Xerfi Canal a reçu Faouzi Bensebaa, professeur émérite des universités, Université Paris-Nanterre, pour parler de la sécurité comme une compétition.
Une interview menée par Jean-Philippe Denis.
Une interview menée par Jean-Philippe Denis.
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00:00Bonjour Fawzi Benzeba.
00:11Bonjour Jean-Philippe Denis.
00:12Ouvrage co-écrit avec Johan Le Goff,
00:14un soupçon de compétition dans la sécurité.
00:17Édition L'Armatan.
00:18Exact.
00:19Vous êtes spécialiste de stratégie.
00:22Donc, soupçon de compétition.
00:25C'est quoi la compétition ?
00:26C'est quoi la nature aujourd'hui de la compétition
00:28dans ce business de la sécurité ?
00:30À grands traits, comme ça.
00:31À grands traits, donc,
00:32souvent il y a une espèce d'ambiguïté
00:35entre compétition et concurrence.
00:37Gardant le mot compétition,
00:39nous avons des offreurs et des demandeurs.
00:41Des offreurs, c'est quoi ?
00:42Des entreprises, des demandeurs,
00:44mais également des entreprises.
00:46Et c'est ça qui est intéressant.
00:47Des entreprises qui ont besoin de sécurité
00:51contre la dégradation,
00:54contre les différentes intrusions,
00:56contre les violences,
00:57contre toute forme de violence.
01:00Et de l'autre, nous avons des entreprises
01:02qui sont des fournisseurs.
01:04De fournisseurs de quoi ?
01:05De sécurité.
01:06Des fournisseurs de main-d'oeuvre humaine.
01:09Des fournisseurs de technologie.
01:12Des fournisseurs de modèles de sécurité.
01:15Et derrière ça, nous avons des partenariats,
01:19de la coopération.
01:21Mais nous avons, bien entendu,
01:23de la sous-traitance.
01:24Et donc, tout ce monde-là est en compétition,
01:28qu'il soit grand ou qu'il soit petit.
01:30Et donc, tout le monde se retrouve
01:31dans la reine du marché.
01:33Et ce qui est très intéressant,
01:35c'est que c'est très segmenté, tout ça.
01:37C'est-à-dire, il y a des détectives privés,
01:40il y a voisins vigilants,
01:42voilà, c'est encore autre chose.
01:44Et puis après, on a des grands acteurs
01:45de la sécurité.
01:46de la sécurité.
01:48Donc, comment on l'appréhende,
01:50cette industrie ?
01:51Donc, nous avons,
01:53je préfère le mot secteur
01:54pour rester un petit peu
01:55dans la grammaire française,
01:57dans la sémantique française.
01:59Donc, nous avons un secteur
02:00qui est compartimenté.
02:02Donc, comme vous venez de le dire,
02:04des grands acteurs
02:05qui sous-traitent.
02:06Qui sous-traitent énormément,
02:08qui sont des donneurs d'ordre
02:09et qui travaillent donc
02:10avec des acteurs plus modestes.
02:12Et ça, c'est un segment,
02:15j'allais dire,
02:17le plus visible.
02:18Nous avons le segment
02:20des détectives privés.
02:22Là aussi, nous avons des demandes
02:23qu'elles émanent des entreprises
02:26qui ont besoin de savoir
02:27ou d'avoir un certain nombre
02:29d'informations
02:30sur des parties
02:31qui les intéressent.
02:33Et nous avons des particuliers
02:36qui ont besoin également
02:37d'informations
02:38pour des raisons
02:39que je vous laisse imaginer.
02:41et face à ça,
02:43des fournisseurs,
02:44c'est-à-dire des entreprises
02:46de détectives privés.
02:48Nous avons également
02:48ces fameux voisins vigilants
02:51d'un côté
02:52qui peut,
02:53sur un segment
02:54ô combien spécifique,
02:57c'est-à-dire
02:57des offreurs,
02:59des voisins vigilants,
03:00mais également
03:01à une demande.
03:02Une demande émanent de qui ?
03:04Du voisinage,
03:05du quartier,
03:06de la zone urbaine.
03:07Pour qu'on ait bien conscience
03:08des chiffres,
03:08800 000 euros de chiffre d'affaires,
03:10300 000 euros de bénéfices.
03:11Impressionnant.
03:13Impressionnant.
03:14Quand on avait,
03:15avec Joanne Le Goff,
03:16mis le doigt
03:17sur ce type de chiffre,
03:19nous étions
03:21les premiers étonnés.
03:23Et donc,
03:24ça illustre bien
03:26l'existence tangible
03:28et bien quantifiée
03:30de ce type de marché.
03:32Évidemment,
03:33dernier point,
03:33on ne fait pas
03:33un marketing traditionnel
03:35sur un marché
03:36comme ça,
03:36de la sécurité.
03:37On ne fait pas
03:37de la recherche non plus
03:38de manière traditionnelle
03:40parce que là,
03:40c'est la loi du silence
03:41qui règne quand même.
03:43Je reviens
03:43à 30 secondes
03:45sur cette collection.
03:46Souvent,
03:47nous avons abordé
03:48des sujets
03:48qui n'attirent pas vraiment
03:50ni le grand public.
03:52Difficile à pénétrer.
03:53Difficile à pénétrer.
03:54Oui,
03:55ni les chercheurs.
03:56Mais en même temps,
03:57ce sont de vraies questions.
03:59Des questions
03:59de réflexion,
04:01mais des questions
04:01également sociétales.
04:02Et c'est là,
04:04c'est ce qui fait
04:05un petit peu
04:06à la fois la richesse
04:08et la spécificité
04:09de ce type de marché.
04:11J'ai envie de dire,
04:12on est presque
04:12de l'économie réelle
04:13au business réel.
04:15C'est vraiment
04:15du business réel.
04:16C'est du business réel.
04:17Mais avec de la réflexion
04:18derrière.
04:19Ah bah évidemment.
04:19Et de la collecte
04:20d'informations.
04:21Évidemment.
04:22Et parfois,
04:23d'informations d'ailleurs
04:24que certains
04:24sont très inquiets
04:26de ne puissent pas
04:28les reconnaître.
04:28Donc, il faut le lire
04:29parce que c'est une mine d'or.
04:31Ils n'ont pas envie
04:32de partager.
04:32Ils ont peur
04:33d'être reconnus
04:34pour des raisons multiples.
04:37Il n'y a pas forcément
04:39une sanction derrière.
04:40Mais c'est une question
04:41de perception
04:42par eux-mêmes
04:43de la sécurité relative
04:45à leur offre
04:46d'informations
04:47et de témoignages.
04:48Un soupçon de compétition
04:49de la sécurité
04:50édition L'Armaton.
04:51Merci Fawzi Benzeba.
04:52Merci beaucoup
04:52Jean-Philippe Denis.
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