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00:00Je vous le disais, il n'y avait pas que des meetings politiques, des rassemblements politiques,
00:03bien qu'on va en parler avec Gabrielle Cluzel, qui est avec nous dans ce studio.
00:07Bonsoir Gabrielle.
00:08Bonsoir Pascale.
00:09Et Georges Fenech, je suis très contente de vous retrouver un dimanche soir.
00:11Oui, c'est deux fois ce week-end.
00:12Deux fois ce week-end, mais c'était un plaisir, Georges Fenech, à chaque fois c'est un plaisir.
00:15On va le partager.
00:16Alexandre Jourdain est dans ce studio, vous êtes écrivain, militant associatif et auteur
00:21de l'ouvrage Les Gueux.
00:23Les Gueux, non mais j'adore, j'adore parce que je l'ai parcouru votre livre, vous avez
00:28des exemples incroyables.
00:29Il n'y avait pas, je le disais, que des rassemblements politiques aujourd'hui, il y avait aussi des
00:32rassemblements de motards, mais aussi d'automobilistes en colère, parce que pourquoi vous protestez
00:37contre les ZFE, les zones à faible émission, Alexandre Jourdain ?
00:40Et les commerçants de Paris.
00:42Bien sûr.
00:43Et les artisans.
00:44Ce qui fait qu'en gros la moitié de Paris était chez nous.
00:48Non mais vous m'avez montré une image, j'explique aux auditeurs d'Europe 1.
00:51Oui, parce que ce qui est marrant c'est qu'il y a un écart dément contre ce qu'on a vu
00:55sur les télés.
00:56C'était dingue le monde.
00:57Et il y avait le peuple qui était là, qui était à la manif des gueux.
01:01Pourquoi ? Parce que ça concerne les gens.
01:04Parce qu'en fait c'est un énorme problème qu'ils ont devant eux.
01:08On parlait des morts de famille.
01:10Attendez, Alexandre Jourdain, je vais peut-être expliquer aux auditeurs d'Europe 1 de quoi
01:13on parle.
01:14Parce que tout le monde n'a pas de ZFE, non mais c'est incroyable ce nom, zone à faible
01:19émission.
01:20On vous explique, je vais vous expliquer simplement.
01:21Zone à forte exclusion.
01:22Voilà.
01:23Forte exclusion.
01:24C'est-à-dire que pour 85% de Français, on peut pouvoir accéder à certaines zones
01:29des centres-villes.
01:30On parle des grandes villes.
01:31Ça ne concerne pas les villes moyennes pour l'instant.
01:33Parce que pour des normes écologiques, les voitures sont trop polluantes.
01:37Est-ce que vous expliquez ?
01:38Mais non, mais même pas.
01:39C'est juste les classes.
01:40Mais je sais, les classes.
01:41Les classes ne sont pas liées à la pollution.
01:42C'est lié à l'année.
01:43Oui, mais à l'année, mais souvent les moteurs étaient un peu plus polluants avant.
01:48Ça dépend, on pouvait avoir un GPL.
01:50Oui, c'est vrai, on peut avoir un GPL aussi.
01:53Parfois, on marche un peu sur la tête pour reprendre le nom d'une célèbre émission
01:58sur Europe 1.
01:59Donc, vous étiez nombreux et vous représentez, c'est ça, 8 Français sur 10, automobilistes
02:04et motards.
02:05Dans la vraie réalité, c'est plus de 20 millions de personnes qui sont exclues derrière
02:1212 millions de véhicules, mais sauf que les 20-25 millions de gens, en général, c'est
02:17les enfants de quelqu'un.
02:18Ils ont un lien.
02:20Très souvent, on laisse sa voiture à son fils ou à sa fille pour qu'il démarre sa
02:23vie au moment de faire ses études, par exemple.
02:25Donc, les parents, ils sont...
02:27En fait, c'est toute la société qui va se retrouver empêchée, empêchée de vivre.
02:33Donc, c'est pour ça qu'on s'est retrouvé avec ces masses de gens, ces masses de motards
02:38aujourd'hui.
02:39Et imaginez un peu ce que tous ces gens qui sont sur les réseaux pensent quand ils allument
02:43les télés et qu'ils voient que sur les télés, on montre des images de manifs de parties.
02:49Je veux dire, si on veut faire exploser encore la colère populaire alors que les gens disent
02:54des choses, là, ils le disent dans la rue.
02:57Il faut faire extrêmement attention.
03:00Par exemple, ce livre, il est sorti il y a cinq jours.
03:04Il est sorti.
03:07Il s'en est coulé à peu près 50 000.
03:11Et d'ailleurs, il faut prévenir les gens de ne m'engueuler pas et arrêter de m'envoyer
03:16des messages puisque c'est en rupture partout.
03:19Donc, dès que les gens commandent, essayez, vous finirez par le trouver.
03:24Mais on est tout le temps structurellement en rupture de stock.
03:27On va expliquer.
03:29En fait, vous avez des exemples extrêmement concrets.
03:31Ça va vous parler, chers auditeurs d'Europe 1.
03:33Vous avez l'exemple dans votre livre d'un père de famille divorcé qui doit aller chercher
03:39son enfant parce que le jugement de divorce notifie qu'il doit aller chercher son enfant
03:44à la sortie de l'école.
03:46Cet homme-là ne pourra pas aller chercher son enfant parce qu'il n'a pas un véhicule
03:49qui lui permette d'accéder à ses zones.
03:50Non, mais c'est quand même incroyable.
03:53Mais bien sûr, parce qu'aujourd'hui, une voiture, c'est quoi ?
03:5540 000, 50 000 euros ?
03:56Une voiture hybride, électrique, c'est hors de prix.
03:59Non, mais neuf.
04:00Mais alors, il y a toujours des bonnes actes qui disent oui, mais qu'ils achètent une
04:03classe 1 ou 2.
04:04Et alors, c'est comme les prix ont du coup explosé sur les classes 1 et 2.
04:09C'est toujours au plancher 10 000, 15 000.
04:12Et donc, si vous dites à des gens, il y a 25 % de notre peuple qui est en négatif
04:16sur son compte en banque à partir du 15 du mois, un quart.
04:19Donc, si vous dites à ces gens, enfin, vous faites de la brioche, faites donc un petit
04:23chèque de 10 000 ou de 15 000, c'est surréaliste.
04:27C'est-à-dire qu'on est à un niveau de déconnexion qui a créé le mouvement dégueu.
04:32Pardon, mais moi, votre mouvement, vous savez à quoi il me fait penser, pardon, aux gilets
04:37jaunes.
04:38On rappelle que la crise des gilets jaunes, elle est partie de quoi ?
04:40A la base, il y avait les prix du carburant et il y avait les panneaux mis en place, enfin
04:44les panneaux, la limitation des mises en place par Édouard Philippe, les 80 km sur les nationales.
04:50Ça, c'est des décisions qui sont prises à Paris.
04:51Mais je vous garantis, moi, je suis provincial, j'ai grandi en province, je sais exactement
04:55ce que c'est.
04:56Vous avez besoin de votre voiture, vous n'avez pas le choix en province et on vous casse
04:59les pieds à vous limiter à 80 sur des routes nationales.
05:01C'est parti de là.
05:02Est-ce que vous pensez que votre mouvement, on appellerait ça peut-être les gueux, est-ce
05:07que vous vous sentez, puisque vous êtes au contact de la population française, que
05:11c'est un mouvement qui pourrait prendre de l'ampleur ? Beaucoup d'ampleur ?
05:13Je vais parler honnêtement.
05:14Alexandre Jardin ?
05:15Absolument honnêtement.
05:16J'ai d'un côté ces masses de gens qui sont venus manifester, et partout en France.
05:22Je sais parce que j'ai des amis qui sont des patrons de la grande distribution, c'est
05:26les meilleurs CDRG, la grande distribution, parce qu'ils vivent avec les gens.
05:31Ils m'ont dit mais c'était partout.
05:33Donc, il y a ça d'un côté, et à la fin de la manif, toutes les organisations qui
05:39participaient m'ont dit c'est simple, si ce truc ne passe pas, si ce n'est pas aboli,
05:44si l'amendement qui propose l'abrogation, si ça passe pas à l'Assemblée cette semaine,
05:50détends-toi Alexandre, on revient à 10 fois plus.
05:52Et moi j'ai limité, je ne vous donnerai pas la liste des mouvements que j'ai limités
05:58pour l'instant, parce que je voulais que ce soit convenable, bien élevé, que je suis
06:02bien élevé.
06:03Ça pourrait ne pas durer, c'est ça, ça pourrait se durcir.
06:08Les députés ont voté en commission un amendement prévoyant l'arrêt de ce dispositif.
06:14Le gouvernement lui souhaite garder ces zones uniquement à Paris et à Lyon, pas pour les
06:19parisiens et les lyonnais.
06:20Vous allez rester mobilisés ou pas, malgré ça ?
06:22Mais c'est probablement l'idée la plus provoquante que l'on pouvait sortir, c'est
06:28l'acte de sécession.
06:30C'est l'acte de sécession où tout à coup Bob Hollande dit au pays, on veut plus de
06:36vous, on va se faire une super ZFE avec uniquement des bourges et vous qui puez, parce que vous
06:42puez votre pollution, on n'aime pas vos odeurs, vos idées, vos trucs, vos machins,
06:46on va faire une frontière autour de Lyon et Paris.
06:50Vous imaginez ?
06:51C'est un condom sanitaire.
06:52Non mais ça n'est pas...
06:53C'est vrai que c'est d'autant plus paradoxal que ces villes, ces grandes métropoles sont
06:58généralement dirigées par des gens ou habitées par des gens qui prennent le non-frontierisme,
07:04l'inclusion, ils veulent accueillir tout le monde sauf les ploucs, ils font un vrai mur
07:11de Berlin autour de leur ville pour empêcher les gens d'accéder à leur ville.
07:15Moi je trouve ça très choquant notamment pour Paris, enfin pour tous, mais Paris c'est
07:18extrêmement symbolique parce que Paris c'est une capitale, ça appartient à tous, ça
07:24appartient pas aux parisiens.
07:25Et ces gens-là, ils veulent s'enfermer dans leur petit précaré et dire aux ploucs effectivement
07:29votre odeur méphitique, vous la gardez ?
07:31Je sais simplement, ça me rappelait pendant les élections européennes, Valérie Ayé,
07:35je sais pas si vous vous souvenez, il y avait une dame de Fabienne qui avait une vieille
07:38bagnole et qui lui avait dit, moi je sais pas comment je vais finir la fin du mois avec
07:41mes contrôles techniques et tout, et Valérie Ayé lui avait dit, achetez une voiture électrique !
07:455000 euros !
07:46Voilà !
07:47Non mais c'est indécent, ce genre de réponse c'est indécent, et on pense aux familles
07:54nombreuses aussi, pardon, excusez-moi, mais quand vous avez une voiture, vous avez 4,
07:585, 6 enfants, pardon, excusez-moi, on a un problème du taux de natalité en France !
08:03On fait comment, on prend deux voitures ?
08:06Non mais enfin...
08:07Il faut être moins amoureux, mais en fait, c'est délirant, et alors je vais vous dire
08:11la deuxième raison pour laquelle je pense que ça va péter, c'est que j'ai été voir
08:15cette dame qui soutient ça au gouvernement, Mme Pannier-Renacher, et on a parlé...
08:21Elle veut réintroduire une version assouplie de ses zones, qui soi-disant a fait ses preuves.
08:25Oui, voilà.
08:26Dans la vraie réalité, je lui ai posé une question toute bête, je lui ai dit ce que
08:29vous avez évalué, combien on perd ? Chaque famille, puisque essayer de vendre aujourd'hui
08:34une classe 3 ou une classe 4...
08:36Personne n'en veut.
08:37C'est un défi, évidemment qu'il n'y a plus de demande.
08:40Et je lui ai dit ce que vous avez évalué, le montant de la perte pour les milieux populaires
08:45français, individuellement, pour chaque famille, derrière les 12 millions de véhicules,
08:50et elle me regarde, et elle décroche le téléphone sous mon nez, et je la vois appeler un grossiste
08:59de voiture d'occasion, et elle demande la décote.
09:02Attendez, je regarde ça, je me dis, elle me démontre qu'elle n'a jamais évalué.
09:10Bien sûr.
09:11Elle s'apprête.
09:12Nous, on a fait des évaluations avec des présidents de régions, parce qu'on est
09:17rejoint par des masses d'associations de maires, par des présidents de régions, aujourd'hui
09:20il y avait Xavier Bertrand, il y avait un maire rural extraordinaire qui arrivait du
09:24Puy-de-Dôme, qui parlait de la relégation, il y avait d'autres maires qui arrivaient
09:29de leur ruralité, et qui n'ont pas osé prendre la parole.
09:32Et puis, on a fait des évaluations, c'est autour de 65 milliards.
09:38Non mais c'est incroyable, c'est fou.
09:41Mais sauf que ce n'est pas à 65 milliards qu'on prend un milliardaire, c'est qu'on
09:45prend...
09:46Alexandre Jardin, Parfoyer...
09:47Parfoyer, ils vont perdre, en gros, entre 2 et 5 SMIC.
09:51C'est comme si on avait fait un impôt sur le pays non imposable.
09:56Mais tout ça, ce n'est même pas évalué, puisque la fille, devant moi, elle décroche
10:01le téléphone et elle va se renseigner.
10:04C'est-à-dire que c'est une mauvaise scène de film, où je me dis, mais ce n'est pas
10:08vrai.
10:09On est à ce niveau de...
10:12À un moment, je me suis dit ce que je le dis, ce que je ne dis pas...
10:16Non, il y a vraiment deux mondes.
10:17Mais c'est tellement, en fait, un problème...
10:19Les Français, les Français et les autres.
10:23Parce que je n'ai rien en particulier contre elle.
10:27Ça veut dire qu'il y a un problème global de déconnexion.
10:32C'est-à-dire qu'on est à des niveaux stratosphériques de déconnexion.
10:36C'est-à-dire que la vraie déconnexion, le vrai mépris,
10:40ce n'est pas de vous cracher à la gueule.
10:41Le vrai mépris, c'est de ne même pas s'apercevoir que vous existez.
10:45Oui, non, mais c'est vrai.
10:46C'est vrai.
10:47C'est-à-dire que...
10:48Georges.
10:49Georges Fenech.
10:50J'ai retrouvé une description que j'aime beaucoup, qui était faite par Victor Hugo
10:54des gueux.
10:55Je ne sais pas si vous la connaissez.
10:56Il disait, Athènes était une hochlocratie.
10:59Les gueux ont fait la Hollande.
11:01La populace a plus d'une fois sauvé Rome.
11:03Et la canaille suivait Jésus.
11:05Parce que les gueux dont vous parlez avec affection,
11:08c'est le peuple.
11:09Et c'est le peuple.
11:10C'est le peuple qui s'est soulevé pendant 18 mois avec des gilets jaunes
11:13contre la taxe carbone, contre l'adaptation de vitesse.
11:16Là, mais c'est des gilets jaunes puissants.
11:18Si mardi, effectivement, parce qu'il y aura une séance mardi à l'Assemblée nationale.
11:22Le soir, ça démarre.
11:23Ce texte n'est pas retiré.
11:25Vous allez voir ce qu'il va se passer dans ce pays.
11:27Je suis d'accord, Georges Fenech.
11:28C'est vous le vrai thermomètre.
11:31Ce n'est pas le meeting.
11:32On va en parler aussi du meeting politique.
11:36Ce qui est dément, c'est que ce soir,
11:38les gens qui allumaient la télé,
11:40ils voyaient des JT qui vous parlaient
11:42des manifs officiels.
11:45C'est-à-dire pas les gueux.
11:47C'est-à-dire que c'était en dehors du radar.
11:49Sous les radars, oui.
11:51Nous, on n'en parle pas.
11:53Nous, on n'en parle pas.
11:54Vous voyez, on vous donne la parole, Alexandre Jardin.
11:56Je ne m'inquiète pas du tout parce que
11:58ce qui est important, c'est le réel.
12:00Ce n'est pas la représentation.
12:02Ce qui finit par marquer
12:04s'il y avait vraiment le peuple
12:06chez nous, c'est vrai.
12:08C'est que, en vrai,
12:10c'est leur problème.
12:12Alors que les querelles de partis,
12:14ce n'était pas vraiment leur problème.
12:16C'est plein de bon sens.
12:18C'est la vraie vie.
12:20Ce sont les mêmes, quelques fois,
12:22qui ont ces problèmes.
12:24Qui possèdent un petit logement
12:26quelque part, qui est une passoire thermique.
12:28Ils ne peuvent plus louer.
12:30Ils ne peuvent plus circuler.
12:32Ils ne peuvent plus louer leur logement.
12:34Vous êtes en train de les étrangler.
12:36On est en train de les étrangler.
12:38Les DPE, c'est la même chose.
12:40ZF, DPE, et quoi encore ?
12:42Au nom d'une déconnexion
12:44de démons, pourquoi je publie
12:46des gueux ? C'est qu'à la fin, moi, je propose
12:48un truc très simple. Je dis,
12:50comme on a un système qui est complètement déconnecté,
12:52tout le monde le sait,
12:54et tous les maires qui nous rejoignent,
12:56les associations de maires, les présidents de régions
12:58avec qui je discute, on est à peu près
13:00tous d'accord sur le fait qu'il va falloir
13:02de la démocratie directe.
13:04C'est-à-dire que tant qu'on
13:06ne reconnecte pas... Pourquoi les Suisses
13:08sont connectés ? Ils ne sont pas meilleurs
13:10êtres humains que nous.
13:12Tout le temps.
13:14Les gens expriment réellement ce qu'ils ont sur le cœur.
13:16Et c'est le peuple qui tranche.
13:18Et surtout, ça fait que les exécutifs,
13:20ils écoutent.
13:22Ils écoutent parce qu'ils peuvent prendre ça...
13:24Si on avait eu ça en France...
13:26Vous y croyez à la démocratie directe ?
13:28Moi, j'y crois à fond. Mais encore, faut-il poser.
13:30Parce que si on pose des questions
13:32sur la couleur du papier peint,
13:34ça ne sert à rien. Moi, je m'inquiète un peu
13:36parce qu'Emmanuel Macron, il a dit
13:38je veux faire des référendums, mais sur quoi ?
13:40Si c'est sur un côté du sujet...
13:42D'initiatives populaires.
13:44D'initiatives...
13:46Le RIC.
13:48Et il est où, ce référendum ? Il est passé où ?
13:50Eh bien, les gueux, s'ils sont très très
13:52nombreux à un moment, s'ils sont totalement
13:54timbrés, eh bien,
13:56ça sera négocié par les élus
13:58locaux, par les présidents de région
14:00parce que si on doit se taper
14:02un deuxième gilet jaune, il y aura une grosse variance.
14:04C'est fou que ça n'ait pas servi de leçon, quand même.
14:06Moi, je suis scotché.
14:08Les gilets jaunes, on en a parlé
14:10pendant des semaines.
14:12Ça a duré 18 mois.
14:14Il y en a qui l'avouent, c'est un mot de l'État.
14:16Eh bien non, ça n'a pas servi de leçon.
14:18On s'en fout.
14:20Moi, je suis quand même scotché.
14:22Mais c'est des effets de structure.
14:24C'est-à-dire que, vraiment,
14:26je ne vois pas pourquoi l'être humain serait meilleur à Genève.
14:28C'est que l'être humain qui dirige
14:30à Genève...
14:32Il n'y a pas que Genève, il y a plusieurs pays européens
14:34qui ont les référendums d'initiative
14:36populaire citoyenne.
14:38On a peur du peuple en France.
14:40On a peur de lui donner la parole.
14:42D'ailleurs, on ne lui a plus donné la parole depuis 2005.
14:44Et quand on lui a donné la parole en 2005,
14:46on n'a pas tenu compte
14:48de son avis. Donc, il n'y a plus de référendum.
14:50Oui, parce que démocratie directe, c'est pareil si on ne respecte pas
14:52l'avis des Français.
14:54Oui, mais si on institue... En Suisse, comment ça se passe ?
14:56Ce n'est pas épisodique.
14:58En Suisse, ils ont des sessions.
15:00Alors eux, ils ont souvent trois sessions
15:02dans la plupart des cantons.
15:04Ou tout à coup, on a un QCM.
15:06Je parlais, par exemple, avec Vau,
15:08qui fait partie des présidents
15:10de régions, mais il y en a plein
15:12qui nous rejoignent.
15:14On pourrait faire une session annuelle
15:16pour commencer.
15:18Une fois par an,
15:20je discutais avec beaucoup de sénateurs
15:22qui m'ont dit, nous, ça nous plairait qu'il y ait une saisine
15:24également, comme la France est plus grande que la Suisse,
15:26qu'il y ait une saisine par citoyen
15:28ou par un tiers des sénateurs
15:30et 3000 maires.
15:32Parce que c'est vrai, quand il y a une connerie comme ça,
15:34il y a bien 3000 maires et un tiers des sénateurs
15:36qui s'en rendent compte.
15:38Et ils me disent, on a tellement d'abrutis
15:40technocrates sous le nez,
15:42si on pouvait par moments mobiliser le peuple
15:44sur des choses vitales pour lui,
15:46on le ferait.
15:48Alors, pour avoir un référendum d'initiative
15:50populaire,
15:52c'est 4 millions de signatures,
15:54et combien de parlementaires ?
15:56Je ne sais plus.
15:58C'est inaccessible.
16:00Moi, je trouve que c'est très...
16:02Vous voyez ce que dit Alexandre Jardin,
16:04franchement, je trouve ça quand même inquiétant.
16:06Moi, je perçois
16:08tout à fait ce que vous dites, parce que la vraie France,
16:10c'est celle que vous décrivez.
16:12Et c'est la France qui n'est pas entendue.
16:14Je trouve ça très dangereux.
16:16C'est la France périphérique qui a décrit
16:18Christophe Guy, lui, parce que c'est cette France qui a besoin
16:20de sa voix sûre.
16:22Bien sûr, mais il faut savoir que cette France-là,
16:24en plus, elle a des trains déjà défaillants.
16:26Il faut quand même savoir que
16:28les services publics sont compliqués.
16:30C'est exactement ça.
16:32Les trains, c'est une catastrophe, donc elle est obligée
16:34de prendre sa bagnole, et quand elle arrive
16:36aux portes de la grande ville,
16:38on lui dit, ah bah non, ta bagnole est pas propre,
16:40tu te casses, mais c'est insupportable.
16:42Il y a une forme de mépris
16:44vis-à-vis
16:46de ces Gaulois réfractaires,
16:48vis-à-vis de ces gens qui ne sont rien,
16:50vis-à-vis de ces gens qui ont une bagnole
16:52et qui fument des clopes.
16:54Il y a une espèce de dédain vis-à-vis
16:56d'une certaine France
16:58qui ne correspond pas à la France boboisée
17:00des beaux quartiers.
17:02Et ça fait très peu de monde, la France boboisée.
17:04Ça fait peu de monde,
17:06mais elle est à des places stratégiques
17:08qui permettent de prendre des décisions.
17:10Qui permettent de faire qu'une manif ultra-populaire
17:12n'était pas prévue.
17:14Elle n'était pas prévue,
17:16mais nous on en parle sur Europe 1.
17:18Merci beaucoup Alexandre Jardin d'être venu.
17:20Alexandre Jardin, les gueux,
17:22écoutez, lisez-le,
17:24c'est un petit livre, ça se lit très rapidement.
17:26Je voulais qu'on puisse le lire en une demi-heure,
17:28parce que si on doit bouger le pays, il vaut mieux qu'on book-in vite.
17:30Ouais, exactement.
17:32Merci beaucoup d'être venu sur le plateau d'Europe 1.
17:34Il est 20h31.

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