Éric Lombard, ministre de l’Économie et des Finances, était l‘invité de BFM Politique ce dimanche 13 avril 2025.
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00:00Des ajustements, ça veut dire potentiellement plus d'économies ?
00:03Ça peut être plus d'économies parce que de toute façon, il est hors de question d'augmenter les impôts.
00:08On voit bien qu'on est à un niveau d'impôt dans notre pays qui est élevé.
00:11Et donc ça ne peut être que plus d'économies ?
00:13Parce que si vous dites qu'on ne laisse pas filer le déficit et on n'augmente pas les impôts, c'est forcément plus d'économies.
00:17C'est exactement cela.
00:20Aujourd'hui, le budget qui a été voté nous permet de tenir notre objectif.
00:24Donc je n'annonce aucunement un plan d'économie supplémentaire.
00:28Ce que nous disons, ce que je dis, c'est que nous tenons la dépense publique.
00:33Et si nous tenons la dépense publique telle qu'elle a été votée par les deux assemblées, dans ces cas-là, nous serons un autre objectif.
00:38Vous avez dit 5,4% pour 2025 à Amandine.
00:41Est-ce que ça veut dire que le budget 2026, dont certains disent que c'est un cauchemar à le construire,
00:46l'objectif c'est 4,6% de déficit ?
00:48Est-ce que vous maintenez un objectif de 4,6% de déficit en 2026 ?
00:53Cet objectif est celui de la trajectoire que nous avons présentée à nos concitoyens et à l'Union européenne,
00:59qui nous permet d'arriver sous les 3% en 2029.
01:01Ce qui est essentiel parce que…
01:02Donc vous maintenez le 4,6% pour 2026 ?
01:04Oui, je maintiens le 4,6% pour 2026, qui va demander un effort supplémentaire de 40 milliards d'euros.
01:11C'est très considérable.
01:12Là, vous nous annoncez, c'est 40 milliards d'euros d'économies l'an prochain ?
01:15Alors, oui, c'est 40 milliards d'économies.
01:17D'efforts ?
01:18Où on espère que la croissance reviendra quand on aura à gérer le sujet avec les États-Unis, on va en parler.
01:24Ça peut être aussi une augmentation des recettes liées à la croissance,
01:26parce que la croissance, elle produit aussi des recettes supplémentaires.
01:28Mais pour qu'on ait bien en tête, 2026, budget 2026, 40 milliards d'efforts à faire.
01:33Oui, ce qu'il veut dire.
01:35Vous avez un échoir que la croissance soit en hausse plutôt qu'en baisse ?
01:37En 2026, oui, parce que nous aurons une visibilité plus grande sur le budget
01:43et une visibilité beaucoup plus grande sur la situation américaine.
01:45On pourrait y revenir.
01:47Mais c'est pourquoi nous avons une méthode radicalement nouvelle avec le Premier ministre,
01:52qui est de construire ce budget 2026 dès mardi.
01:56Et c'est pour ça que nous réunissons l'ensemble de nos partenaires.
01:59C'est qu'on va commencer par poser les bases,
02:01nous permettant de façon beaucoup plus collégiale que ce qu'on fait d'habitude
02:04de cet effort que nous demandons à la nation.
02:08Juste pour dire les choses clairement, vous parlez de 40 milliards d'euros d'économie supplémentaire.
02:12Là, en gros, ce qui est en train de se préparer,
02:14ça ressemble un peu à une cure d'austérité pour les Français.
02:17On peut le dire d'ailleurs.
02:18Est-ce que c'est un mot tabou aujourd'hui ?
02:20Ça n'est pas le bon mot.
02:22Parce que la réalité, c'est que nous dépensons en dépenses publiques
02:2657% de la richesse nationale.
02:29Ce n'est pas l'austérité.
02:31Nos dépenses publiques sont de 10% du PIB supérieur à la moyenne européenne.
02:35Donc, en réalité, nous dépensons beaucoup.
02:39Et ce que nous pensons, c'est qu'on peut dépenser mieux.
02:41Parce que naturellement, il ne faut pas dégrader le modèle social auquel tout le monde est attaché.
02:45Dépenser moins aussi.
02:47Vous n'êtes pas le Premier ministre des Finances à expliquer que nous avons 57%.
02:50C'est ce que nous allons faire.
02:51Nous allons dépenser moins et dépenser mieux.