Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive
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00:00:00Lundi 7 avril 2025, Morandini Live numéro 1631 sur CNews, première chaîne Info de France.
00:00:11Bonjour et bienvenue en direct.
00:00:13A la une, les enquêteurs ont sans doute évité un ou plusieurs attentats terroristes du côté de Dunkerque où une attaque kamikaze a été déjouée.
00:00:21On l'a appris dans la nuit.
00:00:23Plusieurs jeunes ont en effet été interpellés alors qu'ils préparaient des ceintures explosives
00:00:27et avaient listé les ingrédients nécessaires pour faire du TATP, explosif très instable et meurtrier,
00:00:33afin de se faire sauter dans des lieux bondés pour faire un maximum de victimes.
00:00:37Plusieurs cibles sont évoquées, un foyer pour jeunes, un restaurant, une boîte de nuit ou encore un site appartenant à la communauté juive.
00:00:46Les enquêteurs ont également saisi une lettre d'allégeance au groupe Etat islamique.
00:00:51Les enquêteurs qui ont identifié un jeune homme de 19 ans, né et domicilié à Dunkerque,
00:00:56déjà connu du renseignement territorial pour avoir proféré des menaces contre Mila en 2020.
00:01:02Il s'exhibait récemment sur les réseaux sociaux avec une arme factice en tenant un discours affilié à la mouvance djihadiste.
00:01:10Nous allons vous donner tous les détails dans un instant et dès le début de Morandini Live.
00:01:15Déchaînement de violences à l'hôpital de Villeurbanne cette fois.
00:01:18Mécontent du temps d'attente, une mère et son fils s'en sont pris aux personnels soignants avec des coups et des insultes.
00:01:26Insultes, coups et menaces de mort, mécontent du temps d'attente pour la prise en charge de leurs proches.
00:01:31Jeudi dernier, la mère et le fils d'un patient s'en sont pris à trois soignants d'une clinique de Villeurbanne.
00:01:37Il y a de la violence qui est partout alors forcément les soignants sont aussi victimes.
00:01:42C'est d'autant plus incroyable qu'en fait on en est là pour soigner les gens.
00:01:46Finalement c'est les soignants qui finissent par être obligés de se faire soigner parce qu'ils ont reçu des coups.
00:01:51Cette agression est loin d'être à cas isolé.
00:01:53Entre 2022 et 2023, les agressions commises à l'encontre du personnel soignant ont augmenté de 27%.
00:01:59C'est en lien d'une part avec l'augmentation violente dans la société.
00:02:05L'agression a été renforcée aussi depuis la crise économique, l'inflation, les gens sont de plus en plus tendus.
00:02:12Et puis le facteur majeur c'est la difficulté d'accès aux soins.
00:02:15Mais alors en aucun cas ça ne peut excuser les agressions, les violences comme celle de Villeurbanne où c'est absolument surréaliste.
00:02:23Les agresseurs poursuivis pour violences sur professionnels de santé, outrages à personnes chargées de missions,
00:02:29de services publics et menaces de mort seront jugés aujourd'hui en comparution immédiate.
00:02:33Ils encourt jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.
00:02:37Et puis un document ce matin d'un mandy.
00:02:40Vous le savez, le crack fait des ravages dans les rues et les grandes villes françaises.
00:02:44Et samedi, nos confrères de Cesta ont diffusé un document.
00:02:47Ils ont pu suivre un consommateur de crack parisien qui raconte son addiction.
00:02:51Et pour la première fois, vous allez comprendre comment et pourquoi ces drogues bon marché font des ravages.
00:02:58A la tête de ce business, très lucratif, ce qu'on appelle les maudous.
00:03:02En dialecte sénégalais, cela signifie les trafiquants.
00:03:05Après des mois de tractation, un vendeur de crack a accepté de nous livrer ses secrets.
00:03:10C'est ce que tout le monde prend aujourd'hui. J'ai gagné 7 800 euros en 24 heures.
00:03:17Le crack est appelé aussi drogue du pauvre car c'est la moins chère du marché.
00:03:22Ça va, elle est bonne. Elle est même très bonne.
00:03:26Deux fois moins coûteuse que la cocaïne, mais beaucoup plus addictive.
00:03:31C'est une vraie saloperie, c'est la pire des drogues.
00:03:36Elle transforme les humains en véritables zombies.
00:03:39Pour les femmes, c'est encore plus violent. Le crack les ravage.
00:03:43Mais pour payer leur dose, elles sont obligées de vendre leur corps.
00:03:46Ce soir, c'est le retour au boulot. Je pars à la recherche.
00:03:50Il s'est exclu de l'argent pour arrêter ma dose.
00:03:54C'est vraiment un reportage spectaculaire. Nous allons y revenir tout à l'heure.
00:03:57Pour lutter contre les violences urbaines, le maire de Colombier-Saugnieux,
00:04:01Pierre Marmonier, a signé un arrêté municipal qui interdit le regroupement des jeunes
00:04:05durant les vacances scolaires. Il est interdit de se retrouver à plus de 3 ans.
00:04:10Sur le parking de cette supérette, les rassemblements de plus de 3 personnes
00:04:14sont désormais interdits.
00:04:16Via un arrêté, le maire de la ville a décidé de limiter tout regroupement
00:04:20qui pourrait troubler l'ordre public.
00:04:22Ça faisait pas mal de temps qu'on avait des petites incivilités
00:04:25sur certains coins de la commune. Rien n'y faisait, les mises en garde,
00:04:29les rappels à l'alcool, rien n'y faisait.
00:04:32Et là, le maire de la ville a décidé de limiter tout regroupement
00:04:35qui pourrait troubler l'ordre public.
00:04:37Bref, les rappels à l'alcool, rien n'y faisait.
00:04:40Donc il a fallu se dire qu'on allait passer une étape au-dessus.
00:04:44Des incivilités certes légères, comme le reconnaît le maire,
00:04:47mais commises par les mêmes personnes et qui nuisent à la tranquillité des habitants.
00:04:51C'est bien souvent des mineurs.
00:04:53Les deux propriétaires du Val se plaignent, nous appellent,
00:04:56ils disent écoutez, les gens chez nous n'osent plus rentrer,
00:04:59ou bien à côté il y a des salles de danse, ces jeunes rentrent dans les salles de danse,
00:05:02en fin de compte, vont dans les toilettes, viennent embêter les enfants.
00:05:07Un enfant de 12 ans a été grièvement blessé et percuté par un automobiliste
00:05:11faisant partie du cortège d'un mariage.
00:05:13Ça s'est passé vendredi à Vénissieux, dans le Rhône.
00:05:16Le conducteur, âgé de 18 ans, a été révélé positif au cannabis.
00:05:20Il a été interpellé et placé en garde à vue.
00:05:23L'accident s'est produit à Vénissieux, dans la métropole lyonnaise.
00:05:27Alors que le conducteur participait à un cortège de mariage, âgé de 18 ans,
00:05:32il a percuté un adolescent de 12 ans.
00:05:34Ce dernier a été transporté à l'hôpital.
00:05:36Son état de santé est jugé préoccupant.
00:05:39Le conducteur a été placé en garde à vue.
00:05:41Il avait consommé des stupéfiants.
00:05:43Selon le gouvernement, chaque année, 700 personnes meurent dans des accidents
00:05:47liés à un conducteur sous l'emprise de drogue, soit 21% des morts sur la route.
00:05:51Les forces de l'ordre savent repérer les comportements à risque.
00:05:54La première chose déjà, quand vous voyez un véhicule qui zigzague,
00:05:57ça doit attirer votre attention.
00:05:59Il peut y avoir évidemment de multiples infractions au code de la route,
00:06:02franchissement d'un stop, d'une ligne continue.
00:06:05Ça peut être également le fait qu'un conducteur accélère brutalement
00:06:09ou s'arrête d'un seul coup, le fait de rouler à contresens.
00:06:14L'année dernière, 3431 personnes sont mortes sur les routes du pays,
00:06:19ce qui représente quasiment 10 décès par jour.
00:06:22C'est inadmissible. On ne peut pas laisser un chiffre comme cela.
00:06:26Ce n'est pas possible. Et 240 blessés, très grave.
00:06:30C'est-à-dire 240 blessés, c'est des gens qui peuvent être polytraumatisés,
00:06:34qui peuvent être paraplégiques, tétraplégiques, bien souvent des jeunes.
00:06:39Donc qu'est-ce qu'on fait ? La répression fonctionne,
00:06:42mais il faut également enseigner aux gens, et surtout aux plus jeunes,
00:06:46dire attention ce qu'est un accident de la route.
00:06:49Pour lutter contre ce fléau des drogues au volant,
00:06:52le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a notamment lancé
00:06:55en février dernier une campagne visant à responsabiliser les consommateurs.
00:07:00Nous reviendrons dans un instant sur les différentes manifestations
00:07:03qui se sont déroulées hier. L'extrême-gauche, Gabriel Attal,
00:07:07les Insoumis et également le Rassemblement national.
00:07:11Et on va vous montrer ce que vous n'avez pas vu hier.
00:07:13Par exemple, à République, vous allez voir le journaliste Jordan Florentin
00:07:16de Frontières qui tente de faire son métier, mais qui est pris à partie
00:07:19et obligé de fuir sous les attaques et les menaces des participants.
00:07:23Ici, visiblement, à République, on n'était pas très républicain.
00:07:53Cassez-vous ! Cassez-vous !
00:08:05Jordan Florentin sera en direct avec nous dans un instant.
00:08:07Il va nous raconter comment les choses se sont passées.
00:08:10Emmanuel Macron semble avoir repris la main des négociations avec l'Algérie.
00:08:13Jean-Noël Barraud, le ministre, est donc allé sur place ce week-end.
00:08:16Est-ce la fin de la ligne dure de Bruno Retailleau qui voulait faire preuve de fermeté ?
00:08:20La France est-elle en train de céder ?
00:08:22Ou au contraire, Emmanuel Macron a-t-il raison d'employer cette stratégie ?
00:08:26Je vous propose d'écouter l'ancien ministre Pierre Lelouch qui était ce matin sur CNews
00:08:30et qui a un regard très dur sur ce qui se passe et sur la méthode Macron.
00:08:34Moi, je suis très, très choqué par ces concessions à répétition.
00:08:38Je crois que M. Macron, qui est extrêmement viril et martial à l'égard de la Russie,
00:08:43est comme un petit garçon face à l'Algérie. Je ne sais pas pourquoi.
00:08:4770 ans après l'indépendance, il est temps de passer à autre chose,
00:08:50de traiter ce pays comme n'importe quel pays et pas comme un problème de politique intérieure.
00:08:54C'est ça, le sujet. C'est qu'on n'arrive jamais à sortir de cette lanterne qui n'est pas la bonne.
00:09:01On ne peut pas regarder l'Algérie autrement que comme une partie de l'histoire coloniale française.
00:09:06C'est un pays dont la population, ils sont très jeunes, n'a jamais connu la colonisation.
00:09:11C'est un autre monde. Il faudrait passer à autre chose. Mais on n'y arrive pas.
00:09:15L'ancien ministre Pierre Lelouch, sans concession, ce matin sur CNews.
00:09:18Les tops et les flairs d'audience de ce week-end, c'est avec Mister Audience.
00:09:21Aïlas Kévin, va-t'en !
00:09:25Vendredi soir et comme chaque semaine, la série De France 2 Tropique Criminel
00:09:29est arrivée largement en tête à plus de 3 900 000 téléspectateurs.
00:09:33Sur TF1, coup de mot pour Danse avec les Stars qui a perdu 400 000 téléspectateurs en une semaine.
00:09:382 700 000 personnes ont assisté à l'élimination de l'ancien candidat de Koh-Lanta, Claude Dartois.
00:09:44France 3 a quant à elle réalisé un score correct pour un vendredi avec un peu moins de 2 millions de personnes
00:09:49pour son magazine consacré aux tubes des années 80.
00:09:52Et comme chaque semaine, M6 a bien eu du mal à s'imposer, a même fait un gros flop.
00:09:56Sa nouvelle série clean n'a pas du tout convaincu en dépassant à peine le million.
00:10:03Samedi soir, c'est France 3 qui a remporté et haut la main la soirée grâce au téléfilm
00:10:07Le Crime de la Tour Eiffel qui a très bien marché à 4 millions d'eux.
00:10:11Sur TF1, The Voice est resté stable en dépassant à peine les 3 millions de téléspectateurs.
00:10:16Quant à Cyril Férault, il a réalisé un score correct sur France 2 avec son jeu 100% logique.
00:10:20Mais la grosse déception de samedi soir a été pour M6 qui, comme la veille, a fait un flop.
00:10:25La finale de Pékin Express n'a pas du tout marché.
00:10:28Seulement 1 200 000 personnes ont assisté à la victoire de Cécile et Marion.
00:10:35Et un soir, France 2 a largement écrasé TF1 pour la soirée ciné du dimanche
00:10:39avec le film Les Petites Victoires. La 2 est arrivée largement en tête à 4 100 000.
00:10:44En face, le film Le Jeu diffusé sur TF1 a fait 1 650 000 téléspectateurs, de moins un coup dur pour la une.
00:10:51France 3 est troisième avec sa série Hudson et Rex.
00:10:54Pour M6, c'est encore un flop.
00:10:56Le magazine Zone a interdit de consacrer au thème de la faicelle l'éducation positive.
00:11:00Focus sur la révolution parentale n'a pas dépassé le million et demi.
00:11:04Mister Audience vous dit à demain.
00:11:07Allez, je présente mes invités qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:11:10Philippe Ballard, bonjour.
00:11:11Merci d'être avec nous, député de Loise et porte-parole du Rassemblement National.
00:11:14Eric Revelle, bonjour.
00:11:15Merci d'être là, éditorialiste politique.
00:11:17Ludovic Thoreau, bonjour.
00:11:18Maire uni de Coubron et Valérie Barny, bonjour.
00:11:21Président de Citoyens Responsables et conseiller municipal de Suren.
00:11:25Je voulais bien évidemment commencer ce matin par ce qui s'est passé dans le Nord
00:11:29et ces attentats kamikazes qui ont peut-être été déjoués dans des lieux publics.
00:11:33Les enquêteurs ont sans doute évité un ou plusieurs attentats terroristes ou attaques kamikazes.
00:11:38On l'a appris dans la nuit.
00:11:39Plusieurs jeunes ont été interpellés alors qu'ils préparaient visiblement des ceintures d'explosifs.
00:11:44Ils avaient listé les ingrédients nécessaires pour faire du TATP.
00:11:48Cet explosif très instable et meurtrier.
00:11:50Et leur objectif était de se faire sauter dans des lieux bondés pour faire un maximum de victimes.
00:11:55Alors ils avaient évoqué plusieurs cibles sans en désigner une en particulier.
00:11:59Les cibles évoquées étaient un foyer pour jeunes, un restaurant, une boîte de nuit ou encore un site appartenant à la communauté juive.
00:12:08On imagine les dégâts que cela aurait pu causer et le nombre de victimes.
00:12:13Ils s'inspiraient visiblement de ce qui a été fait au Bataclan.
00:12:16Leur appel des faits.
00:12:18Ils voulaient commettre un attentat kamikaze sur le modèle du Bataclan.
00:12:22Trois jeunes nordistes âgés de 19 à 24 ans selon nos confrères du Parisien.
00:12:26Tous les trois ont été interpellés mercredi dernier par les services de la DGSI.
00:12:31Mourad M, présenté comme étant le meneur du groupe, avait prêté allégeance au groupe ETA Islamique.
00:12:36Cet homme avait publié des messages violents sur le réseau social Snapchat dans lesquels il appelait à noyer dans le sang les mécréants.
00:12:44Le trio était visiblement avancé dans ses préparatifs même si aucune date de passage à l'acte n'avait semble-t-il été arrêtée.
00:12:51Selon des sources du Parisien, les trois hommes auraient évoqué plusieurs cibles possibles.
00:12:56Un foyer pour jeunes du Nord, un restaurant, une boîte de nuit ou encore un lieu appartenant à la communauté juive.
00:13:02Deux des trois suspects ont été mis en examen.
00:13:04Le troisième, poursuivi uniquement pour non-dénonciation de crime, a été placé sous contrôle judiciaire.
00:13:10Ce qui est assez étonnant dans cette affaire, c'est vrai que ça fait assez peu de bruit finalement.
00:13:14Malgré tout, on imagine s'ils étaient arrivés au bout de leur projet sans l'enquête qui a été menée de façon très efficace.
00:13:21Il faut le signaler de la part des forces de l'ordre.
00:13:24On est en direct avec Cyril Carden, ancien officier de renseignement et président d'Arkane Risk.
00:13:28Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:13:30D'abord, première question, on parle là de ceinture d'explosifs, on parle de TATP.
00:13:34C'est facile à faire tout ça ?
00:13:36En fait, les techniques on les trouve sur Internet.
00:13:40TATP, ça existe depuis très longtemps.
00:13:42La problématique étant que c'est un produit qui est très instable,
00:13:44donc ça nécessite surtout une température de la pièce qui doit être constante.
00:13:49Et le risque souvent pour les jeunes ou les moins jeunes qui s'amusent à monter des ceintures d'explosifs comme ça,
00:13:55c'est d'exploser en fait dans leur appartement.
00:13:58Ce qui est en soi le moins grave, puisque de toute façon s'ils veulent commettre des attentats,
00:14:01excusez-moi de le dire comme ça, mais c'est vrai que c'est le moins grave.
00:14:04Ils ont entre 19 et 24 ans, ils sont assez jeunes.
00:14:08Ça vous surprend de voir des jeunes comme ça qui pensent à être kamikazes,
00:14:13puisque c'est le mot qu'ils font employer, et à faire des tueries de masse.
00:14:16Parce que quand on veut se faire exploser dans une boîte de nuit ou dans un restaurant,
00:14:20ça veut dire qu'on envisage clairement de faire une tuerie de masse.
00:14:23Oui, tout à fait.
00:14:24En fait, c'est ce qu'on constate depuis maintenant une dizaine d'années, le rajeunissement.
00:14:2870% des jeunes entre guillemets kamikazes ont entre 16 et 21 ans.
00:14:33Leurs motivations sont souvent complexes.
00:14:35Ça va du mal-être personnel jusqu'à l'idéologie.
00:14:38Et les facteurs qui font qu'ils passent à l'acte sont généralement multidimensionnels.
00:14:43On constate que c'est à la fois politique, à la fois idéologique, religieux.
00:14:48Il y a énormément de facteurs psychologiques.
00:14:51On a aussi le rôle de la déscolarisation, qu'on ne pense pas assez.
00:14:55Puisque en France, il y a environ entre 7 et 9% des jeunes qui sont déscolarisés.
00:15:00Et ça, plus l'isolement social, parce que les parents ne s'occupent pas d'eux,
00:15:04pour plein de raisons économiques, sociales.
00:15:06À ce moment-là, les gamins sont très vite mis dans la rue
00:15:11et sous le coup de groupes un peu plus velus en termes d'idéologie
00:15:17et qui sont capables de les retourner.
00:15:19Le jeune qui est présenté pour l'instant comme le meneur dans cette affaire s'appelle Mourad.
00:15:24Il a prêté allégeance visiblement à l'État islamique.
00:15:28Il avait publié des messages sur les réseaux sociaux appelant à « noyer dans le sang les mécréants ».
00:15:34Ça veut dire qu'il y a quand même une vraie haine de notre société.
00:15:37Il y a une vraie haine de tout ce qu'on représente.
00:15:40Il y a déjà des facteurs psychologiques pour rentrer dans ce genre d'organisation.
00:15:44Les jeunes cherchent ce sentiment d'appartenance.
00:15:48On a tous été jeune et on préfère être dans une bande qu'être tout seul.
00:15:52Là, ils choisissent leur bande à eux.
00:15:54Le malheur dans lequel ils vivent, ça entraîne une sorte de désespoir, vengeance.
00:16:00On va dire ça comme ça.
00:16:01Et puis, il y a un terme psychologique qui est employé aussi dans les services.
00:16:05Le dernier facteur psychologique étant la rage narcissique.
00:16:09C'est-à-dire que le discours est bien fait.
00:16:11C'est nous contre eux.
00:16:13Les informations même idéologiques et religieuses qu'on leur donne sont déformées.
00:16:18Et un élément qui est hyper important, c'est qu'on glorifie le principe du martyr.
00:16:22On le glorifie, on le valorise.
00:16:25Ce qui crée une sorte d'indépendance, envie d'y aller.
00:16:29Et à la clé, il y a une pseudo récompense qui peut être soit pour la famille,
00:16:35soit pour eux en termes d'aura une fois qu'ils seront morts.
00:16:38A priori, ce sont des jeunes qui se radicalisent seuls, j'ai envie de dire,
00:16:44ou alors ils suivent des consignes précises qui leur sont données ?
00:16:47Se radicaliser seul, c'est compliqué.
00:16:50Le principe même, c'est que souvent, elle est dissimulée.
00:16:54Elle est rapide par les réseaux sociaux et par les rencontres qu'ils font.
00:16:58Et après, elle est dissimulée.
00:17:00Il y a des signes précurseurs.
00:17:03Il y a des associations qui travaillent dessus pour voir cette radicalisation
00:17:07qui sont souvent les ruptures relationnelles dans la famille,
00:17:10les changements comportementaux.
00:17:12D'un seul coup, on s'habille différemment, on ne sert plus la main aux gens,
00:17:14on est un peu plus radical.
00:17:16Troisième élément, c'est souvent la mission personnelle.
00:17:19On se met et on dit aux autres qu'on a une mission.
00:17:22Et le dernier, c'est une adhésion idéologique.
00:17:25On va traîner dans des endroits où on ne traînait pas avant.
00:17:27On va rencontrer des gens un peu plus radicaux qu'on ne rencontrait pas avant.
00:17:31Dernière question, Cyril Cardone, c'est sur les lieux qui étaient envisagés
00:17:35pour ces attentats.
00:17:37On parle d'un foyer pour jeunes, d'un restaurant,
00:17:40d'une boîte de nuit, ce qui fait forcément penser au Bataclan,
00:17:45d'un lieu appartenant à la communauté juive.
00:17:48Ça évoque quoi ces quatre lieux ?
00:17:50Visiblement, le choix n'avait pas été fait entre ces quatre lieux,
00:17:53mais il y avait une hésitation entre le foyer, le restaurant, la boîte de nuit,
00:17:57ou ce lieu appartenant à la communauté juive.
00:17:59Il y a de l'antisémitisme, clairement, puisqu'il y a la volonté
00:18:02de s'attaquer à la communauté juive.
00:18:04Et puis, il y a la volonté aussi d'attaquer des jeunes de leur âge.
00:18:07C'est ça qui me surprend un peu, parce qu'un foyer pour jeunes,
00:18:10forcément, c'est des jeunes qu'il peut côtoyer.
00:18:12Une boîte de nuit aussi, c'est des jeunes.
00:18:14Il y a cette volonté, peut-être, d'envoyer un message à ces jeunes,
00:18:17de leur dire, vous n'êtes pas dans la vérité, vous,
00:18:20c'est moi qui suis dans la vérité, avec mon islamisation et ma radicalisation.
00:18:24Tout à fait, il y a une sorte de principe, entre guillemets, je dis, théologique,
00:18:28qui est, par ces actions-là, le but du jeu est d'instaurer une sorte de soumission.
00:18:33Une soumission vis-à-vis, d'abord, des musulmans,
00:18:36pour leur montrer qu'eux font quelque chose de plus radical,
00:18:39et donc sont plus mis en avant.
00:18:42Et puis après, c'est le principe de la graine,
00:18:44qu'on a mis dans le cerveau de tout le monde, et nous aussi,
00:18:46et du coup, ça devient des actes normaux.
00:18:48Et on a une sorte de soumission aux autres non-musulmans,
00:18:51aux autres communautés.
00:18:53Et donc, même si ce sont des jeunes, ça ne change rien.
00:18:56Le but du jeu est d'instaurer, entre guillemets, un nouvel ordre,
00:19:01un nouveau mode de pensée.
00:19:03Et les jeunes qui ne sont pas musulmans, ou surtout musulmans radicaux,
00:19:08vont tomber sous le clou, effectivement, de ces bandes-là.
00:19:12– Merci beaucoup Cyril Cardone, merci beaucoup.
00:19:14C'était passionnant de vous avoir ce matin,
00:19:16ancien officier de renseignement et président d'Arcane Risk,
00:19:18Philippe Ballard, c'est affolant.
00:19:20Il s'inspirait l'attaque du Bataclan, c'est visiblement ce qui ressort.
00:19:24Ils avaient envie de recréer un tel massacre.
00:19:26Et encore une fois, je dis, imaginez, si les forces de l'ordre,
00:19:30si les enquêteurs n'avaient pas été aussi efficaces,
00:19:33on aurait pu avoir un drame dans les jours qui viennent.
00:19:36– Alors tout d'abord, bravo, notamment à la TGSI,
00:19:38à nos services de renseignement, on sait qu'il y a plusieurs dizaines
00:19:41d'attentats qui sont déjoués tous les ans.
00:19:43La menace, oui, islamiste, elle est toujours là,
00:19:46parce qu'un des individus, visiblement, avait prêté allégeance à l'État islamique.
00:19:51Et quand on voit les cibles visées, il y avait des cibles qui ciblaient des Juifs.
00:19:55Tout à l'heure, la rentaine, on se disait,
00:19:58on a l'impression que ça se banalise en quelque sorte.
00:20:01C'est vrai que, moi j'écoutais les informations ce matin,
00:20:03sur plusieurs chaînes de radio, et c'est une brève.
00:20:05– Oui, c'est ça.
00:20:06– C'est juste une brève.
00:20:08Et en fait, on se réveille quand malheureusement,
00:20:10il y a le Bataclan avec plusieurs dizaines de morts, vous savez.
00:20:13Malheureusement, ce n'est pas nouveau, on le sait très bien.
00:20:15Moi, je me rappelle la campagne présidentielle de 2012,
00:20:18où Marine Le Pen tirait la sonnette d'alarme en disant,
00:20:20il y a un danger islamiste.
00:20:21A ne pas comprendre avec les musulmans, attention, évidemment,
00:20:24ça n'a strictement rien à voir, d'ailleurs,
00:20:26les musulmans sont les principales victimes des islamistes.
00:20:28Mais oui, cette menace existe toujours, il faut être sur les gardes,
00:20:31et surtout, il faut combattre l'islamisme dans notre pays.
00:20:35Il y a une proposition de loi qui avait été posée en février 2021,
00:20:38c'est du clé en main, si je puis dire, par Marine Le Pen.
00:20:40Il y a tout ce qui est utile de faire pour lutter contre cette menace.
00:20:44– Ludovic Thoreau, moi je trouve que cette affaire est glaçante,
00:20:46et c'est vrai, on le disait avec Philippe Ballard,
00:20:48je trouve qu'on en parle assez peu au fond,
00:20:50alors que franchement, c'est quelque chose de très grave.
00:20:53– C'est très grave, comme vous le disiez, on n'est pas surpris.
00:20:56Demain, on va parler d'autre chose, parce que ce n'est pas important.
00:20:58Si j'y arrivais, bravo à nos forces qui ont pu les bloquer,
00:21:00mais la menace est toujours là, le mal est toujours là,
00:21:04ils progressent quand même, là on les a bloqués,
00:21:06j'espère qu'un jour on continuera à les bloquer,
00:21:08parce que sinon ça peut faire mal.
00:21:09Et comme le disait, le sentiment d'appartenance,
00:21:11c'est tout un système qui fait qu'ils repèrent des personnes fragiles,
00:21:14et quand ils ont repéré la personne fragile,
00:21:16qui souvent n'a pas de famille ou d'un entourage qui peut la protéger,
00:21:19ils sont attirés par ça, c'est un problème purement psychologique.
00:21:22Et après, comme c'est plutôt des jeunes, 19 ans,
00:21:24il y a quand même une violence liée à l'âge,
00:21:26qui part sur des projets comme ça.
00:21:28Mais là encore, demain, est-ce qu'on va en parler ? Je ne sais pas.
00:21:30C'est terrible, c'est-à-dire qu'on va passer à autre chose,
00:21:32mais c'est quand même balèze, les 4 sites qui étaient visés,
00:21:35ils sont assez symboliques.
00:21:37Ils sont assez symboliques parce que ça vise des jeunes,
00:21:39ça vise des endroits où il y a beaucoup de monde encore une fois,
00:21:41et puis on imagine des gilets explosifs,
00:21:44c'est quand même Éric Revel,
00:21:46on est dans une étape qui est quand même au-delà
00:21:49de sortir avec un couteau pour tuer 2 ou 3 personnes.
00:21:52Vous avez dit que ça rappelait le Bataclan,
00:21:54mais moi ça me rappelle aussi les attentats à la ceinture piégée
00:21:56autour du Stade de France, vous vous souvenez ?
00:21:58Oui, bien sûr.
00:21:59Au moment du match France-Allemagne.
00:22:01J'aimerais juste rapidement revenir sur les propos de Cyril Cardone.
00:22:05Très bien, la déscolarisation, le phénomène de bande,
00:22:09tout ça a toujours existé,
00:22:11mais là, quand vous regardez très rapidement ce qui a été dit,
00:22:15vous visez la communauté juive,
00:22:18vous voulez mourir en martyr,
00:22:20vous voulez noyer les mécréants dans le sang, pardonnez-moi,
00:22:23mais ça dépasse le phénomène de bande.
00:22:25Là, ça répond à une seule idéologie,
00:22:27une seule idéologie qui est l'idéologie islamiste la plus horrible.
00:22:31Vous voyez, il ne faut pas se cacher derrière son couloir.
00:22:33Les explications de Cyril Cardone étaient très complètes.
00:22:38Mais là, si vous prenez ces 3 points,
00:22:40il n'y a qu'un seul point commun,
00:22:42il n'y a qu'une seule intersection commune,
00:22:44c'est le mouvement islamiste le plus dur,
00:22:47que je ne confonds évidemment pas non plus avec le monde musulman,
00:22:51c'est pas ça que je dis.
00:22:52Mais enfin, noyer les mécréants dans le sang,
00:22:54c'est une de leurs revendications s'ils étaient passés à l'acte.
00:22:56Mais attendez, c'est absolument terrifiant.
00:22:58Puis les médias n'en auraient parlé que s'il y avait eu des victimes.
00:23:01C'est ça, quand même.
00:23:02Et le fait de s'habituer à ce genre d'horreur,
00:23:05en fait, montre bien, me semble-t-il,
00:23:07dans quelle position de passivité la société française est maintenant plongée.
00:23:12Passivité dont les médias, entre guillemets, se font prises.
00:23:16Et c'est pour ça que j'ai voulu ouvrir avec Valérie Bardi.
00:23:19C'est vrai qu'on aurait pu avoir un drame terrible.
00:23:23Ah oui, évidemment.
00:23:24Et ça fait peur.
00:23:25En fait, ça fait peur.
00:23:26Je ne sais même pas si ça fait peur,
00:23:28parce que comme les médias n'en parlent pas beaucoup,
00:23:31on n'entend pas de bruit autour de ça.
00:23:34Et c'est ça qui fait peur.
00:23:35Parce qu'il y a double peur.
00:23:36C'est-à-dire qu'il y a la peur que tout le temps,
00:23:39notre République et notre démocratie soient mises à mal.
00:23:42Parce que l'islamisme, n'oublions pas,
00:23:44c'est une chimère qui gagne du terrain tous les jours.
00:23:46Pourquoi ? Parce qu'il y a une idéologie mortifère
00:23:49qui est en train de fracturer notre pays et notre société.
00:23:52Et comme vous disiez si bien,
00:23:53il ne faut pas mélanger l'islamisme avec l'islam.
00:23:56Et ça, moi, je veux vraiment...
00:23:57Mais sans le dire à ses potes.
00:23:58Je pense qu'aujourd'hui, c'est très clair pour tout le monde.
00:24:01Voilà, c'est très clair pour tout le monde.
00:24:02J'espère.
00:24:03Et la vérité, c'est qu'aujourd'hui,
00:24:04il y a une grande partie de notre jeunesse
00:24:05qui est endoctrinée par ces personnes radicalisées
00:24:08qui veulent juste...
00:24:09Mais qui les poussent jusqu'à se suicider.
00:24:10Exactement.
00:24:11Parce que c'est des attentats suicides.
00:24:12Exactement.
00:24:13Ils vont se faire sauter eux-mêmes.
00:24:14Ils vont tuer un maximum de gens.
00:24:15Ils vont se faire sauter eux-mêmes.
00:24:16C'est-à-dire que même leur vie, au fond, n'a pas beaucoup d'intérêt.
00:24:18Exactement.
00:24:19Et qu'ils mettent à mal toutes les valeurs de notre République.
00:24:21Et c'est là que ça devient dangereux.
00:24:22Un dernier mot.
00:24:24Il y a des gros signaux,
00:24:26mais qui passent parfois un peu inaperçus.
00:24:28Sondage IFOP, quand même,
00:24:29où on interroge les jeunes musulmans
00:24:31et qui disent quand même,
00:24:32tranche d'âge, 18-26 ans,
00:24:34pour un tiers,
00:24:35la charia est plus importante que les lois de la République.
00:24:37Ça, ça doit être des signaux qui nous interpellent.
00:24:39Moi, j'aimerais bien qu'on le refasse, ce sondage,
00:24:40parce qu'il est très vieux, en fait,
00:24:41le sondage dont vous parlez.
00:24:43Il a un jour de 2024.
00:24:45Oui, c'est ça.
00:24:47Ce serait bien de voir comment les choses évoluent.
00:24:49Je voulais juste dire, excusez-moi,
00:24:51ce sont les chiens de l'enfer.
00:24:53Et je le dirai avec beaucoup de puissance.
00:24:55Parce qu'à un moment donné, il faut nommer les choses.
00:24:57Ils ne sont pas là pour le bien de tous.
00:24:59Ils sont là pour nous diviser,
00:25:01semer le mal et la haine.
00:25:03Vous avez tout à fait raison.
00:25:04Voilà ce qu'on pouvait dire sur cette affaire,
00:25:06qu'on va continuer à suivre sur CNews,
00:25:07bien évidemment, tout au long de la journée.
00:25:09On va revenir sur les trois manifs d'hier
00:25:11qui se sont déroulés.
00:25:12Trois salles, trois ambiances.
00:25:13Et on va revenir sur ce qui s'est passé à République
00:25:16avec la manif des Insoumis,
00:25:17la manif de l'extrême gauche.
00:25:19Parce qu'il y a le journaliste Jordan Florentin
00:25:20qui a essayé d'aller à cette manif.
00:25:21Vous allez voir que ça ne s'est pas très bien passé pour lui.
00:25:23Il a dû être exfiltré par la sécurité.
00:25:25Heureusement, il était venu avec une sécurité.
00:25:27Il a été protégé par les forces de l'ordre.
00:25:29Vous verrez les images.
00:25:30Il sera avec nous dans un instant direct
00:25:31pour nous raconter comment les choses se sont passées.
00:25:33Restez avec nous.
00:25:34Le CNews Info, il est signé Soumaya Labidi.
00:25:40À la une de l'actualité,
00:25:42Emmanuel Macron en Égypte depuis hier.
00:25:44Au cœur de ce déplacement,
00:25:46un sommet trilatéral aux alentours de Midi
00:25:48avec la Jordanie consacrée à la situation d'urgence à Gaza
00:25:51et quelques signatures de contrats
00:25:53avant une conférence de presse commune
00:25:55avec le président al-Sissi.
00:25:57Le collectif des maires du littoral
00:25:59a des propositions pour répondre à la crise migratoire
00:26:02et veut être reçu par les parlements français,
00:26:04britanniques et européens.
00:26:05Initiative alors que les traversées de la Manche
00:26:08ont encore augmenté de 25% entre 2023 et 2024.
00:26:12Et puis des ex-ministres dans François Braune
00:26:16et de nombreux soignants et des spécialistes de l'éthique
00:26:19tirent la sonnette d'alarme sur l'aide active à mourir
00:26:21et le font savoir dans une tribune du Figaro.
00:26:24Ils reprochent au texte qui doit revenir à l'Assemblée dès demain
00:26:27des critères flous et subjectifs
00:26:29qui en ferait une loi d'autodétermination
00:26:31et non une loi d'exception.
00:26:3411h04 sur CNews.
00:26:36Merci d'être en direct avec nous.
00:26:38On va revenir sur ces manifestations
00:26:40qui se sont déroulées hier.
00:26:42Trois salles, trois ambiances pour ces manifestations.
00:26:44On va détailler tout ça.
00:26:45Vous entendrez des extraits dans un instant.
00:26:47Mais tout d'abord, je voulais revenir
00:26:48à ce qui s'est passé à République,
00:26:49ce que vous n'avez pas vu à la télé.
00:26:51C'était la manif des Insoumis,
00:26:52la manif de l'extrême-gauche
00:26:54et le journaliste Jordan Florentin,
00:26:56que vous connaissez, journaliste de Frontières,
00:26:58a tenté d'aller faire son travail,
00:27:00tout simplement en interrogeant certaines personnes,
00:27:02essayer de savoir pourquoi elles étaient là,
00:27:04ce qu'elles souhaitaient.
00:27:05Et les choses se sont plutôt mal passées pour lui.
00:27:07Il a dû être exfiltré par la sécurité.
00:27:09Il va nous raconter tout ça en direct dans un instant.
00:27:11Mais auparavant, regardez les images
00:27:13de ce qui s'est passé avec lui.
00:27:33Cassez-vous !
00:27:35Cassez-vous !
00:27:37Cassez-vous !
00:27:39Cassez-vous !
00:27:41Cassez-vous !
00:27:43Cassez-vous !
00:27:45Cassez-vous !
00:27:47Cassez-vous !
00:27:49Cassez-vous !
00:27:51Cassez-vous !
00:27:53Cassez-vous !
00:27:55Cassez-vous !
00:27:57Cassez-vous !
00:27:59Cassez-vous !
00:28:02Cassez-vous !
00:28:04Cassez-vous !
00:28:06Cassez-vous !
00:28:08Qu'est-ce qu'il fout là ?
00:28:10Cassez-vous !
00:28:12Cassez-vous !
00:28:14Cassez-vous !
00:28:16Cassez-vous !
00:28:18Cassez-vous !
00:28:20Qu'est-ce qu'il fout là ?
00:28:22Demander quelqu'un dans la salle ?
00:28:24Il fait son métier, tout simplement.
00:28:26Bonjour Jordan Florentin.
00:28:28Bonjour Jean-Marc.
00:28:30Quel était l'objectif de ce reportage que vous faisiez ?
00:28:32Vous aviez envie de savoir quoi en interrogeant les gens
00:28:34qui étaient à ce meeting des Insoumis ?
00:28:36Déjà, Jean-Marc, merci de m'accueillir sur votre plateau.
00:28:38Je me sens plus en sécurité ici dans une manif
00:28:40Place de la République pour les filles.
00:28:42J'y faisais, comme vous l'avez dit, tout simplement mon travail.
00:28:44A savoir celui d'un travail de journaliste.
00:28:46C'est-à-dire d'aller couvrir une manifestation,
00:28:48de comprendre pourquoi elles manifestaient.
00:28:50Pourquoi, surtout, ils expliquent manifester
00:28:52contre le rassemblement de séditieux.
00:28:54C'était les mots, même d'une partie de la droite,
00:28:56de Xavier Bertrand qui a parlé d'un rassemblement de séditieux
00:28:58à la place Vauban.
00:29:00Alors qu'en fait, c'est eux qui sont pétris de violence.
00:29:02Vous le voyez sur ces images.
00:29:04Moi, j'y allais pour essayer de comprendre cela.
00:29:06Vous dites vous rassembler pour défendre la démocratie.
00:29:08Or, vous refusez la liberté de la presse.
00:29:10Vous refusez la liberté de ne pas être d'accord avec vous.
00:29:12Ce qui veut bien dire qu'il y a un rejet
00:29:14d'une certaine forme de démocratie.
00:29:16Il y a une forme d'ultra-violence
00:29:18qui devient quasiment systémique,
00:29:20j'ai envie de dire, pour reprendre leur terme,
00:29:22aujourd'hui dans les manifestations de la gauche
00:29:24et qui est pas qu'une manifestation de la gauche
00:29:26mais aussi une manifestation de l'ultra-gauche
00:29:28puisque, vous l'avez vu sur ces images,
00:29:30il y a des nervis d'esclaves de gauche
00:29:32qui sont dans les rangs.
00:29:34Il y a des appels de la jeunesse, des mouvements de jeunesse,
00:29:36donc de la Jeune Garde, de Raphaël Arnault.
00:29:38Il y a eu presque des appels à mener des ratonnades
00:29:40dans Paris contre tous les militants de droite.
00:29:42On en a vu passer en s'approchant de la manifestation
00:29:44des hommes caloulés de la tête aux pieds
00:29:46qui se rendent à la manifestation de l'AFI.
00:29:48Il n'y avait pas un seul drapeau français, il n'y avait que des drapeaux palestiniens.
00:29:50Donc, moi, j'y allais vraiment sur cette base-là
00:29:52d'essayer de comprendre en quoi
00:29:54cette manifestation était une manifestation
00:29:56pour défendre la démocratie parce que je n'ai pas vu
00:29:58une seule chose qui s'apparentait à la démocratie.
00:30:00Et, ce qui est le plus grave,
00:30:02j'ai envie de vous dire, c'est pas tant les images qu'on a vues là
00:30:04qui deviennent, encore une fois, habituelles
00:30:06pour la gauche, sans que Jean-Yves de Droite s'y fasse attaquer.
00:30:08C'est les propos qu'a tenus le député à l'AFI,
00:30:10Sébastien Deleuzevue, qui voyant un homme
00:30:12noir de peau
00:30:14m'accompagner pour ma sécurité,
00:30:16lui dire, en le voyant,
00:30:18« tu fais la sécurité de sa frère ».
00:30:20C'est-à-dire qu'au-delà du propos raciste,
00:30:22c'est-à-dire qu'une personne noire ne pourrait pas
00:30:24avoir ses propres convictions, ne pourrait pas
00:30:26sécuriser un journaliste de droite, ne pourrait pas voter à droite,
00:30:28il y a une forme de déshumanisation
00:30:30en me montrant du doigt, en disant de ça,
00:30:32c'est-à-dire ce journaliste, c'est même pas un journaliste,
00:30:34c'est même pas un être humain, c'est ça,
00:30:36et tu fais la sécurité de sa frère.
00:30:38Vous avez le langage de Racaille de Cité,
00:30:40le racisme, parce qu'on l'a entendu ensuite
00:30:42dire qu'en gros, c'était un noir de service,
00:30:44donc il y a tout ça, en fait,
00:30:46dans cette manifestation qui, pour le coup,
00:30:48était le rassemblement de séditieux
00:30:50qui les avait dénoncés.
00:30:52– Vous avez pu rester combien de temps dans la manif ?
00:30:54Est-ce que vous avez pu quand même interroger certaines personnes
00:30:56et qu'est-ce qu'elles vous disaient, si vous avez pu parler avec certaines,
00:30:58qu'est-ce qu'elles vous disaient sur leur présence ?
00:31:00– Alors, journaliste de droite en 2025, place de la République,
00:31:02vous restez dix minutes, tout au plus,
00:31:04même avec la sécurité, pour notre survie,
00:31:06tout simplement, pour notre sécurité, on a dû être infiltrés
00:31:08de justesse par les CRS, vous voyez,
00:31:10les jets de bière, les jets d'eau qu'on a reçus,
00:31:12en fait, moi j'étais une cible sur pattes,
00:31:14parce que j'avais un micro, et qui plus est,
00:31:16un micro rouge, qui fait penser à Frontières,
00:31:18qui fait penser à CNews,
00:31:20qui fait penser à tous ces journalistes d'opinion
00:31:22qui sont chassés, vilipendés dans ces manifestations,
00:31:24il y a un coup qui a été porté à mon caméraman,
00:31:26on voit une extrême violence,
00:31:28parce qu'il faut savoir que c'est beaucoup d'alcool
00:31:30qui circule dans ces manifestations, il n'y a aucun encadrement,
00:31:32ils sont en roue libre au total,
00:31:34parce qu'ils savent qu'ils sont dans une impunité totale,
00:31:36les CRS n'interviennent pas, si ce n'est,
00:31:38pour faire des cordons de sécurité autour,
00:31:40pour nous protéger,
00:31:42mais c'est vrai que je n'ai pas pu rester
00:31:44très longtemps sur place,
00:31:46et ça m'a permis aussi de montrer le deux poids deux mesures,
00:31:48de montrer finalement ces trois salles,
00:31:50ces trois ambulances que vous parlez,
00:31:52alors moi je n'ai pas eu la chance d'aller voir Gabriel Attal,
00:31:54mais je suis allé Place Vauban ensuite,
00:31:56et là-bas on a vu en fait finalement cette forme de bienveillance,
00:31:58des journalistes bien accueillis,
00:32:00et c'est là où je tiens à souligner,
00:32:02j'ai pu parler avec des confrères de gauche
00:32:04qui étaient sur place, France Inter,
00:32:06le service public qui était sur place, Place Vauban,
00:32:08il n'y en a pas un qui a été injurié, pas un qui a été insulté,
00:32:10pas un qui a été hué, vous avez deux France,
00:32:12vous avez celle qui défend la Palestine,
00:32:14et celle qui est taiseuse, silencieuse,
00:32:16qui est résiliente,
00:32:18qui est Place Vauban et qui se voit privée
00:32:20de leur candidat et qui est moquée dans les médias,
00:32:22et bien moi je me suis sorti plus en sécurité
00:32:24de cette France Inter parce qu'elle a su
00:32:26chaleureusement accueillir des journalistes et ne pas les insulter.
00:32:28Reste avec nous un instant Jordan,
00:32:30Philippe Ballard, puisqu'on
00:32:32était en train d'évoquer justement les journalistes
00:32:34de gauche qui sont venus au
00:32:36mouvement du Rassemblement National hier,
00:32:38eux sont bien accueillis là-bas ou il y a des incidents ?
00:32:40Ben non, ils ont été bien accueillis,
00:32:42et bravo à tout mon soutien
00:32:44pour ce qu'il a fait,
00:32:46beaucoup de courage de la part de Jordan,
00:32:48très beau prénom d'ailleurs Jordan,
00:32:50non mais
00:32:52ça montre un, le vrai visage
00:32:54de la France insoumise et des écologistes,
00:32:56parce que le rassemblement hier a été organisé
00:32:58également par les écologistes,
00:33:00donc c'est l'intolérance, c'est la violence,
00:33:02et il nous avait accusé de faire un rassemblement en factieux
00:33:04de Place Vauban, oui tous les journalistes
00:33:06ont été accueillis, il parlait du
00:33:08service public, mais parfois il y a Mediapart
00:33:10qui vient, on sait très bien qu'ils
00:33:12nous ont dans le viseur, mais
00:33:14tout le monde vient, nos rassemblements ils ne sont pas
00:33:16insultés, de poids,
00:33:18de mesure, donc les factieux évidemment, c'est pas nous,
00:33:20mais c'est plutôt ces images que l'on découvre,
00:33:22et un mot quand même, parce qu'il parlait
00:33:24de la jeune garde, c'est cette milice d'extrême
00:33:26gauche qui est menée par un député,
00:33:28Raphaël Arnault en l'occurrence,
00:33:30moi je vous laisse juste imaginer si un député
00:33:32Rassemblement National avait une
00:33:34milice qui s'en prenait de façon violente
00:33:36à des opposants dans les rues de Paris,
00:33:38mais qu'est-ce qu'on n'entendrait pas ?
00:33:40Mais là ça passe crème, voilà, il est fiché
00:33:42ce député. Jordan Florentin, ce qui est étonnant
00:33:44c'est qu'à aucun moment il y a des gens de l'organisation
00:33:46par exemple des insoumis
00:33:48qui tentent de vous protéger
00:33:50et de dire mais ne le touchez pas,
00:33:52ne serait-ce que pour l'image
00:33:54de cette manifestation, on a l'impression
00:33:56que la seule chose qu'ils souhaitent c'est que vous partiez
00:33:58le plus vite possible, le plus loin possible pour
00:34:00à débarrasser de vous en fait.
00:34:02Mais pire que ça Jordan, c'est-à-dire que
00:34:04Sébastien Deleuville, député de la France Insoumise, ces violences se sont
00:34:06fait sous ses yeux, il n'a pas sourcillé
00:34:08et c'est lui qui lance un petit peu si vous voulez
00:34:10cette espèce de fatwa physique et matérielle
00:34:12à mon égard en disant bouge de là
00:34:14frère. Est-ce que vous imaginez
00:34:16un député dire bouge de là frère
00:34:18à un journaliste ? Donc c'est ça qu'il faut retenir
00:34:20c'est cette violence, c'est pour répondre à votre question
00:34:22oui j'ai pu interroger quelques personnes en marge
00:34:24et bien les seules réponses comme d'habitude c'est
00:34:26vous êtes un média facho, il n'y a pas d'argumentation
00:34:28une jeune femme journaliste
00:34:30de gauche qui m'a dit mais moi j'ai le droit d'être là, toi
00:34:32tu es en danger ici, d'ailleurs qu'elle reconnaît
00:34:34que son confrère est en danger mais elle ne lui apporte pas son soutien
00:34:36elle s'est vue corrigée par un professeur d'histoire
00:34:38qui était dans les barrages et qui a pu discuter avec elle
00:34:40de ce qu'était le fascisme en France, donc ça ces images
00:34:42on les montrera et puis encore une fois
00:34:44retenir ce deux poids
00:34:46deux mesures, moi j'aimerais vraiment
00:34:48que c'est toute la profession qui devrait s'indigner
00:34:50de voir en 2025 un journaliste
00:34:52muni de sa carte de presse se faire malmener
00:34:54comme ça, se faire cracher dessus, insulter
00:34:56en manifestation, encore une fois les journalistes
00:34:58dans des manifestations de droite ou de la
00:35:00soi-disant extrême droite n'ont jamais eu
00:35:02besoin de sécurité, n'ont jamais été agressés
00:35:04sur place, donc il faudra se poser les bonnes questions un jour
00:35:06Vous pouvez toujours rêver Jordan, si vous espérez
00:35:08une mobilisation de la part de
00:35:10vos confrères ou des syndicats de journalistes
00:35:12je pense que vous pouvez beaucoup rêver
00:35:14Merci en tout cas d'avoir été en direct
00:35:16avec nous, Valérie Bardi quand vous entendez Jordan par exemple
00:35:18qui raconte qu'un des
00:35:20membres de sa sécurité à lui
00:35:22est noir et il est pris à partie en disant
00:35:24mais qu'est-ce que tu fais là parce que
00:35:26un noir n'a pas le droit, visiblement
00:35:28si j'en crois Sébastien Delogue, n'a pas le droit
00:35:30de penser à droite, ne serait-ce que de penser à droite
00:35:32Moi j'ai envie de vous dire qu'en fait on est libre
00:35:34dans notre pays donc chaque personne a le droit de
00:35:36penser ce qu'il veut, en fait
00:35:38c'est déjà notre forme de démocratie
00:35:40après j'ai envie de vous dire que la violence
00:35:42n'est pas une solution, ne fais pas aux autres ce que tu aimerais pas
00:35:44qu'on te fasse, voilà
00:35:46C'est un peu une méthode, une méthode d'action
00:35:48Oui, évidemment que c'est une méthode d'action
00:35:50mais moi je ne la valide pas, après on n'est pas
00:35:52d'accord, on peut ne pas être d'accord
00:35:54mais on n'est pas obligé d'être dans la violence
00:35:56pour répondre à ce désaccord, voilà
00:35:58c'est là où ça me dérange
00:36:00et c'est là où cette gauche qui se dit de gauche
00:36:02nous fait mal
00:36:04ça nous fait mal aux gens de gauche
00:36:06la vraie gauche traditionnelle, conservatrice
00:36:08qui est là pour le bien des français
00:36:10On ne sait même plus pourquoi ils sont là
00:36:12regardez ce drapeau palestinien, on vient de voir à l'instant
00:36:14il y a un drapeau palestinien, qu'est-ce que ça vient faire
00:36:16c'est une manif en réaction normalement
00:36:18à ce que dit Marine Le Pen et ils ont le droit bien évidemment
00:36:20de manifester, c'est le droit, qu'est-ce que ça vient faire
00:36:22on va regarder un extrait par exemple
00:36:24écoutez les slogans qu'il y avait dans ce rassemblement
00:36:28Palestine Libre
00:36:30Palestine Libre
00:36:32Palestine Libre
00:36:34Palestine Libre
00:36:36Palestine Libre
00:36:38Contre le racisme, le colonialisme
00:36:40et le fascisme, on continue
00:36:42pour une Palestine Libre, d'ici en France
00:36:44dans nos quartiers et partout, la résistance continue
00:36:46merci mes frères et sœurs
00:36:48Applaudissements
00:36:50Eric Rebel, on est dans une espèce de
00:36:52gloobie boulega, on mélange tout
00:36:54la Palestine Libre, le colonialisme
00:36:56les quartiers, la violence
00:36:58l'injustice, tout est mélangé
00:37:00c'est sans doute pour ça que le Parti Socialiste
00:37:02et le Parti Communiste, on parle d'une
00:37:04gauche républicaine conservatrice
00:37:06c'est pas associé à cette manifestation
00:37:08parce qu'en fait, El-Effi
00:37:10et Jean-Luc Mélenchon n'a qu'une
00:37:12tentation, c'est de consolider
00:37:14sa base électorale, donc en parlant
00:37:16de la Palestine, ça parle directement
00:37:18évidemment à ce que
00:37:20Mélenchon et les Insoumis pensent être comme une
00:37:22prise de guerre électorale
00:37:24c'est-à-dire la communauté musulmane
00:37:26alors que la communauté musulmane, elle vote
00:37:28totalement différemment
00:37:30un mot quand même sur Jordan
00:37:32Florentin
00:37:34bon, c'est sûr que si vous allez avec un micro
00:37:36frontière dans une manif
00:37:38on devra avoir le droit, excusez-moi
00:37:40c'est pour ça que c'était important ce qu'a appelé Philippe Ballard
00:37:42c'est-à-dire que si Mediapart se pointe
00:37:44avec leurs journalistes
00:37:46ils ne sont pas sortis
00:37:48maintenant ce qui m'a le plus frappé
00:37:50c'est quand même, vous entendez des gens
00:37:52qui disent aller, aller, genre tire-toi
00:37:54ou alors dehors, dehors
00:37:56et moi je rajouterais, ce qui est le plus grave pour ces militants
00:37:58et les filles, c'est que moi j'entends aller, aller
00:38:00dehors, dehors, la liberté d'expression
00:38:02c'est ça que j'entends en fait, parce que
00:38:04il est journaliste, maintenant encore une fois
00:38:06aller dans une manif, il faut être gonflé
00:38:08il faut être gonflé mais il faut avoir envie de faire son métier
00:38:10oui, en même temps il fait son métier, excusez-moi
00:38:12il fait son métier, et ce qui a été intéressant, alors on voit
00:38:14comment ça se passe tout ça, je vous propose d'écouter
00:38:16Gabriel Attal hier, parce que Gabriel Attal lui s'en est pris
00:38:18aux Insoumis, les Insoumis
00:38:20non, non, mais surtout aux Insoumis
00:38:22pour qui il a appelé à voter, n'oubliez pas
00:38:24au mois de juin quand même, il a fait
00:38:26voter pour eux, et aujourd'hui
00:38:28c'est la peste, c'est la peste les Insoumis
00:38:30écoutez Gabriel Attal hier, c'est intéressant
00:38:32LFI
00:38:34trahit ceux pour qui ils disent
00:38:36lutter, ils prétendent
00:38:38lutter contre
00:38:40le racisme alors qu'ils propagent
00:38:42l'antisémitisme, ils prétendent lutter
00:38:44pour le féminisme, mais ils déroulent
00:38:46le tapis rouge à l'islamisme
00:38:48ils prétendent se battre contre les discriminations
00:38:50en imposant en réalité
00:38:52le communautarisme
00:38:56enfin ce qui est sur la liste
00:38:58je suis désolé Ludovic Thoreau, moi ça m'énerve
00:39:00cette histoire, parce que franchement il a appelé
00:39:02à voter pour eux, je remarque, ça vous énerve
00:39:04pas vous, ça énerve tous ceux qui nous regardent
00:39:06est-ce que vous croyez qu'on a pas de mémoire
00:39:08c'était pas il y a un siècle, c'était il y a encore
00:39:10quelques mois, allez votez en juin
00:39:12en juin, et là vous êtes des vilains, donc toi
00:39:14donc toi, dis que tu t'es trompé
00:39:16mais nous ne râlerons pas des choses comme ça
00:39:18et c'est pour ça que les français ils en ont marre
00:39:20parce que tu peux pas changer d'avis toutes les 5 minutes
00:39:22parce que peut-être tu voudrais être président de la république un jour
00:39:24alors que t'as été le premier ministre de l'autre
00:39:26qui nous a mis le pays à fond, là ils
00:39:28mentent, faut qu'ils arrêtent de mentir
00:39:30faut qu'ils arrêtent de prendre le peuple français pour des idiots
00:39:32on se rappelle ce que vous avez dit sur les appels au vote
00:39:34donc vous assumez, et vous dites surtout
00:39:36que vous êtes trompé, mais ça ils n'auront pas
00:39:38le courage, mais vous vous rendez compte à quel point il va loin
00:39:40dans ce qu'il dit, il va très loin quand même
00:39:42pour les insoumis, les insoumis c'est
00:39:44l'attention, c'est la paix, c'est un danger
00:39:46je suis un idiot, je suis un trop idiot et un trop menteur
00:39:48alors qu'ils le disent comme ça dans ce cas-là
00:39:50ça serait mieux pour lui
00:39:52ces gens, excusez-moi
00:39:54ces gens n'ont honte de rien
00:39:56c'est ça qui est grave
00:39:58aujourd'hui comme vous disiez si bien, ils ont aidé
00:40:00et les filles, en prétendant
00:40:02un bloc, un front républicain
00:40:04mais en fait ce ne sont pas des républicains
00:40:06ces gens-là, parce qu'ils sont là que pour manipuler
00:40:08l'électorat français, et c'est là où
00:40:10ça me dérange, parce que
00:40:12aujourd'hui, c'est eux les premiers
00:40:14en fait comme vous disiez si bien, monsieur Moroni
00:40:16vous le dites si bien, la gamelle
00:40:18ils y vont pour la gamelle, ils y vont pour manger
00:40:20et que pour défendre leurs intérêts personnels
00:40:22il faut arrêter de prendre les gens pour des cons
00:40:24il faut arrêter de nous prendre pour des cons
00:40:26on ne peut pas en joint dire que c'est fabuleux
00:40:28les insoumis, c'est le barrage au Rassemblement National
00:40:30qui représente le pire de l'histoire
00:40:32de la Terre, il faut voter insoumis
00:40:34il faut voter pour eux, et là il vient
00:40:36et il me dit oh là là les insoumis, attention
00:40:38attention, enfin Eric Trevel
00:40:40vous qui êtes à l'analyse politique
00:40:42vous voyez tout ça, mais enfin
00:40:44au delà de ce que vous avez rappelé qui est très juste
00:40:46comment est-ce qu'il y a quelques mois
00:40:48vous dites on va se désister, ou merci des voix et les filles
00:40:50pour faire élire les députés de l'extrême centre
00:40:52mais en fait je pense qu'il a
00:40:54un positionnement, Gabriel Attal
00:40:56d'un point de vue politique, totalement schizophrénique
00:40:58totalement irrationnel, parce que d'un côté
00:41:00il veut incarner
00:41:02la jeunesse, le renouveau en politique
00:41:04et en fait il se sert des vieilles ficelles
00:41:06de la vieille politique
00:41:08en pensant que les français ont oublié
00:41:10pour qui ils ont demandé de se désister, donc moi je pense
00:41:12qu'il est à côté de la plaque, il a un problème de positionnement
00:41:14il a été quand même rapidement oublié
00:41:16Gabriel Attal, donc il essaie d'exister encore
00:41:18avec des petites phrases, des pancartes
00:41:20Non mais c'est décevant, excusez-moi moi quand il est
00:41:22arrivé ministre de l'éducation
00:41:24je l'ai trouvé bien, au début
00:41:26quand il est arrivé premier ministre je l'ai trouvé bien
00:41:28et là je me dis mais qu'est-ce qu'il nous fait
00:41:30c'est un naufrage devant nous, excusez-moi
00:41:32A décroché Gabriel Attal
00:41:34c'est au moment de la passation de pouvoir
00:41:36où il donne des leçons
00:41:38à Michel Barnier
00:41:40On aurait pu penser que c'était un petit dérapage
00:41:42Il en a fait un autre
00:41:44Il a été 6 mois premier ministre
00:41:46et il explique dans une interview qui restera
00:41:48célèbre et qui lui collera au bas comme
00:41:50le sparadrap au pied du capitaine Haddock
00:41:52il explique qu'il a rendez-vous avec l'histoire des français
00:41:54Attendez, mais attendez, Gabriel Attal
00:41:56il a 6 mois de visibilité à Matignon
00:41:58Mais non, mais attendez
00:42:00Moi je ne l'ai pas compris comme ça, quand il a dit ça j'ai pas compris ça
00:42:02Rendez-vous avec l'histoire des français ça voulait dire j'ai un rôle à jouer
00:42:04avec les français dans les années qui viennent
00:42:06et sans doute avec le président de la République
00:42:08Moi je ne l'ai pas compris comme ça
00:42:10Je pense que Gabriel Attal est un surdoué en communication
00:42:12Mais Macron c'était pareil
00:42:14Excusez-moi ça finit en naufrage
00:42:16ça finit en naufrage de communication
00:42:18A chaque fois qu'il a eu un poste ministériel
00:42:20on n'a pas eu le temps de tirer les conclusions de son bilan
00:42:22qu'il était déjà parti sur un autre ministère
00:42:24En fait c'est un surdoué de la communication
00:42:26mais pour le reste, pardonnez-moi
00:42:28je trouve qu'il est dans une position
00:42:30irrationnelle, esquizophrénique
00:42:32Vous ne pouvez pas vouloir incarner
00:42:34la jeunesse, le talent jeune
00:42:36et en même temps vous servir des vieilles
00:42:38ficelles de la vieille politique
00:42:40Il n'est pas nouveau dans la politique
00:42:42Gabriel Attal
00:42:44Il est jeune mais il a commencé sa carrière
00:42:46avant 2017 dans des cabinets ministériels
00:42:48En 2017 il a été député
00:42:50il a été ministre et premier ministre
00:42:52donc vous ne faites pas abuser par
00:42:54il est jeune, il est au Sénat comme
00:42:56Ben oui, là il m'a fait
00:42:58là je le sentais pas bien
00:43:00C'est un vieux bonheur de la politique
00:43:02Le seul problème et c'est ce qu'il dessert
00:43:04c'est que moi j'ai l'impression qu'on est en train de revoir
00:43:06Macron à ses débuts, c'est qu'on est en train de revoir
00:43:08un homme politique qui est jeune qui vous dit
00:43:10je suis du sang nouveau, simplement c'est du
00:43:12sang nouveau mais dans un vieux, mais c'est vieux
00:43:14Mais c'est vieux
00:43:16Il a été premier ministre, qu'il assume l'échec
00:43:18total du président, vous n'avez plus place
00:43:20sur notre territoire pour être un politique
00:43:22Excusez-moi de vous dire ça, une fois que vous échouez
00:43:24et ben vous faites autre chose, il a échoué
00:43:26Il est au malin depuis 2017
00:43:28J'aime plus celui-là, j'aime plus celui-là
00:43:30Mais vous êtes un Macron bis, d'accord, exactement la même chose
00:43:32Donc maintenant, cherche un autre boulot
00:43:34Mais celui de premier ministre et politique pour diriger la France, vous l'oubliez
00:43:36Manuel Bompard, lui a pris
00:43:38la parole, coordinateur de la France insoumise
00:43:40Il a expliqué pourquoi il manifestait
00:43:42hier et pourquoi il avait mis en place
00:43:44cette mobilisation, c'est parce que
00:43:46l'extrême droite essaie de s'emparer
00:43:48de nos rues, on tremble, on a peur
00:43:52Il était impossible pour nous de considérer
00:43:54que quand l'extrême droite essaye de
00:43:56s'emparer de nos rues, il était impossible
00:43:58pour nous que ça ne donne pas lieu
00:44:00à une réaction, à une riposte
00:44:02populaire, et aujourd'hui, par ce rassemblement
00:44:04c'est la première étape de cette réponse
00:44:06et de cette réaction
00:44:08parce que quand on connaît un peu l'histoire
00:44:10quand on connaît un peu l'histoire, on sait
00:44:12que quand l'extrême droite commence
00:44:14à annoncer qu'elle va défiler les rues
00:44:16c'est qu'il y a un parfum
00:44:18et une odeur mauvaise pour la démocratie
00:44:20c'est qu'il y a un parfum et une odeur
00:44:22mauvaise pour la République
00:44:24et que si on se mobilise aujourd'hui
00:44:26c'est pour dire qu'on empêchera
00:44:28toujours l'extrême droite de s'attaquer
00:44:30à la République et à la démocratie
00:44:32et on sera toujours là pour faire barrage
00:44:34pour faire bloc, et c'est le sens
00:44:36de notre présence aujourd'hui
00:44:38On est en direct avec Thomas Bonnet, journaliste politique
00:44:40à CNews, bonjour Thomas, trois salles, trois ambiances
00:44:42qui a gagné ?
00:44:44Difficile à dire d'abord, vu d'ensemble
00:44:46on peut dire que vu l'affluence relativement
00:44:48faible, que ce soit place de la République
00:44:50ou place Vauban, même
00:44:52les audiences devant la télévision, il n'y a pas eu un engouement
00:44:54incroyable des Français pour
00:44:56ces trois événements politiques, on a beaucoup
00:44:58parlé du jour 1 de la campagne présidentielle
00:45:00de 2027, évidemment les Français
00:45:02ne sont pas encore totalement entrés
00:45:04dans cette campagne, alors
00:45:06pour Marine Le Pen, l'enjeu c'était surtout
00:45:08de montrer une mobilisation assez importante
00:45:10tout de même, montrer qu'elle n'a pas de glenoux à terre
00:45:12et qu'elle va continuer à se battre, montrer
00:45:14qu'elle sera la candidate pour l'élection présidentielle
00:45:16de 2027, de ce point de vue là
00:45:18c'est réussi, il n'y a pas eu de dérapage non plus
00:45:20qu'aurait-on dit, s'il y a eu le moindre
00:45:22dérapage, ça aurait fait le tour
00:45:24sur les chaînes d'information en continu, donc de ce point
00:45:26de vue là, c'est réussi, ce n'était pas non plus le
00:45:28remake du Capital que nous avaient vendu
00:45:30certains, pour la gauche
00:45:32c'était une manifestation, j'allais dire
00:45:34habituelle, avec toujours à peu près les mêmes
00:45:36participants, on notera quand même que la gauche est
00:45:38arrivée en rang dispersé, il n'y avait pas le Parti Socialiste
00:45:40il n'y avait pas le Parti Communiste, j'ai entendu
00:45:42Alexis Corbière se faire huer par une
00:45:44partie de la foule, c'est-à-dire
00:45:46l'ambiance qui règne aujourd'hui au sein du Nouveau Front Populaire
00:45:48quant à Gabriel Attal, je l'ai
00:45:50entendu vos critiques, en effet je pense
00:45:52qu'il est encore empêtré dans cet appel à voter pour
00:45:54la France Insoumise, je fais partie de ceux qui
00:45:56pensent qu'il devrait avouer, faire
00:45:58une sorte de mea culpa, faut avouer
00:46:00à moitié pardonné, comme on dit, parce que ça risque de le
00:46:02poursuivre encore très longtemps, néanmoins
00:46:04je trouve que son positionnement politique
00:46:06lors de ce meeting a été relativement intéressant
00:46:08il veut occuper l'espace de centre-gauche
00:46:10on a bien compris, il y a une place
00:46:12à prendre de ce point de vue là, et donc les
00:46:14flèches qu'il a envoyées hier étaient
00:46:16dans ce but précis, il a notamment adressé
00:46:18des flèches contre les Républicains, contre
00:46:20Bruno Rotailleau, contre François
00:46:22Bayrou, qui font partie pourtant tous du
00:46:24socle commun, c'était un peu le retour
00:46:26aussi sur le devant de la scène de Gabriel Attal
00:46:28on verra si ça se traduit dans les intentions de vote,
00:46:30je n'en sais rien, mais en tout cas, on a revu
00:46:32l'ancien Premier Ministre avec
00:46:34le verbe qu'on lui connaissait lorsqu'il était
00:46:36à Matignon. Si je résume, Thomas Bonnet
00:46:38vous me dites, mais j'essaie de
00:46:40résumer ce que vous me dites, vous dites Marine Le Pen
00:46:42bon, il n'y avait pas grand monde à
00:46:44cette manifestation, Attal,
00:46:46ses arguments n'ont pas
00:46:48vraiment convaincu, les Insoumis,
00:46:50ça n'a pas servi à grand chose, en fait, il n'y a que des perdants.
00:46:52Oui, en tout cas, il n'y a pas de
00:46:54gagnant qui se dégage de manière
00:46:56assez unanime de cette
00:46:58journée, on va dire que ça a permis de
00:47:00placer quelques pions, voilà, pour la
00:47:02campagne qui s'annonce, mais on est encore
00:47:04très très loin de l'échéance, et surtout
00:47:06moi ce que je regrette, et c'est ce que j'ai entendu dans
00:47:08la plupart des discours, ce sont des discours qui se sont
00:47:10construits en opposition à d'autres, c'est-à-dire
00:47:12contre la justice pour ce qui concerne
00:47:14le rassemblement national, contre l'extrême-droite
00:47:16en tout cas ce qui est qualifié comme l'extrême-droite pour
00:47:18le rassemblement de la gauche,
00:47:20et contre l'international réactionnaire, ça c'est
00:47:22le mot qu'a employé Gabriel Attal.
00:47:24Je pense que les Français attendent aussi qu'on leur présente
00:47:26des projets, des propositions, des mesures
00:47:28qu'on leur annonce, une voie et un chemin
00:47:30à suivre, et là on a eu pour l'instant des critiques
00:47:32etc, mais on n'a pas eu vraiment de projet
00:47:34qui est dessiné, c'est peut-être pour ça aussi que
00:47:36les Français n'ont pas été très nombreux à regarder
00:47:38ces meetings. – Merci beaucoup Thomas Bonnet,
00:47:40dans la presse politique à CNews, Philippe Ballard,
00:47:42c'est vrai qu'il n'y avait pas grand monde
00:47:44du côté du rassemblement national,
00:47:46c'est vrai que chez Attal,
00:47:48ça n'a pas servi à grand chose
00:47:50et il s'est repris finalement en tarte à la crème
00:47:52son histoire des insoumis,
00:47:54il n'y a pas vraiment de gagnant hier.
00:47:56– Selon la police, 7000 personnes
00:47:58placent vos bancs. – Ça ne sert à rien.
00:48:00– Sur scène. – Ça ne sert à rien.
00:48:02– Il faut dire les choses. – On a eu 4 jours
00:48:04pour préparer
00:48:06ce rassemblement, moi dans la
00:48:08fédération de l'Oise. – Je crois que le RN parlait
00:48:10déjà de 10 000 personnes, espérez 10 000 personnes.
00:48:12– Je pense qu'on a pu trouver 2 quarts,
00:48:14dans Lyon, non mais dans Lyon, on n'a pas eu de quarts,
00:48:16pour amener des gens, il faut juste
00:48:18avoir des véhicules, alors il y avait des quarts
00:48:20mais il n'y avait pas de choix. – On ne va pas chercher l'excuse.
00:48:22– Non mais on n'a pas d'excuse.
00:48:24– Ce n'est pas ça, l'idée c'est de se dire
00:48:26il n'y a pas un mouvement massif
00:48:28en France. – Pour nous,
00:48:307000 personnes, 10 000 personnes,
00:48:32en 4 jours, c'est un vrai succès.
00:48:34– C'est de l'amour.
00:48:36– Vous qui avez été journaliste,
00:48:38à ma place, vous diriez
00:48:40mais qu'est-ce qu'il fait comme langue de bois.
00:48:42– Il y a des gens qui voulaient venir, qui n'ont pas pu venir.
00:48:44– Mais pourtant, j'ai mis une grosse logistique.
00:48:46– Après 7000, 10 000.
00:48:48– Mais non, c'est le problème.
00:48:50– Il y avait 20 quarts, 20 quarts pour la France,
00:48:52ça n'avait pas grand-chose.
00:48:54Éric Revelle,
00:48:56l'objectivité d'Éric Revelle.
00:48:58– Oui, regardez les images.
00:49:00– Oui mais elles sont prises par le RN.
00:49:02– Elles sont très bien filmées.
00:49:04Elles sont très bien filmées.
00:49:06– C'est pas l'intelligence artificielle.
00:49:08– Il y a un facteur qui a joué.
00:49:10Il ne faut pas balayer d'un revers de main,
00:49:12c'est qu'ils faisaient très beau.
00:49:14La grisaille que vivent au quotidien les Français
00:49:16dans leur vie de tous les jours,
00:49:18pouvoir d'achat et autres.
00:49:20– C'est pour ça qu'il n'y a personne devant la télé d'ailleurs.
00:49:22– Bien sûr, si vous ne regardez pas, vous n'allez pas,
00:49:24vous faites autre chose.
00:49:26– L'Algérie, est-ce qu'il fait beau
00:49:28sur la relation entre la France et l'Algérie ?
00:49:30Bonne question, mais on a quand même le sentiment
00:49:32qu'Emmanuel Macron a repris la main
00:49:34dans les négociations avec l'Algérie.
00:49:36Il a envoyé Jean-Noël Barraud, on est sans doute sauvés.
00:49:38Rappel des faits.
00:49:40– Le dialogue entre la France et l'Algérie
00:49:42est-il enfin renoué ?
00:49:44En tout cas, le ministre des Affaires étrangères
00:49:46Jean-Noël Barraud évoque la reconstruction
00:49:48d'un partenariat d'égal à égal,
00:49:50serein et apaisé entre les deux pays.
00:49:52– Avec le président Abdelmajid Tebboune,
00:49:54nous avons exprimé la volonté partagée
00:49:56de lever le rideau,
00:49:58d'entrer dans une nouvelle phase.
00:50:00– La France souhaite tourner la page
00:50:02des tensions actuelles.
00:50:04– Le ministre qui évoque une reprise
00:50:06de la coopération sécuritaire,
00:50:08avec une réunion déjà actée
00:50:10des hauts responsables des renseignements,
00:50:12avec entre autres un dialogue stratégique
00:50:14sur le Sahel.
00:50:16Autre point évoqué, l'acceptation par Alger
00:50:18de ressortissants renvoyés ou expulsés
00:50:20de France.
00:50:22Les préfets français et consuls algériens
00:50:24doivent échanger prochainement.
00:50:26Le président Tebboune annonce vouloir
00:50:28une nouvelle impulsion aux 6000 entreprises
00:50:30françaises implantées en Algérie.
00:50:32Une réunion entre les patronats
00:50:34des deux pays est prévue le 9 mai à Paris.
00:50:36Dernier point sensible évoqué,
00:50:38le sort de l'écrivain franco-algérien
00:50:40Boalem Sansal, condamné à 5 ans
00:50:42de prison. La France appelle
00:50:44l'Algérie à un geste d'humanité.
00:50:46D'autres visites ministérielles doivent
00:50:48suivre très prochainement,
00:50:50à commencer par celle du ministre de la Justice,
00:50:52Gérald Darmanin.
00:50:54– Ludo Victor, on a le sentiment qu'on est en train de…
00:50:56Comment le dirais-je ?
00:50:58On est en train de faiblir.
00:51:00– Mais là encore une fois,
00:51:02est-ce qu'on peut arrêter de se coucher ?
00:51:04Est-ce qu'on peut arrêter de se coucher ?
00:51:06En fait, cette réunion, il n'y a rien qui sort.
00:51:08Mais alors, rien de rien.
00:51:10– On a quand même un ministre qui s'est déplacé
00:51:12pour aller les voir, alors qu'eux
00:51:14nous renvoient à la figure les occités.
00:51:16– Voyez bien ce que dit le président algérien.
00:51:18Bon, peut-être qu'on va faire de l'économie avec vous.
00:51:20Le seul message que je tiens, c'est que vous tenez
00:51:22par l'économie et le reste, pour l'instant, il n'y a rien.
00:51:24Il y a un Français là-bas qui a pris 5 ans,
00:51:26qui a 80 ans, qui a un cancer.
00:51:28– Et on demande de l'humanitaire.
00:51:30De l'humanitaire, on demande.
00:51:32– Sérieusement. Alors, si tous les OQTF algériens repartent là-bas,
00:51:34je vais voir ça, ils vont en prendre 3 ou 4
00:51:36et on va dire, super, merci, on a gagné.
00:51:38Non, vous n'avez pas gagné.
00:51:40Donc maintenant, il nous faut des signatures, des choses comme ça
00:51:42et arrêter de faire des visites aller-retour avec l'Algérie
00:51:44avec rien dans la bagage quand on revient.
00:51:46– Philippe Ballard, est-ce que c'est la fin de la ligne dure de Bruno Retailleau ?
00:51:48– Je crois que ce n'est pas Retailleau qui est allé,
00:51:50c'est Jean-Yves Barraud qui est allé.
00:51:52Là, quand vous… mais le sujet est très bien fait,
00:51:54c'est les points évoqués.
00:51:56Lisez, mais oui, parce que c'est exactement ça.
00:51:58Lisez le communiqué,
00:52:00il y a des grandes déclarations d'intention,
00:52:02il n'y a rien de concret.
00:52:04Vous parlez des OQTF, on a parfois un peu le même recours,
00:52:06il y a 3 semaines, 1 mois après l'assassinat de Mulhouse.
00:52:08Monsieur Retailleau avait piqué,
00:52:10à justeté, nous on considère qu'il est sincère,
00:52:12mais il ne pourra pas avoir de résultat.
00:52:14Une liste de 150 personnes
00:52:16remises à l'Algérie
00:52:18et le Premier ministre avait dit
00:52:20on donne 3 semaines à 1 mois
00:52:22pour avoir une réponse.
00:52:24Il a oublié la liste, là, Jean-Noël Barraud.
00:52:26– C'est vrai qu'il aurait pu y aller avec.
00:52:28– Il l'a laissé sur son bureau et pour abattre M. Sensal…
00:52:30– L'humanitaire, je suis très surpris
00:52:32qu'on appelle l'affaire de l'humanitaire.
00:52:34– Voilà, on continue de se coucher.
00:52:36– C'est plutôt la défense de la liberté d'expression,
00:52:38c'est la défense de la…
00:52:40– La liberté tout court.
00:52:42– Ce n'est pas de l'humanitaire.
00:52:44– Le gouvernement algérien va continuer de jouer
00:52:46toujours avec la France.
00:52:48Et je prends soin de préciser que le gouvernement algérien
00:52:50corrompu, ce n'est pas le peuple algérien.
00:52:52Quand vous regardez le résultat de la présidentielle,
00:52:54M. Théboune, il est élu avec 33% seulement du…
00:52:56– Éric Revel, il y avait la ligne dure
00:52:58de Bruno Rotaïo en disant
00:53:00on ne va pas se laisser faire, maintenant ça suffit.
00:53:02Et là, on a le sentiment qu'on est sur la ligne molle.
00:53:04C'est l'opposé de la ligne dure, c'est la ligne molle.
00:53:06Je ne sais pas laquelle va marcher.
00:53:08Peut-être que c'est la ligne molle qu'il faut faire avec les Algériens.
00:53:10– Le dialogue est repris au bénéfice politique
00:53:12d'Emmanuel Macron, en réalité.
00:53:14Est-ce que c'est la ligne dure de Bruno Rotaïo
00:53:16qui a permis cette reprise du dialogue ?
00:53:18Ou est-ce que Bruno Rotaïo est dans une impasse politique
00:53:20aujourd'hui parce qu'il n'obtiendra rien
00:53:22de ce qu'il avait exigé, soutenu
00:53:24par François Bayrou dans 6 semaines,
00:53:26les accords de 1968, etc.
00:53:28Après l'humiliation, on fait des pas
00:53:30diplomatiques en direction d'Alger
00:53:32mais on les fait à genoux.
00:53:34On les fait à genoux, ce n'est pas diplomatique.
00:53:36Et puis très symboliquement, pardonnez-moi,
00:53:38mais tout le monde est sans doute pour la reprise du dialogue
00:53:40et pour la libération de Boilem Sansal.
00:53:42Mais symboliquement, c'est le ministre
00:53:44d'affaires étrangères française qui va à Alger.
00:53:46Ce n'est pas le ministre d'affaires algérien
00:53:48qui vient à Paris.
00:53:50Puisque Monsieur Théboune avait expliqué que lui,
00:53:52il ne parlait qu'au Président de la République
00:53:54et que les ministres d'affaires étrangères se parlaient entre eux.
00:53:56Mais symboliquement, c'est quand même un désastre.
00:53:58C'est-à-dire que c'est Jean-Noël Barreau
00:54:00qui va à Alger comme on va à Canossa.
00:54:02– Et qui va demander. Écoutez
00:54:04ce qu'en disait
00:54:06Pierre Lelouch, l'ancien député ce matin,
00:54:08il était formidable, j'ai trouvé,
00:54:10il est sans concession
00:54:12sur le comportement du gouvernement.
00:54:14Écoutez.
00:54:16– Moi je suis très très choqué
00:54:18par ces concessions à répétition.
00:54:20Je crois que Monsieur Macron,
00:54:22qui est extrêmement viril et martial
00:54:24à l'égard de la Russie,
00:54:26est comme un petit garçon face à l'Algérie.
00:54:28Je ne sais pas pourquoi, 70 ans après l'indépendance,
00:54:30il est temps de passer à autre chose,
00:54:32de traiter ce pays comme n'importe quel pays
00:54:34et pas comme un problème de politique intérieure.
00:54:36C'est ça le sujet, c'est qu'on n'arrive jamais
00:54:38à partir de cette lanterne
00:54:40qui n'est pas la bonne.
00:54:42On ne peut pas regarder l'Algérie
00:54:44autrement que comme une partie
00:54:46de l'histoire coloniale française.
00:54:48C'est un pays dont la population,
00:54:50ils sont très jeunes, n'a jamais connu la colonisation.
00:54:52C'est un autre monde, il faudrait passer
00:54:54à autre chose, mais on n'y arrive pas.
00:54:56– Valéry Barnier, on a tout lâché là.
00:54:58– Oui, après moi j'ai envie de vous dire
00:55:00qu'il faut rappeler quand même que Monsieur Rotaïou
00:55:02ce n'est pas le ministre des Affaires étrangères
00:55:04donc ce n'était pas à lui d'aller en Algérie.
00:55:06On dirait que lui…
00:55:08– Non mais au moins qu'il y ait une ligne cohérente
00:55:10dans ce gouvernement.
00:55:12Vous avez Rotaïou qui dit il faut une ligne dure,
00:55:14il ne faut pas céder et vous avez derrière
00:55:16le ministre des Affaires étrangères
00:55:18qui n'est pas le plus ferme de la terre.
00:55:20– Oui, mais j'ai envie de vous dire…
00:55:22– C'est comme le voile ou le droit du sol.
00:55:24– D'accord, mais la fermeté
00:55:26dans les relations diplomatiques
00:55:28ça ne marche pas.
00:55:30– Ah bon ?
00:55:32– On le voit très bien.
00:55:34Rotaïou il est désavoué aujourd'hui.
00:55:36Pourquoi ? Parce qu'à un moment donné
00:55:38il y a trop d'enjeux.
00:55:40– L'Algérie elle est ferme et ça marche
00:55:42puisqu'on va chez eux.
00:55:44On va leur demander d'être gentil avec nous.
00:55:46– Non ce n'est pas gentil.
00:55:48Il faut retrouver du lien respectueux
00:55:50des deux pays.
00:55:52L'Algérie est un pays souverain,
00:55:54n'oublions pas.
00:55:56Ce n'est pas en sortant les muscles
00:55:58qu'on va pouvoir parler avec un homme.
00:56:00C'est tout ce qui va se passer.
00:56:02– C'est ça.
00:56:04– Il y a beaucoup d'entrepreneurs
00:56:06aujourd'hui en France
00:56:08qui perdent de l'argent à cause de ça.
00:56:10– Donc ça mérite de baisser sa culotte.
00:56:12– Non ce n'est pas de baisser sa culotte.
00:56:14Il n'y a pas que le point de diplomatie.
00:56:16– Est-ce qu'à un moment
00:56:18le président de la République
00:56:20veut revenir en France et s'occuper
00:56:22des problèmes de la France avec les autres pays.
00:56:24Il serait grand temps de le faire.
00:56:26Maintenant ce n'est pas le problème économique,
00:56:28il y a des droits qui sont faits.
00:56:30On est à genoux,
00:56:32comme vous l'avez dit, on y va à genoux.
00:56:34Si ce n'est pas allongé d'ailleurs,
00:56:36je vous le dis franchement.
00:56:38– A genoux vous pouvez marcher, allongé c'est bon.
00:56:40– Je veux les résultats,
00:56:42cher Jean-Marc, dans quelques mois de ce qui a été fait là.
00:56:44Les réunions j'en ai plein.
00:56:46– On va voir les prochains OQTF.
00:56:48Moi je suis curieux de savoir ce qui va se passer
00:56:50sur les prochains OQTF qu'on va envoyer.
00:56:52OQTF et visa, qu'est-ce qui va se passer dans les prochains jours ?
00:56:54On n'a pas besoin d'attendre quelques mois.
00:56:56On va faire une pause.
00:56:58Vous allez voir un document qui est passé
00:57:00chez nos confrères de CSTAR, j'ai vu ça ce week-end
00:57:02et je me suis dit qu'il fallait à tout prix que je vous le montre.
00:57:04C'est un accro au krach qui témoigne
00:57:06et qui raconte comment c'est facile
00:57:08de trouver du krach à Paris.
00:57:10Et vous allez voir des images, des ravages du krach
00:57:12également dans la capitale.
00:57:14C'est vraiment un document très fort que je vous conseille de ne pas manquer.
00:57:16C'est dans un instant, juste après la pub
00:57:18et juste après le CNews Info, à tout de suite.
00:57:20...
00:57:24On n'en sait plus sur le principal suspect
00:57:26du projet d'attentat déjoué dans le Nord.
00:57:28Selon nos informations,
00:57:30Mourad M, 19 ans, a été interpellé
00:57:32dans un foyer de Dunkerque
00:57:34et lors des perquisitions,
00:57:36une ceinture explosive artisanale
00:57:38et des documents d'allégeance à Daech
00:57:40ont été découverts.
00:57:42Au total, 3 jeunes majors ont été interpellés.
00:57:44L'épineuse réforme du scrutin
00:57:46municipal à Paris-Lyon et Marseille
00:57:48arrive dans l'hémicycle cet après-midi
00:57:50à l'Assemblée, rejetée par les Républicains
00:57:52et la majorité de la gauche.
00:57:54Elle pourrait toutefois être adoptée
00:57:56grâce au soutien du RN et de la France Insoumise.
00:57:58Et puis, il se montre inflexible
00:58:00à bord de son avion présidentiel
00:58:02Air Force One.
00:58:04Donald Trump a relativisé cette nuit
00:58:06la panique boursière provoquée par ses nouveaux droits de douane.
00:58:08Il les a comparés à, je cite,
00:58:10un traitement destiné à guérir
00:58:12les maux de l'économie américaine.
00:58:14...
00:58:1611h37 sur CNews.
00:58:18Merci d'être en direct avec nous.
00:58:20Un document tout de suite
00:58:22dans Morandini Live puisque vous allez voir
00:58:24le krach qui fait des ravages, vous le savez,
00:58:26dans les rues des grandes villes européennes,
00:58:28des grandes villes françaises également.
00:58:30Et à Paris, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:58:32Et samedi, nos confrères de CSTAR ont diffusé
00:58:34un document. Ils ont pu suivre un consommateur
00:58:36de krach parisien qui se livre et qui raconte
00:58:38son addiction. Vous allez voir c'est effrayant
00:58:40ce qui se passe et vous allez voir ce qui se passe dans les rues
00:58:42de Paris également. Mais tout d'abord,
00:58:44on va entendre le témoignage d'un vendeur
00:58:46et c'est très intéressant d'entendre un vendeur de krach
00:58:48qui nous raconte qu'il s'est fait
00:58:507800 euros en 24h.
00:58:527800 euros
00:58:54en 24h en vendant
00:58:56du krach. Regardez.
00:58:58A la tête de ce business,
00:59:00très lucratif,
00:59:02ce qu'on appelle les maudous.
00:59:04En dialecte sénégalais, cela signifie les trafiquants.
00:59:06Après des mois de tractation,
00:59:08un vendeur de krach a accepté
00:59:10de nous livrer ses secrets.
00:59:12Le krach est appelé aussi
00:59:14drogue du pauvre car c'est la moins chère
00:59:16du marché.
00:59:18Elle est bonne.
00:59:20Elle est même très bonne.
00:59:22Deux fois moins coûteuse
00:59:24que la cocaïne, mais beaucoup
00:59:26plus addictive.
00:59:28C'est une drogue assez repressante.
00:59:30C'est la pire des drogues.
00:59:32Elle transforme les humains
00:59:34en véritables trafiquants.
00:59:36C'est une drogue
00:59:38qui ne peut pas être utilisée
00:59:40par les hommes.
00:59:42Elle transforme les humains
00:59:44en véritables zombies.
00:59:46Pour les femmes, c'est encore plus violent.
00:59:48Le krach les ravage.
00:59:50Pour payer leur dose,
00:59:52elles sont obligées de vendre leur corps.
00:59:54Ce soir, c'est le retour au boulot.
00:59:56Je pars à la recherche.
00:59:58Il s'est exclu de l'argent
01:00:00pour arrêter ma dose.
01:00:02C'est terrible.
01:00:04Les images sont tournées à Paris.
01:00:06Vous avez vu dans quel état sont les gens,
01:00:08qui expliquent qu'elle est obligée
01:00:10d'aller vendre son corps pour trouver sa dose.
01:00:12Écoutez le témoignage de Paul
01:00:14qui revient sur son addiction au krach.
01:00:16Il est tombé dans le krach il y a 3 ans.
01:00:18Il raconte les ravages sur lui.
01:00:20Mais il est addict.
01:00:22Il ne peut pas s'empêcher
01:00:24de continuer à en consommer.
01:00:26À Paris,
01:00:28la vie n'est pas un long fleuve
01:00:30tranquille pour tout le monde.
01:00:32Celle de Paul
01:00:34est tout l'inverse.
01:00:37Mon environnement est à l'image
01:00:39de mon esprit.
01:00:41C'est-à-dire perturbé.
01:00:44Paul avait la vie
01:00:46de monsieur tout le monde
01:00:48avant de tomber dans le krach il y a 3 ans.
01:00:50Aujourd'hui, il est accro.
01:00:52Sans sa dose,
01:00:54son corps le lâche.
01:00:58Je suis en perte de force.
01:01:00Mes muscles
01:01:02commencent à se réduire.
01:01:04J'ai froid.
01:01:06J'ai chaud.
01:01:08Mon corps ne se tempère plus.
01:01:10Des fois, mes doigts se tendent
01:01:12et je ne peux plus les bouger.
01:01:14Pareil pour les jambes,
01:01:16surtout les jambes.
01:01:18Je suis obligé de passer mes mains
01:01:20sous l'eau chaude pour détendre mes muscles
01:01:22et pouvoir rebouger la main.
01:01:24C'est dû au manque de sommeil,
01:01:26manque d'énergie.
01:01:28Je dors très peu.
01:01:30Des fois, je reste 3-4 heures sans dormir.
01:01:32Il a tous les symptômes
01:01:34du drogué en manque.
01:01:36Il ne pense qu'à une chose,
01:01:38fumer.
01:01:40C'est moi, t'es là ou pas?
01:01:42Alors,
01:01:44il appelle son dealer.
01:01:46J'arrive dans une demi-heure,
01:01:48tu me prépares pour 40 en balai.
01:01:50Super, à tout à l'heure.
01:01:54Témoignage glaçant.
01:01:56On est avec le docteur Frédéric Pinc,
01:01:58médecin vice-président du collectif Santé en AG.
01:02:00Merci d'être en direct avec nous.
01:02:02C'est vrai qu'il est glaçant, ce reportage.
01:02:04D'abord, le crack, c'est quoi en réalité?
01:02:08Le crack, c'est un dérivé de cocaïne
01:02:10qui a été coupé avec de l'eau
01:02:12et du bicarbonate de soude
01:02:14qui est chauffé, solidifié pour former des cristaux
01:02:16et les cristaux, ensuite, sont fumés.
01:02:18C'est assez nouveau comme produit
01:02:20parce que pendant longtemps,
01:02:22on n'en entendait pas parler.
01:02:24On entendait beaucoup parler de la cocaïne,
01:02:26de l'héroïne, mais on n'entendait pas parler du crack.
01:02:28On entendait parler du crack aux Etats-Unis
01:02:30dans les années 80,
01:02:32en France au début des années 90, je crois.
01:02:34Oui, oui, c'est assez récent
01:02:36et je pense que c'est lié aussi
01:02:38à l'effet que ça a,
01:02:40c'est-à-dire
01:02:42un effet immédiat.
01:02:44Un effet immédiat,
01:02:46le crack par rapport à la cocaïne,
01:02:48c'est un effet en 1 à 2 minutes
01:02:50alors que la cocaïne, c'est 15 à 30 minutes.
01:02:52Je pense que ça explique
01:02:54l'augmentation de la consommation
01:02:56et tous les problèmes qui en découlent
01:02:58parce qu'en fait, c'est un effet immédiat
01:03:00et de courte durée.
01:03:02Très puissant et de courte durée, 10 minutes.
01:03:04Ce qui fait qu'en fait,
01:03:06ça entraîne une dépendance immédiate, instantanée
01:03:08parce que du fait
01:03:10de la courte durée d'effet,
01:03:12il y a une nécessité
01:03:14de tout de suite reconsommer,
01:03:16il y a une nécessité de multiplier les prises
01:03:18et donc en fait, il y a une spirale infernale
01:03:20très rapidement qui se fait
01:03:22et c'est vraiment une substance
01:03:24extrêmement, extrêmement addictive.
01:03:26Mais on entendait dans le témoignage, Paul,
01:03:28qui racontait à quel point sur son corps
01:03:30ça avait des effets, il y avait des tremblements,
01:03:32il était obligé de se passer les mains
01:03:34sous l'eau, c'est-à-dire qu'il y a des dégâts
01:03:36et est-ce que ce sont des dégâts irrémédiables ?
01:03:40Alors il y a des dégâts,
01:03:42il y a des dégâts, des problèmes respiratoires,
01:03:44on sait qu'il y a des atteintes pulmonaires
01:03:46qui sont liées aux brûlures
01:03:48des produits
01:03:50à la fumée, des atteintes pulmonaires
01:03:52irréversibles, ça c'est une certitude
01:03:54et il y a une atteinte aussi du système nerveux central
01:03:56beaucoup de troubles psychologiques,
01:03:58hallucinations
01:04:00paranoïades, hallucinations visuelles,
01:04:02auditives
01:04:04et des troubles psychologiques graves
01:04:06avec des comportements violents, agressifs
01:04:08qui sont irrémédiables.
01:04:10Il y a des dégâts physiques qui peuvent être
01:04:12irrémédiables, ça c'est très clair.
01:04:14Et le plus gros dégât, c'est vraiment la dépendance
01:04:16parce qu'une fois qu'on a commencé,
01:04:18c'est extrêmement compliqué du fait du mode d'action
01:04:20de la substance, c'est extrêmement compliqué
01:04:22de réaliser un sevrage parce qu'en fait il y a une dépendance
01:04:24immédiate et donc il y a un besoin
01:04:26permanent de consommer.
01:04:28Et on voit des gens qui sont un peu des zombies
01:04:30errés dans les rues,
01:04:32on en a vu dans le reportage,
01:04:34c'est-à-dire que les gens ne se rendent plus du tout
01:04:36compte de qui ils sont, de ce qu'ils font,
01:04:38de leur comportement, et il y avait
01:04:40cette dame aussi tout à l'heure qui disait
01:04:42« je vais vendre mon corps pour en acheter », c'est-à-dire que
01:04:44le respect de soi disparaît.
01:04:46Tout à fait, en fait c'est une substance
01:04:48psychoactive qui agit
01:04:50sur le système nerveux central et qui
01:04:52effectivement fait
01:04:54un effet tout d'abord
01:04:56euphorisant et qui fait donc du coup
01:04:58ça excite, ça augmente
01:05:00les émotions, ça désinhibe,
01:05:02ce qui fait qu'effectivement les gens
01:05:04perdent un peu le contrôle
01:05:06et puis avec aussi vraiment
01:05:08des effets psychiques
01:05:10comme les hallucinations visuelles,
01:05:12les hallucinations auditives,
01:05:14et effectivement du coup on se trouve avec des gens
01:05:16qui sont un peu en dehors
01:05:18de la réalité. – Est-ce que ce sont des gens
01:05:20dangereux ?
01:05:22– Oui probablement
01:05:24parce que ça peut entraîner
01:05:26l'effet psychogène,
01:05:28enfin l'effet psychique,
01:05:30c'est des comportements violents, c'est des comportements
01:05:32agressifs, et puis aussi
01:05:34on imagine bien que s'il faut
01:05:36consommer beaucoup, ça nécessite aussi
01:05:38d'avoir des moyens de
01:05:40consommer, et probablement
01:05:42ça entraîne des comportements
01:05:44d'agression pour récupérer de l'argent
01:05:46aussi pour pouvoir acheter de la drogue.
01:05:48– Merci beaucoup docteur, docteur Frédéric Pain,
01:05:50merci d'avoir été avec nous, on va regarder un autre extrait
01:05:52du témoignage de Paul justement, et vous allez voir
01:05:54Paul en fait va chercher son
01:05:56crack, alors le crack, je me suis
01:05:58renseigné, ça coûte 18 euros, entre 10
01:06:00et 18 euros, donc c'est pas cher du tout,
01:06:02et c'est pour ça aussi que c'est autant
01:06:04consommé, c'est pour ça que c'est aussi développé
01:06:06et vous allez voir ensuite, il va le consommer
01:06:08dans le métro, c'est-à-dire qu'en fait
01:06:10c'est vrai qu'on est dans une société où finalement plus personne
01:06:12n'a peur de rien, donc c'est-à-dire qu'il est avec son crack
01:06:14et il va le consommer dans le métro, regardez.
01:06:16– D'habitude,
01:06:18Paul ne consomme jamais sur place,
01:06:20mais aujourd'hui, le manque est trop fort,
01:06:24il s'engouffre dans le métro.
01:06:28Le crack, c'est ce petit caillou blanc,
01:06:30un mélange de cocaïne coupé au
01:06:32bicarbonate de soude, ou à l'ammoniaque.
01:06:34– Là je vais prendre un petit caillou comme ça,
01:06:36normalement c'est suffisant,
01:06:38ça sert à rien d'en mettre des gros,
01:06:40quand on met des gros, ça te défonce plus,
01:06:42le problème c'est que tu utilises tout ton souffle
01:06:44pour l'aspirer, donc du coup,
01:06:46t'as plus assez de souffle, t'as rendu la fumée assez longtemps
01:06:48pour se défoncer.
01:06:50– Ludovic Thoreau, vous êtes médecin aussi,
01:06:52et c'est vrai que les ravages sont terribles
01:06:54et on voit de plus en plus ça, et dès qu'il y a un centre
01:06:56de désintoxication qui apparaît dans un quartier,
01:06:58on en a parlé la semaine dernière,
01:07:00en fait tout le quartier est pourri.
01:07:02– Le problème du crack, c'est qu'il n'y a pas de produit de substitution,
01:07:04alors que les autres drogues en ont,
01:07:06donc c'est très compliqué de s'en rendre.
01:07:08Il y a près de 43 000 consommateurs réguliers
01:07:10de crack sur notre territoire, et vous l'avez dit tout à l'heure,
01:07:12le prix n'est pas très élevé, c'est 17 euros,
01:07:14et avec 17 euros vous pouvez faire 3 ou 5 flics,
01:07:16donc c'est une des moins chères,
01:07:18mais c'est la drogue qui est la plus forte,
01:07:20ça monte très très haut, ça descend très très bas,
01:07:22et tout de suite obligé de prendre,
01:07:24c'est pour ça qu'ils consomment sur place,
01:07:26c'est-à-dire qu'ils ne vont pas chez eux souvent,
01:07:28ils restent à l'endroit où ils ont pris ça,
01:07:30c'est pour ça qu'on en trouve dans les rues,
01:07:32c'est qu'ils veulent vite vite retrouver les sensations
01:07:34qu'ils ont eues quand ils ont pris ce crack.
01:07:36C'est une très bonne question,
01:07:38parce qu'il se trouve qu'en 2021, donc il y a 4 ans,
01:07:40il y avait des élections régionales,
01:07:42moi j'étais candidat aux élections régionales, tête de liste à Paris,
01:07:44j'ai démissionné depuis du conseil régional,
01:07:46et on s'était rendu dans ce qu'on appelait
01:07:48la colline du crack,
01:07:50vous avez fait des émissions,
01:07:52ça a été déplacé à côté parce que les riverains
01:07:54mais vivaient une vie,
01:07:56mais c'était l'horreur,
01:07:58on est allé voir des gens dans des immeubles,
01:08:00et il y avait des vigiles pour les garder,
01:08:02et moi des zombies, vous en avez vu,
01:08:04ils tombent à terre,
01:08:06il y avait des viols, il y avait des vols,
01:08:08et ça fait donc 4 ans.
01:08:10– De l'exhibition aussi, parce que beaucoup de parents
01:08:12qu'on avait rencontrés nous avaient raconté qu'ils se baladaient
01:08:14dans la rue avec les gamins, ils voyaient des gens
01:08:16entièrement nus en train de se balader,
01:08:18en train de faire leurs besoins au milieu de la rue,
01:08:20c'est une horreur absolue pour les gens.
01:08:22– Ma petite expérience, et vous en avez eu une,
01:08:24ça fait 4 ans, et on le sait très bien
01:08:26parce que le réseau, et c'était dit dans le sujet,
01:08:28c'est les maudous ce qu'on appelle,
01:08:30c'est une mafia sénégalaise qui tient cela.
01:08:32À un moment, on a vu les CRS
01:08:34qui avaient réussi à mettre 20 personnes,
01:08:36et qu'est-ce qu'ils en ont fait ces 20 personnes
01:08:38qui étaient toutes sénégalaises ?
01:08:40Enfin je veux dire, ça fait 4 ans,
01:08:42il n'y a pas de volonté politique.
01:08:44– Mais regardez, quand on voit les images-là,
01:08:46c'est un peu des bidonvilles,
01:08:48on est dans des situations qui sont terribles,
01:08:50et ce pauvre Paul-là qui témoigne,
01:08:52il vit dans un appartement
01:08:54qui est devenu une déchèterie,
01:08:56il n'y a pas d'autre mot,
01:08:58il dit c'est aussi la pagaille dans ma tête
01:09:00mais c'est clair, le seul problème
01:09:02c'est qu'il est seul, on le voit,
01:09:04et son premier souci c'est tout de suite,
01:09:06immédiatement, d'aller chercher à nouveau
01:09:08de la drogue et d'aller en trouver
01:09:10en permanence pour 15 euros.
01:09:12– Oui, on est horrifié
01:09:14par ce qu'on voit,
01:09:16j'ai écouté le docteur qui nous explique
01:09:18que c'est quasiment impossible d'en sortir,
01:09:20évidemment on peut s'attaquer
01:09:22à la mafia sénégalaise
01:09:24qui vend ce crack,
01:09:26ça me semblerait…
01:09:28vous avez d'autres drogues de synthèse
01:09:30qui font des ravages,
01:09:32je pense au fentanyl aux Etats-Unis,
01:09:34il y en a absolument plein,
01:09:36il y en a qui arrivent des nouvelles
01:09:38sur le marché, en fait vous avez
01:09:40une société qui a basculé,
01:09:42on le dit souvent dans la violence,
01:09:44dans le manque de repères, de valeurs,
01:09:46parce qu'il y a des gens qui vendent ces drogues
01:09:48et il y a des gens qui les consomment.
01:09:50Moi ce qui me terrifie docteur
01:09:52c'est quand vous dites,
01:09:54ma question c'était comment fait-on
01:09:56pour sortir ces gens de l'horreur
01:09:58et de l'enfer qu'ils vivent au quotidien
01:10:00et vous dites en fait qu'il n'y a pas…
01:10:02Il n'y aura qu'une solution,
01:10:04elle est médicale et de santé publique.
01:10:06Mais les centres, Valéry Barni par exemple,
01:10:08il faut les forcer,
01:10:10placement de force,
01:10:12mais on ouvre des centres dans certaines rues,
01:10:14dans certaines villes,
01:10:16et on s'aperçoit que dans les rues
01:10:18où ça se passe c'est terrible,
01:10:20parce qu'ils prennent leur dose
01:10:22et puis ils vont consommer dans la rue
01:10:24et les personnes ne s'en sortent.
01:10:26Et ça crée surtout du désordre
01:10:28et ça met en danger nos enfants.
01:10:30Les enfants, les parents, les femmes.
01:10:32Après n'oublions pas quand même
01:10:34que comme disait M.Torot,
01:10:36la consommation de drogue est un fléau dans notre pays
01:10:38mais c'est surtout un problème de santé publique
01:10:40et d'ailleurs nos pouvoirs publics
01:10:42devraient prendre ça à bras-le-corps
01:10:44et se dire qu'il faut qu'on amène vraiment des vraies mesures
01:10:46pour accompagner ces gens.
01:10:48Mais oui, évidemment,
01:10:50et puis c'est beaucoup de prévention
01:10:52sur les santés publiques au manque de prévention.
01:10:54L'État a abandonné complètement...
01:10:56Si l'État n'avait abandonné que ça...
01:10:58Allez, un dernier mot,
01:11:00Docteur Torot.
01:11:02On est dans le pays où il y a la plus grande consommation d'antidépresseurs
01:11:04et de drogue.
01:11:06En Europe, et de drogue, et ça va en augmentant.
01:11:08Et si un jour on ne se dit pas
01:11:10que c'est un problème de santé publique
01:11:12et qu'on reste sur le jeu médic et judiciaire,
01:11:14on va droit dans le mur.
01:11:16Merci de nous avoir suivis, on se retrouve demain à 10h35
01:11:18dans un instant, c'est Sonia Mabrouk,
01:11:20et d'ici là, soyez prudents !