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00:00Je salue mes invités, 18h02 sur CNews et sur Europe 1, Louis de Ragnel, bonsoir.
00:04Bonsoir Laurence.
00:04Rachel Kahn, merci d'être avec nous.
00:06Gauthier Lebrecht.
00:07Bonsoir Laurence.
00:08En pleine forme, merci d'être avec nous.
00:09François Bivoni, ancien député, Éric Revelle.
00:12On commence peut-être par les zones à faible émission.
00:15Il y a beaucoup de choses dans l'actualité aujourd'hui.
00:16Politique, notamment, vous recevez Laurent Wauquiez ce soir.
00:19Qui a fait dans votre journal, Laurence, une proposition très choc.
00:22Oui, GD News.
00:23Saint-Pierre et Miquelon pour accueillir les OQTF.
00:26Les réactions s'enchaînent en cascade.
00:27Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, vient de réagir pour condamner les propos de Laurent Wauquiez.
00:35Prisca Thévenot aussi de Renaissance.
00:37Donc, ça va être, à mon avis, la polémique des prochaines heures.
00:39La proposition phare de Laurent Wauquiez.
00:42Envoyer les OQTF à Saint-Pierre et Miquelon.
00:44Ça sera à lire demain, donc, dans les colonnes du GD News.
00:46Absolument.
00:46On va y revenir au cours de cette émission.
00:48Mais, avant cela, j'aimerais qu'on parle des ZFE.
00:51Vous connaissez évidemment tous cet acronyme, ZODAFEM, émission.
00:55C'est Alexandre Jardin, qui sera d'ailleurs l'invité de Christine Kelly tout à l'heure, qui porte tout cela.
01:00Il les a nommées les gueux.
01:02Et puis, on a cette petite pépite d'Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique,
01:06qui met beaucoup de cœur dans ce qu'elle fait.
01:08Et évidemment, c'est quelqu'un de d'honnête et de droit dans ses bottes,
01:10mais qui a eu une formule malheureuse.
01:12Écoutez ce qu'elle a dit.
01:12Les moins riches, ils n'ont pas de voiture.
01:16Ce sont ceux qui sont le moins équipés en voiture.
01:19Et pour ceux qui sont équipés en voiture, vous avez raison de le souligner, il faut les accompagner.
01:24Et il faut concentrer les aides pour leur permettre de changer de véhicule.
01:29Par exemple, sur la métropole du Grand Paris, vous avez des aides de plusieurs milliers d'euros
01:34pour acheter des voitures d'occasion.
01:36– Voilà, donc on voit qu'il y a une volonté de bien faire, de piquer contre la pollution.
01:42Mais les moins riches n'ont pas de voiture, François Péponis, ça vous fait rien.
01:45– Non, on ne peut pas dire que c'est une volonté de bien faire.
01:47– Si, c'est une volonté de mal faire.
01:50– Oui, mais ce que je veux dire par là, c'est que dans ce cas-là,
01:51il fallait permettre aux gens de changer les voitures avant, les aider.
01:55Et une fois qu'ils avaient changé le parc, mettre les aides à feu.
01:57Mais là, vous dites à des gens qui n'ont pas les moyens, c'est fini.
02:01Moi, j'en connais plein, ils vivent en banlieue.
02:03Ils ont une petite voiture qui bricole et une vieille voiture qui pollue
02:06parce qu'ils ne peuvent pas se payer autre chose.
02:08Parce que souvent, ils embauchent à 4h du matin, il n'y a pas les transports en commun.
02:11Ils sont obligés d'aller bosser, ils rentrent tard le soir.
02:13Et on leur dit cela, c'est fini, tu ne peux plus.
02:16Et on revient à ce qu'a commencé avec les Gilets jaunes.
02:19C'est la même chose, c'est entre guillemets.
02:20– Ah, c'est la même gronde.
02:21– C'est la même gronde.
02:21– Salaud de pauvre, tu pollues, arrête.
02:24– Non, oui, mais alors, c'est maladroit.
02:26– Bon, alors, les petites phrases maladroites qu'on a eues,
02:29je me souviens d'une qui remonte à un bout de temps,
02:32qui était Christine Lagarde, ministre des Finances,
02:34quand le prix de l'essence augmentait, elle avait dit
02:35« vous n'avez qu'à vous déplacer à vélo ».
02:37Vous voyez, c'est à peu près du même tonours.
02:39En plus, la maladresse d'Agnès Pannier-Runacher est factuellement fausse,
02:43parce que justement, les gens qui sont le plus dans le besoin souvent
02:47et qui habitent le plus loin des transports en commun,
02:50le plus loin des centres-bibes, non seulement, ils n'en ont pas une,
02:52mais souvent, ils en ont deux qui n'ont plus d'âge,
02:55qui sont évidemment les plus polluantes,
02:56mais dont ils ont besoin pour aller travailler.
02:59Alors, pour être tout à fait juste, Laurence, quand même,
03:01elle a expliqué aussi qu'il y avait 5 millions de gens
03:03qui avaient zéro transport en commun,
03:05qu'il fallait faire quelque chose.
03:07Et puis quand même, elle a rappelé un chiffre qu'il faut avoir en tête.
03:10Sur 5 ans, il y a 240 000 morts, 48 000 par an,
03:13qui seraient liés à la pollution due aux voitures.
03:17Mais c'est vrai que cette phrase, dans le contexte actuel,
03:20si vous les renvoyez, donnez raison à Alexandre Jardin,
03:23qui dit « mais les élites prennent des Français pour des gueux »,
03:25vous ne pouvez pas mieux faire, vous ne pouvez pas mieux faire.
03:27C'est un aveu, ce n'est pas maladroit.
03:29Ah, Laurent Gauthier, le bret.
03:29Ça traduit tout le mépris de classe de ces zones à faible émission,
03:34qui sont des zones d'exclusion.
03:37Voilà, on exclut ceux qui n'ont pas les moyens,
03:39non pas d'avoir de voiture, mais d'en changer.
03:41Comment se déplacent les classes ouvrières et les classes populaires,
03:46qui ne vivent pas dans les grandes villes,
03:47et qui n'ont pas le métro, le tramway,
03:50ou d'autres moyens de transport collectifs ?
03:52Évidemment qu'ils ont une voiture, mais ils n'en changent pas tous les 5 ans.
03:56Donc ils n'ont pas la possibilité maintenant d'entrer dans les centres-villes,
03:59des grandes villes, et notamment par exemple Paris.
04:02Donc SIF, elle s'est trahie en fait, Agnès Pannier-Runacher.
04:04Elle s'est trahie.
04:06Elle a montré aux yeux de tous les Françaises qu'on savait déjà
04:09que c'était une mesure de mépris, une mesure d'exclusion.
04:12Voilà.
04:13Alors, Louis Dragnel.
04:14Non mais c'est très juste, d'autant plus que, elle, la ministre parle simplement
04:18des gens qui y habitent, sauf que la plupart des gens qui ont besoin de leur voiture,
04:21c'est vraiment, au contraire, ce n'est pas pour y rester, c'est pour traverser.
04:25Et ça concerne évidemment des gens qui sont plus éloignés des centres-villes,
04:28et donc souvent qui ont moins de revenus, je pense, à Paris.
04:31Moi, ce que je trouve stupéfiant dans le débat,
04:33c'est que la mesure des ZFE avait été totalement supprimée
04:36par les élus de droite et du Rassemblement national.
04:39Et là, le gouvernement décide, via un amendement,
04:44d'imposer les ZFE dans deux villes, Paris et Lyon.
04:48Alors, dans ou aux alentours ?
04:50C'est pour les deux centres-villes, ça n'a plus rien d'y comprendre.
04:56Franchement, vous avez François Bayrou qui a dit personnel et contre,
04:59vous avez la moitié du gouvernement qui est contre,
05:02et donc ils font ça pour des raisons exclusivement politiques,
05:05pour éviter de froisser des écologistes, des socialistes,
05:07pour être tentés de repartir avec la France insoumise.
05:10Tout ça est fait simplement pour des raisons politiques.
05:14Rochelle Kahn ?
05:14Pour des raisons politiques, mais dans le même mouvement,
05:16c'est complètement antinomique avec ce que devraient défendre la gauche et l'extrême gauche,
05:21puisque là, c'est la liberté d'aller et venir qui est attaquée.
05:24La liberté du citoyen d'aller et venir.
05:26Et puis, par ailleurs, concernant la connaissance,
05:29on a quand même un grand corps de l'État dans la planification,
05:32dans l'aménagement du territoire, avec de nombreuses études justement
05:36sur ces populations qui ont effectivement des voitures,
05:40mais qui sont éloignées de tous les services publics,
05:42qui sont obligées d'aller s'arracher pour aller trouver un médecin,
05:46pour aller trouver une école, pour aller trouver n'importe quoi comme complexe sportif.
05:51Et on a une ministre qui est dans un dénigrement, mais qui est complètement hors sol.
05:56On va écouter Alexandre Jardin.
05:57Là-dessus, il était l'invité de Pascal Praud tout à l'heure sur Europe 1. Écoutez-le.
06:02Tout le rendez-vous de jeudi dernier était de cette eau-là.
06:05C'est-à-dire qu'elle oublie qu'il y a un tiers de la nation qui vit dans la ruralité,
06:10et que dans mon village, dans l'Aude, où le niveau de vie est très bas,
06:14si vous n'avez pas de voiture, vous n'avez plus de vie.
06:16Vous ne pouvez plus accéder à l'hôpital, à la pharmacie,
06:19vous ne pouvez plus faire vos courses, vous ne pouvez plus vivre.
06:23Et cette phrase, elle est extraordinaire.
06:27C'est-à-dire qu'en fait, on s'aperçoit, quand on est dans le bureau de quelqu'un comme elle,
06:33qu'on est en face de quelqu'un qui n'a aucune idée.
06:35Quand je vous dis hors sol, à un moment dans mon rendez-vous avec elle,
06:39je lui dis, est-ce que vous êtes consciente ?
06:42Juste, est-ce que vous avez évalué la perte financière ?
06:45Puisqu'aujourd'hui, essayer sur le marché de l'occasion de vendre une classe 3 ou une classe 4,
06:50c'est ou bien il n'y a plus du tout de demande, ou bien c'est une décote de 90%.
06:54Plus personne ne veut ces voitures-là.
06:56Je lui dis, est-ce que vous avez évalué la perte ?
06:58Moi je vais vous le dire, c'est par...
07:01Ces 12 millions de gens sont en train de perdre entre 2 et 5 SMIC.
07:07Voilà, c'est très concret ce que dit Alexandre Arnais.
07:09Il a eu un rendez-vous avec la ministre la semaine dernière.
07:11Et la ministre, elle est dans sa logique.
07:14Elle est dans sa logique.
07:14Elle ne connaît pas le foncement d'un certain nombre de gens de notre pays,
07:18d'un certain nombre d'habitants de la France, qui sont confrontés à ça.
07:22Et c'est ça la grande difficulté, c'est qu'entre des gens qui prennent des décisions
07:25sans connaître les conséquences, Alexandre Dujardin a raison de dire, ça ne fonctionne pas.
07:29Pas du Jardin, Jardin tout court.
07:31Jardin, pardon.
07:31Même dans sa logique, c'est une énorme bourde.
07:34C'est une énorme gaffe.
07:36D'ailleurs, il y avait un concours lépine aujourd'hui au gouvernement,
07:38de celui qui a dit la plus grosse bêtise pour rester correct.
07:41Donc vous aviez Agnès Pannier-Runaché, les pauvres n'ont pas de voiture,
07:44donc ils ne sont pas concernés par les zones à faible émission.
07:46Et vous avez Elisabeth Borne qui a dit qu'il fallait penser,
07:48dès la maternelle, à son avenir professionnel dorénavant.
07:51La ministre de l'Éducation nationale, il faut soutenir les côtes.
07:53Non mais franchement, ce gouvernement, parfois, il faut soutenir les côtes pour ne pas rire.
07:56Éric Revelle, je vous accablis là, vraiment.
08:00Courbet sur le bureau.
08:01C'est pour la tête qu'il a.
08:02Alors, en même temps, si vous voulez, j'ai en mémoire ce qu'avait dit François Béroux,
08:07qui ne voulait plus relire aucune interroive de ministres
08:10pour leur laisser la liberté d'expression,
08:13et qui admettait, en fait, une certaine cacophonie.
08:16Mais là, le nombre de bourdes qui se sont accumulées sur beaucoup de dossiers,
08:18regardez, là, c'est les plus marrantes que nous cite Gauthier Lebrecht,
08:22mais il y a eu d'autres prises d'opposition où, dans la même journée,
08:25un ministre dit exactement le contraire de son frère.
08:27Donc, en fait, il a conceptualisé, il a théorisé la cacophonie gouvernementale,
08:31François Béroux, qui donne parfois l'impression d'être plus assoupi que vivace.
08:36Là, il peut être heureux parce qu'en fait, son concept fait florès.
08:42Il y a une cacophonie gouvernementale, maladresse, bourde, prise de position,
08:46contraire à celle de la veille ou même du matin pour le soir.
08:50C'est un triomphe, François Béroux.
08:52C'est un triomphe.
08:53Mais à la fin, il y a des décisions qui sont prises.
08:57Et donc, Paris et Lyon seront des...
08:57Non, mais je rigole, mais c'est dramatique.
08:59Vous avez raison.
09:00Vous avez raison.
09:01Ça engage la l'idée française, mais c'est dramatique.
09:03En l'espace de 24 heures, vous avez cette mesure-là.
09:05Et vous avez une autre mesure dont on a assez peu parlé,
09:08mais que je trouve symptomatique du décrochage, du décalage.
09:10C'est dans la loi Paris-Lyon-Marseille.
09:12Il y a une disposition de la loi qui oblige maintenant toutes les communes
09:15de moins de 1 000 habitants à respecter la parité pour les listes aux élections municipales.
09:20Quand on voit la difficulté qu'on a à trouver des élus...
09:24Le temps de parole, surtout.
09:26Non, mais bien sûr.
09:27Mais pourquoi ça fait l'énergie ?
09:28Mais c'est pas ça, c'est qu'aujourd'hui, vous galérez à trouver des gens
09:33pour se présenter dans des petites communes.
09:35Mais non, mais réellement, vous voyez bien, il y a des reportages toutes les semaines
09:37sur les maires qui jettent l'éponge, qui n'en peuvent plus.
09:40Je suis d'accord.
09:40Quand la parité a été votée, on avait le même débat.
09:44On n'y arrivera jamais.
09:45Mais c'est pas ça.
09:46Vous parlez de l'Assemblée nationale pour les députés.
09:48Non, non, non.
09:49C'est pas du tout le même défi de trouver des gens pour être maire de communes
09:52de 800 habitants.
09:53Merci, François.
09:54Et c'est pas ça le sujet.
09:55Merci, François.
09:56Si, si.
09:57On va voir comment ça se passe sur le municipal.
09:59Vous allez voir que ça va compliquer.
10:00Il y a une petite collectivité rurale.
10:01Il n'y a pas de la parité.
10:02Quand vous avez 500 personnes, 200 ou 300 personnes dans un village,
10:05vous faites comment ?
10:06Non, mais il y a 11 personnes à trouver, 10 personnes, c'est déjà très difficile.
10:10Et des femmes qui conduisent.
10:12Oui, non, mais à chaque élection municipale, il y a la galère pour terminer les accords.
10:16Mais bien sûr que si.
10:17Par contre, attention, on voit bien comment le bloc central est en train de se déchirer
10:20sur tous ces sujets.
10:22Là, on est en train de vivre à l'Assemblée nationale sur des dossiers qui pouvaient paraître
10:26relativement simples.
10:27L'explosion du bloc central.
10:28C'est vrai.
10:29Parce qu'on ne sait pas comment tout ça va se déchirer.
10:30Et attendez 2027, parce que Gabriel Attal, François Mérou et Édouard Philippe sur
10:35la même scène, ça ne va pas durer longtemps.

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