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00:00Bon, Alexandre Chauveau, pour décrypter le week-end politique,
00:04écoutons d'abord Gabriel Attal sur Marine Le Pen,
00:08puisque Alexandre nous disait qu'il cible le Rassemblement National.
00:12Est-ce que c'est efficace ou pas ?
00:14Je le dis sincèrement.
00:16Notre combat pour l'autorité, c'est un combat pour l'autorité de la règle.
00:21Comment être crédible face à un mineur délinquant
00:24si les politiques n'ont pas à respecter les règles ?
00:28On se bat chez Renaissance pour en revenir à des choses simples.
00:31Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies.
00:33On dit aussi, tu souffres, on s'occupe de toi.
00:36Mais ça ne peut pas tenir si l'exemplarité n'est pas partout.
00:40Alors je le dis, tu voles, tu payes.
00:43Surtout quand on est un responsable politique.
00:45Alors, le « tu voles, tu payes »,
00:47il faut bien préciser les choses,
00:49parce que, ce qui est normal d'ailleurs,
00:52les uns et les autres ne comprennent pas comment ça se passe.
00:55Le Parlement européen paye directement les assistants parlementaires.
00:59L'argent ne transite pas par le Rassemblement national.
01:03Simplement, quand il dit « tu voles »,
01:05la justice a considéré que le travail des parlementaires européens
01:13avait été également fait pour le parti,
01:17d'où la formule de M. Attal qui considère que c'est un vol.
01:21Et en plus de ça, il y a la présomption d'innocence.
01:23Maintenant qu'elle a fait appel, elle est présumée innocente.
01:26Mais pour répondre à la question que vous posiez tout à l'heure,
01:29est-ce que c'est encore une bonne stratégie ?
01:31A l'évidence, oui, en tout cas pour l'instant.
01:33On l'a vu lors des dernières législatives en 2024,
01:35où d'ailleurs, Gabriel Attal, au second tour,
01:38a appelé à voter la France insoumise face au candidat du RN.
01:42Et parmi l'électorat d'Emmanuel Macron,
01:44qui est un électorat urbain, diplômé et en majorité retraitée,
01:50oui, c'est encore un ressort qui fonctionne.
01:52La question c'est, pour encore combien de temps ?
01:54On voit qu'au fur et à mesure, le plafond de verre de Marine Le Pen augmente.
01:572017, 2022, les législatives de 2024.
02:02Donc est-ce que ça fonctionnera encore ?
02:04On saura bientôt.
02:08Pardon, j'ai perdu le fil de ce que je voulais dire.
02:11Alors justement, on va écouter Gabriel Attal,
02:13puisqu'il en a mis une deuxième couche sur le RN.
02:15Alexandre Chauveau est avec nous, et vous êtes sur Europe 1.
02:18Il est 11h35.
02:19Gabriel Attal, hier pour le meeting Renaissance.
02:22Deuxième passage pour cibler le RN.
02:25Le RN est la groupie, non pas du pianiste,
02:28mais le RN, c'est la groupie du trumpisme.
02:31Le RN, ça n'est pas l'allié de Donald Trump,
02:34c'est la groupie du trumpisme.
02:36Oui, voilà.
02:38Voilà pourquoi Marine Le Pen a applaudi encore cette semaine.
02:41La guerre commerciale lancée par Trump,
02:43une guerre qui va pénaliser les travailleurs,
02:45pénaliser les agriculteurs.
02:47Alors oui, après avoir accepté d'être un pion du poutinisme,
02:52le RN se vit maintenant comme un prestataire de service
02:54du trumpisme en France.
02:56Bon, il est possible que le RN mange les enfants également,
02:59mais ça, il le garde peut-être pour une troisième saillie.
03:01Bon, est-ce que c'est efficace ou pas ?
03:04C'est sa politique, et je ne reviens pas là-dessus.
03:06Peut-être que ça marche, vous venez de le dire.
03:07En revanche, deuxième chose,
03:09qui me paraît plus importante peut-être,
03:11il est candidat du Bloc central.
03:13Il y aura forcément, Alexandre Chauveau,
03:15un candidat de la Macronie.
03:17Ça ne peut pas être autrement.
03:19Un président sortant aura forcément son candidat.
03:21J'ai envie de dire qu'Édouard Philippe,
03:23j'ai le sentiment qu'il y sera quoi qu'il arrive,
03:26et j'ai maintenant le sentiment que Gabriel Attal,
03:30il sera quoi qu'il arrive.
03:33Qu'il n'y aura pas de primaire entre eux.
03:36C'est ce qui se dessine, qu'en pensez-vous ?
03:39Moi je serais un chouïa plus prudent que vous,
03:40je dirais que Gabriel Attal fait en tout cas tout
03:42pour être sur la ligne de départ,
03:44admettons, neuf mois avant la présidentielle.
03:46Là, il a choisi une période de deux ans
03:49pendant laquelle il veut travailler,
03:50mettre des propositions sur la table.
03:52Et on sait qu'avant la présidentielle,
03:55ce qui va décider de qui sera finalement
03:57sur la ligne de départ ou non, ce sont les sondages.
03:59Donc ce qu'il veut, c'est neuf mois,
04:01aux alentours de septembre 2026,
04:03ne pas être largué par rapport à Édouard Philippe
04:05et tenter de faire la différence à ce moment-là.
04:08Il met toutes ses forces dans la bataille,
04:11mais Édouard Philippe, lui, ça fait plusieurs années maintenant
04:14qu'il le dit, qu'il se prépare,
04:15qu'il fait le tour des sous-préfectures,
04:17qu'il prépare un programme massif, dit-il.
04:21Je ne suis pas sûr qu'au final, Gabriel Attal
04:23réussisse à être candidat, mais il fait tout pour.
04:25Alors ce qui était intéressant dans la journée d'hier,
04:27alors c'est peut-être, pour ceux qui nous écoutent,
04:30la politique politicienne, bien sûr,
04:32mais c'est vrai que ça nous intéresse aussi beaucoup
04:34la cuisine, comme on dit.
04:36Il y avait une table ronde le matin,
04:39où toutes les figures de Renaissance étaient présentes.
04:43Élisabeth Borne, le Premier ministre François Bayrou,
04:48qui est plus proche de Renaissance, évidemment, que des LR,
04:51il y avait également Édouard Philippe,
04:52et l'après-midi, il n'y était pas.
04:54Ils n'ont pas voulu applaudir Gabriel Attal
04:57dans son meeting qui était à sa gloire.
05:00Je disais tout à l'heure, on entendait des militants dire
05:03« Attal, le président ! »
05:04Ils n'ont pas voulu être présents, parce que François Bayrou,
05:06s'il y a une opportunité,
05:09j'imagine que ça peut l'intéresser aussi.
05:11François Bayrou se rêve en Joe Biden français,
05:15parce que le président américain avait accédé à la Maison Blanche très tardivement.
05:19Sur la mise en scène de Gabriel Attal,
05:20c'est vrai que les personnalités présentes que vous avez citées
05:23avaient quitté la scène.
05:24Je pense que c'était aussi volontaire de la part de Gabriel Attal.
05:27C'est une mise en scène, c'était très marketé,
05:30ça s'appelait « L'événement ».
05:32Tout à l'heure, vous parliez d'un candidat de télé-réalité,
05:35il y a une émission de télévisée qui s'appelle « L'événement ».
05:37Il était seul en scène, des jeunes macronistes derrière les drapeaux français,
05:42les drapeaux européens,
05:43et ça a été conçu pour le mettre en orbite.
05:46Même si on est assez longtemps avant la présidentielle,
05:50l'objectif c'était de le propulser lui,
05:52un peu comme l'avait fait Emmanuel Macron d'ailleurs,
05:56avec un talent assez différent.
05:58Et l'époque est un peu différente,
06:00et puis ça va être difficile forcément aujourd'hui d'être un candidat macroniste pur,
06:04sans se démarquer d'Emmanuel Macron, avec les résultats de ce double quinquennat.
06:09Voilà ce qu'on pouvait dire sur Gabriel Attal.
06:12L'autre événement, c'est Marine Le Pen.
06:15Je disais tout à l'heure, je n'ai pas vu de factieux hier Place Vauban,
06:17je n'ai pas vu non plus de gens qui voulaient remettre en cause la République.
06:21En revanche, Marine Le Pen a continué de dire que c'est une décision politique,
06:26que la décision de justice qui l'a frappée, je vous propose de l'écouter.
06:29« Il faut arrêter de nous reprocher de critiquer une décision de justice.
06:34Ce n'est pas une décision de justice, c'est une décision politique. »
06:39« Les élus ne sont pas des trophées de tableaux de chasse
06:42qu'il faudrait accrocher sur je ne sais quel mur des cons. »
06:45« Ceux qui tentent de nous soumettre ou de nous faire baisser la tête
06:50ne paraissent grands qu'à ceux qui sont déjà à genoux.
06:52Nous nous sommes debout pour la justice, pour le peuple et pour la France. »
06:58Bon, c'est toujours difficile de prendre la mesure d'un meeting comme hier.
07:03Je n'ai pas l'impression que ça va changer grand chose.
07:06L'important, il n'y a pas eu d'incident et c'est quand même l'essentiel, sans doute,
07:10pour le Rassemblement National.
07:11Il n'y avait pas grand monde, c'est vrai.
07:13Non, objectivement, ce n'était pas la démonstration de force que souhaitait Marine Le Pen.
07:17Après, sur les éventuels débordements,
07:21le Rassemblement National, en réalité, ne les craignait pas.
07:23Ce n'est pas le public du RN.
07:24Ce sont des classes populaires, des gens, je mets des guillemets, mais bien élevés.
07:28Il y a rarement eu de débordements, si on met de côté les hordes d'extrême droite,
07:34vraiment les gens énervés, il n'y avait peu de risques à ce niveau-là.
07:39Les anciens lieux, ce qui est sûr, c'est qu'on sait que Paris n'est définitivement pas une ville
07:44propice au Rassemblement National.
07:48Si Marine Le Pen avait organisé ce meeting, probablement à Hénin-Beaumont,
07:53dans le Var ou dans les Alpes-Maritimes, où ils sont très forts,
07:55il y aurait eu plus de monde.
07:57Et puis, je pense aussi que l'excitation qui est liée à la décision rendue lundi par les juges
08:04est un peu retombée.
08:05Il y a eu sept jours, entre-temps, et même s'il y a beaucoup de gens qui ont été,
08:09après, on en pense ce qu'on en veut, mais légitimement ou illégitimement indignés
08:13par la décision des juges, je pense qu'en sept jours, le souffle est un peu retombé.
08:18Il n'y a pas eu cette envie non plus d'aller mourir pour Marine Le Pen,
08:21sept jours après, en se déplaçant à Paris,
08:23là où, par exemple, on a vu les manifestations de la gauche Place de la République,
08:27où là, c'est un public qui est beaucoup plus...
08:29Il n'y avait pas grand monde non plus, il y avait moins de monde.
08:32Mais ce qui a aussi changé, c'est qu'entre le moment où Marine Le Pen a imaginé ce rendez-vous,
08:38et puis le moment où il s'est fait, il s'est passé à l'audiencement du deuxième procès.
08:44On sait qu'il y aura une deuxième chance.
08:45Voilà, donc, il n'était plus question que la justice décide
08:52que Marine Le Pen ne se présente pas en 2027.
08:54On en était là lundi dernier, c'était ça.
08:57Bon, à la fin de la semaine, il y aura un deuxième procès,
09:01et puis une forme d'appel, de recours, en tout cas, qui est mise en place.
09:0511h41, on marque une pause.
09:07Alexandre Chauveau est avec nous, et c'est passionnant d'écouter son décryptage.
09:10Il est du service politique d'Europe 1.
09:1311h42, précisément, à tout de suite.
09:16Cette fois, il n'y a pas de musique pour mettre en perspective cela.
09:22C'est un sujet un petit peu délicat pour mettre de la musique, celui-ci.
09:25Justement, c'est pour cela qu'on avait besoin de votre réflexion.
09:29C'est votre métier, pardon, mais...
09:32Par exemple, il y a une très jolie chanson de Yves Simon, je crois,
09:36« Que sera demain ? » Vous vous souvenez de ça ?
09:38Et que sera demain ?
09:41Ça ne vous dit rien ?
09:42Ça ne me dit rien.
09:42Bon, écoutez-moi.
09:44Je vais la chercher, je vais la trouver.
09:45Cherchez, vous trouverez.
09:46Frappez, on vous ouvrira.
09:48A tout de suite, amis.
09:49Restez bien avec nous, la suite de Pascal Frey.
09:51Vous serez dans un instant avec vos réactions, aussi, au 01.80.20.39.21.
09:55Informations sur Lidl.fr.
09:56Pour votre santé, bougez plus.
10:05Ah ben, vous l'avez trouvé ?
10:06Le début ou la fin ?
10:07Ça y est, j'ai fouillé dans mes vieux 45 tours et je vous l'ai trouvé, « 1981 ».
10:10Et qu'est-ce que sera demain ?
10:12Je me souviens maintenant de cette chanson.
10:14Tout à fait adaptée à la période politique.
10:17Eh oui, vous avez entièrement raison.
10:19Pourquoi n'y ai-je pas pensé ?
10:20Mais quel failleau !
10:21Est-ce que vous pouvez dire « Maître, vous avez entièrement raison » ?
10:25Maître, vous avez entièrement raison.
10:26Ah là là là là !
10:27Je suis en faute, là, je suis en faute.
10:28Je vais aller chercher le succès de l'œuvre au bureau du directeur.
10:30Non, cette émission commence à faire peur.
10:35Bon, Yves Simon, qu'on salue s'il nous écoute.
10:37Alors, Alexandre Chauveau est avec nous.
10:39On décrypte.
10:40Et c'est passionnant d'être avec Alexandre
10:42parce qu'il connaît évidemment les coulisses de la vie politique française.
10:46On décrypte ce dimanche de rassemblement.
10:49Je voudrais qu'on écoute Sébastien Chenu, député du Rassemblement National.
10:53Il était ce matin chez nos amis de BFM.
10:55Et il a répondu à Gabriel Attal.
10:58Moi, j'ai envie de lui dire, tu ruines, tu dégages.
11:00Tu ruines le pays, tu n'as plus le droit,
11:03tu n'as plus la capacité à la ramener et à donner des leçons.
11:07Enfin, est-ce que vous vous rendez compte
11:08qu'on n'a jamais eu autant de faillites d'entreprises dans notre pays ?
11:10On n'a jamais accordé autant de droits d'asile.
11:13La crise de l'agriculture, ce n'est pas Marine Le Pen.
11:15La crise migratoire, ce n'est pas Marine Le Pen.
11:17La crise de la dette, ce n'est pas Marine Le Pen.
11:19C'est l'œuvre de tous ces gouvernements.
11:21Donc, tu ruines, tu dégages.
11:23Ça, c'est le message que j'ai envie de dire à M. Attal.
11:25C'est vrai que l'argument numéro un du Rassemblement National,
11:28ce sera cela jusqu'à la campagne.
11:31C'est-à-dire que le Rassemblement National n'a jamais été au pouvoir.
11:34Donc, c'est un argument très puissant, forcément.
11:36Oui, et puis la question que pose Sébastien Chenu,
11:39c'est sur quoi Gabriel Attal va faire campagne.
11:41Ça fera dix ans qu'Emmanuel Macron est au pouvoir.
11:43On dit souvent que pour se présenter à une élection présidentielle,
11:47il faut incarner l'alternance et incarner une forme de rupture.
11:50Et quand on voit les thèmes mis en avant hier, la démocratie, l'état de droit,
11:53la République, je le disais tout à l'heure, l'humanisme, la laïcité,
11:57on ne sent pas, c'est un euphémisme, si vous voulez,
12:01la rupture qui est attendue par les Français.
12:03Autant Emmanuel Macron avait incarné cette rupture en 2017,
12:09vis-à-vis de l'ancien système.
12:10Enfin, c'est en tout cas les arguments de campagne qu'il avait mis en avant.
12:13Autant aujourd'hui, ça va être très difficile, à mon sens,
12:16de passer derrière Emmanuel Macron en présentant quelque chose de nouveau,
12:20tout en ayant été son Premier ministre.
12:21Et ça vaut pour Gabriel Attal comme pour Édouard Philippe.
12:24Vous disiez tout à l'heure un programme vague.
12:26D'ailleurs, je reprends votre mot.
12:27C'est vrai qu'il y a un côté généralité dans ce qui est dit.
12:30Tout le monde est pour l'humanisme.
12:31Qui serait contre l'humanisme ?
12:33Mais il faut accrocher ça, sans doute, avec des mesures peut-être plus concrètes.
12:37Écoutez ce que disaient Xavier Bertrand et Jean-Luc Mélenchon la semaine passée,
12:42parce que c'est un dimanche sans violence,
12:45alors que certains annonçaient la prise de l'Assemblée nationale.
12:49Vous savez ce que ça me rappelle ?
12:50Je n'ai pas envie qu'on joue un mauvais remède du Capitole.
12:52Il y a, en quelque sorte, du fait même de ceux qui convoquent,
12:57un risque séditieux qui est déjà apparu dans l'histoire.
13:00Un risque de violence.
13:02On voit bien le discours et le récit,
13:04mais on est dans quelque chose de classique.
13:06Des hommes politiques qui sont adversaires et donc qui parfois caricaturent
13:11la position précisément de leurs concurrents.
13:14Je voulais qu'on écoute Laurent Wauquiez, président des députés des Républicains à l'Assemblée.
13:19Réponse à la question, faut-il interdire d'élection à vie tout responsable politique condamné ?
13:25Non, parce que je vous l'ai dit, je suis favorable à ce que des responsables politiques
13:29qui font des erreurs ou qui ont commis des infractions soient condamnés.
13:33Mais je ne veux ni de justice d'exception pour les protéger.
13:36C'est pour ça que je suis quand même interrogatif sur cette idée d'une loi spéciale pour Mme Le Pen.
13:41Mais il ne faut pas non plus sanctionner les politiques plus que d'autres, c'est déjusticiable.
13:45Mais pas de casier judiciaire vierge pour se présenter à une élection ?
13:49Non, parce que, auquel cas ça vaudrait pour tout le monde,
13:52on peut faire des erreurs et on peut apprendre.
13:55Et on a droit à une deuxième chance.
13:56C'est une certaine conception aussi du pays et de la justice.
13:59Et moi, je suis quand même attaché à ça.
14:01Voilà, des politiques peuvent faire des erreurs, ils payent.
14:04Et ensuite, ils ont droit à une deuxième chance.
14:06Et ça vaut pour tous les Français qui nous écoutent.
14:08La vertu me donne le frisson, la corruption me donne le dégoût.
14:13Mais c'est vrai que je me méfie toujours de la transparence à tout prix.
14:17J'aime bien l'idée que ce soit les électeurs qui, à la fin, décident.
14:23Et je ne suis pas sûr que cette inéligibilité soit une bonne chose pour la démocratie.
14:29Il y a discussion là-dessus.
14:32Qu'ils soient sanctionnés, oui, qu'ils soient punis, oui.
14:34Mais les électeurs, s'ils ont envie de voter pour qui leur chante ou qui les chante,
14:42pourquoi pas ? C'est la démocratie, c'est le principe de la démocratie.
14:45Ce qu'on peut dire aussi, ce qui est assez savoureux en coulisse,
14:49c'est qu'il y a beaucoup de personnalités qui se scandalisent officiellement.
14:52Et je les pense sincères sur la décision qu'ont pris les juges contre Marine Le Pen.
14:58Mais qui vous disent aussi, ça reste une très bonne nouvelle pour nous,
15:01en général à la droite, parce que les plaques tectoniques peuvent bouger.
15:05Et qu'en cas d'empêchement de Marine Le Pen,
15:07ils imaginent qu'il puisse y avoir un report de voix.
15:10Donc quand j'entends Laurent Wauquiez, je ne doute pas de sa sincérité.
15:13Mais c'est vrai qu'il peut faire partie de ces personnalités qui se disent
15:17l'empêchement de Marine Le Pen.
15:18Politiquement, si on prend d'un point de vue strictement politique,
15:21ça peut être une bonne nouvelle pour les LR, par exemple.
15:24Évidemment, et on peut douter forcément de la sincérité de tous les hommes politiques
15:28qui sont dans un rapport de séduction et qui parfois veulent nous faire avaler des couleuvres.
15:35Ça peut exister.
15:36Alors, dernier passage, peut-être avant d'être avec un auditeur,
15:41en l'occurrence c'est Pierre, c'est Jérôme Cahuzac,
15:43ancien ministre du budget, était samedi sur LCI et il a évoqué l'exemplarité.
15:47Quant à l'exemplarité, comment dirais-je ?
15:50Elle n'est pas réservée aux seuls responsables politiques.
15:54Il n'y a pas qu'eux qui ont l'obligation d'être honnêtes.
15:57Il me semble que c'est une obligation que l'on partage, que tous les Français devraient avoir en commun.
16:04Alors, il y a deux manières d'écouter, évidemment, Jérôme Cahuzac.
16:08Soit de se souvenir qu'il est ancien ministre délégué au budget,
16:12qu'il a été condamné en 2018 à deux ans d'emprisonnement ferme,
16:15à 300 000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité pour blanchiment d'argent et fraude fiscale.
16:20Soit, justement, qu'il est dans le cas que décrit M. Wauquiez,
16:23c'est-à-dire qu'une fois que la peine est purgée, il peut revenir.
16:28D'ailleurs, c'est ce qu'il a tenté cet été, au printemps.
16:32Dans sa circonscription du Lodox.
16:34Et ça n'a pas marché.
16:35Non.
16:35Donc, c'est cela. Moi, je préfère que ce soit l'électeur qui décide en fin de compte.
16:41Nous sommes avec Pierre, Pierre qui habite les Hauts-de-Seine
16:43et qui voulait peut-être interroger Alexandre Chauveau.
16:45Bonjour Pierre.
16:47Bonjour à tous.
16:48Comment allez-vous ?
16:50Impeccable.
16:51Bon, qu'est-ce que vous inspire ce week-end ?
16:55Alors, je vais être honnête avec vous.
16:57Alors, moi, perso, je m'en fous...
16:59J'espère que vous n'allez pas être malhonnête avec moi, Jean-Philippe Lapin.
17:02Ah non, non, je ne serai pas malhonnête.
17:03Non, non, pas. Je ne serai jamais malhonnête.
17:06Moi, perso, je m'en fous de leurs meetings, de leurs manifs.
17:10Je m'en fous éperdument.
17:11Vous avez bien fait de nous appeler, alors.
17:13Oui, exactement.
17:14Pourquoi ? Vous, vous êtes un électeur de quel camp ?
17:17Alors, moi, je suis plus de droite.
17:19Mais actuellement, la politique, je crois que je m'en fous éperdument.
17:23Oui, mais faites attention, parce que si vous en fichez de la politique, la politique, elle ne va pas se ficher de vous.
17:27Faites attention, si vous me permettez.
17:30Moi, je veux bien entendre ça, mais on est dans une période où peut-être faut-il s'intéresser fortement à la politique,
17:39parce qu'il ne faudra pas venir pleurer après, Pierre.
17:42Oui, mais alors, à ce jour, dites-moi, c'est quand qu'ils vont s'occuper de nous, de tout ce qui se passe ?
17:48Regardez, l'insécurité, le pouvoir d'achat, nos salaires, nos entreprises.
17:52Moi, je suis artisan commerçant.
17:54Nos PME, on ne peut plus embaucher.
17:56On ne peut plus augmenter les salaires, nos salaires à nous.
17:59Les patrons ont trop de charges.
18:00C'est quand qu'ils vont s'occuper des écoles, des hôpitaux, nos policiers, nos agriculteurs, la fonction publique.
18:06Et je pourrais faire un roman avec tout ça.
18:08Et la justice, et j'en passe, et j'en passe.
18:11Et je vais vous donner une petite anecdote.
18:13Moi, ça fait 40 ans que je suis sur les marchés.
18:15Avant, il y a 30 ans en arrière, on avait des élus, des maires qui venaient nous voir tout le temps pour voir comment ça se passait, comment ça allait.
18:25Là, maintenant, à ce jour, ils ne viennent même plus du tout.
18:28Ils ne viennent que pour quand il y a des élections.
18:31Et je vais vous dire une chose.
18:33S'ils continuent comme ça, je crois qu'ils vont faire reculer tout le monde.
18:37Plus personne ne va voter.
18:38Les gens, ils en ont marre.
18:39Moi, ce que je veux, c'est qu'ils s'occupent de notre pays.
18:41Vous imaginez, moi, je suis artisan, je fais 40 heures, 50 heures par semaine.
18:45Je travaille tous les week-ends, tous les jours fériés.
18:47Et les jours de repos que j'ai, le lundi, le mardi, je suis obligé de faire de l'intérim.
18:52Quand il y a des missions, bien sûr.
18:54Et j'ai deux enfants, et je n'arrive pas à m'en sortir.
18:57Alors, moi, ce que je voudrais, c'est que ces politiciens s'occupent du pays, au lieu de faire leur petite tambouille à droite et à gauche.
19:03Mais pourquoi vous n'arrivez pas à vous en sortir ? C'est ça que je ne comprends pas.
19:07Pourquoi ? Si vous travaillez...
19:10J'ai un loyer, j'ai des charges, tout a augmenté, j'ai une voiture.
19:14Là, à ce jour-là, il y a encore une charge.
19:16Là, vous dites que vous êtes artisan, vous êtes à votre compte.
19:19Non, pas du tout, je suis salarié, moi.
19:21Vous êtes salarié sur les marchés, vous intervenez.
19:23Sur les marchés, exactement.
19:25Et dans quel domaine ?
19:26Poissonnerie. J'ai déjà parlé avec vous, il y a...
19:29Ah, je me souviens, effectivement. Ah oui, bien sûr, et vous êtes dans la région parisienne.
19:34Poissonnerie. La région parisienne, exactement.
19:36Bien sûr. Avant, je crois, non ?
19:39Non, ça fait longtemps que je suis ici.
19:41Non, je dis avant. C'est pas avant ?
19:43Ah non, pas avant, non, Malakoff.
19:45Ah, Malakoff. Voilà, vous voyez, Malakoff, c'est à côté de vous.
19:48Vous êtes juste à côté, exact.
19:49Exactement. Ah oui, effectivement, on a échangé avec vous et vous aviez même dit que vos enfants,
19:53vous ne souhaitiez pas qu'ils fassent la même chose que vous, etc.
19:56Exact, exact.
19:57Bien sûr, je me souviens, il y a quelque temps.
19:59Bon, écoutez, merci, Pierre. Je peux comprendre, effectivement, que vous désintéressiez un peu.
20:04C'est de la colère. Franchement, c'est de la colère.
20:06Il y en a beaucoup, beaucoup de monde.
20:08Mais vous êtes salarié, c'est un CD, quand même, que vous avez.
20:11Contrat du Rhin, j'ai terminé, exactement.
20:13Mais je défends nos artisans, c'est mon métier, je suis un passionné de mon métier.
20:17Et je défends nos patrons, puisqu'il y a beaucoup qui ferment.
20:19Et c'est pour ça que je vous dis, les politiciens ne viennent pas voir ce qu'il se passe sur le terrain.
20:24Il y a un grave problème.
20:26Oui, oui, oui, mais c'est sûr que c'est difficile.
20:29Et on avait évoqué, effectivement, les salaires dans ce domaine,
20:32qui ne sont pas toujours des salaires importants.
20:35Je vous remercie, Pierre, je vais remercier Alexandre Chauveau,
20:38qui est venu et qui a été remarquable,
20:41qui nous permet de mieux comprendre la politique
20:44et vous renvoyer à votre service politique avec Louis Dragnel, notamment.
20:47Jacques Serais, Arthur Delaborde, Maya Hélène Tremolet, Alexis De La Fontaine.
20:52Vous allez avoir du boulot pendant un an et demi, pendant deux ans, jusqu'en 2027.
20:55Bah oui, on est là pour suivre.
20:58Donc, ne déposez pas de vacances.
21:00Vous savez que le deuxième tour de l'élection présidentielle aura lieu le 18 avril 2027.
21:11Comment vous savez ?
21:12Mais parce que je sais tout.
21:14Et c'est assez tôt dans l'histoire de la République que ce deuxième tour soit...
21:22D'habitude, c'est plutôt au début mai, le premier tour.
21:25Et t'inviteras en vacances à Paris, je crois.
21:28Sauf erreur de ma part, mais j'ai eu cette information ce week-end.
21:33Lors d'un dîner, lors de...
21:35Il est 11h58, à tout de suite.

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