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🔴 Bienvenue dans "Le Samedi Politique", votre rendez-vous pour décrypter les bouleversements majeurs de notre époque !

❓ Assistons-nous à la chute de la mondialisation ?

📈 Le 9 avril, la hausse des tarifs douaniers décidée par Donald Trump doit entrer en vigueur. Finalement, au dernier moment, tout est suspendu pour 90 jours, sauf la sentence la plus forte, 125% de droits de douane pour les produits en provenance de Chine !

💰 Quelle partition Donald Trump joue-t-il ? Peut-il réindustrialiser l’Amérique ? Dans quel but ? Quel avenir pour l’abyssale dette américaine de près de 30 000 milliards de dollars ?

Ces choix, résolument tournés vers le protectionnisme vont-ils se conjuguer à la métamorphose géopolitique de Washington ?

La Chine, elle, a déjà annoncé des mesures-miroir avec 84% puis 125% de droits de douane pour les produits américains. De quoi lancer officiellement le grand affrontement du XXIème siècle entre la Chine et les Etats-Unis.

Face à cette lutte, l’Union européenne et la France de surcroît pourrait s’engouffrer dans la brèche ouverte par Donald Trump et prendre le chemin de la réindustrialisation et donc de l’émancipation. Sans surprise, ce n’est pas le choix de nos dirigeants, campés sur leurs obsessions du libre-échange et de la mondialisation qui a pourtant appauvri les peuples et les nations.

🎙 Pour en parler, Philippe Murer, économiste, cofondateur du Mouvement Politique Citoyen et auteur de "Sortir du capitalisme du désastre" publié aux éditions Jean-Cyrille Godefroy (disponible ici : https://boutiquetvl.fr/accueil/philippe-murer-sortir-du-capitalisme-du-desastre). Il décrypte la stratégie de Trump, cartographie les dépendances liées à la mondialisation et les faiblesses européennes…

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Transcription
00:00Générique
00:00Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver pour ce nouveau numéro du Samedi Politique.
00:20Au programme de cette semaine, l'ère de la démondialisation a-t-elle déjà commencé ?
00:25Et avec l'annonce de l'augmentation des tarifs douaniers, Donald Trump a mis la planète en émoi.
00:31Quels sont ses objectifs ? Faut-il s'attendre à un effondrement et à un affrontement entre Washington et Pékin ?
00:38Comment l'Europe vivra-t-elle ces transformations mondiales ?
00:41C'est à toutes ces questions que nous allons essayer de répondre.
00:44Mais avant toute chose, vous le savez, je compte sur vous pour le succès de cette émission.
00:48Vous êtes tous très importants dans ce dispositif.
00:51Alors pensez à cliquer sur le pouce en l'air.
00:52Ça dope le référencement, ça nous aide à diffuser nos programmes.
00:56Pensez également à relayer cette émission.
00:58Et puis, évidemment, on se retrouve dès à présent dans les commentaires.
01:02A tout de suite.
01:13Et à mes côtés aujourd'hui, Philippe Murer. Bonjour, monsieur.
01:16Bonjour, Elise. Bonjour à tous.
01:18Merci beaucoup d'être avec moi. Vous êtes économiste, spécialiste de l'écologie.
01:23Vous avez également cofondé le mouvement politique citoyen.
01:26Vous avez écrit plusieurs ouvrages.
01:28Le dernier qui tombe à pic, Sortir du capitalisme, du désastre, aux éditions Jean-Cyril Godefroy.
01:34Un ouvrage que vous pouvez bien entendu trouver sur la boutique de TVL sur TVL.fr.
01:39Alors Philippe Murer, c'était une sacrée semaine, notamment pour les marchés.
01:43Le 9 avril, les augmentations des tarifs douaniers devaient entrer en vigueur.
01:47Finalement, Donald Trump a décidé d'une suspension de 90 jours.
01:51Sauf pour la Chine qui, elle, va écoper de taxes à 125%.
01:57Alors pour vous, pour quelles raisons Donald Trump fait-il cela ?
02:01C'est que la mondialisation économique a produit une paupérisation de l'Occident, de la France.
02:07Nous le vivons nous-mêmes dans notre chair, de l'Europe tout entière, mais aussi des États-Unis.
02:13Donc en fait, le peuple américain n'arrive plus à s'en sortir.
02:16Et Donald Trump a dit, je veux favoriser Main Street, c'est-à-dire l'Américain moyen,
02:21et ne plus favoriser Wall Street, c'est-à-dire la finance et les ultra-riches.
02:25Donc Donald Trump essaye de démondialiser.
02:29Il lance la démondialisation.
02:31De toute manière, maintenant, on peut dire que cette période de mondialisation est terminée,
02:34que nous ne la reverrons probablement plus de notre vivant.
02:37Et donc c'est un mouvement absolument énorme.
02:40Les plaques tectoniques sont en train de bouger sur la planète économique.
02:44Alors, ce qu'il faut, c'est que dans cette émission, tout le monde puisse bien comprendre les mécanismes.
02:48Alors, vous expliquez que les décisions de Donald Trump, finalement, sont tournées vers sa base électorale,
02:54vers l'Américain de base, j'allais dire, sans aucune notion péjorative.
02:58En quoi le fait d'augmenter les tarifs douaniers pour la Chine, d'abord, a un effet positif pour l'Américain moyen ?
03:07Alors, en fait, je dirais qu'il ne s'adresse même pas à sa base électorale, c'est plus large.
03:13Il s'adresse à 80% des Américains.
03:15Toute la classe moyenne qui est en train d'être détruite.
03:17Et quand on détruit la classe moyenne, on détruit d'ailleurs la démocratie.
03:20La mondialisation économique, j'ai envie de dire qu'est-ce qu'elle a produit depuis 50 ans.
03:25Elle a été lancée par Margaret Thatcher, Reagan, et ça a créé un capitalisme financiarisé et mondialisé.
03:33Donc, le règne de la finance et le règne des multinationales.
03:37Qu'est-ce qu'elles faisaient, ces multinationales ?
03:39Les entreprises américaines qui étaient sur le sol américain, elles les délocalisaient sur le sol chinois.
03:45Et ensuite, ces produits revenaient aux États-Unis.
03:48Donc, les multinationales faisaient des bénéfices gigantesques
03:51en faisant travailler des gens de façon très précaire à 1 dollar de l'heure
03:55pour revendre aux Américains, aux ouvriers américains affaiblis,
04:00aux ouvriers français et même aux chômeurs.
04:02On disait, voilà, les multinationales font fabriquer par des...
04:04Chômeurs qu'elles avaient fabriquées puisque, bien entendu,
04:06elles avaient fait partir les métiers de l'autre côté.
04:08Exactement, par des miséreux pour revendre aux chômeurs.
04:11Donc, c'était une période où les bénéfices explosaient pour les multinationales de façon gigantesque.
04:15Wall Street a fait x40 depuis 1980.
04:17X40.
04:18Les salaires des PDG augmentaient et les ouvriers étaient précatrisés.
04:23Et le niveau de vie, en fait, même de la classe moyenne occidentale,
04:26a diminué de façon gigantesque.
04:29Donc, c'est une excellente nouvelle de mettre fin à un système qui est aussi toxique,
04:33qui est aussi pervers.
04:34Ça affaiblit les classes moyennes, ça affaiblit tous les pays occidentaux,
04:38dont les États-Unis.
04:39Donald Trump, ce qu'il dit, nous voulons mettre fin à cela.
04:42Nous voulons mettre fin à ce système pervers.
04:44Et d'ailleurs, je mets juste un petit point en insiste, c'est-à-dire que qui pouvait diriger un système aussi pervers,
04:49qui détruisait les pays occidentaux, qui détruisait la classe moyenne,
04:53eh bien, c'était des dirigeants pervers.
04:54Donc, vous voyez, ça éclaire aussi toute la scène politique que nous avons aujourd'hui en Occident.
04:59Alors, on a pas mal parlé aussi de cette question de balance commerciale,
05:02qui était négative, c'est-à-dire en défaveur des États-Unis.
05:06En quoi est-il nécessaire de rééquilibrer cette balance, selon le point de vue de Donald Trump ?
05:11Alors, c'est même selon le point de vue de tous les économistes.
05:14Si vous avez, par exemple, la France à 100 milliards de déficit commercial,
05:17les États-Unis, 1 000 milliards de dollars.
05:20Quand les États-Unis ont 1 000 milliards de dollars de déficit commercial,
05:23donc, ils achètent 1 000 milliards de plus à l'étranger qu'ils ne vendent,
05:26ça veut dire que chaque année, ils doivent emprunter 1 000 milliards de dollars à l'étranger.
05:30Donc, vous voyez que c'est extrêmement embêtant.
05:31Et donc, tout le mécanisme d'endettement public et privé des pays,
05:35il est lié aussi à la balance commerciale.
05:37Donc, c'est nécessaire d'avoir des balances commerciales équilibrées pour des aspects financiers.
05:42C'est nécessaire aussi parce que l'industrie, c'est la clé de la prospérité.
05:46C'est-à-dire que le pays le plus riche du monde, grosso modo, c'est la Suisse,
05:50il a une industrie deux fois plus grande qu'en France et aux États-Unis.
05:52Voilà pourquoi les salaires sont élevés là-bas.
05:54L'industrie, c'est la clé de la prospérité,
05:57et la clé de la puissance d'un pays aussi.
05:59La clé de la prospérité pour chaque personne est la clé de la puissance d'un pays.
06:03Rappelons ce que disait Charles de Gaulle.
06:04Il disait, pour que la France soit forte, il faut que les Français soient prospères.
06:08Vous voyez que c'est l'exact opposé, c'est vertueux,
06:11c'est l'exact opposé de ce que nous dit Macron et le patronat français.
06:15C'est-à-dire qu'en fait, on va précariser, on va créer des petits boulots,
06:18il faut que vous enleviez votre protection sociale, etc.
06:20Donc, voilà pourquoi la mondialisation était mauvaise
06:24et que le rééquilibrage des balances commerciales,
06:26ça va permettre de rendre à chaque pays une partie de prospérité,
06:30de partager la prospérité dans le monde entier,
06:33et à chaque pays, d'éviter l'accumulation des dettes partout.
06:36Alors, ce qui est intéressant, c'est que vous parliez tout à l'heure
06:38des dirigeants pervers, on pourrait dire aussi prédateurs,
06:41parce qu'en réalité, on a le sentiment, quand on vous écoute,
06:44que pour qu'un pays fonctionne bien et soit prospère,
06:47avec une population prospère, justement,
06:49il faudrait quelque part avoir un peu de bon sens
06:52et être capable de se dire,
06:54oui, si je produis à l'autre bout de la planète,
06:56ça me coûtera moins cher et je ferai plus de profits,
06:59mais mes produits seront moins bien, globalement,
07:01je ne donnerai moins d'emplois à ma population,
07:03et donc, typiquement, je vais rester dans un cercle vertueux,
07:07moins lucratif, mais globalement plus bénéfique,
07:11avec une compatibilité avec la théorie du ruissellement, quelque part.
07:13– Exactement, mais autant les dirigeants politiques doivent tenir ce discours
07:20et doivent faire des actes tels que cela,
07:23et c'est leur rôle de protéger leur peuple,
07:25autant le dirigeant d'entreprise, je ne vais pas les dédouaner,
07:28il ne peut rien y faire.
07:29Pourquoi ? Parce que si un dirigeant, par exemple, de IBM,
07:33décide que lui, il va produire aux États-Unis,
07:36pour vendre aux États-Unis,
07:38et que tous ses concurrents vendent en Chine,
07:39IBM peut mettre la clé sous la porte, vous voyez ?
07:42– Donc là, c'est le politique qui doit faire en sorte
07:44que IBM soit favorisé par rapport à celui qui choisit
07:46d'aller fabriquer à l'autre bout du monde.
07:48– Exactement, ou que ceux qui fabriquent, vous voyez,
07:51dans le pays, soient favorisés.
07:52Et c'est ces règles politiques qu'on a détruites avec la mondialisation,
07:56on a favorisé autant ceux qui vendaient à l'autre bout du monde
07:59que ceux qui produisaient à l'autre bout du monde
08:02que ceux qui produisaient aux États-Unis.
08:03On a même favorisé, sans le vouloir,
08:05ceux qui produisaient à l'autre bout du monde.
08:07– Bien sûr.
08:07– Pourquoi ? Parce qu'ils pouvaient…
08:08Alors, ils étaient favorisés parce qu'il n'y avait pas de droit de douane,
08:10donc c'était neutre, mais en plus, ils pouvaient rapatrier les profits
08:13par les paradis fiscaux et, en fait, ne pas payer d'impôts.
08:16Celui qui produisait aux États-Unis payait des impôts,
08:19celui qui produisait hors des États-Unis pour vendre aux États-Unis
08:22ne payait pas d'impôts en passant par les paradis fiscaux.
08:24Donc c'est un système d'une toxicité, d'une perversité absolue.
08:27– Oui, parce que la réindustrialisation, de fait,
08:30a un côté positif pour le fisc, tout simplement.
08:34– Exactement, elle a un côté très positif parce que, enfin,
08:37les entreprises américaines vont payer des droits de douane
08:40et donc vont payer, d'une certaine manière, des impôts aux États-Unis.
08:44Et il y a beaucoup d'entreprises américaines, de multinationales,
08:46comme Amazon, Facebook, Google,
08:49qui en étaient quasiment à un taux d'impôt quasiment nul,
08:53quasiment nul, avec des bénéfices de dizaines de milliards de dollars.
08:56– Comment vous expliquez qu'il y a eu une telle inquiétude sur les marchés
09:00après l'annonce de ces droits de douane, y compris…
09:04Alors, on a vu, quand Donald Trump a annoncé les droits de douane
09:07pour l'Europe, notamment, et pas uniquement pour la Chine,
09:10tout le monde s'est emballé.
09:11Et puis, quand ensuite, il y a eu cette suspension de 90 jours,
09:14tout le monde s'est calmé.
09:15Comment on explique cette volatilité des marchés, globalement ?
09:19Et comment on explique aussi que certains,
09:21notamment dans le camp des démocrates,
09:22aient accusé Donald Trump d'avoir commis un délit d'initié ?
09:27– Alors, sur cette affaire de délit d'initié,
09:30je ne comprends même pas ce qu'ils veulent dire par là.
09:31Mais bon, on va les laisser envoyer le soupçon sur Donald Trump.
09:36Ce qui est important, c'est qu'il faut bien comprendre
09:38que le Nasdaq, par exemple, valait 1 000 en 2009,
09:40au point bas de 2009, il vaut 21 000 en fin 2024.
09:44Il a fait fois 21, les grandes valeurs technologiques américaines.
09:47Donc, il y a des bulles partout aux États-Unis,
09:51sur les marchés financiers.
09:51– Pardon, le Nasdaq, en gros, c'est notre CAC 40,
09:54mais de la tech.
09:55– Valeurs technologiques, où il y a Google, Facebook, Amazon, Tesla, etc.
09:59Donc, on a fait fois 21.
10:01Donc, en fait, il y a eu une bulle gigantesque sur les actifs américains,
10:06sur les actions, sur les dettes, sur l'immobilier américain,
10:11qui est revenu malgré la crise de 2008.
10:13L'immobilier américain est plus cher pour les Américains
10:15qu'il était en 2008.
10:16Voilà, il y a une bulle partout, de la dette partout.
10:18Et c'est ça, c'est la mondialisation qui a créé ces bulles partout,
10:21cette dette partout, et la finance reine.
10:23Évidemment qu'il y aura des œufs cassés, c'est évident,
10:26quand on va démondialiser.
10:27Après, Trump a dit, je favoriserai Main Street,
10:30et je défavoriserai Wall Street.
10:34Donc, les œufs cassés seront plutôt à Wall Street,
10:36et pas à Main Street.
10:37C'est ce qu'il a promis, et c'est son projet.
10:39– Ce serait une nouveauté ?
10:40– Ça serait une nouveauté, et ça serait quand même une très bonne chose.
10:43Parce que, même Elon Musk, qui est proche de Donald Trump,
10:47voit sa fortune de passer de 200 milliards à 20 milliards de dollars,
10:50ça ne changera pas sa vie.
10:51Par contre, le petit américain moyen,
10:53ou le petit français moyen,
10:53dont le salaire baisse de 5 ou 10% à cause de l'inflation, par exemple,
10:58à cause de l'énergie chère, là, ça change sa vie.
11:00– Alors, on l'a compris, pour le moment,
11:03l'Europe fait partie des pays dans lesquels l'augmentation est suspendue.
11:07En revanche, la Chine, elle, s'est bien maintenue.
11:09On comprend bien que c'est la cible prioritaire de Donald Trump.
11:11C'est donc des droits de douane à 125% qu'elle devra donc payer.
11:17Je vous propose d'écouter tout de suite le secrétaire d'État au Trésor américain,
11:21Scott Besant, et puis Donald Trump, juste à la suite, on l'écoute.
11:24– Il y a une semaine, j'ai dit à tout le monde, ici même,
11:29de ne pas riposter et qu'ils en seraient récompensés.
11:32Par conséquent, nous sommes prêts à écouter tous les pays du monde
11:35qui souhaitent venir négocier.
11:36Nous allons descendre à un droit de douane de base de 10% pour eux.
11:39– Quant à la Chine, ces droits de douane seront portés à 125%
11:49en raison de son insistance sur l'escalade.
11:53– J'ai trouvé que les gens s'agitaient un peu,
11:58ils devenaient fébriels, ils devenaient fébriels, un peu effrayés.
12:01Rien n'est joué, mais il y a énormément de volonté de la part d'autres pays,
12:05y compris la Chine.
12:06La Chine veut trouver un accord.
12:07Ils ne savent simplement pas comment s'y prendre.
12:10Ce sont des choses qui arrivent, ils ne savent pas comment.
12:12Ils sont un peuple fier et le président Xi est un homme fier.
12:16Je le connais très bien.
12:17Ils ne savent pas comment s'y prendre.
12:18Alors, il y a beaucoup de choses à dire.
12:29Déjà, est-ce que vous, vous avez le sentiment que, ça y est,
12:31la guerre économique entre Washington et Pékin, on est en plein dedans ?
12:35– Oui, tout à fait.
12:35En fait, il n'y a pas de guerre commerciale entre les États-Unis et le reste du monde.
12:39Ce n'est pas le sujet.
12:40Derrière tout cela, il y a une guerre économique que veut mener Trump à la Chine.
12:46Ça, c'est la clé du sujet.
12:48Donc, il n'y a pas une guerre commerciale avec l'Union européenne.
12:51Il y a d'ailleurs des droits de douane qui ne sont que de 10%.
12:53Vous voyez que le reste du monde, ce que disent ces images,
12:57c'est que le monde entier aura 10% de droits de douane,
12:59ce qui est très raisonnable, ce qui est peu.
13:01– C'est moins que la TVA.
13:02– Exactement.
13:03Et qu'il va y avoir des négociations.
13:04Et de l'autre côté, la Chine a mis des droits de douane de 80% sur les produits américains
13:08et les Américains de 125% vis-à-vis des produits chinois.
13:12Donc, c'est là où il y a la guerre et le reste, ils vont négocier.
13:15Et le but de Trump, il est très simple.
13:17Ça a été terrorisé par un de ses conseillers clés qui s'appelle Stéphane Miran.
13:21Ça a été terrorisé aussi par Peter Navarro, son autre conseiller économique.
13:25C'est de dire, la Chine nous pose un problème.
13:27Elle aspire l'industrie du monde et l'industrie des États-Unis.
13:30Elle va devenir la puissance mondiale en écrasant tout le monde,
13:33en écrasant l'industrie de tout le monde.
13:34Donc, nous allons traiter la Chine de manière très particulière.
13:38Et nous allons rééquilibrer la balance commerciale des États-Unis
13:41avec la Chine, avec des droits de douane.
13:44Et la Chine a perdu pour l'instant à court terme.
13:47Elle est dans le piège puisqu'elle est à l'écart de tous les autres pays.
13:49La Chine a 120% de droits de douane sur le dos
13:52quand les autres pays, en fait, sont en négociation avec les États-Unis.
13:56Et Trump va essayer de continuer de négocier ensuite
13:59parce que le deuxième temps, en fait, de Donald Trump, il a été annoncé.
14:03C'est-à-dire qu'il va dire à tous les pays, de façon secrète, dans les ministères,
14:09si vous voulez des droits de douane faibles et pas être trop abîmés par les droits de douane,
14:13vous mettez des droits de douane à la Chine.
14:15Donc, nous allons isoler économiquement ensemble la Chine.
14:18Si vous ne voulez pas le faire, vous aurez des droits de douane très élevés pour vous.
14:23Et pourquoi je peux dire ça ?
14:24C'est que c'est théorisé par les conseillers économiques de Trump.
14:27Et il y a aussi la présidente du Mexique qui l'a révélée.
14:30Vous savez, il y avait d'énormes tensions avec le Mexique et le Canada.
14:33Et d'un coup, la présidente du Mexique, après avoir reçu des émissaires économiques américains,
14:39a dit, bon, le Mexique doit mettre des droits de douane importants à la Chine.
14:43Et là, la tension s'est complètement tapaisée.
14:46Donc, c'est ça qu'il y a derrière comme enjeu fondamental.
14:51Isoler la Chine et faire en sorte que les autres pays mettent des droits de douane importants à la Chine.
14:56Ce qui est d'ailleurs aussi dans leur intérêt.
14:57Puisque eux aussi doivent rééquilibrer leur balance commerciale avec la Chine.
15:00L'Europe, l'Union Européenne, a 300 milliards de dollars de déficit commercial avec la Chine.
15:05Elle a le même problème que les États-Unis.
15:07Je vous propose qu'on écoute à présent le porte-parole du ministère chinois du commerce extérieur.
15:10Les États-Unis ont récemment annoncé, sous divers prétextes,
15:16l'imposition de droits de douane indiscriminés sur tous leurs partenaires commerciaux, y compris la Chine.
15:23Ce qui porte gravement atteinte aux droits et aux intérêts légitimes des entreprises chinoises
15:28et affecte gravement la stabilité de l'ordre économique mondial.
15:32La Chine condamne fermement cette mesure et s'y oppose fermement.
15:35La position de la Chine est claire et cohérente.
15:38La porte est ouverte pour des négociations, mais ce dialogue doit être mené sur un pied d'égalité et basé sur le respect mutuel.
15:46Si les États-Unis choisissent la voie de la confrontation, la Chine se battra jusqu'au bout.
15:51La pression, les menaces et le chantage ne sont pas la bonne façon de dialoguer avec la Chine.
15:57Nous espérons que les États-Unis rencontreront la Chine à mi-chemin et, sur la base des principes de respect mutuel,
16:04de coexistence pacifique et de coopération gagnant-gagnant, résoudront correctement les différends par le dialogue et la consultation.
16:20Alors, on n'est pas dupes, ce sont des propos très mesurés, très calmes, etc.
16:24Mais on voit bien qu'il y a une tension très nette entre Washington et Pékin.
16:29Pour autant, cette attitude tranche radicalement avec les cris qu'on a entendus pendant une semaine
16:35du côté des dirigeants français et européens qui ont perdu leur nerf, tout simplement.
16:41Ah oui, on avait l'impression qu'ils étaient au bord de leur crise de nerfs,
16:44peut-être parce qu'ils ont perdu leur papa, ces dirigeants européens.
16:47Leur papa, c'était de suivre toujours ce que faisaient les États-Unis,
16:50même s'ils faisaient sauter le gazoduc Nord Stream et mettant toute l'Europe à mal.
16:55Mais là, maintenant, non, ils ne sont pas d'accord.
16:56Ils ont perdu leur papa, ils ont perdu, en plus, ils sont dans la mondialisation économique, c'est leur ADN,
17:00donc ils sont totalement perdus, paniqués.
17:02D'ailleurs, Bernard Guetta, à Macroniste, a dit, dans l'Union européenne, au Parlement européen,
17:07nous essayons de faire une alliance de revers contre papa, donc les États-Unis,
17:11et la Russie en utilisant la Chine, avec la Chine.
17:14Donc la Chine qui est en train de nous désindustrialiser.
17:17Parce que ce que dit cette dame, cette chinoise, mais elle ment, mais dans les grandes largeurs.
17:23La coopération gagnant-gagnant avec la Chine, ça a été quoi ?
17:26Ça a été que toute l'industrie du monde se déplace vers la Chine,
17:29qui a mille milliards de dollars d'excédents commerciaux et qui devient l'usine du monde.
17:33Madame, ce qu'elle ne dit pas, c'est qu'ils ont manipulé leur devise, les Chinois,
17:36pour qu'elle soit deux fois moins chère qu'elle devrait être.
17:39Tout le temps, tous les jours, au jour le jour, ils manipulent leur devise pour qu'elle baisse par rapport au dollar,
17:44avec les excédents commerciaux montent, vous comprenez ?
17:47Et c'est une manipulation du gouvernement chinois pour pouvoir exporter le maximum
17:51et écraser l'industrie du monde entier.
17:53Donc il n'y a pas de coopération gagnant-gagnant avec la Chine.
17:56Pendant 15 ans, moi je ne suis pas un fan absolu des Américains, je suis français, je défends la France.
18:00Mais il est clair que pendant 15 ans, les Européens, les Américains ont demandé à la Chine de rééquilibrer le commerce.
18:06Pendant 15 ans, les Chinois ont fait la sourde oreille et ont continué à augmenter leur excédent commercial
18:12et déverser de plus en plus de produits par tous les moyens possibles.
18:16Et surtout, essayer aussi d'importer le moins de produits européens et américains.
18:21C'est leur politique qu'ils ont dévoilée.
18:23Donc maintenant, on rentre dans le conflit.
18:25Et ce qu'ont dit les conseillers de Trump, c'est que de toute manière, ils ont essayé,
18:28Trump a mis des droits de douane sur quelques produits chinois
18:30et a demandé à la Chine des engagements en 2018.
18:34Ça a marché, ça a réduit de 100 milliards de dollars le déficit commercial avec la Chine.
18:38Mais les Chinois n'ont pas tenu leurs promesses.
18:40Et ils disent, c'est un partenaire à qui nous ne pouvons pas avoir confiance.
18:44Donc factuellement, il n'y a aucune confiance et il y a une guerre économique.
18:47Et toutes les belles paroles, de toute manière, ne changent rien.
18:50Il y a une guerre économique et le bras de fer va être terrible entre la Chine et les États-Unis.
18:55Mais la Chine perdra forcément contre les États-Unis sur un point.
18:57Elle a 400 milliards de dollars d'exportation vers les États-Unis.
19:01Exportation chinoise à perdre.
19:03Les Américains n'ont que 100 milliards de dollars d'exportation vers la Chine.
19:06Donc forcément, factuellement, ils perdront sur ce sujet s'ils veulent aller trop loin dans le bras de fer.
19:12Petit détail, mais ces droits de douane, ils vont frapper l'intégralité des produits
19:15qui transitent d'un pays à l'autre ?
19:17Ou ce sera des secteurs très particuliers, comme ça pourrait être la tech ?
19:21Ça pourrait être, je ne sais pas…
19:23En 2018, Trump, sur son premier mandat, et d'ailleurs Biden avait conservé ces mesures,
19:27c'était 25% plutôt de droits de douane sur la tech, puis les panneaux solaires, les éoliennes, les voitures électriques.
19:34Avec des sanctions aussi sur certains produits chinois.
19:36Je pense à Huawei, par exemple.
19:38C'est ça.
19:38Et d'autres, Xiaomi d'ailleurs, qui après a été levé.
19:42Exactement.
19:42Maintenant, on n'est plus sur des mesures, on est ces 125% sur tous les produits chinois.
19:46Donc c'est un bouleversement.
19:48Évidemment qu'il y aura des négociations, on ne va pas en rester là.
19:50Parce que ça poserait des problèmes vraiment gigantesques aux deux pays en même temps.
19:55D'ordres différents, mais aux deux pays en même temps.
19:58Mais donc la Chine est quand même dans un corner et est très très en difficulté, fondamentalement.
20:03D'autant plus que la Chine est à un moment de son histoire où elle est en difficulté économique.
20:09Elle est dans une forme de crise à la japonaise, pour simplifier.
20:12C'est-à-dire qu'elle a la population qui diminue chaque année.
20:14Pourtant, ce n'est pas une île.
20:15Ce n'est pas une île.
20:16Mais elle a eu les mêmes phénomènes.
20:19Une bulle immobilière gigantesque à Pékin ou Shanghai,
20:23alors que le PIB quand même par habitant chinois est plus faible qu'en France,
20:26ça valait le même prix que Paris.
20:2810 à 15 000 euros le mètre carré.
20:29Donc une bulle immobilière gigantesque qui, depuis 3 ans, se dégonfle
20:34et qui pose d'énormes problèmes, avec en même temps une population qui décline.
20:40Et pas d'enfants.
20:41Il faut bien comprendre qu'il y a, et ça c'est une des clés de l'économie
20:44et de la géopolitique mondiale,
20:46il y a un enfant par femme en Chine.
20:48Et depuis longtemps, ils ont essayé de revenir sur la politique de l'enfant unique.
20:52Les Chinois ne veulent pas faire d'enfants.
20:53Ça veut dire que vous passez de la génération des parents de deux parents à un enfant.
20:57Vous divisez par deux la population en une génération.
21:00Et sur deux générations, ça fait par quatre.
21:02Donc vous voyez qu'il y a un vieillissement très rapide, accéléré de la population chinoise,
21:07une baisse de la population, et en 25 ans,
21:10la Chine va perdre la moitié de la population en âge de travailler.
21:13Donc elle a un problème extrêmement grave.
21:15Et les Américains, qui sont des cow-boys,
21:17décident de ce moment-là pour leur dire,
21:19vous commencez à avoir la tête sous l'eau,
21:20on va vous mettre la tête sous l'eau un peu plus,
21:22et c'est ça le jeu.
21:23Parce que nous voulons rester la première nation du monde,
21:27même si nous voulons un monde multipolaire,
21:29il est hors de question que la Chine devienne la première nation du monde.
21:32Donc on a vraiment un duel entre les États-Unis et la Chine
21:36à travers tout ce jeu commercial mondial.
21:38– Alors justement, vous évoquez ce monde multipolaire
21:40que les États-Unis semblent avoir accepté,
21:42de fait, contraint et forcé peut-être.
21:45On se rappelle du discours,
21:46enfin de l'interview de Marco Rubio,
21:48qui en a pris acte, j'allais dire,
21:50dès le début de l'arrivée au pouvoir de Donald Trump.
21:53Est-ce que ça aussi, ça s'inscrit dans le même mécanisme,
21:56finalement, de multipolarité,
21:58mais une multipolarité où il faudra quand même
22:02que les États-Unis restent à peu près leaders du monde,
22:04et où la Chine ne doit quand même pas venir trop lui mordre les mollets, quoi.
22:08– En fait, vous l'avez parfaitement résumé.
22:10C'est exactement le sujet.
22:12Donald Trump a dit qu'il voulait un retour aux nations.
22:14America First, ça veut dire ça.
22:15Je protège d'abord les Américains, c'est le retour aux nations.
22:17Marco Rubio a dit aussi, les États-Unis ne veulent plus de guerre.
22:22Nous ne sommes plus les gendarmes du monde.
22:24Nous n'avons plus les moyens de l'être.
22:26Nous ne sommes plus l'Empire américain.
22:27Nous ne pouvons plus l'être.
22:28Nous acceptons un monde multipolaire de nations,
22:30mais de nations où les États-Unis sont les plus puissants.
22:33C'est déjà quand même une bonne chose.
22:35Plutôt qu'il y ait une guerre entre les deux empires réels
22:37pour savoir qui sera l'Empire,
22:39eh bien, en fait, les États-Unis disent, nous sommes la nation.
22:41C'est une meilleure chose.
22:43Mais ça n'empêche que ce sont des Américains,
22:45donc ils veulent quand même dominer.
22:46Et ils ne veulent pas que la Chine devienne leader mondial.
22:49Je pense que si la Chine était prête à dire,
22:51ok, nous réévaluons notre monnaie,
22:53nous arrêtons de manipuler le taux de change,
22:55nous faisons en sorte qu'il y ait un équilibre commercial
22:56entre la Chine et les États-Unis,
22:58je pense qu'il y aura un accord.
22:59Mais je ne pense absolument pas que la Chine soit prête à cela.
23:03Mais la logique, là, si j'ai bien compris,
23:06mes rudiments en économie sont limités.
23:09C'est vraiment des rudiments.
23:10La Chine, il est probable qu'elle redévalue sa monnaie encore.
23:14C'est ce qu'elle est en train de faire.
23:16Donc, elle a déjà 1 000 milliards de dollars d'excédent commercial
23:18vis-à-vis du monde entier.
23:19Elle continue à faire baisser le niveau de sa monnaie
23:21pour exporter encore plus vers le monde entier.
23:24Et ça, c'était la volonté Xi Jinping
23:27d'avoir l'industrie la plus puissante du monde de loin.
23:29Ils l'ont déjà.
23:30Et de continuer sur cette voie,
23:32de devenir technologiquement les plus puissants.
23:33Et d'ailleurs, sur les véhicules électriques,
23:35on a vu qu'ils ont réussi à le faire.
23:36Et ils voulaient l'être dans plein de domaines.
23:39Et là, c'est un grand stop à cette stratégie
23:40qui était une stratégie de course en avant de la Chine
23:43pour devenir la première puissance mondiale
23:44et écraser le monde.
23:45Les Américains, on pourrait dire
23:46qu'ils écrasaient le monde militairement
23:48et les Chinois industriellement.
23:50Mais là, le problème, c'est que là,
23:51ils atteignent leurs limites, les Chinois.
23:53Et c'est tout l'enjeu du bras de fer.
23:55Le problème, c'est que les Américains
23:57ont un atout dans leur poche
23:58s'ils la jouent pas trop brutale et intelligente.
24:00C'est que fondamentalement,
24:01tout le monde a intérêt un peu
24:02à se déconnecter économiquement de la Chine,
24:04de mettre des droits de douane
24:04pour justement récupérer son industrie
24:06et être prospère.
24:07Tous les pays du monde ont cet intérêt.
24:08C'est ce qu'il joue.
24:09Est-ce qu'il y arrivera ?
24:10Est-ce qu'il n'est pas trop brutal ?
24:11L'avenir nous le dira.
24:13Parmi les avantages qui seraient du côté de la Chine,
24:16on parle beaucoup de la question de la dette américaine.
24:1830 000 milliards de dollars.
24:20Et beaucoup nous expliquent qu'aujourd'hui,
24:22le premier détenteur de bons de dette,
24:25c'est la Chine.
24:26Est-ce que c'est exact ?
24:27Et de ce fait,
24:28quels moyens de pression en découlent ?
24:31Alors, c'est vrai que c'est quelque chose
24:33que beaucoup de médias disent,
24:35sauf que ce que l'idée ne se passe,
24:36c'est que les Chinois détiennent 2% ou 3%
24:38de la dette publique américaine.
24:40Donc, ça n'a absolument...
24:41Pas suffisamment pour avoir...
24:42Ça n'a aucune conséquence.
24:43Ils peuvent vendre tous les milliards de dollars
24:45des bons du trésor chinois ou d'obligations.
24:48Ça va faire bouger le marché quelques jours.
24:50Mais les Américains ont plein de parades à cela.
24:52Ça ne représente absolument rien.
24:53Parce que, justement,
24:54les Chinois avaient, à un moment donné,
24:56beaucoup plus de dettes américaines.
24:58Et ils se sont diversifiés.
24:59Ils ont vendu leurs dettes américaines
25:00déjà depuis longtemps
25:01pour aller acheter de l'or
25:02et d'autres matières premières
25:04et d'autres biens physiques réels.
25:06Alors, il n'en reste pas moins
25:07que 30 000 milliards de dettes,
25:08pour les Américains,
25:09c'est quand même un sujet.
25:10Ah ben, c'était le sujet de Trump.
25:11C'était un des sujets.
25:12C'est-à-dire que Trump,
25:14quand il arrivait au pouvoir,
25:15il s'est retrouvé avec 4 problèmes énormes,
25:17en fait, à prendre en compte
25:18et à gérer 4 problèmes majeurs.
25:20Le problème, c'était ce que vous venez de dire.
25:23Le problème du déficit commercial
25:24de 1 000 milliards
25:25et de la dette publique
25:26qui est à 125% du PIB.
25:29On n'en parle pas en France.
25:30Mais le déficit public américain
25:31qu'a laissé Biden à Trump,
25:32c'est 7% du PIB.
25:33Pire que la France.
25:35125% de dette.
25:35Donc ça, c'est le premier problème.
25:37Deuxième problème,
25:38c'est le problème intérieur.
25:39Un problème économique,
25:40mais qui est même un problème intérieur.
25:41Le peuple américain de Main Street
25:42n'arrive plus à vivre.
25:43Les logements sont hors de prix.
25:45Leurs salaires sont très insuffisants.
25:47Ils courent de chèques de paye
25:49en chèques de paye.
25:50Et entre-temps, ils s'endettent.
25:51On a même carrément,
25:53et c'est emblématique,
25:54le développement de la technique.
25:57Vous achetez aujourd'hui,
25:58vous payez en 4 fois plus tard.
25:59Même pour les restaurants.
26:00On en était arrivé même pour les restaurants.
26:01Cela dit, c'est arrivé en France maintenant.
26:04C'est vrai,
26:04mais alors pas du tout à l'échelle américaine.
26:06Et à l'échelle américaine,
26:07c'est vrai que même les restaurants,
26:10certains restaurants,
26:11vous permettent d'acheter aujourd'hui
26:12et de payer plus tard.
26:13Donc Main Street ne s'en sort pas.
26:14Donc deuxième problème,
26:16problème intérieur,
26:17l'américain moyen en train de s'effondrer.
26:19Et c'est pour ça qu'il ne fait pas d'enfant d'ailleurs aussi.
26:22Troisième problème,
26:22le problème géopolitique qu'on connaît.
26:24Avec les BRICS,
26:25vous en avez parlé dans de nombreuses émissions
26:26sur Samedi Politique.
26:27Les BRICS,
26:28qui étaient à cause de la guerre en Ukraine
26:30en train de se cimenter face aux Etats-Unis
26:32en remettant en jeu les Etats-Unis.
26:34Donc ça,
26:35c'est le troisième problème,
26:36le problème géopolitique.
26:37Et le quatrième problème,
26:37qui était le problème de la défense américaine,
26:39où les Etats-Unis,
26:40en plus d'industrie,
26:41n'ayant plus d'acier,
26:42ils ne sont plus capables de fabriquer des armes
26:44et de gagner la guerre en Ukraine,
26:45et de fournir des armes pour la guerre en Ukraine.
26:47Et en fait,
26:47Trump,
26:48avec ça,
26:48il essaye de mettre,
26:51il a pour projet de résoudre
26:52ces quatre problèmes majeurs en même temps.
26:54Et c'est justement,
26:55en utilisant notamment ce protectionnisme,
26:57pour réindustrialiser,
26:59et donc pouvoir avoir une industrie de défense,
27:01pour réindustrialiser,
27:02donner des bons salaires aux Américains,
27:05et permettre que les Américains s'en sortent,
27:07réindustrialiser,
27:08et donc avoir plus de problèmes de déficit commercial,
27:12et plus de problèmes de dettes publiques.
27:14Il coupe aussi dans les déficits publics avec,
27:17on le sait,
27:17avec Elon Musk,
27:18il a beaucoup coupé.
27:19Et puis,
27:20en géopolitique,
27:21en utilisant,
27:22en essayant de se rapprocher de la Russie,
27:23de faire éclater les BRICS,
27:25il ne va pas arriver à les faire éclater,
27:27mais faire en sorte qu'ils soient un peu moins liés
27:29les uns avec les autres,
27:31et en mettant fin à la guerre en Ukraine.
27:32– Un lieu un peu moins isolé d'eux, oui.
27:33– Exactement.
27:34Et en faisant,
27:35avec la guerre en Ukraine,
27:37l'arrêtant,
27:38en demandant la paix en Ukraine,
27:41en permettant à la Russie de souffler,
27:43parce que la Russie n'a pas envie de continuer cette guerre non plus,
27:45et en faisant une détente avec la Russie,
27:47ça leur permet d'éloigner la Russie de la Chine.
27:50Ce qui doit tenter Poutine,
27:53parce que Poutine est plutôt un occidentaliste
27:55qui voulait rentrer dans l'OTAN en 2002,
27:57plutôt tourner vers l'Occident naturellement
27:59que vers la Chine.
28:01Poutine n'est pas né de la dernière pluie,
28:04mais en tout cas,
28:05c'est une tentation pour Poutine
28:06d'avoir des meilleures relations avec les États-Unis,
28:08et donc forcément de s'éloigner un petit peu de la Chine.
28:11Et il va essayer de faire ces quatre projets en même temps.
28:13Ce n'est pas simple.
28:14– Alors justement, sur ces quatre projets,
28:16on voit qu'il y a quelque chose qui va dans le même sens,
28:18c'est cet élan de recontinentalisation des États-Unis
28:24qu'on a pu voir chez Donald Trump,
28:26avec ses déclarations sur le Groenland,
28:28ses déclarations sur le Canada,
28:30ses déclarations sur le Golfe du Mexique,
28:32qui veut rappeler d'ailleurs, je crois,
28:34le Golfe des Amériques ou de l'Amérique.
28:36On a le sentiment justement que ce recentrage,
28:40je ne sais pas si c'est…
28:41Voilà.
28:43Passe aussi par une reconcentration sur son territoire,
28:46une continuité territoriale,
28:47pour ne pas dire une profondeur stratégique d'ailleurs,
28:50qui ronde un peu avec cette pratique du gendarme du monde…
28:53– Avec des bases américaines dans le monde entier,
28:56qui encerclaient les États-Unis et la Chine.
28:57– Partout, coûteuses.
28:57– Partout, coûteuses, qui encerclaient les États-Unis et la Chine,
29:01donc les États-Unis dispersés sur le monde entier.
29:03Oui, il y a une forme de recentrage, vous avez tout à fait raison,
29:06et il veut maintenir son environnement immédiat,
29:09il veut reprendre le canal du Panama,
29:11qui sert beaucoup aux bateaux américains
29:12pour transporter les marchandises d'une côte à l'autre, en fait.
29:16Et il veut que le canal du Panama, par exemple,
29:18ne soit plus contrôlé par les Chinois,
29:20et que ce soit plutôt contrôlé par les Américains,
29:22qui d'ailleurs l'avaient creusé.
29:23Bon, après, la politique sur le Groenland, le Canada,
29:26était peut-être un petit peu trop brutale,
29:28et un petit peu trop provocatrice.
29:30Je ne suis pas sûr qu'il ait gagné à jouer à ce jeu-là.
29:32Voilà, le Groenland ne veut pas passer sous la coupe des États-Unis,
29:37les habitants du Groenland,
29:38mais sans doute il va essayer de trouver des avantages,
29:41des concessions pour extraire certains matériaux stratégiques,
29:44et puis aussi la position stratégique du Groenland
29:46sur toutes les routes de l'Arctique,
29:48les routes de navigation de l'Arctique.
29:50Mais effectivement, il y a un recentrage là-dessus.
29:53De toute manière, il ne veut plus être l'empire du monde,
29:54donc c'est une nation puissante, mais une nation comme les autres.
29:57– Et cette stratégie, à l'instar du rapprochement avec la Russie,
30:00on a aussi le sentiment que ça va dans le sens
30:02de cette quête de matières premières nécessaires,
30:05notamment pour l'industrie de défense,
30:06que Donald Trump n'a absolument pas décidé d'abandonner non plus,
30:09bien qu'il veuille faire la paix un peu partout,
30:11et en finir avec l'interventionnisme sans craint.
30:14– Exactement, mais pour faire la paix,
30:16il faut encore avoir une armée qui tient debout,
30:18une défense qui tient debout,
30:19donc il va même augmenter le budget de la défense de façon raisonnable,
30:233 ou 4%, et effectivement, surtout avec une industrie plus forte
30:26pour pouvoir produire des armes de façon importante,
30:29si jamais il y avait une guerre.
30:30Mais très clairement, ce que Trump a dit,
30:32et ce que tous les membres de son cabinet ont dit,
30:34c'est que nous ne voulons plus envoyer nos bolets étrangers,
30:36nous ne voulons plus de guerre.
30:38On se rappelle du premier mandat de 4 ans de Trump,
30:39il est clair que Trump avait plutôt arrêté les guerres
30:42et n'avait entamé aucune guerre,
30:44contrairement à tous les présidents américains
30:46qui l'ont suivi depuis 50 ans.
30:48– Est-ce que vous avez le sentiment
30:49que la Chine pourrait remplacer les États-Unis sur ce domaine-là ?
30:53Et je vais faire référence à un petit détail
30:56qui a tourné beaucoup dans les médias du système toute cette semaine,
31:01c'est ces fameux prétendus soldats chinois
31:03qui auraient été retrouvés sur le front ukrainien,
31:06qui vont dans le même sens que la volonté de Volodymyr Zelensky
31:10d'internationaliser le conflit depuis le départ,
31:12après les Nord-Coréens, c'était 10 000,
31:14les Nord-Coréens, on ne les a pas trouvés encore,
31:15mais LCI continue d'en parler.
31:17Cette fois, c'est deux soldats chinois
31:19qui, bien entendu, avaient leur papier sur eux
31:21pour montrer qu'ils étaient chinois, on ne les a pas vus.
31:25Comment vous voyez ça ?
31:27Est-ce que la Chine, elle,
31:28pourrait avoir des velléités interventionnistes ?
31:31– Alors je ne pense pas du tout
31:33que la Chine a de velléités d'interventionnistes militaires.
31:36C'est l'empire du milieu,
31:37il ne va certainement pas aller envahir d'autres pays,
31:40déjà la taille du pays est gigantesque,
31:42il n'en a pas besoin.
31:43Ça, c'est la première chose.
31:43En revanche, il y a quelque chose
31:45qui pourrait être dangereux dans tout le processus.
31:47C'est si les Chinois sont trop humiliés,
31:49si Xi Jinping est trop mal par rapport à sa population,
31:52parce que la population chinoise va mal aussi.
31:54C'est pour ça qu'ils ne font pas de gamins non plus.
31:56La jeunesse chinoise a un taux de chômage de 25%,
31:59on le sait.
32:00On en avait parlé l'année dernière,
32:02et les expressions préférées en ce moment des jeunes Chinois,
32:06c'est coucher à plein et laisser pourrir les situations.
32:09Donc on voit que si Xi Jinping a trop de problèmes à l'intérieur
32:12et qu'il y a trop de tensions
32:13parce que ça va trop mal économiquement,
32:15ça va trop mal socialement,
32:16là, il y a un risque qu'il aille essayer
32:19de canaliser toute la colère de la population contre lui
32:22vers l'extérieur en envahissant Taïwan.
32:25Ça, c'est le risque final, la bombe nucléaire.
32:29Il ne faut surtout pas aller jusque-là.
32:31Donc il faut demander aux Chinois de coopérer
32:33et de rééquilibrer les balances commerciales.
32:35Il ne faut pas les humilier, il ne faut pas les abaisser,
32:37il faut les traiter correctement
32:37pour éviter cette sortie de crise en panique
32:40vers une guerre contre Taïwan
32:42qui serait quand même extrêmement dangereuse
32:43pour le monde entier.
32:44Et sur cette question de rupture
32:46avec l'interventionnisme traditionnel des États-Unis,
32:49est-ce qu'on peut imaginer que Donald Trump irait
32:50jusqu'à sortir de l'OTAN pour faire des économies ?
32:53Alors absolument pas.
32:55Donald Trump est quelqu'un d'extrêmement rationnel.
32:57L'OTAN, c'est une bonne chose pour les Américains.
33:00Ça permet de contrôler les vassaux européens.
33:02D'ailleurs, de ce point de vue-là, en tant que Français,
33:04j'aimerais bien qu'on sorte du commandement intégré de l'OTAN
33:06comme l'a fait De Gaulle.
33:07Sarkozy nous a fait rentrer dans le commandement intégré de l'OTAN
33:10pour qu'on ne soit plus dépendant des États-Unis
33:13sur nos systèmes d'armes
33:14et donc tous les problèmes que cela pose.
33:17Mais Donald Trump n'a aucune envie d'arrêter l'OTAN.
33:21Ça lui permet de contrôler les Européens.
33:23Il y a énormément de pays européens
33:24qui n'ont aucune envie de sortir de l'OTAN.
33:27Pour vous dire une nouvelle d'il y a deux jours,
33:29alors que le Danemark est en conflit entre guillemets,
33:32on a l'impression dans les médias avec les États-Unis sur le Groenland,
33:35le Danemark vient d'accepter qu'il y ait le plus de soldats américains
33:38au Danemark sur les bases danoises.
33:40Il y a deux jours.
33:41Donc on voit bien, il y a beaucoup de pays
33:42qui n'ont pas la capacité de se défendre en Europe.
33:44Il y a la France et le Royaume-Uni qui ont une armée
33:46qui tient à peu près debout.
33:47La France ayant la dissuasion nucléaire,
33:50donc l'OTAN ne devrait pas éclater, à mon avis.
33:53En tout cas, tout peut se passer dans cette situation complexe.
33:58Mais il y a, je crois que c'est Scott Besson qui a dit
34:01non, non, il est hors de question qu'on abandonne l'OTAN.
34:05Voilà, on est dans le domaine de la fantasme et de la chimère, je pense.
34:08– Mais il est probable qu'ils baissent un petit peu
34:09leurs contributions financières
34:10et qu'ils fassent un peu monter les nôtres,
34:12comme Donald Trump l'a toujours dit d'ailleurs.
34:14– Exactement, ce qui veut dire que dans ce cas-là,
34:16les Européens auront plus de pouvoir à l'OTAN,
34:19c'est ce qu'ils doivent négocier.
34:20– Oui, ça c'est sur le papier ça.
34:21– C'est ce qu'ils doivent négocier.
34:22Voilà, il faut être ferme aussi avec les Américains
34:24et que chacun défende ses intérêts.
34:26– Oui, ça on peut leur faire confiance.
34:28Ils sauront être fermes avec les Américains.
34:30Alors à présent justement, j'aimerais bien qu'on parle
34:31un petit peu de l'Europe et tout particulièrement
34:33de notre pays, la France.
34:35On a vu avec ces annonces d'augmentation
34:37des tarifs douaniers que Ursula von der Leyen
34:40était montée au créneau de façon assez calme d'ailleurs,
34:43en expliquant qu'il allait falloir négocier.
34:46Toutefois, on a le sentiment que l'essentiel des voix
34:48en Europe qui se sont élevées l'ont fait
34:51pour défendre le libre-échangeisme.
34:54Et ce que je vous propose, c'est qu'on écoute tout de suite
34:56le ministre de l'Économie, Éric Lombard.
34:59C'est ce qu'il nous dit.
35:00– Il y a une demande en fait du président Trump
35:03de négocier à la fois des tarifs douaniers,
35:06mais nous, nous souhaitons qu'ils restent à un niveau très bas.
35:08et puis de négocier peut-être certaines normes,
35:11mais nous, beaucoup de nos normes sont le produit
35:14de nos décisions démocratives et ne sont pas négociables.
35:17Donc nous verrons comment est-ce que nous pouvons,
35:20entre ces différents sujets, trouver un accord
35:22qui permette de stabiliser l'économie mondiale
35:24et de surtout donner un cadre qui maintienne le libre-échange,
35:28puisque le libre-échange, c'est une bonne chose
35:30pour tous les pays qui y participent.
35:32– Bon, Éric Lombard, il y tient à son libre-échangeisme,
35:41il ne veut pas le lâcher.
35:42– Non, alors que la mondialisation a délocalisé
35:44les visines de France, maintenant d'Allemagne aussi,
35:47puisque l'Allemagne est le gros problème industriel,
35:49de toute l'Europe des Amériques, en fait, les Européens,
35:53malheureusement, sont pour la mondialisation économique
35:55et financière qui détruit les pays européens.
35:58Donc il y a quand même un problème, et ils veulent continuer.
36:00Et le problème, c'est que tous les pays européens font partie de l'Union Européenne.
36:03Et l'ADN de l'Union Européenne, c'est la mondialisation,
36:05d'abord à l'échelle du continent, et ensuite à l'échelle globale.
36:09Donc ils veulent nager à contre-courant, la mondialisation est terminée,
36:12mais ce que nous dit notre ministre de l'Économie,
36:15c'est qu'il faut continuer à nager à contre-courant,
36:17même si la mondialisation nous fait du mal.
36:19C'est un petit peu masochiste comme pensée.
36:22– On peut faire un parallèle quand même avec la géopolitique,
36:24parce qu'on a vraiment l'impression que c'est exactement le même mécanisme,
36:26c'est-à-dire qu'avec l'Ukraine, les États-Unis veulent sortir de cette guerre
36:30que les néoconservateurs ont agité depuis 2014,
36:34et puis jusqu'à la guerre ouverte en 2022.
36:37Quand on voit que Donald Trump veut faire la paix,
36:39on voit Emmanuel Macron et Keir Starmer tentés par tous les moyens
36:42de poursuivre le conflit pour des raisons absolument délirantes,
36:46et souvent des arguments totalement fallacieux,
36:48et de réécriture historique.
36:50Alors que précisément l'Europe pourrait reprendre pied dans tout cela
36:54et profiter de cette occasion pour se rapprocher aussi bien de la Russie
36:58que de l'Ukraine, de réintégrer une vision un peu gaulliste en fait de tout cela.
37:04Là c'est exactement pareil, c'est-à-dire qu'on voit que la mondialisation
37:08qui a fossoyé nos économies européennes est en train de s'écarter de nous,
37:11et au lieu de saisir la balle au bon,
37:13et bien non, il se raccroche au dernier pan de cette mondialisation,
37:17en disant, si les Etats-Unis ne veulent pas, on pourrait peut-être redevenir la capitale.
37:21Exactement, mais en fait, c'est des boussoles qui indiquent toujours le sud,
37:26c'est-à-dire que la guerre en Ukraine,
37:28qui a intérêt à ce que la guerre s'arrête sur le continent européen ?
37:31Les Européens les premiers, évidemment,
37:33et on dirait, comme vous le dites, que les Européens font la guerre à la paix
37:37que veulent la Russie et les Etats-Unis pour solder le conflit.
37:40Donc c'est absurde, ils veulent faire la guerre à la démondialisation
37:44alors que c'est dans l'intérêt des Européens,
37:45donc c'est vrai que c'est une folie,
37:47et on le voit, d'ailleurs, Ursula von der Leyen a signé les accords avec le maire Caussure,
37:52enfin, elle a fini des négociés, elle veut qu'on les signe,
37:57elle veut signer d'autres accords de libre-échange,
38:00elle est en train de négocier avec les Émirats Arabes Unis,
38:02tout un tas d'autres pays,
38:04et ce qu'elle a proposé,
38:06je veux dire, c'est complètement fou,
38:07l'Union Européenne s'est sortie hier, cette nouvelle,
38:11le serre au commerce, en fait,
38:13est en train de négocier avec la Chine des droits de douane zéro
38:16sur les véhicules électriques chinois,
38:18c'est-à-dire que les véhicules électriques chinois,
38:20ils vont leur permettre d'envahir l'Europe,
38:22alors même qu'on avait mis des droits de douane de 35%,
38:24au moment où les États-Unis mettent des droits de douane,
38:27nous on va mettre des droits de douane zéro face aux produits chinois.
38:30– Mais c'est quoi ? Quel est leur argument pour justifier cela ?
38:33– L'argument, c'est qu'ils vont demander des transferts technologiques,
38:35parce qu'ils sont en train de dire,
38:36oui, effectivement, finalement, c'est la Chine maintenant,
38:39à force de démondialisation et de libre-échange,
38:41qui ont la technologie,
38:42on va leur demander des transferts technologiques.
38:44Donc on se place comme un pays émergent face à la Chine,
38:47c'est complètement absurde,
38:49et puis ils veulent aller vraiment au bout,
38:52ils veulent faire l'alliance de revers,
38:55certains parlent d'alliance de revers avec la Chine,
38:57contre les États-Unis,
38:58donc on voit qu'ils jouent le jeu le pire qu'il soit
39:01pour que le continent européen s'enfonce dans le désastre.
39:05– Et dans tous les domaines ?
39:06– Dans tous les domaines,
39:07parce qu'au moment où, en fait, on est dans la démondialisation,
39:11on a besoin aussi d'une énergie pas chère,
39:13donc arrêter le conflit ukrainien,
39:16c'est bien pour les ukrainiens, c'est bien pour nous,
39:17ça nous permettra d'avoir une énergie moins chère,
39:19eux font l'inverse,
39:20ils continuent le marché européen de l'électricité
39:22qui fait exploser les prix de l'électricité
39:24pour les particuliers et l'industrie,
39:25qui posent des problèmes gigantesques.
39:27Donc on a l'impression qu'ils font le jeu
39:30exactement inverse de ce qu'il faudrait faire
39:33pour rétablir la situation en Europe
39:35qui est quand même dans un désastre économique
39:37assez remarquable.
39:38– Alors il y a un point aussi que les médias
39:39n'ont pas forcément mis en avant,
39:42c'est qu'on a parlé d'une suspension
39:43de ces droits de banane pour 90 jours,
39:46suspension ça veut bien dire ce que ça veut dire,
39:47ce n'est pas une annulation,
39:49donc tout porte à croire que ces 90 jours
39:51vont servir de négociation
39:53entre l'Union Européenne,
39:55donc pour être clair,
39:56pour sous la fin de l'erleïenne,
39:58et Washington.
39:59Alors on a déjà parlé de potentiel riposte graduel.
40:02Ce que je vous propose,
40:03c'est d'écouter Olivier Faure,
40:04le premier secrétaire du Parti Socialiste,
40:06il évoquait une piste de réflexion.
40:08– L'Europe a les outils aujourd'hui
40:11pour mettre à terre,
40:14enfin mettre en tout cas au pas Donald Trump
40:16sur la big tech,
40:17il est possible de mettre en œuvre
40:19une taxation spécifique sur les produits numériques
40:23qui sont vendus en France,
40:25et faire en sorte que toutes celles et ceux
40:26qui aujourd'hui soutiennent Donald Trump
40:28évidemment se posent des questions,
40:29et donc là il faudrait activer
40:32ce qu'on appelle le digital act,
40:33faire sur les marchés.
40:34– Ça c'est au niveau européen ou c'est au niveau français ?
40:35– Au niveau européen ?
40:36– Parce qu'au niveau français on ne peut pas le faire,
40:37au niveau européen, vous savez qu'il y a l'Irlande
40:38qui va bloquer,
40:39parce que tous les sièges sociaux des GAFAM
40:41se trouvent là-bas.
40:42– Mais je crois que nous avons
40:42quelqu'un qui a une pression sur l'Irlande aussi
40:44pour faire comprendre à l'Irlande
40:45qu'elle n'est pas seule
40:45et qu'on ne peut pas se comporter en européen
40:48en se comportant à chaque fois
40:50selon ses propres intérêts,
40:51ses seuls intérêts.
40:52– Je trouve que ce moment
41:00c'est un moment d'anthologie en fait,
41:01parce que toute la supercherie
41:03et toute l'impuissance de l'Union européenne
41:05est démontrée par ce drôle de personnage
41:08qui lui-même est dépossédé de tout.
41:11– Dépossédé du pouvoir, c'est l'Union européenne
41:13qu'il a, il demande aux autres pays
41:15d'oublier l'intérêt de leur pays
41:17et de protéger leur peuple,
41:18ce qui est pourtant la logique même
41:21de gouverner.
41:23Il propose aussi qu'on mette des taxes
41:25sur les produits numériques américains,
41:28alors que ces gens-là ont fait en sorte
41:30que l'industrie numérique française, européenne,
41:34ne soit pas protégée.
41:35Je rappelle que YouTube est le numéro 1 mondial,
41:37mais que Dailymotion, le français,
41:38était le numéro 1 mondial
41:39et qu'il n'a pas été protégé.
41:41On a laissé Dailymotion, sans protection,
41:44se faire balayer par YouTube.
41:46Il n'existe quasiment plus.
41:47Donc ces gens ont fait de l'Europe
41:49un continent complètement dépendant
41:52de l'industrie numérique américaine
41:53en ne la protégeant pas,
41:54mais maintenant ils vont taxer
41:55l'industrie numérique américaine
41:56et ils expliquent qu'ils ont les moyens
41:58de faire plier Donald Trump.
41:59Certainement pas.
42:00Et puis est-ce que l'intérêt
42:01c'est de faire plier Donald Trump
42:02ou d'agir dans l'intérêt des Européens ?
42:04Et l'intérêt des Français
42:05et de tous les autres pays,
42:07c'est de finir avec la mondialisation sauvage
42:10qui nous a détruits,
42:11de finir avec la financiarisation
42:12qui fragilise les peuples
42:13et enrichit les puissants.
42:15Donc en fait ces gens-là se disent de gauche
42:17mais ils ne défendent absolument pas
42:18le peuple français,
42:20les intérêts du peuple français
42:21et même des autres peuples européens.
42:23Si je peux me permettre,
42:23quand on parle des GAFAM,
42:25il ne s'agit pas de faire plier Donald Trump,
42:26mais les têtes des GAFAM
42:28qui sont quasiment des entités supranationales
42:31y compris quand on parle des États-Unis en face.
42:34C'est clair mais c'est l'Europe
42:36qui permet à l'Irlande
42:38d'être la plateforme
42:40où on paye 5 ou 10% d'impôts
42:42sur les sociétés.
42:43Donc les GAFAM ont leur pont en Europe,
42:46en Irlande
42:47et vendent en France
42:48en aspirant les bénéfices français
42:51avec zéro impôt sur les sociétés.
42:55Alors même qu'ils font
42:55de gros chiffres d'affaires en France.
42:57Mais c'est l'Union Européenne
42:58qui a permis ça.
42:59C'est l'Union Européenne
42:59qui protège l'Irlande de Luxembourg.
43:01– Mais est-ce qu'elle a permis ça ?
43:02Enfin, la question c'est
43:03aurait-elle pu permettre autre chose ?
43:06Puisqu'on voit bien
43:06que pour les GAFAM,
43:08globalement,
43:08même Donald Trump,
43:09il n'arrive pas vraiment
43:10à s'imposer face à eux.
43:12– Alors là,
43:13Donald Trump a quand même fait en sorte
43:14que le patron de Facebook
43:15explique qu'il avait menti aux Américains,
43:18ils avaient fait de la censure
43:19pendant toute la période Covid.
43:20Moi, je trouve qu'il s'est beaucoup imposé.
43:22Même Jeff Bezos aussi
43:23est revenu
43:24et finalement à faire en sorte
43:25que le Washington Post
43:27soit plus neutre
43:27et pas pro-démocrate.
43:28Donc non,
43:29ils ont les moyens de s'imposer.
43:30Donald Trump.
43:31Non, on aurait les moyens aussi
43:33de faire des choses.
43:34Par contre,
43:34l'Union Européenne
43:34nous rend impuissants
43:36pour gérer les GAFAM,
43:37justement avec sa structure
43:38de non-gouvernance.
43:39Vous savez,
43:39on pourrait demander à Google
43:40de dire
43:41vous voulez être un moteur de recherche,
43:45continuez à être un moteur de recherche
43:47d'importance en France.
43:48Pas de problème,
43:49mais mettez votre siège social en France,
43:51pas votre siège social,
43:52mais mettez un établissement en France,
43:54vous y mettez vos résultats,
43:56on vous interdit
43:56de faire toutes ces magouilles
43:57que leur permet l'Union Européenne
43:59de dire
43:59que c'est du chiffre d'affaires en Irlande
44:01alors que c'est du chiffre d'affaires en France
44:02et on vous taxera
44:03de façon raisonnable
44:04mais on vous taxera en France.
44:06Oui,
44:06avec,
44:07si on sort de l'Union Européenne,
44:08on peut faire tout un tas de choses.
44:09C'est l'Union Européenne
44:10qui nous rend
44:10complètement impuissants
44:11de faire ça.
44:12C'est l'Union Européenne
44:13qui nous empêche
44:13de faire défendre nos intérêts.
44:15L'intérêt de la France,
44:17c'est d'envoyer une lettre
44:19à l'Union Européenne
44:19pour leur dire
44:20qu'on sort de l'Union Européenne,
44:21c'est de sortir de l'euro,
44:22retrouver notre monnaie,
44:23sortir de l'Union Européenne
44:24et puis prendre
44:26une stratégie commerciale
44:27intelligente,
44:28mettre des droits de douane
44:29aussi à la Chine,
44:30réindustrialiser la France
44:31et là,
44:32on peut se sortir
44:33de tous nos problèmes,
44:35résoudre les problèmes
44:36de la France,
44:37c'est tout à fait possible
44:38en sortant de l'Union Européenne,
44:39c'est même relativement simple,
44:40dans l'Union Européenne,
44:41on va couler,
44:42ça c'est clair.
44:43D'ailleurs,
44:43on a vu,
44:44et ça c'est pareil,
44:45ça n'a pas été tellement
44:46expliqué dans les médias
44:47mainstream comme on dit,
44:49mais on a vu
44:50qu'avant la suspension
44:51des droits de douane,
44:53on a vu plusieurs pays
44:54comme la Hongrie,
44:55comme la Slovaquie,
44:56mais aussi l'Italie,
44:57ceux dont on parle encore moins,
44:58qui ont commencé
44:59à se rapprocher
44:59de Donald Trump
45:00en se disant
45:00bon,
45:01la partition bruxelloise
45:02elle a l'air quand même
45:03de jouer assez mal
45:04de la musique,
45:05donc on va peut-être
45:06y aller en relation bilatérale.
45:09C'est clair,
45:09et en fait ça montre
45:10que l'Europe
45:11et des Unis,
45:11les intérêts des peuples
45:12des pays européens
45:13sont complètement différents,
45:14donc on ne peut certainement
45:15pas avoir une position commune
45:16intéressante
45:17et négociée avec force.
45:19Ce que fait l'Italie,
45:20c'est de dire
45:20aller voir Donald Trump
45:21pour leur dire
45:22bon ben écoutez,
45:22on n'est pas vos ennemis,
45:23ce qui est la logique,
45:24on n'est pas les ennemis
45:25des Américains
45:26et c'est de protéger
45:27l'Italie en faisant ça,
45:28alors que nous,
45:29nous avons Macron
45:29qui fait le malin,
45:31qui dit que face à Donald Trump,
45:32il va voir ce qu'il va voir,
45:34que Donald Trump
45:35est trop brutal,
45:36est trop méchant
45:36et qu'on va lui mettre
45:37des représailles.
45:38Donc lui,
45:38Macron, par contre,
45:39expose la France
45:40à être maltraité
45:42dans le jeu global
45:43de la négociation,
45:44très clairement.
45:45Alors,
45:46il y a quand même
45:46des voix en France
45:46qui se sont élevées
45:47pour essayer d'expliquer
45:50avec rationalité
45:51ce que faisait Donald Trump.
45:53Je vous propose
45:53d'écouter tout de suite
45:54Pierre Lelouch,
45:55ancien ministre du Commerce.
45:57Si on se met
45:58à la place de ces gens
45:59qui sont nationalistes,
46:01isolationnistes,
46:02protectionnistes
46:03et un peu impérialistes
46:04puisqu'ils veulent reprendre
46:05Panama et Groenland,
46:06c'est complètement logique.
46:08Et il faut voir
46:08si les autres
46:09se cassent contre ce mur
46:11ou sont capables
46:12de s'unir.
46:12En Europe,
46:13honnêtement,
46:13j'ai des doutes
46:14parce qu'il y a des mesures
46:16qu'on peut prendre
46:17mais il faut avoir
46:17le courage politique
46:18de les prendre.
46:19Interdiction,
46:20par exemple,
46:20à toutes les firmes européennes
46:21d'aller investir
46:22aux Etats-Unis.
46:23Et ça avait commencé
46:24sous Biden.
46:27Ils avaient passé
46:28une loi qui s'appelle
46:28IRA,
46:29Inflation Redaction Act.
46:31Je peux vous dire
46:31que tous les grands groupes
46:32allemands et autres
46:33étaient déjà partis
46:33aux Etats-Unis.
46:34Donc si on veut
46:35arrêter l'hémorragie,
46:36loi de blocage
46:37et on s'en prend
46:38au GAFAM.
46:39Si on ne fait pas ça,
46:40à mon avis,
46:41Trump,
46:41il n'a pas perdu l'affaire.
46:49Vous êtes d'accord
46:49avec ce que vous venez
46:50d'entendre ?
46:50Non, pour quelqu'un
46:51qui a été ministre
46:51du Commerce extérieur,
46:52ce n'est pas sérieux.
46:53Franchement,
46:54Pierre Lelouch,
46:54ce n'est pas sérieux.
46:55On ne va pas faire en sorte
46:56que les industriels français,
47:00Thalès, Airbus, etc.,
47:02quand ils vont exporter
47:04aux Etats-Unis,
47:04ils vont avoir
47:05des droits de douane.
47:05S'ils ne s'implantent pas
47:07aux Etats-Unis,
47:07ils vont perdre
47:08les marchés américains.
47:09Est-ce qu'on veut
47:10tuer les entreprises françaises ?
47:12C'est inéluctable,
47:13c'est comme ça.
47:13Dans un monde
47:14de droits de douane,
47:14les entreprises doivent
47:15se positionner
47:16sur le territoire
47:18pour pouvoir vendre
47:19sur les territoires
47:20sans droits de douane
47:20et donc beaucoup plus facilement.
47:22Et inversement,
47:22on peut très bien
47:23mettre des droits de douane
47:24réciproques aux Américains,
47:25mais sans s'énerver
47:26de 10%
47:27pour que les entreprises
47:28américaines,
47:28au lieu de produire en Chine,
47:29elles viennent produire en Europe.
47:31Il y a des droits de douane
47:31vers la Chine.
47:32Donc ça,
47:32ce n'est pas sérieux.
47:33On ne peut pas interdire
47:34aux entreprises
47:34d'investir dans les autres pays,
47:36notamment aux Etats-Unis
47:37qui est quand même un allié.
47:40Franchement,
47:40c'est absurde.
47:41Et ça serait se tirer
47:41une balle dans le pied
47:42des entreprises françaises
47:44et de la France,
47:45de l'économie française.
47:46Non,
47:46là,
47:46on n'est pas sérieux.
47:48Mais est-ce que,
47:49là encore,
47:50finalement,
47:50ce n'est pas par là
47:51qu'il faut en passer ?
47:52C'est-à-dire se dire
47:54oui,
47:54effectivement,
47:55on va perdre des marchés,
47:56oui,
47:56on va perdre de…
47:57Ah non,
47:58surtout pas.
47:58mais il faut en passer par
48:00OK,
48:00pour produire aux Etats-Unis,
48:02les entreprises françaises
48:02iront souvent aux Etats-Unis,
48:04mais les entreprises américaines
48:05pour produire en France
48:06ou les entreprises d'autres pays
48:08pour vendre en France,
48:09elles devront produire en France.
48:10Et là,
48:11tout le monde est gagnant.
48:11C'est le jeu
48:12de la démondialisation
48:13qu'il faut jouer,
48:14qui va réindustrialiser
48:15et rendre la France prospère.
48:17Alors,
48:17rendre la France prospère,
48:18j'aimerais qu'on termine
48:19cette émission
48:19avec un petit point,
48:21un petit détail
48:22qui n'est pas un détail,
48:23évidemment,
48:24c'est l'entreprise
48:24Vencorex,
48:26qui est un fleuron
48:28français industriel,
48:29puisque c'est une usine
48:29de produits chimiques
48:30qui fournit notre industrie.
48:32Bon,
48:32alors,
48:32pas les industries
48:33les plus importantes,
48:34c'est juste l'industrie
48:34du nucléaire
48:35et l'industrie spatiale.
48:36Et on vient de se rendre compte
48:38qu'au-delà du fait
48:39que l'essentiel des salariés
48:41vont être licenciés,
48:43ce qui n'est pas un détail,
48:44elle va passer
48:45sous pavillon chinois.
48:48Sous pavillon chinois.
48:48Elle venait du pavillon
48:49thaïlandais, d'ailleurs,
48:51et elle passe
48:51au pavillon chinois.
48:52Donc,
48:52on se rend compte
48:53qu'une entreprise
48:53de 50 salariés,
48:55enfin,
48:55250 salariés,
48:56mais la partie dissuasion nucléaire,
48:58apparemment,
48:58c'est 50 salariés,
49:00qui vaut 1 million d'euros.
49:01Emmanuel Macron
49:02n'a pas 1 million d'euros
49:03à mettre
49:03pour nationaliser
49:05cette entreprise
49:05qui permet
49:07la dissuasion nucléaire,
49:08qui sert à la dissuasion
49:09nucléaire française
49:10et la donne
49:11à des Chinois.
49:12Donc,
49:12on voit qu'il n'y a
49:13aucune défense
49:14des intérêts français
49:14et même pas du cœur
49:16des intérêts français,
49:17c'est-à-dire
49:17notre dissuasion nucléaire
49:18qui nous assure
49:19d'être protégés,
49:22en fait,
49:22d'être protégés
49:23en termes de défense
49:24et qui nous donne
49:25énormément de puissance.
49:26Donc,
49:26on voit l'abandon complet
49:28des intérêts français.
49:29Macron a laissé vendre
49:30des centaines d'entreprises,
49:31dont des entreprises
49:32de défense importantes.
49:34On se rappelle
49:34de son arrivée,
49:35d'ailleurs,
49:35au pouvoir,
49:36quand il était
49:36ministre de l'économie,
49:37déjà.
49:38Première chose.
49:38C'était Général Électrique
49:39et Alstom.
49:40Première chose,
49:41il lâche Alstom.
49:42Montebourg se fait virer,
49:43lui,
49:44il arrive
49:44et il lâche Alstom
49:45aux Américains,
49:46alors qu'il pouvait
49:47très bien utiliser
49:48la loi
49:48sur les investissements
49:50stratégiques
49:50pour dire
49:51Alstom doit rester français
49:52et empêcher le phénomène.
49:53Et donc,
49:54Macron l'a tout le temps fait,
49:55il ne défend pas
49:55les intérêts français.
49:57On a l'impression
49:57qu'il vend la France
49:58à la découpe
49:58et qu'il,
49:59avec ses amis
50:00qui en profitent
50:01et c'est tout le problème,
50:02c'est tout le problème
50:03en France.
50:04Et quel parti politique
50:05défend la souveraineté nationale,
50:07l'indépendance nationale,
50:08la sortie nécessaire
50:09de l'Union Européenne ?
50:10C'est tout le problème
50:11du champ politique français.
50:12C'est que le RN...
50:12Mais pas que français.
50:14Oui,
50:14mais pas que français,
50:16c'est vrai.
50:16Mais le RN,
50:17par exemple,
50:18je veux dire,
50:18défendait cela
50:19jusqu'en 2017,
50:20ils ont arrêté
50:21de défendre
50:21la sortie de l'Union Européenne.
50:22Ils défendent
50:23qu'on reste dans l'Union Européenne
50:24donc qu'on soit
50:24complètement incapables
50:26de réagir face
50:27à toutes ces crises
50:28qui bouleversent le monde.
50:30Et les seuls
50:30qui défendent ça,
50:31ce sont les partis souverainistes
50:32qui sont malheureusement
50:33invisibilisés,
50:34alors même qu'ils représentent,
50:36ils représentent ça
50:36l'année dernière en mai,
50:37selon deux sondages,
50:3836% des Français.
50:40Un tiers de l'électorat,
50:41ils n'ont accès
50:41à aucun média,
50:42à part les médias alternatifs
50:44comme le vôtre.
50:45Et ça,
50:45c'est le cœur du problème.
50:46Je pense qu'on a maintenant
50:4740% de gens
50:48qui veulent le Frexit
50:49avec tout ce qui s'est passé
50:50de tout un an.
50:50– Ça ne se revoit pas
50:51dans les urnes après.
50:52– On ne le voit pas
50:53dans les urnes
50:53pour une raison très simple,
50:54c'est que les dirigeants souverainistes
50:56ont décidé de rester séparés
50:57dans des partis différents.
50:59Effectivement,
51:00et ce n'est malheureusement
51:01pas drôle du tout,
51:02c'est assez triste.
51:03Et donc,
51:04comme ils sont séparés finalement
51:06et qu'ils sont tout petits,
51:07les Français disent
51:08on va voter utile au RN.
51:09La moitié des gens
51:11qui votent RN
51:12sont souverainistes.
51:14C'est ce qu'avait montré
51:15le même sondage l'année dernière.
51:16Pareil chez Reconquête.
51:17Donc voilà,
51:18voilà pourquoi moi
51:18j'ai fini par monter
51:20au bout de 5 ans.
51:21J'ai essayé pendant 5 ans
51:22de faire l'union des souverainistes.
51:23Je ne suis pas arrivé.
51:24Donc à la fin,
51:25on a cofondé
51:26un mouvement politique citoyen
51:27en disant
51:27on va essayer de faire
51:28l'union à l'intérieur
51:29et puis on va mettre
51:30la pression sur les autres
51:31pour faire l'union
51:32de tous les souverainistes
51:33dans un parti commun
51:34parce que c'est comme ça
51:35qu'on peut sortir
51:36la France de ses problèmes.
51:37C'est comme ça
51:38que les mouvements souverainistes,
51:39le mouvement souverainiste
51:40peut prendre énormément
51:41de pouvoir au niveau politique
51:43et sans doute accéder
51:44au pouvoir à terme
51:45vu les bouleversements du monde.
51:48Malheureusement,
51:48pour l'instant,
51:49je ne suis pas trop entendu
51:50parce que les autres
51:51veulent chacun garder leur parti
51:52et chacun partir
51:53en ordre dispersé
51:54ce qui est la recette
51:55du désastre.
51:560,9% on se rappelle
51:57pour les élections européennes
51:59de 2024.
52:01Est-ce que,
52:01ça sera ma dernière question,
52:03Philippe Murray,
52:03est-ce que finalement
52:04le problème
52:04au-delà de tout cela
52:07que j'ai entendu,
52:08ce n'est pas que
52:09quel que soit le pays,
52:10en réalité,
52:11les élites dirigeantes
52:12ont fait littéralement
52:13sécession avec leur peuple
52:15et qu'en réalité,
52:16on assiste à une forme
52:18de gouvernance
52:18des élites financiarisées
52:20dont le bien commun,
52:24le bon sens
52:25et l'intérêt
52:26de leur population
52:27ne fait pas partie
52:28de l'équation,
52:29tout simplement.
52:30Oui,
52:31les élites ont fait sécession.
52:32La sécession des élites
52:33c'est un livre
52:34de Christopher Lach remarquable
52:35des années 4,
52:36qui avait été écrit,
52:37je crois,
52:37en 1991
52:38et qui disait
52:40que les élites
52:41voulaient agir
52:41dans leur intérêt personnel
52:43et oublier
52:43leur mission première
52:44très simple
52:45qui est de gouverner
52:45dans l'intérêt
52:46de l'ensemble
52:47des habitants
52:48d'un pays,
52:48pour le peuple
52:49de ce pays
52:50et c'est tout le problème
52:52que nous avons aujourd'hui
52:53et on peut dire
52:55ce qu'on veut
52:55de Donald Trump
52:56mais il a dit
52:57je gouvernerai
52:58dans l'intérêt
52:58du peuple américain
52:59et c'est ce qu'il est
53:00en train de vouloir faire,
53:02on ne peut pas
53:02lui reprocher
53:03de faire autrement
53:04et c'est vrai
53:04que c'est un changement
53:05complètement à 180 degrés
53:07de la direction politique
53:09du monde.
53:10J'espère que les Européens
53:11et surtout les Français
53:12suivront cette direction aussi
53:14parce que le peuple français
53:15est quand même
53:15dans un état
53:16vraiment difficile,
53:17les gens n'arrivent pas
53:18à s'en sortir aujourd'hui
53:19et c'est ça qu'il faut
53:20absolument traiter
53:21comme problème
53:22et c'est le rôle
53:23des politiques
53:23de traiter ce problème-là.
53:25Je vous remercie beaucoup
53:26Philippe Murer
53:26d'être venu jusqu'à nous.
53:27Je vous rappelle à tous
53:28que vous pouvez retrouver
53:29le livre de Philippe Murer
53:30sur la boutique de TVL
53:31sur tvl.fr
53:32c'est sortir du capitalisme
53:34du désastre.
53:35C'était aux éditions
53:36Jean-Cyril Godefroy.
53:38Chers amis,
53:39j'espère que cette émission
53:40vous aura plu,
53:41qu'elle vous aura permis
53:41de comprendre
53:42des petits détails
53:43que vous n'aviez pas encore compris.
53:45En tous les cas,
53:45j'espère que vous me le direz
53:46dans les commentaires.
53:47J'espère que vous avez déjà
53:49cliqué sur le pouce en l'air
53:50pour assurer le succès
53:51de ce programme.
53:52Je vous donne bien sûr
53:53rendez-vous la semaine prochaine
53:54pour un nouveau numéro
53:55du Samedi Politique.
53:56A bientôt.

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