Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • avant-hier
Dans son édito du 11/04/2025, Paul Sugy revient sur les ambitions politiques de Bruno Retailleau.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00C'est décidément une période politique étrange où le Premier ministre se félicitait bruyamment il y a quelques jours
00:04d'avoir passé le cap des 100 jours sans se faire censurer
00:07et où le ministre de l'Intérieur fait déjà le bilan de son action après 6 mois en poste,
00:11à peine le dixième d'un quinquennat.
00:13Et c'est d'ailleurs un peu le paradoxe de Bruno Retailleau,
00:16c'est-à-dire que dès l'instant où il a coché dans son agenda personnel la case de l'élection à la tête des Républicains,
00:20voici un homme habité par l'idée que la politique se fait sur le temps long,
00:23que Rome ne s'est pas construite en un jour et que les vues court-termistes
00:26sont en partie responsables du déclin politique du pays
00:29et en même temps sommé de rendre des comptes presque jour pour jour
00:32car il a assis sa légitimité politique sur son mandat, sur son poste de ministre et donc sur ses résultats.
00:39Alors Bruno Retailleau hier a répondu point par point aux questions sur son bilan,
00:42il promet à la fois de l'endurance et de la persévérance,
00:45donc on comprend que c'est une course de fond
00:46et en même temps il a montré que la croisade a commencé dès le premier jour,
00:50croisade contre l'immobilisme, il voulait montrer que c'était possible
00:53et que dans le temps court et les contraintes qui lui étaient imparties,
00:56il était possible de commencer à avoir une action,
00:59quoi qu'en dise par ailleurs, notamment ses adversaires du RN
01:02qui le sommes pratiquement démissionnés à chaque fois qu'ils en ont l'occasion.
01:06Et en même temps, Bruno Retailleau s'excuse de ne pas avoir pu faire mieux,
01:10il s'excuse tout en expliquant qu'il hérite déjà de dizaines d'années de laisser faire
01:14et que par ailleurs la situation politique, ça on le sait, ne lui est pas nécessairement très favorable.
01:19En six mois, Bruno Retailleau a quand même réussi à faire bouger les choses.
01:22Oui, alors il y a quelques chiffres qui sont très importants dans son bilan.
01:24D'abord, on entre moins facilement en France, c'est ce qu'il dit,
01:28moins 9% de délivrance de visa et moins 7% de primo-délivrance de titre de séjour
01:33sur la période où il a été ministre de l'Intérieur par rapport à la même période l'année qui précédait.
01:38Et par ailleurs, on en sort un peu plus aussi de France.
01:41Et là, les chiffres, c'est plus 6% d'interpellations illégaux et plus 15% d'éloignements aidés.
01:47Donc, ça n'est pas encore grand-chose.
01:50Mais enfin, c'est le signe qu'une volonté politique,
01:52mais aussi les négociations d'accords bilatéraux avec d'autres pays pour faciliter, par exemple,
01:57les visas pour les personnes que l'on veut expulser,
02:00eh bien, ça commence à porter ses fruits.
02:02Par ailleurs, il se vante aussi.
02:03Et là, pour le coup, les chiffres sont beaucoup plus saisissants de son action en matière de lutte contre le trafic de drogue.
02:08Bon, si je vous suis bien, ce bilan clôt le premier acte.
02:12Et c'est l'acte 2, la saison 2 qui commence.
02:14Oui, c'est un bilan qui est présenté dans un rapport de 50 pages qui prend la forme d'un programme politique.
02:19Chacun des titres des chapitres sont en réalité aussi des mesures programmatiques.
02:23Je vous en liste quelques-unes.
02:25Reprendre le contrôle sur l'immigration, lutter contre l'insécurité, moderniser l'État.
02:29Donc, on voit bien aussi un ministre qui tend à vouloir sortir du périmètre strict de la sécurité des Français qui lui a été imparti.
02:35Et c'est bien là, d'ailleurs, les deux choses que l'on attend maintenant de Bruno Retailleau.
02:39Il le sait bien.
02:40Il va falloir accélérer.
02:41Il a fondé sa légitimité politique sur l'efficacité.
02:44Il faut des résultats.
02:45Et des résultats qui ne soient pas des commencements et des tendances, mais vraiment des résultats concrets pour les Français.
02:51Et puis, par ailleurs, on sait bien que la situation politique dont se réclame Bruno Retailleau pour expliquer ce qui entrave son action,
02:58il ne va pas pouvoir rester longtemps comme ça.
02:59Peut-être aussi qu'il va falloir transgresser.
03:01Pour le moment, il a fait le choix de la loyauté, notamment par rapport au président de la République.
03:04Et on sait bien que d'ici deux ans, mais il va se passer des choses d'ici deux ans,
03:08Bruno Retailleau va devoir assumer aussi ses désaccords francs avec l'exécutif.
03:11Sous-titrage Société Radio-Canada
03:15Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandations