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  • il y a 3 jours

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00:00Sur la route, au travail, à la maison. Ici, au CERF. Actu locale, musique et bonne humeur.
00:09Et bientôt 8h13, c'était il y a un an, jour pour jour, la découverte de 70 kilos de cannabis à Avalon,
00:15dans un pavillon appartenant à la maire de la ville, Djamila Absaoui.
00:18Mise en examen, placée en détention, puis libérée et placée sous le statut de témoin assisté,
00:24la conseillère régionale de gauche n'a jamais cessé de clamer son innocence.
00:28L'un de ses avocats, maître Florian Grigis, est notre invité ce matin.
00:33Bonjour Florian Grigis.
00:34Bonjour.
00:35Dans quel état d'esprit se trouve votre cliente que vous défendez avec votre consoeur Gaël Dumont,
00:41un an après le début de cette affaire ?
00:44Toujours le même état d'esprit, combative.
00:48Je dois le dire pour ma part, je trouve qu'il y a force admiration.
00:54C'est toujours le même leitmotiv, c'est-à-dire une confiance en la justice et les institutions qui, pour l'instant, portent ses fruits.
01:01Mais aussi ce sentiment, et principalement à l'égard de ces administrés et des Avalonais,
01:08le souci que cela se termine assez rapidement, qu'on puisse passer à autre chose,
01:13parce que madame le maire, depuis le début et toujours, clame son innocence
01:17et a tout simplement envie que cette histoire se termine, qu'on puisse passer à autre chose
01:22et que la vie puisse reprendre son cours de manière assez normale, si je puis dire.
01:26Alors, on l'a dit, en un an, il y a eu pas mal de péripéties.
01:29Il y a eu cette mise en examen, ce placement en détention, puis cette libération,
01:34le contrôle judiciaire, puis le statut de témoin assisté.
01:39Qu'est-ce qui était le plus dur pour Djamila Absaoui ?
01:43Sans aucun doute la détention.
01:47Vous avez la vie d'une femme qui bascule en 3-4 jours,
01:54et du jour au lendemain, on vous place en détention, sans vraiment que l'on comprenne pourquoi.
02:01Et la détention, ça vient vous marquer au fer rouge.
02:04C'est difficile parce que ça jette le discrédit sur vous,
02:09ça laisse une brèche énorme pour tous ceux qui vous veulent du mal
02:13pour venir vous tailler un costume qui n'est pas le vôtre.
02:16C'était ça le plus difficile, l'éloignement avec les proches et l'impossibilité de s'expliquer.
02:22On va redresser juste un petit peu le micro,
02:26pour être sûr de vous entendre très très bien et clairement.
02:32Djamila Absaoui, qui a été libérée, placée sous contrôle judiciaire,
02:38et interdite d'épartement pendant un moment,
02:41comment on vit quand on n'a pas le droit de faire son métier ?
02:45Comment les revenus arrivent ? Comment on fait ?
02:49Le mot peut paraître un peu fort pour certains,
02:52mais c'est ce qu'on avait pu exprimer avec ma consoeur Gaëlle Dumont à un moment,
02:56on survit.
02:57On survit parce que l'on est coupé de ses habitudes, de sa famille.
03:02Mme Absaoui, ça veut dire que dans ce premier temps-là,
03:04elle s'est retrouvée sans emploi,
03:06alors qu'elle est employée depuis des années,
03:10depuis plus de 20 ans, au sein de la même entreprise.
03:13On l'a coupée de son mandat électif de fait.
03:16Donc c'était très difficile, on est sans ressources,
03:18on compte sur le support et l'aide de ses proches.
03:22Et puis toujours cette attente de,
03:25est-ce que la justice va pouvoir tenir un rythme
03:28qui me permette de faire valoir mes droits
03:30et le message que je porte assez rapidement.
03:33Vous écoutez ici au serre, il est 8h16.
03:35Maître Florian Grigis, l'un des avocats de Djamila Absaoui est notre invité ce matin.
03:39Djamila Absaoui, vous l'avez rappelé au début de votre intervention,
03:42a toujours clamé son innocence et cru en la justice.
03:45Avez-vous le sentiment qu'on a quand même voulu faire d'elle un exemple ?
03:49Elle a été interpellée dans le cadre de cette opération très médiatique Placenet XXL.
03:57Elle a été prise dans ce tourbillon médiatique.
04:01Est-ce qu'il y a eu une sorte d'acharnement ?
04:05Acharnement, je ne sais pas.
04:08Mais la question qui se pose, c'est effectivement
04:11la capacité de la justice à pouvoir traiter ce genre de dossier.
04:16L'actualité récente nous le montre.
04:19Mais effectivement, comme Mme Absaoui est déférée,
04:23le traitement de sa liberté a posé effectivement beaucoup de questions.
04:29C'est ce qu'on a depuis le début dit avec ma consœur.
04:33Est-ce que la détention provisoire était nécessaire ?
04:36Est-ce qu'on n'a pas ouvert un parapluie un peu trop grand
04:39pour se protéger et limiter des pistes de travail
04:44qui en réalité n'avaient pas lieu d'être à ce moment-là, dès le début ?
04:47Elle est témoin assistée aujourd'hui. Qu'est-ce que ça change ?
04:50Je le dis pour tout le monde et que ce soit clair.
04:55Le témoin assisté a une conséquence immédiate,
04:59c'est-à-dire que Mme Absaoui, aujourd'hui,
05:02ne peut pas être renvoyée devant un tribunal correctionnel.
05:05C'est, disons-le sans le dire, le chemin ouvert vers un non-lieu
05:11et donc la reconnaissance de l'innocence de Mme Absaoui.
05:15Très clairement, et pour parler de manière un peu plus simple,
05:17on la garde un peu sous le coude parce qu'elle fait encore partie du dossier
05:20et c'est normal, les produits ont été retrouvés chez elle.
05:23Mais en réalité, le développement du dossier fait apparaître
05:27que les indices qui laissent présumer une culpabilité la concernant
05:32disparaissent et s'étirent au fur et à mesure.
05:34Restez avec nous Florian Grigis.
05:36On va prendre Corinne qui nous appelle de la Selve Saint-Cyr ce matin.
05:39Bonjour Corinne.
05:41Bonjour, bonjour.
05:43Les affaires judiciaires, quand un élu y est mêlé,
05:46est-ce que ça a une influence sur vous et sur l'image que vous en avez ?
05:50Bien sûr, bien sûr.
05:52Et d'ailleurs, je voudrais surtout vous dire deux choses.
05:56La première, c'est que Mme Absaoui, j'ai peut-être mal dit son nom, pardon,
06:00comme Mme Rachida Dati ont une famille impliquée
06:03et Mme Rachida Dati, ça ne l'empêche pas d'être ministre,
06:06de se pavaner partout et cette dame d'Avalon,
06:09on en a fait les gorges chaudes alors que l'une et l'autre
06:12avaient leur famille inculpée dans des affaires.
06:15Donc ça me semble déjà de poids, de mesure.
06:18Ensuite, ce que je veux vous dire, c'est que je suis scandalisée,
06:21je suis horrifiée, j'ai 70 ans, je suis juriste, c'est mon métier.
06:26Et je me dis que depuis, au moins, et bien avant,
06:30mais c'est celle qui me parle le plus,
06:33M. Fabius, M. Cahuzac, M. Fillon, maintenant M. Béroud,
06:38mais quelle honte pour la France, quelle honte, quel scandale,
06:42à vomir, à vomir, je suis horrifiée.
06:46Je trouve que c'est inadmissible, le pauvre andouille
06:49qui a 5 grammes de fil sur sa banquette arrière,
06:52passe immédiatement en prison, on l'accuse, on l'emprisonne.
06:56– M. Bayrou, vous parlez de lui dans l'affaire des attachés parlementaires ?
07:00– Absolument, non.
07:02– Parce que le reste, il n'y a aucune ni condamnation, ni poursuite.
07:05– Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
07:08Alors maintenant, c'est Mme Le Pen, hors de France, c'est M. Trump,
07:13mais quel monde, mais quel monde,
07:15comment se fait-il que tout ça soit possible ?
07:18Comment se fait-il ?
07:19– Merci Corinne de nous avoir appelé ce matin de la Selle Saint-Cyr,
07:22on a bien compris votre indignation par rapport à l'implication
07:25de certains hommes politiques, votre indignation aussi
07:27par rapport au traitement dont a fait l'objet Djamila Absaoui,
07:31on parlait tout à l'heure de possibles acharnements,
07:34en tout cas, c'est vrai que le projecteur a été mis vraiment
07:39sur avalon pendant plusieurs jours et quelques semaines l'année dernière.
07:44– Je crois que le premier constat aussi, c'est qu'on ne choisit pas sa famille
07:48et qu'on ne peut pas être responsable de ce que font les autres.
07:53Et c'est aussi peut-être un sentiment humain de croire
07:57que votre famille est exempte de tout vice,
08:00et que tout simplement aussi, je le dis, Mme Absaoui,
08:02il y avait autre chose à faire que de s'occuper de la vie personnelle de ses frères.
08:07– Prochaines échéances dans cette affaire,
08:09est-ce que vous, vous envoyez le bout tout à l'heure,
08:12vous nous disiez que vous attendiez que Mme Absaoui soit totalement innocentée,
08:18est-ce qu'il y a une échéance ?
08:20– Il y a des investigations encore en cours,
08:23qui à mon sens ne concernent plus Mme Le Maire,
08:27donc on est dans une espèce de ventre mou, si vous voulez,
08:30où on a encore des investigations nécessaires pour clôturer le dossier,
08:34qui même, quand Mme Le Maire ne nous concernerait pas,
08:37doivent arriver à échéance pour que la juge d'instruction,
08:40et je le dis, une juge d'instruction très courageuse
08:43dans les décisions qu'elle a pu prendre,
08:45et qui n'était pas forcément celle de l'esprit du parquet,
08:50qui le parquet a commenté pas mal d'états d'avancement de ce dossier,
08:57la juge d'instruction est restée indépendante,
09:01mais voilà, la juge d'instruction, elle dirige,
09:04mais ce n'est pas elle qui fait l'instruction au sens du retour des actes.
09:09– Merci Florian Grigis, merci d'être passé nous voir ce matin
09:13pour nous expliquer ce qu'attendait Djamila Absaoui,
09:15maintenant dans cette affaire, passez une bonne journée.
09:18– Merci à vous.

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