tout à l'heure
08:34sur Escobar
08:35parce qu'il y a quelqu'un
08:37qui serait appuyé
08:39sur un Escobar
08:40à Marseille,
08:41un des chefs
08:41de la DZMASIA,
08:43une organisation
08:44en pleine expansion.
08:45Racontez-nous ça.
08:46Alors, je crois
08:47que c'est plutôt
08:47quelqu'un qui se fait...
08:49Qui prend ce nom.
08:53Sur les messageries cryptées,
08:55les narcotrafiquants
08:56aiment bien
08:57prendre des pseudos.
08:58Il y a plusieurs types
08:59de pseudos.
09:00Certains utilisent
09:01des pseudos
09:01de dictateurs.
09:02Ça peut être Poutine,
09:04ça peut être Hitler.
09:05D'autres utilisent
09:06forcément des pseudos
09:08de narcotrafiquants.
09:10Alors, lui, non.
09:11Il avait un pseudo.
09:13Il voulait
09:13qu'on l'appelle King.
09:14Il voulait changer
09:15de pseudo
09:15parce qu'il trouvait
09:16que son ancien pseudo
09:17n'était pas assez adapté
09:18à sa stature.
09:20Ah oui, c'est ça.
09:21King, oui.
09:21Voilà, c'est ça.
09:22J'ai confondu avec...
09:23Il y avait un autre
09:25qui était, lui,
09:26Mamine Escobar,
09:27l'un des chefs
09:27de la DZMASIA à Marseille.
09:30Escobar est une des références
09:31de tous ces gens, effectivement.
09:32Oui, oui.
09:33La DZMASIA,
09:34on en parle beaucoup.
09:36Aujourd'hui,
09:37elle est toujours aussi
09:38puissante et influente.
09:40Et elle s'étend,
09:41elle quitte Marseille
09:41pour s'étendre
09:42sur le territoire.
09:43Effectivement.
09:44On parle beaucoup
09:45de ce groupe criminel.
09:46Ce n'est pas encore une mafia,
09:47mais c'est peut-être
09:48une mafia en construction.
09:49C'est-à-dire que c'est
09:49un groupe criminel
09:50qui a pris beaucoup
09:50de puissance sur Marseille
09:52et qui étend ses activités
09:53géographiquement
09:54à des zones
09:55au pourtour
09:56de la cité fosséenne,
09:58mais également,
09:58on les retrouve
09:59à Valence,
09:59un peu plus animes,
10:02je crois.
10:03Et puis,
10:05dans les conversations
10:05qui sont sorties
10:06à l'occasion
10:07de l'arrestation
10:08de Mohamed Amra,
10:09vous savez,
10:10ce narcotrafiquant
10:11qui s'est évadé
10:12et qu'on a arrêté
10:13en Roumanie,
10:14il y a des conversations
10:15avec un chef
10:15de la DZMASIA
10:16pour prendre possession
10:17d'un point de deal
10:18tombé en désutude
10:20à Saint-Nazaire
10:22avec un partage
10:23des recettes
10:25parce qu'on se vend
10:28des points de deal
10:29comme on vend
10:30des fonds de commerce.
10:32Je voyais qu'en
10:33Île-les-Vilaines,
10:35à Rennes,
10:35je crois,
10:35ça pouvait se vendre
10:37400 à 500 000 euros
10:39le point de deal.
10:40C'est exactement ça.
10:41C'est toujours la même chose.
10:42Comme on vend une société,
10:43on estime son chiffre d'affaires
10:45et puis on fait une proposition
10:46et voilà.
10:48Effectivement,
10:48il y a beaucoup de coopération.
10:50Les trafiquants,
10:51les narcotrafiquants
10:51se font la guerre.
10:53C'est vrai.
10:54Ce qui est inquiétant,
10:55vous vous dites,
10:56à Marseille comme ailleurs,
10:57la mafia de la drogue,
10:58c'est une piœuvre
10:59et à chaque tête coupée,
11:02il y en a une autre
11:02qui repousse.
11:03C'est exactement ça.
11:04C'est ça la grande difficulté.
11:06Il y en a une qui repousse,
11:07des fois même deux.
11:08On a l'impression que
11:09quand vous arrêtez
11:11un narcotrafiquant d'ampleur,
11:13tout de suite,
11:14ces lieutenants
11:14prennent la succession.
11:17C'est pour ça
11:17que l'objectif aujourd'hui
11:18des policiers,
11:19c'est de démanteler
11:20en profondeur
11:20ces organisations criminelles.
11:22Ce n'est pas forcément
11:24aujourd'hui
11:25de faire des saisies
11:26uniquement
11:26ou d'arrêter,
11:28certes,
11:28les têtes de réseau,
11:29mais d'arrêter
11:29de démanteler
11:30en profondeur
11:31ces organisations.
11:33Il faut les pénétrer,
11:35les infiltrer.
11:37Il faudrait,
11:37mais c'est une technique
11:38très dangereuse,
11:39très compliquée.
11:40Il y a eu la chute
11:40d'un grand flic.
11:41Tout à fait.
11:42On va en parler
11:43dans un instant,
11:44une histoire assez édifiante.
11:45Comment faire justement
11:46face à ces narcotrafiquants
11:48qui ont pris le pouvoir
11:49en Europe notamment ?
11:51Évidemment,
11:52qui sont bien à l'abri
11:53pour les grandes têtes
11:55qui vivent bien souvent ailleurs
11:57et qui profitent de cela évidemment.
11:59Alors tout à l'heure,
12:00il y avait François de Nîmes
12:01qui nous disait
12:01qu'il faut aussi taxer
12:03les consommateurs
12:04parce qu'eux-mêmes
12:05sont complices.
12:06Nous continuons d'en parler
12:07avec Vincent Meunier
12:08du Nouvel Observateur,
12:10l'enquête qui fait peur,
12:11Narcocratie,
12:12comment ils ont pris le pouvoir.
12:13C'est aux éditions
12:14Albin Michel.
12:14Vous pouvez nous appeler,
12:15réagir ou poser des questions
12:170826 300 300
12:18sur Sud Radio
12:19jusqu'à 10h.
12:21Sud Radio,
12:22la vérité en face,
12:23Patrick Roger.
12:25La vérité en face
12:26autour du narco-trafic
12:28parce que c'est devenu
12:30un phénomène,
12:31vous le disiez Vincent Meunier,
12:32c'est ce que vous écrivez
12:32dans votre livre
12:33qui est sorti la semaine dernière,
12:34comment ils ont pris le pouvoir
12:35et ça a explosé véritablement
12:37en Europe et en France
12:39il y a une dizaine,
12:40une quinzaine d'années.
12:41Alors comment faire
12:42face à ces narcotrafiquants
12:44c'est toute la question ?
12:45On a vu que
12:46Brennan Rotaillot,
12:47dernièrement le ministre
12:47de l'Intérieur,
12:48voulait notamment servir
12:49des messageries,
12:50enfin infiltrer
12:51les messageries cryptées
12:53où il y a beaucoup d'échanges,
12:54vous en parlez,
12:55c'est l'un des grands défis.
12:57Bon,
12:58il ne peut pas
12:59pour l'instant en tout cas
13:00et pour la police
13:02c'est compliqué.
13:03Vous racontez l'histoire
13:04de la chute
13:04d'un grand flic
13:05sur cette question
13:07d'enquête
13:08et d'infiltration,
13:09c'est ça en fait.
13:10Racontez-nous cette histoire
13:11qui remonte à il y a
13:12quelques années.
13:13Oui, ça remonte à 2015
13:14en fait,
13:15c'est le patron
13:16de l'office des tubes
13:17de l'époque
13:18qui s'appelait
13:18François Thierry
13:19et qui avait cherché
13:21à mettre en place
13:22une nouvelle stratégie
13:23de lutte contre
13:23les trafiquants
13:25et il s'appuyait
13:25notamment sur
13:26quelqu'un
13:28qui était
13:29le premier trafiquant
13:31de cannabis
13:32en France
13:33et qui avait été
13:34arrêté en Espagne
13:35à l'époque
13:35et qui ensuite
13:36a été extradé
13:37en France.
13:38et il en a fait
13:40son informateur
13:42il en a fait
13:42son indicateur
13:44numéro 1
13:44et effectivement
13:45c'est vrai
13:45que c'était quelqu'un
13:46qui avait beaucoup
13:46d'informations
13:47sur le monde
13:47du narcotrafic
13:49qui a collaboré
13:51avec la police
13:52en échange
13:54d'une remise de peine
13:54bien entendu
13:55mais voilà
13:57souvent
13:58la relation
13:59qui se noue
14:00entre un grand flic
14:01ou un policier
14:02et un indicateur
14:03elle est très très compliquée
14:04qui manipule qui
14:05qui cherche à profiter
14:07de qui
14:07c'est
14:08souvent
14:09un grand policier
14:11avait coutume de dire
14:12quand on commence
14:13à recruter
14:14un informateur
14:15c'est le début
14:16des ennuis
14:16ah bon
14:17c'est vrai
14:18pourquoi parce que
14:20parce qu'on sait jamais
14:21quelles sont les intentions
14:22réelles
14:23de votre informateur
14:24c'est pour ça
14:25qu'il faut être
14:26plusieurs personnes
14:27souvent plusieurs
14:27policiers
14:28à traiter
14:29comme on dit
14:29cette source
14:31confronter
14:32les avis
14:33et puis
14:33effectivement
14:34la grande question
14:37pourquoi il a chuté
14:37donc ce policier
14:39alors quoi
14:39et bien il a chuté
14:40parce que certainement
14:41parce qu'on a découvert
14:437 tonnes de cocaïne
14:44pardon de cannabis
14:45excusez-moi
14:46boulevard Exelmans
14:47un matin
14:49ou un soir
14:49je sais plus
14:50d'octobre 2015
14:51cette drogue
14:53était rentrée
14:53dans le cadre
14:54d'une livraison surveillée
14:55depuis le Maroc
14:57donc une livraison surveillée
14:58c'est une livraison
14:59qui est autorisée
15:00par la justice
15:01et qui est suivie
15:02par les policiers
15:03pour essayer
15:04de remonter
15:05au plus haut
15:05de la filière
15:06voilà
15:06sauf qu'effectivement
15:07cette opération
15:09n'avait pas l'air
15:09très très maîtrisée
15:11et peut-être que
15:13dans les camionnettes
15:14il y avait beaucoup plus
15:15de cannabis
15:16que ce que pensait
15:17la police
15:19voilà
15:19donc ça a provoqué
15:21effectivement
15:21sa chute
15:22il sera bientôt jugé
15:23pour l'instant
15:23il est présumé innocent
15:25oui présumé innocent
15:26mais lui-même
15:27il aurait entre guillemets
15:29profité du système
15:31ou pas
15:31pas du tout
15:31non non non
15:32il n'y a pas eu
15:33d'enrichissement personnel
15:34non non
15:34c'est sur les circonstances
15:36c'est la manière
15:36c'est sur les circonstances
15:38voilà
15:38le fait qu'il n'ait peut-être
15:39pas informé
15:40le parquet
15:41les différents parquets
15:43de l'opération
15:43mais ça doit être compliqué
15:44quand même
15:45pour les flics
15:46justement
15:46les policiers
15:47de mener ces enquêtes
15:48c'est très très compliqué
15:49comme vous l'avez dit
15:49tout à l'heure
15:50il y a de la corruption
15:50aujourd'hui
15:51chez les magistrats
15:52chez les policiers
15:53donc il y a des indics
15:54partout quoi
15:55voilà
15:55et c'est très très compliqué
15:57de faire sans les indics
15:58sur ce milieu
15:59ils sont obligés
15:59de passer par des informateurs
16:01pour avoir des informations
16:02sur les importations
16:03non c'est un
16:05le job n'est pas facile
16:06il faut vraiment l'en connaître
16:07parce que votre enquête
16:08elle porte
16:09en Europe
16:10sur toute l'Europe
16:11est-ce qu'il y a
16:12des endroits
16:13où il y a des politiques
16:15exemplaires justement
16:16de lutte contre
16:16les narcotrafiquants
16:18ou pas finalement
16:19et bien chacun cherche
16:20en dehors du Salvador
16:21on se souvient
16:21on a vu les images
16:23où on met les prisonniers
16:24nus
16:25quasiment nus
16:26en fait
16:27avec des chaînes
16:28et bien dans chaque pays
16:29il y a des dispositions
16:32des mesures
16:33qui sont intéressantes
16:34dans la nouvelle loi
16:35qui va être
16:36définitivement adoptée
16:38à la fin du mois
16:40on a fait évoluer
16:42le statut
16:42de repentis
16:43en France
16:44il va être plus ouvert
16:45et c'est un peu
16:46sur l'exemple
16:47de ce qui s'est passé
16:48en Italie
16:49où il y a des milliers
16:49de personnes
16:50des milliers de criminels
16:51qui sont devenus
16:52des repentis
16:52en France
16:53à Naples notamment
16:54qui ont donné
16:55des informations
16:56très intéressantes
16:56bien sûr
16:57en échange
16:57d'une remise de peine
16:58mais sur les réseaux
16:59sur le fonctionnement
17:00en France
17:00je crois qu'il y avait
17:01une quarantaine
17:02depuis que le dispositif
17:03a été mis en place
17:04c'est-à-dire
17:04ça remonte à plus de 10 ans
17:05je crois qu'il y a eu
17:06une quarantaine
17:07peut-être qu'une quarantaine
17:08une cinquantaine
17:09de repentis
17:09qui est vraiment
17:10très très faible
17:10et là il y a cette volonté
17:12aujourd'hui
17:13d'aller vers ça
17:14oui et puis
17:15je pense que
17:16il y a une volonté aussi
17:18alors
17:19l'expression commune
17:21c'est de frapper
17:22les trafiquants
17:23au portefeuille
17:23voilà
17:24je pense qu'effectivement
17:26j'allais dire
17:29le nerf de la guerre
17:30mais bon
17:31l'expression est un peu forte
17:32mais je pense que
17:33c'est malgré tout
17:34assez vrai
17:35il faut
17:36réussir à saisir
17:39beaucoup plus d'argent
17:40l'argent
17:42l'argent de la drogue
17:43c'est l'argent des bénéfices
17:44mais c'est aussi
17:44l'argent qui va être
17:45réinvesti
17:46dans de
17:47dans de nouvelles importations
17:49dans nos
17:49voilà
17:50et puis après
17:50sur tout le territoire
17:51on dit qu'il y a
17:53un petit commerce
17:53où il y a du
17:54effectivement
17:55il y a un blanchiment
17:55de proximité
17:56il y a un blanchiment
17:56terrible de proximité
17:58et puis vous avez parlé
17:59des bitcoins
17:59en fait aussi
18:00où c'est difficile
18:01à contrôler
18:02quoi
18:02Vincent Meunier
18:03Narco
18:03Crassi
18:05dans la vérité
18:06en face
18:06dites-nous
18:07est-ce que
18:07vous êtes optimiste
18:08ou vous dites
18:09que ça va être
18:10vraiment dur
18:10de lutter contre
18:11ces narcotrafiquants
18:12je pense que ça va être
18:14ça va être vraiment dur
18:15de lutter contre eux
18:16mais je pense qu'on ne peut pas
18:17faire l'économie
18:17on est obligé
18:18on est obligé
18:19voilà
18:19mais on n'est pas au bout de nos peines
18:21non on n'est pas au bout de nos peines
18:22non c'est sûr
18:23merci beaucoup
18:24l'enquête qui fait peur
18:26aux éditions
18:26Albain Michel
18:27merci à Vincent Meunier
18:28d'être venu ce matin
18:29je vous conseille ce livre
18:30pour voir
18:31on parle souvent de pieuvres
18:33c'est véritablement le cas
18:35avec cette drogue
18:37qui rentre un peu partout
18:38en Europe
18:38plus de consommation
18:40de cocaïne aujourd'hui
18:41et puis il y a d'autres drogues
18:42qui arrivent
18:43on n'en a pas parlé
18:43bien sûr
18:44mais il y en a beaucoup d'autres
18:459h57
18:46dans un instant
18:46Valérie Expert
18:47Gilles Gansman
18:48jusqu'à midi
18:49bien sûr
18:50avec la partie des débats
18:51tout à l'heure
18:52et la partie médias
18:53dans un premier temps
18:54là tout à l'heure
18:55ce sera Hugo Clément
18:56dans les coulisses
18:56de l'acier français
18:57et son recyclage
18:59parce qu'il y a une émission
19:00ce soir sur le front
19:01sur France 5
19:02merci
19:03à demain

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