Du lundi au jeudi, passez la soirée avec Lara et son équipe sur FUN Radio !
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AmusantTranscription
00:00C'est mes gosses, Solène, notre amie Julien Paganetti est notre invitée du jour.
00:09Chers amis, si vous êtes passionnés de lettres anciennes, de personnages historiques,
00:14il faut aller suivre sans d'encre l'Instagram de Julien et de son ami Benoît,
00:19dans lequel ils révèlent des lettres, des choses qu'on n'a jamais lues, qu'on n'a jamais vues,
00:27qu'ils ont entre les mains et qui permettent de découvrir ces personnages d'une autre manière.
00:31J'ai trouvé le petit papier avec la liste des prix de ces documents,
00:37parce que comme tu as dit, il y a des lettres de Victor Hugo qui sont des lettres dites banales,
00:42je te retrouve demain à 14h au Café de Flore par exemple, ok, on peut avoir ça pour 500-600 euros,
00:49ça reste quand même un budget, mais pour des lettres plus précises, peut-être plus longues,
00:54avec des informations plus intimes, ça peut monter dans les tours minutes, chers amis,
00:59ça peut monter dans les tours minutes, j'ai la liste de prix.
01:02Julien nous dirait, je ne sais pas si ça se fait, parce que je sais que les Français sont très...
01:08On n'a aucun problème à parler d'argent, vas-y, t'y es pas, il y a des...
01:12C'est un peu un sujet tabou là-bas en France, j'ai l'impression qu'on ne peut pas trop parler d'argent.
01:16Encore les Belges parlent d'argent plus facilement que les Français, tu crois ?
01:20Oui, oui, j'ai l'impression.
01:22Vas-y, pose tes questions.
01:23Sauf si ça pose problème évidemment, on ne va pas parler partout, mais je crois qu'il y a un peu moins de...
01:28Je sais que par exemple en France, demander le salaire des gens, c'est un peu mal vu.
01:32Ici aussi.
01:33Oui.
01:34Posez les questions, je n'ai aucun problème à parler d'argent.
01:37Quel est le document qui t'a rapporté le plus ou qui t'a vendu le plus ?
01:43Parce que tu peux en vendre un très cher et l'avoir acheté très cher, donc voilà.
01:47Ah oui.
01:48T'es celui qui...
01:49Oui, on peut rester sur la lettre de Rimbaud dont je parlais, qui est vraiment très très rare.
01:56Rimbaud qui a beaucoup d'admirateurs, j'ai dû la vendre, de mémoire, 180 000 euros.
02:03180 000 euros pour une lettre ?
02:05Et c'est des acheteurs du monde entier ?
02:08C'est des acheteurs du monde entier, ça peut être des musées, ça peut être des collectionneurs privés, ça peut être...
02:16Est-ce que tu t'es déjà fait arnaquer ? Est-ce que t'as déjà eu affaire à des gens qui ont essayé de...
02:22De falsifier une lettre ?
02:24Oui, dans ce sens-là, ou de faire genre qu'ils allaient te l'acheter, parce que maintenant...
02:28De voler ?
02:29Arsène Lupin, genre ?
02:30Oui.
02:31Je me suis fait voler une fois une lettre, en effet, parce que je fais souvent, par ailleurs, régulièrement des expositions à Paris ou aux Etats-Unis
02:38où j'expose mes manuscrits pour les vendre.
02:41Et je m'étais fait voler une fois une lettre de Victor Hugo, justement, sur une exposition.
02:46Et après, pour répondre plus précisément à ta question de l'arnaque de quelqu'un qui essaye de refaire une lettre,
02:52c'est pas facile de refaire une lettre, mais là, ça fait partie de mon métier d'expert, de reconnaître si c'est authentique ou pas.
02:57Mais il y a des faussaires de lettres autant qu'il y a des faussaires de peintres ?
03:00Il y en a, mais franchement, il y en a mille fois moins, parce que...
03:04Écrire une lettre entière, en gardant le même rythme, la même écriture, c'est vraiment plus difficile.
03:11Alors, je dois te dire, Julien, que moi, personnellement, je suis une experte dans le devoir.
03:17Mes amis me demandaient de faire leur devoir, et je le faisais avec leur écriture.
03:21Je serais curieux de voir.
03:24J'étais ce genre de personne, Julien, sache-le, j'admets au bout du délire.
03:27Tu me dis « Ah ouais, tu veux que je fasse ton devoir ? » Attends, passe-moi un devoir déjà d'avant, comme ça...
03:31Comme ça, je fais genre...
03:32Ça, c'est toi, je ne vais pas faire mon écriture, tout le monde va voir que ce n'est pas toi.
03:34Moi, j'adore dans les enquêtes policières, le moment où ils sont en train d'analyser...
03:38Non, ce n'est pas une vraie lettre de suicide, parce que la lettre, elle, n'est pas exactement écrite de la même façon que...
03:45Il y a des fausses lettres, il y a certains cas de figure...
03:51Toi qui aimes l'histoire, apparemment, l'affaire Dreyfus, c'est partie d'une fausse lettre, d'un faux écrit, qui a trompé beaucoup d'experts.
04:02La grande affaire Dreyfus...
04:04Une lettre inestimable, des lettres inestimables, Stéphane en a plein dans sa boîte.
04:10Ça va Stéphane ?
04:12Ça va et vous ?
04:13Ça va très bien Stéphane, ça fait plaisir de t'entendre.
04:16Oui, pareil.
04:18Stéphane, tu nous écoutes d'où ?
04:20Du travail.
04:22Du travail, dans quelle région en Belgique ?
04:24De Liège.
04:26Stéphane, tu nous as dit que toi, tu as des lettres bien particulières, que tu gardes bien précieusement. Est-ce que tu peux nous expliquer ?
04:33Au-dessus de ma relation avec ma femme, on s'écrivait.
04:39Je les ai conservées depuis, ça fait 22 ans.
04:44Ok, donc vous vous écriviez, ça a coupé juste quand tu as dit ça, vous vous écriviez des lettres ?
04:48Oui, c'est ça, des petites lettres d'amour, des petits mots d'amour.
04:53Je les ai conservées depuis 22 ans.
04:56C'est adorable.
04:57Et vous les relisez de temps en temps ou pas ?
05:00Honnêtement, non, mais maintenant, justement, écouter l'émission, ça me donne envie de les relire.
05:05Tu pourrais lui organiser une petite soirée un peu romantique où tu essaies de mettre la chronologie dans les lettres.
05:16Parfois, c'est chouette aussi, en fonction des lettres, quand tu en as reçu beaucoup, si elles ne sont pas datées, d'essayer de refaire le chemin un peu, de voir, tiens, ça, c'était quand ?
05:26Je me rappelle, j'étais fâchée.
05:29Il y en a aussi.
05:31Ah, des lettres fâchées !
05:33Voilà, comme dans toute relation, tout n'est pas toujours tout rose.
05:37Oui, c'est magique. Franchement, c'est précieux, c'est très précieux, ça.
05:42C'est pour ça que je n'y arrive pas à les jeter.
05:45Il ne faut pas.
05:47Vous pourriez même les encadrer.
05:51Moi, si j'avais une lettre vraiment d'amour, je pense que je l'encadrerais chez moi.
05:56La première lettre.
05:57Oui, je trouve ça tellement précieux et beau comme cadeau, parce que c'est vraiment de ta personne.
06:05C'est chouette aussi parfois d'avoir des cadeaux immatériels ou immatériels, mais une lettre, c'est quand même...
06:11Et c'est très différent des conversations qu'on peut avoir, qu'on back-up.
06:15Moi, personnellement, mes chats, même avec mes amis, là, je suis passée à Google Messages SMS pour pouvoir back-uper mes SMS.
06:22Pour ne pas les perdre.
06:23Oui, parce que sinon, SMS, ça reste en temps spécifique.
06:26Oui, même les SMS, c'est vrai que moi, je les conserve tous aussi en me disant
06:29« Ouais, mais parfois, j'aime bien remonter au premier message que j'ai envoyé avec un tel ou un tel ».
06:35Mais ça n'a quand même pas la même valeur un SMS.
06:39Absolument.
06:40Et en plus, je ne sais pas pourquoi, dans les messages, j'ai l'impression qu'on écrit beaucoup plus de façon assurée.
06:47On envoie cinq mots par cinq mots, on ne fait pas beaucoup de longues phrases, des pavés avec des points, etc.
06:54Alors que dans une lettre, tu as vraiment le temps de...
06:57C'est plus une mise à nue, en fait, aussi, je trouve, de décrire des lettres.
07:00Tu dis vraiment tout ce que tu ressens et puis je trouve ça hyper important et chouette comme moment à prendre pour soi-même.
07:07Parce qu'Irene parlait tout à l'heure de s'écrire des lettres à soi-même.
07:11Moi, je trouve ça génial.
07:12Mais même écrire une lettre pour quelqu'un d'autre ou écrire une lettre sur ce qu'on ressent, c'est hyper libérateur, en fait.
07:19Oui, c'est vrai.
07:22Écoute, Stéphane, là, je pense que tu as une belle soirée à passer avec ta chérie.
07:27Peut-être même plusieurs parce qu'il y a beaucoup de lettres.
07:30Il y en a combien à peu près, tu sais ?
07:32Je pense une cinquantaine.
07:34Ah oui, d'accord. Pas mal, pas mal.
07:37Sur des e-mails que j'avais gardés aussi sur ma boîte mail.
07:40Parce que ça, c'était après, forcément.
07:42C'était l'époque où on s'envoyait des e-mails.
07:44Ça, j'en ai trouvé plein il n'y a pas longtemps.
07:46C'est gai, c'est drôle.
07:48Et puis, tu vois aussi l'évolution de la manière dont on écrit.
07:51Parce que les expressions ont changé.
07:55L'âge que tu as.
07:57Parce que du coup, les lettres que tu envoies à 18 ans, ce n'est pas les lettres que tu envoies à 35.
08:01Tu te dis, oh là là, j'étais complètement tarée.
08:04C'est quoi ?
08:05Effectivement.
08:07Ah oui, du coup, vous aviez quel âge au début de votre relation avec ta femme ?
08:1114 et 18.
08:14Ah d'accord, ok.
08:17Ah oui, c'est vraiment adolescent, quoi.
08:19Oui.
08:20Jeune.
08:21Et est-ce que toi, du coup, c'est quelque chose que tu as toujours aimé faire, écrire des lettres ?
08:25Est-ce que tu avais un journal intime ou quelque chose comme ça ?
08:27Non, pas spécialement.
08:29Non, tu as vraiment commencé à écrire des lettres en étant avec ta femme ?
08:32Oui, c'est ça.
08:34C'est magnifique.
08:35Écoute Stéphane, passe une très belle soirée et des très belles soirées à la redécouverte de votre amour
08:41et de votre début de relation, de votre adolescence.
08:44Magnifique.
08:45Je n'y manquerai pas.
08:46Merci d'être à l'écoute de l'émission.
08:48On t'embrasse très fort.
08:49Je vous remercie.
08:50Merci à toi aussi.
08:52Belle soirée.
08:53Impeccable ça, c'est vrai que c'est chouette.
08:56J'ai une boîte avec des lettres aussi, des lettres d'amour.
08:58Les lettres d'amour, c'est un peu gênant aussi.
09:02Parfois, c'est un peu cringe.
09:04Quand tu tombes sur tes lettres d'amour, tu es là.
09:06Mais en même temps, tu vois, là maintenant, si tu es un peu entre deux, c'est compliqué.
09:13Mais tu vois, dix ans plus tard, quand tu as bien le recul, c'est gai quand même.
09:16Et c'est mignon de revoir des lettres où tu disais, je t'aime, citons.
09:22Quand j'étais jeune, tu disais des trucs du genre, toi sans moi, c'est comme Mickey sans Minnie.
09:30C'est vrai.
09:31Si l'océan devait cesser de couler, je te le donnerais.
09:35Si ton cœur cessait de battre, je te donnerais le mien.
09:38De toute façon, il ne me sert à rien sans toi.
09:41Des trucs comme ça.
09:43C'est Rimbaud, c'est Rimbaud, c'est Rimbaud.
09:45C'est Ringuard, c'est pas Rimbaud.
09:47C'est vrai.
09:48Moi, c'est le genre de truc que j'écrivais dans mon journal intime.
09:51C'est beau.
09:52Quel romantisme.
09:53Ça, c'est une lettre à au moins 25 euros.
09:57Plus parce que c'était sur un truc d'idole.
10:00Ah oui.
10:01C'est collector.
10:02Ça vaut cher.
10:03Allez, 75 euros.
10:04Qui dit mieux ?
10:05Des lettres de Jeanne Allouy peut-être ?
10:07Ça peut être sympa.
10:08Tu écrivais des lettres Allouy ?
10:09J'ai déjà écrit une lettre Allouy, mais j'y écrivais plus de lettres avant.
10:13On a un peu switché de mode.
10:16Ici, j'ai un petit fascicule qui était glissé dans le livre,
10:22qui est un peu comme un livre de commissaire Priseur, on va dire.
10:26Un livre avec à l'intérieur des lettres qui sont disponibles à l'achat.
10:30Puisque Julien Paganetti, qui est notre invité, il est marchand.
10:34C'est comme ça qu'on dit.
10:35Un marchand d'art, de lettres anciennes, de documents, de manuscrits.
10:39Il y a des lettres de Gustave Flaubert, de Serge Gainsbourg,
10:42des portraits de Paul-Éluard, Salvatore Dali, etc.
10:47Et à l'intérieur, ce petit fascicule.
10:49J'aime bien parce qu'il est mobile.
10:51On peut l'enlever parce que peut-être que ça monte et ça descend les prix.
10:54Du coup, ce document-ci peut être revu à la hausse ou à la baisse
10:58en fonction de la cote d'un artiste.
11:00Il y a des cotes, j'imagine aussi.
11:01Je n'avais pas pensé à ça, mais ce n'est pas totalement idiot.
11:04Tu as raison, les prix ne sont pas fixes.
11:06Comme en toute chose dans le monde de l'art, il y a des cotes
11:10et il y a des moments où ça monte ou ça baisse.
11:12Parce que je suis étonné par rapport à ça.
11:15Ici, tu as le discours d'André Malraux quand il a fait rentrer Jean Moulin en Panthéon.
11:20C'est quand même mythique.
11:22C'est que 8500 euros. Pas beaucoup.
11:24Ce document-là est entièrement tapé à la machine, certes par Malraux.
11:31Et de note, de sa main, il n'y a qu'une petite dédicace au début du truc.
11:36Donc l'intervention manuscrite de Malraux sur ce document-là est mineure.
11:42Si j'avais eu tout le discours écrit de la main,
11:46le prix aurait été très, très, très élevé.
11:51Quand c'est tapé à la machine, ça vaut moins.
11:54Ça vaut moins, parce que quand c'est écrit, il y a moins le rapport direct
12:00de la main, de la plume avec le papier.
12:02Magnifique.
12:03Et la lettre ou le manuscrit que tu as pu vendre le plus cher ?
12:08Tu vois, tu n'écoutes pas.
12:11Elle était en train d'appeler un auditeur.
12:13Elle était en train d'appeler l'auditeur, mais on en a parlé.
12:15C'était 180 000 boules.
12:16Ce n'était pas le plus cher.
12:17C'était un des exemples.
12:19J'en ai vendu quelques-uns plus chers.
12:21Ah, tu en as vendu plus chers ?
12:23Oui, c'était un exemple que je donnais.
12:25Mais ça n'arrive qu'une fois de temps en temps, des prix comme ça.
12:29Et qu'est-ce qui va à qui alors ?
12:31C'est-à-dire qu'une fois que tu vends un papier, ce papier t'appartient ?
12:34Quand tu l'as en main, il est à toi à 100% ?
12:36Ou est-ce qu'il y a des droits d'auteur ?
12:38J'ai des lettres de Baudelaire ou de Victor Hugo.
12:40Elles m'appartiennent à moi, bien sûr.
12:42Ah oui ? Ah oui, d'accord.
12:44Mais tu les achètes ?
12:46Bien sûr, tout m'appartient.
12:48Je le paye.
12:49Avant de vendre une lettre X milliers d'euros, je la paye X, Y milliers d'euros.
12:54Est-ce que ça t'arrive d'avoir vendu déjà beaucoup de lettres à la même personne ?
12:58Un fan, un collectionneur ?
13:00Oui, bien sûr.
13:01Il y a des collectionneurs fétichistes.
13:03Enfin, je dis ça, fétichistes dans le sens noble du terme.
13:07Artistes, auteurs.
13:09Il y en a d'autres qui sont fans d'un siècle.
13:12Il y en a d'autres qui sont fans de littérature, d'autres de musique, etc.
13:15Donc il y a vraiment tout type de collectionneurs.
13:18Dino, tu parlais d'Apollinaire, le sexto d'Apollinaire.
13:22Oui.
13:23Alcool d'Apollinaire, c'est une liste de prix en euros.
13:26Tu dis combien ?
13:27C'était un poème qui s'appelait La Déglingue.
13:29Je me souviens bien.
13:30Alcool, en tout cas.
13:32Je ne sais pas.
13:33C'est quoi ?
13:34Apollinaire, Alcool.
13:35C'est un quoi ? C'est un poème ?
13:36Non, je crois que c'est un livre.
13:38Ah, c'est un livre.
13:39Je ne sais pas.
13:40Ce n'est pas écrit.
13:41Ah oui, le livre Alcool, en tout cas.
13:42Tu dis combien ?
13:43Un livre, mais ça veut dire quoi, un livre ?
13:45C'est l'édition originale d'Alcool, dans une reliure magnifique.
13:49Ah, d'accord.
13:50C'est un livre.
13:51C'est un livre qui était vendu à son époque.
13:53Exactement.
13:54Il a été publié.
13:55Et qui devait valoir à l'époque le prix d'un livre.
13:58Et qui aujourd'hui doit valoir, je ne sais pas, je dirais quoi ?
14:0215 000 euros ?
14:04Plus.
14:0532 000 ?
14:06Plus.
14:0750 000 ?
14:08Plus.
14:0982 000 ?
14:10Moins.
14:1173 000 ?
14:12C'est marrant que tu ailles sur des chiffres.
14:14C'est 60 000.
14:1560 000.
14:1660 000.
14:1760 000 euros.
14:18Et alors, je suis quand même étonnée parce que Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 35 000
14:22euros.
14:23Moins qu'Apollinaire, Alcool.
14:24Il faut rentrer dans les détails.
14:25Ah, c'est bien.
14:26Explique-nous.
14:27Les Fleurs du Mal, livre mythique.
14:29C'est en effet l'édition originale, mais c'est le livre tel qu'il a paru à l'époque.
14:33C'est le livre imprimé.
14:35Il n'y a aucune trace.
14:37Il ne s'est pas écrit à la main.
14:41Non, évidemment.
14:42Là, c'est vraiment le livre imprimé.
14:44C'est un livre rare.
14:45C'est un livre mythique.
14:46Ce livre-là, en l'occurrence, Baudelaire ne l'a peut-être jamais vu.
14:50C'est son éditeur qui l'a imprimé.
14:52Si on revient à Alcool, c'est également un livre imprimé.
14:55C'est également un livre publié à l'époque.
14:58Mais sur la première page du livre, il y a un autoportrait.
15:02Un autoportrait dessiné d'Apollinaire.
15:06Il y a ce qu'on appelle un envoi autographe signé.
15:10Apollinaire a eu ce livre.
15:12Elle l'a offert à un de ses amis.
15:14Elle a fait une dédicace.
15:15Il se trouve que là, en plus, il a fait un dessin.
15:18C'est ça qui est changé.
15:20D'accord, d'accord.
15:21Ça fait monter le prix.
15:22On voit aussi des choses plus contemporaines, on va dire.
15:25Notre ami Gainsbourg.
15:27Un portrait de Gainsbourg, 10 000 euros.
15:30En relisant Gainsbourg.
15:32Il faudrait que j'aille voir dans le livre pour voir à quoi ça correspond.
15:34En relisant ta lettre.
15:35C'est une chanson de Gainsbourg des années 60 que j'adore.
15:38Et il y a la partition.
15:39C'est la partition en fait.
15:4045 000 euros.
15:41Pas mal.
15:42Avoir ça dans ton salon là, encadré.
15:44Mais bon, il faut 45 000 euros quand même.
15:46Gauguin, magnifique.
15:48Jarry.
15:49Alors ça, c'est le présentateur de Tout le monde veut prendre sa place.
15:52C'est pas lui.
15:53La Boétie.
15:54Lagerfeld.
15:55Ouh, Lagerfeld, pas mal.
15:57On parlait des dessins de mode tout à l'heure.
15:596 chiffres.
16:00Un dessin de mode de Lagerfeld, 150 000 euros.
16:02Là, c'est des dizaines et des dizaines de dessins de Lagerfeld de mode.
16:06Donc c'est pour ça que c'est 6 chiffres.
16:08J'aime bien ça.
16:09150 000 euros quand même.
16:10Le prix d'une maison.
16:11Tu vas faire hurler tous les auditeurs de Ton Radio.
16:14Non mais après, on regarde souvent aussi des reportages à la télé de choses impayables.
16:19Si c'est vendu à ce prix là, c'est que c'est le prix que ça vaut.
16:22Modigliani, Nietzsche, Picasso.
16:25Picasso, ça doit valoir.
16:27Alors là pour le coup.
16:28Picasso, c'est recherché parce que c'est un artiste qui est connu dans le monde entier.
16:33Il y a un truc à 2500 euros apparemment que tu peux t'acheter de Picasso.
16:39Son ongle d'orteil.
16:41Je rigole.
16:42C'est ça la fameuse.
16:43C'est une anecdote très très connue de Picasso.
16:45C'est une histoire vraie ça ou pas ?
16:47C'est l'histoire qu'on raconte toujours.
16:49Il était dans un restaurant et il n'avait pas de quoi payer son repas.
16:53Le serveur lui a dit fais moi un petit dessin sur un bout de nappe.
16:57Et puis qu'il a dit moi je vais acheter le repas pas l'établissement.
17:01C'est ce qu'on raconte.
17:02C'est drôle.
17:03C'est à dire que si il avait fait un dessin sur un bout de nappe, ça valait le prix du restaurant.
17:09C'est une légende ça ?
17:11Toi tu penses que c'est vrai ?
17:13Ça ressemble bien au caractère de Picasso.
17:16C'est assez drôle de croire que c'est vrai.
17:19C'est pas un sale type apparemment.
17:21Il y a quelques dossiers qui sont sortis.
17:23Il y a des vidéos qui sortent là.
17:24T'as vu la même vidéo ?
17:25Hashtag MeToo.
17:26Il y a des dossiers qui sont sortis sur Picasso.
17:29Ne me branchez pas sur ce sujet parce que ça m'agace.
17:32C'est intéressant.
17:34Mais pourquoi ça t'agace ?
17:36Parce que je pense que le monde a beaucoup plus besoin de Picasso que de Monsieur Tout-le-Monde.
17:42Alors Cerf c'était peut-être un connard.
17:44Franchement je m'en fous.
17:46Il a fait des chefs-d'oeuvre.
17:48Il a révolutionné l'art.
17:49Personne n'en parle mais il a peut-être sauvé des dizaines voire des centaines de milliers de personnes
17:54parce qu'il n'a pas un Guernica.
17:56Parce qu'il a d'une certaine manière poussé pour la fin d'une guerre.
18:00Il a fait naître des vocations.
18:03Il a nourri une famille.
18:05Il a aidé des amis.
18:07Alors peut-être que c'est un connard.
18:09Mais moi je m'en fiche.
18:10J'adore Picasso.
18:11A mon avis il l'a fait malgré lui.
18:13Je ne pense pas que c'était son intention de le faire.
18:15Il l'a fait le résultat.
18:16Est-ce que tu dis que c'est vrai ?
18:17A mon avis ce n'était pas son intention.
18:19De quoi ?
18:20De créer des vocations ?
18:22Je disais ça dans le sens où je pense que des Picasso sur terre c'est bien.
18:28C'est intéressant parce que c'est la question que je te posais.
18:31C'est compliqué parce que c'est ton métier.
18:35Il y a un marché d'art.
18:37Parfois tu peux tomber sur le document en lui-même qui est compliqué.
18:43Qui révèle des choses d'une personne.
18:45Peut-être des penchants.
18:46Peut-être des secrets comme tu as dit.
18:49Et un peu plus loin dans le temps aussi.
18:51Des choses où des gens ont l'air bien sous tout rapport.
18:55Et que plus tard la société ou les enquêtes font que...
18:59On a fait plein d'émissions là-dessus à travers toutes les années où on a fait de la radio.
19:04Est-ce qu'il faut séparer l'artiste de l'oeuvre ?
19:07C'est un débat très important.
19:10Insoluble.
19:11C'est vrai que c'est un débat insoluble.
19:13C'est Blanche Garda qui avait dit ça.
19:16Il dit que c'est particulièrement dans l'art dans lequel on ne dissocie pas les deux.
19:21Parce qu'il dit par exemple...
19:23Tu ne penses jamais par rapport au boulanger.
19:25Tu te dis que le boulanger du coin viole des gosses de temps en temps.
19:29Mais il fait une baguette exceptionnelle.
19:31Alors tu ne vas plus acheter la baguette.
19:33C'est vraiment dans l'artistique.
19:35Il y avait eu le dossier avec Polanski.
19:38C'est un débat sans fin.
19:41Si on devait vider les musées de tous les connards qui ont peint des peintures.
19:47Parce qu'ils ont fait telle ou telle horreur.
19:49Je peux te garantir.
19:51C'est exactement l'exemple que j'avais en tête.
19:53Pourquoi il avait aussi une mauvaise réputation ?
19:55Léonard de Vinci c'est un vieux monsieur qui...
19:57Qui se tapait un gamin dans les bordels.
19:59Un gamin de 10 ans dans les bordels.
20:01Qui a fait de la prison.
20:03C'était une autre époque.
20:05Je redis la même chose.
20:08J'aimerais bien qu'il y ait plus de Léonard de Vinci sur Terre.
20:10Mais peut-être pas qu'il viole des enfants.
20:12Evidemment. Ne me fais pas dire ça.
20:14C'est ça qui est dangereux.
20:16Quand tu viens d'expliquer l'histoire.
20:18Je pense qu'on a besoin de plus de violeurs d'enfants de 10 ans.
20:21Sur le côté artistique évidemment.
20:23On se comprend.
20:25Qu'est-ce qui fait que toi Julien, avant d'arriver à Serge Gainsbourg.
20:27Parce qu'il y a un magnifique livre que tu as concocté.
20:31Qui s'appelle Serge Gainsbourg la flamme du scandale.
20:33Le scandale on en parle.
20:35Serge Gainsbourg c'est vraiment le provocateur par excellence.
20:38Première de couverture avec le moment où il brûle son billet.
20:42Son Pascal.
20:44Pour expliquer ce qu'il lui restait après avoir payé ses impôts.
20:48C'était un moment mythique de la télé.
20:50Si vous ne le connaissez pas, allez regarder.
20:52On comprend que tu avais vraiment une fascination pour Gainsbourg.
20:55Tu as plein de documents de lui.
20:57J'ai beaucoup de manuscrits de lui.
21:00C'est une de mes plus grandes admirations.
21:04Depuis que je suis gamin.
21:06Je ne sais pas pourquoi.
21:08Je crois d'ailleurs que c'était en 1984 le billet de 500 francs.
21:12En 1984 j'avais 9 ans.
21:14Je me souviens avoir vu cette émission en direct.
21:16Le type était particulier.
21:20Il m'a plu.
21:22Après j'ai appris à le connaître.
21:24Vous avez compris depuis tout à l'heure que j'adore la littérature.
21:27La poésie, les romanciers.
21:29J'ai rapidement compris que derrière toutes les provocations de Serge Gainsbourg.
21:33Il y avait un poète.
21:35Un mec qui écrivait sublimement.
21:38Un gars sensible.
21:40Un gars qui n'était pas forcément bien dans ses baskets.
21:42Qui avait du mal à vivre.
21:46Depuis 40 ans il m'accompagne.
21:53C'est un très beau livre.
21:55Il y a des photos qu'on n'a pas l'habitude de voir.
21:57Regarde ça.
21:59C'est une lettre.
22:01Ça c'est un manuscrit.
22:03Gainsbourg a écrit un seul livre.
22:05Il s'appelle Evgeny Sokolov.
22:08C'est l'histoire d'un pétomane.
22:10C'est une page de son manuscrit.
22:14On dirait un électrocardiogramme.
22:16C'est un gazogramme.
22:18Un gazogramme pour un pétogramme.
22:20C'est très drôle.
22:22Le livre est vraiment consacré à cet événement du billet de 500 francs brûlé.
22:32Où j'explique tout ce qui s'est passé avant, pendant, après.
22:35Pourquoi il a fait ça.
22:37Est-ce qu'il n'y a pas une vidéo où tu as invité la personne qui a récupéré le petit morceau ?
22:41J'ai pas invité la personne.
22:45Mais c'est Michel Gignès qui a participé avec moi à ce livre.
22:49C'est lui qui a récupéré le petit morceau de billet.
22:51Et en effet, j'ai présenté le petit morceau de billet dans une vidéo Instagram.
22:56Oui, parce que personne n'a pensé sur le plateau télé.
23:00Une fois que Gainsbourg avait brûlé ce billet en disant
23:03« Voilà ce qu'il me reste après un impôt. 75% de ma thune qui part. »
23:08Donc il lui restait un petit morceau.
23:09Le morceau est resté sur la table.
23:11C'était scandaleux. C'était en direct.
23:13Pour toi, il avait 100% raison.
23:16Il expliquait sa réalité.
23:20Et puis après, scandale.
23:23Tout le plateau s'est levé.
23:26Il y avait ce morceau de billet qui restait sur la table.
23:29Personne n'a pensé à le récupérer.
23:31Et comme tu dis, la personne avec qui tu as écrit ce livre, Michel Gignès.
23:34Le petit morceau de billet, tu peux le voir, il est sur la quatrième de couverture.
23:38À l'arrière, voilà ce petit morceau de billet qui est maintenant mythique, iconique.
23:44Celui-là, il vaudrait combien ?
23:46C'est difficile à dire.
23:48J'ai voulu le racheter à Michel Gignès, mais il n'a pas voulu me le vendre.
23:51Il ne veut pas le vendre.
23:53Il pourrait le vendre à plus de 100 000 balles.
23:55Tu penses plus de 100 000 euros ?
23:57Non, peut-être pas plus de 100 000 euros.
23:58Mais un truc bien marqué dans une grande maison de vente, entre 50 000 et 100 000 euros.
24:02Certainement, pour le petit morceau de billet de Serge Grainnevaux.
24:05Parce que c'est un événement de la société, national.
24:09Ça dit beaucoup de choses de l'artiste.
24:11Ça dit beaucoup de choses de cette période-là en France.
24:14Ça dit beaucoup de choses des impôts.
24:16Ça dit beaucoup de choses de l'argent.
24:18Ça dit beaucoup de choses des Français.
24:22Un magnifique livre, La Flamme du Scandale.
24:24J'aimerais bien savoir, Julien,
24:26qu'est-ce qui fait que tu t'es lancé dans ce monde
24:31abyssal
24:33de lettres, d'histoires, de documents.
24:37Tu t'as dit que tu as commencé en 2006.
24:40Vous allez rigoler, je veux dire que c'est relativement récent.
24:44C'est un peu récent, entre guillemets.
24:46Même époque que Google Images.
24:48Même époque que Google Images, que la robe de Diélo.
24:51De Diélo, la robe Versace.
24:53Intéressant.
24:55Qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné dans ta vie,
24:57tu t'es switché vers ça ?
24:59Qu'est-ce que tu faisais avant ?
25:01Quel est l'élément perturbateur ?
25:03Vous vous souvenez de ça à l'école ?
25:05La narration, l'élément perturbateur.
25:07Qu'est-ce que ça a été pour toi ?
25:09Ce n'était pas un élément perturbateur,
25:12mais un élément libérateur.
25:16J'ai eu mon bac assez jeune.
25:21J'ai fait pendant dix ans un autre métier
25:23qui n'avait absolument rien, de rien, de rien à voir.
25:27À l'époque, à 20 ans,
25:29j'avais fondé une entreprise
25:31qui faisait de la location d'échafaudage dans le bâtiment.
25:33On ne peut pas être plus loin.
25:36Je faisais installer, je louais,
25:39je faisais installer des échafaudages
25:41sur les monuments historiques.
25:43J'ai fait ça pendant dix ans.
25:44J'ai eu beaucoup de salariés.
25:46Je travaillais 24 sur 24.
25:49Je ne dormais pas.
25:51Je n'avais que des emmerdes.
25:52Je n'avais aucun épanouissement.
25:53Rien ne me plaisait.
25:55Et au bout de dix ans,
25:57j'ai pété un câble.
25:58J'ai vraiment pété un câble.
26:00Et j'ai compris que ce n'était pas du tout,
26:02du tout, du tout la vie
26:04que je voulais mener.
26:07Mais je ne savais pas
26:09ce que je voulais faire par ailleurs,
26:11ce que je pourrais faire par ailleurs.
26:13Je savais simplement ce que je ne voulais plus faire.
26:15Je ne voulais plus travailler avec qui que ce soit.
26:18Je voulais travailler seul.
26:20Je voulais me lever avec le sourire.
26:22Je voulais faire quelque chose qui me plaise.
26:25Je me souviens d'un déjeuner avec un de mes amis
26:28en lui demandant comme un débile
26:30« Qu'est-ce que je peux faire selon toi ? »
26:32Et il me dit « Qu'est-ce que tu aimes dans la vie ? »
26:34Et ma réponse instinctive a été lui dire
26:36« L'art, la peinture, la littérature. »
26:38Et il me dit « Essaye de trouver un truc en rap. »
26:43Et puis quelques semaines passent
26:46et je vais à Lyon un dimanche matin
26:49aux Puces Brocantes
26:52où on achète des trucs.
26:54Et je tombe sur une lettre de Victor Hugo.
26:56Mais non !
26:58Que j'achète 100 euros.
27:01Ok.
27:02Sans savoir si elle était authentique,
27:04sans savoir si c'était une photocopie,
27:06sans savoir ce que j'allais vraiment pouvoir en faire.
27:09Et je rentre chez moi.
27:11J'étais totalement fasciné
27:13d'avoir une lettre de Victor Hugo entre la main.
27:15Je rentre chez moi, je la mets en vente sur Ebay
27:17pour voir ce que ça pouvait donner.
27:19Et une semaine après, je la vends.
27:21Sur Ebay, on peut mettre des enchères.
27:23Et une semaine après, la lettre se vend 3000 euros.
27:26Waouh !
27:27Au moment où tu l'as vendue,
27:29tu savais si c'était une vraie ?
27:31Quand j'ai vu que plein de mecs avaient enchéri
27:34et monté la somme jusqu'à 3000 euros,
27:37j'ai compris que je ne m'étais pas trompé,
27:39que la lettre devait être authentique, etc.
27:41Parce qu'eux, peut-être qu'ils l'avaient cortisé.
27:44Exactement.
27:45Waouh !
27:46Et donc là, ça a été tilt dans ma tête.
27:48C'était parfait.
27:50J'étais libre.
27:52Je faisais mon business tout seul.
27:54Je pouvais gagner de l'argent.
27:55J'avais des documents originaux
27:57qui me touchaient au cœur.
27:59Et puis j'ai parti de là.
28:02La passion est née au fur et à mesure.
28:04C'est un peu comme une chasse au trésor, quelque part.
28:06En tout cas, au départ,
28:07puisque tu as dû te faire un nom dans ce monde.
28:09Là, maintenant, les gens t'appellent.
28:10Parce qu'on connaît Julien Paganetti.
28:12Mais à l'époque, au départ,
28:13est-ce que c'est un monde un peu obscur ?
28:15Est-ce que c'est un monde où on se fait des croche-pattes ?
28:18Oui.
28:19Ok.
28:20C'est un monde fermé.
28:21C'est un monde de secrets.
28:23C'est un monde de jalousie.
28:26J'ai plein d'amis dans ce métier.
28:28Je ne crois pas avoir beaucoup d'ennemis.
28:31Mais chacun, c'est assez clinique.
28:34Chacun est de son côté.
28:36Mais oui, c'est un monde difficile.
28:37C'est un monde fermé.
28:38C'est un milieu de concurrence aussi.
28:40C'est un monde où il y a de l'argent.
28:42Quand il y a de l'argent, il y a un peu de bataille.
28:44Voilà, c'est ça.
28:45C'est ça, quoi.
28:46C'est normal.
28:49J'allais dire un truc, mais j'ai oublié maintenant.
28:51Pas grave, ça va revenir.
28:52Ça va revenir.
28:53Ok, la lettre de Victor Hugo.
28:55Et ça, c'était en quelle année ?
28:57Ça devait être juste avant 2005.
29:01Et puis, tu es tombé rapidement sur quoi comme lettre derrière ?
29:04Parce que tomber sur une lettre de Victor Hugo, ça n'arrive pas tous les 4 jeudis.
29:07Après, j'ai cherché.
29:11Tu sais, quand tu es passionné, quand tu es motivé,
29:16tu apprends très, très, très vite.
29:19Très, très vite.
29:20Quand tu es à l'école, s'il y a un cours qui t'intéresse,
29:23tu n'as pas besoin de prendre des notes.
29:24Le soir, tu t'en souviens.
29:25Le cours qui t'emmerde, tu peux l'écrire 50 fois.
29:28Le soir, tu t'en souviens pas.
29:29Donc, grâce à ma passion, les choses se gravaient dans ma tête assez rapidement.
29:35J'ai cherché des artistes, des lettres d'artistes qui me plaisaient.
29:40Victor Hugo, Serge Gainsbourg, Rimbaud.
29:44À l'époque, je n'avais pas du tout les moyens de m'acheter une lettre de Rimbaud.
29:48Des peintres, Picasso, Claude Monet.
29:51J'ai essayé de saisir les opportunités.
29:53J'ai eu de la chance très rapidement.
29:54J'ai trouvé des lettres de Jean Moulin à la fin des années 2000
29:58qui m'ont beaucoup aidé dans mon métier.
30:02J'avais fait un gros investissement.
30:04J'avais fait une grosse vente et ça m'avait beaucoup...
30:07Oui, ça t'estampille.
30:09C'est incrédibilisé.
30:10Du coup, tu parles de moyens.
30:13Une lettre qui se vend dans les endroits des enchères.
30:19Maison de vente aux enchères.
30:20Maison de vente, je cherchais le mot.
30:22Maison de vente qui se vend à 100 000 euros au bon.
30:24Elle a peut-être été achetée aussi déjà très chère.
30:27Tu fais peut-être des marges qui sont courtes sur des documents qui sont très rares.
30:31Tu dois toi-même déjà débourser énormément pour le vendre un peu plus cher.
30:35Parfois, il peut y avoir des surprises.
30:36Oui, bien sûr.
30:37Pour le coup, je ne vais pas vous parler des chiffres parce qu'il n'y a pas de règle absolue.
30:42Mais oui, il y a des fois où on peut faire des très grosses marges
30:45et d'autres beaucoup plus raccourcies.
30:47Sur des gros montants même parfois.
30:49Franchement, il n'y a pas de règle.
30:51Non, ce que je voulais dire, c'est que
30:53c'est certainement l'un des derniers qui va faire ce métier-là.
30:58Comme on en parlait tout à l'heure, je ne sais pas si c'était Oranteno.
31:00Pourquoi tu dis ça ?
31:01Parce qu'en fait, lui, il s'occupe de l'Ancien Monde.
31:05On se rend compte maintenant que la différence entre l'Ancien Monde et le Nouveau Monde aujourd'hui,
31:09à l'heure où on parle, c'est avant le téléphone et après le téléphone.
31:13Donc, en fait, c'est fini les lettres.
31:15Alors, il nous pousse un peu à y décrire.
31:18Il y en a certains encore nostalgiques qui vont le faire.
31:20Mais en fait, la réalité, c'est que c'est fini.
31:22C'est fini en fait.
31:23Ce métier-là, c'est fini.
31:24Lui, il va récolter les milliers, peut-être les millions de documents à récupérer
31:30de tous les 15, 20, 30 siècles.
31:34Je ne sais pas.
31:35Je crois que tu es allé carrément jusqu'au roi de France.
31:37Donc, ça ne s'arrête pas spécialement au 19e siècle.
31:39Non, non.
31:40On peut remonter plus loin.
31:41Donc, tu as tout un monde.
31:42Il y en a encore pour des vies à tout récolter.
31:46Mais c'est vrai que c'est fini.
31:48Tu le sens comme ça ?
31:49Cette magie-là ?
31:50Tino a raison.
31:54Je pense que ça va durer encore plusieurs générations.
31:58Les marchands de manuscrits, peut-être 100 ans, 150 ans.
32:01Mais en tout cas, tu as complètement raison.
32:04En 2300, il y a des mecs qui feront mon métier.
32:06Il n'y en aura pas.
32:07Ça, c'est clair.
32:08Parce que là, depuis tout à l'heure, on parle de l'aide de Victor Hugo
32:11qui écrit à sa femme ou à je ne sais pas qui.
32:13Mais il y a un autre aspect de l'écrit.
32:15Ce sont les manuscrits.
32:17Victor Hugo, les misérables, il les a écrits sur un carnet, sur du papier.
32:21Tu peux lire les misérables.
32:24Il les a écrits, il les a couché sur du papier.
32:27Aujourd'hui, les grands écrivains, je pense à Michel Houellebecq,
32:30il n'écrit pas à la main.
32:32Il écrit sur un ordinateur.
32:34Dans 300 ans, le manuscrit de Michel Houellebecq...
32:37Le tapuscrit, du coup.
32:39Oui, c'est ce qu'on disait aussi avec les humoristes.
32:44Plus personne n'écrit maintenant.
32:47Très rares sont les artistes qui écrivent encore leur début de chanson,
32:50leur début de spectacle, etc. sur du papier.
32:52Maintenant, c'est souvent dans les notes.
32:54Oui, même les partitions.
32:56Tu peux encore le faire par plaisir quand tu travailles.
33:00Mais après, c'est d'office directement.
33:02Ou ça peut être fait directement.
33:04Alors que dans le temps, tu écrivais et tu annotais la partition en disant
33:07peut-être que je ferais plutôt...
33:09C'est pour ça qu'on parle d'art quand même ici.
33:12Je crois que le mot marchand d'art, tu ne l'aimais pas trop ce mot-là.
33:14Je l'adore, mais je trouve qu'il ne définit pas parfaitement mon métier.
33:17C'est-à-dire qu'en fait, il définit quand même l'objet en lui-même.
33:22C'est l'objet qui compte.
33:25Alors évidemment, ce qu'il y a à l'intérieur de l'objet, ça compte aussi.
33:28Comme tu dis, s'il écrivait au roi ou s'il écrivait une liste de courses,
33:31ce n'est pas le même prix, on est d'accord.
33:33Mais c'est quand même l'objet en lui-même qui fascine et qui se dit
33:36un tel a touché ce...
33:38C'est pour ça qu'il a de la valeur.
33:40Parce que dans les artistes d'aujourd'hui, on sera quand même content de retrouver,
33:43comme tu dis, des notes Iphone.
33:45On a retrouvé toutes les notes Iphone de tel artiste, tu vois.
33:48Le contenu est tout aussi intéressant.
33:50Mais on ne va pas les retrouver.
33:52Je vais te dire ce qui me fascine le plus dans toutes ces lettres,
33:55c'est que c'est grâce à ces lettres qu'on sait ce qui s'est passé dans notre passé.
34:03Pardon, ma phrase n'est pas très jolie.
34:05On sait que Victor Hugo était à tel endroit, à tel jour, à tell heure
34:09parce qu'il a écrit une lettre.
34:11On sait que Napoléon a écrit à tel maréchal à Waterloo,
34:16tu parlais de Waterloo tout à l'heure, tel jour, à telle heure, parce qu'il l'a écrit.
34:20Mais quand Houellebecq sera mort dans 100 ans,
34:23tu n'auras pas ces notes.
34:25Tu ne sauras pas ce qu'il a fait le 15 janvier 2025.
34:28Personne ne saura.
34:29Sauf s'il a pris un selfie.
34:31T'as raison, sauf s'il a pris un selfie, s'il l'a publié et quelqu'un l'a relevé.
34:35Mais on connaît l'histoire de notre humanité,
34:38toute l'histoire de notre humanité, on ne la connaît que grâce aux manuscrits, aux écrits.
34:44De toute façon, l'histoire commence là où l'écriture commence, on l'a appris à l'école.
34:49L'histoire, nous ce qu'on appelle l'histoire, parce que l'histoire a commencé avant,
34:54et il y a peut-être des écrits qu'on n'a pas retrouvés.
34:59C'est le plus ancien qu'on retrouve.
35:01Mais on découvre de plus en plus de traces d'écriture,
35:05de plus ancienne, de civilisation même, dont on ignorait l'existence.
35:09Est-ce que tu peux me passer la lettre qui est juste à côté de toi ?
35:12Laquelle ?
35:13La lettre de Magritte, s'il te plaît.
35:16Magritte, notre cher Magritte, ici une lettre.
35:19Si vous branchez sur la FunVision maintenant, vous voyez ici une lettre écrite.
35:23Ce n'est pas une photocopie, c'est une réelle lettre écrite à la main.
35:27Par le vrai René Magritte ?
35:29Par le vrai René Magritte, il a une écriture...
35:32Enfantine.
35:33Enfantine, j'allais dire.
35:35Très propre, très gentil, très bien éduqué.
35:40Je ne retrouve pas mes mots, mais vous avez compris.
35:43A la fin de cette lettre...
35:45Déjà, cette lettre est adressée à une madame.
35:48Elle est notée le 7 février 1962.
35:51Et à la fin, il s'exprime à propos de Dali.
35:54Et il dit, à propos de Salvador Dali,
35:56Au sujet de Dali, dont vous me parlez comme si je partageais votre intérêt pour lui,
36:01je dois vous dire que l'emploi qu'il fait des symboles suffit à le classer pour moi
36:06parmi les artistes peintres n'ayant aucune réelle liberté de pensée.
36:11Il est trop soumis à des idées entre guillemets respectables
36:15pour mériter un autre titre que, ouvrez les guillemets,
36:18peintre pour curé.
36:20Fermez les guillemets.
36:21A part Chirico et Max Ernst,
36:23il n'y a au monde aucun peintre, entre guillemets, qui m'intéresse.
36:28Bien cordialement à vous, René Magritte.
36:31Il termine sa lettre comme ça.
36:33J'adore ce passage.
36:35C'est comique.
36:36C'est fou.
36:37Il déteste Magritte.
36:38Ce n'est pas sa cam.
36:39Il déteste Dali, excusez-moi.
36:42Alors que Dali a quand même une image un peu l'opposé de ce qu'il décrit.
36:48Je pense qu'ils ont dû avoir une embrouille tous les deux
36:50parce qu'au début des années sur la liste,
36:52ils ont un peu collaboré.
36:54Ça doit cacher quelque chose.
36:56Dali a niqué la femme à Magritte.
36:58Est-ce qu'on a trouvé une lettre de Salvador Dali
37:01qui parlait de René Magritte ?
37:04Je ne l'ai pas trouvé.
37:05T'as raison, il faudra que j'en trouve.
37:06T'as peut-être raison.
37:07Peut-être qu'il y a eu une histoire d'adultère.
37:08C'est pour ça qu'il a fait « Ceci n'est pas une pipe ».
37:10C'était pour ça.
37:12C'était dédié à Dali.
37:13On va révolutionner l'histoire de l'avant-retour.
37:15C'est possiblement pour ça.
37:17Écoute, c'est magnifique.
37:19Merci de nous avoir apporté ces lettres.
37:21Tu nous as apporté une lettre de Magritte.
37:23Tu nous as apporté une lettre de Baudelaire.
37:25Baudelaire qui dit « Du mal des Belges ».
37:27Oui, il dit « Du mal des Belges ».
37:29Il a peut-être raison.
37:30Comment ça ?
37:31Il détestait les Belges.
37:33Apparemment, Baudelaire détestait les Belges.
37:35Je ne savais pas que ça avait raison.
37:37D'abord, quels Belges ?
37:39C'est vrai, peut-être que c'est les Flamands.
37:41À la fin de sa vie, il est venu faire des conférences
37:43sur la littérature à Bruxelles.
37:45Ça n'a pas eu de succès.
37:47Il avait son petit caractère, Charles Baudelaire.
37:51Qu'est-ce qu'il disait ?
37:52Il a écrit un livre sur la Belgique
37:54qui a été publié largement après sa mort.
37:56Ça s'appelle « Pauvre Belgique ».
37:59Vous vous faites défoncer.
38:01C'est vrai que culturellement, à mon avis,
38:03on ne devait pas être ouf.
38:07Je crois qu'on est des descendants de Français.
38:09Quand je parle des francophones,
38:11si les gens parlent français,
38:13c'est à cause des Français.
38:14En Flandrie, ils parlaient français à l'époque.
38:16Oui, mais ils parlaient français dans la bourgeoisie.
38:18Ils parlent néerlandais
38:20parce qu'ils sont hollandais à la base.
38:22Elle date de quelle époque, cette lettre ?
38:24De juillet 64.
38:26Il est à Bruxelles, justement.
38:281864.
38:30Il est au 19e siècle.
38:32Je vis au 19e.
38:34Je vais vous lire une petite phrase.
38:36Il écrit à un ami
38:38qui restait à Paris.
38:40« J'ai été obligé de lâcher
38:42momentanément
38:44les poèmes en prose. »
38:46C'est un petit recueil de poésie qu'il était en train d'écrire.
38:48« Parce que je veux utiliser
38:50mon voyage à Bruxelles
38:52et que j'ai commencé un ouvrage
38:54sur la Belgique.
38:56Il faut que j'aille à Namur,
38:58à Liège, à Gans, à Bruges
39:00et à Anvers.
39:02Partout, des monuments superbes
39:04et des gens abominables. »
39:08Des monuments superbes et des gens abominables.
39:10C'est tout l'inverse.
39:12Des monuments géniaux et des monuments un peu...
39:14On va parler de Gans et d'Anvers.
39:16L'architecture en Belgique par rapport à la France.
39:18Il y avait eu une exposition.
39:20J'étais venu à Bruxelles il y a quelques années.
39:22Il y avait eu une exposition Bruxelles.
39:24Je crois que c'était la Bibliothèque royale
39:26sur justement Baudelaire et la Belgique.
39:30C'était il y a une petite dizaine d'années.
39:32On connaît mieux que nous.
39:34On n'a pas vu ça.
39:36C'était un Français qui parlait.
39:38Les Belges sont abominables.
39:40C'est une idée que Baudelaire détestait les Belges.
39:42Aujourd'hui, les Français adorent les Belges.
39:44C'est soit vous avez régressé, soit nous on a beaucoup évolué.
39:46C'est l'un des deux.
39:48Il y a eu un changement.
39:50Je suis pour la paix des ménages.
39:52Jeanne, elle n'est pas contente.
39:54Tu défends la Belgique.
39:56Pec et ongles.
39:58C'est normal.
40:00En général, le stéréotype est plutôt inversé.
40:02Le stéréotype du Parisien
40:04plus que du Français.
40:06On n'est pas les seuls.
40:08J'ai approuvé ce week-end.
40:10Les Parisiens sont vraiment odieux.
40:12Vous n'avez pas aimé, c'est vrai.
40:14Je suis le premier à te le confirmer.
40:16Il est de Lyon lui.
40:18Explique l'histoire du latté.
40:20On a été ce week-end à Paris
40:22pour la Fun Radio Ibiza Experience.
40:24Il faisait magnifique ce week-end.
40:28Le matin, je me réveille
40:30en attendant que
40:32Lara termine d'écrire ses mails.
40:34Je vais me prendre un café
40:36dans le café en bas.
40:38J'arrive.
40:40Il doit être 11h30.
40:42Quelque chose comme ça.
40:44On s'est levé un peu tard.
40:46On est rentré tard.
40:48Je lui demande si je peux m'installer
40:50en terrasse pour boire un café.
40:5210 minutes.
40:54Vous ne voyez pas que c'est l'heure du déjeuner ?
40:56Elle m'a répondu comme ça.
41:00Sans formule de politesse.
41:02Pas un bonjour.
41:04Pourtant, il y a des très beaux monuments à Paris.
41:06Il faut le dire.
41:10Je lui dis que je voudrais juste boire un café.
41:12Le temps de 10 minutes.
41:14Elle m'a dit que je devais prendre un porté.
41:16J'ai quand même pris un porté.
41:18Je voulais vraiment mon café.
41:20C'était dégueulasse.
41:22Et Jeanne est revenue.
41:24Furibonde.
41:26J'étais hyper bonne humeur.
41:28J'ai pris mon petit café.
41:30J'étais contente.
41:32Les parisiens sont aigris.
41:34Si tu es confronté tout le temps à des gens méchants.
41:36Ils peuvent te bouffer la gueule.
41:38Ils te parlent comme ça.
41:42J'absorbe quand même beaucoup les choses.
41:48C'est parce que tu n'as pas l'habitude.
41:50J'ai remarqué quand même ça.
41:52J'ai remarqué que c'est culturel chez eux.
41:54Quand je dis que ce n'est pas culture française,
41:56c'est culture parisienne.
41:58Ils se bouffent la gueule.
42:00J'ai déjà remarqué ça.
42:02Par exemple, avec la meuf qui traverse.
42:04Elle lui dit que je ne traverse pas.
42:06Et l'autre ouvre sa feutre.
42:08Mais tu vois qu'en fait,
42:10tu fais ça en Belgique,
42:12les gens sortent, ils se tuent.
42:14Si tu en arrives à parler
42:16sur un ton comme ça,
42:18c'est qu'il va y avoir quelque chose.
42:20Tandis qu'à Paris, c'est ça tout le temps.
42:22Ce n'est pas parce qu'ils se gueulent dessus
42:24qu'ils vont s'entretuer.
42:26C'est de la musique.
42:28C'est vrai, c'est ça.
42:30C'est vraiment ce que Justin a besoin.
42:32Et le sentiment d'accord ?
42:34Je vous rassure, Baudelaire avait dit aussi
42:36plein de mal des Français.
42:38Le seul Parisien gentil qu'on a rencontré
42:40ce week-end, il vit à Toulouse.
42:42En fait, c'était lui le seul abominable.
42:44Il disait que des saloperies sur tout le monde.
42:46C'est Baudelaire en fait.
42:48Lui, il n'était pas Parisien.
42:50Et Baudelaire, il est de où ? De Paris ?
42:52Je vous explique.
42:54Il n'aime pas les Belges.
42:56Qui n'aime pas les Belges ?
42:58Tu es d'accord avec cette culture un peu parisienne ?
43:00Le fait de se gueuler dessus ?
43:02Je pense que tu as une très bonne analyse.
43:04Pendant longtemps, je ne suis pas Parisien.
43:06Mais j'y vais très souvent.
43:08Demain, j'y vais presque toutes les semaines
43:10pour mon travail.
43:12Pendant longtemps, ça m'a blessé, ça m'a fait mal.
43:14Comme toi, c'est horrible. Ils sont particuliers.
43:16C'est bien.
43:18Mais ton analyse est juste.
43:20Il y a tellement de monde à Paris
43:22qu'il n'y a pas ce truc comme à Bruxelles
43:24où les gens sont plus amicaux.
43:26Oui, quand tu vas dans un restaurant,
43:28le serveur prend peut-être plus de temps avec toi.
43:30Il veut que tu fasses une bonne expérience à Paris.
43:32Si ce n'est pas toi, il y aura quelqu'un d'autre
43:34dans 10 minutes.
43:36Le monde est méchant.
43:38Le monde est méchant.
43:40Paris est méchant.
43:42Qu'est-ce qui est prévu pour toi, Julien,
43:44dans les semaines,
43:46dans les mois à venir ?
43:48Quel est ton programme ?
43:50Rien de précis.
43:52C'est une bonne question.
43:54Rien de précis.
43:56Est-ce qu'il y a un rêve ?
43:58Un autre livre que tu aimerais écrire ?
44:00Peut-être un autre recueil
44:02de certains documents que tu as eus devant toi ?
44:04Il y a un livre
44:06que j'aimerais bien finaliser
44:08que je suis en train d'écrire
44:10avec une artiste américaine
44:12qui partage la même passion que moi
44:14pour les manuscrits.
44:16Il faudrait vraiment que tu fasses
44:18une télé-réalité à propos de ça.
44:20J'ai réallumé la télé il n'y a pas longtemps
44:22la vraie téloche avec le truc
44:24et je suis tombé sur une émission hier
44:26qui s'appelait Chasseurs de coffres forts.
44:28C'est un truc belle.
44:30C'est un truc américain.
44:32C'est abominable.
44:34Plutôt que de chercher des manuscrits,
44:36ils cherchent des coffres forts,
44:38des trucs.
44:40Ils les ouvrent et c'est toi et ta chance.
44:42Il pourrait y avoir des manuscrits
44:44très importants dans ce genre de choses.
44:46Donc tu suis ces équipes
44:48qui sont en train de chercher, qui analysent.
44:50On pourrait faire exactement la même chose avec toi.
44:52On te voit partir à la quête
44:54d'un document exceptionnel qu'on voit,
44:56qu'on puisse expliquer.
44:58Je trouve ça chouette
45:00que tu le fasses sur Instagram.
45:02Ce que tu fais ici dans tes livres aussi.
45:04Ça pourrait tout à fait le faire en réel.
45:06Merci, c'est adorable.
45:08C'est vraiment gentil.
45:10J'ai pensé faire un documentaire
45:12genre la chasse au trésor des manuscrits.
45:14Pas tant pour montrer ma gueule
45:16que pour...
45:18Ce qui me tient vraiment à cœur,
45:20c'est de transmettre,
45:22de faire découvrir tout ça à des gamins
45:24et de faire naître des passions.
45:26J'adorerais voir ça et de voir partir
45:28à la quête de tel document.
45:30En plus, tu peux faire toute l'histoire,
45:32tu peux tout expliquer.
45:34Ce serait relativement facile à faire.
45:36Oui, il faut faire ça.
45:38Et donc là,
45:40peut-être une télé-réalité.
45:42C'est le sens propre du terme.
45:44C'est-à-dire qu'on filme la réalité.
45:46On est en train de chercher un document.
45:48Un documentaire,
45:50c'est plus fini.
45:52C'est-à-dire que tu fais un doc
45:54et quand le doc est fini, c'est fini.
45:56Mais ici, pour chaque manuscrit,
45:58tu peux faire une émission.
46:00C'est l'idée de l'émission.
46:02On appelle ça de la télé-réalité,
46:04mais c'est vrai.
46:06Quand tu suis dans la réalité,
46:08c'est juste que quelqu'un te suit
46:10et c'est un peu remboursé derrière.
46:12Ça transmet des affaires.
46:14C'est passionnant.
46:16Dans ta tête,
46:18tu parlais d'un recueil possible.
46:22Ce serait sur quoi ?
46:24Rimbaud ?
46:26Je n'ai pas envie qu'on me pique ma bonne idée.
46:28Je ne vais pas donner mon idée.
46:30D'accord.
46:32Il n'y a pas que les bêtes rabottes.
46:34J'en suis sûre.
46:36Je suis très ami avec Patti Smith,
46:38la chanteuse américaine.
46:40J'étais dessus.
46:42C'est une collectionneuse
46:44et fan de manuscrits.
46:46Patti Smith.
46:48D'accord.
46:50On parle de faire un livre tous les deux
46:52depuis quelques mois
46:54et j'aimerais bien que ça se finalise.
46:56Avec des photos qu'elle a ?
46:58Elle fait ça avec des artistes plus américains ?
47:00Des trucs de Bob Dylan ?
47:02Elle a des manuscrits de Bob Dylan,
47:04de Jim Morrison,
47:06d'Edgar Allan Poe,
47:08mais elle est surtout folle amoureuse
47:10de la culture française.
47:12C'est chérie.
47:14Rimbaud, Baudelaire, Verlaine.
47:16C'est vrai.
47:18Je vais dire une chose un peu honteuse.
47:20Je n'ai jamais compris l'amour
47:22que peuvent avoir les gens pour la poésie.
47:24Je n'en ai certainement jamais lu.
47:26Peut-être le peu qu'on m'en a fait lire
47:28à l'école.
47:30Je n'ai jamais été
47:32touché par la poésie.
47:34Si je le serais un jour ?
47:36Réessaye.
47:38Tu parlais tout à l'heure
47:40que tu fais de la musique.
47:42Tu écris des paroles.
47:44C'est une certaine forme de poésie.
47:46Tout à l'heure, Lara nous récitait
47:48magnifiquement de Mandello.
47:50Il faut commencer par des poèmes faciles.
47:52Souvent à l'école, on nous apprend
47:54la littérature par le mauvais sens.
47:56On nous fait lire des pavés
47:58indigestes.
48:00Des choses qu'on ne comprend pas.
48:02La scène à 12 ans,
48:04tu ne peux pas aimer.
48:06Aujourd'hui,
48:08lis ce soir si tu as le courage.
48:10Demain, relis Mandello.
48:12Essaye de comprendre pourquoi il l'a écrit.
48:14C'est hyper facile.
48:16Imagine de la musique dessus.
48:18Victor Hugo pour sa fille
48:20qui est décédée.
48:22Il me faudrait l'histoire avant.
48:24J'aimerais bien avoir
48:26l'exégèse
48:28avant.
48:30Pour mieux profiter.
48:32Farid nous pose une question pour toi.
48:34C'est la question de clôture.
48:36Bonsoir. Est-ce que les documents écrits à la main
48:38cinéma, chanson, script,
48:40scénario, etc. ont-ils de la valeur ?
48:42Oui, bien sûr.
48:44Je crois
48:46qu'il y a des scénarios de films américains
48:48qui sont vendus très cher
48:50assez récemment de James Cameron.
48:52Bien sûr, tout ce qui a
48:54enrichi l'humanité,
48:56que ce soit dans la musique, le cinéma,
48:58dans l'humour,
49:00évidemment que ça peut avoir de la valeur.
49:02Du coup, ça te donne envie
49:04de garder tes papiers, la volant,
49:06avec ton écriture ?
49:08Non, je ne sais pas.
49:10Comme tu dis,
49:12c'est rigolo parce que toutes les personnes
49:14dont tu récoltes les manuscrits aujourd'hui
49:16n'étaient peut-être pas au courant de la valeur que ça avait.
49:18Pour eux, c'était
49:20un bout de papier normal.
49:22Les gens ne se rendent pas compte de leur
49:24potentiel.
49:26Écoutez, si vous avez aimé
49:28cette émission, si vous avez envie d'en savoir plus
49:30sur Julien Paganetti,
49:32vous tapez son nom déjà sur Google.
49:34Il y a déjà pas mal de choses.
49:36123 manuscrits, documents et livres
49:38choisis.
49:40Ça, c'est un catalogue d'exposition.
49:42Mais ça se trouve ou pas ?
49:44Si vous me le demandez,
49:46je vous l'enverrai avec plaisir.
49:48Mais ça, c'est des catalogues d'exposition.
49:50Et le livre sur Gainsbourg
49:52se trouve dans toutes les bonnes librairies.
49:54Pour les autres,
49:56les catalogues, c'est pour si vous avez envie
49:58d'acheter des oeuvres ou de vous renseigner
50:00sur la disponibilité de certaines oeuvres.
50:02Vous pouvez contacter Julien Paganetti.
50:04Et puis, pour les fans
50:06de Serge Gainsbourg, pas mal !
50:08Serge Gainsbourg, La Flamme du Scandale
50:10écrit par Julien Paganetti
50:12accompagné de Michel Gignès
50:14qui était sur le plateau le jour où il a
50:16brûlé son billet
50:18de 500 francs français.
50:20Le Pascal, justement.
50:22Un moment polémique.
50:24Et dans ce livre, il y a plein de photos
50:26inédites, en plus, je pense.
50:28Essentiellement des documents
50:30manuscrits inédits, photos inédites.
50:34À découvrir.
50:36À découvrir, absolument.
50:38La Flamme du Scandale, Serge Gainsbourg.
50:40Du coup, Julien,
50:42si tu devais donner un mot de la fin
50:44à cette émission ou au monde
50:46que tu côtoies tous les jours,
50:48sur quelle note est-ce que tu nous laisserais ?
50:50Je suis ravi
50:52d'abord, merci de m'avoir invité,
50:54merci beaucoup, je suis ravi
50:56d'avoir pu
50:58prendre la parole pour,
51:00comme je le disais il y a quelques minutes,
51:02pour transmettre,
51:04pour que des jeunes,
51:06aujourd'hui on vit sur nous tous,
51:08sur nos téléphones, moi le premier,
51:10évidemment, je vous demandais
51:12d'écrire des lettres, mais j'en écris pas moi-même.
51:14J'envoie des Whatsapp comme tout le monde.
51:16Je serais ravi
51:18de faire naître des vocations
51:20chez les gamins de 10 ans,
51:2215 ans, 20 ans, qui puissent
51:24découvrir l'univers
51:26merveilleux que sont
51:28la peinture, la littérature, l'histoire.
51:30Par le biais de ces lettres,
51:32on peut avoir des anecdotes
51:34majestueuses
51:36et on peut se divertir
51:38bien plus agréablement
51:40qu'en regardant les infos
51:42à 20h ou en scrollant
51:44pendant des heures et des heures
51:46en matant des conneries.
51:48Absolument, pour voyager à travers l'histoire,
51:50vous suivez sans d'encre
51:52sur Instagram, on l'a tagué de toute façon
51:54dans nos dernières stories, pour suivre
51:56Julien Paganetti et ses acolytes.
51:58Merci à toi Julien, bonne nuit
52:00Irène, bonne nuit
52:02Dino, bonne nuit Jeanne, on se retrouve
52:04demain avec notre ami
52:06Ahmed Poudrouze,
52:08un autre humoriste qui va passer
52:10par les micros. Il y a des hommes les plus drôles
52:12de ce pays. On va passer une chouette soirée.
52:14Rendez-vous demain à 20h
52:16et très bonne soirée à vous
52:18et merci d'avoir été à notre écoute. A demain !
52:20Merci, ciao !