Cyclisme - Tour du Limousin -
Août 1981 -
Comm FRA
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00:00Le gratin du cyclisme français professionnel et amateur s'est retrouvé mercredi à Limoges, devant la plus belle gare de France, pour le départ de la 14ème édition du Tour du Limousin.
00:11Après la tournée des Criterium, c'est un peu les retrouvailles du peloton du Tour de France.
00:15Et bien entendu, tout le monde n'a lieu que pour Bernard Hinault, qui souffre d'une légère conjonctivite à l'œil gauche.
00:20Lucien Bailly, le directeur technique national, est présent au départ pour suivre de près le peloton.
00:24Un peloton dans lequel se trouve au complet l'équipe de France, qui aura la charge dimanche prochain d'aider le champion du monde à conserver son maillot arc-en-ciel.
00:41Car ce Tour du Limousin ne serait qu'une promenade de fin de saison s'il ne s'est situé à 10 jours du rendez-vous de Prague.
00:47Ainsi, dès la première des 4 étapes, on est rapidement entré dans le vif du sujet.
00:50Certains sélectionnés se sont montrés très actifs, notamment Dominique Arnaud.
00:54Et puis, les vieux démons ont réapparu. Je veux parler de la rivalité entre les Renault et les Peugeot.
01:00D'ailleurs, à l'arrivée à Bourg-à-Neuf, les Renault ont pris le pouvoir, puisque Patrick Bonnet s'est imposé devant son équipier Marc Madiot, insélectionné.
01:07Le peloton, lui, est à plus de 6 minutes. Le Tour du Limousin ne changera plus de leader. Bonnet remportera cette 14e édition.
01:14Bernard Hinault termine, lui, dans le peloton, le disait énervé, fatigué à la suite de la longue tournée des Criterium d'après Tour de France.
01:20Tournée de Criterium très fatigante, je ne pense pas. Je crois qu'il faut savoir être organisé.
01:27Et c'est plus notre cas dans notre équipe que les autres. Et je pense que le Tour du Limousin est la préparation qui convient après tout ça.
01:36Dans l'étape Bourg-à-Neuf-Tune, vous avez toujours devant le peloton, en train de ramener le peloton sur les échappées.
01:41Ça veut dire quoi ? C'est-à-dire que vos équipiers ne travaillent pas ou que vous avez envie d'être devant pour bien vous dégourdir les jambes ?
01:47Non, c'est-à-dire que mes équipiers font le travail qu'il faut, mais que j'ai aussi un rôle à avoir.
01:52C'est-à-dire que quand je peux rouler pour eux, je le fais en essayant de les protéger au maximum, de manière à ce que ceux qui ont le maillot chez nous,
01:59c'est-à-dire Bonnet, puis Marc Madiot, qui sont tout de suite devant, puissent le conserver jusqu'à l'arrivée.
02:05Ça veut dire que vous êtes un équipier ?
02:07Je crois que dans une équipe comme la nôtre, il n'y a pas de leader, il n'y a pas d'équipier, je crois que tout le monde est au même point.
02:13C'est vrai qu'Inno s'est conduit en parfait équipier au cours de la deuxième étape Bourg-à-Neuf-Tune, car les Peugeot ont réagi et violemment.
02:19A signaler qu'au bout de 30 km, Robert Alban, souffrant d'une hernie Allen, a dû déclarer forfait.
02:25Il sera remplacé à Prague par Marcel Tinadzi.
02:28A l'arrivée à Tune, Gilbert Duclos-Lassal a mis fin à une longue période de doute en remportant le sprint.
02:34En plein boom, il réussira la même performance le lendemain à Brive.
02:38Gilbert Duclos-Lassal revient donc en forme au bon moment, comme la plupart des sélectionnés.
02:43Ce qui veut dire que Bernard...
02:44Il s'est pris au jeu, donc on arrivait à une période où j'ai gagné le midi libre au bon moment.
02:50On ne s'est peut-être plus trop court à écrire, donc on m'a monté contre lui.
02:53Moi, je n'ai jamais vraiment dit que l'Inno c'était une bête noire et tout, mais lui s'est quand même pris un petit peu au jeu.
02:59Et dans ce tour de limousin, il y a quelques accrochages avec notre équipe et son équipe.
03:04Vous ne voulez pas Bernard Inno parce qu'à un moment, il disait je ne veux pas de Bernardo dans la sélection nationale.
03:08Oui, je lui en veux un peu, mais je ne pense pas que ça vienne de lui.
03:11Alors, le connaissant quand même pas mal, étant donné que j'ai vécu avec lui trois ans, je ne pense pas que ça vienne de lui, donc je pardonne un peu.
03:19Est-ce que c'est oublié cette histoire, Bernardo Inno ?
03:22Je crois qu'on en a parlé beaucoup et on en parle beaucoup de trop.
03:24Je crois que si on veut avoir une équipe de France bien soudée, je crois que ce n'est pas comme ça qu'il faudra faire.
03:29Il va y avoir trois jours de stage.
03:30Est-ce que vous pensez qu'en trois jours, on peut oublier sa marque et puis sa maison pour devenir un Français à part entière et penser rien qu'au Club France ?
03:37Je crois qu'on l'a fait déjà plusieurs fois dans le passé.
03:41C'est-à-dire que ça fait cinq ans que je suis dans l'équipe de France, c'est ma sixième sélection.
03:44Et six fois de suite, on a réussi quand même à bien coordonner le tout.
03:47Et je crois que là, on pourra le faire.
03:49Oui, je crois que le maillot tricolore a des vertus ignorées, plus exactement des vertus qui, chaque année, paraissent faire des miracles.
03:56C'est-à-dire de concilier des coureurs qui, à longueur d'année, sont rivaux.
04:01Mais dès lors qu'ils ont le même maillot sur le dos, je crois qu'ils l'ont montré par le passé.
04:05Ils savent avoir une excellente cohésion.
04:08Ils ont un leader incontestable.
04:10Et je crois que c'est un avantage supplémentaire pour l'esprit de l'équipe.
04:14Vous pensez que les Renault et les Peugeot oublieront leurs différends cette semaine ?
04:19Oui, je le crois.