Nathalie Renoux passe une heure avec Riss, auteur de "Ainsi soient-ils... A la recherche de la foi", un film et un livre dans lequel le dessinateur s'interroge sur le divin, le blasphème, et l'humour dans les trois grandes religions monothéistes.
Regardez Le Journal Inattendu avec Nathalie Renoux du 12 avril 2025.
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00:00Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce journal inattendu.
00:17Aujourd'hui à mes côtés, un dessinateur de presse devenu le patron de Charlie Hebdo
00:21après l'attentat du 7 janvier 2015 qui a terrassé la rédaction.
00:25Lui est un rescapé qui a repris le flambeau.
00:28Bonjour Riz.
00:29Bonjour.
00:30Vous avez réalisé un documentaire assorti d'un roman photo,
00:34je peux l'appeler comme ça, directement tiré de ce documentaire
00:37et nommé « Ainsi soit-il à la recherche de la foi ».
00:40On en parlera très largement au cours de cette émission.
00:43Mais d'abord en première question, j'ai envie de vous demander en quoi vous, vous avez foi ?
00:49En quoi j'ai foi ? Vaste question.
00:52J'ai foi dans l'humour et dans, je ne sais pas, une sorte d'optimisme
00:57malgré les catastrophes qui nous entourent.
01:00Il faut prendre ça avec humour quand même.
01:03C'est ce qui fait qu'on tient et qu'on supporte tout ça.
01:06Alors on va essayer d'avoir de l'humour aussi avec l'actualité puisque c'est maintenant l'heure du journal.
01:12Je vous invite à commenter les informations avec moi.
01:14Et au sommaire de l'actualité aujourd'hui, les recherches qui se poursuivent dans la Vienne
01:20pour tenter de retrouver une joggeuse de 28 ans disparue depuis jeudi.
01:25Une centaine de gendarmes et 25 militaires ratissent une large zone forestière de 100 km².
01:30Nous serons sur place.
01:32La campagne à droite toute chez les Républicains.
01:34Les deux rivaux, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, multiplient les déplacements.
01:38Le ministre de l'Intérieur est dans la région de Toulouse aujourd'hui.
01:41Les départs en vacances de la zone C, Orange sur les routes d'Île-de-France, chargées également dans les gares.
01:49Le sport avec du rugby, mais aussi la 29e journée de Ligue 1 de football et un choc au programme Monaco-Marseille cet après-midi.
01:57Enfin la météo, bonjour Valérie Quintin.
02:00Bonjour.
02:00Après le beau temps, le changement, c'est maintenant.
02:03Exactement, ça commence aujourd'hui.
02:05On a déjà quelques pluies actuellement en Limousin ou encore dans le Val-de-Loire.
02:08Alors ça, ça va s'intensifier, ça va tourner à l'orage cet après-midi dans le sud-ouest en Limousin, en Charente, dans le Poitou.
02:14Et ça va remonter jusqu'aux portes de la Bretagne.
02:16Ailleurs, ce ne sera pas trop mal.
02:18Nuageux quand même près de la Méditerranée.
02:19Pour l'instant, il y a des éclaircies, mais ça ne durera pas.
02:21Le beau temps, le vrai, c'est entre les Hauts-de-France et l'Alsace qu'on le trouvera.
02:25Normandie, Île-de-France, Bourgogne, Franche-Comté devraient s'en tirer avec un ciel juste un peu plus nuageux au fil des heures.
02:30Dans la foulée, les températures baissent.
02:3118 degrés à Nice, 19 à Bordeaux, 21 pour Paris, 22 degrés à Toulouse et Lyon, 23 à Chambéry.
02:37Et c'est donc dans le Nord qu'il fera le plus chaud avec 24 degrés à Lille.
02:41Ils n'ont pas trop de chance, les vacanciers de la zone C.
02:43C'est raté.
02:44Merci Valérie.
02:47Elle s'appelle Agathe Illéret, elle a 28 ans.
02:51Cette joggeuse n'a plus donné signe de vie depuis jeudi matin, alors qu'elle était partie courir aux alentours de Vivonne dans la Vienne.
02:58Bonjour Célestien Bougère.
03:00Bonjour.
03:01Vous êtes sur place et les recherches ont activement repris ce matin avec de gros moyens.
03:07Oui, dès 8h30, les gendarmes sont maintenant plus d'une centaine à se déployer sur une zone de 100 km² environ.
03:13Alors on est dans une zone rurale avec beaucoup de petits hameaux de maisons,
03:17mais globalement des grands champs de culture entrecoupés de zones boisées assez dense et nombreuses,
03:22ce qui rend difficile le travail des gendarmes, comme l'explique le colonel Philippe-Alexandre Assou.
03:26Le dispositif est conséquent avec, je souligne, le renfort des armées, du SDIS, de la sécurité civile,
03:33mais également de citoyens qui viennent pour nous aider.
03:35C'est une zone particulièrement difficile puisque c'est une zone forestière, donc il faut adapter les moyens.
03:40J'ai des moyens tout terrain.
03:42Néanmoins, on ne se limite pas qu'à cette zone forestière.
03:46On élargit grâce à l'hélicoptère, grâce à nos plongeurs aussi qui remontent le clin.
03:52Des plongeurs sont en ce moment même en train d'effectuer des recherches sous l'eau.
03:55L'hélicoptère tourne au-dessus de nos têtes pendant qu'au sol, plusieurs équipes arpentent les routes et les sentiers.
04:01Des gendarmes mais aussi des civils, vous l'avez entendu,
04:02principalement des membres du club de course à pied de la jeune femme disparue.
04:05Il montre les chemins régulièrement empruntés par les coureurs aux enquêteurs.
04:10J'ai croisé plusieurs petits groupes, souvent accompagnés par un militaire,
04:13qui regarde avec attention chaque talus, chaque buisson,
04:16qui rentre dans les champs pour examiner le sol.
04:18Pour l'instant, à notre connaissance, aucune trace de la jogueuse.
04:22Alors Célestin, quels sont les éléments en possession des enquêteurs ?
04:26Alors pour l'instant, l'élément principal dont disposent les enquêteurs,
04:29c'est la dernière localisation connue du téléphone portable de la jeune femme de 28 ans.
04:34Une localisation à 250 mètres près, dans la commune voisine de Voulon,
04:38où la jeune femme avait l'habitude de passer pendant ses entraînements.
04:41C'est donc dans ce secteur que se concentrent les recherches depuis hier.
04:44Les enquêteurs ont à disposition également des données provenant des opérateurs téléphoniques
04:48pour savoir si d'autres téléphones ont été localisés dans la zone
04:51et donc si d'autres personnes étaient présentes sur le lieu de disparition de la jeune femme.
04:56Les gendarmes nous indiquent également que l'appel à témoins a été fructueux
04:59avec des témoignages qui ont été recueillis.
05:01Ils sont en train d'être analysés et ils vont avec les informations téléphoniques
05:06guider les gendarmes, les hélicoptères, les drones dans leurs recherches tout au long de la journée.
05:11Mais pour l'instant, aucune piste n'est privilégiée par les enquêteurs.
05:14Un accident, un acte malveillant, on ne sait pas encore ce qui est à l'origine de la disparition de la jogueuse.
05:20Dans le vivallage de Vivonne, où résident les parents d'Agathe Hilleré,
05:23il y a en tout cas beaucoup d'inquiétudes, car c'est un village où tout le monde semble-t-il se connaît.
05:27Oui, un village d'un peu plus de 4000 habitants, où presque tout le monde a déjà croisé cette jeune femme,
05:33que l'on décrit comme discrète, à la santé fragile, très maigre.
05:36Une inquiétude qui ne fait que grandir à mesure que les heures passent,
05:40notamment pour la mère de Vivonne, Rosemarie Berthaud.
05:43C'est un choc pour la population.
05:45Nous sommes quand même une commune tranquille.
05:47Et donc, pour nous, c'est triste, d'autant plus que plus le temps passe, plus ça devient difficile.
05:54Je pense qu'on a marché ce matin, ça va être certainement au cœur des discussions de ce matin.
05:59Voilà, tout le monde est dans l'attente de savoir ce qui a pu arriver à cette jeune fille.
06:04Ce matin, alors que se déroulait le marché, on pouvait voir des mines tristes.
06:07C'est l'espoir de retrouver la jeune femme saine et sauve qui s'amenuise dans les têtes des habitants,
06:1248 heures après la disparition de cette jeune femme.
06:15Merci, Célestin Bougère, sur place dans la Vienne pour RTL.
06:18Un homme de 28 ans tué à Nice la nuit dernière par deux individus qui circulaient à scooter.
06:23La victime était défavorablement connue des services de police.
06:26Le quartier Pasteur, où se sont déroulés les faits, est situé tout près de Point de Dille,
06:30récemment théâtre de règlement de compte.
06:33Elles avaient révélé dans Elle les accusations de dizaines de femmes
06:37contre le médiatique psychanalyste Gérard Miller pour agression sexuelle et viol.
06:41Les deux mêmes journalistes viennent de signer un livre, Anatomie d'une prédation.
06:46Elles ont rencontré les potentielles victimes.
06:48La première a déposé plainte il y a 14 mois.
06:51Bonjour, Planar Adénovitch.
06:53Bonjour.
06:5414 mois donc, et la victime déplore la lenteur de l'enquête.
06:57Et oui, pour elle, l'attente est insupportable.
07:00Après sa plainte en février 2024, Aude est auditionnée 4 mois plus tard par la brigade des mineurs.
07:06Puis elle subit une expertise psychologique.
07:08Et depuis, plus rien.
07:10Plus rien alors que le nombre de dénonciations rend, selon elle, la procédure urgente.
07:15Puis un peu tombée des nues parce que je me disais,
07:17si on est nombreuses à avoir déposé plainte, potentiellement il est dangereux.
07:21Donc pourquoi on ne réagit pas ?
07:22Parce que là, il peut potentiellement nuire de nouveau à d'autres femmes.
07:26Est-ce que ma parole a été entendue puisqu'en fait il ne se passe rien ?
07:30Il y a une sorte d'épée de Damoclès, si vous voulez, au-dessus de ma tête,
07:32de me dire à tout moment, ça peut nous retomber dessus,
07:35on va nous reconvoquer, il va falloir tout raconter.
07:38De toute façon, ce qu'on veut, ce n'est pas de l'argent,
07:39ce n'est pas de l'argent qui répare, c'est la vérité.
07:42Aude espère un procès un jour,
07:44tout en sachant que répéter son traumatisme va, une nouvelle fois, bouleverser sa vie.
07:48Et Plana, Gérard Miller n'a pas non plus été auditionné.
07:52En effet, et pour lui aussi, l'attente est difficile.
07:55C'est ce qu'il a récemment dénoncé dans un communiqué.
07:58Le respect dû à ma présomption d'innocence est allègrement bafoué,
08:02c'est ce qu'il écrit, et je ne peux me défendre.
08:05Sur le fond, le psychanalyste de 76 ans avait assuré,
08:08au moment où l'affaire avait éclaté,
08:09n'avoir, je le cite, jamais contraint personne.
08:13Merci, Plana Radenovic du service Police Justice,
08:16de RTL, des affaires de dénonciation qui sont lancées sur la place publique,
08:22alors que la justice n'est pas encore passée,
08:24et que l'enquête est en cours.
08:26Qu'est-ce que vous en pensez, Ries ?
08:28C'est vrai que c'est quelque chose de très délicat,
08:30parce que vous avez d'un côté des victimes qui revendiquent,
08:33qui veulent que la justice acte leur statut de victime,
08:37et puis de l'autre côté, vous avez la justice qui est lente,
08:39qui n'a pas beaucoup de moyens,
08:40et qui est toujours très lente.
08:43Et c'est vrai que le rythme de la justice,
08:44ce n'est pas forcément le rythme auquel on s'attend.
08:50Donc je ne sais pas dans cette affaire-là si ça durera longtemps,
08:53mais c'est malheureusement presque inévitable.
08:57Trop lente la justice, pas assez de moyens peut-être ?
08:59Peut-être, oui.
09:01Défendre la démocratie et l'état de droit.
09:03Une trentaine d'ONG ont appelé à des manifestations partout en France aujourd'hui.
09:07Une réponse aux critiques du Rassemblement National contre les juges
09:12et la condamnation de Marine Le Pen à 5 ans d'inéligibilité.
09:16A Paris, le point de rendez-vous est fixé à 17h, place de la République.
09:19Là aussi une réaction ?
09:21Oui, parce qu'on constate que la gauche est désunie,
09:24alors qu'il y a encore 20 ou 30 ans, ces thèmes-là unifiaient la gauche.
09:27Et malheureusement, ces thèmes-là, aujourd'hui, ne font que mettre en évidence les fractures de la gauche.
09:31Donc je ne sais pas comment...
09:33Alors cette fois-ci, la gauche sera unie, le Parti Socialiste sera aux côtés de tous les autres,
09:37puisque c'est sous la bannière d'association que l'appel a été lancé.
09:41Mais j'ai cru comprendre que la France Assoumise n'y serait pas.
09:46Les désaccords de la gauche, ça c'est bon pour un caricaturiste.
09:51Oui, c'est bon, mais c'est toujours un peu déplorable.
09:53Mais c'est presque un peu ça l'histoire de la gauche.
09:55C'est l'histoire aussi de beaucoup de fractures.
09:57Allez, on va parler de la droite à présent.
09:58Bruno Retailleau sur tous les fronts, il a troqué sa casquette de ministre de l'Intérieur
10:03pour celle de candidat à la présidence des Républicains aujourd'hui.
10:06Une campagne très à droite qui l'oppose à Laurent Wauquiez.
10:09Il est en déplacement près de Toulouse, Valentin Larkier.
10:13Oui, Bruno Retailleau rencontre des militants.
10:15Près de 400 personnes assistent à sa réunion publique à Balma depuis 11h ce matin.
10:20Le candidat, Retailleau, entame la dernière ligne droite de la campagne à la présidence des Républicains.
10:24Et évidemment, vous vous en doutez, il a dressé le bilan de ses six premiers mois en tant que ministre de l'Intérieur.
10:30Devant les militants, il assure avoir redonné des couleurs à la droite et à son parti.
10:34Ce que j'ai voulu montrer précisément au ministère de l'Intérieur,
10:38c'est qu'il y avait une droite qui, dans l'action, pouvait ne pas appliquer ses convictions.
10:42Mais au contraire, il les appliquait.
10:44Y compris dans la situation politique difficile dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui.
10:49Et c'est, je pense, à partir de cela que les gens se sont reconnus dans mon action.
10:53Bruno Retailleau est aussi revenu sur plusieurs polémiques.
10:56Presque fier de les avoir provoquées sur l'immigration, par exemple,
10:59ou l'interdiction du voile dans les compétitions sportives.
11:03Le candidat veut faire de LR un parti patriote et moderne.
11:07Cet après-midi, il se rendra dans le Tarn sur le chantier de la 69.
11:10Un chantier à l'arrêt après une décision de justice.
11:13Il va apporter son soutien au chef d'entreprise impacté par la suspension des travaux.
11:18Valentin Larquet, merci pour RTL.
11:21Vous parliez d'une gauche divisée, RIS, et on voit une droite qui fait campagne très à droite pour la présidence des Républicains.
11:30Qu'est-ce que ça vous inspire ?
11:32J'ai l'impression que plus on va avancer vers les élections, plus on va assister à une surenchère droitière.
11:39C'est à qui il y aura les idées les plus à droite pour rameuter à la fois les électeurs du Front National, enfin du Rassemblement National.
11:45On l'a vu il y a quelques jours avec Laurent Wauquiez, sa proposition de mettre les OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon.
11:53Je ne sais pas si la droite va se trumpiser et faire des propositions absolument absurdes pour essayer de rameuter au maximum les électeurs.
12:03J'ai l'impression que ça va être difficile pour ces candidats de droite d'avoir un discours de droite qui soit crédible, qui ne sombre pas aussi dans la caricature.
12:11En fait, est-ce que vous pensez que la parole nuancée en politique aujourd'hui est possible ?
12:16Elle est de plus en plus inaudite parce qu'elle ne fait pas le buzz en fait.
12:20La parole raisonnable ne fait pas le buzz et aujourd'hui malheureusement les politiques font souvent de la communication.
12:26A l'étranger, les deux pays ennemis, les Etats-Unis et l'Iran, entament des discussions au sultanat d'Omane sur le nucléaire iranien.
12:33Rencontre à huis clos entre l'émissaire américain Steve Whitcoff et le ministre des Affaires étrangères iranien.
12:38Les Etats-Unis cherchent à mettre fin au programme nucléaire de l'Iran, qu'ils soupçonnent de vouloir se doter de l'arme atomique.
12:46Les Etats-Unis qui ont même brandi la menace d'une opération militaire en cas d'échec.
12:51Au Proche-Orient, l'armée israélienne annonce avoir intercepté trois projectiles tirés depuis le sud de la bande de Gaza.
12:58Il n'y a pas eu de blessés.
12:59Dans le même temps, une délégation du Hamas est attendue au Caire pour des discussions avec des médiateurs égyptiens en vue d'une éventuelle nouvelle trêve à Gaza.
13:08RIS, il y a quelques jours, Emmanuel Macron a annoncé qu'il pourrait annoncer officiellement la volonté de reconnaître les deux Etats dans la région.
13:19Qu'est-ce que ça vous inspire ? Est-ce que vous pensez qu'une solution à deux Etats est la solution au Proche-Orient ?
13:26C'est la solution la plus juste.
13:28Après, concrètement, comment on l'aime en œuvre, c'est ce qu'on essaye de trouver depuis des années et des années.
13:34Mais on ne peut pas imaginer qu'un peuple renonce à ses droits au bénéfice d'un autre.
13:40Du point de vue de la justice, ce n'est pas acceptable.
13:42Maintenant, je ne sais pas très bien comment la diplomatie française ou européenne arrivera à ce résultat.
13:48Mais il ne peut pas y avoir autre chose que deux Etats.
13:54Idéalement.
13:55Question en suspens et dossier à suivre, bien entendu.
13:58En France, les élèves de la zone C sont à leur tour en vacances aujourd'hui.
14:02Bison Futé classe d'ailleurs la journée en orange en Ile-de-France.
14:05On attend aussi du monde dans les trains.
14:07Il y avait d'ailleurs foule Gare de Lyon ce matin.
14:09Une foule heureuse écoutée.
14:11On va à Nice.
14:11Le programme, c'est stage de tennis, plage et piscine et du temps avec les beaux-parents.
14:16Je vais à Béziers.
14:17Vous allez faire quoi ?
14:17Profiter de la mer.
14:18Voilà, ça manque toujours.
14:19Je change un peu d'environnement.
14:21Je vais faire des châteaux de sable.
14:23Tu t'aimes bien les châteaux de sable ?
14:24Oui.
14:25Je vais me baigner avec la rouée.
14:28Profitez bien.
14:28Bonnes vacances.
14:30Voilà pour ces quelques témoignages qui nous donnent envie de partir du sport.
14:35À présent avec la Champions Cup de rugby Bordeaux-Bègles contre Munster à 16h.
14:39Le tournoi des 6 nations féminins.
14:41France-Galle à 13h45 à Brive.
14:43La 29e journée de Ligue 1 de football.
14:46Reims a battu Lens hier soir 2 à 0.
14:48Et aujourd'hui, choc Monaco-Marseille à 17h.
14:51Puis Toulouse-Lille à 19h.
14:53Et Strasbourg-Nice à 21h05.
14:56En football, toujours des nouvelles rassurantes.
14:58Du gardien de l'équipe de France, Mike Ménian.
15:01Victime d'un choc très violent avec un coéquipier hier soir lors du match des Milanais à Houdinez.
15:07Ça va mieux ce matin.
15:08Il est sorti de l'hôpital après une nuit en observation.
15:11Les médecins lui ont prescrit un repos absolu au moins jusqu'à mardi avant de réévaluer son état.
15:16Et puis le Paris-Roubaix, c'est ce week-end.
15:18Aujourd'hui pour les femmes.
15:19Arrivé cet après-midi.
15:20Et ce sera demain pour les hommes.
15:22RIS, le sport, ça vous intéresse ?
15:24Vous suivez les compétitions sportives ?
15:25Le problème, c'est que ça vous intéresse ou pas, on nous les impose dans les médias.
15:29On est obligé d'entendre les résultats même si vous n'êtes pas passionné.
15:32Donc je ne suis pas très sportif.
15:34Mais bon, on suit ça de loin, je dirais.
15:35Vous l'êtes malgré vous.
15:37Malgré nous, voilà.
15:38Allez, c'est maintenant l'heure de dresser votre portrait.
15:41Le portrait inattendu.
15:44Et pour m'aider dans cette tâche, j'ai fait appel à un vieil ami à vous,
15:47l'avocat Richard Malka qui était à vos côtés quand vous avez republié Charlie Hebdo en 1992.
15:52Il y a 33 ans donc.
15:5533 ans que vous signez des bandes dessinées en commun.
15:58Notamment la face cachée de Sarkozy ou la face crachée de Marine Le Pen.
16:03Et il vous connaît bien.
16:04On a cheminé ensemble pour le meilleur et pour le pire.
16:08Dans la joie, dans les fêtes, dans le bonheur de republier ce journal.
16:12Et puis dans la tragédie ensuite.
16:16Et Dieu sait que cette tragédie nous a marqués.
16:20Il a marqué, lui, terriblement.
16:23Puisqu'il a encore une balle dans l'épaule.
16:26Qu'il souffre tous les jours, même si ce sera le dernier à le dire.
16:29Et que c'est le bras avec lequel il dessine.
16:32Vous avez hoché la tête.
16:34Oui, la balle n'est plus dans l'épaule.
16:36Elle a heurté l'épaule, mais ils l'ont enlevée quand même.
16:39Donc vous êtes très pudique sur les souffrances que vous subissez.
16:43Il n'y a pas grand chose à dire.
16:44C'est une affaire aussi personnelle.
16:47On ne peut pas non plus étaler sa vie personnelle tous les jours.
16:50Parce qu'au bout d'un moment, ça ne va pas les intéresser.
16:53Il y a aussi tellement d'autres gens qui ont subi des attentats.
16:56Qui ont subi bien pire.
16:59Même au sein du journal.
17:00Donc je crois qu'à un moment donné, il faut vivre avec ça.
17:05Il faut se débrouiller tout seul pour affronter tout ça.
17:08On ne peut pas l'imposer aux autres tout le temps.
17:11Votre carrière et votre vie, en tout cas, sont indissociables de Charlie Hebdo.
17:15Et de cette tragédie du 7 janvier 2015, 12 personnes sont tuées par des terroristes.
17:19Dont 5 dessinateurs.
17:21Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinsky.
17:24Et vous prolongez leur combat.
17:25Après cette tragédie, il continue tous les jours à porter Charlie Hebdo.
17:29Et ce dont je peux témoigner, c'est que sans lui, l'aventure se serait arrêtée.
17:35Il est formidablement attaché à ce journal, à Charlie Hebdo.
17:39C'est sa vie.
17:40C'est un peu notre vie aussi.
17:43Mais il y a quelque chose de christique, en fait.
17:47Quand il dit qu'il y a quelque chose de christique, évidemment, ça prête à sourire.
17:53Allez, j'ai envie de vous demander ce que vous en pensez, ça.
17:55Vous êtes une figure christique.
17:56Non, il ne faut peut-être pas exagérer non plus.
17:59Je n'ai pas gravé le Golgotha non plus.
18:03Mais à partir du moment où on s'engage dans un journal, comme on s'est engagé dans
18:06ce journal en 92, bon, il faut aller jusqu'au bout.
18:09On ne peut pas comme ça laisser tomber ce journal, malgré les circonstances tragiques.
18:13D'abord vis-à-vis des disparus, vis-à-vis de tout ce qu'ils ont fait.
18:16Et moi, j'avais en souvenir, et pour les avoir côtoyés, toute l'énergie qu'ils
18:20avaient mis pour que ce journal existe.
18:23Donc, on ne pouvait pas laisser tomber ce journal vis-à-vis des victimes.
18:26Mais aussi pour nous, aussi.
18:28Parce que c'était aussi un moment politique.
18:30Abandonner ce journal, ça aurait signifié que les terroristes avaient gagné.
18:33Et pour moi, c'était un combat politique, aussi.
18:36Ce n'était pas simplement l'attachement au journal.
18:38Moi, je ne pouvais pas accepter l'idée qu'en France, un journal disparaisse, entre
18:41guillemets, à cause de terroristes.
18:43Donc, il fallait leur donner tort.
18:44C'était un acte de résistance aux terroristes.
18:46C'était un acte politique, voilà.
18:48C'était la meilleure réponse à leur donner, que le journal continue.
18:51Et alors, Richard Malka, je lui ai posé la question de l'homme.
18:54Qui est-il, l'homme que Richard Malka fréquente ?
18:58Quelqu'un de pudique, qui ne s'épanche pas.
19:01C'est quelqu'un d'une profondeur incroyable.
19:04En fait, je connais assez peu de personnes étant à ce point dans le vrai, dans le juste
19:12de lui-même.
19:13Et il est d'une intégrité incroyable.
19:15Et il faut une force de caractère.
19:18Parce que lui, c'est tous les jours qu'il mène ce combat, qu'il retrouve Charlie, qu'il
19:23retrouve les souvenirs de Charlie.
19:26Moi, parfois, je me demande comment, où est-ce qu'il trouve cette détermination, ce courage,
19:31cette abnégation.
19:33J'ai énormément d'admiration, de tendresse, et tant qu'il sera Charlie, je continuerai
19:39à défendre ce journal.
19:41Eh bien, voilà un message de fidélité.
19:43Oui, mais je dirais que ce qui me motive, c'est aussi de voir que depuis 2015, il y a
19:49des jeunes journalistes, des jeunes dessinateurs qui nous ont rejoints, qui ont la même envie
19:52de faire le journal que celle qu'on avait en 92.
19:54Donc, c'est ça aussi, moi, qui me réconforte et qui me donne aussi cette énergie.
19:59On ne travaille pas dans le vide.
20:01Le but, c'est de transmettre ce journal un jour à une génération qui nous suivra.
20:05Voilà, ce n'est pas de le faire que pour nous, ce journal, mais c'est pour les dessinateurs
20:09de demain et aussi les lecteurs de demain.
20:11Voilà.
20:11Est-ce que vous le faites aussi pour vous ? Vous y prenez plaisir à faire ce journal ?
20:15Oui, il y a toujours du plaisir à faire ce journal, ne serait-ce que quand on va au
20:18journal, on y va aussi pour passer un bon moment, pour rire, pour déconner.
20:21C'est ça aussi, Charlie, c'est le plaisir d'être ensemble et pour parler un peu
20:24familièrement, de déconner.
20:26Voilà, s'il n'y a plus ça, c'est vrai que ce serait triste.
20:29Dans un instant, on parlera de Ainsi soit-il, votre documentaire et votre roman photo à
20:33la recherche de la foi.
20:35Restez avec nous, c'est le journal inattendu de RIS.
20:42Le journal inattendu de RIS, avec Nathalie Renou sur RTL.
20:47Nous sommes toujours avec RIS, patron de Charlie Hebdo, qui signe un documentaire et aussi
20:52un roman photo, Ainsi soit-il, à la recherche de la foi.
20:56Que nos auditeurs peuvent donc retrouver sur la plateforme France TV et qui commence par
21:02les mots de Cavana, fondateur de Charlie Hebdo.
21:05C'était dans l'émission Apostrophe de Bernard Pivot en 1981.
21:08Écoutez.
21:09Il se trouve, je n'y peux rien, que le bon humour est cruel, ne peut pas ne pas être cruel.
21:13Vous dites qu'il est teigneux, il est brutal, il est ravageur, l'humour est un coup de poing
21:18dans la gueule et vous ajoutez, foutons dehors un coup de pied au cul, les vieux interdits
21:23à commencer par le bon goût, à continuer par le sacré.
21:26Là, vous allez trop loin, il y a tout de même des choses auxquelles on n'a pas le droit
21:28de toucher.
21:28Combien de fois nous l'a-t-on sorti, c'est là ? Non, rien n'est sacré.
21:32Principe numéro un, rien, pas même ta propre mère, pas même les martyrs juifs, pas même
21:36ceux qui crèvent de faim.
21:37Oui, il faut qu'on chienne, c'est un mot de rabelais, tout, tout, et les monstres
21:42les plus hideux, surtout, avant tout.
21:45Risse, ce principe-là n'a pas changé aujourd'hui ?
21:48Non, mais peut-être encore, on y est peut-être encore plus attaché, parce que c'est vrai
21:53qu'aujourd'hui on nous parle du retour du sacré, mais la notion de sacré, elle est
21:57un petit peu paralysante, elle rend moins libre, voilà, et donc je crois que ce qu'on
22:01cherche à Charlie, et ce qu'exprime Cavana, c'est d'être le plus libre possible, et
22:04la notion de sacré, intimide, et, comment dire, nous rend moins libres, en fait, voilà.
22:12Donc, c'est vrai que l'humour, comme ils le disent, c'est toujours un peu provoquant,
22:16c'est toujours une transgression, et on transgresse des règles, et évidemment on transgresse
22:21ce qui est, quand on dit ce qui est sacré, ce qui est censé être sacré, on considère
22:26comme sacré, mais est-ce que c'est vraiment sacré, on n'en est pas si sûr, donc voilà,
22:29c'est une liberté qu'on prend.
22:31Alors, la transgression conduit parfois à la tragédie, dix ans après l'attentat
22:35du 7 janvier 2015, dans les locaux de Charlie Hebdo, une question demeure, comment des individus
22:39ont-ils pu commettre un-t-il crime au nom de la foi ? Ça, c'est la question que vous
22:43vous posez, et à laquelle vous tentez de répondre, en vous rendant à Jérusalem, pour
22:48rencontrer des dirigeants, enfin, non, je ne sais pas si on l'appelle ça, des représentants,
22:53des représentants, voilà, des trois grandes religions monothéistes.
22:56De ce voyage, vous faites un documentaire, et la réponse est quoi alors ? Est-ce que
23:01vous l'arrivez rencontrer cette foi ? Est-ce que vous l'avez mieux compris, mieux
23:04cerné ?
23:04En fait, à la rencontre de la foi, ce n'était pas la rencontre de ma foi, c'est à la rencontre
23:07de la foi des autres, ce n'est pas la même chose.
23:09Donc vous, vous n'avez pas été illuminé ?
23:11Non, pas trop, non, mais c'est la foi des autres qui est intrigante, voilà, c'est
23:14plutôt ça, d'ailleurs, dans le titre, ainsi soient-ils, ils, ainsi soient-ils, eux,
23:18comment sont-ils, eux ? Voilà, donc, mais c'est vrai que quand on est représentant
23:23de religion, quand on leur pose des questions sur la violence, ce ne sont pas des questions
23:26auxquelles ils sont habituées, parce que ça les met un peu en cause, ça met un peu
23:29en cause leur religion, et toutes les religions, dans leur histoire, à des moments
23:32différents, ont, disons, soit utilisé la violence, ou ont déclenché la violence.
23:37Donc c'est, quand on se dit, membre d'une religion, toutes les religions se disent
23:43religion de paix, mais on s'aperçoit que souvent les religions déclenchent des conflits,
23:48des guerres, donc c'est un peu un paradoxe, comme si la violence n'était pas inhérente
23:52à la religion.
23:54Et parmi les gens que vous avez interviewés, est-ce que certains doutent, doutent de leur
23:59foi, et doutent du bien fondé de leur religion, et puis des conséquences que ça peut avoir,
24:03et dont vous venez de nous parler ?
24:04En fait, ça dépend des interlocuteurs, il y avait un interlocuteur, un père jésuit,
24:07le père du brûlé, qui était assez ouvert sur ces questions-là, qui lui-même
24:10s'interrogeait, en tous les cas, qui n'était pas gêné de dire qu'il se posait des questions.
24:14Mais vous en avez d'autres, comme l'imam Abou Souaï de la mosquée d'Al-Aqsa, qui
24:18lui était très ferme, il dit, il n'y a pas de doute, tout ce qui est dans l'islam
24:22est parfait, les anges existent, tout ce qu'a fait Mahomet, il n'y a rien à contester,
24:28donc on sent qu'il y a une marge de manœuvre, d'interrogation qui est plus ou moins
24:32grande selon, alors la religion, mais en tout cas selon les interlocuteurs, parce que dans
24:36les grandes religions monothéistes, il y a des tendances, il y a des tendances conservatrices,
24:40réactionnaires, il y a des tendances plus modernistes, plus ouvertes, donc ça dépend
24:43un peu des interlocuteurs que vous avez en face de vous, en fait.
24:45Effectivement, et alors, quant aux caricatures que vous faites, vous en avez parlé, le droit
24:49au blasphème, par exemple, qu'est-ce qu'ils en disent, selon les religions ?
24:53C'est pareil, c'est vrai qu'avec un représentant de l'islam, il n'y a pas beaucoup de marge
24:59de manœuvre, et si blasphémilia, comme il me l'a dit, il faut demander pardon,
25:03voilà, il faut s'excuser. D'autres sont un peu plus ouverts d'esprit, mais on voit
25:07bien que c'est aussi le résultat d'une évolution de chaque religion, je dirais qu'il y a des
25:13religions qui n'ont pas une grande culture de la démocratie, du débat, de la contestation,
25:18d'autres qui ont bien dû s'y faire, peut-être un peu contraintes par les événements, mais
25:21qui ont bien dû accepter d'exister dans des sociétés démocratiques ouvertes, où tout
25:26s'exprime, y compris des choses qui n'entrent pas dans les dogmes religieux.
25:29Mais la religion catholique, vous...
25:31La religion catholique, enfin, encore une fois, ça dépend des interlocuteurs, parce que
25:35bon, quand on entend certaines déclarations du pape ou de certains responsables, parfois
25:39c'est très très conservateur. Mais quand vous discutez individuellement avec des représentants,
25:43c'est des discussions d'homme à homme, c'est peut-être plus libre, des discussions
25:47plus libres. Voilà.
25:49Comment faire vivre la liberté de s'exprimer, la liberté de la presse ? On en parle avec
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27:37nord-est cet après-midi. Quelques belles éclaircies également de la Normandie à l'Île-de-France
27:42et au Jura. A l'inverse, des nuages, des pluies, voire des orages sont prévus arrière.
27:46Orages particulièrement marqués dans le sud-ouest. Les températures, elles iront de 16 à 25 degrés
27:51entre la Lausère et l'Alsace, comptés 22 à Paris, à Lyon, Toulouse et Marseille.
27:57Le journal inattendu de RIS, avec Nathalie Renaud sur RTL.
28:02RIS, nous parlions avant le rappel des titres de ce documentaire, ainsi soit-il,
28:06à la recherche de la foi. Vous êtes parti à Jérusalem pour tenter de comprendre
28:10comment les religions, les différentes religions monothéistes, vivent leur foi.
28:15J'ai envie de citer Mère Thérésa.
28:19J'appelle, je m'agrippe, il n'y a personne pour répondre, personne à qui m'accrocher,
28:23non personne, seule. Où est ma foi ? Tout au fond de moi, il n'y a rien d'autre
28:28que le vide et l'obscurité. Mon Dieu, que cette souffrance est inconnue et douloureuse,
28:33je n'ai pas la foi.
28:34Ben oui, c'est quelque chose qu'on oublie, mais Mère Thérésa avait fait un peu,
28:39dans des courriers, elle avait un peu, je dirais, dévoilé ce qu'elle pensait vraiment,
28:46ce qu'elle doutait en fait. Elle-même aussi, elle doutait.
28:49Bon, on aurait aimé qu'elle commence par ça, mais c'est vrai que les religieux
28:53nous donnent une image très homogène et très structurée de la religion,
28:56mais on voit bien qu'à l'intérieur, il y a plus de doutes qu'on ne l'imagine.
28:59Et pourtant, elle revendique une autorité morale qu'il nous faudrait tous respecter,
29:04alors qu'on voit bien que parfois, il y a beaucoup de failles dans les dogmes religieux,
29:09il y a beaucoup de doutes. Et donc, la question qui se pose, est-ce qu'on peut construire
29:13une société moderne sur des religions qui, elles-mêmes, ont beaucoup de contradictions ?
29:19Voilà.
29:19En tout cas, cette autorité morale, elle est parfois inflexible.
29:22Est-ce que quand vous traitez du fait religieux, quand vous caricaturez, vous avez peur ?
29:28Non, on n'a pas peur, je ne veux pas dire qu'on a peur, mais on sait très bien
29:33qu'il peut y avoir des réactions, inévitablement, mais on continue à faire nos dessins,
29:37mais il ne faut pas avoir peur, sinon on ne fait rien.
29:41C'est plutôt, je veux dire, il ne faut pas craindre des réactions hostiles
29:45quand on fait un journal satirique, mais même quand on fait un journal tout court,
29:48un journal d'opinion, il peut toujours y avoir des gens qui ne sont pas d'accord avec vous.
29:51C'est le principe même de la liberté d'expression.
29:53Alors justement, la liberté d'expression, on va en parler,
29:55et comme chaque samedi, on sort un peu du studio.
29:57Et aujourd'hui, on va partir sur vos traces dans les classes, RIS.
30:05A l'occasion des 10 ans de l'attentat de Charlie Hebdo,
30:07vous sillonnez les collèges et les lycées de France.
30:09Vous y faites de l'éducation à la presse, au dessin, à la liberté d'expression.
30:14On vous avait d'ailleurs suivi auprès de lycéens, près de Strasbourg.
30:17Quand vous faites une couve, c'est quand même bien, quand il y a un personnage qui incarne,
30:22il y a une gueule, qui exprime quelque chose.
30:23Il faut que ce soit comme un coup de poing.
30:25Un titre, un slogan, et puis c'est tout.
30:27Là, vous parlez à des jeunes et des interventions comme celle-ci, vous en faites régulièrement.
30:32Il y a 10 jours, vous étiez à Sartrouville, en région parisienne.
30:35Notre reporter Antoine Decarne s'est rendu au lycée où vous êtes passés.
30:39Bonjour Antoine.
30:40Bonjour Nathalie.
30:41Bonjour Risse, bonjour à tous.
30:43Alors Antoine, qu'ont retenu les adolescents après le passage de Risse ?
30:47Eh bien, pour leur demander, je pénètre cette semaine en fin de journée dans la salle 806 du lycée Évariste-Gallois.
30:53Et visiblement, je n'arrive pas au meilleur des moments.
30:56Ils sont vraiment sur les lycées.
30:57Dernière heure de cours, là ils arrivent juste.
31:00Demain c'est les vacances.
31:01Mais il y a 10 jours, Risse, ces élèves de seconde générale étaient beaucoup plus calmes pour vous rencontrer.
31:06Je dirais même pour vous découvrir.
31:08Comme Alexandar, Lucas et Charlie, ils ont 15 ans.
31:12Vous le connaissiez Risse ?
31:13Non, absolument pas.
31:14Jamais entendu parler ?
31:16Vraiment pas.
31:17Je connaissais le journal, mais pas lui.
31:18Vous avez un souvenir des attentats de Charlie Hebdo ?
31:20Non, pas particulièrement.
31:22Pas du tout.
31:23On avait 6 ans.
31:25Je crois que j'étais en maternelle.
31:27Alors votre venue s'inscrit dans le cadre du projet Caricature et Démocratie.
31:30C'est un tour des lycées franciliens organisé avec la région Île-de-France.
31:34A Sartrouville, vous étiez accompagné par la philosophe Elisabeth Badinter et la présidente de région Valérie Pécresse.
31:41L'objectif, que ces lycéens s'emparent de vos caricatures.
31:44Il nous a donné plusieurs caricatures et par groupe on devait présenter les caricatures devant toute la classe.
31:50C'était Risse qui nous les avait données et c'était les caricatures que lui il les avait faites.
31:54Il fallait juste les décrire.
31:55Vous avez alors présenté des caricatures de tous types.
31:58Une avec des politiques, une autre avec Samuel Paty et puis plusieurs autres sur les religions.
32:04Ce sont celles-ci qui ont interpellé Mohamed.
32:07Il a 15 ans et vient d'Argenteuil.
32:08Il y en a certaines qui étaient choquantes.
32:11Surtout moi, par rapport aux celles avec les religions, ça me choquait un peu.
32:15Mais par exemple celle d'Emmanuel Macron ou Valérie Pécresse, ça c'était drôle.
32:19Il n'y avait rien de bizarre.
32:20Mais les autres, j'ai eu un peu du mal.
32:21Mais après, quand ils sont venus, ils nous ont expliqué que j'ai pensé qu'en vrai, il n'y avait rien de super mal.
32:27Je lui dénonçais des choses, il voulait faire rire un peu et il n'y avait rien de méchant.
32:32Ça t'a fait changer ton regard toi ?
32:34Enfin un peu.
32:35Il en reste quand même des caricatures où j'ai du mal.
32:37Mais au moins je comprends que ce n'est pas visant juste une religion, etc.
32:41C'est juste son travail de dessiner, dénoncer des choses et faire rire les autres.
32:46Voilà, faire évoluer la réflexion des élèves, éveiller leur esprit critique, leur rapport aux caricatures.
32:53Le bilan de ces deux heures avec vous, Riss, c'est Lucas qui le dresse.
32:56On comprend mieux la liberté d'expression, mais on peut quand même penser et écrire ce qu'on veut par exemple.
33:02On peut faire des caricatures de ce qu'on veut.
33:04C'est un peu lui, la définition va dire de la liberté d'expression puisqu'il exprime beaucoup ce qu'il pense.
33:08Donc c'est un bon exemple.
33:09Et maintenant que cela est dit, une question pour vous, Riss, pour quelles raisons est-ce primordial à vos yeux de vous adresser à ces jeunes ?
33:18C'est primordial parce que comme vous pouvez le constater, il y a beaucoup de malentendus en fait.
33:22C'est qu'ils ont beaucoup d'a priori.
33:24D'abord, c'est vrai que l'histoire du journal, ils ne la connaissent pas.
33:26Même le janvier 2015, pour eux, c'est quelque chose de presque ancien.
33:30Ils avaient 4-5 ans.
33:32Donc il faut déjà leur expliquer l'histoire, qu'est-ce qui s'est passé.
33:34Puis aussi, il faut leur expliquer la démarche parce que malheureusement, les seules explications qui sont à leur disposition pour expliquer ce que c'est que le dessin de presse ou la caricature, c'est ce qu'il y a sur les réseaux sociaux.
33:43Et malheureusement, souvent, c'est catastrophique.
33:45Donc il vaut mieux aller directement avec eux.
33:47D'abord, ils nous découvrent.
33:48Ils s'aperçoivent qu'on n'est pas des monstres.
33:50Ils peuvent discuter avec nous, nous poser des questions.
33:52Et puis nous, on leur donne un peu de détails.
33:54On leur explique avec plus de précision notre démarche, l'histoire du journal, pourquoi ça existe depuis des années.
33:59Puis qu'est-ce qu'on recherche aussi ?
34:01C'est pour lever, je dirais, les malentendus.
34:02On sent quand même, quand on écoute notamment le jeune Mohamed, qu'il y a une crispation sur la religion et la représentation de la religion.
34:10Valérie Pécresse et Emmanuel Macron, ça le fait rire.
34:13La religion, un peu moins.
34:14Oui, parce que ça devient très vite subversif.
34:17Puis les gens se sont attachés viscéralement à la religion.
34:20C'est souvent la famille qui transmet la religion.
34:23Donc si vous critiquez la religion, les gens ont l'impression qu'on critique leur famille, leur histoire familiale, leur culture familiale.
34:29Mais malheureusement, il faut aussi les inciter un peu à dépasser ça.
34:33C'est que, voilà, c'est presque une question philosophique, les religions.
34:36Donc on aura le droit de se poser des questions sur la pertinence de ce que disent les religions, sur la pertinence de ce que font les religions.
34:42Donc il faut aussi avoir un esprit critique sur les religions, quelles qu'elles soient d'ailleurs.
34:46On a parlé de Samuel Paty dans le reportage.
34:48La mort de Samuel Paty est un exemple de la radicalité vers laquelle on peut aller et que vous combattez finalement en faisant ces rencontres.
34:59Quand vous dites la mort de Samuel Paty, c'est l'assassinat de Samuel Paty.
35:02L'assassinat.
35:03Et donc, bon, les circonstances de cette histoire sont tragiques.
35:07Mais après, c'est la répercussion chez les jeunes, comment ils comprennent ça ou comment ils ne comprennent pas.
35:12Il faut aussi leur expliquer que c'est le rôle d'un prof d'expliquer des choses.
35:15Et je leur ai dit, il faut expliquer les choses qui sont difficiles.
35:18Les choses faciles, ça n'a pas grand intérêt puisque c'est facile.
35:21Donc tout ce qui est difficile, c'est ça qu'il faut étudier, c'est à ça qu'il faut réfléchir.
35:25Et c'est vrai que quand on est des dessinateurs, les gens nous reprochent de faire des dessins parfois un peu provoquants sur des choses très sensibles.
35:30Mais on fait toujours des dessins sur des choses qui posent problème.
35:33On ne fait pas des dessins sur les choses qui ne posent pas problème, sinon ça n'a aucun intérêt.
35:36Donc on fait toujours des dessins sur des choses difficiles.
35:38Est-ce que vous savez si vos lecteurs, à Charlie Hebdo, sont âgés ou s'il y a des jeunes qui lisent le journal ?
35:45Alors c'est vrai que les lecteurs anciens, ils sont toujours fidèles.
35:48Mais c'est vrai qu'il faut aussi transmettre ça à des jeunes qui aujourd'hui ne découvrent le monde qu'à travers les réseaux sociaux, qu'à travers le numérique.
35:55Et c'est vrai que le journal, on est dans une tradition du papier.
35:58Et c'est vrai que la tradition du papier, elle décline.
36:00Donc comment remettre des journaux entre les mains des jeunes, sachant qu'un journal, un journal papier, c'est un objet.
36:06Donc toutes les semaines, on fabrique un objet, avec une page 1, une page 2, etc.
36:10Donc ce n'est pas simplement des images qui défilent, qu'on se rôle sur son téléphone portable.
36:14Mais ce n'est pas évident de faire comprendre aussi aux jeunes que quand on pense le journal, on pense de la page 1 à la page 16.
36:19Et il faut qu'il y ait une cohérence éditoriale, voilà.
36:21Et ce n'est pas la même chose que de picorer sur Internet des images par-ci, par-là.
36:24Vous craignez qu'un jour, cette tradition de l'objet, du papier, et justement de la cohérence d'un journal, disparaisse avec les réseaux ?
36:32Oui, c'est un vrai danger. C'est un vrai danger s'il y a un vrai problème culturel de ce point de vue-là.
36:36Parce qu'on se demande aussi comment les jeunes, ou les citoyens de demain, vont construire leur colonne vertébrale démocrate.
36:43Ça va être quoi ? Leur valeur ?
36:45Ça ne peut pas être qu'un empilement de choses picorées à droite et à gauche sur les réseaux sociaux.
36:50Ça ne construit rien de très solide. Un journal, quelle que soit sa tendance politique, c'est une éditoriale, c'est une cohérence.
36:56Au moins, ça structure le discours et ça aide le lecteur aussi à structurer sa pensée.
37:01Mais on parlait tout à l'heure, vous disiez que les hommes politiques poussaient très loin leur pensée pour justement faire le buzz.
37:08C'est le reflet de cette société du zapping permanent, en fait.
37:12C'est vrai que les hommes politiques, ils se sont laissés aspirer par cette spirale, justement, médiatique, où ils font de la com.
37:19Ils passent leur temps à faire de la com et ils ne produisent pas beaucoup d'idées originales.
37:23Et la com, bon, ça va cinq minutes, mais on s'en lasse vite.
37:26Et d'ailleurs, qui les écoute aujourd'hui, les hommes politiques ?
37:28Enfin, quels sont les hommes politiques qui ont des idées vraiment originales, qui attirent l'attention ?
37:33On va continuer à parler de...
37:35Juste après l'attentat de Charlie Hebdo en 2015, l'association Dessiné Créé Liberté est cofondée par Agathe André, qui est en direct avec nous.
37:54Bonjour.
37:54Bonjour à tous.
37:57Merci pour l'invitation, Riz.
37:59Ben, salut, bonjour.
38:00Ça va, vous entendez bien ?
38:02Oui, je t'entends, oui.
38:02Riz, souhaitez vous avoir avec nous ce matin, ce midi plutôt.
38:08Vous l'avez entendu tout à l'heure dans le reportage.
38:10Riz va, vous le savez, au contact du Jeune Public.
38:13Agathe André, pourquoi le Jeune Public est celui qu'il faut toucher aujourd'hui ?
38:17Alors, le Jeune et les Jeunes Public et pas seulement.
38:22Alors, effectivement, parce que je crois que nous, on est d'une génération qui connaît la question du dessin de presse et son langage.
38:30Et c'est vrai que c'est Riz, d'ailleurs, qui dit ça dans un hors-série qui s'appelle Caricature, mode d'emploi.
38:36Effectivement, le dessin de presse, c'est un langage avec ses codes, avec sa grammaire et qui nécessite une connivence avec son lecteur et surtout une grande culture générale.
38:45Malgré ce qu'on peut penser, il faut connaître les gens qui sont au pouvoir, il faut connaître l'actualité et il faut connaître ses allusions, ses allusions historiques, ses symboles.
38:57Et puis aussi, le dessin, c'est un support qui est formidable, en fait, pour parler de l'actualité.
39:03C'est une manière aussi de rentrer dans, comment dirais-je, dans la découverte de l'actualité.
39:07Parce que, comme vous le disiez là, il y a quelque chose où on picore et on ne sait pas très bien vers où on va sur l'information, sur la qualité de l'information.
39:17Et comme le dessin de presse traite de l'actualité, c'est un support qui permet de parler de tous les sujets d'actualité.
39:24Et puis surtout, c'est comme c'est les citoyens de demain, les jeunes, autant en parler très très tôt.
39:30Et puis, il y a peut-être des dessinateurs futurs qui rejoindront l'équipe de Charlie ou qui monteront d'autres journaux satiriques.
39:37On l'espère, évidemment.
39:39Alors, on l'a compris dans le reportage, tout ce qui concerne la religion, le respect de la religion, c'est une question extrêmement sensible.
39:48Vous y êtes attentif ?
39:50Ah oui, oui.
39:51Alors ça, c'est un petit peu, effectivement, le cœur de nos actions.
39:55Moi, j'interviens aussi en prison dans le cadre des missions de prévention de la radicalisation.
40:01Alors, sur la question du sacré, à vrai dire, il n'y a plus seulement la religion.
40:05C'est-à-dire que si on attaque Booba et qu'on est femme de Booba, ça peut nécessiter des menaces de mort.
40:12Par rapport à la religion, et c'est un petit peu le travail de cette association et sans doute de RIS aussi quand il intervient,
40:19c'est d'essayer de montrer cette nuance très subtile entre la critique d'une religion, qui est dans le fond une idéologie comme une autre,
40:25une idée comme une autre, et donc à ce titre sujette à la critique, et la question de l'incitation à la haine des croyants.
40:34Et c'est vrai que cette nuance-là, quand elle arrive à être comprise, il y a quelque chose qui se passe et les lignes, elles bougent.
40:41Parce que dans le fond, il n'y a pas de raison que les croyants aient plus de place dans la société que les athées.
40:45Et on pose aussi cette question-là, d'ailleurs, est-ce qu'être raté, c'est de croire en rien ?
40:50Alors, la question est sensible, mais bien souvent, ce qu'on constate, nous, c'est qu'il s'agit plus de posture que de conviction idéologique.
40:59Et puis, il y a quelque chose sur la question par rapport au dessin de presse, c'est-à-dire, comme le disait RIS tout à l'heure,
41:05c'est-à-dire comment incarner ce journal-là ?
41:07Et effectivement, quand RIS intervient à mes côtés, à nos côtés, il y a quelque chose qui bouge aussi.
41:13J'ai été reporter à Charlie, et donc, j'ai la chance de pouvoir incarner ce journal quand j'interviens.
41:19Et comme en plus, je ne suis pas dessinatrice, mon angle d'attaque aussi, c'est de montrer que ce journal, effectivement, il a 16 pages,
41:24il n'y a pas que des dessins, et que c'est aussi un journal d'information.
41:29Donc, je ne sais pas, moi, j'ai l'impression que les malentendus se lèvent si on...
41:34Si on va au contact des gens, et puis si on discute, et puis si on débat, et si on...
41:40Absolument.
41:41C'est-à-dire, l'idée, surtout, c'est effectivement d'ouvrir des espaces d'expression.
41:44On se rend compte beaucoup que ça n'existe pas beaucoup, en fait, alors en prison, mais pas seulement, même en classe,
41:49d'ouvrir des espaces où accords et désaccords peuvent s'exprimer,
41:53avec quand même l'idée que tant mieux si on n'est pas d'accord.
41:55La question, c'est comment...
41:57Ce n'est pas parce qu'on n'est pas d'accord qu'il faut se mettre sur la tronche, en fait.
42:00Ah oui, oui, on a le droit de ne pas être d'accord, mais en tout cas d'en débattre.
42:03Est-ce que les professeurs, quand vous y allez, RIS, vous font part de leurs difficultés, justement, à débattre de certains sujets ?
42:10En fait, j'ai l'impression qu'ils font appel à nous, parce que c'est peut-être plus facile que...
42:15Que ce soit eux qui prennent en charge ces questions-là.
42:17Oui, c'est nous qui expliquons un peu ces questions-là.
42:22Mais vous disiez tout à l'heure que ces jeunes aussi, ils ont besoin qu'on aille vers eux et qu'on parle avec eux.
42:27Je me souviens d'une intervention que j'avais faite à Grigny.
42:30Qui est le lieu d'où est originaire Koulibaly.
42:34Et à la fin, les jeunes sont venus vers moi.
42:36Ils m'ont dit, c'est bien parce que vous êtes venus nous voir.
42:40C'est-à-dire qu'en fait, il y a des jeunes, ils sont presque dans des...
42:42C'est triste à dire, mais c'est un peu dans leur ghetto.
42:44Personne ne s'intéresse à eux.
42:45Personne ne vient les voir.
42:46Ils ont l'impression d'être abandonnés.
42:47Et le simple fait d'aller vers eux et de discuter, d'expliquer des choses et de les écouter et puis de se parler.
42:52Déjà, c'est exceptionnel pour eux.
42:53Et je pense qu'il ne faut pas les abandonner.
42:56Et même s'ils ne comprennent pas très bien ce que c'est que Charlie Hebdo, ce n'est pas grave.
42:59C'est toujours bien d'aller vers eux.
43:01Ils ont besoin de ça.
43:02En fait, il y a aussi une question de reconnaissance.
43:04Oui, une question de reconnaissance.
43:06Et puis, ils ne sont pas plus bêtes que les autres.
43:08Ils ont des choses à dire.
43:10Et ça leur permet aussi de s'exprimer à eux aussi.
43:13La liberté d'expression, c'est aussi leur liberté d'expression à eux qu'on leur offre.
43:19Sur la religion, est-ce que vous leur expliquez que chaque religion est traitée de la même manière dans le journal ?
43:24Alors, on leur explique ça.
43:25Mais c'est vrai qu'il y a une nuance qui évoquait Agathe.
43:27C'est vrai qu'il n'est pas évidente à comprendre.
43:29Et qui a été bien identifiée par le jugement du procès des caricatures en 2006.
43:34C'est qu'il y a un principe.
43:35C'est qu'on a le droit de critiquer ce que racontent les religions, les dogmes.
43:39Parce que ça, c'est une question presque philosophique.
43:41Chaque religion a ses dogmes.
43:44Et il faut faire attention à la critique, à critiquer les croyants.
43:48Parce que la liberté de croire, c'est aussi une liberté fondamentale.
43:52Donc on peut critiquer le dogme de la religion.
43:53Voilà, on peut critiquer ce que racontent les religions.
43:55Mais il faut faire attention à ne pas stigmatiser, comme on dit, les croyants.
43:59Se moquer des croyants.
44:00Parce que ça, ça peut tomber sous le coup de la loi.
44:02Ça peut être de la stigmatisation.
44:03Donc c'est assez subtil.
44:05Mais il faut, voilà, nous, quand on le décide, on le sait.
44:08On fait attention à ça.
44:10Mais parfois, les gens mélangent tout, en fait.
44:11Agathe André, est-ce que chaque religion accepte la caricature de la même manière,
44:16d'après ce que vous avez pu voir dans vos différents déplacements ?
44:20Alors, ce que chaque religion accepte, je pense qu'il n'y en a aucune qui l'accepte,
44:24mais elle n'a pas vraiment le droit, en tout cas, sous le régime de la laïcité à la française.
44:30Effectivement, les gens ont le sentiment, entre guillemets, du deux poids, deux mesures.
44:34Comme si la caricature attaquerait toujours l'islam.
44:40Alors, évidemment, ce n'est pas vrai.
44:42Je crois que ça s'appelle les biais de confirmation.
44:44C'est-à-dire que si on bloque sur cette idée-là, on ne va voir que ça.
44:47Dans le cadre de Charlie Hebdo, c'est un journal qui tape absolument sur toutes les révisions
44:50et surtout dès lors qu'elles instrumentalisent leur idéologie à des fins politiques.
44:57Et sur la question de l'islam, c'est aussi de rappeler qu'en fait,
45:00un journal d'actualité, il traite de l'actualité.
45:02C'est-à-dire qu'ils ne se lèvent pas le matin, risent les dessinateurs de Charlie en se disant
45:06« On va taper sur Mahomet, on va taper sur l'islam, on va taper sur Jésus ou sur Macron ».
45:11C'est bien qu'il y a eu quelque chose dans l'actualité qui nécessite qu'on puisse porter un regard là-dessus,
45:17qu'on puisse évidemment essayer de faire réfléchir.
45:21Et c'est important aussi de rappeler que la caricature, elle n'est pas là forcément pour faire rire
45:25et qu'elle a accompagné depuis toujours les grands mouvements d'émancipation.
45:30Donc ça, il faut le rappeler, on peut rire des juifs en fait,
45:33comme on peut rire des juifs au sens idéologique.
45:36Enfin, il y a des tas de films comme ça, on peut rire de la religion catholique
45:40et heureusement, à vrai dire, parce que c'est si violent que ça donne aussi,
45:45ça ouvre une petite porte de respiration.
45:49Et puis quand même, sur la question de, heureusement qu'on peut critiquer l'idéologie islamiste
45:53parce que c'est les musulmans, à vrai dire, qui en sont les premières victimes.
45:58Merci Agathe André.
46:00Merci à vous.
46:00Merci Agathe.
46:02Merci Risse.
46:03Merci Nathalie.
46:04J'imagine que vous vous retrouverez dans un déplacement futur.
46:07Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
46:09On reste avec vous, Risse.
46:10J'ai envie de vous demander quel est votre monde idéal.
46:13Il serait comment ce monde idéal ? Réponse dans un instant.
46:17Le journal inattendu de Risse, avec Nathalie Renaud sur RTL.
46:23Le journal inattendu de Risse, avec Nathalie Renaud sur RTL.
46:37Retour en musique.
46:38Blondie, ça fait partie de vos choix.
46:41Oui, c'est un peu la nostalgie de l'adolescence.
46:43C'est une musique nostalgique.
46:45C'est le Risse jeune qui parle en vous quand vous faites ces choix-là.
46:50Risse, je voulais parler de quelque chose d'assez personnel maintenant.
46:54Depuis l'attentat de Charlie Hebdo, vous êtes menacé.
46:57Donc vous vivez entouré de gardes du corps.
47:00Là où vous passez, il y a des gens qui passent avant vous pour vérifier qu'il ne se passe rien, qu'il n'y a pas de danger pour vous.
47:05Comment vous vivez cette situation-là à titre personnel ?
47:10Alors des menaces, je ne sais pas.
47:11C'est le problème, c'est que les menaces, on ne sait pas si elles sont réelles ou pas.
47:14Mais il faut toujours faire comme si peut-être quelque chose pouvait arriver.
47:18On a vu ces derniers temps, ces derniers mois, des attaques au couteau.
47:21Ça peut surgir de n'importe quelle manière.
47:24Donc je dirais qu'on ne va pas tenter le diable, si je puis dire.
47:27Non mais alors du coup, ça vous prive d'une certaine forme de liberté, vous qui prônez la liberté.
47:32Ma liberté, elle n'a pas disparu, mais il faut l'organiser différemment.
47:37C'est vrai qu'il y a des contraintes.
47:38Je ne peux pas dire non plus que je ne suis pas libre, je peux décider de ce que je veux, je ne suis pas non plus prisonnier.
47:43Mais c'est vrai que c'est assez contraignant, il faut dire ce qui est.
47:45Une balade en forêt, vous pouvez ?
47:47Oui, on peut, mais voilà, il faut l'organiser.
47:49Il faut l'organiser.
47:50En tout cas, je sais que les jeunes gens qu'Antoine Decarne est allés rencontrer,
47:54les lycéens qui vous ont rencontrés, ont été frappés par ça.
47:57On n'a pas retenu les témoignages là-dessus, mais ils l'ont dit en tout cas.
48:04Vous n'avez jamais vu autant de gardes du corps ?
48:05Ça les a beaucoup impressionnés.
48:09Oui, moi j'y pense plus trop, j'essaie de plus trop y penser.
48:12D'accord, vous y avez.
48:13Je fais avec, voilà.
48:15Je me dis toujours qu'il y a des pays qui n'offrent pas ce genre de protection aux personnes menacées.
48:21Donc je ne me plains pas que ça existe.
48:23Et c'est quand même un luxe que dans une démocratie, on vous offre cette protection.
48:26Donc je ne m'en plaindrai jamais.
48:28C'est ce que je dis à chaque fois.
48:29Même si c'est contraignant, c'est déjà exceptionnel que ça existe.
48:32Est-ce que vous imaginez un jour votre vie sans Charlie Hebdo ?
48:37Ça arrivera inévitablement, je ne sais pas quand.
48:41C'est difficile de s'en défaire, mais ce sera peut-être différent.
48:44Pas forcément, vous pouvez écrire et dessiner jusqu'à très longtemps.
48:49Oui, très longtemps, comme vous dites.
48:51Je ne fixe pas d'âge, limite.
48:52Oui, c'est vrai que ça sera toujours un peu présent quand même.
48:55Je ne sais pas comment, mais ça sera présent encore longtemps.
48:58Quels sont les dessins que vous avez en tête, que vous n'avez jamais fait et que vous rêveriez de mettre sur le papier ?
49:05C'est de faire des récits en bande dessinée, des récits un peu longs, mais ça prend du temps.
49:11Je travaille des fois sur des projets, mais c'est long.
49:14Il faudrait avoir le temps de ne faire que ça.
49:16Et c'est vrai que ce n'est pas le rythme d'un livre en images, une BD, ce n'est pas le même que celui d'un hebdo.
49:22Donc c'est vrai que des fois, j'aimerais avoir plus de temps pour faire des choses plus longues et qui prennent plus de temps,
49:26qui ne sont pas dans un rythme hebdomadaire.
49:27Des choses plus longues, mais quand même caricaturales et basées sur l'actualité ?
49:32Ou on pourrait imaginer une BD qui sorte complètement de votre imagination ?
49:36Non, c'est vrai que j'aime bien utiliser le dessin pour amener le lecteur à s'intéresser à des choses auxquelles lui-même n'aurait pas pensé.
49:44Parce que le dessin, c'est une forme d'expression populaire, grand public.
49:48C'est un art populaire et c'est séduisant.
49:50Quand les gens voient des dessins, ils vont facilement vers le dessin.
49:52C'est une manière aussi de séduire les gens et de les amener par le dessin à s'intéresser à des choses.
49:57auxquelles ils ne seraient peut-être pas intéressés eux-mêmes.
50:00Et à les amener vers des sujets un peu difficiles.
50:02C'est ce que je disais tout à l'heure.
50:04Le dessin, ça ne doit pas être complaisant, ça ne doit pas être démago.
50:08Ça doit être ambitieux.
50:10Moi, j'aime bien quand le dessin, un projet de dessin, a un projet ambitieux éditorialement.
50:16Qu'est-ce qui attise votre curiosité ?
50:19Qu'est-ce qui vous excite en ce moment ?
50:20La perspective de l'élection présidentielle ?
50:23Non, ça ne m'excite pas, ça m'inquiète plutôt.
50:26Non, mais je parle en tant que dessinateur.
50:30Il va y avoir des choses à dire, non ?
50:32Non, ça vous inquiète ?
50:33En fait, à Charlie, toutes les semaines, quand on fait la conférence de rédac,
50:35on essaye un peu de faire le tri dans tout ce qu'il y a dans l'actualité,
50:38entre ce qui est essentiel et ce qui l'est moins.
50:40C'est vrai qu'on est souvent pollué, encombré par des polémiques,
50:43souvent un peu superficielles.
50:45Je dirais qu'aujourd'hui, il y a quand même deux grosses tendances lourdes,
50:47pour employer une expression un peu passe-partout.
50:50C'est le réchauffement climatique, qui est en train de déstructurer notre mode de vie,
50:54on ne s'en rend même pas compte, parce que c'est sur le long terme,
50:56et puis surtout c'est inédit, c'est qu'on n'a pas de référence.
50:59On ne sait pas où on va, et on ne sait pas dans quelle direction tout ça va nous amener.
51:02Et puis une autre chose, c'est la numérisation de la vie, de nos vies.
51:05Toute notre vie est en train d'être numérisée,
51:07et ça c'est vraiment très très inquiétant, et c'est assez flippant en fait.
51:10Et là aussi, on ne sait pas où on va.
51:11On ne sait pas avec l'intelligence artificielle, dans quel monde on va se retrouver.
51:14Et donc, le monde numérique et le réchauffement climatique,
51:19c'est des problèmes inédits et assez angoissants.
51:22Et l'intelligence artificielle, en deux mots, elle ne vous fait pas peur, à vous, dessinateur de presse ?
51:28Non, parce que quoi que produise l'intelligence artificielle, on continuera de dessiner.
51:32Voilà, ça ne nous interdira pas de dessiner.
51:34Rien ne nous interdira de dessiner, voilà.
51:37C'est un mot de la fin, parfait.
51:38Merci beaucoup Riz, patron de Charlie Hebdo, d'être venu jusqu'à nous.
51:41Je rappelle votre documentaire et votre livre-roman,
51:45Ainsi soit-il, à la recherche de la foi.
51:47C'est sur la plateforme France TV.
51:50Dans un instant, confidentiel avec Anthony Martin sur Camilla Parker-Bowles.
51:53Très bon après-midi.