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Interview ou reportage d'une émission cinéma produite par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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Transcription
00:00Bonjour Félix. Bonjour. Je suis ravie de vous recevoir dans Tête à Tête.
00:03Alors on vient d'entendre ce célèbre tube de Nino Ferrer.
00:06C'est une musique qui insuffle une vraie tonalité, une tonalité mélancolique,
00:10mais aussi joyeuse en même temps.
00:11Et je trouve que ce sont deux adjectifs qui vous correspondent bien.
00:14Joyeux et mélancolique ? Oui. Les deux à la fois, non ?
00:16Écoutez, oui, j'espère que la joie prend le pas sur la mélancolie.
00:21Alors Mikado, c'est vous dans le film.
00:23Et vous êtes en couple avec Laetitia, interprétée par Vima Laponce.
00:26Vous êtes une famille nomade. Vous n'avez jamais déclaré vos deux enfants.
00:29Et puis un jour, vous allez tomber sur le personnage qui est interprété par Ramzi Bédia,
00:34qui va vous offrir un début de vie normale, entre guillemets.
00:38Qu'est-ce qui vous a plu dans cette histoire de famille coupée du monde ?
00:41Ce qui m'a vraiment plu, c'est le changement de bascule.
00:44C'est-à-dire qu'on a mis en place cette espèce d'utopie, comme ça,
00:48en vivant dans un van, loin de toutes les institutions.
00:53Coupée de tout.
00:54Coupée de tout.
00:55Et il se trouve que quand on rencontre Ramzi, va naître chez Nuage, notre fille adolescente, un vrai désir.
01:02Et le film embrasse le désir de cette adolescente.
01:04Parlez-nous de Mikado, de ce personnage qui est un personnage déchirant.
01:09Parce qu'en même temps, très gai, très solaire, avec une enfance complètement brisée.
01:14C'est sûr que le personnage de Mikado, il est en mille morceaux.
01:17Il a eu une enfance désastreuse, très très malheureuse.
01:22Moi, je suis vraiment rentré en contact avec son chagrin, avec les injustices qu'il avait vécues dans son enfance.
01:28Il les a accumulées, c'est terrible.
01:30Ça donne un homme à l'âge adulte brisé, très aimant, mais aussi malheureusement assez tyrannique avec sa femme et avec ses enfants.
01:42Tyrannique par son envie de les protéger, de les surprotéger.
01:45Je suis désolée, j'ai juste assisté à un cours, je n'ai même pas donné mon nom.
01:48Je suis juste allée voir.
01:49C'est pas grave, ma chérie.
01:51Tu sais bien, ton père, il exagère tout, tout le temps.
01:53Je n'exagère rien du tout.
01:54Arrête aussi.
01:54Je veux juste qu'elle comprenne.
01:56Tu sais ce qui va se passer si tu continues comme ça ?
01:58Tu vas finir dans un foyer, avec un numéro et un dossier.
02:01Et ton frère aussi.
02:03Et vous serez tout seul, sans personne pour te protéger.
02:04C'est ça que tu veux ?
02:05Non.
02:06Tu vas te foutre en l'air.
02:08Tout ce qu'on a fait pour vous.
02:10Tu verras quand tu seras comme nous.
02:11Une cassose de hadas.
02:12C'est ça que tu veux ?
02:14Hein ?
02:15C'est ça que tu veux ?
02:16Non.
02:16Arrête, maman, s'il te plaît.
02:18Arrête, c'est moi, je te prie.
02:21Il y a cette phrase dans le film.
02:22C'est fou comme tu as besoin de rigoler à chaque fois que c'est triste.
02:25C'est Laetitia qui dit ça à Mikado.
02:28Joue un personnage qui fuit sans cesse aussi ses émotions.
02:31J'imagine que c'est un cadeau, mais en même temps un challenge.
02:33Oui, j'ai juste vu le côté cadeau.
02:37Baya, elle m'avait dit, en amont du tournage,
02:39je lui avais dit, toi, comment tu vois Mikado ?
02:40Et elle m'avait dit, c'est quelqu'un qui sent toujours la menace.
02:42Et qui vit dans une menace permanente.
02:43Oui, il est en intranquillité permanente.
02:45Permanente.
02:45Et voilà, donc j'ai joué Mikado comme une espèce d'animal traqué, quoi, en fait.
02:50Est-ce que vous êtes intranquille, vous, dans la vie ?
02:52Euh, ouais, ouais, ouais, ouais.
02:55Est-ce que franchement, je vous donne l'impression de la tranquillité ?
02:58Ça, vous n'étiez pas étranger ?
02:59Non, ça ne m'est pas étranger.
03:00Je ne suis pas le type le plus serein du monde.
03:03Oui, c'est ça.
03:04C'est un film poignant, évidemment, sur l'enfance, sur le désir de liberté aussi.
03:10Mais en même temps, ça parle de plusieurs libertés différentes.
03:13Est-ce que c'est la liberté de Mikado et Laetitia, celle qu'ils imposent à leurs enfants ?
03:18De quelle liberté est-ce qu'on parle vraiment ?
03:20Je ne sais pas, moi, j'avais l'impression qu'ils vivaient comme ça, dans une espèce d'utopie,
03:24une bulle de champagne ensoleillée, comme ça.
03:25C'était une fuite, un peu.
03:26Oui, il y a une fuite permanente, puisque le film démarre, on nous voit fuir sur les routes,
03:30on voit un barrage de policiers, on l'esquive.
03:33On fait la justice aussi.
03:34On sent qu'on craint quelque chose.
03:37Mets ta ceinture.
03:38Planquez-vous derrière les enfants.
03:39Planquez-vous.
03:40Planquez-vous.
03:40Planquez-vous.
03:41Vite.
03:41Non, viens, viens, viens.
03:42Vite, mets la couverture sur toi.
03:44Mets la couverture.
03:50Bonjour.
03:56Bonjour.
03:57Gendarmerie nationale, vous coupez le moteur et vous me présentez vos papiers, s'il vous plaît ?
04:00Oui, bien sûr.
04:01Le spectateur, à ce moment-là du film, ne sait pas ce qu'on fuit.
04:04Et c'est progressivement que le film va s'ouvrir vers les enfances du personnage de Vimala et du mien.
04:10On va comprendre pourquoi ils ont mis en place cette utopie sur les routes.
04:14Et au-delà aussi de cette fuite en avant, c'est un film qui soulève vraiment des questions intéressantes
04:18sur la paternité, sur les doutes aussi qu'on peut avoir, sur les failles qu'on peut avoir.
04:23Vous me disiez, vous êtes jeune papa.
04:25Quels sont vos doutes les plus importants en tant que père ?
04:28Non, mais écoutez, je suis en train de m'inventer en tant que père quotidiennement.
04:32La seule chose que je sais avec certitude, c'est que c'est le plus grand bonheur de ma vie.
04:36Ça, c'est un bonheur sans nuance, un amour sans nuance, inconditionnel,
04:40qui, je pense, va durer toute la vie de mon pauvre enfant.
04:43Oui, ça va s'arrêter.
04:44Non, mais c'est vrai que je découvre cet amour qui est un amour démesuré,
04:49enfin voilà, qui est si charnel, si olfactif, si un amour rieur, un amour...
04:55Et lorsque vous avez tourné le film, il était tout petit.
04:57Il avait deux ans.
04:58Mais d'ailleurs, en tournant le film, j'avais cette idée, c'est bête,
05:01parfois on a ces trucs-là, les acteurs, de témoigner d'un point de notre vie.
05:06J'avais l'impression que j'archivais quelque chose de l'amour que j'avais pour mon fils en ans.
05:09C'est complètement fou !
05:34Un autre personnage du film, c'est le sud de la France.
05:45Ah oui, qui joue pas mal d'ailleurs.
05:47Qui joue pas mal, non mais c'est vrai, les paysages sont très présents,
05:50il y a une lumière, c'est très bien filmé,
05:52je trouve qu'il y a une idée aussi de nature réconfortante, de nature qui répare.
05:56Est-ce que vous l'avez senti, ça, au tournage ?
05:58Oui, il y a une scène où, par exemple, on se baigne dans un lac,
06:02comme ça, on était proche des éléments.
06:03En fait, Baïa avait très envie de rompre avec une certaine esthétique du film social
06:07et d'aller, pour ce film qui est pourtant assez dramatique, qui est un mélodrame,
06:11vers quelque chose de très ensoleillé, de très organique.
06:14Donc, la lumière du soleil, le lac, la proximité avec la nature.
06:19Vous avez cité Baïa Kasmi, qui est la réalisatrice,
06:22qui est l'accompagne aussi de Michel Leclerc, et qui vous avait fait quatre films.
06:26C'est lui qui vous a offert d'ailleurs votre premier grand rôle avec Télé Gaucho.
06:29C'est votre famille de cinéma ?
06:31Oui, je peux le dire, je le dis avec fierté.
06:34Je leur dois tellement de choses dans ma vie professionnelle, évidemment,
06:38mais aussi dans ma vie de jeune homme.
06:40Quand j'ai rencontré Michel Leclerc, il m'a fait découvrir, voilà,
06:44la camaraderie qu'il y avait sur les plateaux,
06:46le travail d'équipe avec les techniciens, les techniciennes.
06:50Une forme de compagnonnage, en fait.
06:52Et ça a été très important, quoi.
06:54Vous avez déclaré récemment vouloir aller vers des films plus terriens,
06:57plus ancrés dans le sol et avec une plus grande gravité.
07:00Je n'entendais pas la gravité au sens métaphysique.
07:03C'était vraiment la gravité au sens d'être au sol.
07:05Ah oui, ok.
07:06Oui, d'avoir du poids, en fait.
07:07J'ai vu une interview de ma Gmail où il disait qu'il était content d'avoir pris de l'âge
07:10parce qu'il avait l'impression d'être au sol.
07:12Et là, j'ai toujours l'impression de ne pas être au sol.
07:13Et j'espère vieillir prochainement pour avoir l'impression d'être au sol.
07:18Mais j'allais dire, ce film, est-ce que ce n'est pas aussi un pas vers ça ?
07:21Oui, sans doute.
07:22Sans doute, mais ça va être pair, encore une fois,
07:24avec ce que je suis en train de vivre dans ma vie, en effet.
07:26Le fait d'être père, d'être responsable pour autrui,
07:30l'apprentissage d'aller vers la tomberesse.
07:33Est-ce que Bayek Asmi et Michel Leclerc, ils vous ont inspiré
07:35quand vous êtes passé à la réalisation ?
07:37Parce que je rappelle que vous avez réalisé votre premier film, Deux Fils.
07:39Ils m'ont appris l'importance de la comédie.
07:43C'est-à-dire de faire les choses sérieusement, sans esprit de sérieux.
07:46Et puis de se saisir de quelque chose de notre époque,
07:50de ce qui remue notre époque, avec légèreté et comédie.
07:55Moi, je trouve que Michel et Bayek ont ça en commun.
07:57Même si là, Mikado, c'est une rupture dans sa tonalité pour Bayek,
08:01parce que ce n'est plus une comédie comme Youssef Salem a du succès,
08:03c'est vraiment un mélodrame, qu'elle assume et qu'elle embrasse pleinement.
08:06Tu ne vois pas qu'elle grandit, là ?
08:10Tu ne peux pas l'empêcher de vivre sa vie ?
08:13Tu ne peux pas n'importe quoi, je ne l'empêche pas d'hier.
08:17J'ai vu ce qu'elle comprenne nos reviens.
08:20Mais moi, je n'ai pas du tout envie qu'elle sache d'où je viens.
08:23Je n'ai pas envie qu'elle me voie comme ça.
08:26Faut-moi la paix.
08:27Déjà, 17 ans de carrière,
08:29quel regard vous portez sur le jeune comédien
08:31qu'on a découvert avec LOL ?
08:33Je pense qu'il y avait plein de choses que je ne comprenais pas.
08:36C'est normal, j'étais très jeune.
08:38Là où je suis content, c'est que j'ai toujours été travailleur.
08:40Toujours été très travailleur.
08:41J'ai toujours fait les choses avec sérieux.
08:44Néanmoins, je pense que...
08:48En fait, quand on commence si jeune,
08:49c'est très difficile de se réinventer.
08:51C'est-à-dire que quand on arrive à 30 ans,
08:53et que c'est notre premier film à 30 ans,
08:55on peut inventer un peu le personnage qu'on est.
08:57Moi, je suis arrivé tellement jeune
08:59que j'ai l'impression d'être un vieil acteur, en fait, quelque part.
09:03Vous avez fait beaucoup de choses très différentes, toi, quand même.
09:05Oui, et là, j'ai l'impression
09:06qu'il y a encore une bascule dans ma vie professionnelle.
09:09Donc, c'est très agréable.
09:10Mais à l'époque de LOL,
09:12vous étiez étudiant en littérature et en philosophie.
09:15Comment est-ce qu'on passe de la philosophie au cinéma ?
09:18J'étais en Hippocane, Cannes.
09:19J'adorais ça.
09:20Je voulais être prof de français ou prof de lettres
09:22ou prof de philo, je ne savais pas.
09:24Très différent du métier de comédien.
09:25Oui, quand même assez différent.
09:27Reporteur de guerre, j'étais bien tenté par ça.
09:29Je voulais témoigner un peu de ce que...
09:32Du monde.
09:32Oui, du monde, oui.
09:34Vous faites un peu ça en tant que comédien.
09:36Oui, modérément, quand même.
09:38Reporteur de guerre, c'est bien.
09:39Mais parfois, c'est un peu la vertu du cinéma.
09:41Oui, oui, bien sûr.
09:42C'est une vision, en tout cas, de la société.
09:43En tout cas, de l'expérience d'être en vie.
09:45Surtout avec des films engagés, quelque part,
09:47comme le cinéma de Michel Leclerc ou Mikado.
09:50Mais comment on passe de l'un à l'autre ?
09:52Moi, ça n'a pas été simple.
09:54Vous savez, quand on est jeune, on est fanatique.
09:57En fait, on est des cœurs fanatiques, quand on est jeune.
09:59J'ai l'impression de me corrompre un peu.
10:01Aujourd'hui, vous êtes content ?
10:02Non, je suis toujours aussi corrompu.
10:04C'est pas vrai.
10:05J'ai toujours cette crainte, disons.
10:07Est-ce que vous avez en tête le rôle de vos rêves ?
10:10Le rôle de...
10:11Que vous n'auriez pas encore joué ?
10:13J'aimerais bien jouer un espion, moi.
10:14C'est ma grande passion.
10:15Un James Bond ?
10:16Non, pas un James Bond.
10:17Vraiment un vrai...
10:18Un vrai officier traitant de la DGSE.
10:21Ça, j'adorerais jouer un espion, oui.
10:23C'est ma grande passion.
10:24Et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas fait un appel à moi encore pour l'instant.
10:26Il faut l'écrire.
10:28Oui, oui.
10:29Pourquoi pas ?
10:29Je n'ai jamais le servi de par son avec Félix.
10:31Oui, parfait.
10:31C'est parfait.
10:32C'est parfait.
10:32C'est parfait.

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